Un père

Un père

Fraternités hautaines
Stakhanov de la gueule
Accompli de tendresses

Et la truffe noircie, d’histoires ouvrières

Houillères emblavées
Sous la chanson du pic
Ils s’en venait aux soirs
En accents de révoltes

Les cages attelées sous les guides graissés

La suie de ces Dimanches
A courir la Cévenne
Chemin de Mercoirol
Crocheté de citées

Ton pas sur le chemin, augures vespérales

Ta caboche anthracite
Le flux de tes narines.

" Et la truffe noircie d'histoires ouvrières
"Ta caboche anthracite"
Pour dire que ces deux phrases... Car bonté divine ! Que c'est beau!

Dans ce père, à peu de chose près, je reconnais ce qu'était le mien : émotion garantie.
Merci Loic

superbe et retenu
ma cévenne d'adoption, je vois La Grand-Combe, Alès, les oncles, les pères charbonneux mais debout, et les veuves colère.
Puis-je l'envoyer à un ami de la Grand-Combe, justement ?

Très court mais très évocateur. Beaucoup de rythme.
J'aime ce mélange d'ancien, littéraire "augures vespérales", et des mots comme "Stakhanov" ou "gueule", qui nous renvoient à quelque chose de plus vivant, de plus moderne.

Ta caboche anthracite
Le flux de tes narines.

-> magnifique !

petite question
qu"évoque le flux des narines pour vous

merci de me lire et d'aimer

bien sûr Janis tu peux plutôt mille fois qu'une, et que ton ami le fasse lire autour de lui, j'aimerais bien connaitre le ressenti des gens de ce coin

tu devrais peut être lui proposer
http://www.vosecrits.com/t7648-les-tamaris
http://www.vosecrits.com/t8534-je-revois-la-villa-sur-la-route-de-portes
http://www.vosecrits.com/t8750-puits
http://www.vosecrits.com/t9354-versants-a-ceux-de-ladrecht
http://www.vosecrits.com/t10230-pavel-cantique-des-houilleres

ils sont de la même veine (sans jeu de mots)

amitiés a tous

loic

d'accord !

Beaucoup aimé ce poème (comme tous tes poèmes Loïc !) évoquant à la fois douceur et rugosité, mêlant la fertilité des mines à la nature cévenole.
Pour moi, "le flux de tes narines" m'évoque un souffle d'effort rythmé (peut-être celui d'une respiration régulière mais difficile et donc bruyante).

Je l'avais "zappé" celui-là, je le lappe comme du petit lait. Un brin d'auto-portrait?

Une interrogation: j'ai beau tourner retourner contourner chantourner, j'ai du mal avec le ÉE de citées : me manque une case?

Le petit lait ?

- tu veux dire du clinton, ou de l'isabelle....

...

Pas possible qu'il n'ait pas fait exprès d'ajouter un e à ses cités.
Peut-être comme Gavroche citant Voltaire et Rousseau, je dirais, un peu au Balthazar.

...

Les augures vespérales ?

Je les trouve un peu hors piste, à moins que ton Stakhanov soit vraiment un type hors du commun.


'lut

En quelques mots, un portrait très évocateur. Je note une étourderie sur le pronom : "Ils s’en venait aux soirs" et m'interroge sur "vespérales" qui qualifie "augures" (masculin ). Pour répondre à ta question "flux des narines" évoque pour moi un problème d'écoulement incontrôlable. Désolée pour cette interprétation si je me plante complètement !
PS J'ai découvert le verbe "emblaver" . Tes poèmes sont une mine de vocabulaire !

j'ai honte c'est: il s'en venait aux soirs
et cités sans e


et bien embêté par ces vespérales augures (leur accord) pour le sens je dirais: ce qui allait se passer lors du retour du père, son odeur de travailleur et son souffle court et parfumé de poussière

merci a vous