Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
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Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Trouver chaussure à son pied
Gustave est coincé dans les toilettes du hall de l’hôpital. Il porte les chaussures malencontreusement empruntées à son voisin de chambre parce qu’il ne retrouvait pas les siennes.
Cette migraine affreuse, présente depuis des jours et que le corps médical est incapable de guérir ou d’expliquer malgré moult examens, le rend dingue. Et il a fallu qu’il feuillette ce magazine féminin idiot qui trainait dans la salle d’accueil. Ils disaient que le mal pouvait passer en gardant la tête à l’envers un certain temps. Pour tester la chose, il lui fallait un coin tranquille, son compagnon de chambre étant le roi des questions bêtes aggravant sa céphalée. Les toilettes lui ont semblé un bon endroit pour y faire le poirier contre la porte.
Et ça fonctionne, en quelque sorte : il a beaucoup moins mal à la tête depuis que son dos s’est bloqué et empêche tout mouvement descendant.
Les toilettes pour femmes sont bondées. Elisabeth sait qu’il n’y a jamais personne dans celles pour hommes, à croire qu’ils boivent moins, prennent mieux leurs précautions ou préfèrent les murs extérieurs. De toute façon elle n’a pas de besoin urgent à satisfaire, elle veut juste un coin tranquille pour faire respirer un peu ses pétons écrasés. Un vrai supplice, la douleur de ses orteils recroquevillés pulse dans toute la jambe. Il faut dire que quand elle a reçu ce coup de téléphone de la directrice de l’école l’informant que sa choupette venait d’être transportée aux urgences, elle a enfilé la première paire de chaussures venue sans remarquer qu’il s’agissait des bottes fourrées de sa fille. Grande pour son âge d’accord mais avec deux bonnes pointures de moins tout de même. Elle s’est rendue compte que quelque chose clochait à la seconde où on l’a rassurée sur l’état de son aînée. Une jambe cassée, déjà plâtrée et signée. Et dix orteils qui se réveillent et hurlent en même temps.
Elle entre dans les toilettes pour homme, pas de signe de vie. Elle dézippe puis enlève les deux étaux dans un immense soupir de soulagement. Bouge précautionneusement ses orteils pour vérifier leur état et relève enfin la tête pour tomber nez-à-nez avec une paire de spartiates dépassant du haut de la porte d’un des box. Elle en oublie instantanément ses pieds trop serrés. Et sa fille fracturée.
Les chaussures bougent, les pieds remuent à travers des chaussettes blanches puis se mettent à parler. Pas assez vite pour empêcher Elisabeth de remarquer le mauvais goût absolu de ces chaussettes de tennis dans des spartiates.
Gustave voit deux bottes féminines entrer dans les toilettes. Un instant il se demande s’il est bien du côté des hommes. Un instant seulement : le sang lui est monté à la tête, des fourmis commencent à envahir tout son corps et sa boîte crânienne est une baudruche sur le point d’exploser. Sous la pression, il a du mal à respirer et le sentiment d’être en pleine condensation.
Des bottes sortent deux pieds qui semblent trop énormes pour avoir pu tenir dedans. Gustave pense avoir atteint un stade aigüe de vision déformée, et n’hésite plus à se lancer, sans omettre de rester poli, ça ne préservera pas du ridicule mais sauvera un semblant d’apparences.
- Bonjour. Vous pouvez m’aider s’il-vous-plaît, je suis coincé.
Sous la porte, les pieds marquent un temps d’arrêt puis réintègrent les bottes dans un petit cri.
- Vous êtes coincé comment ?
- En poirier…
- Quelle pomme ! Vous pouvez défaire le loquet ? La porte s’ouvre sur l’extérieur.
- Mais je vais tomber !
- Je vous rattrape au vol, promis.
Et c’est ainsi que les jambes de Gustave finirent dans les bras d’Elisabeth. Elle le reposa en douceur sur le sol avant d’aller chercher de l’aide en boitillant.
Se désintéressant du sort de l’acrobate, ses moignons au plus mal et son taux de nicotine au plus bas, elle alla soulager ses pieds en posant ses fesses sur le rebord d’un muret pour s’en griller une.
Deux santiags vinrent s’arrêter sous ses yeux. Les relevant elle ne reconnu pas Gustave mais tomba sous son charme.
- Merci « petites bottes ».
- Ah, c’est vous « spartiates » ?
- Les nuages sont bas, en grappes, un temps de neige. Vous êtes à pied ?
Le regard d’Elisabeth cilla du ciel gris aux bottes fourrées avant de se poser sur son interlocuteur, plutôt mignon à l’endroit. Et elle accepta sa proposition de la raccompagner. Sale journée, elle en avait plein les bottes. Et en oublia sa fille.
Contraintes :
spartiates, bottes
condensation, grappes, baudruche
porter des chaussures trop petites
elea- Nombre de messages : 4894
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Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
j'ai une correction à faire, je viens de me relire:
"journée de contrariété, je sais"
à la place de:
"je sais je suis de mauvais poil"
C'est fait mais c'est plus facile parce que plus visible dans le fil idoine : http://www.vosecrits.com/t6789-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-ve-c-est-ici
"journée de contrariété, je sais"
à la place de:
"je sais je suis de mauvais poil"
C'est fait mais c'est plus facile parce que plus visible dans le fil idoine : http://www.vosecrits.com/t6789-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-ve-c-est-ici
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
et vous allez me dire:
"mais comment a t elle fait pour se prendre une giboulée en sortant de la gare de lyon pour prendre le métro?" ce n'est pas logique.
et je vous répondrai bêtement:
"parce que ça vous le saurez au prochain épisode!"
(honte)
"mais comment a t elle fait pour se prendre une giboulée en sortant de la gare de lyon pour prendre le métro?" ce n'est pas logique.
et je vous répondrai bêtement:
"parce que ça vous le saurez au prochain épisode!"
(honte)
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
La fille du fleuve
Betris somnolait dans le hamac sous l’auvent. Sa sœur avait emmené le petit tôt le matin, pour la soulager quelques heures. La nuit avait été moite, trop chaude. Afonso faisait ses dents, l’avait tenue éveillée, debout, encore et encore. Chantonner, le bercer, lui donner un bâton de réglisse à mâcher, le bercer, le coucher à ses côtés sur la natte, tenter de dormir, enfin. Lorsque Murillo était à la maison, elle pouvait compter sur lui. Murillo était un bon père, malgré sa jeunesse, seize ans comme elle. Mais Murillo était parti, deux semaines déjà, sur le chantier de l’autre côté du Rio. Abattre les arbres, toute la journée, abattre les arbres et construire une route. Betris ne comprenait pas vraiment pourquoi il fallait une si grande route, il n’y avait nulle part où aller ici, le Rio et la forêt c’était la seule vie. Mais le chantier payait. Murillo avait rapporté des réais, des billets ornés de hérons et de tamarins.
Betris somnolait, donc, sa huarache tombait de son pied dodu, elle balançait la jambe, de temps en temps, pour se bercer à son tour, et les nuages effilochés laissaient encore l’espoir d’une journée voilée, compatissante.
Du Rio monta le vrombissement d’un moteur. Elle n’ouvrit pas les yeux, un moteur, c’était un marchand qui naviguait jusqu’au village, deux kilomètres en aval. Après le mariage, ils avaient repris la cabane du vieux Abrao, elle était déserte depuis six mois, pas de loyer, pas de soucis ; mais loin des autres. Personne ne s’arrêtait jamais sur leur ponton. Betris chassa le bruit de son esprit. Elle voulait dormir.
Ce n’était pas le crachotement d’une vieille barcasse à moteur, comprit-elle soudain. Trop aigu, trop vif. La jeune femme s’appuya sur les coudes, redressa la tête. L’embarcation était récente, et aucune marchandise en vue. Mais surtout, le bruit diminua soudain, s’arrêta bien trop vite : le bateau accostait.
L’homme sauta sur le ponton. Il noua rapidement la corde d’amarrage, gestes précis, violents. Betris quitta le hamac, haussa la main devant les yeux pour scruter la silhouette dans les nuages dorés du matin. Un homme du chantier ? Il était chaussé de lourdes bottes en caoutchouc, des gumboots comme celles qu’enfilait Murillo pour travailler. Mais l’homme n’avait pas de casque, ni de gants.
Il avança en silence, se planta devant Betris :
- Il est là, Murillo ?
- Non.
L’homme plissa les yeux, fit quelques pas vers l’auvent :
-Il est pas là, t’es sûre ?
-Non.
Il ne fallait rien dire. L’homme ne venait pas d’ici, il ressemblait aux étrangers du chantier. Betris remonta son tee-shirt trop lâche sur ses épaules. Elle était seule avec cet homme.
-Il revient quand ?
Mentir.
-Tout à l’heure.
-Eh ben, on va l’attendre !
L’homme s’assit sur une des marches de bois. Betris resta debout, un peu, puis voulu entrer, se ravisa. Dedans, elle n’aurait pas d’issue.
Elle marcha jusqu’aux rochers qui bornaient le chemin. S’assit sur le plus gros. Le silence. Le temps ne passait pas. Sa sœur ne reviendrait qu’après la sieste. Il fallait tenir. L’homme l’interpella :
-T’es sa femme, à Murillo ?
Betris baissa la tête sans répondre.
-T’es sa femme ? reprit l’autre plus fort.
Il se pencha en avant, les jambes écartés. Ses bottes montaient jusqu’aux genoux, épaisses, grasses.
-Parce que si t’es sa femme, on pourrait bien s’entendre, tu sais… Il me doit du fric, Murillo.
Betris gardait les yeux baissés, obstinément. Son cœur battait fort, tous ses muscles étaient bandés, aux aguets. Elle vit les bottes se redresser, se rapprocher. L’homme avançait vers elle, lentement.
- On pourrait s’arranger, ouais. Murillo est un bon ptit gars, mais il me doit du fric. Et toi, t’as l’air d’une fille futée, hein ? T’as pas envie de le garder, le fric ? On ferait… un échange, tous les deux. Je lui filerai un rabais, à ton Murillo.
L’homme était tout près, à présent. Dans un instant, il pourrait la saisir. Betris ne réfléchit pas : elle empoigna une des pierres à ses pieds, la balança de toutes ses forces vers le visage de l’homme. Elle bondit vers le Rio, poursuivie d’un cri de rage. Dans sa course elle perdit ses sandales, les pierres du chemin s’imprimaient sous ses plantes de pieds, mais elle courait, courait, sans se retourner elle courait. Elle dénoua l’amarre, sauta dans l’embarcation, repoussa la coque vers le Rio, dans le courant. Elle arma le moteur, aucun moteur n’avait de secret pour cette fille du fleuve, il tressauta à peine et ronronna sans manière. L’homme était au ponton, se précipitait à l’eau en hurlant, du sang coulait dans ses yeux. Elle le regarda une dernière fois, mit les gaz vers l’aval, vers le village qui émergeait des nuages vaporeux.
---------------------------------
Chaussures : baskets, gumboots, et huaraches pour faire un clin d’œil à Yali.
Nuages : effilochés, vaporeux, dorés
Supplice : marcher pieds nus sur un sol rocailleux
Betris somnolait dans le hamac sous l’auvent. Sa sœur avait emmené le petit tôt le matin, pour la soulager quelques heures. La nuit avait été moite, trop chaude. Afonso faisait ses dents, l’avait tenue éveillée, debout, encore et encore. Chantonner, le bercer, lui donner un bâton de réglisse à mâcher, le bercer, le coucher à ses côtés sur la natte, tenter de dormir, enfin. Lorsque Murillo était à la maison, elle pouvait compter sur lui. Murillo était un bon père, malgré sa jeunesse, seize ans comme elle. Mais Murillo était parti, deux semaines déjà, sur le chantier de l’autre côté du Rio. Abattre les arbres, toute la journée, abattre les arbres et construire une route. Betris ne comprenait pas vraiment pourquoi il fallait une si grande route, il n’y avait nulle part où aller ici, le Rio et la forêt c’était la seule vie. Mais le chantier payait. Murillo avait rapporté des réais, des billets ornés de hérons et de tamarins.
Betris somnolait, donc, sa huarache tombait de son pied dodu, elle balançait la jambe, de temps en temps, pour se bercer à son tour, et les nuages effilochés laissaient encore l’espoir d’une journée voilée, compatissante.
Du Rio monta le vrombissement d’un moteur. Elle n’ouvrit pas les yeux, un moteur, c’était un marchand qui naviguait jusqu’au village, deux kilomètres en aval. Après le mariage, ils avaient repris la cabane du vieux Abrao, elle était déserte depuis six mois, pas de loyer, pas de soucis ; mais loin des autres. Personne ne s’arrêtait jamais sur leur ponton. Betris chassa le bruit de son esprit. Elle voulait dormir.
Ce n’était pas le crachotement d’une vieille barcasse à moteur, comprit-elle soudain. Trop aigu, trop vif. La jeune femme s’appuya sur les coudes, redressa la tête. L’embarcation était récente, et aucune marchandise en vue. Mais surtout, le bruit diminua soudain, s’arrêta bien trop vite : le bateau accostait.
L’homme sauta sur le ponton. Il noua rapidement la corde d’amarrage, gestes précis, violents. Betris quitta le hamac, haussa la main devant les yeux pour scruter la silhouette dans les nuages dorés du matin. Un homme du chantier ? Il était chaussé de lourdes bottes en caoutchouc, des gumboots comme celles qu’enfilait Murillo pour travailler. Mais l’homme n’avait pas de casque, ni de gants.
Il avança en silence, se planta devant Betris :
- Il est là, Murillo ?
- Non.
L’homme plissa les yeux, fit quelques pas vers l’auvent :
-Il est pas là, t’es sûre ?
-Non.
Il ne fallait rien dire. L’homme ne venait pas d’ici, il ressemblait aux étrangers du chantier. Betris remonta son tee-shirt trop lâche sur ses épaules. Elle était seule avec cet homme.
-Il revient quand ?
Mentir.
-Tout à l’heure.
-Eh ben, on va l’attendre !
L’homme s’assit sur une des marches de bois. Betris resta debout, un peu, puis voulu entrer, se ravisa. Dedans, elle n’aurait pas d’issue.
Elle marcha jusqu’aux rochers qui bornaient le chemin. S’assit sur le plus gros. Le silence. Le temps ne passait pas. Sa sœur ne reviendrait qu’après la sieste. Il fallait tenir. L’homme l’interpella :
-T’es sa femme, à Murillo ?
Betris baissa la tête sans répondre.
-T’es sa femme ? reprit l’autre plus fort.
Il se pencha en avant, les jambes écartés. Ses bottes montaient jusqu’aux genoux, épaisses, grasses.
