Hominidé sous la lune
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Maryse
pachyderme
6 participants
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Hominidé sous la lune
Je joins à mon poème cette suite à la présentation du désert qui précise un peu ce que je souhaite faire avec Pachyderme.
Le désert s’avança, ondulant dans sa robe de dunes, coiffé d’ombre, et couronné d’une lune. En son ventre sec, brûlant d’immenses lampadaires qui rendaient l’astre pâle, on trouvait un jardin, qui s’élevait en spirale.
C’était une succession de tâches turquoises, d’immenses bâches, capturant la rosée. Des lacs artificiels, pompeux miroirs du ciel. Point de verdure ici, mais des arbres de verre, transparents et tranchants et semblables, à des lustres retournés. Des oiseaux, une nuée, accomplissaient dans l’air un complexe algorithme. Il naissaient pour voler et tombaient pour mourir. D’aucuns disaient qu’ils n’étaient qu’hologrammes. Simulacres d’oiseaux disparus. Et c’est vrai que leur taille et leur forme d’avion rappelait, à qui s’en souvient, les ptérodactyles.
En son sein, cet ordre était percé par une tour biscornue. Cette tour était formée d’étranges squelettes cornus.
Non.
Pas des cornes.
Des dents.
Des défenses d’éléphants.
En ce moment les oiseaux tournaient autour du cimetière comme pour tenter de le masquer.
En vérité, c’était pour tirer de leur trou les vents du désert, ces anciens courants marins devenus courants d’air qu’on avait hypnotisé à l’aide d’éoliennes, autour desquelles ils s’enroulaient gentiment, tout le jour durant, plan-plan.
Les oiseaux montent en l’air très haut, là où les liens éoliens lâchent. Les vents ont comme un soubresaut, et crachent.
Une énorme gorge de sable, dans la nuit du désert, des milliers d’ombres colorées, des nuances de la terre, commencent à s’agiter.
Le désert va parler, le désert va rejouer son histoire séculaire. Il est pareil à l’éléphant qui sait ses vies antérieurs et rejoue.
Voilà tout son passé, voilà tout son cimetière.
Un nuage immense est formé, un nuage millénaire, la pluie se prépare à tomber, et cette pluie le lacère.
Chant des humains
Hominidé sous la lune
C’est la course entre les immeubles
Des hominidés bondissant
Pour apercevoir le rond blanc
De la lune entre les immeubles
Rond divisé par les antennes
Forme élémentaire lévitant
Dans la rue frappée par le vent
Et qui fait trembler les antennes
Un œil brillant dans les fenêtres
Qui va là où vont les passants
En clignant des volets roulants
Quand le jour s’éteint aux fenêtres
S’il escaladait les gouttières
Si l’homme était un singe hurlant
Il finirait probablement
Dans la lune au ras des gouttières
Le désert s’avança, ondulant dans sa robe de dunes, coiffé d’ombre, et couronné d’une lune. En son ventre sec, brûlant d’immenses lampadaires qui rendaient l’astre pâle, on trouvait un jardin, qui s’élevait en spirale.
C’était une succession de tâches turquoises, d’immenses bâches, capturant la rosée. Des lacs artificiels, pompeux miroirs du ciel. Point de verdure ici, mais des arbres de verre, transparents et tranchants et semblables, à des lustres retournés. Des oiseaux, une nuée, accomplissaient dans l’air un complexe algorithme. Il naissaient pour voler et tombaient pour mourir. D’aucuns disaient qu’ils n’étaient qu’hologrammes. Simulacres d’oiseaux disparus. Et c’est vrai que leur taille et leur forme d’avion rappelait, à qui s’en souvient, les ptérodactyles.
En son sein, cet ordre était percé par une tour biscornue. Cette tour était formée d’étranges squelettes cornus.
Non.
Pas des cornes.
Des dents.
Des défenses d’éléphants.
En ce moment les oiseaux tournaient autour du cimetière comme pour tenter de le masquer.
En vérité, c’était pour tirer de leur trou les vents du désert, ces anciens courants marins devenus courants d’air qu’on avait hypnotisé à l’aide d’éoliennes, autour desquelles ils s’enroulaient gentiment, tout le jour durant, plan-plan.
Les oiseaux montent en l’air très haut, là où les liens éoliens lâchent. Les vents ont comme un soubresaut, et crachent.
Une énorme gorge de sable, dans la nuit du désert, des milliers d’ombres colorées, des nuances de la terre, commencent à s’agiter.
Le désert va parler, le désert va rejouer son histoire séculaire. Il est pareil à l’éléphant qui sait ses vies antérieurs et rejoue.
Voilà tout son passé, voilà tout son cimetière.
Un nuage immense est formé, un nuage millénaire, la pluie se prépare à tomber, et cette pluie le lacère.
