Des textes d'amour
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Des textes d'amour
Bonjour à tous !
Je me tourne vers vous car je cherche des textes d'amour, le plus possible !
Si vous avez des idées n'hésitez pas, merci d'avance : )
Rêvelin
Je me tourne vers vous car je cherche des textes d'amour, le plus possible !
Si vous avez des idées n'hésitez pas, merci d'avance : )
Rêvelin
Re: Des textes d'amour
Union libre
Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur
Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de cœur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu.
André Breton (1931)
Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur
Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de cœur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu.
André Breton (1931)
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
Mon cher Albert (Jean Yanne 1965).
Tu es pour moi le symbole vivant
Des amours romantiques qu'on découvre à trente ans
Ton corps me fait vibrer dans tes bras je m'enivre
Mon cher Albert mon cher Albert
Lorsque tous deux ensemble nous vivons
Mon ventre sur ton dos formant un édredon
Que j'ai donc du plaisir à contempler ta nuque
Mon cher Albert mon cher Albert
Tu fais pour moi des choses aphrodisiaques
Tout nu dans la cuisine tu me lis du Mauriac
Lorsque j'entends ces mots je l'avoue ça m'excite
Mon cher Albert mon cher Albert
Comme Pollux et son copain Castor
Comme Iseult et Tristan comme Sodome et Gomorrhe
Nous sommes réunis par un amour unique
Mon cher Albert mon cher Albert
Je vais pourtant encore te demander
Une dernière grâce pour mieux me contenter
Lorsque tu viens m'aimer garde donc ta soutane
Mon cher Albert mon cher Albert
Oh mon cher Albert oh mon amour d'Albert
Mon petit Albert Oh mon bel Albert oh mon amour d'Albert
Every body sur Albert mon petit Albert
One more time on Albert oh my dear Albert.
Tu es pour moi le symbole vivant
Des amours romantiques qu'on découvre à trente ans
Ton corps me fait vibrer dans tes bras je m'enivre
Mon cher Albert mon cher Albert
Lorsque tous deux ensemble nous vivons
Mon ventre sur ton dos formant un édredon
Que j'ai donc du plaisir à contempler ta nuque
Mon cher Albert mon cher Albert
Tu fais pour moi des choses aphrodisiaques
Tout nu dans la cuisine tu me lis du Mauriac
Lorsque j'entends ces mots je l'avoue ça m'excite
Mon cher Albert mon cher Albert
Comme Pollux et son copain Castor
Comme Iseult et Tristan comme Sodome et Gomorrhe
Nous sommes réunis par un amour unique
Mon cher Albert mon cher Albert
Je vais pourtant encore te demander
Une dernière grâce pour mieux me contenter
Lorsque tu viens m'aimer garde donc ta soutane
Mon cher Albert mon cher Albert
Oh mon cher Albert oh mon amour d'Albert
Mon petit Albert Oh mon bel Albert oh mon amour d'Albert
Every body sur Albert mon petit Albert
One more time on Albert oh my dear Albert.
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
Quel genre de textes d'amour : prose, poésie, chansons ? Longs, courts, moyens ? Pas trop connus ? Mièvres, salaces ?
Enfin voilà quoi, c'est un peu court jeune homme
:-)
Enfin voilà quoi, c'est un peu court jeune homme
:-)
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Des textes d'amour
TOUT : )
Pour pas mal de raisons.
Mais notamment pour écrire un monologue d'une femme amoureuse.
Pour pas mal de raisons.
Mais notamment pour écrire un monologue d'une femme amoureuse.
Re: Des textes d'amour
Une femme amoureuse : Mireille Mathieu
Le temps qui court comme un fou
Aujourd'hui voilà qu'il s'arrête sur nous
Tu me regardes et qui sait si tu me vois
Mais moi je ne vois que toi
Je n'ai plus qu'une question
Tes yeux mes yeux
Et je chante ton nom
Si quelqu'un d'autre venait
Je l'éloignerais et je me défendrais
{Refrain:}
Je suis une femme amoureuse
Et je brûle d'envie de dresser autour de toi
Les murs de ma vie
C'est mon droit de t'aimer
Et de vouloir te garder
Par dessus tout
Hier aujourd'hui demain
Comptent un seul jour quand tu prends ma main
C'est comme un plan fabuleux tracé là-haut
Pour l'amour de nous deux
Qu'on soit ensemble longtemps
Ou séparés par des océans
Si un danger survenait
Je l'éloignerais et je me défendrais
{au Refrain}
Je suis une femme amoureuse
Et je te parle clair, et tu dois savoir
Ce qu'une femme peut faire
C'est mon droit de t'aimer
Et de vouloir te garder
Je suis une femme amoureuse
Et je brûle d'envie de dresser autour de toi
Les murs de ma vie
C'est mon droit de t'aimer
Et de vouloir te garder
Et de vouloir te garder
Pardon...
Le pire c'est que ça me fait rire...
Promis, ce soir je te cherche quelque chose de sérieux
Le temps qui court comme un fou
Aujourd'hui voilà qu'il s'arrête sur nous
Tu me regardes et qui sait si tu me vois
Mais moi je ne vois que toi
Je n'ai plus qu'une question
Tes yeux mes yeux
Et je chante ton nom
Si quelqu'un d'autre venait
Je l'éloignerais et je me défendrais
{Refrain:}
Je suis une femme amoureuse
Et je brûle d'envie de dresser autour de toi
Les murs de ma vie
C'est mon droit de t'aimer
Et de vouloir te garder
Par dessus tout
Hier aujourd'hui demain
Comptent un seul jour quand tu prends ma main
C'est comme un plan fabuleux tracé là-haut
Pour l'amour de nous deux
Qu'on soit ensemble longtemps
Ou séparés par des océans
Si un danger survenait
Je l'éloignerais et je me défendrais
{au Refrain}
Je suis une femme amoureuse
Et je te parle clair, et tu dois savoir
Ce qu'une femme peut faire
C'est mon droit de t'aimer
Et de vouloir te garder
Je suis une femme amoureuse
Et je brûle d'envie de dresser autour de toi
Les murs de ma vie
C'est mon droit de t'aimer
Et de vouloir te garder
Et de vouloir te garder
Pardon...
Le pire c'est que ça me fait rire...
Promis, ce soir je te cherche quelque chose de sérieux
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Des textes d'amour
Elea, Elea : Mireille Mathieu n'a jamais rien écrit.
Il s'agit ici d'un texte d'Eddy Marnay (le poète a toujours raison).
Premier amour (Boris Vian, 1947).
à Jean Boullet, pour lui changer les idées.
