Celui qu'on ne connaît pas
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Celui qu'on ne connaît pas
Quel est celui qui vient là
vêtu d'un corps de lilas
et de simple anonymat ?
L'homme étonne
il ne s'adresse à personne
ne répond pas aux marchands
néglige les gens, leurs trames
et les dames.
Sans un blâme
il règne - chacun l'acclame.
Il loge en cent bâtiments
où le silence bétonne
sa couronne.
Il dérobe son éclat
aux chanteurs de l'opéra
comme aux femmes aux beaux bras.
Le titre du potentat
son nom ne s'écrivent pas
le peuple est dans l'embarras
et marmonne.
Caché dans l'eau qui frissonne
dans les grottes au couchant
le nom, dans le feu, la flamme
calligramme.
Quel sésame
déchiffrerait, quel calame
tracerait, quel instrument
alignerait la colonne
des consonnes ?
Que tourne le mandala
le sang éclaboussera
Le nom qu'on ne connaît pas.
vêtu d'un corps de lilas
et de simple anonymat ?
L'homme étonne
il ne s'adresse à personne
ne répond pas aux marchands
néglige les gens, leurs trames
et les dames.
Sans un blâme
il règne - chacun l'acclame.
Il loge en cent bâtiments
où le silence bétonne
sa couronne.
Il dérobe son éclat
aux chanteurs de l'opéra
comme aux femmes aux beaux bras.
Le titre du potentat
son nom ne s'écrivent pas
le peuple est dans l'embarras
et marmonne.
Caché dans l'eau qui frissonne
dans les grottes au couchant
le nom, dans le feu, la flamme
calligramme.
Quel sésame
déchiffrerait, quel calame
tracerait, quel instrument
alignerait la colonne
des consonnes ?
Que tourne le mandala
le sang éclaboussera
Le nom qu'on ne connaît pas.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Celui qu'on ne connaît pas
Le texte file bien, mis à part ces deux points où j'ai achoppé:
un corps de lilas (où lilas me semble étranger à l'ensemble et n'introduit pas non plus à un développement sur les couleurs dans le corps du texte; le bleuté de lilas m'a fait un temps pensé au fond de VosE mais je ne retrouve pas ce fil dans le reste..)
Vêtu de simple anonymat ça m'a plu. Le second point d'achoppement c'est le Zo/Bo/BRa de " femmes aux beaux bras.": ni élégant euphoniquement ni picturalement...
Pour le reste de cette devinette rimée aux allures de grise froideur BigBrotherienne, je donne ma langue au chat : j'ai eu beau envisager Poutine, l'argent-roi, le fric j'avoue que je ne vois pas.
un corps de lilas (où lilas me semble étranger à l'ensemble et n'introduit pas non plus à un développement sur les couleurs dans le corps du texte; le bleuté de lilas m'a fait un temps pensé au fond de VosE mais je ne retrouve pas ce fil dans le reste..)
Vêtu de simple anonymat ça m'a plu. Le second point d'achoppement c'est le Zo/Bo/BRa de " femmes aux beaux bras.": ni élégant euphoniquement ni picturalement...
Pour le reste de cette devinette rimée aux allures de grise froideur BigBrotherienne, je donne ma langue au chat : j'ai eu beau envisager Poutine, l'argent-roi, le fric j'avoue que je ne vois pas.
Re: Celui qu'on ne connaît pas
terrible promesse qui nous emmène, effectivement à l'est par ses lilas.
Pourquoi ne pas considérer le texte comme générique, les potentats ne manquent pas.
C'est plutôt très réussi comme poème, quand on voit la lourdeur habituelle de l'engagement.
Pourquoi ne pas considérer le texte comme générique, les potentats ne manquent pas.
C'est plutôt très réussi comme poème, quand on voit la lourdeur habituelle de l'engagement.
Invité- Invité
Re: Celui qu'on ne connaît pas
A mots couverts une évocation de trop de règnes totalitaires.
Le tiret après "il règne"- est sans appel : pas de parole donnée aux opposants.
Le tiret après "il règne"- est sans appel : pas de parole donnée aux opposants.
Invité- Invité
Celui qu'on ne connaît pas
Chers lecteurs après vous avoir remerciés, je ne sais pas si je dois rire ou me lamenter !
En écrivant ce poème je n'ai visé aucun personnage ni aucun régime en particulier; il est tout d'imagination.
Le contre sens est pourtant total : j'imaginais plutôt comme un rêve, encore une fois, une espèce de mage oriental, ou de messie, qui se manifeste de façon surnaturelle et règne - oui, il règne - de façon tranquille, sans aucun heurt, et même sans avoir besoin d'apparaître, laissant les hommes s'occuper eux-mêmes de leurs petites affaires. Le seul sujet de désapprobation du peuple est de ne pouvoir nommer ce seigneur. Ah ! le désir de mettre un nom, de mettre une étiquette !