-Parce que si t’es sa femme, on pourrait bien s’entendre, tu sais… Il me doit du fric, Murillo.
Betris gardait les yeux baissés, obstinément. Son cœur battait fort, tous ses muscles étaient bandés, aux aguets. Elle vit les bottes se redresser, se rapprocher. L’homme avançait vers elle, lentement.
- On pourrait s’arranger, ouais. Murillo est un bon ptit gars, mais il me doit du fric. Et toi, t’as l’air d’une fille futée, hein ? T’as pas envie de le garder, le fric ? On ferait… un échange, tous les deux. Je lui filerai un rabais, à ton Murillo.
L’homme était tout près, à présent. Dans un instant, il pourrait la saisir. Betris ne réfléchit pas : elle empoigna une des pierres à ses pieds, la balança de toutes ses forces vers le visage de l’homme. Elle bondit vers le Rio, poursuivie d’un cri de rage. Dans sa course elle perdit ses sandales, les pierres du chemin s’imprimaient sous ses plantes de pieds, mais elle courait, courait, sans se retourner elle courait. Elle dénoua l’amarre, sauta dans l’embarcation, repoussa la coque vers le Rio, dans le courant. Elle arma le moteur, aucun moteur n’avait de secret pour cette fille du fleuve, il tressauta à peine et ronronna sans manière. L’homme était au ponton, se précipitait à l’eau en hurlant, du sang coulait dans ses yeux. Elle le regarda une dernière fois, mit les gaz vers l’aval, vers le village qui émergeait des nuages vaporeux.
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Chaussures : baskets, gumboots, et huaraches pour faire un clin d’œil à Yali.
Nuages : effilochés, vaporeux, dorés
Supplice : marcher pieds nus sur un sol rocailleux
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
J'avais La Petite Musique de Nuit de Mozart dans la tête. Elle résonnait encore contre les murs, comme si des dizaines de violons, cachés derrière les porches, s'amusaient à tirer sur leurs cordes et se dispersaient dans les rues de la ville sitôt que j'arrivais à la source du son. La mélodie était diffuse. Je dépassais quelques immeubles plongés dans l'obscurité. Là-haut rien ne bougeait. Un vent sourd soufflait sur la ville.
Je ne sais plus pourquoi j'avais mes Richelieu. Je les avais sans doute oubliés en sortant de la douche et mes pieds trempés collaient à leur toile jaune. Je les enlevai, les plaçai dans la poche de mon veston.
Derrière une voiture, j'allumai une cigarette. L'air sentait le pétrole et je me souviens avoir fait attention. Attention à quoi ? Le pétrole n'explose pas, me répétais-je. Le pétrole n'explose pas. Je me raccrochai à cette vérité. Dégageant des cheveux trop longs de mes joues, je relevai la tête et fixai le ciel. Pas d'étoiles, mais de la fumée, de la fumée partout, comme si les astres avaient fondu et que suintaient de leurs cadavres des écharpes fuligineuses. Un Dieu avait oublié quelque part de faire sauter le couvercle du monde et nous rôtissions dans l'air nocturne. Il faisait bien quarante-trois ou quarante-quatre degrés Celsius. Les nuages enflaient à vue d'œil comme d’étranges ballons de baudruche.
Je regardais ma femme, derrière moi. J'eus presque oublié sa présence. Je détestais ses mèches grasses, sa figure défaite et ses yeux comme deux cendres. Mes mâchoires se crispaient. Je me forçai à avancer, à enjamber les arbres couchés là, en travers de la chaussée, depuis ce qui me semblait être des millénaires. Puis je courus, et, faisant demi-tour, je revins en arrière. J'envoyai cette truie valser contre le pare-brise d'une voiture où elle alla s'écraser avec un petit bruit mouillé. Elle gémissait, elle gémissait tellement. Alors, je lui enlevai ses mocassins et je la frappai, je lui battis le visage, le nez, la gorge jusqu'à ce qu'elle arrête. Je m'essuyai le cou. Je devais continuer. J'irai plus vite maintenant. Je fouillai ses poches pour y récupérer quelques pièces et le médaillon que je lui avais acheté à Venise, l'été dernier.
La nuit était calme. Si suave, si collante, mais calme. C'était apaisant. J'avais une grande goulée de cet air brûlant et tentai d'établir une harmonie entre la sueur de mon propre corps et l'humidité excessive de la soirée. Il était vingt-trois heures, minuit peut-être. L'horloge géante qu'ils avaient fait construire dans la lune s'était arrêtée. Elle ne serait pas réparée. Les sondes ne passaient que tous les trois mois pour restaurer les mécanismes.
J’entrai dans un immeuble. L'ascenseur, par chance, fonctionnait encore. J'avais besoin de cette élévation, ce mouvement vers le haut. Un air frais provenait du climatiseur et j'appuyai mon nez contre la vitre transparente. Le ronronnement doux de la machine me berçait. Une fois sur le palier, je regardai autour de moi. Les chandelles du couloir étaient éteintes mais une lucarne percée dans le plafond laissait paraître quelques rayons et j'y voyais assez pour me repérer sans peine. Je pris la porte de gauche, ouverte, et entrait dans l'appartement.
Des mouches, partout. Le sol en était si couvert que je ne distinguais plus ni le motif ni la couleur des carreaux. La radio marchait encore et diffusait les derniers messages du gouvernement. Une voix grave crachouillait des choses inintelligibles. J'ouvris un placard au hasard, et derrière la rangée de fourmis qui se déplaçait sur le bord, je trouvai une salière. Du sel. On n'en vendait plus depuis bien longtemps dans notre quartier. Un bruit lent et continu venait d'une pièce sur ma droite. Je restai quelques instants contre la tapisserie et plaçai mon oreille sur le mur. Après avoir jugé que je ne craignais rien, je poussai la porte d'où provenaient les gémissements et me trouvai dans une chambre bleue, éclairée de la lumière d'une veilleuse. Le lit métallique, ainsi illuminé, projetait des reflets saphir partout dans la pièce et ses montants gris froid semblaient parcourus de veines artificielles qui gonflaient à la respiration de la femme ainsi prisonnière. Agée, les cheveux blancs, les yeux vides, l’individu gisait dans une ouate épaisse comme le fond d'un cercueil, et son corps, tassé au fond de ce linceul, faisait comme une boule de glace au citron un peu fondue dans le cratère d'une meringue.
Depuis les expériences de 79 sur les enfants clandestins, nous n'avions plus eu le droit de rien tester et nous n'avions plus aucun moyen d'apprendre comment nous fonctionnions. Les familles trouvaient cela révoltant. Je décidai que c'était le moment de tenter ma chance. J'avais voulu postuler au CNRS trois ans auparavant, mais ma candidature avait été rejetée car avant mon régime j'étais trop gros pour les critères d'admission. J'allai chercher la salière et en versai le contenu entre les dents cassées de la vieille dame. J'eus d'abord peur de la tuer. La bave se mêlait au sel et versait de sa bouche jusqu'aux grosses lèvres de l'oreiller qui bordaient ses oreilles et je crus qu'elle allait suffoquer jusqu'à l'asphyxie lorsque elle se décida à avaler enfin la mixture. Je griffonnai quelques chiffres sur mon carnet. Ses mains frappaient le lit à côté d'elle et je me rappelai la Petite Musique de Mozart.
J'allai à la fenêtre. La température était encore montée de trois ou quatre degrés. Les nuages avaient recouvert le ciel comme des bombonnes de gaz, dégoupillées et prêtes à exploser. Je décidai de pendre la vieille au balcon, par les pieds. Je fouillai son armoire pour tenter de trouver une corde -tout le monde était sensé en avoir une chez soi- mais la garce n'en avait pas, et lorsque je lui en mandai une, elle prit ma main où elle planta ses dents visqueuses et me mordit jusqu'au sang. Je fixai un long moment la plaie béante, comme un sourire où des morceaux de sels auraient dessiné des éclats d'os. J’avalai préventivement deux cachets d’Axdril. La tête lourde, mal en point, le ventre en purée, j'urinai dans mon pantalon, fiévreux, puis, la braguette ouverte, n'y tenant plus, sur la vieille dame qui se tordait sur le lit avec de petits cris brouillés. J'ouvris son portefeuille pour y tirer quelques billets et tombai sur une carte d'identité. Demain lundi aurait été son anniversaire. J'allai à la cuisine, trouvai du lait, des œufs, de la farine, et jusqu'au matin, préparait un gâteau en forme de nuage qu'aux premières lueurs du jour je posai sur sa poitrine. Je quittai l'appartement. Les rues étaient désertes. J'étais un des derniers.
Je ne sais plus pourquoi j'avais mes Richelieu. Je les avais sans doute oubliés en sortant de la douche et mes pieds trempés collaient à leur toile jaune. Je les enlevai, les plaçai dans la poche de mon veston.
Derrière une voiture, j'allumai une cigarette. L'air sentait le pétrole et je me souviens avoir fait attention. Attention à quoi ? Le pétrole n'explose pas, me répétais-je. Le pétrole n'explose pas. Je me raccrochai à cette vérité. Dégageant des cheveux trop longs de mes joues, je relevai la tête et fixai le ciel. Pas d'étoiles, mais de la fumée, de la fumée partout, comme si les astres avaient fondu et que suintaient de leurs cadavres des écharpes fuligineuses. Un Dieu avait oublié quelque part de faire sauter le couvercle du monde et nous rôtissions dans l'air nocturne. Il faisait bien quarante-trois ou quarante-quatre degrés Celsius. Les nuages enflaient à vue d'œil comme d’étranges ballons de baudruche.
Je regardais ma femme, derrière moi. J'eus presque oublié sa présence. Je détestais ses mèches grasses, sa figure défaite et ses yeux comme deux cendres. Mes mâchoires se crispaient. Je me forçai à avancer, à enjamber les arbres couchés là, en travers de la chaussée, depuis ce qui me semblait être des millénaires. Puis je courus, et, faisant demi-tour, je revins en arrière. J'envoyai cette truie valser contre le pare-brise d'une voiture où elle alla s'écraser avec un petit bruit mouillé. Elle gémissait, elle gémissait tellement. Alors, je lui enlevai ses mocassins et je la frappai, je lui battis le visage, le nez, la gorge jusqu'à ce qu'elle arrête. Je m'essuyai le cou. Je devais continuer. J'irai plus vite maintenant. Je fouillai ses poches pour y récupérer quelques pièces et le médaillon que je lui avais acheté à Venise, l'été dernier.
La nuit était calme. Si suave, si collante, mais calme. C'était apaisant. J'avais une grande goulée de cet air brûlant et tentai d'établir une harmonie entre la sueur de mon propre corps et l'humidité excessive de la soirée. Il était vingt-trois heures, minuit peut-être. L'horloge géante qu'ils avaient fait construire dans la lune s'était arrêtée. Elle ne serait pas réparée. Les sondes ne passaient que tous les trois mois pour restaurer les mécanismes.
J’entrai dans un immeuble. L'ascenseur, par chance, fonctionnait encore. J'avais besoin de cette élévation, ce mouvement vers le haut. Un air frais provenait du climatiseur et j'appuyai mon nez contre la vitre transparente. Le ronronnement doux de la machine me berçait. Une fois sur le palier, je regardai autour de moi. Les chandelles du couloir étaient éteintes mais une lucarne percée dans le plafond laissait paraître quelques rayons et j'y voyais assez pour me repérer sans peine. Je pris la porte de gauche, ouverte, et entrait dans l'appartement.
Des mouches, partout. Le sol en était si couvert que je ne distinguais plus ni le motif ni la couleur des carreaux. La radio marchait encore et diffusait les derniers messages du gouvernement. Une voix grave crachouillait des choses inintelligibles. J'ouvris un placard au hasard, et derrière la rangée de fourmis qui se déplaçait sur le bord, je trouvai une salière. Du sel. On n'en vendait plus depuis bien longtemps dans notre quartier. Un bruit lent et continu venait d'une pièce sur ma droite. Je restai quelques instants contre la tapisserie et plaçai mon oreille sur le mur. Après avoir jugé que je ne craignais rien, je poussai la porte d'où provenaient les gémissements et me trouvai dans une chambre bleue, éclairée de la lumière d'une veilleuse. Le lit métallique, ainsi illuminé, projetait des reflets saphir partout dans la pièce et ses montants gris froid semblaient parcourus de veines artificielles qui gonflaient à la respiration de la femme ainsi prisonnière. Agée, les cheveux blancs, les yeux vides, l’individu gisait dans une ouate épaisse comme le fond d'un cercueil, et son corps, tassé au fond de ce linceul, faisait comme une boule de glace au citron un peu fondue dans le cratère d'une meringue.
Depuis les expériences de 79 sur les enfants clandestins, nous n'avions plus eu le droit de rien tester et nous n'avions plus aucun moyen d'apprendre comment nous fonctionnions. Les familles trouvaient cela révoltant. Je décidai que c'était le moment de tenter ma chance. J'avais voulu postuler au CNRS trois ans auparavant, mais ma candidature avait été rejetée car avant mon régime j'étais trop gros pour les critères d'admission. J'allai chercher la salière et en versai le contenu entre les dents cassées de la vieille dame. J'eus d'abord peur de la tuer. La bave se mêlait au sel et versait de sa bouche jusqu'aux grosses lèvres de l'oreiller qui bordaient ses oreilles et je crus qu'elle allait suffoquer jusqu'à l'asphyxie lorsque elle se décida à avaler enfin la mixture. Je griffonnai quelques chiffres sur mon carnet. Ses mains frappaient le lit à côté d'elle et je me rappelai la Petite Musique de Mozart.
J'allai à la fenêtre. La température était encore montée de trois ou quatre degrés. Les nuages avaient recouvert le ciel comme des bombonnes de gaz, dégoupillées et prêtes à exploser. Je décidai de pendre la vieille au balcon, par les pieds. Je fouillai son armoire pour tenter de trouver une corde -tout le monde était sensé en avoir une chez soi- mais la garce n'en avait pas, et lorsque je lui en mandai une, elle prit ma main où elle planta ses dents visqueuses et me mordit jusqu'au sang. Je fixai un long moment la plaie béante, comme un sourire où des morceaux de sels auraient dessiné des éclats d'os. J’avalai préventivement deux cachets d’Axdril. La tête lourde, mal en point, le ventre en purée, j'urinai dans mon pantalon, fiévreux, puis, la braguette ouverte, n'y tenant plus, sur la vieille dame qui se tordait sur le lit avec de petits cris brouillés. J'ouvris son portefeuille pour y tirer quelques billets et tombai sur une carte d'identité. Demain lundi aurait été son anniversaire. J'allai à la cuisine, trouvai du lait, des œufs, de la farine, et jusqu'au matin, préparait un gâteau en forme de nuage qu'aux premières lueurs du jour je posai sur sa poitrine. Je quittai l'appartement. Les rues étaient désertes. J'étais un des derniers.
