Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Les règles c'est les règles, parole d'homme !!!
Invité- Invité
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
la vache dix heures moins le quart ?
Janis- Nombre de messages : 13490
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Dans Spicilège des plus gros mensonges de ces c*****ds de mecs, édité par les chiennes de garde, il s'agit bien d'un oxymore.aseptans a écrit:parole d'homme
Hop-Frog- Nombre de messages : 614
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Bon I am back
mais eva chez moi je suis en retard, il est dix heures sept :-)
le temps que mon neurone se mette en marche et
go go go!
mais eva chez moi je suis en retard, il est dix heures sept :-)
le temps que mon neurone se mette en marche et
go go go!
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
N'ai plus de zeugma...Janis a écrit:sautant la voisine et le petit dèj
Hop-Frog- Nombre de messages : 614
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
il te reste : sautant le voisin et le déjeuner
:-)
:-)
elea- Nombre de messages : 4894
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Localisation : Au bout de mes doigts
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
J'y serai pas à 21h45, suis dans un super article sur la lâcheté, je m'y mets ensuite !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
J'm'inquiète pas : tu seras quand même la première à render ta copie, comme dabe.Sahkti a écrit:J'y serai pas à 21h45, suis dans un super article sur la lâcheté, je m'y mets ensuite !
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Preums !!! Mais je me suis pas foulé, du moins la cheville ...
Tais-t'on
Elle a la platebande, jamais vu ça ; un millimètre carré de volume mammaire, mais un téton à y laisser la langue.
J’y ai laissé ma pelle et mon râteau dans le sillon.
Vais-je avoir encore une pelle ou un râteau ?
Je voudrais bien suspecter encore, ah suce-piqueter ce sein qui encore s’ignore.
J’en tiens mon Namiki, qui est mon ami qui, retranscrit et m’ignore.
C’est ça les japonais … japoniais : la laque est parfaite ; la loque est défaite.
J’écris , j’égrène, une commande de graines.
Et l’on pourrait me croire fanfreluché … Mais je ne suis qu’un franc freluquet …
La Harley est garée, et je m’égare. Il faut que je la monte sans crier « gare ».
Je la monte, elle, et ma montre.
Et je suis fier, faut-il s‘y fier ; cet amour est comme éthéré, gazéifié sous cette serre, où je le serre tout en entier.
J’ai comme un glaive tendre au creux de mon falzar.
Pour elle ; je cours vers ce hasard, la béquille est en l’air, et le moteur vrombit.
Vais-je planter ma graine, ou partir nulle part ?
Tais-t'on
Elle a la platebande, jamais vu ça ; un millimètre carré de volume mammaire, mais un téton à y laisser la langue.
J’y ai laissé ma pelle et mon râteau dans le sillon.
Vais-je avoir encore une pelle ou un râteau ?
Je voudrais bien suspecter encore, ah suce-piqueter ce sein qui encore s’ignore.
J’en tiens mon Namiki, qui est mon ami qui, retranscrit et m’ignore.
C’est ça les japonais … japoniais : la laque est parfaite ; la loque est défaite.
J’écris , j’égrène, une commande de graines.
Et l’on pourrait me croire fanfreluché … Mais je ne suis qu’un franc freluquet …
La Harley est garée, et je m’égare. Il faut que je la monte sans crier « gare ».
Je la monte, elle, et ma montre.
Et je suis fier, faut-il s‘y fier ; cet amour est comme éthéré, gazéifié sous cette serre, où je le serre tout en entier.
J’ai comme un glaive tendre au creux de mon falzar.
Pour elle ; je cours vers ce hasard, la béquille est en l’air, et le moteur vrombit.
Vais-je planter ma graine, ou partir nulle part ?
Invité- Invité
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Ouais mais chienne de garde c'est un pléonasme.Hop-Frog a écrit:Dans Spicilège des plus gros mensonges de ces c*****ds de mecs, édité par les chiennes de garde, il s'agit bien d'un oxymore.aseptans a écrit:parole d'homme
Bon je retire ce que j'ai dit, c'est une métaphore...
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Faut-il savoir encore ce qu'est un homme et une parole.
Les "chiennes de garde" ce n'est jamais que le masculin de "chiens de garde" ... Pas très humain tout ça.
Invité- Invité
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Fin en floraison
Il est vieux, si vieux que chaque fois qu’on le voit s’allonger on reste persuadé qu’il ne pourrait plus se lever, persuadés jusqu’à ce qu’il soit à nouveau debout, le dos presque droit, les jambes presque fermes, les mains pleines de savoirs et de déformations douloureuses.
Il marche à pas prudents, conscient de ne pouvoir se permettre une chute, hésitant vélocement jusqu’à son jardin ; pas de temps à perdre en invalidité.
Ses souvenirs ne sont plus que des bribes dans la brume, gazéifiés par le temps, mais il se souvient parfois de ces jours où ses bras étaient forts, son visage attirant, sa voix riante (maintenant, il ne s’en sert plus car elle pleure). Il avait quarante ans et une moto, noire, lourde, belle. Rien que grâce à elle il pouvait ravir le cœur de toutes les filles qui se fanfreluchaient avec enthousiasme pour qu’il leur fasse don d’un baisser. Rien que grâce à elle il pouvait fuir fille et fanfreluches quand le temps était revenu de dormir seul, adossé à sa moto.
