Le fils prodigue
5 participants
Page 1 sur 1
Le fils prodigue
Qu'as-tu fait, ô toi que voilà.
Pleurant sans cesse.
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul Verlaine
C'est la fleur au fusil, comme on part à la guerre,
Que, jeune et révolté je m'en allais jadis
Délaissant ma maison avec l'argent du Père
Pour un Paradis vert où rien ne s'affadit.
J'avais voulu l'exil idéal et brutal,
Courir vers quelque ville en aurore et beauté !
Je connaissais des lieux où vivre est moins banal
Qu'un lever au matin, et qu'au soir un coucher.
J'ai injurié le miel au doux parfum de fleur,
Accoudé au comptoir, vidant pinthe après pinthe,
Sans un sou, plein de poux, à ma grande douleur,
Ivre jusqu'au dégoût de la trop verte absinthe.
Adieu moulin à vent, jeunesse, ô rû qui bruit,
Adieu vert olivier au milieu des champs blonds,
Adieu vergers garants du vif grenat des fruits,
Je m'en vais tristement auprès de mes cochons.
Le 30 Mai 2012
Pleurant sans cesse.
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul Verlaine
C'est la fleur au fusil, comme on part à la guerre,
Que, jeune et révolté je m'en allais jadis
Délaissant ma maison avec l'argent du Père
Pour un Paradis vert où rien ne s'affadit.
J'avais voulu l'exil idéal et brutal,
Courir vers quelque ville en aurore et beauté !
Je connaissais des lieux où vivre est moins banal
Qu'un lever au matin, et qu'au soir un coucher.
J'ai injurié le miel au doux parfum de fleur,
Accoudé au comptoir, vidant pinthe après pinthe,
Sans un sou, plein de poux, à ma grande douleur,
Ivre jusqu'au dégoût de la trop verte absinthe.
Adieu moulin à vent, jeunesse, ô rû qui bruit,
Adieu vert olivier au milieu des champs blonds,
Adieu vergers garants du vif grenat des fruits,
Je m'en vais tristement auprès de mes cochons.
Le 30 Mai 2012
Nathanaël Zenou- Nombre de messages : 206
Age : 44
Date d'inscription : 02/05/2010
Re: Le fils prodigue
L'effort est louable, mais je n’accroche pas tel l’œuf au plat sur la poêle Tefal :
Je pense trop à Lamartine, plus qu'à Verlaine (et aussi à La Martine mais pour d'autres raisons) qui a fait mieux dans le genre.
Et à la fin de l'automne il picolait aussi :
"Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?"
Je n'ai pas trouvé le miel dans la pinte.
Je pense trop à Lamartine, plus qu'à Verlaine (et aussi à La Martine mais pour d'autres raisons) qui a fait mieux dans le genre.
Et à la fin de l'automne il picolait aussi :
"Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?"
Je n'ai pas trouvé le miel dans la pinte.
Invité- Invité
Constat ?
Quand on lit de la poésie, on ne sait pas vraiment (et c'est bien ainsi) si c'est autobiographique, ou le fruit d'idées qui de toutes façons nous habitent un peu.
Si vous parlez de vous, voilà un constat lucide, mais que je trouve un peu dur à un âge, où tout encore peut-être rêvé, et tenté d'être réalisé.
Toujours est-il que de le poser ainsi en poème, est un thème qui porte à la réflexion.
Quand à la forme, je la trouve belle - mais je ne saurais donner des jugements aussi précis que quelques uns que j'ai lus ici - Je me sais néophyte, et j'ai compris qu'ici, il y a quelques pointures.
Donc c'est mon ressenti : la lecture m'en a été agréable.
Si vous parlez de vous, voilà un constat lucide, mais que je trouve un peu dur à un âge, où tout encore peut-être rêvé, et tenté d'être réalisé.
Toujours est-il que de le poser ainsi en poème, est un thème qui porte à la réflexion.
