Exo "Vers et prose" d'après lu-k : En cheminant

Dans la chambre du milieu
où je ne m'endors jamais
par les petites portes respire
et tremble
le territoire infini

cavernes rouges
maisons qui brûlent
murmure des arbres et des grands cerfs
enfants oubliés au pied du vent
souffle des gopaks
cris de hiboux

je m'enfonce sans peur dans les sentiers étroits
j'apprivoise la nuit
à la recherche
éperdue

sentant la terre sous mes pieds
la joie au creux de mes mains
la vie immense et rouge qui gueule encore
cherchant sans jamais rien oublier
l'objet perdu

Spoiler:

Je ne sais pas ce qu'était le texte source mais le texte arrivée est excellent. Il se suffit à lui-même.
Ça commence fort.

Spoiler:

J'avoue ne pas avoir suivi la lecture de Chomina. Par paresse. La lecture de ton poème va m'inciter à réparer cette lacune.
Et comme le dit Marvejols, le poème en lui-même est beau. Bravo !

pris au tripes dès le départ ...

Je ne sais pas quoi dire, mais je me sens obligé de laisser un petit mot (et en même temps ça m'emmerde parce que j'ai l'impression de m'occuper seulement de ce qui me concerne directement ou indirectement) : merci Janis.
Touché, évidemment. J'admire ta puissance de suggestion et cette légèreté pourtant si grave - qui caractérise ton écriture, je trouve, si peu embarrassée, parfois friponne et dilettante comme peut l'être une petite fille, et pourtant si pleine de tunnels, de beautés et de douleurs.
Là bien sûr ce sont les profondeurs qui priment, mais il y a cette entièreté, ce regard plein, toujours neuf, sans esbroufe. A te lire, c'est comme si les secrets devenaient des évidences...

C'est comme un sonnet. Mais en vers libres
On y retrouve le découpage en 4 actes et la montée en intensité propre à cette forme poétique (quand elle est réussie)
J'aime la dominante rouge de ce fantasme
Le feu, le cerf

Un très beau poème, qui en effet peut se suffire à lui-même, mais que l'on comprend mieux après avoir cheminé dans Chomina

Ça c’était un vrai défi !
Réduire trente pages à quelques lignes, resumer toute une forêt en un arbre.
Chaque vers, chaque mot a son importance. C'est fort !

Je suis conquise par ce poème qui d'une part se suffit à lui-même tant il ouvre à la rêverie et d'autre part
réussit en effet à condenser en peu de mots quelque chose qui indéniablement appartient à l'univers de lu-k : la part sombre de nos vies, la luxuriance des images, un certain mystère, tout un tissu qui relève en partie de l'onirisme... Bravo

Un jour je lirai le texte dense de Luk...
Le poème de Janis est une belle invite. Elle sème une atmosphère, suggère une quête.