Quand un homme aime une femme
D'abord, il la prend sur ses genoux
Il a soin de relever la robe
Pour ne pas abîmer son pantalon
Car une étoffe sur une étoffe,
Ça use l'étoffe.
Ensuite, il vérifie avec sa langue
Si on lui a bien enlevé les amygdales
Sinon, en effet ce serait contagieux.
Et puis, comme il faut occuper ses mains,
Il cherche, aussi loin qu'il peut chercher
Il a vite fait de constater
La présence effective et réelle de la queue
D'une souris blanche tachée de sang
Et il tire, tendrement, sur la petite ficelle
Pour avaler le tampax.
Il s'agit ici d'un texte d'Eddy Marnay (le poète a toujours raison).
Premier amour (Boris Vian, 1947).
à Jean Boullet, pour lui changer les idées.
Quand un homme aime une femme
D'abord, il la prend sur ses genoux
Il a soin de relever la robe
Pour ne pas abîmer son pantalon
Car une étoffe sur une étoffe,
Ça use l'étoffe.
Ensuite, il vérifie avec sa langue
Si on lui a bien enlevé les amygdales
Sinon, en effet ce serait contagieux.
Et puis, comme il faut occuper ses mains,
Il cherche, aussi loin qu'il peut chercher
Il a vite fait de constater
La présence effective et réelle de la queue
D'une souris blanche tachée de sang
Et il tire, tendrement, sur la petite ficelle
Pour avaler le tampax.
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
Je t'aime tant
Mon sombre amour d'orange amère
Ma chanson d'écluse et de vent
Mon quartier d'ombre où vient rêvant
Mourir la mer
Mon beau mois d'août dont le ciel pleut
Des étoiles sur les monts calmes
Ma songerie aux murs de palmes
Où l'air est bleu
Mes bras d'ormes faibles merveilles
Renaissent ma soif et ma faim
Collier collier des soirs sans fin
Où le coeur veille
Est-ce qu'on sait ce qui se passe
C'est peut-être bien ce tantôt
Que l'on jettera le manteau
Dessus ma face
Coupez ma gorge et les pivoines
Vite apportez mon vin mon sang
Pour lui plaire comme en passant
Font les avoines
Il me reste si peu de temps
Pour aller au bout de moi-même
Et pour crier Dieu que je t'aime
Je t'aime tant, je t'aime tant
Louis Aragon
Chanté par Léo Ferré
Mon sombre amour d'orange amère
Ma chanson d'écluse et de vent
Mon quartier d'ombre où vient rêvant
Mourir la mer
Mon beau mois d'août dont le ciel pleut
Des étoiles sur les monts calmes
Ma songerie aux murs de palmes
Où l'air est bleu
Mes bras d'ormes faibles merveilles
Renaissent ma soif et ma faim
Collier collier des soirs sans fin
Où le coeur veille
Est-ce qu'on sait ce qui se passe
C'est peut-être bien ce tantôt
Que l'on jettera le manteau
Dessus ma face
Coupez ma gorge et les pivoines
Vite apportez mon vin mon sang
Pour lui plaire comme en passant
Font les avoines
Il me reste si peu de temps
Pour aller au bout de moi-même
Et pour crier Dieu que je t'aime
Je t'aime tant, je t'aime tant
Louis Aragon
Chanté par Léo Ferré
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Des textes d'amour
"L'amour est interrogation" (Arthur Rimbaud).
Du même.
Avant :
Roman.
I
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière....
II
- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête....
III
Le coeur fou Robinsonne à travers les romans,
Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif....
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...
IV
Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire...!
- Ce soir-là,... - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade..
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.
Après :
Mes petites amoureuses.
Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou :
Sous l'arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs
Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères
Mes laiderons !
Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !
Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron ;
J'ai dégueulé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front
Pouah ! mes salives desséchées,
Roux laideron,
Infectent encor les tranchées
De ton sein rond !
0 mes petites amoureuses,
Que je vous hais !
Plaquez de fouffes douloureuses
Vos tétons laids !
Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment ;
- Hop donc ! soyez-moi ballerines
Pour un moment !..
Vos omoplates se déboîtent,
0 mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent,
Tournez vos tours !
Et c'est pourtant pour ces éclanches
Que j'ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D'avoir aimé !
Fade amas d'étoiles ratées,
Comblez les coins !
- Vous crèverez en Dieu, bâtées
D'ignobles soins !
Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !
Du même.
Avant :
Roman.
I
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière....
II
- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête....
III
Le coeur fou Robinsonne à travers les romans,
Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif....
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...
IV
Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire...!
- Ce soir-là,... - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade..
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.
Après :
Mes petites amoureuses.
Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou :
Sous l'arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs
Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères
Mes laiderons !
Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !
Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron ;
J'ai dégueulé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front
Pouah ! mes salives desséchées,
Roux laideron,
Infectent encor les tranchées
De ton sein rond !
0 mes petites amoureuses,
Que je vous hais !
Plaquez de fouffes douloureuses
Vos tétons laids !
Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment ;
- Hop donc ! soyez-moi ballerines
Pour un moment !..
Vos omoplates se déboîtent,
0 mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent,
Tournez vos tours !
Et c'est pourtant pour ces éclanches
Que j'ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D'avoir aimé !
Fade amas d'étoiles ratées,
Comblez les coins !
- Vous crèverez en Dieu, bâtées
D'ignobles soins !
Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
De cet amour ardent je reste émerveillée
Je reste émerveillée
Du clapotis de l’eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
Je reste émerveillée
D’un amour
Invincible
Toujours présent
Je reste émerveillée
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l’hécatombe
Des jours accumulés
Dans mon miroir
Défraîchi
Je me souris encore
Je reste émerveillée
Rien n’y fait
L’amour s’est implanté
Une fois
Pour toutes.
De cet amour ardent je reste émerveillée.
Andrée Chedid
Je reste émerveillée
Du clapotis de l’eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
Je reste émerveillée
D’un amour
Invincible
Toujours présent
Je reste émerveillée
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l’hécatombe
Des jours accumulés
Dans mon miroir
Défraîchi
Je me souris encore
Je reste émerveillée
Rien n’y fait
L’amour s’est implanté
Une fois
Pour toutes.
De cet amour ardent je reste émerveillée.
Andrée Chedid
- Spoiler:
- C'est malin, je suis plongée dans l'écoute ou la relecture de toutes les chansons et les poèmes d'amour que j'ai pu aimer.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Des textes d'amour
Elle écrit "beau" Chédid.