Quand à la forme, je la trouve belle - mais je ne saurais donner des jugements aussi précis que quelques uns que j'ai lus ici - Je me sais néophyte, et j'ai compris qu'ici, il y a quelques pointures.
Donc c'est mon ressenti : la lecture m'en a été agréable.
Evelyne1- Nombre de messages : 57
Age : 64
Date d'inscription : 30/05/2012
Re: Le fils prodigue
+1 avec Evelyne 1
< Prière d'éviter ce genre d'appréciation sur notre site.
Relisez svp le texte de notre page d'accueil : "commenter les autres textes et [...] le faire de manière constructive et pertinente, parce que lorsque la critique est argumentée et n’est ni lapidaire, ni expéditive... etc..."
Merci.
La Modération >
< Prière d'éviter ce genre d'appréciation sur notre site.
Relisez svp le texte de notre page d'accueil : "commenter les autres textes et [...] le faire de manière constructive et pertinente, parce que lorsque la critique est argumentée et n’est ni lapidaire, ni expéditive... etc..."
Merci.
La Modération >
nouga- Nombre de messages : 329
Age : 72
Localisation : ou l'iode enivre
Date d'inscription : 30/05/2012
Le fils prodigue
J'apprécie l'effort de forme, des alexandrins bien tournés, quel soulagement ! (Dans le registre orthographe, revoir pinte et ru.)
Les renvois aux poètes du passé sont multiples : Baudelaire (le vert paradis), Rimbaud (Ma Bohème), Verlaine (l'absinthe), Lamartine peut être, mais j'avoue ne pas l'avoir assez fréquenté pour entendre l'écho. On a toujours raison de se tourner vers les maîtres.
Le vers
"J'avais voulu l'exil idéal et brutal,"
me semble beau, encore que je l'aurais aimé plus vif :
J'ai désiré l'exil idéal et brutal,
Mais finalement l'ensemble laisse un sentiment de lassitude puisque les thèmes et les images ne sont pas renouvelés par un ton personnel, ça s'aggrave à la fin avec la dernière strophe qui fait vraiment chromo à l'usage des chaumières.
Les renvois aux poètes du passé sont multiples : Baudelaire (le vert paradis), Rimbaud (Ma Bohème), Verlaine (l'absinthe), Lamartine peut être, mais j'avoue ne pas l'avoir assez fréquenté pour entendre l'écho. On a toujours raison de se tourner vers les maîtres.
Le vers
"J'avais voulu l'exil idéal et brutal,"
me semble beau, encore que je l'aurais aimé plus vif :
J'ai désiré l'exil idéal et brutal,
Mais finalement l'ensemble laisse un sentiment de lassitude puisque les thèmes et les images ne sont pas renouvelés par un ton personnel, ça s'aggrave à la fin avec la dernière strophe qui fait vraiment chromo à l'usage des chaumières.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Le fils prodigue
j'avais zappé ce texte, puisant l'inspiration d'une phrase de Verlaine,
je suis fervent de ces textes de suiveurs de vers, ils nous servent de tremplin et de travail, et c'est tant mieux,
....d'Esope sont nés quelques vers de Le Baïf et beaucoup de la Fontaine...
un peu moins convaincu par le sens de l'histoire, à cause des alexandrins, fils prodigue,le zonard, autant d'élans romantiques qui avaient un écho au milieu du XIXe, mais d'écrire avec la même forme au début du XXIe a plus de difficulté pour créer la surprise et l'émotion du lecteur, à mon sensje...
amitié
je suis fervent de ces textes de suiveurs de vers, ils nous servent de tremplin et de travail, et c'est tant mieux,
....d'Esope sont nés quelques vers de Le Baïf et beaucoup de la Fontaine...
un peu moins convaincu par le sens de l'histoire, à cause des alexandrins, fils prodigue,le zonard, autant d'élans romantiques qui avaient un écho au milieu du XIXe, mais d'écrire avec la même forme au début du XXIe a plus de difficulté pour créer la surprise et l'émotion du lecteur, à mon sensje...
amitié
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum