FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
"Orange Mécanique" ? Oui certainement, faut croire que Freud avait raison quand il disait que 9/10 de nos actes sont guidés par l'inconscient.
Oui un autre tranche va tomber, je vais créer un fil quand d'autres seront là.
Oui un autre tranche va tomber, je vais créer un fil quand d'autres seront là.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Comme dans "à chaque nuit" je fume ma clope au balcon. Je viole la ville du regard en espérant y trouver un truc pour l'œil.
Je l'imagine après le passage du bombe à neutron:
je me ballade sous la pluie noire, et au détour d'un angle, j'interroge un ossement: étais-tu quelqu'un de respectable?
Au balcon dans la nuit, je fume la ville.
Je l'imagine après le passage du bombe à neutron:
je me ballade sous la pluie noire, et au détour d'un angle, j'interroge un ossement: étais-tu quelqu'un de respectable?
Au balcon dans la nuit, je fume la ville.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
J'ai vu un soir, dans l'ombre blessée de mon miroir, une image de toi, un reflet léger,
Une errance de toi laissée là, sans but et sans chemin, avec juste assez d'espace pour respirer.
Tes mains rougies frappaient l'autre face du miroir, celle qui...par instant devient sombre, celle que l'on réprime,
celle qui retient l'autre nous.
Une errance de toi laissée là, sans but et sans chemin, avec juste assez d'espace pour respirer.
Tes mains rougies frappaient l'autre face du miroir, celle qui...par instant devient sombre, celle que l'on réprime,
celle qui retient l'autre nous.
brumes- Nombre de messages : 117
Age : 65
Localisation : la ou le vent me porte
Date d'inscription : 04/03/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Chthoniens, chthoniennes !
Endormez vous !
Retournez dans les bas-fonds !
Ici place à l'égo-centripodant-nombrilistico-fulminant
Ici se déroule l'isocèle détrouillard !
Repos aidant, musique sourdine,
Le vent cri,
Entre feuilles et brindilles
Entre l'ombre des rêves à nos poings suspendus :
Place aux enragés.
Endormez vous !
Retournez dans les bas-fonds !
Ici place à l'égo-centripodant-nombrilistico-fulminant
Ici se déroule l'isocèle détrouillard !
Repos aidant, musique sourdine,
Le vent cri,
Entre feuilles et brindilles
Entre l'ombre des rêves à nos poings suspendus :
Place aux enragés.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Je n'ai pas de vérité. Je mets ma tête à l'envers pour regarder mon chien : pas de différence notable: il aime les os que je lui distribue donc il m'aime.Chanceux, il l'est, car son amour le protège de ma haine de la puce qui vient juste de me piquer à l'endroit où j'aime le moins: l'avant bras gauche.
Mon voisin me dit salut, je ne l'embête pas donc il m'aime, ce qui m'empêche de l'étrangler comme ça pour rire dans un excès de quelle mouche m'a piqué. L'homme sans foi est un rigolo dangereux.
Mon voisin me dit salut, je ne l'embête pas donc il m'aime, ce qui m'empêche de l'étrangler comme ça pour rire dans un excès de quelle mouche m'a piqué. L'homme sans foi est un rigolo dangereux.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Il y avait la nuit dans la ville, il y avait le vent qui te donnait des frissons, il y avait du jaune, de la lumière, dans les maisons, il y avait moi, le froid, et toi.
Mes lèvres gercées sur ton front glacial, mes mains rouges sur ton bras chaud. Posté devant la porte, on attendait que Julien descende. Il y avait de la musique aussi.
Dans la ville, les décorations de Noël, les chiens perdus, les clodos, les pavés, les amoureux. Deux mois que j'attendais ça. Voir la ville de nuit en dessous de zéro. La musique c'était de la folk, dans mes oreilles, l'histoire d'un homme qui meurt de faim. Dans ma tête, un roman de Braudigan, je pensais à la pèche à la truite en Amérique.
« Mademoiselle, je ne sais pas si vous avez vu mais il commence à neiger.
C'est vrai, embrasse moi.
Et là, de l'accordéon qui est venu de la rue en contrebas. Puis une guitare, des maracas, une voix.
C'est joli, embrasse moi encore.
Je t'ai embrassé pour la centième fois de la soirée.