Maintenant, la moto est comme lui ; sauf qu’elle s’est couchée, et dort maintenant. Dans les creux du moteur, du cadre, des roues, de la direction, il saupoudre la terre (sa future meilleure amie — bientôt). Son vieux stylo Namiki, plus fin que ses doigts, creuse soigneusement de petits trous, y pousse les graines qui au printemps feront fleurir la encore belle moto.
Il aurait bien voulu que le jour où ce serait son tour de se coucher, il y ait un ami pour mettre à germer myosotis et mélilot au milieu de ses mains, entre ses muscles, ses côtes.
Dormir sous la terre ne l’effraie pas ; mais il ne verra plus les fleurs.
Il marche à pas prudents, conscient de ne pouvoir se permettre une chute, hésitant vélocement jusqu’à son jardin ; pas de temps à perdre en invalidité.
Ses souvenirs ne sont plus que des bribes dans la brume, gazéifiés par le temps, mais il se souvient parfois de ces jours où ses bras étaient forts, son visage attirant, sa voix riante (maintenant, il ne s’en sert plus car elle pleure). Il avait quarante ans et une moto, noire, lourde, belle. Rien que grâce à elle il pouvait ravir le cœur de toutes les filles qui se fanfreluchaient avec enthousiasme pour qu’il leur fasse don d’un baisser. Rien que grâce à elle il pouvait fuir fille et fanfreluches quand le temps était revenu de dormir seul, adossé à sa moto.
Maintenant, la moto est comme lui ; sauf qu’elle s’est couchée, et dort maintenant. Dans les creux du moteur, du cadre, des roues, de la direction, il saupoudre la terre (sa future meilleure amie — bientôt). Son vieux stylo Namiki, plus fin que ses doigts, creuse soigneusement de petits trous, y pousse les graines qui au printemps feront fleurir la encore belle moto.
Il aurait bien voulu que le jour où ce serait son tour de se coucher, il y ait un ami pour mettre à germer myosotis et mélilot au milieu de ses mains, entre ses muscles, ses côtes.
Dormir sous la terre ne l’effraie pas ; mais il ne verra plus les fleurs.
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Qu'est ce que vous n'avez pas compris dans "dix heures moins le quart" ? :-)))
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Il faut un titre : tais-t'on ...
Gracias querida moderacion.
Gracias querida moderacion.
Invité- Invité
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Echanges
Elle est amoureuse. C’est sûr : offrir un stylo à ce prix-là, elle est forcément amoureuse. Un « Namiki » : « Empereur Murasaki Shikibu ». Un stylo japonais fait main, hors de prix. Elle aime les petits mots que je glisse dans les bouquets que j’apporte chaque matin du jardin pour garnir ses salons. Madame aime les fleurs et les jardiniers. Les fleurs pour son salon, les jardiniers pour sa chambre. Quand Monsieur a quitté la maison, je couche quelques mots sur le papier, puis avec Madame qui s’extasie sur mes petits messages et sur le reste. Elle éparpille à travers la chambre ses dessous fanfreluchés. Dans le secret silence, elle susurre ses serments, s’essouffle, se soumet, me serre sur son sein. Nous nous attardons en caresses, et quand enfin elle crie grâce, la bouche sèche et le regard noyé, j’offre à Madame une coupe d’eau gazéifiée que nous partageons avec volupté comme un champagne rare.
Je quitte alors la fraîcheur brûlante de sa chambre où trône la composition florale du jour et regagne le jardin où j’officierai jusqu’au retour de Monsieur.
Cinq ou six mois de salaire pour écrire des mots doux à Madame. Voilà qui me semble bien excessif quand un simple stylo d’écolier pourrait tout aussi bien dégorger les mêmes fadaises et couplets érotiques.
J’ai résolu de le monnayer et d’en faire le moyen de réaliser mon rêve. D’un stylo, je ferai la moto de mes rêves : Harley Davidson. D’occasion, bien sûr mais enfin, mes attentions paieront mon rêve. Madame ne doit rien savoir. Le stylo sera, si elle s’en inquiète, dans ma chambre, puis un jour égaré ou volé dans un magasin…
J’ai trouvé acquéreur, mon annonce n’est pas restée longtemps sans réponse. C’est une pièce rare semble-t-il. L’après-midi même, mon rêve avait pris corps, corps et chromes.
Madame est généreuse avec ses amants. Je dois être prudent pour me conserver ses faveurs.
J’ai composé ce matin un bouquet odorant, mauve et blanc, ses préférés. Madame était sur son lit. Malgré la pénombre qui voilait un peu la tache sombre sur sa poitrine, j’ai reconnu planté en son centre, le merveilleux Namiki.