Je présume malheureusement que ça ne peut pas durer... à la dernière ligne j'envisage que plus tard "le sang éclaboussera". Jusque là, il n'y a aucune manifestation de tyrannie ou de désaccord des hommes entre eux ou entre eux et le souverain.
Un corps de lilas : j'avais pensé écrire une odeur de lilas ou un parfum de lilas, mais j'ai reculé devant l'odeur de sainteté, préférant revenir à un énoncé plus laïque.
Le nom de Poutine m'offense, mais admettons - Marvejols, que vous écoutez beaucoup les informations. Pensez vous vraiment que P. ne s'intéresse ni aux marchands, ni aux dames, et laisse de côté les intrigues (leurs trames) de ses concitoyens ?
En écrivant ce poème je n'ai visé aucun personnage ni aucun régime en particulier; il est tout d'imagination.
Le contre sens est pourtant total : j'imaginais plutôt comme un rêve, encore une fois, une espèce de mage oriental, ou de messie, qui se manifeste de façon surnaturelle et règne - oui, il règne - de façon tranquille, sans aucun heurt, et même sans avoir besoin d'apparaître, laissant les hommes s'occuper eux-mêmes de leurs petites affaires. Le seul sujet de désapprobation du peuple est de ne pouvoir nommer ce seigneur. Ah ! le désir de mettre un nom, de mettre une étiquette !
Je présume malheureusement que ça ne peut pas durer... à la dernière ligne j'envisage que plus tard "le sang éclaboussera". Jusque là, il n'y a aucune manifestation de tyrannie ou de désaccord des hommes entre eux ou entre eux et le souverain.
Un corps de lilas : j'avais pensé écrire une odeur de lilas ou un parfum de lilas, mais j'ai reculé devant l'odeur de sainteté, préférant revenir à un énoncé plus laïque.
Le nom de Poutine m'offense, mais admettons - Marvejols, que vous écoutez beaucoup les informations. Pensez vous vraiment que P. ne s'intéresse ni aux marchands, ni aux dames, et laisse de côté les intrigues (leurs trames) de ses concitoyens ?
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Celui qu'on ne connaît pas
je l'ai trouvé !
magnifique ! Il me fait penser à un des "Stèles" de Segalen, la plus belle, qui commence par "Je règne par l'étrange pouvoir de l'absence". Je vais essayer de la retrouver
magnifique ! Il me fait penser à un des "Stèles" de Segalen, la plus belle, qui commence par "Je règne par l'étrange pouvoir de l'absence". Je vais essayer de la retrouver
Re: Celui qu'on ne connaît pas
La voilà, c'est une des "stèles du milieu" :
Éloge et pouvoir de l'absence
Je ne prétends point être là, ni survenir à l'improviste, ni paraître en habits et chair, ni gouverner par le poids visible de ma personne,
Ni répondre aux censeurs, de ma voix ; aux rebelles, d'un oeil implacable ; aux ministres fautifs, d'un geste qui suspendrait les têtes à mes ongles.
Je règne par l'étonnant pouvoir de l'absence. Mes deux cent soixante-dix palais tramés entre eux de galeries opaques s'emplissent seulement de mes traces alternées.
Et des musiques jouent en l'honneur de mon ombre ; des officiers saluent mon siège vide ; mes femmes apprécient mieux l'honneur des nuits où je ne daigne pas.
Égal aux Génies qu'on ne peut récuser puisqu'invisibles, — nulle arme ni poison ne saura venir où m'atteindre.
Éloge et pouvoir de l'absence
Je ne prétends point être là, ni survenir à l'improviste, ni paraître en habits et chair, ni gouverner par le poids visible de ma personne,
Ni répondre aux censeurs, de ma voix ; aux rebelles, d'un oeil implacable ; aux ministres fautifs, d'un geste qui suspendrait les têtes à mes ongles.
Je règne par l'étonnant pouvoir de l'absence. Mes deux cent soixante-dix palais tramés entre eux de galeries opaques s'emplissent seulement de mes traces alternées.
Et des musiques jouent en l'honneur de mon ombre ; des officiers saluent mon siège vide ; mes femmes apprécient mieux l'honneur des nuits où je ne daigne pas.
Égal aux Génies qu'on ne peut récuser puisqu'invisibles, — nulle arme ni poison ne saura venir où m'atteindre.
Re: Celui qu'on ne connaît pas
Merci, j'ai un peu lu Segalen, en quelque sorte : je n'en pense que du bien et je n'accroche pas vraiment.
Je vais y revenir.
Je vais y revenir.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Celui qu'on ne connaît pas
J'ai aussi cherché la solution à l'énigme mais j'avoue que je préfère la vraie version à savoir qu'il n'y en pas! ça laisse la possibilité de conserver jusqu'au bout l'étrangeté de ce texte, de laisser flotter cette mystérieuse ambiance... et ça me plait bien!
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
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