Julien n'est jamais descendu, il a crié de sa fenêtre qu'il était souffrant. Alors nous sommes allé dans ce café. Et dans ma tasse il y avait toute notre histoire, un liquide noirâtre qu'il vaut mieux boire. Vite.
Mes lèvres gercées sur ton front glacial, mes mains rouges sur ton bras chaud. Posté devant la porte, on attendait que Julien descende. Il y avait de la musique aussi.
Dans la ville, les décorations de Noël, les chiens perdus, les clodos, les pavés, les amoureux. Deux mois que j'attendais ça. Voir la ville de nuit en dessous de zéro. La musique c'était de la folk, dans mes oreilles, l'histoire d'un homme qui meurt de faim. Dans ma tête, un roman de Braudigan, je pensais à la pèche à la truite en Amérique.
« Mademoiselle, je ne sais pas si vous avez vu mais il commence à neiger.
C'est vrai, embrasse moi.
Et là, de l'accordéon qui est venu de la rue en contrebas. Puis une guitare, des maracas, une voix.
C'est joli, embrasse moi encore.
Je t'ai embrassé pour la centième fois de la soirée.
Julien n'est jamais descendu, il a crié de sa fenêtre qu'il était souffrant. Alors nous sommes allé dans ce café. Et dans ma tasse il y avait toute notre histoire, un liquide noirâtre qu'il vaut mieux boire. Vite.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Joli texte Orakei, joli
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Charles a écrit:Joli texte Orakei, joli
J'ai vu aussi.n'y retouche rien.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
pandaworks a écrit:Charles a écrit:Joli texte Orakei, joli
J'ai vu aussi.n'y retouche rien.
Tout à fait d'accord !! et j'adoooore la dernière phrase !!
verspomme- Nombre de messages : 132
Age : 57
Localisation : à droite toute !!
Date d'inscription : 08/11/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Petite pause dans mon habituelle prose, l'apprenti poète cherche mots ....
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Et si demain, on s’en allait !
Cracher les visages immobiles,
Saoulés d’utopies exotiques,
Brûler les barrières ataviques
Souillées des anciennes biles.
Et si demain, on s’envolait !
D’un charter d’immigrants
Se faire le seul volontaire
Vers une terre de chagrin
Où la vie tant se perd.
Mais aujourd’hui qu’en attendre
Si demain pourra tout
Mais aujourd’hui qu’espérer
Si l’avenir n’est qu’à nous.
Et attendre me vieillit
De nombreux aujourd’hui
Eloignant les chemins
De l’illustre demain.
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Et si demain, on s’en allait !
Cracher les visages immobiles,
Saoulés d’utopies exotiques,
Brûler les barrières ataviques
Souillées des anciennes biles.
Et si demain, on s’envolait !
D’un charter d’immigrants
Se faire le seul volontaire
Vers une terre de chagrin
Où la vie tant se perd.
Mais aujourd’hui qu’en attendre
Si demain pourra tout
Mais aujourd’hui qu’espérer
Si l’avenir n’est qu’à nous.
Et attendre me vieillit
De nombreux aujourd’hui
Eloignant les chemins
De l’illustre demain.
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Ouch que c'est beau ! ça aurait pu faire 2 superbes alexandrins ! :-))Charles a écrit:Et attendre me vieillit
De nombreux aujourd’hui
Eloignant les chemins
De l’illustre demain.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Je n'aime plus ton prénom, il me gave de ses consonnes poilues, je les hait, elles me hantent. Je ne sens plus la pluie, je n'aime plus le soleil, j'ai mal au dos, j'écris trop, je ne fumes plus, j'ai gerbé sur un bouquin de Philippe Sollers, je le hais lui aussi, et sa clope et ses doigts gras de pédéraste. Et je ne vois plus tes amies, je ris toujours avec André, le lundi soir. Dans le tramway, seulement. J'ai vu Taxi Driver et je n'ai pas aimé, je ne comprends pas que tu ais adoré cette merde, je me suis fâché avec Allen Ginsberg au sujet de l'utilité des verres progressifs, j'ai retrouvé ton pull rose, je n'ai pas refait l'amour, je suis allé en Islande et je rêve d'y mourir, je souffre d' hypertension, j'apprends à coudre, je n'écoute plus la radio, je deviens raciste, j'espère que tu vas bien chaque matin en me levant, j'ai acheté une nouvelle paire de chaussures, Pavarotti est mort, Mailer aussi, et je ne vais pas tarder.