Elle est amoureuse. C’est sûr : offrir un stylo à ce prix-là, elle est forcément amoureuse. Un « Namiki » : « Empereur Murasaki Shikibu ». Un stylo japonais fait main, hors de prix. Elle aime les petits mots que je glisse dans les bouquets que j’apporte chaque matin du jardin pour garnir ses salons. Madame aime les fleurs et les jardiniers. Les fleurs pour son salon, les jardiniers pour sa chambre. Quand Monsieur a quitté la maison, je couche quelques mots sur le papier, puis avec Madame qui s’extasie sur mes petits messages et sur le reste. Elle éparpille à travers la chambre ses dessous fanfreluchés. Dans le secret silence, elle susurre ses serments, s’essouffle, se soumet, me serre sur son sein. Nous nous attardons en caresses, et quand enfin elle crie grâce, la bouche sèche et le regard noyé, j’offre à Madame une coupe d’eau gazéifiée que nous partageons avec volupté comme un champagne rare.
Je quitte alors la fraîcheur brûlante de sa chambre où trône la composition florale du jour et regagne le jardin où j’officierai jusqu’au retour de Monsieur.
Cinq ou six mois de salaire pour écrire des mots doux à Madame. Voilà qui me semble bien excessif quand un simple stylo d’écolier pourrait tout aussi bien dégorger les mêmes fadaises et couplets érotiques.
J’ai résolu de le monnayer et d’en faire le moyen de réaliser mon rêve. D’un stylo, je ferai la moto de mes rêves : Harley Davidson. D’occasion, bien sûr mais enfin, mes attentions paieront mon rêve. Madame ne doit rien savoir. Le stylo sera, si elle s’en inquiète, dans ma chambre, puis un jour égaré ou volé dans un magasin…
J’ai trouvé acquéreur, mon annonce n’est pas restée longtemps sans réponse. C’est une pièce rare semble-t-il. L’après-midi même, mon rêve avait pris corps, corps et chromes.
Madame est généreuse avec ses amants. Je dois être prudent pour me conserver ses faveurs.
J’ai composé ce matin un bouquet odorant, mauve et blanc, ses préférés. Madame était sur son lit. Malgré la pénombre qui voilait un peu la tache sombre sur sa poitrine, j’ai reconnu planté en son centre, le merveilleux Namiki.
demi-lune- Nombre de messages : 795
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Localisation : Tarn
Date d'inscription : 07/11/2009
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Ah bon ? Fin en floraison, alors. s'i'ou'plaît.aseptans a écrit:Il faut un titre : tais-t'on ...
Gracias querida moderacion.
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
- Vous le vendez combien votre stylo ?
- Je le vends pas
- Vous devriez. C'est un Namiki encre haut de gamme, ça vaut cher.
- Peut-être. Mais je vends pas.
- Pourtant…
- Pourtant quoi ?
- Vous savez bien
- Non, je sais pas. Justement. Je sais plus.
L'huissier notait scrupuleusement dans un carnet noir ce qu'il allait emporter, la valeur des choses, le prix d'une vie. Ça peut valoir pas cher une vie parfois, comme une richesse de grande pauvreté.
Il en était là de ses réflexions lorsque sa fille pénétra dans l'appartement, comprenant en un clin d'œil le drame qui se jouait. Sa seule réaction fut de signifier à l'homme de loi qu'elle ne possédait rien de personnel dans la maison et qu'il pouvait tout emmener. Avant de lancer son double de clés et tout son mépris à la face de son père. Et de claquer la porte. A elle des voies plus verdoyantes, vertigineuses et verticales. A son père…. juste un trou. Profond, sans fin, un gouffre. Peu lui importait désormais.
- Tout de même réfléchissez
- A quoi ?
- Votre stylo
- Pas question
- Je pourrais le saisir vous savez
- Impossible, il fait partie de mon nécessaire vital
- Un stylo ?
- Oui monsieur. J'écris.
- Vous écrivez quoi ?
- Un roman. C'est l'histoire d'un homme qui…
- Vous en avez vendu ?
- Non. C'est que ce n'est pas encore publié et…
- Pas un vrai travail dans ce cas. Le stylo est saisissable.
Impassible devant les déménageurs qui s'emparaient sans grande délicatesse de pans entiers de son existence, il contempla le Namiki puis un paquet de feuilles posées au coin d'une table. Il pensa à Amélie Poulain qui offrait des coups en échange de phrases dans son bistrot fanfreluché. Ça n'arrive que dans les films ça. Ailleurs, les phrases, qu'en faire… des lettres gazéifiées.
Des lettres qui s'étaient succédées dans sa boîte aux lettres, des enveloppes officielles, des tampons bien visibles, des on-ne-vous-aime-plus-monsieur. Il avait arrêté de les ouvrir. Puis arrêté d'ouvrir la boîte aux lettres.
Une lettre, pourtant…
Il attendit le départ de l'huissier. Signa avec élégance et son Namiki le récépissé d'enlèvement du mobilier. Puis sortit une feuille de papier épais de sa réserve des grands jours. La noircit de sa plus belle écriture. Avant de la punaiser sur la porte d'entrée. Porte qu'il referma avec douceur. En n'oubliant pas de prendre son parapluie.
- Je le vends pas
- Vous devriez. C'est un Namiki encre haut de gamme, ça vaut cher.