On est que deux à bosser sur ce fil ; z'ont jamais été amoureux, ces vers-moulus ? :-)
Les passantes (Antoine Pol).
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal
A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s'en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d'un stupide orgueil.
Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
On est que deux à bosser sur ce fil ; z'ont jamais été amoureux, ces vers-moulus ? :-)
Les passantes (Antoine Pol).
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal
A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s'en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d'un stupide orgueil.
Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
Pour moi, le plus beau texte d'amour écrit par une femme:
« Une nuit, au cours de la traversée de l’océan indien, il s’était produit dans le grand salon du pont principal l’éclatement d’une valse de Chopin. Il n’y avait pas un souffle de vent et cette nuit-là, la musique s’était répandue partout dans le paquebot noir comme une injonction du ciel, comme un ordre de Dieu dont on ignorait la teneur. Elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cet homme de Cholon, son amant. Et elle n’avait pas été sûre tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu dans l’Histoire comme l’eau dans le sable et qu’elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer. »
Marguerite Duras, L’amant
« Une nuit, au cours de la traversée de l’océan indien, il s’était produit dans le grand salon du pont principal l’éclatement d’une valse de Chopin. Il n’y avait pas un souffle de vent et cette nuit-là, la musique s’était répandue partout dans le paquebot noir comme une injonction du ciel, comme un ordre de Dieu dont on ignorait la teneur. Elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cet homme de Cholon, son amant. Et elle n’avait pas été sûre tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu dans l’Histoire comme l’eau dans le sable et qu’elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer. »
Marguerite Duras, L’amant
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Des textes d'amour
Kilis a écrit:Pour moi, le plus beau texte d'amour écrit par une femme:
« Une nuit, au cours de la traversée de l’océan indien, il s’était produit dans le grand salon du pont principal l’éclatement d’une valse de Chopin. Il n’y avait pas un souffle de vent et cette nuit-là, la musique s’était répandue partout dans le paquebot noir comme une injonction du ciel, comme un ordre de Dieu dont on ignorait la teneur. Elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cet homme de Cholon, son amant. Et elle n’avait pas été sûre tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu dans l’Histoire comme l’eau dans le sable et qu’elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer. »
Marguerite Duras, L’amant
Et peut-être, le plus beau texte tout court.
Kilis- Nombre de messages : 6085
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Re: Des textes d'amour
Divers Jacques Prévert :
Pour toi mon amour
Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j'ai acheté des oiseaux
Pour toi
Mon amour
Je suis allé au marché aux fleurs
Et j'ai acheté des fleurs
Pour toi
Mon amour
Je suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes
De lourdes chaînes
Pour toi
Mon amour
Et je suis allé au marché aux esclaves
Et je t'ai cherchée
Mais je ne t'ai pas trouvée
Mon amour
Sables mouvants
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Démons et merveilles
Vents et marées
Et toi
Comme une algue doucement carressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
DÉJEUNER DU MATIN
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Des textes d'amour
Kilis a écrit:Kilis a écrit:Pour moi, le plus beau texte d'amour écrit par une femme:
« Une nuit, au cours de la traversée de l’océan indien, il s’était produit dans le grand salon du pont principal l’éclatement d’une valse de Chopin. Il n’y avait pas un souffle de vent et cette nuit-là, la musique s’était répandue partout dans le paquebot noir comme une injonction du ciel, comme un ordre de Dieu dont on ignorait la teneur. Elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cet homme de Cholon, son amant. Et elle n’avait pas été sûre tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu dans l’Histoire comme l’eau dans le sable et qu’elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer. »
Marguerite Duras, L’amant
Et peut-être, le plus beau texte tout court.
Oh tiens c'est drôle en le lisant et avant d'avoir vu la signature je me suis dit " m'étonnerait pas que ça soit un extrait du "Marin de Gibraltar" de la divine Margot.
Raté. Mais pas trop foireuse ma déduction :-)
Ce qui m'amuse car ça fait trente ans que je n'ai pas lu du Duras. Comme quoi il est des écritures qui marquent.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Des textes d'amour
(Juste pour vous dire un grand merci, je lis et plein de choses se passent ...
Il faut continuer, c'est une bonne cure : )
Il faut continuer, c'est une bonne cure : )
Re: Des textes d'amour
Ensemble vous êtes nés et ensemble vous vivrez à jamais.
Et ensemble vous resterez, lorsque les ailes blanches de la mort sèmeront vos jours à la volée.
Et toujours ensemble vous demeurerez, même dans la mémoire silencieuse de Dieu.
Mais sur votre chemin commun, créez des espaces et laissez-y danser les vents du firmament.
Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une alliance qui vous enchaîne l’un à l’autre.
Que l’amour soit plutôt une mer qui se laisse bercer entre vos âmes, de rivages en rivages.
Emplissez chacun la coupe de l’autre, mais ne buvez pas à une seule et même coupe.
Partagez votre pain, mais du même morceau ne mangez point.
Dans la joie chantez dansez ensemble, mais que chacun de vous soit seul,
Comme chacune des cordes du luth est seule alors qu’elles frémissent toutes sur la même mélodie.
Offrez l’un à l’autre cotre cœur, mais sans devenir le possesseur.
Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.
Et dressez-vous côte à côte mais pas trop près.
Car les piliers qui soutiennent le temple se dressent séparés,
Et le chêne ne s’élève point dans l’ombre du cyprès.
Extrait du roman "Le Prophète" de Khalil Gibran Khalil.
Et ensemble vous resterez, lorsque les ailes blanches de la mort sèmeront vos jours à la volée.
Et toujours ensemble vous demeurerez, même dans la mémoire silencieuse de Dieu.
Mais sur votre chemin commun, créez des espaces et laissez-y danser les vents du firmament.
Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une alliance qui vous enchaîne l’un à l’autre.
Que l’amour soit plutôt une mer qui se laisse bercer entre vos âmes, de rivages en rivages.
Emplissez chacun la coupe de l’autre, mais ne buvez pas à une seule et même coupe.
Partagez votre pain, mais du même morceau ne mangez point.
Dans la joie chantez dansez ensemble, mais que chacun de vous soit seul,
Comme chacune des cordes du luth est seule alors qu’elles frémissent toutes sur la même mélodie.
Offrez l’un à l’autre cotre cœur, mais sans devenir le possesseur.
Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.
Et dressez-vous côte à côte mais pas trop près.
Car les piliers qui soutiennent le temple se dressent séparés,
Et le chêne ne s’élève point dans l’ombre du cyprès.
Extrait du roman "Le Prophète" de Khalil Gibran Khalil.
