Miserere
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Marvejols
Nathanaël Zenou
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Miserere
MISÉRÉRÉ*
Misère, quel ennui, quel supplice indicible !
Se lever le matin, et le soir se coucher,
Avoir ce vieil azur inférieur à toucher,
Cette terre de bronze, et ce ciel impassible !
Adieu vignes rougies, seigles et houblons,
Adieu moulins à vents, et toi ruisseau qui bruit,
Adieu verger garant du vif grenat du fruit !
Si les prés sont trop verts, si les blés sont trop blonds,
Qu’en est-il de la bière, et de l’amère absinthe ?
—Tous les tripots sont laids sous la mousse des pintes ! —
Je suis l’Ève et l’Adam du jardin de jadis,
Je suis le peuple hébreu que le Seigneur exile,
Je suis le fils prodigue ; — Et comme un Évangile
Reverrai-je les fleurs du premier Paradis ?—
* Miserere ou miséréré (nom masculin)
Psaume commençant par ce mot.
Chant composé sur les paroles de ce psaume.
< Merci d'éviter les titres en majuscules.
Et les fautes d'orthographe.
Cela est rectifié, nos excuses pour certains commentaires ayant eu trait à ce détail.
La Modération >
.
Nathanaël Zenou- Nombre de messages : 206
Age : 44
Date d'inscription : 02/05/2010
Re: Miserere
Je préfère le Miserere sans les accents. Mais cela n'ôte rien à ce texte que je trouve fais et allant, rapide et non empesé. J'aime ce retour (périodique) de Nathanaels et de nous au biblique.
Juste deux Bémol:
- il manque un pied à "seigles et houblons," qui n'en font que 5
- théologiquement je suis plutôt ignare mais je me demande quand même ce que vient faire ici le "Et comme un Evangile" avant le "reverrai-je les fleurs".
J'aime particulièrement le "Que les tripots sont laids sous la mousse des pintes !"
Fidèlement
Juste deux Bémol:
- il manque un pied à "seigles et houblons," qui n'en font que 5
- théologiquement je suis plutôt ignare mais je me demande quand même ce que vient faire ici le "Et comme un Evangile" avant le "reverrai-je les fleurs".
J'aime particulièrement le "Que les tripots sont laids sous la mousse des pintes !"
Fidèlement
Re: Miserere
Ton sonnet est sympa et se laisse lire comme on boit une bonne mousse.
J’ai juste une remarque à faire sur la typographie qui comporte des erreurs et deux petites choses encore :
Tu utilises les tirets cadratin pour des incises, or ils sont réservés aux dialogues, il faut utiliser les demi-cadratin dans ce cas là, en respectant l’espace avant et après.
—...cadratin
–....demi-cadratin
-.....trait d’union
Adieu vignes rougies, seigles et houblons, => ici je compte 11 pieds
Qu’en est-il de la bière, et de l’amère absinthe ?
—Tous les tripots sont laids sous la mousse des pintes ! —
– Tous les tripots sont laids sous la mousse des pintes ! –, => ici une virgule
Je suis l’Ève et l’Adam du jardin de jadis,
Je suis le peuple hébreu que le Seigneur exile,
Je suis le fils prodigue ; — Et comme un Évangile
Reverrai-je les fleurs du premier Paradis ?—
Plutôt comme ça :
Je suis le fils prodigue – et comme un Évangile
Reverrai-je les fleurs du premier Paradis ?
Donc pas de point virgule avant le tiret,
pas de e majuscule après le tiret,
Deuxième tiret inutile car c’est la fin de la phrase avec ponctuation (c’est un peu différent des parenthèses).
Paradis et jadis : c’est une rime non assonante.
J’ai juste une remarque à faire sur la typographie qui comporte des erreurs et deux petites choses encore :
Tu utilises les tirets cadratin pour des incises, or ils sont réservés aux dialogues, il faut utiliser les demi-cadratin dans ce cas là, en respectant l’espace avant et après.