- Peut-être. Mais je vends pas.
- Pourtant…
- Pourtant quoi ?
- Vous savez bien
- Non, je sais pas. Justement. Je sais plus.
L'huissier notait scrupuleusement dans un carnet noir ce qu'il allait emporter, la valeur des choses, le prix d'une vie. Ça peut valoir pas cher une vie parfois, comme une richesse de grande pauvreté.
Il en était là de ses réflexions lorsque sa fille pénétra dans l'appartement, comprenant en un clin d'œil le drame qui se jouait. Sa seule réaction fut de signifier à l'homme de loi qu'elle ne possédait rien de personnel dans la maison et qu'il pouvait tout emmener. Avant de lancer son double de clés et tout son mépris à la face de son père. Et de claquer la porte. A elle des voies plus verdoyantes, vertigineuses et verticales. A son père…. juste un trou. Profond, sans fin, un gouffre. Peu lui importait désormais.
- Tout de même réfléchissez
- A quoi ?
- Votre stylo
- Pas question
- Je pourrais le saisir vous savez
- Impossible, il fait partie de mon nécessaire vital
- Un stylo ?
- Oui monsieur. J'écris.
- Vous écrivez quoi ?
- Un roman. C'est l'histoire d'un homme qui…
- Vous en avez vendu ?
- Non. C'est que ce n'est pas encore publié et…
- Pas un vrai travail dans ce cas. Le stylo est saisissable.
Impassible devant les déménageurs qui s'emparaient sans grande délicatesse de pans entiers de son existence, il contempla le Namiki puis un paquet de feuilles posées au coin d'une table. Il pensa à Amélie Poulain qui offrait des coups en échange de phrases dans son bistrot fanfreluché. Ça n'arrive que dans les films ça. Ailleurs, les phrases, qu'en faire… des lettres gazéifiées.
Des lettres qui s'étaient succédées dans sa boîte aux lettres, des enveloppes officielles, des tampons bien visibles, des on-ne-vous-aime-plus-monsieur. Il avait arrêté de les ouvrir. Puis arrêté d'ouvrir la boîte aux lettres.
Une lettre, pourtant…
Il attendit le départ de l'huissier. Signa avec élégance et son Namiki le récépissé d'enlèvement du mobilier. Puis sortit une feuille de papier épais de sa réserve des grands jours. La noircit de sa plus belle écriture. Avant de la punaiser sur la porte d'entrée. Porte qu'il referma avec douceur. En n'oubliant pas de prendre son parapluie.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
(j'ai oublié le jardinier-motard !!! shame.... on dira que l'homme était jardinier-motard avant... :-))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
D’encre et de sève
Je l’avais rencontré sur un blog d’écriture, un de ces hasards virtuels surprenants qui font ouvrir la porte en grand là où elle reste hermétiquement close dans la réalité.
Il avait aimé m’imaginer la plume à la main, une sorte de vision romantique de l’acte créatif, et avait hurlé au sacrilège en apprenant que je claviotais allégrement.
Quelques jours plus tard, en gage de réconciliation, j’avais reçu un stylo encre Namiki haut de gamme, un objet dont je ne connaissais pas l’existence, ni même le nom.
Le savoir tellement déçu que je tape mes textes m’avait incité à ne pas oser ranger le Namiki.
J’écris avec depuis, je le glisse entre mes doigts, je m’y accroche et c’est un peu comme s’il était penché sur mon épaule, lisant chaque mot qui sort et se couche docilement sur le papier en attendant d’être bordé par d’autres.
Et, par la suite, pas une lettre de notre longue correspondance mutique n’a été écrite sans lui. Jusqu’à celle l’invitant chez moi. Il avait tellement désiré explorer enfin mon antre, mon univers, mon inspiration.
Il était arrivé en avance et avait attendu dehors. Je terminais de cuisiner le repas quand je l’avais aperçu par la fenêtre, le casque sous le bras, appuyé sur sa moto béquillée, une superbe italienne noire et blanche.
Il portait un foulard rouge autour du cou, une unique touche de couleur fanfreluchée sur la tenue de moto sombre. Posé là, sur le bord de la route, face à mon appartement, calme, attendant l’heure.
J’étais sortie sur mon balcon, je l’avais appelé sur son portable et nous avions discuté comme ça, à la fois proches par nos voix qui résonnaient à nos oreilles, par nos yeux qui se parlaient, et éloignés par cette route qui nous séparait, et le monde, indifférent, qui passait dessus et entre nous.
Plus tard, au moment du dessert, il avait enfin évoqué son métier. Jardinier. C’est vrai que cultiver était un terme lui allant comme un gant de moto. Il avait les mains douces et le verbe délicat. Et l’attention discrète des sensibles qui se terrent sous des airs bourrus. J’étais une fleur sauvage étouffée par des vapeurs de souffrance, le souffle flétri et l’âme fanée.
Patiemment, il m’avait arrosé de douceur. Il avait étayé les racines de notre relation d’un terreau de confiance. Il avait crée des boutures d’amitié, des pousses de tendresse. Et j’avais fini par éclore entre ses mains vertes, sous la serre de ses bras.