Re: Des textes d'amour
Du très connu mais les classiques c'est indémodable !
Extraits.
Edmond Rostand.
Plus tu me prends de cœur, plus j'en ai !
Pour souffrir, puisqu'il m'en faut un autre,
Si vous gardez mon cœur, envoyez-moi le vôtre !
Croyez que devers vous mon cœur ne fait qu'un cri,
Et que si les baisers s'envoyaient par écrit,
Madame, vous liriez ma lettre avec les lèvres !
ROXANE
Quels mots me direz-vous ?
CYRANO
Tous ceux, tous ceux, tous ceux
Qui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe,
Sans les mettre en bouquet : je vous aime, j'étouffe,
Je t'aime, je suis fou, je n'en peux plus c'est trop ;
Ton nom est dans mon cœur comme dans un grelot,
Et comme tout le temps, Roxane, je frisonne,
Tout le temps le grelot s'agite, et le nom sonne !
De toi, je me souviens de tout, j'ai tout aimé.
Je sais que l'an dernier, un jour, le douze mai,
Pour sortir le matin tu changeas de coiffure !
J'ai tellement pris pour clarté ta chevelure
Que, comme lorsqu'on a trop fixé le soleil,
On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil,
Sur tout, quand j'ai quitté les feux dont tu m'inondes,
Mon regard ébloui pose des taches blondes !
ROXANE, d'une voix troublée.
Oui, c'est bien de l'amour...
CYRANO
Certes, ce sentiment
Qui m'envahit, terrible et jaloux, c'est vraiment
De l'amour, il en a toute la fureur triste !
De l'amour, et pourtant il n'est pas égoïste !
Ah ! que pour ton bonheur je donnerais le mien,
Quand même tu devrais n'en savoir jamais rien,
S'il se pouvait, parfois, que de loin, j'entendisse
Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice !
Chaque regard de toi suscite une vertu
Nouvelle, une vaillance en moi ! Commences-tu
A comprendre à présent ? Voyons, te rends-tu compte ?
Sens-tu mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ?
Oh ! mais vraiment, ce soir, c'est trop beau, c'est trop doux !
Je vous dis tout cela, vous m'écoutez, moi, vous !
C'est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste,
Je n'ai jamais espéré tant ! Il ne me reste
Qu'à mourir maintenant ! C'est à cause des mots
Que je dis, qu'elle tremble entre les bleus rameaux !
Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles !
Car tu trembles ! car j'ai senti, que tu le veuilles
Ou non, le tremblement adoré de ta main
Descendre tout le long des branches du jasmin
ROXANE
Oui, je tremble, et je pleure, et je t'aime, et suis tienne !
Et tu m'as enivrée !
Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Un façon d'un peu se respirer le cœur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme...
Extraits.
Edmond Rostand.
Plus tu me prends de cœur, plus j'en ai !
Pour souffrir, puisqu'il m'en faut un autre,
Si vous gardez mon cœur, envoyez-moi le vôtre !
Croyez que devers vous mon cœur ne fait qu'un cri,
Et que si les baisers s'envoyaient par écrit,
Madame, vous liriez ma lettre avec les lèvres !
ROXANE
Quels mots me direz-vous ?
CYRANO
Tous ceux, tous ceux, tous ceux
Qui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe,
Sans les mettre en bouquet : je vous aime, j'étouffe,
Je t'aime, je suis fou, je n'en peux plus c'est trop ;
Ton nom est dans mon cœur comme dans un grelot,
Et comme tout le temps, Roxane, je frisonne,
Tout le temps le grelot s'agite, et le nom sonne !
De toi, je me souviens de tout, j'ai tout aimé.
Je sais que l'an dernier, un jour, le douze mai,
Pour sortir le matin tu changeas de coiffure !
J'ai tellement pris pour clarté ta chevelure
Que, comme lorsqu'on a trop fixé le soleil,
On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil,
Sur tout, quand j'ai quitté les feux dont tu m'inondes,
Mon regard ébloui pose des taches blondes !
ROXANE, d'une voix troublée.
Oui, c'est bien de l'amour...
CYRANO
Certes, ce sentiment
Qui m'envahit, terrible et jaloux, c'est vraiment
De l'amour, il en a toute la fureur triste !
De l'amour, et pourtant il n'est pas égoïste !
Ah ! que pour ton bonheur je donnerais le mien,
Quand même tu devrais n'en savoir jamais rien,
S'il se pouvait, parfois, que de loin, j'entendisse
Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice !
Chaque regard de toi suscite une vertu
Nouvelle, une vaillance en moi ! Commences-tu
A comprendre à présent ? Voyons, te rends-tu compte ?
Sens-tu mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ?
Oh ! mais vraiment, ce soir, c'est trop beau, c'est trop doux !
Je vous dis tout cela, vous m'écoutez, moi, vous !
C'est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste,
Je n'ai jamais espéré tant ! Il ne me reste
Qu'à mourir maintenant ! C'est à cause des mots
Que je dis, qu'elle tremble entre les bleus rameaux !
Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles !
Car tu trembles ! car j'ai senti, que tu le veuilles
Ou non, le tremblement adoré de ta main
Descendre tout le long des branches du jasmin
ROXANE
Oui, je tremble, et je pleure, et je t'aime, et suis tienne !
Et tu m'as enivrée !
Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Un façon d'un peu se respirer le cœur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme...
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Des textes d'amour
Les séparés (Marceline Desbordes-Valmore,1786-1859).
N'écris pas - Je suis triste, et je voudrais m'éteindre
Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau
N'écris pas !
N'écris pas - N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes
Ne demande qu'à Dieu ... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais
N'écris pas !
N'écris pas - Je te crains; j'ai peur de ma mémoire;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire
Une chère écriture est un portrait vivant
N'écris pas !
N'écris pas ces mots doux que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur;
Et que je les voix brûler à travers ton sourire;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur
N'écris pas !
N'écris pas - Je suis triste, et je voudrais m'éteindre
Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau
N'écris pas !
N'écris pas - N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes
Ne demande qu'à Dieu ... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais
N'écris pas !
N'écris pas - Je te crains; j'ai peur de ma mémoire;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire
Une chère écriture est un portrait vivant
N'écris pas !
N'écris pas ces mots doux que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur;
Et que je les voix brûler à travers ton sourire;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur
N'écris pas !