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Virée en tatanes
« Anna ? »
« Oui !»
« Venez, vite ! J'ai besoin de vous voir. Je bous d'impatience. Il faut que je vous voie. Appelez-moi quand vous arriverez en bas de l'immeuble. »
Anna bouillait aussi, ce n'est pas le problème ! Mais disons qu'à cette heure de la nuit, elle aurait bien opté plutôt pour sa bouillotte et sa tasse de camomille. Elle passa la tête par la fenêtre et scruta le ciel.
« Nébuleux, ma fille, nébuleux !»
Tout autant que cette demande pressante de se rendre à ce rendez-vous. Ce n'était pas dans les habitudes de Jo de la convoquer en pleine nuit !
Elle en était à considérer par la fenêtre les strato-cumulus qui menaçaient de se muer carrément en cumulo-nimbus quand le téléphone retentit de nouveau.
« Anna ? Anna ? Aaaaaah »
« Mais enfin, qu'avez-vous, Jo ? »
« Je suis en mauvaise posture, je vous le dis. Venez, vite ! »
Sur ces injonctions, elle revêtit à la hâte le premier pull qui lui tomba sous la main, enfila un jean et s'engouffra dans l'escalier qu'elle dévala. Exercice périlleux s'il en est, car dans sa précipitation, elle avait gardé ses tatanes.
Arrivée dans l'immeuble, elle fut happée par une main qui la tira sans ménagement dans le local à compteurs électriques. L'endroit était exigu. Cela ne sembla pas géner Jo qui se livra à toutes sortes de manoeuvres pour qu'enfin ils contiennent tous deux dans le placard. Et d'halètements en longs soupirs, il lui manifesta son attachement avec fougue.
« Mais enfin, Jo, m'expliquerez-vous? » lui souffla-t-elle lorsqu'elle put reprendre ses esprits
« Chut ! Ne parlez pas fort !J'avais besoin de réconfort. Mon épouse n'a pas été très sympa avec moi. Pourtant je me suis montré très entreprenant. Oh Anna ! j'avais tellement besoin de vous voir ! Elle m'a mis à la porte, là, sur le palier. Si vous saviez comme elle est dure ! Mais au fait, la connaissez-vous ? Une très belle femme, vraiment ! Elle est très coquette ! Jamais elle ne porterait de ces horribles tatanes que portent certaines ménagères, vous voyez ce que je veux dire ? Tout au plus mettrait-elle des samaras qu'elle fait venir spécialement d'Inde »
Pour bouillir, Anna bouillait. De plus, son pull la grattait horriblement. Depuis combien de temps étaient-ils dans ce placard ? Elle avait chaud, elle souffrait d'atroces démangeaisons. Elle ouvrit violemment la porte du placard, se retourna pour filer à Jo un coup de tatane en pleine figure, s'excusa pour ce geste incontrôlable et se sauva sous la pluie. Parce que pendant tout ce temps, les strato-cumulus ne s'étaient pas gênés pour déborder en cumulo-nimbus. Elle se déchaussa lestement, jeta à toute volée ses tatanes dans l'appartement de Jo dont les fenêtres étaient ouvertes. Et c'est pieds nus et en courant sous la pluie qu'elle rejoignit sa bouillotte et sa camomille.
Ouf ! Je suis partie sur trois pistes différentes avant de pondre ça. Ce fut laborieux !
Je vous lirai et commenterai à partir de mardi. Bonne nuit et merci à Coline pour l'exo !
« Anna ? »
« Oui !»
« Venez, vite ! J'ai besoin de vous voir. Je bous d'impatience. Il faut que je vous voie. Appelez-moi quand vous arriverez en bas de l'immeuble. »
Anna bouillait aussi, ce n'est pas le problème ! Mais disons qu'à cette heure de la nuit, elle aurait bien opté plutôt pour sa bouillotte et sa tasse de camomille. Elle passa la tête par la fenêtre et scruta le ciel.
« Nébuleux, ma fille, nébuleux !»
Tout autant que cette demande pressante de se rendre à ce rendez-vous. Ce n'était pas dans les habitudes de Jo de la convoquer en pleine nuit !
Elle en était à considérer par la fenêtre les strato-cumulus qui menaçaient de se muer carrément en cumulo-nimbus quand le téléphone retentit de nouveau.
« Anna ? Anna ? Aaaaaah »
« Mais enfin, qu'avez-vous, Jo ? »
« Je suis en mauvaise posture, je vous le dis. Venez, vite ! »
Sur ces injonctions, elle revêtit à la hâte le premier pull qui lui tomba sous la main, enfila un jean et s'engouffra dans l'escalier qu'elle dévala. Exercice périlleux s'il en est, car dans sa précipitation, elle avait gardé ses tatanes.
Arrivée dans l'immeuble, elle fut happée par une main qui la tira sans ménagement dans le local à compteurs électriques. L'endroit était exigu. Cela ne sembla pas géner Jo qui se livra à toutes sortes de manoeuvres pour qu'enfin ils contiennent tous deux dans le placard. Et d'halètements en longs soupirs, il lui manifesta son attachement avec fougue.
« Mais enfin, Jo, m'expliquerez-vous? » lui souffla-t-elle lorsqu'elle put reprendre ses esprits
« Chut ! Ne parlez pas fort !J'avais besoin de réconfort. Mon épouse n'a pas été très sympa avec moi. Pourtant je me suis montré très entreprenant. Oh Anna ! j'avais tellement besoin de vous voir ! Elle m'a mis à la porte, là, sur le palier. Si vous saviez comme elle est dure ! Mais au fait, la connaissez-vous ? Une très belle femme, vraiment ! Elle est très coquette ! Jamais elle ne porterait de ces horribles tatanes que portent certaines ménagères, vous voyez ce que je veux dire ? Tout au plus mettrait-elle des samaras qu'elle fait venir spécialement d'Inde »
Pour bouillir, Anna bouillait. De plus, son pull la grattait horriblement. Depuis combien de temps étaient-ils dans ce placard ? Elle avait chaud, elle souffrait d'atroces démangeaisons. Elle ouvrit violemment la porte du placard, se retourna pour filer à Jo un coup de tatane en pleine figure, s'excusa pour ce geste incontrôlable et se sauva sous la pluie. Parce que pendant tout ce temps, les strato-cumulus ne s'étaient pas gênés pour déborder en cumulo-nimbus. Elle se déchaussa lestement, jeta à toute volée ses tatanes dans l'appartement de Jo dont les fenêtres étaient ouvertes. Et c'est pieds nus et en courant sous la pluie qu'elle rejoignit sa bouillotte et sa camomille.
Ouf ! Je suis partie sur trois pistes différentes avant de pondre ça. Ce fut laborieux !
Je vous lirai et commenterai à partir de mardi. Bonne nuit et merci à Coline pour l'exo !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Whaouuuu ça en fait de la lecture ! Super !
Je vous lis ce soir et vous commente dés que possible.
Merci coline, bien aimé cet exo godasse. A plus tous !
Je vous lis ce soir et vous commente dés que possible.
Merci coline, bien aimé cet exo godasse. A plus tous !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Que de textes, que de textes !
Je suis partie dans l'exotique, c'était marrant et agréable. Merci Coline, j'ai beaucoup aimé tes contraintes.
Bonne nuit à tous, à demain pour la lecture et les com !
Je suis partie dans l'exotique, c'était marrant et agréable. Merci Coline, j'ai beaucoup aimé tes contraintes.
Bonne nuit à tous, à demain pour la lecture et les com !
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Localisation : Face à vous, quelle question !
Date d'inscription : 30/01/2011
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Merci Coline pour l'exo !
Je vous lirai demain soir quant à moi, en revenant du lycée
Ce soir j'ai du boulot du coup et puis demain, levé 6 heures...
Bisous et bonne soirée à tous !
Je vous lirai demain soir quant à moi, en revenant du lycée
Ce soir j'ai du boulot du coup et puis demain, levé 6 heures...
Bisous et bonne soirée à tous !
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
J'ai abandonné... Ça roulait pas tant que ça finalement, j'ai commencé plusieurs histoires, impossible d'arriver à en terminer une, manque total d'inspiration.
Mais je vais vous lire !
Mais je vais vous lire !
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Je vois que tout le monde s'en va et je suis fatiguée un peu, alors:
Merci beaucoup à coline pour cet exo en direct, une sacrée expérience!
Je vous souhaite à tous une bonne fin de soirée, voire même une bonne nuit!
À bientôt pour la suite...!
Merci beaucoup à coline pour cet exo en direct, une sacrée expérience!
Je vous souhaite à tous une bonne fin de soirée, voire même une bonne nuit!
À bientôt pour la suite...!
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Ça vous botte ?
J'étais sur mon nuage quand le téléphone a sonné.
-Mlle Sabot ?
-Moi-même.
-Je vous appelle de l'agence, vous venez de gagner un lot chez Eram.
-A quelle heure puis-je passer ? Demain ?
-Pas de problème. Vous demanderez Sabine, n'est-ce pas ?
-Entendu !
Euh, je ne savais plus trop si j'avais bien entendu. Alors le billet de loterie que j'avais acheté au bazar de Noël apporterait sa surprise... Si au moins j'avais droit à une paire de bottes, ça tomberait pile poil.
Drinnn !
-C'est que je suis très demandée aujourd'hui. Allô ?
-Salut Suzie, je voulais me changer les idées. On fait les vitrines demain ?
...
Et nous voilà, Domi et moi, bras dessus bras dessous à arpenter la grand rue, un peu pressées de récupérer mon cadeau avant de poursuivre les soldes.
Eram s'étale en long en large dans l'angle et les présentoirs brillent de mille feux. Tout un choix de chaussures s'offrent à nous.
-Pourrions-nous parler à Sabine, s'il vous plaît ? C'est pour...
Une employée affairée nous coupe immédiatement :
-Elle n'est pas là, vous la trouverez un peu plus haut rue de la Montat, au numéro 7. Elle vous attend.
-Vous êtes sûre ?
-Certaine.
Domi n'y croit pas, elle veut m'entraîner plus loin. Mais ma curiosité est trop forte et nous entamons la montée.
-Quand je te dis que mes bottes sont à remplacer, j'ai les orteils déjà tout recroquevillés.
-Tu serais pas un peu maso ?
-Je t'assure en plus que cette fille avait une voix connue...
Nous ne sommes encore qu'au numéro 72 et j'ai les pieds en marmelade. Mais je ne vais pas continuer à me plaindre, si j'ai une nouvelle paire de chaussures au bout... Je sens les gouttelettes de sueur qui perlent à la racine des cheveux, me coulent dans la nuque, puis viennent s'écraser sur mon col. J'essaie d'arquer un peu les jambes, histoire de soulager mes plantes de pieds endolories.
-Tiens, le voilà ton numéro 7 !
-Cette arrière-cour ne me dit rien qui vaille.
-Ah écoute, tu l'as voulu, tu l'as.
Une porte éclairée dans une cour un peu glauque. Une femme au chignon en berne s'en va chercher Sabine, tandis que nous inspectons le spectacle alentour. Comme on teste les voitures, les matelas et que sais-je encore, c'est un labo où sont mis à l'épreuve toute une gamme de godillots. Les bottes sont enroulées, compactées, projetées en tous sens et soigneusement notées. Les crocs baignent dans une drôle de mixture, les espadrilles tractent des poids, jusqu'aux babouches dont on étire systématiquement la bouche. Domi me pousse du coude : dans un coin, des santiagues s'affrontent comme dans un combat de coqs.
La femme au chignon surgit :
-Finalement on ne trouve pas Sabine. Elle a dû repartir au magasin, nous annonce-t-elle. Désolée.
Un sourire rictus à tous ces gens bien occupés avant de reprendre le chemin du retour. J'en tombe les bottes et finis le trajet pieds nus avec cette impression fulgurante d'avancer sur des cristaux.
Sabine nous attendait effectivement avec une paire de crocs et me demanda : « Elles vous bottent ? » Alors tout se termina... dans un bain de sang.
J'étais sur mon nuage quand le téléphone a sonné.
-Mlle Sabot ?
-Moi-même.
-Je vous appelle de l'agence, vous venez de gagner un lot chez Eram.
-A quelle heure puis-je passer ? Demain ?
-Pas de problème. Vous demanderez Sabine, n'est-ce pas ?
-Entendu !
Euh, je ne savais plus trop si j'avais bien entendu. Alors le billet de loterie que j'avais acheté au bazar de Noël apporterait sa surprise... Si au moins j'avais droit à une paire de bottes, ça tomberait pile poil.
Drinnn !
-C'est que je suis très demandée aujourd'hui. Allô ?
-Salut Suzie, je voulais me changer les idées. On fait les vitrines demain ?
...
Et nous voilà, Domi et moi, bras dessus bras dessous à arpenter la grand rue, un peu pressées de récupérer mon cadeau avant de poursuivre les soldes.
Eram s'étale en long en large dans l'angle et les présentoirs brillent de mille feux. Tout un choix de chaussures s'offrent à nous.
-Pourrions-nous parler à Sabine, s'il vous plaît ? C'est pour...
Une employée affairée nous coupe immédiatement :
-Elle n'est pas là, vous la trouverez un peu plus haut rue de la Montat, au numéro 7. Elle vous attend.
-Vous êtes sûre ?
-Certaine.
Domi n'y croit pas, elle veut m'entraîner plus loin. Mais ma curiosité est trop forte et nous entamons la montée.
-Quand je te dis que mes bottes sont à remplacer, j'ai les orteils déjà tout recroquevillés.
-Tu serais pas un peu maso ?
-Je t'assure en plus que cette fille avait une voix connue...
Nous ne sommes encore qu'au numéro 72 et j'ai les pieds en marmelade. Mais je ne vais pas continuer à me plaindre, si j'ai une nouvelle paire de chaussures au bout... Je sens les gouttelettes de sueur qui perlent à la racine des cheveux, me coulent dans la nuque, puis viennent s'écraser sur mon col. J'essaie d'arquer un peu les jambes, histoire de soulager mes plantes de pieds endolories.
-Tiens, le voilà ton numéro 7 !
-Cette arrière-cour ne me dit rien qui vaille.
-Ah écoute, tu l'as voulu, tu l'as.
Une porte éclairée dans une cour un peu glauque. Une femme au chignon en berne s'en va chercher Sabine, tandis que nous inspectons le spectacle alentour. Comme on teste les voitures, les matelas et que sais-je encore, c'est un labo où sont mis à l'épreuve toute une gamme de godillots. Les bottes sont enroulées, compactées, projetées en tous sens et soigneusement notées. Les crocs baignent dans une drôle de mixture, les espadrilles tractent des poids, jusqu'aux babouches dont on étire systématiquement la bouche. Domi me pousse du coude : dans un coin, des santiagues s'affrontent comme dans un combat de coqs.