Aujourd’hui, devant le notaire, j’ai sorti le Namiki de son écrin, j’ai approché ma main tremblante de l’acte. Une paume douce s’est posée sur mon épaule, assurant mon geste à l’instant de signer.
Puis j’ai mis mon casque, je suis montée à l’arrière de la Guzzi et j’ai laissé la vitesse m’envoler jusqu’à l’entrée du jardin suspendu que nous venons d’acquérir.
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Peux pas rester : je commente demain...
demi-lune- Nombre de messages : 795
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Demi-lune, c'est pas le bon modèle, le "Namiki rouge vermillon plume bold" aurait largement suffi, mais le texte est bien.
Invité- Invité
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
J'attends au moins que Gobu et Hop Frog aient posté pour commenter sinon je vais m'emmêler les pinceaux.
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Mon motard de père
Petit oiseau dans la campagne,
Petit oiseau n’est pas bien.
Petit oiseau sur la montagne s’en va,
Dieu sait quand il reviendra… *
Hic tac hic tac… Drrrrrrriiiiinng ! Le réveil le saoule toujours à la même heure discourtoise.
Gueule pâteuse. Je l’entends de mon lit se vautrer dans la salle de bains. Comme presque tous les matins.
Parce que le soir, il boit.
Trop.
À en perdre le circonflexe de ses sourcils et la virgule de ses moustaches.
Parvenu dans la cuisine, il entame son rituel. Il laisse chauffer le jus de chaussette… longtemps. C’est sûr, un jour la cafetière va se gazéifier.
Il allume son premier clope, la fumée remonte les escaliers jusque dans ma chambre.
Il bouffe quelques cerises au-dessus de l’évier, et crache les noyaux par la fenêtre.
On sait jamais, p’t-être qu’un jour ça va germer. J’ai la bouche verte.
Mon père et son côté jardinier.
Il ingurgite sa mixture et met sa veste ; dehors, enfourche le Crosse Bones.
Chez Harley, paraît que le moteur vrombit autrement, d’une violence délicate.
Sa bécane n’est certes pas le véhicule le plus adapté pour sortir de nos chemins vicinaux, mais elle a le mérite de faire un bruit de tracteur. En campagne, c’est important.
Elle crache à faire pâlir un ciel d’orage et ta mère, m'a-t-il dit un jour, en rigolant. Ou presque.
Parce que, la belle affaire, il a le cœur parterre depuis qu’elle lui a crié je casse les fers, j’ai besoin de prendre l’air, en lui tendant un stylo-plume Namiki. Le jour où tu as quelque chose à me dire, fais le bien, écris-moi.
Les discours fanfreluchés, ce n'est pas son genre.
Mais je sens bien que dans ses tripes, ça carbure.
Pour lui ç'a été la grosse claque.
Plutôt que de se foutre en l'air, il a acheté la moto.
Le stylo est dans un tiroir, pour le jour où il saura comment on fait avec les femmes.
Mais je sais qu'il aime ma mère. Différemment.
D'une violence délicate.
*Charles Trenet
Petit oiseau n’est pas bien.
Petit oiseau sur la montagne s’en va,
Dieu sait quand il reviendra… *
Hic tac hic tac… Drrrrrrriiiiinng ! Le réveil le saoule toujours à la même heure discourtoise.
Gueule pâteuse. Je l’entends de mon lit se vautrer dans la salle de bains. Comme presque tous les matins.
Parce que le soir, il boit.
Trop.
À en perdre le circonflexe de ses sourcils et la virgule de ses moustaches.
Parvenu dans la cuisine, il entame son rituel. Il laisse chauffer le jus de chaussette… longtemps. C’est sûr, un jour la cafetière va se gazéifier.
Il allume son premier clope, la fumée remonte les escaliers jusque dans ma chambre.
Il bouffe quelques cerises au-dessus de l’évier, et crache les noyaux par la fenêtre.
On sait jamais, p’t-être qu’un jour ça va germer. J’ai la bouche verte.
Mon père et son côté jardinier.
Il ingurgite sa mixture et met sa veste ; dehors, enfourche le Crosse Bones.
Chez Harley, paraît que le moteur vrombit autrement, d’une violence délicate.
Sa bécane n’est certes pas le véhicule le plus adapté pour sortir de nos chemins vicinaux, mais elle a le mérite de faire un bruit de tracteur. En campagne, c’est important.
Elle crache à faire pâlir un ciel d’orage et ta mère, m'a-t-il dit un jour, en rigolant. Ou presque.
Parce que, la belle affaire, il a le cœur parterre depuis qu’elle lui a crié je casse les fers, j’ai besoin de prendre l’air, en lui tendant un stylo-plume Namiki. Le jour où tu as quelque chose à me dire, fais le bien, écris-moi.
Les discours fanfreluchés, ce n'est pas son genre.
Mais je sens bien que dans ses tripes, ça carbure.
Pour lui ç'a été la grosse claque.
Plutôt que de se foutre en l'air, il a acheté la moto.
Le stylo est dans un tiroir, pour le jour où il saura comment on fait avec les femmes.