Chant des humains
Hominidé sous la lune
C’est la course entre les immeubles
Des hominidés bondissant
Pour apercevoir le rond blanc
De la lune entre les immeubles
Rond divisé par les antennes
Forme élémentaire lévitant
Dans la rue frappée par le vent
Et qui fait trembler les antennes
Un œil brillant dans les fenêtres
Qui va là où vont les passants
En clignant des volets roulants
Quand le jour s’éteint aux fenêtres
S’il escaladait les gouttières
Si l’homme était un singe hurlant
Il finirait probablement
Dans la lune au ras des gouttières
pachyderme- Nombre de messages : 72
Age : 37
Date d'inscription : 10/12/2011
Re: Hominidé sous la lune
J'ai adoré ce texte.
Original aussi, plein d'émotions.
Original aussi, plein d'émotions.
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: Hominidé sous la lune
j'aime aussi
très singulier univers
et j'adore les éléphants
très singulier univers
et j'adore les éléphants
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Hominidé sous la lune
J'aime la description de départ du désert, mais à mon sens la lune est un peu le détail de trop.
Assez surréaliste !
Mais je crois qu'il y a trop d'images, descriptives, et que je préférerais simplement des évocations. Etre moins "dirigée" dans ce monde-là.
Je pense que ce qui me gène en fait, c'est que, à trop en dire, on tombe un peu dans un fantastique "tape-à-l'oeil".
De très belles images par ailleurs, comme "énorme gorge de sable"
J'aime bien l'association singe hurlant/ras des gouttières, là aussi je trouve qu'en y ajoutant la lune, c'est un peu en trop, et du coup, ça vient parasiter la qualité du reste.
Et j'aime bien ce pseudo :0)
Assez surréaliste !
Mais je crois qu'il y a trop d'images, descriptives, et que je préférerais simplement des évocations. Etre moins "dirigée" dans ce monde-là.
Je pense que ce qui me gène en fait, c'est que, à trop en dire, on tombe un peu dans un fantastique "tape-à-l'oeil".
De très belles images par ailleurs, comme "énorme gorge de sable"
J'aime bien l'association singe hurlant/ras des gouttières, là aussi je trouve qu'en y ajoutant la lune, c'est un peu en trop, et du coup, ça vient parasiter la qualité du reste.
Et j'aime bien ce pseudo :0)
Re: Hominidé sous la lune
J'aime assez la première partie, effectivement dans la tonalité surréaliste (j'ai cru voir du Dali). Je pense qu'elle gagnerait en poésitude à être arrangée en vers et à cultiver un peu plus les sonorités (dont elle n'est pas dépourvue) et comme il a déjà été dit à intensifier les évocations/suggestions au détriment des descriptions. Quelques faiblesses aussi,telle cette inutile inversion à "un complexe algorithme".
Par contre la seconde partie "Hominidé sous la lune", qui n'est pas sans intérêt quoiqu'un peu plate, me semble tout à fait rapportée et sans lien poétique avec le début.
Par contre la seconde partie "Hominidé sous la lune", qui n'est pas sans intérêt quoiqu'un peu plate, me semble tout à fait rapportée et sans lien poétique avec le début.
Re: Hominidé sous la lune
Je suis très sensible à la beauté des images évoquées, (le premier paragraphe en particulier m'a fascinée) en revanche le changement de temps ne me semble pas se justifier, ce passage au présent rompt l'unité sans que j'arrive à lui donner un sens.
Un univers extrêmement pictural et séduisant.
Tache: sans accent circonflexe, sinon, c'est un boulot !
Un univers extrêmement pictural et séduisant.
Tache: sans accent circonflexe, sinon, c'est un boulot !
Invité- Invité
Hominidés sous la lune
J'ai bien aimé cette description du désert, je l'aurais plus aimé encore si elle s'en tenait à une certaine objectivité,
pourquoi robe de dunes
pompeux miroirs du ciel ou bien c'est un jeu mots sur les pompes, ou bien un jugement moral, et il n'a pas sa place
Et c’est vrai que ... En vérité... hum
Une apparence d'article scientifique, comme la Cantatrice de Perec ou bien le vol des papillons "Coscinoscera Victoria,
Coscinoscera tigrata carpenteri, Coscinoscera punctata Barton
& Coscinoscera nigrostriata d'Iputupi" convaincrait davantage, je crois.
"
S’il escaladait les gouttières
Si l’homme était un singe hurlant"
Nonobstant la rime, je préférerais inverser ces 2 vers.
Et puis voilà, c'est un beau dessin.
pourquoi robe de dunes
pompeux miroirs du ciel ou bien c'est un jeu mots sur les pompes, ou bien un jugement moral, et il n'a pas sa place
Et c’est vrai que ... En vérité... hum
Une apparence d'article scientifique, comme la Cantatrice de Perec ou bien le vol des papillons "Coscinoscera Victoria,
Coscinoscera tigrata carpenteri, Coscinoscera punctata Barton
& Coscinoscera nigrostriata d'Iputupi" convaincrait davantage, je crois.
"
S’il escaladait les gouttières
Si l’homme était un singe hurlant"
Nonobstant la rime, je préférerais inverser ces 2 vers.
Et puis voilà, c'est un beau dessin.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
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