Chez moi il n'y a plus que de l'amour. L'amour qui fait battre nos volets, qui fouette nos murs peints. Je regarde sa couleur, et je vois le vent qui se jette sur mon corps.
Il n'y a rien de plus beau que le vent quand je t'écris. Je t'aime.
Chez moi il n'y a plus que de l'amour. L'amour qui fait battre nos volets, qui fouette nos murs peints. Je regarde sa couleur, et je vois le vent qui se jette sur mon corps.
Il n'y a rien de plus beau que le vent quand je t'écris. Je t'aime.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
(...suite du message précédent...)
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J'étais de retour à Paris. Cela faisait longtemps, plus de dix ans. Elle avait changé la capitale, il y avait beaucoup plus de noirs, un tramway, un maire homosexuel, des jeunes filles vulgaires et aguicheuses. Je ne voyais que des pétasses en slim, des nègros attardés, des intellos morbides, du sexe, de la déchéance, tout sauf de la vie. J'ai hait cette ville, définitivement je l'ai méprisé comme une soeur devenue pute. J'avais oublié le nom des rues que je parcourais avant. Le métro était devenu infâme, Philippe était en train de mourir. Aussi j'ai eu peur de me perdre sur le chemin de la Pitié. Dans le métro j'ai dormi, un arabe a touché mon sac et je l'ai insulté naturellement. Les mots que j'ai prononcé m'ont paru d'une évidence certaine. Nonchalamment, tendrement, entre les lèvres, comme si je m'étais adressé à un frère j'ai dit : « Dégage, va te faire foutre. ». Puis j'ai replacé mon coude contre la vitre crasseuse. Et je suis retourné dans la nuit de mon cerveau embué. Là j'ai compris la nécessité de partir. Là dans cette rame dégueulasse, endormi sous le regard incrédule d'une racaille, j'ai perdu l'envie de me battre. Il y avait le sang sur ma chemise blanche, le type qui me pourrissait et le désespoir, la haine, tout ça.
Donc, j'ai compris j'allais devenir raciste et que j'allais vivre en province pour le reste de ma vie. J'ai compris ce jour là qu'il n'y avait plus rien à attendre de Paris ni même du reste de la France. Alors Montpellier c'était d'une évidence certaine, Montpellier était déjà très belle, les gens était déjà très attirants. Paris n'était plus qu'un ramassis de crottes de chiens, de pédés, de salopes, de noirs, d'arabes. De tout ce que j'avais réussi à haïr depuis 1994, de toute cette merde, je salivais. Me disant que bientôt, une bande d'intégristes mettraient le feu à tout ça. Je me voyais bien être le passager clandestin d'une révolution spirituelle, je me voyais bien boire du champagne devant le journal télévisé. A chaque sanglot retenu de Claire Chazal je cracherait sur le poste, l'insulterais comme un vrai beauf. Comme un vrai français. Un vrai connard, celui que j'ai toujours rêvé d'être.
Et là quand je t'écris ça je pense aux islamistes, ceux qui trouvent encore la force de croire en quelque chose, ceux qui brûlent toujours plus de l'intérieur, ceux qui frappent sans arrêter, pissant toujours plus fort sur la vérité.
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J'étais de retour à Paris. Cela faisait longtemps, plus de dix ans. Elle avait changé la capitale, il y avait beaucoup plus de noirs, un tramway, un maire homosexuel, des jeunes filles vulgaires et aguicheuses. Je ne voyais que des pétasses en slim, des nègros attardés, des intellos morbides, du sexe, de la déchéance, tout sauf de la vie. J'ai hait cette ville, définitivement je l'ai méprisé comme une soeur devenue pute. J'avais oublié le nom des rues que je parcourais avant. Le métro était devenu infâme, Philippe était en train de mourir. Aussi j'ai eu peur de me perdre sur le chemin de la Pitié. Dans le métro j'ai dormi, un arabe a touché mon sac et je l'ai insulté naturellement. Les mots que j'ai prononcé m'ont paru d'une évidence certaine. Nonchalamment, tendrement, entre les lèvres, comme si je m'étais adressé à un frère j'ai dit : « Dégage, va te faire foutre. ». Puis j'ai replacé mon coude contre la vitre crasseuse. Et je suis retourné dans la nuit de mon cerveau embué. Là j'ai compris la nécessité de partir. Là dans cette rame dégueulasse, endormi sous le regard incrédule d'une racaille, j'ai perdu l'envie de me battre. Il y avait le sang sur ma chemise blanche, le type qui me pourrissait et le désespoir, la haine, tout ça.