Mais je sais qu'il aime ma mère. Différemment.
D'une violence délicate.
*Charles Trenet
Hop-Frog- Nombre de messages : 614
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Et moi? Tu m'attends pas? :-(Evanescent a écrit:J'attends au moins que Gobu et Hop Frog aient posté pour commenter sinon je vais m'emmêler les pinceaux.
(non t'as raison je mets trop de temps hihi)
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Ben si tu veux poster en dernier ça veut dire après Janis qui sera en retard... Je veux aller dormir, moi !
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Oui je sais :-)))
je vais essayer de pas trop tarder quand même, c'est pas bien
je vais essayer de pas trop tarder quand même, c'est pas bien
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Merdre, un titre... : Mon motard de père
Hop-Frog- Nombre de messages : 614
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Et grand merci à qui de droit !
Hop-Frog- Nombre de messages : 614
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Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Désolée mais je poste la version corrigée.
Une lettre
- Vous le vendez combien votre stylo ?
- Je le vends pas
- Vous devriez. C'est un Namiki encre haut de gamme, ça vaut cher.
- Peut-être. Mais je vends pas.
- Pourtant…
- Pourtant quoi ?
- Vous savez bien
- Non, je sais pas. Justement. Je sais plus.
L'huissier notait scrupuleusement dans un carnet noir ce qu'il allait emporter, la valeur des choses, le prix d'une vie. Ça peut valoir pas cher une vie parfois, comme une richesse de grande pauvreté.
Il en était là de ses réflexions lorsque sa fille pénétra dans l'appartement, comprenant en un clin d'œil le drame qui se jouait. Sa seule réaction fut de signifier à l'homme de loi qu'elle ne possédait rien de personnel dans la maison et qu'il pouvait tout emmener. Avant de lancer son double de clés et tout son mépris à la face de son père. Et de claquer la porte. A elle des voies plus verdoyantes, vertigineuses et verticales. A son père…. juste un trou. Profond, sans fin, un gouffre. Peu lui importait désormais.
- Tout de même réfléchissez
- A quoi ?
- Votre stylo
- Pas question
- Je pourrais le saisir vous savez
- Impossible, il fait partie de mon nécessaire vital
- Un stylo ?
- Oui monsieur. J'écris.
- Je croyais que vous étiez jardinier ? Et motard de temps à autre.
- Officiellement. Mais… j'écris.
- Vous écrivez quoi ?
- Un roman. C'est l'histoire d'un homme qui…
- Vous en avez vendu ?
- Non. C'est que ce n'est pas encore publié et…
- Pas un vrai travail dans ce cas. Le stylo est saisissable.
Impassible devant les déménageurs qui s'emparaient sans grande délicatesse de pans entiers de son existence, il contempla le Namiki puis un paquet de feuilles posées au coin d'une table. Il pensa à Amélie Poulain qui offrait des coups en échange de phrases dans son bistrot fanfreluché. Ça n'arrive que dans les films ça. Ailleurs, les phrases, qu'en faire… des lettres gazéifiées.
Des lettres qui s'étaient succédées dans sa boîte aux lettres, des enveloppes officielles, des tampons bien visibles, des on-ne-vous-aime-plus-monsieur. Il avait arrêté de les ouvrir. Puis arrêté d'ouvrir la boîte aux lettres.
Une lettre, pourtant…
Il attendit le départ de l'huissier. Signa avec élégance et son Namiki le récépissé d'enlèvement du mobilier. Puis sortit une feuille de papier épais de sa réserve des grands jours. La noircit de sa plus belle écriture. Avant de la punaiser sur la porte d'entrée. Porte qu'il referma avec douceur. En n'oubliant pas de prendre son parapluie.
Une lettre
- Vous le vendez combien votre stylo ?
- Je le vends pas
- Vous devriez. C'est un Namiki encre haut de gamme, ça vaut cher.
- Peut-être. Mais je vends pas.
- Pourtant…
- Pourtant quoi ?
- Vous savez bien
- Non, je sais pas. Justement. Je sais plus.
L'huissier notait scrupuleusement dans un carnet noir ce qu'il allait emporter, la valeur des choses, le prix d'une vie. Ça peut valoir pas cher une vie parfois, comme une richesse de grande pauvreté.
Il en était là de ses réflexions lorsque sa fille pénétra dans l'appartement, comprenant en un clin d'œil le drame qui se jouait. Sa seule réaction fut de signifier à l'homme de loi qu'elle ne possédait rien de personnel dans la maison et qu'il pouvait tout emmener. Avant de lancer son double de clés et tout son mépris à la face de son père. Et de claquer la porte. A elle des voies plus verdoyantes, vertigineuses et verticales. A son père…. juste un trou. Profond, sans fin, un gouffre. Peu lui importait désormais.
- Tout de même réfléchissez
- A quoi ?
- Votre stylo
- Pas question
- Je pourrais le saisir vous savez
- Impossible, il fait partie de mon nécessaire vital
- Un stylo ?
- Oui monsieur. J'écris.
- Je croyais que vous étiez jardinier ? Et motard de temps à autre.
- Officiellement. Mais… j'écris.
