Exo en direct du jeudi 23 février 2012 à 20h30

Zut, si j'aurais su j'aurais venu !

Janis : c'est moi. Eh bien même s'il est un peu bizarre, avec des répétitions et du bancal, je l'aime bien et vais le retravailler dans le sens d'un dialogue de sourds. Il finira sa vie sur Prose ou Poésie, je pense.

Killis : sympathique, un peu court, tu aurais pu forcer le trait (dit-elle, qui bâcla le tout en dix minutes) et comme j'ai peur en avion, je compatis. Néanmoins, je n'aime pas trop les chutes-formules comme "et là, je me suis réveillée". Faudrait trouver autre chose.

Elea : toujours plein de fantaisie et de petites trouvailles. Très bien la claque, et le vol de mangue. Un chenapan sommeille en chacun de nous.

Chako : toujours scotchée par cette belle écriture, j'aime bien les petits morceaux (de vie, pas de salade), les écritures en pointillés avec des pistes possibles pour d'autres histoires. Et j'apprécie aussi l'ironie, la distance.

Lu-k : une forêt, un fleuve, une lune, un père, un fils, c'est un conte ! Que dire sinon que c'est toujours dans un monde épais et profond, d'humus de chair et de tourments que tu nous entraînes et que c'est à chaque fois une première fois !

Janis : sacré potentiel pour du bâclé. Effectivement reprendre un peu pour ôter les passages obscurs, parfois un peu perdue au début mais j’aime l’idée et son traitement.

Kilis : dommage pour la chute en forme de rêve, sinon j’ai aimé le visuel et l’écriture, ça notamment : Nous décollions, tout collés que nous étions, et le Hop-là et le mangé de coude.
Merci encore pour cet exo improvisé et amusant.

Chako : j’ai préféré les passages en dehors du couple Brigitte-Thierry, drôle mais avec moins de profondeur et de charme que les autres instantanés. Ceci dit, le tout se lit très bien avec des petites trouvailles amusantes.

Lu-K : superbe, tu m’as embarquée du début à la fin, ailleurs, dans un monde étrange, palpable, inquiétant dont je ne suis pas sortie indemne émotionnellement parlant.

Janis : la fin m’a un peu perturbé. Impression de témoignage d’une personne qui ne vivrait plus qu’à moitié, saine ni de corps ni d’esprit, et c’est beau. Impeccable pour l’utilisation des consignes, bravo.

Elea : on sent que tu as du mal à démarrer, ou peut-être n’est-ce que l’impression due aux « claquemurez » du début (quel mot difficile !) mais finalement, avec cette tête à claquemure (j’ai ri) et une belle chute, tu t’en es plutôt bien sortie.

Kilis : c’est tout guilleret ! Kululu, le Hop-là, bon miam-miam, on se sent tout gamin à lire ton texte et c’est pas désagréable. La fin est un peu facile, mais pour cette petite histoire c’est pas forcément un mal. Chouette chouette !

Lu-k : wow. Epatant. Ce talent que tu as pour nous plonger dans une atmosphère douce-amère en noire et blanc. Un texte de toi, c’est comme le cinéma d’art et essai, la salle obscure nous amène à un autre état, et on a quelque chose de changé quand on en ressort.

Janis :
« un peu baclé je concède mais voilà », dit-elle.
Oui mais justement, voilà. Y’a pas, ça de la gueule. Une ambiance condensée, précise, serrée comme lèvres, dents, mordre sur sa chique, ravaler ses larmes.
Et des images qui font mouche : « Repousser les petites mains, les petits corps ardents et fidèles. Chut les gosses, chut les yeux bleus. »

elea : Réjouissant ce gosse tête à claque mure. Tu parviens à réunir des contraintes pas évidentes : claquemurer, le tas de mangues et le texte prend naturellement une tournure absurde. Absurde que j’aurais aimé plus appuyé encore.

Chako : Un texte patchwork. Je me suis dit : bonne idée de passer d’un passager à l’autre dans l’avion… Puis, j’ai eu des doutes quant à l’unité de lieu et j’ai un peu perdu le fil. Une lecture agréable cependant.

lu-k : Toujours tu parviens à nous emmener dans des lieux physiques et psychiques extravagants. Psychédélique, dirais-je. Le moins que l’on puisse dire c’est que le choix des mots crée image comme ici cette « tristesse religieuse entre les galets ».

Janis : Je trouve que ton écriture se retourne contre elle-même, ici. La sensibilité, la progression et les effets de style m'ont paru un peu faciles et forcés. J'aime beaucoup généralement tes textes, toujours incisifs, poignants, profonds ; rien ne m'a remué en l'occurrence, le tableau me paraît assez convenu, c'est comme une reproduction bien imparfaite, bien moins subtile que ce que tu fais habituellement selon moi, c'est comme si tu t'étais toi-même caricaturée. Point de vue tronqué, évidemment, puisque tu as écrit ce texte en très peu de temps et que tu parviens malgré tout à construire quelque chose de cohérent et à la lecture duquel on est loin de s'ennuyer.

Kilis : Un texte sans prétention, léger, amusant, plein de fraîcheur. Ça se lit tout seul. Le fait attendu que ce soit un rêve ne m'a pas dérangé dans cette atmosphère inconséquente.

elea : Je trouve le traitement de la contrainte du verbe astucieuse, c'est une bonne idée que d'utiliser le lieu commun de l'enfant qui ne cesse de répéter pour insérer à plusieurs reprises un mot inhabituel. Bien aimé l'ensemble, vraiment, la mauvaise humeur de la narratrice, son regard acéré. Ton écriture me semble aller de soi, comme toujours, ça se lit avec plaisir, c'est à la fois simple et ample, très vivant, et à chaque fois j'ai une impression de lucidité, douloureuse ou non.

Chako Noir : C'est plutôt réjouissant, le style est droit, direct, sans fioritures, c'est également bien narré. Mais j'avoue être assez fatigué de toutes ces facilités dans les situations, dans les dialogues, dans le ressenti. A mon sens, ça ne va pas bien loin - ce n'est évidemment pas contre toi et j'espère que rien de ce que je dis ici ne sera mal interprété !

lu-k, je me connecte une minute pour te dire que je suis totalement d'accord !
(à part ça, je ne te parlerai plus jamais, non mais !)

j'ai fait ce que je sais un peu faire, le minimum syndical : créer une ambiance, poser des personnages.
Le moment que je veux peut-être reprendre, c'est dans le tramway ivre morte.

une femme ivre dans un tramway, revenant de quelque part, ressasse quelque chose de douloureux.

comme je l'expliquais, j'aime bien les exos, parce que c'est sympa, on fait quelque chose "ensemble", mais ça ne colle pas avec ma façon de faire : je pense, je ne dors pas, j'ai une insomnie, ça travaille dans la tête, j'écris, je laisse, je reviens, et tout ça sur des jours et des jours.

merci pour tes lectures attentives et surtout pour tes textes absolument scotchants