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
Kilis a écrit:Pour moi, le plus beau texte d'amour écrit par une femme:
« Une nuit, au cours de la traversée de l’océan indien, il s’était produit dans le grand salon du pont principal l’éclatement d’une valse de Chopin. Il n’y avait pas un souffle de vent et cette nuit-là, la musique s’était répandue partout dans le paquebot noir comme une injonction du ciel, comme un ordre de Dieu dont on ignorait la teneur. Elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cet homme de Cholon, son amant. Et elle n’avait pas été sûre tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu dans l’Histoire comme l’eau dans le sable et qu’elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer. »
Marguerite Duras, L’amant
merci killis, je suis d'accord, nous avons des amours communes !
je cherche des trucs d'amour pour toi (toi rêvelin)
mais pas facile
si, le mot que ma grand-mère a écrit quand son jeune époux est mort ?
Janis- Nombre de messages : 13490
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Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
Ce n'est pas d'un grand auteur, bien sûr, mais si ta recherche a des critères larges...
Une sorte d'église - (Pierre-Yves Lebert, 2003)
Je voulais pour nous deux bien mieux qu'une croyance
Alors je t'ai trouvé une sorte d'église
Dont les murs ne sont pas couverts de faïence, ni de marbre
Les vitraux je les brise, les piliers sont des arbres
L'autel est un rocher tapissé de lichen
On y parle, ni pardon, ni péché
On n'y fait pas commerce de douleurs et de peines
On n'y adore ni Dieu ni Diable
Mais la beauté des corps et le sort qui a mis ton amour dans mes veines
[Refrain] :
Je nous veux sans frontières, sans limites et sans lois
Je veux te respirer, te vivre, et vivre en toi
Et croire qu'avant nous, tout ça n'existait pas
Nous deux, nous méritons bien plus haut qu'une voûte
Alors je t'ai trouvé une plaine sans routes
Et sans autre limite que les points cardinaux
Et sans traces que celles de nos chevaux qui absorbent l'espace
Au sommet d'une colline j'allume une flamme
Pour qu'on sache qu'un homme et une femme
Fêteront sous la Lune la nuit de l'origine
Sacrifice au bonheur de leurs âmes, au futur de leurs fils
Ici les Dieux s'adorent sans aucun artifice
[Refrain]
Et croire qu'avant nous tout ça n'existait pas
Une sorte d'église - (Pierre-Yves Lebert, 2003)
Je voulais pour nous deux bien mieux qu'une croyance
Alors je t'ai trouvé une sorte d'église
Dont les murs ne sont pas couverts de faïence, ni de marbre
Les vitraux je les brise, les piliers sont des arbres
L'autel est un rocher tapissé de lichen
On y parle, ni pardon, ni péché
On n'y fait pas commerce de douleurs et de peines
On n'y adore ni Dieu ni Diable
Mais la beauté des corps et le sort qui a mis ton amour dans mes veines
[Refrain] :
Je nous veux sans frontières, sans limites et sans lois
Je veux te respirer, te vivre, et vivre en toi
Et croire qu'avant nous, tout ça n'existait pas
Nous deux, nous méritons bien plus haut qu'une voûte
Alors je t'ai trouvé une plaine sans routes
Et sans autre limite que les points cardinaux
Et sans traces que celles de nos chevaux qui absorbent l'espace
Au sommet d'une colline j'allume une flamme
Pour qu'on sache qu'un homme et une femme
Fêteront sous la Lune la nuit de l'origine
Sacrifice au bonheur de leurs âmes, au futur de leurs fils
Ici les Dieux s'adorent sans aucun artifice
[Refrain]
Et croire qu'avant nous tout ça n'existait pas
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Des textes d'amour
Nous deux (Jean-Roger Caussimon).
Ils sont partis sans crier gare
Avec leurs mômes et leurs guitares
Nos frères gitans de Saint-Ouen.
Elles sont parties, à tire-d'aile
Et sans retour, les hirondelles
Paris n'en avait plus besoin.
Flots de béton et de bêtise
Faut des drugstores et du strip-tease
Des buildings et des souterrains
Et de Boulogne et de Vincennes
Et des quais fleuris de la Seine
Bientôt, il ne restera rien.
Mais ce jour-là, ma tourterelle,
Ma fille à moi, ma toute belle
Ma frangine d'amour, ma maman,
Malgré les planches et puis la terre
On s'blottira comme on sait l'faire
Nous deux !
Malgré la terre et puis les planches
On s'câlinera, comme le dimanche
Quand on va pas au cinéma
Nous deux !
Et qu'après, on s'retrouve en rêve
Fascinés comme Adam et Eve
Et tout fiers d'avoir trouvé ça,
Nous deux !
Tu vois, c'est écrit à la une
On se dispute déjà la Lune.
Enfants de demain, innocents !
Un général sur les planètes
Vous suivra d'loin, à la lunette
Et dira : C'est rouge de sang !
À tant jongler avec la bombe
Un jour, faudra bien qu'elle tombe
C'est son but et c'est notre lot
Il faudra bien que ce jour vienne
Adieu Paris et adieu Vienne
Adieu Rome et Monte-Carlo !
Mais ce jour-là, ma tourterelle,
Ma fille à moi, ma toute belle
Ma frangine d'amour, ma maman,
Que tout se glace ou que tout flambe
Ça fait rien, si l'on est ensemble
Nous deux !
Que tout flambe ou que tout se glace
Nous aurons déjà notre place
Dans la légende des amants
Nous deux !
Alors, quand sautera la planète
Si jamais sonnent les trompettes
On s'en foutra divinement
Nous deux !
Les gens vont me traiter d'artiste,
De sans-cœur, et si j'en suis triste
Je n'en serai pas étonné
Car ce cœur pitoyable et tendre
À toi seule, qui sus le prendre,
Depuis longtemps je l'ai donné.
Tout comme aujourd'hui, je te donne
Cette chanson de fin d'automne
Qui se voulait chanson d'amour.
Je ne suis ni saint, ni apôtre
Et pour penser encore aux autres
Il me reste trop peu de jours.
En attendant, ma tourterelle,
Ma fille à moi, ma toute belle
Ma frangine d'amour, ma maman,
Puisque nos âmes vagabondent
Allons faire le tour du monde
Nous deux !
Puisque vagabondent nos âmes
Embrassons-nous tout près des lames
De l'océan des mauvais jours
Nous deux !
Et puis, à nos amours fidèles
Au cœur des neiges éternelles
Allons nous perdre pour toujours
Nous deux !
Ils sont partis sans crier gare
Avec leurs mômes et leurs guitares
Nos frères gitans de Saint-Ouen.
Elles sont parties, à tire-d'aile
Et sans retour, les hirondelles
Paris n'en avait plus besoin.