Donc, j'ai compris j'allais devenir raciste et que j'allais vivre en province pour le reste de ma vie. J'ai compris ce jour là qu'il n'y avait plus rien à attendre de Paris ni même du reste de la France. Alors Montpellier c'était d'une évidence certaine, Montpellier était déjà très belle, les gens était déjà très attirants. Paris n'était plus qu'un ramassis de crottes de chiens, de pédés, de salopes, de noirs, d'arabes. De tout ce que j'avais réussi à haïr depuis 1994, de toute cette merde, je salivais. Me disant que bientôt, une bande d'intégristes mettraient le feu à tout ça. Je me voyais bien être le passager clandestin d'une révolution spirituelle, je me voyais bien boire du champagne devant le journal télévisé. A chaque sanglot retenu de Claire Chazal je cracherait sur le poste, l'insulterais comme un vrai beauf. Comme un vrai français. Un vrai connard, celui que j'ai toujours rêvé d'être.
Et là quand je t'écris ça je pense aux islamistes, ceux qui trouvent encore la force de croire en quelque chose, ceux qui brûlent toujours plus de l'intérieur, ceux qui frappent sans arrêter, pissant toujours plus fort sur la vérité.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
(aucun rapport avec ce qui précède)
C'est le temps de la mort des grand-parents, l'adolescence. C'est le temps qui se prolonge, s'allonge, détruit et reconstruit. C'est le temps de la revolte et du changement, du bien-être et de la peur, de l'amour frustré, des jolies filles, des peaux douces et granuleuses. L'adolescence c'est quand on commence à ne plus grandir. Quand nos membres cessent de nous torturer, quand notre esprit brûle tout ce qu'il y a autour.
Je manquais dassurance à l'enterrement de ma grand-mère.
C'est le temps de la mort des grand-parents, l'adolescence. C'est le temps qui se prolonge, s'allonge, détruit et reconstruit. C'est le temps de la revolte et du changement, du bien-être et de la peur, de l'amour frustré, des jolies filles, des peaux douces et granuleuses. L'adolescence c'est quand on commence à ne plus grandir. Quand nos membres cessent de nous torturer, quand notre esprit brûle tout ce qu'il y a autour.
Je manquais dassurance à l'enterrement de ma grand-mère.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Calendrier
Baiser ,oui baiser, jusqu'à ce que tes paumes s'ouvrent
Jusqu'au temps où nous étions inconnus de dernière seconde
Jusqu'au bord du silence d'un sommeil abyssal
jusqu'au deuil du don et la prise du soi
jusqu'à la reprise des débats
jusqu'aux emprises des sens
étourdis
Jusqu'au retour de l'autobus 54
jusqu'à ta paupière ouverte
qui laissera voir un oeil
qui regarde un amant endormi
Jusqu'à je ne sais plus quand
Jusqu'au soir au matin
Jusqu' aux aurores bordéales
PW
Jusqu à ce que le sommeil te prenne aussi.
Et quand l'écran noir sera en orbites par deux,
alors demain aura une chouette de drôle de gueule d'amour comme ça en passant.
Baiser ,oui baiser, jusqu'à ce que tes paumes s'ouvrent
Jusqu'au temps où nous étions inconnus de dernière seconde
Jusqu'au bord du silence d'un sommeil abyssal
jusqu'au deuil du don et la prise du soi
jusqu'à la reprise des débats
jusqu'aux emprises des sens
étourdis
Jusqu'au retour de l'autobus 54
jusqu'à ta paupière ouverte
qui laissera voir un oeil
qui regarde un amant endormi
Jusqu'à je ne sais plus quand
Jusqu'au soir au matin
Jusqu' aux aurores bordéales
PW
Jusqu à ce que le sommeil te prenne aussi.
