Je suis le fils de ma chienne

Je suis le fils de ma chienne
l'enfant baveux
de mon plus cher esclave
je suis infiniment nu
et né
jusqu'à la gueule ça chique et c'est
taillé comme un bonsaï
que je ressors des mains de celles
qui me savourent puis se font vomir
de honte et de tristesse
et aussi par jeu
je suis
et mon
esprit n'est pas
à l'heure de mes genoux
n'est pas
plus présent ni plus exact que mon foie
que cette gale
qui me ronge et me donne l'heure
et me rappelle que j'ai un corps
nous sommes
pour toujours
avant d'être là c'est-à-dire
bientôt maintenant
et personne ne peut dire qu'il n'a
jamais été enfant
alors on subit
on devient
on respire sans trop savoir pourquoi
on croque dans le mistral
et puis on se tait
même si ça ne veut
pas dire grand chose

Je suis
on peut être â tous les temps
ça n'a rien d'une évidence

j'ai beaucoup aimé ce passage :
"nous sommes
pour toujours
avant d'être là c'est-à-dire
bientôt maintenant"

le reste aussi, d'ailleurs, qui est très puissant, mais peut-être un peu desservi par la mise en forme. je trouve qu'on perd un peu de punch avec la mise en vers/retours à la ligne, mais après, ça, c'est vraiment une déformation personnelle (j'ai de plus en plus de mal à lire des textes-colonnes en vers courts).
Sous forme de versets, ça serait pas mal aussi
Enfin bon, ne retiens que l'essentiel : j'ai bien apprécié ton texte

Yoni?
c'est absolument magnifique.
je crois, ce que j'ai le plus aimé de toi.
parce que c'est tellement plus doux qu'avant...aucune acidité,
je suis contente!

J'adore le titre, comme un upercut. Le reste est décevant, avec une forme excessivement hachée qui brise l'élan du poème et rend la lecture pénible. Quant au thème, il s'enlise dans l'obscur : "nous sommes pour toujours avant d'être là c'est-à-dire bientôt maintenant"

Merci igloo. C'est vrai que je suis beaucoup moins vénère qu'avant. Je suis de plus en plus heureux car jai compris qu'en me plantant des pieux dans le coeur j'étais seul à me punir.

Tristan: merci à toi aussi et d'autant plus que je vais suivre ton conseil. Je crois que c'est effectivement mieux de changer la forme, qui me gène un peu, moi aussi.



.....



Je suis le fils de ma chienne, l'enfant baveux de mon plus cher esclave. Je suis infiniment nu, et né jusqu'à la gueule, ça chique, et c'est taillé comme un bonsaï que je ressors, des mains de celles qui me savourent un temps, me goûtent, puis se font vomir de honte et de tristesse, et aussi par jeu. Je suis et mon esprit n'est pas à l'heure de mes genoux, n'est pas plus présent ni plus exact que mon foie que cette gale qui me ronge et me donne l'heure et me rappelle que j'ai un corps. Nous sommes pour toujours avant d'être là, c'est-à-dire bientôt maintenant. Et personne ne peut dire qu'il n'a jamais été enfant. Alors on subit on devient on respire, sans trop savoir pourquoi on croque dans le mistral et puis on se tait, même si ça ne veut pas dire grand chose

Je suis on peut être â tous les temps mais ça n'a rien
d'une évidence.

Voilà.
C'est parfait comme ça, un coupe-souffle.
Me rappelle par certains aspects le travail de Tristan, vous parlez une langue pas mal commune.