Flots de béton et de bêtise
Faut des drugstores et du strip-tease
Des buildings et des souterrains
Et de Boulogne et de Vincennes
Et des quais fleuris de la Seine
Bientôt, il ne restera rien.
Mais ce jour-là, ma tourterelle,
Ma fille à moi, ma toute belle
Ma frangine d'amour, ma maman,
Malgré les planches et puis la terre
On s'blottira comme on sait l'faire
Nous deux !
Malgré la terre et puis les planches
On s'câlinera, comme le dimanche
Quand on va pas au cinéma
Nous deux !
Et qu'après, on s'retrouve en rêve
Fascinés comme Adam et Eve
Et tout fiers d'avoir trouvé ça,
Nous deux !
Tu vois, c'est écrit à la une
On se dispute déjà la Lune.
Enfants de demain, innocents !
Un général sur les planètes
Vous suivra d'loin, à la lunette
Et dira : C'est rouge de sang !
À tant jongler avec la bombe
Un jour, faudra bien qu'elle tombe
C'est son but et c'est notre lot
Il faudra bien que ce jour vienne
Adieu Paris et adieu Vienne
Adieu Rome et Monte-Carlo !
Mais ce jour-là, ma tourterelle,
Ma fille à moi, ma toute belle
Ma frangine d'amour, ma maman,
Que tout se glace ou que tout flambe
Ça fait rien, si l'on est ensemble
Nous deux !
Que tout flambe ou que tout se glace
Nous aurons déjà notre place
Dans la légende des amants
Nous deux !
Alors, quand sautera la planète
Si jamais sonnent les trompettes
On s'en foutra divinement
Nous deux !
Les gens vont me traiter d'artiste,
De sans-cœur, et si j'en suis triste
Je n'en serai pas étonné
Car ce cœur pitoyable et tendre
À toi seule, qui sus le prendre,
Depuis longtemps je l'ai donné.
Tout comme aujourd'hui, je te donne
Cette chanson de fin d'automne
Qui se voulait chanson d'amour.
Je ne suis ni saint, ni apôtre
Et pour penser encore aux autres
Il me reste trop peu de jours.
En attendant, ma tourterelle,
Ma fille à moi, ma toute belle
Ma frangine d'amour, ma maman,
Puisque nos âmes vagabondent
Allons faire le tour du monde
Nous deux !
Puisque vagabondent nos âmes
Embrassons-nous tout près des lames
De l'océan des mauvais jours
Nous deux !
Et puis, à nos amours fidèles
Au cœur des neiges éternelles
Allons nous perdre pour toujours
Nous deux !
Invité- Invité
nous deux encore
http://schabrieres.wordpress.com/2010/09/22/henri-michaux-nous-deux-encore-1948/
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
et ça, tu connais ? les lettres codées entre G. Sand et Alfred de Musset ?
À toi de trouver le décodage !
Georges à Alfred
Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot la meilleure preuve
dont vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourrez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre.
Alfred à Georges
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un cœur
Que pour vous adorer forma le Créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes vers lisez les premiers mots
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
À toi de trouver le décodage !
Georges à Alfred
Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot la meilleure preuve
dont vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourrez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre.
Alfred à Georges
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un cœur
Que pour vous adorer forma le Créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes vers lisez les premiers mots
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
ça, aussi, que j'adore
Le Condamné à mort, Jean Genet
(extraits)
*
[Amour]
(...)
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes.
(...)
Ce n'est pas ce matin que l'on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l'étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S'éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu.
(...)
*
[Le phallus triomphant]
Enfant d'honneur si beau couronné de lilas
Penche-toi sur mon lit, laisse ma queue qui monte.
(...)
Il bondit sur tes yeux; il enfile ton âme
Penche un peu la tête et le vois se dresser.
L'apercevant si noble et si propre au baiser
Tu t'inclines très bas en lui disant : " Madame! "
(...)
Mordille tendrement le paf qui bat ta joue,
Baise ma queue enflée, enfonce dans ton cou
Le paquet de ma bite avalé d'un seul coup.
Étrangle-toi d'amour, dégorge, et fais ta moue!
*
[ Rituel érotique ]
(...)
Un clop mouillé suffit à nous désoler tous.
Dressé seul au milieu des rigides fougères
Le plus jeune est posé sur ses hanches légères
Immobile, attendant d'être sacré l'époux.
Graves, silencieux, à tour de rôle enfant,
Vont prendre sur ta bouche une goutte embaumée,
Une goutte, pas deux, de la ronde fumée
Que leur coule ta langue. O frangin triomphant.
Élève-toi dans l'air de la lune, ô ma gosse.
Viens couler dans ma bouche un peu de sperme lourd
Qui roule de ta gorge à mes dents, mon Amour,
Pour féconder enfin nos adorables noces.
(...)
(Ed. Gallimard, 1999 - p.16 à 20)in Le Condamné à mort et autres poèmes
Le Condamné à mort, Jean Genet
(extraits)
*
[Amour]
(...)
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes.
(...)
Ce n'est pas ce matin que l'on me guillotine.
Je peux dormir tranquille. À l'étage au-dessus
Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus
S'éveille. Il va cogner de sa dure bottine
À mon crâne tondu.
(...)
*
[Le phallus triomphant]
Enfant d'honneur si beau couronné de lilas
Penche-toi sur mon lit, laisse ma queue qui monte.
(...)
Il bondit sur tes yeux; il enfile ton âme
Penche un peu la tête et le vois se dresser.
L'apercevant si noble et si propre au baiser
Tu t'inclines très bas en lui disant : " Madame! "
(...)
Mordille tendrement le paf qui bat ta joue,
Baise ma queue enflée, enfonce dans ton cou
Le paquet de ma bite avalé d'un seul coup.
Étrangle-toi d'amour, dégorge, et fais ta moue!
*
[ Rituel érotique ]
(...)
Un clop mouillé suffit à nous désoler tous.
Dressé seul au milieu des rigides fougères
Le plus jeune est posé sur ses hanches légères
Immobile, attendant d'être sacré l'époux.
Graves, silencieux, à tour de rôle enfant,
Vont prendre sur ta bouche une goutte embaumée,
Une goutte, pas deux, de la ronde fumée
Que leur coule ta langue. O frangin triomphant.
Élève-toi dans l'air de la lune, ô ma gosse.
Viens couler dans ma bouche un peu de sperme lourd
Qui roule de ta gorge à mes dents, mon Amour,
Pour féconder enfin nos adorables noces.
(...)