Et quand l'écran noir sera en orbites par deux,
alors demain aura une chouette de drôle de gueule d'amour comme ça en passant.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Dans un café mort, noir, touchant, affligeant, loin du monde, dans la ville lointaine. Dans un café du quartier de la gare j'écoute un titre de David Ben-Porat. Un morceau qui me terrasse. Des basses puissantes produisent l'effet d'une transe vandale. Il y a du Cypress Hill dans ce garçon. David Ben-Porat. Alors la musique est là dans mon Ipod, je me sens tout sauf heureux. Ni triste, ni rien. Vivant, terriblement vivant.
Et les gens autour sont volubiles, en temps normal ils m'auraient agacé mais là ils me plaisent. Tous, sans me regarder, semblent bouger pour moi. Comme emportés par la voix de David ils accomplissent des gestes complexes, se lèvent, s'assoient. Ils sont là, inconscients devant mes yeux humides. Au dehors, la lumière tombe derrière la ville. Et eux ne s'en sont pas rendu compte. Là, une envie me prend de me joindre à leurs petits groupes tout aussi homogène que la couleur de mon café. Comme ça, sans prétention, pas pour devenir leur ami, comme ça, pour bouger avec eux. Rentrer dans la danse en quelque sorte. Comme ça, je me lève et esquisse un ou deux pas de danse pas très calculés entre les chaises posées négligemment dur le sol blanc. Là ils me regardent et je me sens bien, je regarde le plafond, tourne sur moi même, mes bras se soulèvent en angle droit avec la force centrifuge. J'ai soudain envie de vomir et je m'en fous.
C'est bon de vivre, je suis en train de passer pour un fou.
Et les gens autour sont volubiles, en temps normal ils m'auraient agacé mais là ils me plaisent. Tous, sans me regarder, semblent bouger pour moi. Comme emportés par la voix de David ils accomplissent des gestes complexes, se lèvent, s'assoient. Ils sont là, inconscients devant mes yeux humides. Au dehors, la lumière tombe derrière la ville. Et eux ne s'en sont pas rendu compte. Là, une envie me prend de me joindre à leurs petits groupes tout aussi homogène que la couleur de mon café. Comme ça, sans prétention, pas pour devenir leur ami, comme ça, pour bouger avec eux. Rentrer dans la danse en quelque sorte. Comme ça, je me lève et esquisse un ou deux pas de danse pas très calculés entre les chaises posées négligemment dur le sol blanc. Là ils me regardent et je me sens bien, je regarde le plafond, tourne sur moi même, mes bras se soulèvent en angle droit avec la force centrifuge. J'ai soudain envie de vomir et je m'en fous.
C'est bon de vivre, je suis en train de passer pour un fou.
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Quand j'aurais fini d'aboyer contre un chien alors je vous parlerai des choses que j'aime ici. C'est que c'est petit, c'est vrai. Du carnet de voyage on ne retiendra que des idées en spirale, et encore, la plupart du temps celles qui concernent la migration de la surface de la salle à manger vers les rebords du lit. Mais pas seulement. Le vent ici n'est pas têtu d'Ouest à nous balancer ses pluies salées comme à Paimpol où à Ostende. Ici le vent tourne et c'est bien. Les nuages du haut se déplacent dans la direction qu'ils veulent et ceux du bas aussi, sans qu'aucune concertation n'ai lieu: c'est la mousson, il va flotter et une petite indonésienne va perdre sa sandale en courant s'abriter sous un porche. C'est une native de Bornéo. Je reconnais l'ethnie Dayak à son petit derrière tout rond. je me souviens qu' en des temps pas si reculés son aïeul réduisait les têtes. On a sorti ces gens de la jungle au moment de l'invention des parapluies. Je ne me lasse pas de les inventorier. Les pluies, pas les indonésiennes, ni les parapluies. Les timides, celles de celles qui ne s'invitent que pour un instant à parfumer l'air de leurs bébés-gouttes. Les violentes qui m'arrachent un cri " Hé! " mais que j'embrasse car elles lavent. J'en bois un peu aussi car elles viennent du ciel d'un pur gris qui m'enchante. Par terre cela ressemble à l'intérieur du tambour de ma machine à laver au milieu du programme 5 et c'est chouette. je peux me laisser dévaler sur les torrents de l'eau mousseuse, de l'eau mousson, de l'eau moisson de petits culs tous ronds auxquels je peux rapporter une sandale éperdue.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Une tarte à la pizza avec du fromage. Rien de plus beau en ce jour d’automne où le vent jouaient des dernières feuilles agrippées qui soufflaient de l’espace pour la première fois. Un oiseau me conta que lorsque la dernière fleur chutera de l’arbre, un voyage débutera. Un rond disait-il. A vrai dire je n’avais pas saisit la toute première fois. Le moment venu où l’arbre s’endormis. Les oiseaux, en cercle s’élevèrent, en eux, une couleur dans les yeux. Appel de la chaleur. Quelque part ailleurs ou d’autres se réveillent.