—...cadratin
–....demi-cadratin
-.....trait d’union
Adieu vignes rougies, seigles et houblons, => ici je compte 11 pieds
Qu’en est-il de la bière, et de l’amère absinthe ?
—Tous les tripots sont laids sous la mousse des pintes ! —
– Tous les tripots sont laids sous la mousse des pintes ! –, => ici une virgule
Je suis l’Ève et l’Adam du jardin de jadis,
Je suis le peuple hébreu que le Seigneur exile,
Je suis le fils prodigue ; — Et comme un Évangile
Reverrai-je les fleurs du premier Paradis ?—
Plutôt comme ça :
Je suis le fils prodigue – et comme un Évangile
Reverrai-je les fleurs du premier Paradis ?
Donc pas de point virgule avant le tiret,
pas de e majuscule après le tiret,
Deuxième tiret inutile car c’est la fin de la phrase avec ponctuation (c’est un peu différent des parenthèses).
Paradis et jadis : c’est une rime non assonante.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Miserere
A quelques vétilles près, ce sonnet est de la plus belle eau (bénite)
La rigueur de la prosodie n'altère en rien la fluidité du texte et la vivacité du propos. Je sais d'expérience que ce n'est pas si facile.
Le miserere d'Allegri est une de mes musiques préférées.
La lamentation du narrateur n'atteint pas ces hauteurs mystiques. Même s'il feint de les dénoncer, il semble bien attaché aux beautés et aux plaisirs terrestres. Y compris ceux procurés par les breuvages servis dans les tripots.
M'est avis qu'il s'exprime dans un de ceux-ci après avoir abusé de ceux-là.
En tout cas, c'est un vrai plaisir de lecture.
La rigueur de la prosodie n'altère en rien la fluidité du texte et la vivacité du propos. Je sais d'expérience que ce n'est pas si facile.
Le miserere d'Allegri est une de mes musiques préférées.
La lamentation du narrateur n'atteint pas ces hauteurs mystiques. Même s'il feint de les dénoncer, il semble bien attaché aux beautés et aux plaisirs terrestres. Y compris ceux procurés par les breuvages servis dans les tripots.
M'est avis qu'il s'exprime dans un de ceux-ci après avoir abusé de ceux-là.
En tout cas, c'est un vrai plaisir de lecture.
Invité- Invité
Re: Miserere
C'est ce qu'on appelle un thème récurrent. Et à force de gratter, ça commence à briller. On se voit dedans. La vérité serait elle au fond des vers bien polis ?
Invité- Invité
Miserere
Certes, les observations qui précèdent sont en partie justifiées, mais bon sang, que ce poème est beau !
Le fait que les cadratins, les demi-cadratins et les traits d'union aient des fonctions différentes n'enlèvent rien à la poésie du texte, et une virgule absente ne saurait détruire ce vers admirable "tous les tripots sont laids sous la mousse des pintes"
Rien ne m'empêchera de savourer ce petit bijou
Le fait que les cadratins, les demi-cadratins et les traits d'union aient des fonctions différentes n'enlèvent rien à la poésie du texte, et une virgule absente ne saurait détruire ce vers admirable "tous les tripots sont laids sous la mousse des pintes"
Rien ne m'empêchera de savourer ce petit bijou
Albert-Robert- Nombre de messages : 492
Age : 82
Localisation : Drôme
Date d'inscription : 21/04/2012
Re: Miserere
je suis toujours impressionné par vos sources d'inspirations....
et j'aime assez, enfin de compte le résultat, pour moi surréaliste
et j'aime assez, enfin de compte le résultat, pour moi surréaliste
Re: Miserere
Quelques tournures ne me semblent pas des plus heureuses :
"Avoir ce vieil azur inférieur à toucher"
"Adieu verger garant du vif grenat du fruit "
Je reconnais de l'élan à cette poésie néanmoins je m'interroge. De quoi parlez-vous ? Votre message est confus, on ne comprend pas bien ce que vous voulez dire exactement. La bière et l'absinthe se mélangent aux Evangiles en passant par les Hébreux dans la plus grande confusion.
