Exo en direct du jeudi 23 février 2012 à 20h30

transport en commun : l'amour
sinon, l'avion

et le radis noir

Le tramway

La mangue

Comme verbe, je donne sortir

comme fruit: pastèque

lu-k: Donnee un transport en commun

et un fruit ou un légume

rouge.
casser.

les consignes arrivent

Transport en commun : le métro. Original.
Fruit : la datte. elea, tu m'as volé la mangue.

Je vais cherché les pizzas en bas, je reviens. elea, tu m'as volé la mangue, pas de bout gratis.

un train a lévitation.
une carambole.

Cruelle jeunesse...
Moi qui comptais te proposer un bout de mangue :-)

Salut Dame Kilis.

L’histoire se passe dans le moyen de transport qui vous est alloué.
Où il est question d’un monceau du légume ou du fruit donné.
Présence du verbe à l’impératif qui se répète plusieurs fois dans le texte.
Plus de deux personnages interviennent.
La couleur choisie par vous intervient

qui donne quoi à qui ? (les contraintes)

Je crois que ça arrive Janis, le temps que notre MC mélange le panier

Eléa : blanc- verbe : - claquemurer -mangue – train

Janis : bleu –verbe : boire- - radis noir- tramway

lu-k :rouge : - verbe casser-carambole- benne de camion

Panda : rouge- fendre-métro- sortir pastèque

C'est ok ?

c'est parti !

Merci MC au joli pied levé, c'est noté.
Et toi, tu as les tiennes ?

ouh punaise, c'est pas gagné (comme d'hab d'ailleurs)

Ok ! C'est parti ma gueule ! Ça va piquer !
Un peu de musique :

elea a écrit:Merci MC au joli pied levé, c'est noté.
Et toi, tu as les tiennes ?

Oui moi j'ai: Kilis : rouge –, verbe sortir - avion – dattes-

Parfait, à plus tard !

Janis a écrit:faut appeler les autres qui en étaient
chako, coline (je crois), qui sais-je

Ah ben mince! Je savais pas, du coup! :-/ Je regarde les consignes (au pif, je prends comme elea)

Mince je vois ça que maintenant… je peux participer?

Tu peux oui, prends les consignes de quelqu'un au hasard (pas moi, on est déjà deux dessus :-) )

elea a écrit:Tu peux oui, prends les consignes de quelqu'un au hasard (pas moi, on est déjà deux dessus :-) )

Ok. Bon ben Kilis, parce qu'elle est MC :-)
[tant mieux parce que "claquemure, claquemurons, claquemurez"... bigre!]

Meuh non Chako, je répondais à Shizuka, je partage mes contraintes sans souci avec toi, ou elle, ou qui n'en veut !

Aller j'y retourne, je vais me claquemurer dans mes doigts :-)

fiou j'ai cru que tu t'adressai à Chako Noir. Je crois que je vais plutôt prendre les consignes de Janis ^^.

un peu baclé je concède mais voilà
boire, tramway, radis noir, bleu

Parce qu'il a dit quoi déjà, quoi.
Il a dit quoi on sait pas.
Il était question de moi, de toi, il a dit quoi, bois !
bois à ma santé !
Bois mes paroles ! mes larmes, mon sang mon sperme, bois tout, et avale les couleuvres.
Il a dit quoi, pardon si je t'ai blessée.
Je te rends, il a dit, je te rends, je me rends.

Ivre morte, ce soir, elle est.
Assise dans le tramway elle ressasse.
Avec ce qu'elle a éclusé aujourd'hui, il lui faudra une montagne de radis noir pour purger son foie, son vieux foie son copain.
Elle a une brusque vision de ce qu'elle va faire : tituber sous le grand arbre, pousser la porte, dire "salut les gosses". Repousser les petites mains, les petits corps ardents et fidèles. Chut les gosses, chut les yeux bleus.
Elle va éplucher les radis noirs du panier bio.
C'est la période, chaque semaine, des radis noirs comme une incitation à boire. Elle stocke. En a des tonnes.
Elle va couper des tranches. Sel. croque.

Il a dit quoi encore. Je t'aime, je t'attends, j'taime plus va-t-en.
Que sera-t-elle en descendant du tramway, un souvenir, un nom. Une morte.

Morte ici, et morte là. Morte en amont et en aval. Morte à l'endroit, morte à l'envers. Morte à Thalès et Pythagore. Toute morte.

il a dit quoi déjà, j'en ai marre. Le bleu des yeux. Bois mes paroles, ma fille. Bois, bois à nous deux la fin.

Il a dit quoi, il est là face à elle à table, alors ta journée s'est bien passée ?

Ouais, sauf que je suis morte aujourd'hui. Parce qu'il a dit quoi, il a dit c'est fini, tu vois. Tu n'existes plus, il a dit. Alors tu vois, c'est pas la forme mon vieux.