- Vous écrivez quoi ?
- Un roman. C'est l'histoire d'un homme qui…
- Vous en avez vendu ?
- Non. C'est que ce n'est pas encore publié et…
- Pas un vrai travail dans ce cas. Le stylo est saisissable.
Impassible devant les déménageurs qui s'emparaient sans grande délicatesse de pans entiers de son existence, il contempla le Namiki puis un paquet de feuilles posées au coin d'une table. Il pensa à Amélie Poulain qui offrait des coups en échange de phrases dans son bistrot fanfreluché. Ça n'arrive que dans les films ça. Ailleurs, les phrases, qu'en faire… des lettres gazéifiées.
Des lettres qui s'étaient succédées dans sa boîte aux lettres, des enveloppes officielles, des tampons bien visibles, des on-ne-vous-aime-plus-monsieur. Il avait arrêté de les ouvrir. Puis arrêté d'ouvrir la boîte aux lettres.
Une lettre, pourtant…
Il attendit le départ de l'huissier. Signa avec élégance et son Namiki le récépissé d'enlèvement du mobilier. Puis sortit une feuille de papier épais de sa réserve des grands jours. La noircit de sa plus belle écriture. Avant de la punaiser sur la porte d'entrée. Porte qu'il referma avec douceur. En n'oubliant pas de prendre son parapluie.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
j'ai corrigé une phrase et ça a fait sauter le gazéifié
tant pis, on va dire que je me suis accordé une contrainte en moins
je vous lis mais je ne commente pas ce soir
tant pis, on va dire que je me suis accordé une contrainte en moins
je vous lis mais je ne commente pas ce soir
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Faut qu'on parle
j'ai honte, c'est vraiment n'importe quoi !
Tout à coup pendant que je fais les croque-monsieur il s'assoit en face de moi et il dit : faut qu'on parle. Il a ses yeux de merlan frit. Sa gueule des mauvaises nouvelles. Son haleine de bistro et de filles à fanfreluches pelotées dans les coins.
A la radio Eddy Mitchell chante "baby bring me a bottle of bourbon".
Il répète faut qu'on parle.
Ben parle alors. Je beurre le pain de mie : il est neuf heures du soir, j'ai faim j'ai soif, j'attrape la bouteille et je me sers un verre, parce que je sens que je vais en avoir besoin.
Ma chérie, commence-t-il, les yeux mouillés.
Jambon coupé en quatre.
Tu sais que j'ai beaucoup d'estime pour toi.
Ça part mal. Gruyère.
Mais tu vois. Il respire un grand coup.
Une tranche dessus, une tranche dessous.
J'ai rencontré mon destin.
C'est quoi ce dialogue à deux balles ?
Je jette un œil à ma petite poitrine gazéifiée.
Je mets les croque dans le four.
Je pars ce soir.
Tu rapporteras le pain ?
Non mais t'as pas compris je crois.
Si si, file moi ton stylo Namiki.
Il me tend son stylo. Je sors le carnet. Je fais ma liste. Je lui tends.
Il lit en annonant.
Tailler les rosiers. Réparer la fuite. Changer la roue du vélo. Refaire le toit. Acheter un frigo américain qui fait des glaçons…
C'est quoi le plan ?
Le plan c'est ça. Tout ce que tu dois faire avant de nous planter, moi et les hortensias.
Sa figure est tout près de la mienne. Pour son malheur, il a vraiment l'air d'un crétin répugnant. Et puis son phone arrête pas de vibrer.
Je lui enfonce le stylo dans la joue, le stylo que je lui ai offert il y a dix ans pour qu'il écrive son best seller dont seule la première phrase vit le jour : j'avance dans l'assourdissant silence.
Il dit putain, Ana.
Je dis ton destin, l'aurait pas la gueule d'une blonde à forte poitrine ? Tu lui aurais pas tondu la pelouse l'autre soir ?
Il répète putain, arrête, tu me fais mal.
Tu sais que j'aurai toujours beaucoup d'estime pour toi.
Ça, c'est la phrase sur laquelle il a dû passer la nuit.
J'appuie un peu plus fort, je rencontre le coin de son œil, c'est doux et mouillé, j'y vais d'un coup sec. Il hurle.
Il me fatigue.
Je sors, non sans avoir crevé son deuxième œil et récupéré le stylo. Le four fume.
J'avance dans l'assourdissant silence ! La belle affaire !
J'enfourche la moto. Ça pétarade, c'est bon. Je démolis son jardin paysager. Je fais voler la haie. Je défonce la pelouse de la voisine qui prend le frais en faisant des textos. Elle s'affale. Je roule sur sa forte poitrine, une fois, deux fois, trois fois.
Et puis je m'envole, direction la mer.
A la radio Eddy Mitchell chante "baby bring me a bottle of bourbon".
Il répète faut qu'on parle.
Ben parle alors. Je beurre le pain de mie : il est neuf heures du soir, j'ai faim j'ai soif, j'attrape la bouteille et je me sers un verre, parce que je sens que je vais en avoir besoin.
Ma chérie, commence-t-il, les yeux mouillés.
Jambon coupé en quatre.