(Ed. Gallimard, 1999 - p.16 à 20)in Le Condamné à mort et autres poèmes
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
Je connais le décodage pour Georges et Alfred mais je ne dirai rien
juste que ces deux là devaient bien s'amuser ensemble et pas qu'une plume à la main...
juste que ces deux là devaient bien s'amuser ensemble et pas qu'une plume à la main...
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Des textes d'amour
hi hi !
ça, aussi, Rien de Higelin
https://www.dailymotion.com/video/xi5lw9_jacques-higelin-rien_music
ça, aussi, Rien de Higelin
https://www.dailymotion.com/video/xi5lw9_jacques-higelin-rien_music
Janis- Nombre de messages : 13490
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Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
"Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul Lo-lee-ta : the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Lo. Lee. Ta.
She was Lo, plain Lo, in the morning, standing four feet ten in one sock. She was Lola in slacks. She was Dolly at school. She was Dolores on the dotted line. But in my arm she was always Lolita."
Nabokov
She was Lo, plain Lo, in the morning, standing four feet ten in one sock. She was Lola in slacks. She was Dolly at school. She was Dolores on the dotted line. But in my arm she was always Lolita."
Nabokov
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Des textes d'amour
Rêvelin a écrit:TOUT : )
Pour pas mal de raisons.
Mais notamment pour écrire un monologue d'une femme amoureuse.
les femmes amoureuses aiment les mots écrits par des hommes amoureux
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
évidemment si on remplace Lolita par Patriiiiiiiiiiiick
ou Bernard
ou Robert
ça le fait moins :-)))
ou Bernard
ou Robert
ça le fait moins :-)))
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Des textes d'amour
ou nicolas ?
françois ?
françois ?
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
Bob
Rob
Robbie
Robert
Bebert
Bertie
Bibi
Ro.Ber.To
toto
Ro.Bi.To
Roberto, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul Ro-bee-to : the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Ro. Bee. To.
He was Ro, plain Ro, in the morning, standing four feet ten in one sock. He was Robert in slacks. He was Bebert at school. He was Robbie on the dotted line.
But in my arm he was always Robito
Rob
Robbie
Robert
Bebert
Bertie
Bibi
Ro.Ber.To
toto
Ro.Bi.To
Roberto, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul Ro-bee-to : the tip of the tongue taking a trip of three steps down the palate to tap, at three, on the teeth. Ro. Bee. To.
He was Ro, plain Ro, in the morning, standing four feet ten in one sock. He was Robert in slacks. He was Bebert at school. He was Robbie on the dotted line.
But in my arm he was always Robito
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Des textes d'amour
(je me marre grave)
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Des textes d'amour
Lol (ita)
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Des textes d'amour
:-) pour G. et A. un sur deux.
Ton style (Léo Ferré).
Tous ces cris de la rue ces mecs ces magasins
Où je te vois dans les rayons comme une offense
Aux bijoux de trois sous aux lingeries de rien
Ces ombres dans les yeux des femmes quand tu passes
Tous ces bruits tous ces chants et ces parfums passants
Quand tu t’y mets dedans ou quand je t’y exile
Pour t’aimer de plus loin comme ça en passant
Tous ces trucs un peu dingues tout cela c’est ton style
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Ton style c’est ma loi quand tu t’y plies salope!
C’est mon sang à ta plaie c’est ton feu à mes clopes
C’est l’amour à genoux et qui n’en finit plus
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Tous ces ports de la nuit ce môme qu’on voudrait bien
Et puis qu’on ne veut plus dès que tu me fais signe
Au coin d’une réplique enfoncée dans ton bien
Par le sang de ma grappe et le vin de ta vigne
Tout cela se mêlant en mémoire de nous
Dans ces mondes perdus de l’an quatre-vingt mille
Quand nous n’y serons plus et quand nous renaîtrons
Tous ces trucs un peu fous tout cela c’est ton style
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Ton style c’est ton droit quand j’ai droit à ton style
C’est ce jeu de l’enfer de face et puis de pile
C’est l’amour qui se tait quand tu ne chantes plus
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
A tant vouloir connaître on ne connaît plus rien
Ce qui me plaît chez toi c’est ce que j’imagine
A la pointe d’un geste au secours de ma main
A ta bouche inventée au-delà de l’indigne
Dans ces rues de la nuit avec mes yeux masqués
Quand tu ne reconnais de moi qu’un certain style
Quand je fais de moi-même un autre imaginé
Tous ces trucs imprudents tout cela c’est ton style
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Ton style c’est ta loi quand je m’y plie salope!
C’est ta plaie c’est mon sang c’est ma cendre à tes clopes
Quand la nuit a jeté ses feux et qu’elle meurt
Ton style c’est ton cœur c’est ton cœur c’est ton cœur.
Ton style (Léo Ferré).
Tous ces cris de la rue ces mecs ces magasins
Où je te vois dans les rayons comme une offense
Aux bijoux de trois sous aux lingeries de rien
Ces ombres dans les yeux des femmes quand tu passes
Tous ces bruits tous ces chants et ces parfums passants
Quand tu t’y mets dedans ou quand je t’y exile
Pour t’aimer de plus loin comme ça en passant
Tous ces trucs un peu dingues tout cela c’est ton style
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Ton style c’est ma loi quand tu t’y plies salope!
C’est mon sang à ta plaie c’est ton feu à mes clopes
C’est l’amour à genoux et qui n’en finit plus
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Tous ces ports de la nuit ce môme qu’on voudrait bien
Et puis qu’on ne veut plus dès que tu me fais signe
Au coin d’une réplique enfoncée dans ton bien
Par le sang de ma grappe et le vin de ta vigne
Tout cela se mêlant en mémoire de nous
Dans ces mondes perdus de l’an quatre-vingt mille
Quand nous n’y serons plus et quand nous renaîtrons
Tous ces trucs un peu fous tout cela c’est ton style
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Ton style c’est ton droit quand j’ai droit à ton style
C’est ce jeu de l’enfer de face et puis de pile
C’est l’amour qui se tait quand tu ne chantes plus
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
A tant vouloir connaître on ne connaît plus rien
Ce qui me plaît chez toi c’est ce que j’imagine
A la pointe d’un geste au secours de ma main
A ta bouche inventée au-delà de l’indigne
Dans ces rues de la nuit avec mes yeux masqués
Quand tu ne reconnais de moi qu’un certain style
Quand je fais de moi-même un autre imaginé
Tous ces trucs imprudents tout cela c’est ton style
Ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
Ton style c’est ta loi quand je m’y plie salope!
C’est ta plaie c’est mon sang c’est ma cendre à tes clopes
Quand la nuit a jeté ses feux et qu’elle meurt
Ton style c’est ton cœur c’est ton cœur c’est ton cœur.