La femme au chignon surgit :
-Finalement on ne trouve pas Sabine. Elle a dû repartir au magasin, nous annonce-t-elle. Désolée.
Un sourire rictus à tous ces gens bien occupés avant de reprendre le chemin du retour. J'en tombe les bottes et finis le trajet pieds nus avec cette impression fulgurante d'avancer sur des cristaux.
Sabine nous attendait effectivement avec une paire de crocs et me demanda : « Elles vous bottent ? » Alors tout se termina... dans un bain de sang.
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Eh bien, vous êtes inspirés, on dirait !
Ce qui est bien, c'est qu'il n'y a vraiment pas beaucoup de ressemblances entre les textes !
J'aime moins quand les consignes donnent des textes trop semblables...
Je vous commente plus tard.
Igloo et Anotherday, ça vous a plu ? Pas trop stressant ?
Anotherday, j'ai jeté un coup d'oeil sur ton texte, il a l'air remarquable !
A demain ! Merci de votre participation et bonne nuit !
Ce qui est bien, c'est qu'il n'y a vraiment pas beaucoup de ressemblances entre les textes !
J'aime moins quand les consignes donnent des textes trop semblables...
Je vous commente plus tard.
Igloo et Anotherday, ça vous a plu ? Pas trop stressant ?
Anotherday, j'ai jeté un coup d'oeil sur ton texte, il a l'air remarquable !
A demain ! Merci de votre participation et bonne nuit !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Ce qui est sorti n’est pas fameux, mais c’est moi, l’exo était chouette.
Je vous ai lus, pas l’énergie de commenter pour le moment, j’essaierai de le faire plus tard.
Merci pour la soirée Coline, bonne nuit à tous et toutes.
Je vous ai lus, pas l’énergie de commenter pour le moment, j’essaierai de le faire plus tard.
Merci pour la soirée Coline, bonne nuit à tous et toutes.
elea- Nombre de messages : 4894
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Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
J'ai commencé par le texte d'Elea qui se trouvait en haut de page, j'ai adoré ! C'est drôle et le sujet est vraiment bien exploité. Très chouette !
Je continuerai demain.
Je continuerai demain.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Je ne me plie guère aux convenances
Mais quand même ! Quelle idée m’était donc passée par la tête !
L’endroit était étonnant. Des sofas en forme de nuages roses qu’on aurait dit sculptés dans de la barbapapa étaient disposés en arc de cercle dans la rotonde. Ils étaient éclairés de l’intérieur — par des leds, je suppose — et se reflétaient joliment sur le sol de verre en dessous duquel je crus voir ondoyer de l’eau. Une piscine, peut-être.
A part moi, tout le monde avait respecté la tenue de soirée exigée bien en vue sur le carton d’invitation.
Mais quelle idée m’était donc passée…
A part moi, tout le monde semblait comme un poisson dans l’eau, se déplaçant et discutant avec aisance, bien en phase avec son biotope.
L’envie m’avait effleurée d’aller me cacher dans les toilettes, ce qui m’aurait forcé à traverser la salle. Alors je m’étais abstenue, préférant rester près du bar dans un coin de pénombre.
Mais quelle idée m’était …
Je sirotais en silence des cocktails multicolores aux saveurs plus incongrues les unes que les autres. Ce qui n’était guère intelligent. J’étais venue seule et en voiture. Comment et quand allais-je pouvoir m’en retourner.
Mais …
C’est alors que je le vis. Debout un verre à la main juste au centre de la salle. Un grand gars en smoking, impeccable, très beau, très classe. Avec aux pieds… des Charentaises.
Il vit que je le regardais. Moi dans mon petit Channel couture. Moi et mes bottes de caoutchouc.
Et c’est ainsi que nos destinées convergèrent.
Mais quand même ! Quelle idée m’était donc passée par la tête !
L’endroit était étonnant. Des sofas en forme de nuages roses qu’on aurait dit sculptés dans de la barbapapa étaient disposés en arc de cercle dans la rotonde. Ils étaient éclairés de l’intérieur — par des leds, je suppose — et se reflétaient joliment sur le sol de verre en dessous duquel je crus voir ondoyer de l’eau. Une piscine, peut-être.
A part moi, tout le monde avait respecté la tenue de soirée exigée bien en vue sur le carton d’invitation.
Mais quelle idée m’était donc passée…
A part moi, tout le monde semblait comme un poisson dans l’eau, se déplaçant et discutant avec aisance, bien en phase avec son biotope.
L’envie m’avait effleurée d’aller me cacher dans les toilettes, ce qui m’aurait forcé à traverser la salle. Alors je m’étais abstenue, préférant rester près du bar dans un coin de pénombre.
Mais quelle idée m’était …
Je sirotais en silence des cocktails multicolores aux saveurs plus incongrues les unes que les autres. Ce qui n’était guère intelligent. J’étais venue seule et en voiture. Comment et quand allais-je pouvoir m’en retourner.
Mais …
C’est alors que je le vis. Debout un verre à la main juste au centre de la salle. Un grand gars en smoking, impeccable, très beau, très classe. Avec aux pieds… des Charentaises.
Il vit que je le regardais. Moi dans mon petit Channel couture. Moi et mes bottes de caoutchouc.
Et c’est ainsi que nos destinées convergèrent.
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Je suis un peu "carpette", là mais je reviens dire ceci:
Oui, Coline, cela m'a plu! J'aurai plaisir à relire tout le monde plus en détail demain, et pardon pour mes maladresses, corrections envoyées ensuite car je n'ai pas eu le temps de me relire...
Et, coline, alors, quel goût avait cette bouillotte...?
Oui, Coline, cela m'a plu! J'aurai plaisir à relire tout le monde plus en détail demain, et pardon pour mes maladresses, corrections envoyées ensuite car je n'ai pas eu le temps de me relire...
Et, coline, alors, quel goût avait cette bouillotte...?
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
C'est la première fois que je fais ça, je crois. Très stressant (même si on se dit qu'il n'y a pas d'enjeu) mais aussi très stimulant. J'étais omnubilé par le respect de l'heure. Faudrait revoir des trucs, bien sûr, mais c'est très sympa. Merci et bonne nuit à tous.
anotherday- Nombre de messages : 69
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Date d'inscription : 27/01/2012
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
euh... quand je dis qu'il faudrait revoir des trucs, c'est dans mon texte, pas dans le jeu !
anotherday- Nombre de messages : 69
Age : 57
Date d'inscription : 27/01/2012
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
oui, les première fois, c'est toujours stressant. Mais quand ça se passe bien, on en redemande, on ne peut plus s'en passer, on devient addict, c'est, c'est... ahhhhhh !
(Coline, c'était du calva ou du jus de fruit, au bar ?)
(désolée, anotherday, d'habitude je me tiens mieux).
(Coline, c'était du calva ou du jus de fruit, au bar ?)
(désolée, anotherday, d'habitude je me tiens mieux).
Lizzie- Nombre de messages : 1162
Age : 58
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Date d'inscription : 30/01/2011
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Maintenant que les pieds se sont réchauffés, c'est la tête qui est moulue... A +
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Eh bien dites-donc, vous étiez tous en forme ce soir ! Ça fait plaisir.
Merci MC Coline.
Je commente quand je peux.
Bonne nuit !
Merci MC Coline.
Je commente quand je peux.
Bonne nuit !
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
La station-service-relais-garage-épicerie du village n’a pas de nom.
De tous temps à jamais , les gens du coin disent « chez Veillat » (prononcez « Veillatte ») .Les mères envoient les filles chez Veillat pour acheter du pain ou un citron ; les pères envoient leur garçon chez Veillat, d’un coup de vélo, acheter leur paquet de clopes ; les grands-mères y envoient les grands-pères chercher des timbres en sachant très bien qu’ils prétexteront de sortir la voiture , d’aller faire le plein et croiser moustache avec l’Henri Veillat.
Si l’infinie tristesse de l’endroit (une interminable ligne droite bordée de pins des deux côtés) est compensée par l’ambiance de la boutique, ce n’est pas grâce à l’Henri. Non. Lui, c’est garage, cambouis, dépannages, chasse, chiens…Pas taciturne, mais pas bavard non plus, le père Veillat. La Maria, si. Elle, elle sert l’essence, elle sert l’épicerie, elle sert d’aide-mémoire aux presque-centenaires et de réservoir à potins aux impénitentes papoteuses empotées.
Mais les jours sont longs et lents, et Maria n’en supporte le poids que parcequ’elle écoute du flamenco. Que la boutique soit pleine ou vide, car Maria est flamenca dans l’âme.
Quand elle avait épousé le Veillat, ils devaient monter à Bordeaux, et là, elle aurait eu la carrière de danseuse qu’elle méritait. Au lieu de ça , la vie les avait coincés là, au kilomètre 147, en pleine forêt landaise, où les taureaux ne sont que des vachettes et où parfois les troncs noirs des arbres se prenaient pour des barreaux de prison…
Regarde-la justement, avec ses sempiternelles espadrilles noires (tous les ans une paire neuve au marché de Pompéjac), son uniforme de future veuve : on jurerait qu’elle pleure d’avance sa propre mort, de peur que personne n’y pense le jour J…Mais qu’elle écoute « El Rubio », et dès les premières notes de guitare son œil s’allume, ses reins -imperceptiblement- se cambrent, son âme s’élargit : châles rouge-soie, midis-fournaises et saintes processions lui remontent l’échine ; le flamenco c’est sa mémoire et son sang, Maria Dolorosa.
Face à elle ce jour-là, Clothilde (« avec un « h », j’y tiens ! »), juchée sur ses Louboutin émeraude culminant à 14centimètres, classieuse, orgueilleuse et franchement grognon.
La dame a l’humeur assombrie autant par l’indigence du lieu que par la panne de voiture qui l’y retient. Un sol carrelé glissant et souillé, cette puanteur grasse et froide qui s’incruste, mélange de gazole, de friture et de moisissure, cette musique qui suppure la souffrance !Ah ! Manque plus que le chien mouillé, ronchonne intérieurement Clothilde. Mais qu’est-ce qu’il peut bien foutre avec le vieux là, je vais m’évanouir si ça continue.
Germain est parti avec Henri essayer la voiture après le dépannage et la réparation. Deux heures. Deux heures pendant lesquelles, pressée de questions par Maria, Clothilde a dû avouer qu’elle travaille dans la pub, qu’elle va faire une séance photos dans la forêt, qu’elle habite autant à Paris qu’à Barcelone ou Montpellier. Que oui, c’est une bonne situation, que non, c’est pas difficile, que non elle ne s’ennuie jamais et que oui elle s’habille comme ça tous les jours.
Le crissement des pneus libère Clothilde et Maria, elles se sourient alors, se prenant à regretter furtivement de n’avoir pas mieux employé ces deux heures, de ne pas avoir sympathisé davantage.
« Madame, vous êtes si jeune, je vais vous dire : si jamais un homme veut vous coincer dans un endroit, comme ici par exemple, ne vous laissez pas faire ! C’est moi qui vous le dis…
-Oh, pas de risque pour ça, merci, ne vous inquiétez pas ! Je vais vous dire quelque chose aussi : appréciez vos espadrilles, car vous voyez, mes chaussures magnifiques, ce sont peut-être des œuvre d’art, mais elles me sont trop petites… »
Contraintes :
Mouillé, grognon, assombrir
Espadrilles vs escarpins
De tous temps à jamais , les gens du coin disent « chez Veillat » (prononcez « Veillatte ») .Les mères envoient les filles chez Veillat pour acheter du pain ou un citron ; les pères envoient leur garçon chez Veillat, d’un coup de vélo, acheter leur paquet de clopes ; les grands-mères y envoient les grands-pères chercher des timbres en sachant très bien qu’ils prétexteront de sortir la voiture , d’aller faire le plein et croiser moustache avec l’Henri Veillat.
Si l’infinie tristesse de l’endroit (une interminable ligne droite bordée de pins des deux côtés) est compensée par l’ambiance de la boutique, ce n’est pas grâce à l’Henri. Non. Lui, c’est garage, cambouis, dépannages, chasse, chiens…Pas taciturne, mais pas bavard non plus, le père Veillat. La Maria, si. Elle, elle sert l’essence, elle sert l’épicerie, elle sert d’aide-mémoire aux presque-centenaires et de réservoir à potins aux impénitentes papoteuses empotées.
Mais les jours sont longs et lents, et Maria n’en supporte le poids que parcequ’elle écoute du flamenco. Que la boutique soit pleine ou vide, car Maria est flamenca dans l’âme.
Quand elle avait épousé le Veillat, ils devaient monter à Bordeaux, et là, elle aurait eu la carrière de danseuse qu’elle méritait. Au lieu de ça , la vie les avait coincés là, au kilomètre 147, en pleine forêt landaise, où les taureaux ne sont que des vachettes et où parfois les troncs noirs des arbres se prenaient pour des barreaux de prison…
Regarde-la justement, avec ses sempiternelles espadrilles noires (tous les ans une paire neuve au marché de Pompéjac), son uniforme de future veuve : on jurerait qu’elle pleure d’avance sa propre mort, de peur que personne n’y pense le jour J…Mais qu’elle écoute « El Rubio », et dès les premières notes de guitare son œil s’allume, ses reins -imperceptiblement- se cambrent, son âme s’élargit : châles rouge-soie, midis-fournaises et saintes processions lui remontent l’échine ; le flamenco c’est sa mémoire et son sang, Maria Dolorosa.
Face à elle ce jour-là, Clothilde (« avec un « h », j’y tiens ! »), juchée sur ses Louboutin émeraude culminant à 14centimètres, classieuse, orgueilleuse et franchement grognon.
La dame a l’humeur assombrie autant par l’indigence du lieu que par la panne de voiture qui l’y retient. Un sol carrelé glissant et souillé, cette puanteur grasse et froide qui s’incruste, mélange de gazole, de friture et de moisissure, cette musique qui suppure la souffrance !Ah ! Manque plus que le chien mouillé, ronchonne intérieurement Clothilde. Mais qu’est-ce qu’il peut bien foutre avec le vieux là, je vais m’évanouir si ça continue.
Germain est parti avec Henri essayer la voiture après le dépannage et la réparation. Deux heures. Deux heures pendant lesquelles, pressée de questions par Maria, Clothilde a dû avouer qu’elle travaille dans la pub, qu’elle va faire une séance photos dans la forêt, qu’elle habite autant à Paris qu’à Barcelone ou Montpellier. Que oui, c’est une bonne situation, que non, c’est pas difficile, que non elle ne s’ennuie jamais et que oui elle s’habille comme ça tous les jours.
