Mademoiselle dort

Il se dégage de ce texte une impression dramatique d'angoisse, une vive émotion.
L'alternance des deux traitements demande réflexion, et je reviendrai voir ce que les prochains commentateurs en disent.

tant que j'y suis

C'est justement la question que je me pose, bien vu Iris
c'est pourquoi j'ai posté
pour voir si ça fonctionne, comme ça, ou pas

en même temps, sans "ça", le contraste entre le froid et la chaud - de l'inquiétude - ça me paraît sans colonne vertébrale
Mais comme on est rarement lucide sur sa prose ou poésie

je me dis qu'on ne va pas juste poster uniquement les trucs dont on est à peu près sûr !
c'est aussi pour travailler
que j'dis

C'est prenant, c'est original, j'adore les ultra-raccourcis qui miment l'urgence, quand les pensées se bousculent au portillon , s'embrouillent un peu.
Pour moi le texte fonctionne, l'idée de sa structure est excellente ...On a peur de comprendre où l'on va mais on y va ("pourvu que ce ne soit pas de son chat dont il est question")Mais non.

Juste un problème de réalisme, entre le début et la fin : plusieurs mois sans nouvelles/corps sans vie ...tu m'étonnes! ça ne colle pas,ça fait sourire,au risque de casser ton effet dramatique. "Restes" serait plus exact. Ou alors "plusieurs jours" ,à voir.

Je précise, ça m'a fait sourire, mais il peut y avoir d'autres interprétations.
Enfin j'ai bien aimé cette lecture.

Les affres de l'inquiétude, pas facile à vivre et lorsque le drame survient, les sentiments sont au paroxisme...
Un texte dramatique, un tout petit peu exagéré mais bon...

Je trouve ça excellent et j'ai été complètement happée du début à la fin. Et cette forme hybride, ces différents éléments qui viennent se bousculer les uns contre les autres, c'est le parfait dosage.

Je n'ai pas été emballée sur ce coup là.
J'aime bien l'idée de deux discours qui se chevauchent, mais le tout m'est resté trop obscur pour emporter mon adhésion.

Démarche intéressante pour rendre le sinueux des " disparitions"...

La première lecture m'a déstabilisée puis je suis revenue nombre de fois consolider mon impression ou plutôt étoffer l'histoire que le poème raconte, que je me raconte. J'aime énormément ce texte, je le trouve clair dans sa démarche sans être limpide (heureusement ! cela contribue à l'ambiance mystérieuse, pesante) ; les deux points de vue sont vraiment efficaces, j'ai aimé me broder une histoire de secrets de famille chuchotés, de mi-mots tentateurs, d'évènements qu'on souhaite taire mais qui n'en hantent pas moins...

glaçante poursuite dans la forêt : un conte kafkaïen à rebours

Janis a écrit:Où es-tu désormais
toi qui brûlas
noyée de lac
dévorée de loups
prise dans la terre
dans quels bras qui te roulent
ravin, fossé
bêtes sauvages

pour moi le texte est humoristique, chaque phrase prete à rire.
comme un vêtement trop ample sur une réalité grand-guignol.

les amorces d'un conte de fée gore mêlé à une satire administrative, le tout sur fond de silence durassien.

Janis a écrit:Sans nouvelles de toi depuis plusieurs mois déjà
nous avons pris la décision
et sommes au regret

Verre cassé
Assiette par terre
la main sur la poignée
porte claquée

Où es-tu?

ça, ça marche rudement bien. Hitchcockien
on ne demande qu'à suivre cette veine sanglante

Je trouve que ça marche aussi, Janis, et tellement bien que j'en ai oublié la cohérence que Polixène à justement relevé.
D'ailleurs je vais le relire.

...ce texte je l'avais zappé..

j'aime les images, je les vois

...Adossée à un arbre ou
Cachée dans un talus
museau d'un animal
dont les yeux brillent
nourriture qu'une main inconnue te donne
ongles noirs...

la rencontre du mauvais garçon, l'animale au sac à main sous le lampadaire...chien chienne chat chatte...
très bon

j'aime aussi
... nous sommes au regret de te dire que ... formule carte de visite qui annonce le décés avec le liseré noir autour...

par contre
ça j'aime pas... traces dans la neige, gouttes de sang
cause la formulation , plate, crue, photo sans poésie, sans musique...
j'ai pas dit que j'aimais pas le sang dans la neige, je dis que cette façon de le dire me poncifie la formule...

placards escaliers recoins fouillés...dans le même ordre... suite sans musique

pour la fin,
persoje,
il me manque un tout va bien qui me rassurerai le lecteur... mais ça c'est persoje

l'est dark notre Janis
ongles noirs et trainée de sans dans le froid

le rayon de soleil sur la neige c'est pour demain

C'est ce qui me fait de l'effet, ça !
J'aime la noirceur évoquée contrebalançée par le vocabulaire d'un tout autre registre, tout aussi odieux ("circonstances et conséquences, adverbes de lieux et de temps"...).
Comme souvent avec toi, on est dans l'évocation, le non-dit, ce que les mots appellent comme image et non ce qu'ils disent, bêtement.
Un texte que j'ai envie de relire. C'est pas souvent. Merci.

J'ai beaucoup aimé.
Original

J'ai lu et relu avant de déposer enfin un commentaire sur ce texte dont j'ai aimé la forme. L'angoisse de la recherche d'une personne disparue avec son lot de suppositions.
Une fin qui laisse coi : "Mademoiselle dort, revenez demain..."

Une création originale...J'ai bien aimé.

Sweet Heart

Moi j'aime énormément ce texte, je ne l'ai lu qu'une fois et je n'ose le relire, je n'en suis pas encore sortie.
Une impression de désordre qui colle. L'urgence, la peine, les actes balancés envers et contre tout et quand c'est fini c'est irréversible...

Tout ou presque sans doute a été dit. J'ai bien aimé, ici cela fonctionne cette double écriture. Peut-être un peu redondant vers la fin.