Ah oui ?

Il allume la télé.
c'est l'heure bleue.

Et sinon, on mange quoi ?

C'est que soudain ya des chafs (des choses à faire, style un contrôle à réviser impromptu)
et du coup, j'écourte !

n'y arrive guère, embarqué dans un texte trop complexe qu'il me faudra réordonner pendant des heures.
désolé, l'heure tardive me dessert.

voilà, a yest
profitant d'avoir la parole (parlant seule)

ces exos que j'affectionne me donnent l'occasion d'écrire vite
alors que normalement je suis très lente à l'écriture
ou plutôt besogneuse
coupant tournant changeant doutant

Là, je fais vite, à chaque fois, et c'est agréable

néanmoins (je continue), bravo à Killis d'avoir remplacé au pied levé l'ami
je lirai demain
peut-être changerai un peu mon texte ?
qui sait ?

Je voulais aller à Kukulu. Pour arriver là, Maàme, il y a qu’un moyen, il faut prendre le Hop-là.
Bon, va pour le Hop-là. Et où le prend-on ? Là-bas, me dit-il. Le Hop-là, c’est là.
Ce qu’ils appellent le Hop-là, c’est un avion-bus, c’est-à-dire littéralement un bus avec des ailes ; deux, c’est déjà ça. Me sentait pas trop rassurée quand même. Surtout une fois assise à l’intérieur quand j’ai vu les passagers continuer à s’engouffrer après même qu’il n’y avait plus une seule place de libre. Ils restaient debout dans l’allée centrale, jacassant à qui-mieux-mieux avec beaucoup de naturel. Dans leur langue chatoyante, à la hauteur de leurs vêtements, si j’ose dire, beaucoup de ramages, de fleurs, beaucoup de rouge en tous cas. Et moi pâle dans tout ça, moi qui n’en menais pas large. Large que j’aurais bien voulu prendre… mais trop tard ! Nous décollions.
Nous décollions, tout collés que nous étions.
Aaaah ! Peur ! Je mangeais mes doigts, mes mains, mes poings… jusqu’aux coudes si j’avais pu. Impossible de jeter un œil aux hublots, tant mieux.
Quelqu’un me tapait sur l’épaule. Insistait. Je vis que cette personne me présentait des dattes. Je dis : non merci. Je n’avais pas le cœur à ça. Faisant fi de ma réaction, la personne une grande femme en rouge, me plaqua avec force une datte contre la bouche me forçant à l’ouvrir. Bon miam-miam, faisait-elle. Et tous les passagers du Hop-là reprirent en écho : Bon miam-miam. Bon miam-miam. Bon miam-miam. Et cela devint une chanson. Et des dattes volaient de toute part. Et c’était un délire et je n’arrivais plus à respirer. Et je me suis mise à crier : Sortez ! sortez ! sortez tous ! Vous m’étouffez bande d’enfoirés. Sortez !
Et hop-là, me suis réveillée.

- Claquemurez ! Claquemurez !
- Arrête chéri, je t’ai déjà dit de ne pas crier, et puis on ferme les portes du train, on ne les claquemure pas. Excusez-le madame, c’est le mot de la semaine à l’école.
- Y a pas de mal…
- Claquemurez ! Claquemurez !
J’espère qu’une fois les portes claquemurées il va la fermer.
Il faut toujours que ça tombe sur moi. Dans l’appartement au-dessus du mien, une hystérique hurle jour et nuit sur son mari, lui je ne l’entends pas, ça équilibre. Devant chez moi, depuis six mois, il y a des travaux, un réveil matin efficace, grasse mat’ prévue ou pas. Au boulot, je suis placée à côté d’une collègue à moitié sourde, elle ne parle pas, elle crie, comme si c’étaient les autres qui n’entendaient pas, ou par générosité, pour partager son tympan percé. Je choisi toujours l’ambiance zen dans le train et il s’y trouve immanquablement un bébé qui pleure la majeure partie du trajet ou un enfant qui exprime sa joie de connaître un nouveau mot.
Cette fois-ci j’ai l’honneur et la chance de l’avoir en face, dans le carré. Sa délicieuse mère dépassée à ses côtés et le modèle taille au-dessus aux miens, écouteurs vissés aux oreilles, pas assez pour ne pas laisser échapper le tempo, en cœur qui bat. Voilà ce que c’est que de voyager seule, je comble le trou du trio familial.
Je hais le bruit, ça me donne des migraines blanches. Oui parce que je suis sujette aux céphalées. Voilà un joli mot pour mon petit voisin d’en face, va savoir comment il me l’emploierait celui-ci, j’ai comme l’impression qu’il n’est pas très concentré en classe. Les migraines donc, et j’en vois de toutes les couleurs. Comme les arc-en-ciel, ou les feux d’artifice. La rouge me met en colère, la verte me file la nausée, la bleue me donne l’impression de tanguer et la jaune me fait rire nerveusement. Mais la blanche c’est la plus terrible. Elle m’aveugle. Ça commence par les côtés, le blanc envahi mon espace visuel, il grignote tout, petit à petit, d’abord des nuages cotonneux, puis un drap qui flotte devant mes yeux, pour finir par la page immaculée, celle des écrivains en rade.
- Claquemurons ! Claquemurons !
Il est généreux ce petit, voilà qu’il nous invite de concert maintenant. J’aperçois un cumulus du coin de mon œil gauche. Dans ces cas-là je ne dois surtout pas le fermer, de peur qu’à l’ouverture il ait fait des petits, toute une famille de nimbus, se chevauchant sur ma rétine. Mais fixer le petit tête à claquemure m’est insupportable, je zieute en biais vers le reste du wagon. Et tombe sur un monceau de mangues. Rouges d’un côté, vertes de l’autre. Bien pleines, appétissantes, j’en imagine le jus couler sur la pointe du couteau venu les peler, ça me fait saliver avant de reprendre mes esprits et de me demander ce qu’un tas de mangues fait sur un siège passager. De ma place, je n’arrive pas à voir celui ou celle qui se trouve à leurs côtés. Je me redresse un peu sur mon siège, je hausse la tête, étire le cou jusqu’à entendre mon dos craquer mais je n’aperçois qu’un haut de crâne chauve.
- Claquemure !
- Aïe !
- Oh pardon madame, chéri ne remue pas ainsi, tu donnes des coups de pieds à la dame.
Il sourit le bougre, en guise d’excuse. Je me penche pour masser mon mollet endolori, dans l’espoir secret d’en voir un peu plus du propriétaire des fruits. Une grosse main soignée, ongles d’un blanc manucuré fort peu naturel vient de se saisir de la mangue du dessus du tas. J’entends presque le bruit de succion d’une bouche sur le fruit. Mais non, ce ne sont pas des poires pauvre pomme, on ne peut pas croquer dans une mangue. Mais que fait l’homme avec alors ? Je prends plaisir à imaginer les ongles forcer l’écorce épaisse, pratiquer une petite incision dessus et dérouler un bout de peau laissant apparaître la chair jaune orangée. Puis les dents mordre dans cette chair dénudée, la langue venir cueillir un peu de jus au bord des lèvres et le tout grignoter le noyau pour y prélever la moindre parcelle pulpeuse.
- Claquemurons ! Claquemurez ! Claquemu… aïeee
- M’enfin madame, ça ne va pas non ? Viens là chéri.
C’est parti tout seul, à force de m’ordonner de claquer… L’homme vient de se pencher pour prendre un mouchoir en papier dans le sac posé à ses pieds, je bondis dans l’allée, subtilise un fruit avec l’intention de me diriger en voleuse vers les toilettes. Mais le TGV fait une série de brusques embardées, je m’affale sur le tas de mangue, glisse à terre, sous le rire vengeur du petit claquemuré, un des fruits rebondit sur ma tête, m’assomme. Migraine noire.


Contraintes : train - claquemurer - mangue - blanc

Merci beaucoup Kilis pour cet exo et cette bonne soirée.
Je vous commente plus tard, comme d’hab’. Mais je reste pour vous lire.

avec rouge, sortir, avion et dattes.


Variations airbusiennes

(du latin « avis », qui signifie « oiseau », et « actio », qui signifie « action »)

- Non alors écoute, Thierry, la blague du calendrier, elle ne fait plus rire personne.
- Rôôh mais quoi ? Des dattes ?
- C’est le dattier, qui est une variété de palmier, maintenant fais pas chier.
- D’accord, d’accord, j’arrête… C’était pour te détendre, Brigitte, c’est tout.
- Je suis parfaitement détendue, Thierry !
- Tout va bien, messieurs-dames ?
L’hôtesse de l’air blonde pencha son joli décolleté au-dessus de la tête de Thierry qui après les dattes songea à des noix de coco mais garda son jeu de mots pourri pour lui. Brigitte ne remarqua pas le regard libidineux de son mari (qu’elle ne remarquait plus depuis longtemps d’ailleurs), crispée sur son siège, les ongles vernis enfoncés dans l’accoudoir.
- Tout va bien, mademoiselle.
- Peut-être désirez-vous un verre d’eau ?
- J’ai dit tout va bien, mademoiselle.
- Vous savez, le stress au décollage est très fréquent, nous avons l’habitude...
- J’ai dit tout va bien !
L’hôtesse hésita à prononcer quelques mots d’excuse, puis se dit qu’elle n’avait pas à s’excuser, les bourgeoises n’ont qu’à pas être aussi désagréables. Les joues de Brigitte avaient viré au rouge, deux belles griffures venaient d’apparaître sur l’accoudoir gauche, et seul Thierry trouvait amusant de fabriquer un petit avion en papier avec une page du catalogue Air France.