Le crissement des pneus libère Clothilde et Maria, elles se sourient alors, se prenant à regretter furtivement de n’avoir pas mieux employé ces deux heures, de ne pas avoir sympathisé davantage.
« Madame, vous êtes si jeune, je vais vous dire : si jamais un homme veut vous coincer dans un endroit, comme ici par exemple, ne vous laissez pas faire ! C’est moi qui vous le dis…
-Oh, pas de risque pour ça, merci, ne vous inquiétez pas ! Je vais vous dire quelque chose aussi : appréciez vos espadrilles, car vous voyez, mes chaussures magnifiques, ce sont peut-être des œuvre d’art, mais elles me sont trop petites… »
Contraintes :
Mouillé, grognon, assombrir
Espadrilles vs escarpins
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
anotherday : le style me plaît beaucoup, et la chute (la vieille petite fille !), mais je n'ai pas tout compris sur le contexte (où doivent-elles aller ? un numéro de rue ?). Cependant, ça ne m'a pas gênée. Une petite tendance parfois à commenter, à expliquer les sentiments, qui gagnerait à mon avis à s'atténuer. Et j'ai bien aimé la façon d'introduire les contraintes (nuage, notamment)
Yali : vraiment vraiment délicieusement coquin et drôle. Ce nom de Rebecca, ça fait couler de l'encre !
igloo : à part les coquilles qui essaiment le texte, très sympa ! Ça me rappelle mes années parisiennes. Mais le lait dans une bouteille de verre, ça se fait encore ? et... c'est quoi une soirée goulash ?
Rebecca : tout simplement réjouissant, du début à la fin. Peut-être un petit moment longuet au milieu, où ça semble un peu patiner, mais quand même.
Coline : petite distorsion dans l'emploi des temps, mais ça fait un effet assez charmant, je ne sais pas si c'est voulu (On est bien installés, le camping-car est sous de beaux arbres et la ville n’est pas loin. Je commençais à être heureuse.) sinon, vraiment super, j'adore cette écriture ciselé et l'humour combattif du ton !
elea : où vas-tu chercher tout ça ? drôle et si bien écrit !
lizzie : bien fait pour lui ! Belle écriture aussi, très sensuelle, toute une existence contenue dans quelques lignes, bravo.
Marine : terrible ! et mené d'une main de maître.
iris : c'est bien ! là aussi, bien fait pour lui. Que de couples en curieuses postures dans ces textes !
christie : j'adore la fin lapidaire ! nous sommes aussi quelques-unes à finir pieds-nus.
Killis : court et très efficace, hop, encore une amourette qui démarre !
polixène : là aussi, toute une vie en quelques paragraphes, chapeau, j'aime beaucoup
j'espère n'avoir oublié personne, merci merci, les textes sont bons, et on s'est bien amusés !
Yali : vraiment vraiment délicieusement coquin et drôle. Ce nom de Rebecca, ça fait couler de l'encre !
igloo : à part les coquilles qui essaiment le texte, très sympa ! Ça me rappelle mes années parisiennes. Mais le lait dans une bouteille de verre, ça se fait encore ? et... c'est quoi une soirée goulash ?
Rebecca : tout simplement réjouissant, du début à la fin. Peut-être un petit moment longuet au milieu, où ça semble un peu patiner, mais quand même.
Coline : petite distorsion dans l'emploi des temps, mais ça fait un effet assez charmant, je ne sais pas si c'est voulu (On est bien installés, le camping-car est sous de beaux arbres et la ville n’est pas loin. Je commençais à être heureuse.) sinon, vraiment super, j'adore cette écriture ciselé et l'humour combattif du ton !
elea : où vas-tu chercher tout ça ? drôle et si bien écrit !
lizzie : bien fait pour lui ! Belle écriture aussi, très sensuelle, toute une existence contenue dans quelques lignes, bravo.
Marine : terrible ! et mené d'une main de maître.
iris : c'est bien ! là aussi, bien fait pour lui. Que de couples en curieuses postures dans ces textes !
christie : j'adore la fin lapidaire ! nous sommes aussi quelques-unes à finir pieds-nus.
Killis : court et très efficace, hop, encore une amourette qui démarre !
polixène : là aussi, toute une vie en quelques paragraphes, chapeau, j'aime beaucoup
j'espère n'avoir oublié personne, merci merci, les textes sont bons, et on s'est bien amusés !
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Janis : C’est noir, ça grince et c’est tonique… c’est toi, quoi ! La fin est un peu bâclée.
Et j’ai quand même un grave souci : tu ne bricoles pas, j’espère ? Parce que tenter de vriller avec une scie sauteuse… c’est aléatoire limite dangereux ! ( les champs de betteraves m’ont évoqué Roland Dubillard !)
Anotherday : Un joli coup pour ton premier, chapeau ! Le personnage est joli, tu le traites avec tendresse et humour :
Après tout, en son temps, elle a été petit rat à l’Opéra de Paris, et son apparition en cumulo-nimbus dans une version revisitée du Lac des cygnes en avait scotché plus d’un. Non mais !
Bon, tu as un peu zappé le côté « confrontation entre deux styles de pompes » de la consigne… mais on est − par fréquentation assidue d’un certain Yali − habitués à ce que les consignes soient « approximativement » respectées !!! ;−))
Yali : Ben je suis mauvaise langue : tu les as respectées, les consignes !!! Et joliment ! Ta fleur d’asphalte, il est mignonne comme tout !
Igloo :T’as ton diplôme ! Il y a quelques petites bricoles qui accrochent un peu
(mais pas les répétitions de « je sais », que je trouve bienvenues à cet endroit)
Plutôt des passages un poil trop explicatifs. Mais c’est pas mal du tout pour un premier exo, avec le stress et tout ! Les consignes sont bien intégrées ( j’adore : « je skie dans mes spartiates ») et cet ascenseur dont on sent bien qu’il va monter plus haut… c’est une jolie chute !
Rebecca : Moins inspiré que d’habitude… Je ne te retrouve vraiment qu’au dernier paragraphe. T’as pas traité ta crise d’arthrose ?
Elea : Pas en forme, tu disais ??? Ben dis donc ! T’en as des trouvailles quand t’es pas en forme ! Je me suis beaucoup amusée ! « Et dix orteils qui se réveillent et hurlent en même temps. », la fille fracturée, le mal de crâne qui disparait quand le dos est bloqué et le mec mignon à l’endroit, ça m’a filé le sourire pour la journée !
Lizzie : Très chouette ! T’es douée pour l’exotisme., on sent tout, les odeurs du fleuve, la lourdeur de l’atmosphère, j’ai bien aimé !
Le seul truc qui m’ait fait tiquer, c’est que pour perdre des huaraches… faut pas savoir les lacer et à mon avis , elle sait !
Marine : Un texte assez étrange, foisonnant, presque baroque, avec de très beaux moments et quelques longueurs. Une atmosphère apocalyptique, des personnages énigmatiques, j’ai bien aimé.
Mais des Richelieu en toile jaune, ça j’y crois pas !
Iris : Moi, un voisin comme ça, je le flingue ! Une gâterie… à la rigueur. Dans le local des compteurs, déjà … c’est limite ! Mais dauber sur mes charentaises, ça c’est redhibitoire !
J’ai trouvé ton texte assez drôle, un peu tiré à hue et à dia, mais la phrase « Et d'halètements en longs soupirs, il lui manifesta son attachement avec fougue. » a suffi à me mettre en joie !
Chrystie : La vision de cette cour où on teste la résistance des godasses Eram, moi ça m’a fait fantasmer terrible ! Toi aussi, on dirait parce que les babouches dont la bouche est forcée, les Santiagues en combat de coqs, c’est visuellement insoutenable (je voudrais en faire un dessin animé !)
Kilis : Moi aussi je craquerais pour un beau mec en smok et charentaises !
Après… t’essaies de nous la jouer :
Moi dans mon petit Channel couture
mais si tu portais du Chanel, t’y mettrais pas tant de haine ;−))!
Polixène : Tiens, chez moi, c’est Clotilde sans h qui serait plutôt en espadrilles !
Bien aimé ta Maria, un joli personnage bien campé. Clothilde est un peu pâle, à côté, malgré ses Louboutin émeraude (ou à cause ?)
Le sourire-regret de la fin est sympa. J’aurais bien passé un moment de plus avec ces deux femmes.
Et j’ai quand même un grave souci : tu ne bricoles pas, j’espère ? Parce que tenter de vriller avec une scie sauteuse… c’est aléatoire limite dangereux ! ( les champs de betteraves m’ont évoqué Roland Dubillard !)
Anotherday : Un joli coup pour ton premier, chapeau ! Le personnage est joli, tu le traites avec tendresse et humour :
Après tout, en son temps, elle a été petit rat à l’Opéra de Paris, et son apparition en cumulo-nimbus dans une version revisitée du Lac des cygnes en avait scotché plus d’un. Non mais !
Bon, tu as un peu zappé le côté « confrontation entre deux styles de pompes » de la consigne… mais on est − par fréquentation assidue d’un certain Yali − habitués à ce que les consignes soient « approximativement » respectées !!! ;−))
Yali : Ben je suis mauvaise langue : tu les as respectées, les consignes !!! Et joliment ! Ta fleur d’asphalte, il est mignonne comme tout !
Igloo :T’as ton diplôme ! Il y a quelques petites bricoles qui accrochent un peu
(mais pas les répétitions de « je sais », que je trouve bienvenues à cet endroit)
Plutôt des passages un poil trop explicatifs. Mais c’est pas mal du tout pour un premier exo, avec le stress et tout ! Les consignes sont bien intégrées ( j’adore : « je skie dans mes spartiates ») et cet ascenseur dont on sent bien qu’il va monter plus haut… c’est une jolie chute !
Rebecca : Moins inspiré que d’habitude… Je ne te retrouve vraiment qu’au dernier paragraphe. T’as pas traité ta crise d’arthrose ?
Elea : Pas en forme, tu disais ??? Ben dis donc ! T’en as des trouvailles quand t’es pas en forme ! Je me suis beaucoup amusée ! « Et dix orteils qui se réveillent et hurlent en même temps. », la fille fracturée, le mal de crâne qui disparait quand le dos est bloqué et le mec mignon à l’endroit, ça m’a filé le sourire pour la journée !
Lizzie : Très chouette ! T’es douée pour l’exotisme., on sent tout, les odeurs du fleuve, la lourdeur de l’atmosphère, j’ai bien aimé !
Le seul truc qui m’ait fait tiquer, c’est que pour perdre des huaraches… faut pas savoir les lacer et à mon avis , elle sait !
Marine : Un texte assez étrange, foisonnant, presque baroque, avec de très beaux moments et quelques longueurs. Une atmosphère apocalyptique, des personnages énigmatiques, j’ai bien aimé.
Mais des Richelieu en toile jaune, ça j’y crois pas !
Iris : Moi, un voisin comme ça, je le flingue ! Une gâterie… à la rigueur. Dans le local des compteurs, déjà … c’est limite ! Mais dauber sur mes charentaises, ça c’est redhibitoire !
J’ai trouvé ton texte assez drôle, un peu tiré à hue et à dia, mais la phrase « Et d'halètements en longs soupirs, il lui manifesta son attachement avec fougue. » a suffi à me mettre en joie !
Chrystie : La vision de cette cour où on teste la résistance des godasses Eram, moi ça m’a fait fantasmer terrible ! Toi aussi, on dirait parce que les babouches dont la bouche est forcée, les Santiagues en combat de coqs, c’est visuellement insoutenable (je voudrais en faire un dessin animé !)
Kilis : Moi aussi je craquerais pour un beau mec en smok et charentaises !
Après… t’essaies de nous la jouer :
Moi dans mon petit Channel couture
mais si tu portais du Chanel, t’y mettrais pas tant de haine ;−))!
Polixène : Tiens, chez moi, c’est Clotilde sans h qui serait plutôt en espadrilles !
Bien aimé ta Maria, un joli personnage bien campé. Clothilde est un peu pâle, à côté, malgré ses Louboutin émeraude (ou à cause ?)
Le sourire-regret de la fin est sympa. J’aurais bien passé un moment de plus avec ces deux femmes.
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Un peu débordée pour l'instant mais je veux faire les choses correctement et serai donc peut-être un petit peu plus lente à vous commenter, mais dés que je peux je vous dis, avec grand plaisir !!
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
oui la fin est bâclée, je sais !
avec les exos, je bâcle souvent la fin, pour finir vite, j'ignore pourquoi (sans doute parce que autrement, je suis très lente, cent fois sur le métier je remets)
avec les exos, je bâcle souvent la fin, pour finir vite, j'ignore pourquoi (sans doute parce que autrement, je suis très lente, cent fois sur le métier je remets)
Janis- Nombre de messages : 13490
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Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Bonjour à tous,
Bon, déjà, je vais tutoyer tout le monde, si ça gêne quelqu’un, surtout n’hésitez pas à me le dire. Ensuite, je reviens juste en quelques mots sur mes premières impressions pour dire que ce genre d’exercices est un bon remède quand on a la manie (et l’illusion bien sûr) du texte irréprochable. Là, ça guérit tout de suite car dès qu’on a posté, on se dit qu’on aurait pu éviter telle répétition, alléger telle phrase, etc. C’est un bon exercice d’humilité en fait.
Ceci posé, est-ce que vous vous servez des personnages ou des intrigues de ces exercices pour explorer des versions plus abouties ou est-ce que c’est vraiment quelque chose à part, qui n’a pas vocation à être revisité et utilisé (en dehors bien sûr de la souplesse qu’on gagne à la fois dans l’écriture et dans l’imaginaire) ?
C’était ma petite question de jour. Sinon, pour répondre aux premiers coms sur mon texte, oui, j’ai un peu contourné la consigne, Coline, c’était pas volontaire, j’vous jure, m’dame ! Au départ, j’étais parti pour un mec tapant à la vitre de la voiture pendant que la femme se changeait, et puis les choses m’ont échappé et se sont goupillées autrement. Et pour l’explicatif, tu as raison, Janis, on me l’a déjà souvent reproché mais en fait, j’adore ça, c’est mon péché mignon, on va dire.
Allez, maintenant, à votre tour (l’ordre est complètement aléatoire) :
Chrystie : pas tout compris à la fin. Un univers de filles, je dirais, où j’ai eu du mal à me perdre mais plutôt sympa à lire.
Iris : un parti-pris d’aller dans l’absurde, avec notamment des dialogues assez surréalistes (et donc, drôles). J’ai eu un petit moment d’arrêt car j’ai d’abord cru qu’Anna et Joe vivaient dans le même immeuble. Un ensemble vif.