Nechez- Nombre de messages : 318
Age : 35
Date d'inscription : 19/12/2007
pour le fun
Il y a cette mélodie qui se dégage des mots ; la mélancolie qui redonne espoir aux maux.
alprazolam- Nombre de messages : 4
Age : 42
Date d'inscription : 19/12/2007
Climat et catalogue
Les bouleversements climatiques ont rendu les saisons indéfinissables. Il n’a toujours pas neigé, on croirait que l’automne-été est devenu un hiver-printemps. La redoute avait raison.
Couscous- Nombre de messages : 59
Age : 40
Date d'inscription : 15/01/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Aux environs du quinze mai, dans la forêt d'Armainvilliers, c'est l'époque dite "De la Chenille". Juste peu après le muguet. Alors, les feuilles de chêne s'enroulent sur elles-mêmes, se tapissent de soie. En leur centre un trésor halieutique : la chenille verte. Chez les gamins, c'est la frénésie. Ils sont des dizaines à secouer les branches, à inspecter les rameaux, à dérouler les cylindres. Une journée n'est pas de trop pour récolter une centaine de vers nus, plus fluorescents que l'encre d'un stabilo. C'est un phénomène local, sans nul doute. C'est prouvé par l'indifférence totale du monde. Demain les gamins pédaleront plus vite dans leur course contre l'aube. Chez les poiscailles, l'hystérie est complète. Elle en deviendra mortelle. Les étangs se videront à la cadence de trois prises pour une chenille. Les gamins susciteront le respect des mères. Cette période faste pour les vauriens est brève, quelques jours à peine. Elle n'existe plus, de plus.
Invité- Invité
Fragments
pandaworks a écrit:Par terre cela ressemble à l'intérieur du tambour de ma machine à laver au milieu du programme 5 et c'est chouette. je peux me laisser dévaler sur les torrents de l'eau mousseuse, de l'eau mousson, de l'eau moisson de petits culs tous ronds auxquels je peux rapporter une sandale éperdue.
Quand "texte court" rime avec poésie... comme la plupart de tes textes courts, Panda. Je n'ai pas encore eu le temps de découvrir tous les autres
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
quand l’amer monte en toi,
ne retient pas ce vague à l’âme,
traduisant le besoin énergisant,
de ramer plus fort à contre courant
ne retient pas ce vague à l’âme,
traduisant le besoin énergisant,
de ramer plus fort à contre courant
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Histoire triste
C T L N
G M É L N
L A U D B B
L A É T H T D B D
L A É T O V C
L I É D C D !
L É T H I É…
É B !
je rappelle amicalement que sur ce site, le langage sms est très mal vu...
mais bien sûr, ceci n'en est pas :-)))
Signé : un modo accomodant avec lui-même
C T L N
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mais bien sûr, ceci n'en est pas :-)))
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Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Ah ! Lola, si la vie avait l'haleine aussi fraîche que tes fesses !!!
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Un pas….
quelques rires
un frisson glacé en guise de dessert.
Quelques mots écrits
Un rire feutré
Presque inaudible,
évaporé.
Un regard,
une ombre
Une incertitude qui traîne
quelques rires
un frisson glacé en guise de dessert.
Quelques mots écrits
Un rire feutré
Presque inaudible,
évaporé.