Tu sais que j'ai beaucoup d'estime pour toi.
Ça part mal. Gruyère.
Mais tu vois. Il respire un grand coup.
Une tranche dessus, une tranche dessous.
J'ai rencontré mon destin.
C'est quoi ce dialogue à deux balles ?
Je jette un œil à ma petite poitrine gazéifiée.
Je mets les croque dans le four.
Je pars ce soir.
Tu rapporteras le pain ?
Non mais t'as pas compris je crois.
Si si, file moi ton stylo Namiki.
Il me tend son stylo. Je sors le carnet. Je fais ma liste. Je lui tends.
Il lit en annonant.
Tailler les rosiers. Réparer la fuite. Changer la roue du vélo. Refaire le toit. Acheter un frigo américain qui fait des glaçons…
C'est quoi le plan ?
Le plan c'est ça. Tout ce que tu dois faire avant de nous planter, moi et les hortensias.
Sa figure est tout près de la mienne. Pour son malheur, il a vraiment l'air d'un crétin répugnant. Et puis son phone arrête pas de vibrer.
Je lui enfonce le stylo dans la joue, le stylo que je lui ai offert il y a dix ans pour qu'il écrive son best seller dont seule la première phrase vit le jour : j'avance dans l'assourdissant silence.
Il dit putain, Ana.
Je dis ton destin, l'aurait pas la gueule d'une blonde à forte poitrine ? Tu lui aurais pas tondu la pelouse l'autre soir ?
Il répète putain, arrête, tu me fais mal.
Tu sais que j'aurai toujours beaucoup d'estime pour toi.
Ça, c'est la phrase sur laquelle il a dû passer la nuit.
J'appuie un peu plus fort, je rencontre le coin de son œil, c'est doux et mouillé, j'y vais d'un coup sec. Il hurle.
Il me fatigue.
Je sors, non sans avoir crevé son deuxième œil et récupéré le stylo. Le four fume.
J'avance dans l'assourdissant silence ! La belle affaire !
J'enfourche la moto. Ça pétarade, c'est bon. Je démolis son jardin paysager. Je fais voler la haie. Je défonce la pelouse de la voisine qui prend le frais en faisant des textos. Elle s'affale. Je roule sur sa forte poitrine, une fois, deux fois, trois fois.
Et puis je m'envole, direction la mer.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
modé j'ai fait une faute : eddy mitchell chanTe
-OK-
-OK-
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
ou mierde, et puis avant-avant dernière ligne : elle s'affale. (sinon deux fois pelouse)
-OK bis-
-OK bis-
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Escroque (monsieur) il a jamais chanté ça le monsieur.
Mais le reste est bon ;-)
Mais le reste est bon ;-)
Invité- Invité
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
je me demande si tu n'es pas le monsieur à qui elle a crevé les yeux parce qu'il lorgnait sur les seins de la voisine ?
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
Bon, allez, je commente et je vais me coucher.
Aseptans : J'aime beaucoup le premier paragraphe. Le "franc freluquet" est joli. Pour le reste, en effet, tu ne t'es pas trop foulé.
Demi-Lune : Le "elle crie grâce" est un peu bâché et rabâché. Sinon, très sympa ; je me suis fait avoir par la chute.
Dites, dès qu'on vous parle de jardinage vous pensez *** ou quoi ?
Sahkti : "comprenant en un clin d’œil le drame qui se jouait" : mais qu'est-ce qui t'as pris de sortir cette phrase revue 1000 fois ?
Sinon, comme prévu, magnifique, t'es toujours aussi douée.
Eléa : ça me donne envie d'aller visiter le catalogue pour te lire. Chapeau bas.
Hop-frog : J'aime beaucoup. "le réveil sonne toujours à la même heure discourtoise", j'aime même très beaucoup.
Janis : oulà t'es complètement partie en vrille sur la fin. Faudra penser à te faire soigner, einh.
Sinon, le début, il passe bien :-)
Aseptans : J'aime beaucoup le premier paragraphe. Le "franc freluquet" est joli. Pour le reste, en effet, tu ne t'es pas trop foulé.
Demi-Lune : Le "elle crie grâce" est un peu bâché et rabâché. Sinon, très sympa ; je me suis fait avoir par la chute.
Dites, dès qu'on vous parle de jardinage vous pensez *** ou quoi ?
Sahkti : "comprenant en un clin d’œil le drame qui se jouait" : mais qu'est-ce qui t'as pris de sortir cette phrase revue 1000 fois ?
Sinon, comme prévu, magnifique, t'es toujours aussi douée.
Eléa : ça me donne envie d'aller visiter le catalogue pour te lire. Chapeau bas.
Hop-frog : J'aime beaucoup. "le réveil sonne toujours à la même heure discourtoise", j'aime même très beaucoup.
Janis : oulà t'es complètement partie en vrille sur la fin. Faudra penser à te faire soigner, einh.
Sinon, le début, il passe bien :-)
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
merci à la dame en vert !
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
ha je commente demain, einh
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Exo en direct le 20 juin 2012 à 20h30
merci pour l'exo Eva
et bonne nuit
et bonne nuit
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
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