Lizzie : j’ai beaucoup aimé, le dépaysement d’une part, mais aussi et surtout ta faculté à camper une situation, à la rendre à la fois visuelle et réaliste (par rapport à la façon un peu naïve sans doute dont je peux me représenter un tel décor). La fin mériterait d’être retravaillée, je trouve, mais vraiment, j’ai bien aimé.
Janis : j’aime bien le thème, moins le portrait de l’homme que j’aurais aimé un peu plus nuancé, même s’il est vu par la femme. Le « où est l’enfant ? » sonne faux pour moi, j’aurais mis le nom du gamin, ça humanise plus et ça parait plus naturel je crois. Et j’aurais aussi remplacé le trop lourd « l’homme qui fut mon compagnon » par « son père » (on comprend bien qu’ils sont plus ensemble). Mais des choses en creux qui m’intéressent dans ce texte.
Yali : j’aime bien la situation, le parallèle entre dialogue et monologue intérieur, le décalage est toujours sympa. Le « parce que » de la fin me semble inutile, trop démonstratif (le lecteur comprend). Et puis, des flics sympas, ça change de ce qu’on entend tout le temps.
Igloo : bien aimé la rencontre improbable entre la fille maladroite et le mec canon (elle doit être sacrément jolie quand même pour qu’il reste aimable). Des clarks par temps de pluie, je suis pas convaincu, mais c’est le souci des contraintes. Sinon, je pense que le texte gagnerait en vivacité si tu entrais plus vite dans l’action. En commençant direct par l’accès au métro après avoir acheté le lait (la 2ème fois, donc), je pense que ça fonctionnerait tout autant et que tu gagnerais en rythme. Mais une fin heureuse, c’est toujours bon à prendre ! Merci.
Eléa : j’aime bien l’improbable de la rencontre, même si la mise en place m’a semblé un peu empesée. Après les scènes de présentation des deux protagonistes, je suis pas sûr qu’il était nécessaire de revenir sur les pensées de Gustave, il aurait simplement pu commencer à parler. Et pour la fin, le passé simple m’a un peu surpris. Mais une mère qui oublie sa fille, je vote pour, forcément !
Marine : j’ai beaucoup aimé, l’univers, l’ambiance de fin du monde, ça a quelque chose de très prenant et de parfaitement rendu, avec la cruauté qui naît tjs des situations extrêmes. En revanche, j’ai été moins convaincu par les deux derniers paragraphes, le truc sur les scientifiques et la rencontre avec la vieille femme. Mais je reste scotché par l’atmosphère qui baigne ton récit. Euh… entre nous, tu carbures à quoi ?
Polixène : ce que j’ai vraiment aimé, c’est le personnage de Maria. Celle-là, avec tout ce qu’elle trimballe de rêves avortés, j’aimerais bien la retrouver dans quelque chose d’autre. Du coup, Clotilde (avec ou sans h, je sais plus ?) est un peu pâlotte et la confrontation manque un peu de consistance, trop artificielle. Mais Mariiiiiia !!!
Kilis : le personnage gentiment déjanté me rappelle certains seconds rôles de comédies anglaises (la petite dans 4 mariages et un enterrement par exemple). Sauf que son attitude (plus à la bridget jones) ne m’a pas paru très cohérente avec sa volonté affichée d’être différente. Ceci dit, la rencontre des deux gentils rebelles est sympa.
Rebecca : bon, déjà, désolé pour la contrainte sur P. Sébastien, j’avoue que je n’ai pas mesuré le défi que ça représentait. Tu t’en tires plutôt bien, en en faisant un comique de répétition intéressant. J’ai trouvé qu’il y avait par moments beaucoup d’adverbes qui alourdissent le récit, mais la fin est sympa : les sabots d’Hélène, revisités en quelque sorte, à la sauce Almodovar.
Coline : j’aime beaucoup le portrait en opposition des deux femmes. On visualise bien la rencontre. La mise en contexte du supplice m’a paru un peu laborieuse, ça aurait peut-être été plus simple s’il ne s’était pas agi de la première rencontre, si les rancoeurs venaient de plus loin, mais le supplice en lui-même est savoureux et c’est ce qu’on retient. Bravo !
Ouf, j'ai terminé ! Bravo encore à tout le monde. Je me dis que j'ai eu un peu de bol pour les mots et j'aurais pas voulu être à la place de certains d'entre vous. Je sais pas si je renouvellerai l'expérience (c'est épuisant, j'étais mort hier soir), mais c'était très sympa et les résultats sont étonnants. Merci à tous.
Bon, déjà, je vais tutoyer tout le monde, si ça gêne quelqu’un, surtout n’hésitez pas à me le dire. Ensuite, je reviens juste en quelques mots sur mes premières impressions pour dire que ce genre d’exercices est un bon remède quand on a la manie (et l’illusion bien sûr) du texte irréprochable. Là, ça guérit tout de suite car dès qu’on a posté, on se dit qu’on aurait pu éviter telle répétition, alléger telle phrase, etc. C’est un bon exercice d’humilité en fait.
Ceci posé, est-ce que vous vous servez des personnages ou des intrigues de ces exercices pour explorer des versions plus abouties ou est-ce que c’est vraiment quelque chose à part, qui n’a pas vocation à être revisité et utilisé (en dehors bien sûr de la souplesse qu’on gagne à la fois dans l’écriture et dans l’imaginaire) ?
C’était ma petite question de jour. Sinon, pour répondre aux premiers coms sur mon texte, oui, j’ai un peu contourné la consigne, Coline, c’était pas volontaire, j’vous jure, m’dame ! Au départ, j’étais parti pour un mec tapant à la vitre de la voiture pendant que la femme se changeait, et puis les choses m’ont échappé et se sont goupillées autrement. Et pour l’explicatif, tu as raison, Janis, on me l’a déjà souvent reproché mais en fait, j’adore ça, c’est mon péché mignon, on va dire.
Allez, maintenant, à votre tour (l’ordre est complètement aléatoire) :
Chrystie : pas tout compris à la fin. Un univers de filles, je dirais, où j’ai eu du mal à me perdre mais plutôt sympa à lire.
Iris : un parti-pris d’aller dans l’absurde, avec notamment des dialogues assez surréalistes (et donc, drôles). J’ai eu un petit moment d’arrêt car j’ai d’abord cru qu’Anna et Joe vivaient dans le même immeuble. Un ensemble vif.
Lizzie : j’ai beaucoup aimé, le dépaysement d’une part, mais aussi et surtout ta faculté à camper une situation, à la rendre à la fois visuelle et réaliste (par rapport à la façon un peu naïve sans doute dont je peux me représenter un tel décor). La fin mériterait d’être retravaillée, je trouve, mais vraiment, j’ai bien aimé.
Janis : j’aime bien le thème, moins le portrait de l’homme que j’aurais aimé un peu plus nuancé, même s’il est vu par la femme. Le « où est l’enfant ? » sonne faux pour moi, j’aurais mis le nom du gamin, ça humanise plus et ça parait plus naturel je crois. Et j’aurais aussi remplacé le trop lourd « l’homme qui fut mon compagnon » par « son père » (on comprend bien qu’ils sont plus ensemble). Mais des choses en creux qui m’intéressent dans ce texte.
Yali : j’aime bien la situation, le parallèle entre dialogue et monologue intérieur, le décalage est toujours sympa. Le « parce que » de la fin me semble inutile, trop démonstratif (le lecteur comprend). Et puis, des flics sympas, ça change de ce qu’on entend tout le temps.
Igloo : bien aimé la rencontre improbable entre la fille maladroite et le mec canon (elle doit être sacrément jolie quand même pour qu’il reste aimable). Des clarks par temps de pluie, je suis pas convaincu, mais c’est le souci des contraintes. Sinon, je pense que le texte gagnerait en vivacité si tu entrais plus vite dans l’action. En commençant direct par l’accès au métro après avoir acheté le lait (la 2ème fois, donc), je pense que ça fonctionnerait tout autant et que tu gagnerais en rythme. Mais une fin heureuse, c’est toujours bon à prendre ! Merci.
Eléa : j’aime bien l’improbable de la rencontre, même si la mise en place m’a semblé un peu empesée. Après les scènes de présentation des deux protagonistes, je suis pas sûr qu’il était nécessaire de revenir sur les pensées de Gustave, il aurait simplement pu commencer à parler. Et pour la fin, le passé simple m’a un peu surpris. Mais une mère qui oublie sa fille, je vote pour, forcément !
Marine : j’ai beaucoup aimé, l’univers, l’ambiance de fin du monde, ça a quelque chose de très prenant et de parfaitement rendu, avec la cruauté qui naît tjs des situations extrêmes. En revanche, j’ai été moins convaincu par les deux derniers paragraphes, le truc sur les scientifiques et la rencontre avec la vieille femme. Mais je reste scotché par l’atmosphère qui baigne ton récit. Euh… entre nous, tu carbures à quoi ?
Polixène : ce que j’ai vraiment aimé, c’est le personnage de Maria. Celle-là, avec tout ce qu’elle trimballe de rêves avortés, j’aimerais bien la retrouver dans quelque chose d’autre. Du coup, Clotilde (avec ou sans h, je sais plus ?) est un peu pâlotte et la confrontation manque un peu de consistance, trop artificielle. Mais Mariiiiiia !!!
Kilis : le personnage gentiment déjanté me rappelle certains seconds rôles de comédies anglaises (la petite dans 4 mariages et un enterrement par exemple). Sauf que son attitude (plus à la bridget jones) ne m’a pas paru très cohérente avec sa volonté affichée d’être différente. Ceci dit, la rencontre des deux gentils rebelles est sympa.
Rebecca : bon, déjà, désolé pour la contrainte sur P. Sébastien, j’avoue que je n’ai pas mesuré le défi que ça représentait. Tu t’en tires plutôt bien, en en faisant un comique de répétition intéressant. J’ai trouvé qu’il y avait par moments beaucoup d’adverbes qui alourdissent le récit, mais la fin est sympa : les sabots d’Hélène, revisités en quelque sorte, à la sauce Almodovar.
Coline : j’aime beaucoup le portrait en opposition des deux femmes. On visualise bien la rencontre. La mise en contexte du supplice m’a paru un peu laborieuse, ça aurait peut-être été plus simple s’il ne s’était pas agi de la première rencontre, si les rancoeurs venaient de plus loin, mais le supplice en lui-même est savoureux et c’est ce qu’on retient. Bravo !
Ouf, j'ai terminé ! Bravo encore à tout le monde. Je me dis que j'ai eu un peu de bol pour les mots et j'aurais pas voulu être à la place de certains d'entre vous. Je sais pas si je renouvellerai l'expérience (c'est épuisant, j'étais mort hier soir), mais c'était très sympa et les résultats sont étonnants. Merci à tous.
anotherday- Nombre de messages : 69
Age : 57
Date d'inscription : 27/01/2012
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Le premier est toujours épuisant. Après, on se muscle !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Je commence mes commentaires, qui seront certainement plus succincts que ceux de mon prédécesseur. Auparavant, pour répondre à tes questions, anotherday :
-tu peux me tutoyer, bien évidemment,
-je n’ai jamais, je crois, retravaillé un exo. Flemmarde. Par contre, il m’est arrivé de replacer dans un exo des trucs auxquels je pensais au-dehors, histoire de tâter la température de l’eau avant le grand bain. Donner du corps à un personnage qui me trotte dans la tête, le faire vivre une mini-aventure avant de l’embarquer dans d’autres péripéties. Mais bon, hier soir ce n’était pas le cas, et j’ai bien aimé imaginer mon petit texte : si je me motive, pourquoi pas en faire quelque chose de plus abouti ?
Janis
Pour une fille hyper cartésienne comme moi, j’ai eu du mal à entrer dans ton histoire, un peu rocambolesque. Pourquoi marcher sur cette route et ne pas arriver en voiture ? Pourquoi ce rendez-vous qui évoque au départ un polar ? (« l’enfant », ça ne fait pas du tout penser au nom donné à son fils, mais à un enfant enlevé, par exemple). Sur l’écriture, rien à dire : j’adhère.
anotherday
J’aime beaucoup Lizbeth, le portrait que tu en fais. Pitoyable et forte, drôle aussi, sans être dans la méchanceté, dans la moquerie. Vraiment réussi.
Je suis plus réservée sur les deux alcolos : ils m’échappent un peu. La scène se déroule sur un court laps de temps, et pourtant leur attitude change du tout ou tout, tant dans ce qu’ils disent « On voudrait l’écrire, on n’y croirait pas ! » pour finir par « en pouffant d’une voix abêtie par l’alcool : « Oh ben tiens, v’là d’la pluie ! ». Comme si tu avais changé d’idée sur eux en cours de route, au départ de simples voyeurs, qui prennent « un air soudainement affairé », puis des alcolos bêtes et méchants, qui, au contraire, interviennent. Il me semble qu’il y a une contradiction, là.
J’aime bien l’écriture, elle a son propre rythme, c’est agréable, et les enchainements entre les pensées de Liz et les évènements extérieurs sont super bien maitrisés.
Yali
C’est drôle, drôle, drôle. Et avec un regard dénué de toute méchanceté. Embarquée, tout pareil que Rebecca, pas vu où tu m’emmenais avec tes dialogues et les pensées du flic. L’écriture est dynamique, vivante. Très chouette moment de lecture, en résumé.
Igloo
J’ai trouvé l’entame un peu lourde, ces « j’aurai couru »… « au moins je n’aurai pas raté ». Je pense que tu as manqué de temps pour te relire, effectivement, parce que tu aurais supprimé les « mais » en surplus.
ne l’ébruite pas, mais je triche honteusement après 7 exos : je déborde sans remord de l’heure et je m’oblige à une relecture, même rapide !
Sinon, c’est une histoire toute mimi et racontée avec beaucoup de punch. C’est très sympa !
Rebecca
Waouh, le cumulonimbus en gaz lacrymo, fallait y penser ! Bravo ! J’aime beaucoup Maria et cette première rencontre avec les mules léopard. Parfois un peu trop de mots, en relecture à froid tu pourrais peut-être élaguer, mais c’est un tourbillon, cette histoire, le rythme est tel que l’on te suit, ravi. J’ai aimé.
…
La suite plus tard.
Tiens, en lisant le commentaire de Coline sur mon texte : je croyais que les huara…trucchouette étaient des sandales ressemblant un peu à des tongs. Du coup, pour moi, ça pouvait glisser. J’ai faux ? :- (
-tu peux me tutoyer, bien évidemment,
-je n’ai jamais, je crois, retravaillé un exo. Flemmarde. Par contre, il m’est arrivé de replacer dans un exo des trucs auxquels je pensais au-dehors, histoire de tâter la température de l’eau avant le grand bain. Donner du corps à un personnage qui me trotte dans la tête, le faire vivre une mini-aventure avant de l’embarquer dans d’autres péripéties. Mais bon, hier soir ce n’était pas le cas, et j’ai bien aimé imaginer mon petit texte : si je me motive, pourquoi pas en faire quelque chose de plus abouti ?
Janis
Pour une fille hyper cartésienne comme moi, j’ai eu du mal à entrer dans ton histoire, un peu rocambolesque. Pourquoi marcher sur cette route et ne pas arriver en voiture ? Pourquoi ce rendez-vous qui évoque au départ un polar ? (« l’enfant », ça ne fait pas du tout penser au nom donné à son fils, mais à un enfant enlevé, par exemple). Sur l’écriture, rien à dire : j’adhère.
anotherday
J’aime beaucoup Lizbeth, le portrait que tu en fais. Pitoyable et forte, drôle aussi, sans être dans la méchanceté, dans la moquerie. Vraiment réussi.
Je suis plus réservée sur les deux alcolos : ils m’échappent un peu. La scène se déroule sur un court laps de temps, et pourtant leur attitude change du tout ou tout, tant dans ce qu’ils disent « On voudrait l’écrire, on n’y croirait pas ! » pour finir par « en pouffant d’une voix abêtie par l’alcool : « Oh ben tiens, v’là d’la pluie ! ». Comme si tu avais changé d’idée sur eux en cours de route, au départ de simples voyeurs, qui prennent « un air soudainement affairé », puis des alcolos bêtes et méchants, qui, au contraire, interviennent. Il me semble qu’il y a une contradiction, là.
J’aime bien l’écriture, elle a son propre rythme, c’est agréable, et les enchainements entre les pensées de Liz et les évènements extérieurs sont super bien maitrisés.
Yali
C’est drôle, drôle, drôle. Et avec un regard dénué de toute méchanceté. Embarquée, tout pareil que Rebecca, pas vu où tu m’emmenais avec tes dialogues et les pensées du flic. L’écriture est dynamique, vivante. Très chouette moment de lecture, en résumé.
Igloo
J’ai trouvé l’entame un peu lourde, ces « j’aurai couru »… « au moins je n’aurai pas raté ». Je pense que tu as manqué de temps pour te relire, effectivement, parce que tu aurais supprimé les « mais » en surplus.
ne l’ébruite pas, mais je triche honteusement après 7 exos : je déborde sans remord de l’heure et je m’oblige à une relecture, même rapide !
Sinon, c’est une histoire toute mimi et racontée avec beaucoup de punch. C’est très sympa !
Rebecca
Waouh, le cumulonimbus en gaz lacrymo, fallait y penser ! Bravo ! J’aime beaucoup Maria et cette première rencontre avec les mules léopard. Parfois un peu trop de mots, en relecture à froid tu pourrais peut-être élaguer, mais c’est un tourbillon, cette histoire, le rythme est tel que l’on te suit, ravi. J’ai aimé.
…
La suite plus tard.
Tiens, en lisant le commentaire de Coline sur mon texte : je croyais que les huara…trucchouette étaient des sandales ressemblant un peu à des tongs. Du coup, pour moi, ça pouvait glisser. J’ai faux ? :- (
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Tu fais comme moi pour avoir l'air au courant : tu tapes huaraches sur l'amigogol et tu comprends : les huaraches, c'est presque religieux !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Merci pour vos commentaires qui prouvent que je suis visiblement mauvaise juge de moi-même, je le trouvais raté cet exo, j'ai galéré plus que d'habitude et je ne suis pas en forme non, mais peut-être que ça n'atteint pas mes textes, juste ma vision d'eux.
Bref, merci de me "donner confiance" comme ça.
Janis : je l'aime bien moi ton texte, y compris la fin qui apporte une touche d'espoir et de joie à ce tableau noir et pluvieux. Ta construction est parfaite et j'aime ta manière sobre de dire des choses profondes et touchantes.
Anotherday : un personnage poignant, jolie histoire triste de Colombine perdue sans son double, les quolibets ajoutent à la détresse du personnage sans en faire trop, c'est sur le fil mais ça passe.
J'ai déjà repris un exo en direct pour le poursuivre oui, ça peut se faire sans problème.
Yali : impeccable, toute une atmosphère et deux vies en quelques mots.
Igloo : peut-être un tout petit peu fouillis et avec beaucoup de détails par endroits mais l'histoire est sympathique et le personnage aussi, le tout se tient bien.
N'hésite pas à prendre le temps de relire, comme tu as pu le constater, la notion de temps est assez élastique pour te le permettre.
Rebecca : bien aimé ta manière de jouer avec les nuages, transformés en gaz lacrymo, et l'enchainement des événements est parfait jusqu'au dénouement final. Mais Maria Carmen et les flics sont brossés à traits un peu trop gros pour que je puisse totalement adhérer.
Coline : j'ai adoré sauf la toute fin que je trouve un petit peu en dessous ou pas assez aboutie, mais la rencontre entre les deux femmes de sa vie est assez jubilatoire et tu as délicieusement planté le décor et les personnages.
Merci pour cet exo.
Lizzie : tu excelles ici à instiller une ambiance de peur, de suspens. Comme dans un film, je me suis prise à espérer que Betris allait réussir à s'échapper, une belle maîtrise de la narration, vraiment, et côté dépaysement et personnages prenant corps, rien à dire non plus.
Marine : j'aime beaucoup le début, cette ambiance noire qui laisse augurer que quelque chose va se passer. La suite ne le dément pas, inquiétante, préservant une part de mystère. J'aime tes petits détails, ici ils contribuent à créer une atmosphère, à rendre la situation visuelle, ça j'adore par exemple : son corps, tassé au fond de ce linceul, faisait comme une boule de glace au citron un peu fondue dans le cratère d'une meringue.
Un petit bémol sur la fin, la confection du gâteau et le supplice de la vieille qui font un peu gratuits ou du moins pas assez expliqués par le contexte, parce qu'on ne comprend pas vraiment pourquoi le personnage agit ainsi. Mais je trouve que tu tiens un monde ici, tu pourrais peut-être le reprendre et développer les choses, en tout cas j'aimerais en lire plus.
Iris : c'est trop peu un coup de tatane pour un goujat pareil, bien aimé cette scène un peu déjantée menée à toute allure
Chrystie : je ne suis pas certaine d'avoir bien compris le bain de sang final, ou si mais je le trouve peut-être un poil disproportionné, mais j'ai aimé la longue épreuve dans l'espoir d'un gain de bottes et surtout, cet atelier de test de chaussures est un régal.
Kilis : jolie chute, bien amenée en économie de mots et avec ce petit leitmotiv de plus en plus tronqué qui rythme le tout.
Polixène : adoré tout le début, ce petit monde à part qui vit par l'épicerie et le personnage de Maria la flamenca. Tu prends le temps de dire et décrire et ça fonctionne à merveille. La fin est plus décevante, un peu rapide et sonne moins vraie pour moi.
Bref, merci de me "donner confiance" comme ça.
Janis : je l'aime bien moi ton texte, y compris la fin qui apporte une touche d'espoir et de joie à ce tableau noir et pluvieux. Ta construction est parfaite et j'aime ta manière sobre de dire des choses profondes et touchantes.
Anotherday : un personnage poignant, jolie histoire triste de Colombine perdue sans son double, les quolibets ajoutent à la détresse du personnage sans en faire trop, c'est sur le fil mais ça passe.
J'ai déjà repris un exo en direct pour le poursuivre oui, ça peut se faire sans problème.
Yali : impeccable, toute une atmosphère et deux vies en quelques mots.
Igloo : peut-être un tout petit peu fouillis et avec beaucoup de détails par endroits mais l'histoire est sympathique et le personnage aussi, le tout se tient bien.
N'hésite pas à prendre le temps de relire, comme tu as pu le constater, la notion de temps est assez élastique pour te le permettre.
Rebecca : bien aimé ta manière de jouer avec les nuages, transformés en gaz lacrymo, et l'enchainement des événements est parfait jusqu'au dénouement final. Mais Maria Carmen et les flics sont brossés à traits un peu trop gros pour que je puisse totalement adhérer.
Coline : j'ai adoré sauf la toute fin que je trouve un petit peu en dessous ou pas assez aboutie, mais la rencontre entre les deux femmes de sa vie est assez jubilatoire et tu as délicieusement planté le décor et les personnages.
Merci pour cet exo.
Lizzie : tu excelles ici à instiller une ambiance de peur, de suspens. Comme dans un film, je me suis prise à espérer que Betris allait réussir à s'échapper, une belle maîtrise de la narration, vraiment, et côté dépaysement et personnages prenant corps, rien à dire non plus.
Marine : j'aime beaucoup le début, cette ambiance noire qui laisse augurer que quelque chose va se passer. La suite ne le dément pas, inquiétante, préservant une part de mystère. J'aime tes petits détails, ici ils contribuent à créer une atmosphère, à rendre la situation visuelle, ça j'adore par exemple : son corps, tassé au fond de ce linceul, faisait comme une boule de glace au citron un peu fondue dans le cratère d'une meringue.
Un petit bémol sur la fin, la confection du gâteau et le supplice de la vieille qui font un peu gratuits ou du moins pas assez expliqués par le contexte, parce qu'on ne comprend pas vraiment pourquoi le personnage agit ainsi. Mais je trouve que tu tiens un monde ici, tu pourrais peut-être le reprendre et développer les choses, en tout cas j'aimerais en lire plus.
Iris : c'est trop peu un coup de tatane pour un goujat pareil, bien aimé cette scène un peu déjantée menée à toute allure
Chrystie : je ne suis pas certaine d'avoir bien compris le bain de sang final, ou si mais je le trouve peut-être un poil disproportionné, mais j'ai aimé la longue épreuve dans l'espoir d'un gain de bottes et surtout, cet atelier de test de chaussures est un régal.
Kilis : jolie chute, bien amenée en économie de mots et avec ce petit leitmotiv de plus en plus tronqué qui rythme le tout.
Polixène : adoré tout le début, ce petit monde à part qui vit par l'épicerie et le personnage de Maria la flamenca. Tu prends le temps de dire et décrire et ça fonctionne à merveille. La fin est plus décevante, un peu rapide et sonne moins vraie pour moi.
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
La fin de mes commentaires :
Coline
Le « ma biche » : c’est immédiat, Louis de Funès apparait. Oui, je sais, on a les références qu’on peut… : -)
J’aime beaucoup les détails qui campent les personnages, comme « Elle n’a même pas une milliseconde de recul et me la serre, m’attire à elle, m’embrasse. »
Je suis bien partie à ta suite, les personnages sont très visuels. Je regrette la contrainte du supplice, parce que tu sembles avoir un peu ramé pour l’amener, et ensuite, pof, on dirait que le gong t’a interrompue dans ton élan…
tu connais pas l’astuce ? On peut ne pas poster dans le temps imparti, si, si… : -)))
Elea
Ah, j’aime. Les trouvailles déjantées, si, si, ça fonctionne très bien, les pieds au mur pour le mal de tête, à retenir ! Et la mère qui enfile les bottes de sa fille dans l’urgence, enfin, c’est vraiment agréable à lire, tant dans l’idée que dans l’écriture. Mention spéciale pour : « - Vous êtes coincé comment ?
- En poirier…
- Quelle pomme ! »
Chuis bon public, ce genre de tirade me fait pouffer de rire.
Sinon, mais déjà relevé, je crois, t’as un glissement de temps à la fin de ton récit qui parait étrange : c’est volontaire ?
Marine
Ah, oui !!! Le premier paragraphe, bof. Mais ensuite, au fur et à mesure, on entre dans ton monde et là... Violent, carrément gore avec la vieille femme.
J’ai trouvé l’écriture très évocatrice, malgré quelques trucs : « Après avoir jugé que je ne craignais rien », « l’individu », « J'avais voulu postuler au CNRS trois ans auparavant, mais ma candidature avait été rejetée car avant mon régime j'étais trop gros pour les critères d'admission ».
Tu devrais en faire quelque chose, de ce texte. Bravo.
Iris
Une situation de vaudeville, et tu arrives malgré tout à caser des contraintes vraiment pas évidentes ! Chapeau pour ça !
Chrystie
Amusante, cette virée à la recherche du lot de tombola… J’aime bien la femme au chignon revêche et les supplices infligés aux chaussures. La dernière phrase fait mouche.
Kilis
Une écriture élégante, une histoire que l’on visualise parfaitement. J’aimerais bien lire la suite. Je trouve la phrase qui rapetisse « Mais quand même ! Quelle idée m’était donc passée par la tête ! » (il doit y avoir un nom pour ce procédé, mais je ne le connais pas) très bien intégrée.
Polixène
« croiser moustache avec l’Henri Veillat » : oh, c’est joli, ça ! « Regarde-la justement » : ça, j’aime moins, mais bon, c’est subjectif. Encore un personnage attachant, même si j’ai eu du mal à la cerner physiquement, Maria, entre une silhouette sèche ou au contraire plus ronde. Une belle idée, bravo.
ENCORE MERCI COLINE !!!
Coline
Le « ma biche » : c’est immédiat, Louis de Funès apparait. Oui, je sais, on a les références qu’on peut… : -)
J’aime beaucoup les détails qui campent les personnages, comme « Elle n’a même pas une milliseconde de recul et me la serre, m’attire à elle, m’embrasse. »
Je suis bien partie à ta suite, les personnages sont très visuels. Je regrette la contrainte du supplice, parce que tu sembles avoir un peu ramé pour l’amener, et ensuite, pof, on dirait que le gong t’a interrompue dans ton élan…
tu connais pas l’astuce ? On peut ne pas poster dans le temps imparti, si, si… : -)))
Elea
Ah, j’aime. Les trouvailles déjantées, si, si, ça fonctionne très bien, les pieds au mur pour le mal de tête, à retenir ! Et la mère qui enfile les bottes de sa fille dans l’urgence, enfin, c’est vraiment agréable à lire, tant dans l’idée que dans l’écriture. Mention spéciale pour : « - Vous êtes coincé comment ?
- En poirier…
- Quelle pomme ! »
Chuis bon public, ce genre de tirade me fait pouffer de rire.
Sinon, mais déjà relevé, je crois, t’as un glissement de temps à la fin de ton récit qui parait étrange : c’est volontaire ?
Marine
Ah, oui !!! Le premier paragraphe, bof. Mais ensuite, au fur et à mesure, on entre dans ton monde et là... Violent, carrément gore avec la vieille femme.
J’ai trouvé l’écriture très évocatrice, malgré quelques trucs : « Après avoir jugé que je ne craignais rien », « l’individu », « J'avais voulu postuler au CNRS trois ans auparavant, mais ma candidature avait été rejetée car avant mon régime j'étais trop gros pour les critères d'admission ».
Tu devrais en faire quelque chose, de ce texte. Bravo.
Iris
Une situation de vaudeville, et tu arrives malgré tout à caser des contraintes vraiment pas évidentes ! Chapeau pour ça !
Chrystie
Amusante, cette virée à la recherche du lot de tombola… J’aime bien la femme au chignon revêche et les supplices infligés aux chaussures. La dernière phrase fait mouche.
Kilis
Une écriture élégante, une histoire que l’on visualise parfaitement. J’aimerais bien lire la suite. Je trouve la phrase qui rapetisse « Mais quand même ! Quelle idée m’était donc passée par la tête ! » (il doit y avoir un nom pour ce procédé, mais je ne le connais pas) très bien intégrée.
Polixène
« croiser moustache avec l’Henri Veillat » : oh, c’est joli, ça ! « Regarde-la justement » : ça, j’aime moins, mais bon, c’est subjectif. Encore un personnage attachant, même si j’ai eu du mal à la cerner physiquement, Maria, entre une silhouette sèche ou au contraire plus ronde. Une belle idée, bravo.
ENCORE MERCI COLINE !!!
Lizzie- Nombre de messages : 1162
Age : 58
Localisation : Face à vous, quelle question !
Date d'inscription : 30/01/2011
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Roooh, la mauvaise langue ! Et même pas vrai en plus !Lizzie a écrit:Je commence mes commentaires, qui seront certainement plus succincts que ceux de mon prédécesseur.
anotherday- Nombre de messages : 69
Age : 57
Date d'inscription : 27/01/2012
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Au contraire, au contraire, anotherday: c'était un compliment et un aveu de ma fainéantise... ;- )
Lizzie- Nombre de messages : 1162
Age : 58
Localisation : Face à vous, quelle question !
Date d'inscription : 30/01/2011
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Je peux vous dire qu'à la lecture j'ai bien ri, vous m'avez tous impressionnée! A côté de ça j'ai un peu honte de mon premier exo live, mais je m'en moque aussi, l'essentiel étant de participer, ce que je suis loin de regretter! J'étais tellement sûre d'être la dernière à poster, ça à été cocasse pour moi, et très drôle après coup, vissée aux contraintes, pressée par le temps. Je suis étonnée également par cette fatigue ensuite, bref. J'ai eu le temps de commenter pour l'instant la moitié des textes alors pardonnez si j'y retourne et que je poste en deux fois...
1) JANIS : Ah j’ai beaucoup aimé ! L’atmosphère très cinématographique finalement, je l’imagine aussi un peu comme dans une BD de Comès.
À partir de « il passa sans ralentir », j’ai moins aimé la forme que je sais être due au manque de temps, ce qui signifié que développée avec du temps, cette prose est fort prometteuse !
2) ANOTHERDAY :
Le costume de cumulo nimbus m’a beaucoup fait rire ! Belle écriture, un mini bémol avec « sans un regard pour le couple ». Le couple des deux gus est peut être un peu maladroit, parce que tout à coup j’ai vu un vrai couple et ça a perturbé quelques secondes la cohérence de ma lecture. Enfin j’ai vraiment trouvé le tout sobre, beau, la fin superbe. Chapeau !
3) YALI :
J’ai du m’y reprendre à trois fois avant de rentrer dans l’histoire, de comprendre le décor. J’ai buté 4 fois sur la phrase « Ben justement j’en ai à foutre du temps qu’il fait, pire j’en ai envie » 1er abord hermétique. Et puis tout à coup, lumière ! J’ai tout compris. Et là, franchement, ok. Rien à dire à part : vraiment, bien joué !!!
4) REBECCA :
C’est vrai que la trouvaille du cumulo lacrymogène, est une acrobatie absolument réjouissante! Moi je me suis laissée porter agréablement jusqu’au bout de l’histoire, un peu précipitée à la fin dans sa chute, à laquelle il manque du temps et des lignes, comme tout le monde !
5) COLINE :
J’ai aimé: « Elle me regarde comme un entomologiste regarderait un spécimen d’insecte nouveau mais pas très beau. ». Je vois bien le regard, et ça me fait rire ! « Elle n’a même pas une milliseconde de recul et me la serre, m’attire à elle, m’embrasse.
Bruno m’avait bien dit qu’elle était très courageuse. » Idem ! C’est du vécu… ou c’est le Dé--- de coline?
5) ELEA :
« Elisabeth sait qu’il n’y a jamais personne dans celles pour hommes, à croire qu’ils boivent moins, prennent mieux leurs précautions ou préfèrent les murs extérieurs. » Ces détails du genre vécu qui nous viennent, révélés par l’urgence de l’exercice, c’est si mignon et drôle je trouve ! Moi j’ai ri tout le long, merci!
6) LIZZIE :
C’est prenant, c’est vivant, on s’y croirait, on en veut bien encore, Trop fort, cette évidence qui coule harmonieusement !
1) JANIS : Ah j’ai beaucoup aimé ! L’atmosphère très cinématographique finalement, je l’imagine aussi un peu comme dans une BD de Comès.
À partir de « il passa sans ralentir », j’ai moins aimé la forme que je sais être due au manque de temps, ce qui signifié que développée avec du temps, cette prose est fort prometteuse !
2) ANOTHERDAY :
Le costume de cumulo nimbus m’a beaucoup fait rire ! Belle écriture, un mini bémol avec « sans un regard pour le couple ». Le couple des deux gus est peut être un peu maladroit, parce que tout à coup j’ai vu un vrai couple et ça a perturbé quelques secondes la cohérence de ma lecture. Enfin j’ai vraiment trouvé le tout sobre, beau, la fin superbe. Chapeau !
3) YALI :
J’ai du m’y reprendre à trois fois avant de rentrer dans l’histoire, de comprendre le décor. J’ai buté 4 fois sur la phrase « Ben justement j’en ai à foutre du temps qu’il fait, pire j’en ai envie » 1er abord hermétique. Et puis tout à coup, lumière ! J’ai tout compris. Et là, franchement, ok. Rien à dire à part : vraiment, bien joué !!!
4) REBECCA :
C’est vrai que la trouvaille du cumulo lacrymogène, est une acrobatie absolument réjouissante! Moi je me suis laissée porter agréablement jusqu’au bout de l’histoire, un peu précipitée à la fin dans sa chute, à laquelle il manque du temps et des lignes, comme tout le monde !
5) COLINE :
J’ai aimé: « Elle me regarde comme un entomologiste regarderait un spécimen d’insecte nouveau mais pas très beau. ». Je vois bien le regard, et ça me fait rire ! « Elle n’a même pas une milliseconde de recul et me la serre, m’attire à elle, m’embrasse.
Bruno m’avait bien dit qu’elle était très courageuse. » Idem ! C’est du vécu… ou c’est le Dé--- de coline?
5) ELEA :
« Elisabeth sait qu’il n’y a jamais personne dans celles pour hommes, à croire qu’ils boivent moins, prennent mieux leurs précautions ou préfèrent les murs extérieurs. » Ces détails du genre vécu qui nous viennent, révélés par l’urgence de l’exercice, c’est si mignon et drôle je trouve ! Moi j’ai ri tout le long, merci!
6) LIZZIE :
C’est prenant, c’est vivant, on s’y croirait, on en veut bien encore, Trop fort, cette évidence qui coule harmonieusement !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
La suite:
J'espère n'avoir oublié personne, et aussi ne pas trop répéter ce qui a déjà été dit, car je n'ai pas encore lu les commentaires de l'exo.
7) MARINE :
Quelle étrange atmosphère ! Horrible, terrible plutôt! Ça prête à une suite et même un début. Je trouve dommage le « mandai » au lieu du demandais. Cruel comme un jeu vidéo de science fiction un peu sanglant ou un manga, clinique et romantique. Poétique.
IRIS: Mon supplice du pull qui gratte ! Le titre est drôle, j’adore. J’ai trouvé l’ensemble mignon. Peut être trop précipité dans l’ensemble, mais c’est normal parce que le texte est court. Tu as du avoir peu de temps si tu as suivi trois pistes !
9) CHRYSTIE12 : Je comprends que tout finisse dans un bain de sang, puisque ton personnage voulait des bottes, mais c’est un peu violent tout de même, non ? Parce que je t’assure, les Crocs, c’est rudement confortable, elle aurait eu les pieds soulagés ! Les Crocs c’était mon idée, pas facile à digérer…^^
10) KILIS : Ton héroïne aurait elle croisé Jean Dujardin en charentaise ? Un peu trop de répétitions : « mais quelle idée », « à part moi » J’aime bien l’idée du décalage de genre. Ça me fait penser à la publicité pour meetic affinity qui passait à la télévision.
11) POLIXÈNE : J’ai beaucoup aimé lire cette bribe de vies croisées.
Peut être aurais je écris plutôt « regardez là, avec ses sempiternelles espadrilles » et « que non ce n’est pas difficile », pour que tout soit parfaitement raccord. Sinon, ça fonctionne, nickel.
J'espère n'avoir oublié personne, et aussi ne pas trop répéter ce qui a déjà été dit, car je n'ai pas encore lu les commentaires de l'exo.
7) MARINE :
Quelle étrange atmosphère ! Horrible, terrible plutôt! Ça prête à une suite et même un début. Je trouve dommage le « mandai » au lieu du demandais. Cruel comme un jeu vidéo de science fiction un peu sanglant ou un manga, clinique et romantique. Poétique.
IRIS: Mon supplice du pull qui gratte ! Le titre est drôle, j’adore. J’ai trouvé l’ensemble mignon. Peut être trop précipité dans l’ensemble, mais c’est normal parce que le texte est court. Tu as du avoir peu de temps si tu as suivi trois pistes !
9) CHRYSTIE12 : Je comprends que tout finisse dans un bain de sang, puisque ton personnage voulait des bottes, mais c’est un peu violent tout de même, non ? Parce que je t’assure, les Crocs, c’est rudement confortable, elle aurait eu les pieds soulagés ! Les Crocs c’était mon idée, pas facile à digérer…^^
10) KILIS : Ton héroïne aurait elle croisé Jean Dujardin en charentaise ? Un peu trop de répétitions : « mais quelle idée », « à part moi » J’aime bien l’idée du décalage de genre. Ça me fait penser à la publicité pour meetic affinity qui passait à la télévision.
11) POLIXÈNE : J’ai beaucoup aimé lire cette bribe de vies croisées.
Peut être aurais je écris plutôt « regardez là, avec ses sempiternelles espadrilles » et « que non ce n’est pas difficile », pour que tout soit parfaitement raccord. Sinon, ça fonctionne, nickel.
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Janis :
deux trois écueils dans la construction, une fin à l’urgence, mais l’histoire se tient bien. Noire, rurale et bassement humaine. Bien vu.
Anotherday :
Ben c’est une première qui fonctionne bien. Le pathétique est traité sans trop de complaisance et même si il n’y a pas toutes les contraintes, — je suis très à cheval sur le sujet :-) — l’histoire tient, avec ici et là, quelques phrases qui prêtent à sourire.
Igloo :
c’est un joyeux bordel, et pour le type que je suis qui pratique Paris tous les jours, c’est crédible. Une joli chute à l’envers. Pour une première, c’est pas mal du tout même si, sur certains passages, on sent que t’avais l’œil également rivé sur le chrono.
Et au fait, comment fait-elle pour se prendre une giboulée en rejoignant le métro gare de Lyon ? Elle a l’air de connaître les lieux pourtant ?
Rebecca :
J’ai un faible pour l’intérieur de Maria Carmen qui aurait mérité d’être poussé à son paroxysme.
Coline :
on sent que lorsque tu causes de belle-mère, c’est d'expérience.
elea :
en toute logique cette histoire devrait finir par un 69 — pour ma part, je n’aurais pas resisté à l’achever ainsi :-)
Bon Dieu, moi qui pensait que j’avais ce qu’il fallait en bouteille pour écrire, je réalise que je suis nettement en dessous de ce que tu dois absorber pour aller trouver une situation pareille. La prochaine fois que tu fais les courses, tu m’en prends une caisse.
Lizzie :
c’est très étrange comme impression parce que géographiquement cela ne peut correspondre, toutefois j’ai pensé à Giono en te lisant : petite scène de vie à a fois malsaine et tellement humaine.
Marine :
ce texte me fait l’impression de faire parti d’un grand tout et il me manque le grand tout pour apprécier ou pas, l’ensemble. Mais, si grand tout il y a, ça m’intrigue et pas qu’un peu.
Je reviens pour la suite
deux trois écueils dans la construction, une fin à l’urgence, mais l’histoire se tient bien. Noire, rurale et bassement humaine. Bien vu.
Anotherday :
Ben c’est une première qui fonctionne bien. Le pathétique est traité sans trop de complaisance et même si il n’y a pas toutes les contraintes, — je suis très à cheval sur le sujet :-) — l’histoire tient, avec ici et là, quelques phrases qui prêtent à sourire.
Igloo :
c’est un joyeux bordel, et pour le type que je suis qui pratique Paris tous les jours, c’est crédible. Une joli chute à l’envers. Pour une première, c’est pas mal du tout même si, sur certains passages, on sent que t’avais l’œil également rivé sur le chrono.
Et au fait, comment fait-elle pour se prendre une giboulée en rejoignant le métro gare de Lyon ? Elle a l’air de connaître les lieux pourtant ?
Rebecca :
J’ai un faible pour l’intérieur de Maria Carmen qui aurait mérité d’être poussé à son paroxysme.
Coline :
on sent que lorsque tu causes de belle-mère, c’est d'expérience.
elea :
en toute logique cette histoire devrait finir par un 69 — pour ma part, je n’aurais pas resisté à l’achever ainsi :-)
Bon Dieu, moi qui pensait que j’avais ce qu’il fallait en bouteille pour écrire, je réalise que je suis nettement en dessous de ce que tu dois absorber pour aller trouver une situation pareille. La prochaine fois que tu fais les courses, tu m’en prends une caisse.
Lizzie :
c’est très étrange comme impression parce que géographiquement cela ne peut correspondre, toutefois j’ai pensé à Giono en te lisant : petite scène de vie à a fois malsaine et tellement humaine.
Marine :
ce texte me fait l’impression de faire parti d’un grand tout et il me manque le grand tout pour apprécier ou pas, l’ensemble. Mais, si grand tout il y a, ça m’intrigue et pas qu’un peu.
Je reviens pour la suite
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Yali a écrit:Coline :
on sent que lorsque tu causes de belle-mère, c’est d'expérience.
T'as l'œil !
Un jour j'écrirais un roman sur ma belle-mère, parce qu'elle le méritait !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : dimanche 29 janvier 2012 - 20 heures 15
Et surtout parce que ça me vaudra un prix ! ( que j'ai bien mérité !)
Invité- Invité
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