Un regard,
une ombre
Une incertitude qui traîne
brumes- Nombre de messages : 117
Age : 65
Localisation : la ou le vent me porte
Date d'inscription : 04/03/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
mentor a écrit:Histoire triste
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je rappelle amicalement que sur ce site, le langage sms est très mal vu...
mais bien sûr, ceci n'en est pas :-)))
Signé : un modo accomodant avec lui-même
:-) Bravo sur ce coup-là !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Hahaha Mentor, extra!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Oui, Mentor, je renchéris (quel drôle de verbe): c'est extra.Sahkti a écrit:Hahaha Mentor, extra!
Ça me fait penser à: GPTAQBC qui me faisait marrer quand j'étais gosse.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Mentor, si ça te dit, cette adresse, ya un texte-histoire-dessins de Benoît Jacques, Permis A, on y trouve les 1ères pages dans la rubrique "livres" sur le même principe que le tien (et plein d'autres trucs!)
http://www.benoitjacques.com/
http://www.benoitjacques.com/
claire- Nombre de messages : 590
Age : 56
Date d'inscription : 07/05/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
brumes a écrit:Un pas….
quelques rires
un frisson glacé en guise de dessert.
Quelques mots écrits
Un rire feutré
Presque inaudible,
évaporé.
Un regard,
une ombre
Une incertitude qui traîne
Hop! j'aime bien, tu n'aurais probablement pas du redoubler "rire' sur si court.
Invité- Invité
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
dans un couple il ne faut faire qu'un.
Oui, mais lequel ?
Oui, mais lequel ?
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Parlaimer avec toi
comme une discussion prolongée
un corps à corps perpétuel
une mêlée des mots et des corps
un langage de chair bien réel
Pas une discussion désincarnée
Pas Un acte de sexe
mais la parole, un acte sexuel,
l'amour, des lignes de paroles
les deux en même temps, les deux à la fois
c'est ce chant continuel
que je portais en moi
entonné avec toi,
poursuivi avec lui
qui a accordé quelque discordance
à nos dix harmonies.
comme une discussion prolongée
un corps à corps perpétuel
une mêlée des mots et des corps
un langage de chair bien réel
Pas une discussion désincarnée
Pas Un acte de sexe
mais la parole, un acte sexuel,
l'amour, des lignes de paroles
les deux en même temps, les deux à la fois
c'est ce chant continuel
que je portais en moi
entonné avec toi,
poursuivi avec lui
qui a accordé quelque discordance
à nos dix harmonies.
claire- Nombre de messages : 590
Age : 56
Date d'inscription : 07/05/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Il y a des glissements qui laissent un goût mi-amusé, mi-amer dans la bouche
Il est des infidélités du langage qui révèlent une crudité des pulsions
Il est des douceurs qu'on efface d'un revers de regret
Il est des blessures qui s'animent dans un verre et avivent une faconde mortifère
Il est des fils dans la journée noués comme des mots sales
Il est des infidélités du langage qui révèlent une crudité des pulsions
Il est des douceurs qu'on efface d'un revers de regret
Il est des blessures qui s'animent dans un verre et avivent une faconde mortifère
Il est des fils dans la journée noués comme des mots sales
claire- Nombre de messages : 590
Age : 56
Date d'inscription : 07/05/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
dégoût de dire,
de la lutte de l’autre,
avec soi-même,
se ferment sur un vide.
navigue,
traversée
l’absence.
coup de pied.
une anachronie belliqueuse,
le temps est réglé sur nos pas.
errer au présent,
le peupler, épuisé.
fuir ou nager
en claudiquant ou buvant, la tasse.
Je suis une mécanique de l’eau
Je parle baisses de tension,
nous, des variations,
une menace de l’arrêt,
entrer sans nom
dans le désert.
fausse comparaison.
de la lutte de l’autre,
avec soi-même,
se ferment sur un vide.
navigue,
traversée
l’absence.
coup de pied.
une anachronie belliqueuse,
le temps est réglé sur nos pas.
errer au présent,
le peupler, épuisé.
fuir ou nager
en claudiquant ou buvant, la tasse.
Je suis une mécanique de l’eau
Je parle baisses de tension,
nous, des variations,
une menace de l’arrêt,
entrer sans nom
dans le désert.
fausse comparaison.
claire- Nombre de messages : 590
Age : 56
Date d'inscription : 07/05/2007
Re: FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts
Claire est en ébullition ce mois-ci les amis.
Invité- Invité
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