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
A poor young shepherd (Paul Verlaine).
J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J'ai peur d'un baiser!
Pourtant j'aime Kate
Et ses yeux jolis.
Elle est délicate
Aux longs traits pâlis.
Oh! que j'aime Kate!
C'est Saint-Valentin!
Je dois et je n'ose
Lui dire au matin...
La terrible chose
Que Saint-Valentin!
Elle m'est promise,
Fort heureusement !
Mais quelle entreprise
Que d'être un amant
Près d'une promise!
J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer:
J'ai peur d'un baiser !
J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J'ai peur d'un baiser!
Pourtant j'aime Kate
Et ses yeux jolis.
Elle est délicate
Aux longs traits pâlis.
Oh! que j'aime Kate!
C'est Saint-Valentin!
Je dois et je n'ose
Lui dire au matin...
La terrible chose
Que Saint-Valentin!
Elle m'est promise,
Fort heureusement !
Mais quelle entreprise
Que d'être un amant
Près d'une promise!
J'ai peur d'un baiser
Comme d'une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer:
J'ai peur d'un baiser !
Invité- Invité
Des textes d'amour
Le nombre de textes est-il limité ? En voici un, écrit pour un homme, mais que je peux produire en version féminine :
LA CHATTE SUR LE CANAPE
Quand tu t’étends, après souper,
Sur le velours du canapé,
Les yeux mi-clos, comme endormie,
Je ne peux m’empêcher, ma mie,
De penser que dans ces pénates,
Tu fus autrefois une chatte
Tu en as l’abandon factice
Et tu guettes l’instant propice
Pour m’attirer dans tes filets,
Tel un imprudent oiselet,
Que tu maintiens entre tes pattes,
Comme le ferait une chatte
Et je me sais vaincu d’avance
Lorsque près de toi je m’avance.
Je sais très bien que je ne peux
Que me laisser prendre à ton jeu,
Et aux avances délicates
Qui sont le propre d’une chatte
Je caresse ta chevelure
Comme on caresse une fourrure,
Je perçois un frémissement
Exprimant ton assentiment,
Comme quand de la main l’on flatte
L’échine douce d’une chatte
Je te tiens dans mes bras captive,
Et bien qu’encore un peu rétive,
Mais prête déjà pour l’amour,
Ta langue lèche le pourtour
De ta bouche ouverte, écarlate,
Avec les gestes d’une chatte
Ma caresse se fait précise,
Et loin de te montrer soumise,
Tu t’offres impudiquement,
M’attires vers toi violemment,
Jusqu’à ce que mon corps s’abatte
Sur toi qui geins comme une chatte
Maintenant tu cambres les reins
Et tu me guides de la main,
Autoritaire et suppliante,
Vers ta source humide et brûlante,
Et lorsqu’en toi soudain j’éclate,
Ton cri d’amour est d’une chatte.
Albert-Robert
LA CHATTE SUR LE CANAPE
Quand tu t’étends, après souper,
Sur le velours du canapé,
Les yeux mi-clos, comme endormie,
Je ne peux m’empêcher, ma mie,
De penser que dans ces pénates,
Tu fus autrefois une chatte
Tu en as l’abandon factice
Et tu guettes l’instant propice
Pour m’attirer dans tes filets,
Tel un imprudent oiselet,
Que tu maintiens entre tes pattes,
Comme le ferait une chatte
Et je me sais vaincu d’avance
Lorsque près de toi je m’avance.
Je sais très bien que je ne peux
Que me laisser prendre à ton jeu,
Et aux avances délicates
Qui sont le propre d’une chatte
Je caresse ta chevelure
Comme on caresse une fourrure,
Je perçois un frémissement
Exprimant ton assentiment,
Comme quand de la main l’on flatte
L’échine douce d’une chatte
Je te tiens dans mes bras captive,
Et bien qu’encore un peu rétive,
Mais prête déjà pour l’amour,
Ta langue lèche le pourtour
De ta bouche ouverte, écarlate,
Avec les gestes d’une chatte
Ma caresse se fait précise,
Et loin de te montrer soumise,
Tu t’offres impudiquement,
M’attires vers toi violemment,
Jusqu’à ce que mon corps s’abatte
Sur toi qui geins comme une chatte
Maintenant tu cambres les reins
Et tu me guides de la main,
Autoritaire et suppliante,
Vers ta source humide et brûlante,
Et lorsqu’en toi soudain j’éclate,
Ton cri d’amour est d’une chatte.
Albert-Robert
Albert-Robert- Nombre de messages : 492
Age : 82
Localisation : Drôme
Date d'inscription : 21/04/2012
Re: Des textes d'amour
C'est pas limité Albert-Robert, mais je pense qu'il s'agit de textes d'auteurs reconnus (bien que personnellement je vous reconnaisse bien là).
Du genre :
Sonnet (Louise Labé 1524-1566)
Baise m'encor, rebaise-moi et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las, te plains-tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereux.
Ainsi mêlant nos baisers tant heureux
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
Du genre :
Sonnet (Louise Labé 1524-1566)
Baise m'encor, rebaise-moi et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las, te plains-tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereux.
Ainsi mêlant nos baisers tant heureux
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
Invité- Invité
Re: Des textes d'amour
La bouche (Marie Nizet, 1859-1922).
Ni sa pensée, en vol vers moi par tant de lieues,
Ni le rayon qui court sur son front de lumière,
Ni sa beauté de jeune dieu qui la première
Me tenta, ni ses yeux - ces deux caresses bleues ;
Ni son cou ni ses bras, ni rien de ce qu'on touche,
Ni rien de ce qu'on voit de lui ne vaut sa bouche
Où l'on meurt de plaisir et qui s'acharne à mordre,
Sa bouche de fraîcheur, de délices, de flamme,
Fleur de volupté, de luxure et de désordre,
Qui vous vide le cœur et vous boit jusqu'à l'âme...
Ni sa pensée, en vol vers moi par tant de lieues,
Ni le rayon qui court sur son front de lumière,
Ni sa beauté de jeune dieu qui la première
Me tenta, ni ses yeux - ces deux caresses bleues ;
Ni son cou ni ses bras, ni rien de ce qu'on touche,
Ni rien de ce qu'on voit de lui ne vaut sa bouche
Où l'on meurt de plaisir et qui s'acharne à mordre,
Sa bouche de fraîcheur, de délices, de flamme,
Fleur de volupté, de luxure et de désordre,
Qui vous vide le cœur et vous boit jusqu'à l'âme...
Invité- Invité
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