* * *

- Vrrrroummm ! Commandant de bord appelle tous les chasseurs, commandant de bord appelle tous les chasseurs ! L’ennemi est en vue ! Sus à l’armée rouge ! Sus à l’armée rouge ! Voyants allumés, sortez vos missiles ! Ha-ha, prends ça, pourriture communiste ! Piou-piou-piou-piou-piou, on va vous exploser comme des dattes confites sur un rebord de fenêtre, buveurs de vodka ! Il va pleuvoir des pruneaux sur le Kremlin !
- Thomas, descends de cet avion, ton père vient de retrouver la voiture.
- D’accord maman !

* * *

- Mademoiselle ! Mademoiselle !
- Oui, Madame ?
- Je veux bien le verre d’eau, finalement.
- Tout de suite, Madame.
- Et dépêchez-vous, pour l’amour du ciel !
- S’il vous plaît, mademoiselle, attendez, j’aimerais bien un petit quart de rouge, pour ma part.
- Silence, Thierry.

* * *

Catherine, elle était tout pour moi. Elle m’avait eu, un soir, comme ça : « Tu es très beau, Jeannot. Sortons ensemble. » Elle portait une robe rouge, moi une chemise bleue, elle était le chaud, j’étais le froid, elle voulait un rafraîchissement, moi un peu de chaleur. On s’est plus tout de suite. Elle aimait le cinéma, la planche à voile, le jazz, la bonne cuisine, et moi les livres, le ski de fond, la country et la bonne cuisine. On s’est unis dans les odeurs de pâtes d’amande, de baklavas, de loukoums et de pudding aux dattes. Etre avec elle, c’était comme être sur un nuage, une immense barbe à papa tissée de plaisirs sucrés. Malheureusement, et comme on pouvait s’y attendre, l’un comme l’autre on a tiédi. Ça me convenait, pas elle. Elle a pris sa robe rouge, ses meilleures recettes, et un avion pour quitter notre nuage. Catherine s’est envolée ailleurs. Et pourtant, c’est moi qui me suis crashé. Catherine, elle était tout pour moi.

* * *

- Hé maman, tu l’as acheté mon p’tit camion rouge ?
- Non.
- Mais… t’avais promis !
- Raah, s’il te plaît…
- Comment tu veux que je devienne pompier plus tard si tu m’achètes pas de camion ? T’es trop nulle !
- Thomas, c’est la dernière fois que je t’emmène faire les courses…

* * *

« Chez passagers, mesdames-messieurs, notre avion entre à présent dans une zone de turbulence. Veuillez rester assis sur vos sièges et ne surtout pas paniquer. Dear customers… »
Et voilà, le moment tant redouté pour Brigitte venait d’arriver. Elle avait réussir à s’en tenir à une petite sudation lors du décollage, mais à présent, le véritable combat venait de démarrer.
- Thierry, mon cher…
Mais Thierry, qui avait une paire de boules Quiès confortablement installées au fond des oreilles, roupillait comme un bienheureux. Brigitte trouva scandaleux qu’il ne la soutienne pas plus que ça dans une pareille épreuve. Une première secousse l’empêcha de balbutier quelques mots pour protester. Une deuxième secousse provoqua trois nouvelles entailles dans l’accoudoir du fauteuil, et l’un des ongles rouges cassés.
« Mesdames messieurs… »
Brigitte n’avait pas envie d’écouter l’hôtesse de l’air blonde. Pouffiasse, à faire trois Paris – New York par semaine, forcément qu’on n’a pas le mal de l’air, on est habituée, on est entraînée. Mais une bleue comme Brigitte… aucune chance !
- Thierry !
- Hmm ?
- Thierry, sors le sac !
- Que dis-tu ma bibiche ?
- Le sac ! Le sac !
- Une seconde, j’enlève mes boules Quiès.
- Le sac ! Le s…
Et c’est ainsi qu’une feuille de salade, une purée-jambon dégueulasse et un mini muffin mal digérés se retrouvèrent sur les genoux de Thierry.

Hop hip hop, ce fut bien sympa ! :-)
Merci MC Kilis, je commence à lire et commente plus tard, bonne fin de soirée à tous !

Oui, bonne fin de soirée à vous, Janis, elea, Chako.
Merci d'avoir participé.
J'attends encore un peu panda et lu-k.
Et vous commente ce week-end.

Chouette, lu-k a posté son texte.

Vous lis et commente samedi ou dimanche.

Pour l'heure m'en vais voler sous les plumes.
Bonne nuit lu-k.
Bonne nuit tout le monde