"Avoir ce vieil azur inférieur à toucher"
"Adieu verger garant du vif grenat du fruit "
Je reconnais de l'élan à cette poésie néanmoins je m'interroge. De quoi parlez-vous ? Votre message est confus, on ne comprend pas bien ce que vous voulez dire exactement. La bière et l'absinthe se mélangent aux Evangiles en passant par les Hébreux dans la plus grande confusion.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
un peu plus de travail
« Un point d’écho unique. »
Charles Péguy
« Pater mi, da mihi portionem substantiae quae me contingit, cupio enim longius ire ac peregrinari. »
(Mon père, donne-moi la part d'héritage qui me revient, je veux aller loin et voyager.)
Filius Prodigus |H. 399| - [Charpentier M.-A.]
ORATORIO
Adieu, ô mon village au vivre trop banal,
Adieu lampe du père au chaleureux fanal,
C’est la fleur au fusil, comme on part à la guerre,
Que j’ai fui la maison où je grandis naguère.
Tu verras, cet exil n’est que pur idéal.
Adieu ô vieil azur inférieur au toucher,
Adieu chemins anciens qui me virent marcher
Tout terrestre trésor que je sais corruptible
Et toi terre de bronze, et toi ciel impassible !
Mieux vaut pour toi tomber sous les traits d’un archer.
Lors je mêle le miel en psalmodiant des plaintes
Faisant tinter le verre et troublant les absinthes,
Et je quête le soir dans les rues embrumées
Des amours bon marché et des accents d’almées !
Les tripots restent laids sous la mousse des pintes.
Adieu, moulin à vent, et toi, ruisseau qui bruit,
Adieu, ô prés trop verts, et toi joug que je pris !
Plutôt courir les mers que les champs au blé blond,
Ivre comme un marin de bière et de houblon !
Mes vergers sont grenats, viens, j’y garde ton fruit.
Le 13 Juillet 2012,
Istres
Le retour du Fils Prodigue,
Rembrant.
Charles Péguy
« Pater mi, da mihi portionem substantiae quae me contingit, cupio enim longius ire ac peregrinari. »
(Mon père, donne-moi la part d'héritage qui me revient, je veux aller loin et voyager.)
Filius Prodigus |H. 399| - [Charpentier M.-A.]
ORATORIO
Adieu, ô mon village au vivre trop banal,
Adieu lampe du père au chaleureux fanal,
C’est la fleur au fusil, comme on part à la guerre,
Que j’ai fui la maison où je grandis naguère.
Tu verras, cet exil n’est que pur idéal.
Adieu ô vieil azur inférieur au toucher,
Adieu chemins anciens qui me virent marcher
Tout terrestre trésor que je sais corruptible
Et toi terre de bronze, et toi ciel impassible !
Mieux vaut pour toi tomber sous les traits d’un archer.
Lors je mêle le miel en psalmodiant des plaintes
Faisant tinter le verre et troublant les absinthes,
Et je quête le soir dans les rues embrumées
Des amours bon marché et des accents d’almées !
Les tripots restent laids sous la mousse des pintes.
Adieu, moulin à vent, et toi, ruisseau qui bruit,
Adieu, ô prés trop verts, et toi joug que je pris !
Plutôt courir les mers que les champs au blé blond,
Ivre comme un marin de bière et de houblon !
Mes vergers sont grenats, viens, j’y garde ton fruit.
Le 13 Juillet 2012,
Istres
Le retour du Fils Prodigue,
Rembrant.
Nathanaël Zenou- Nombre de messages : 206
Age : 44
Date d'inscription : 02/05/2010
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