C'était comme une grande maison
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Frédéric Prunier
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C'était comme une grande maison
C'était comme une grande maison. Comme des murs de nuit brulants et si durs que rien n'aurait pu les meurtrir. Il y avait nous et nos visages d'enfant, nos corps légers qui revenaient ensemble le soir à la maison. Il ne faisait jamais froid et rien ne faisait peur.
Ils étaient deux ou trois et ils nous regardaient de leur trône de pierre, ils nous regardaient avec amour et nous aussi on les aimait. Ils viellaient sur nous et leurs visages ressemblaient aux rochers sur lesquelles la mer s'allonge. C'est la mer qui les avait ridé je crois , leurs joues de vieillard. Leurs voix étaient belles et graves, toutes tailladées d'étoiles et leur gorges brulantes d'avoir mille fois bu la tasse étaient recouvertes de poèmes. Ils avaient le visage des astres et rendait la nuit chaude comme une couverture de braise. Tout était beau et si déchirant que tout le temps nos peaux s'ouvraient mais nos plaies ne mouraient pas. Toujours nos corps brillaient de larmes et de sang. Nos rires jaillissaient comme des couteaux et on se poignardait comme ça, en hurlant la joie, la joie d’être ensemble et d'entendre nos souffles enfler à l'unisson, comme les violons des anges.
Il n'y avait pas autant de couleurs qu'ici, seulement le rouge et l'or, et des ténèbres si noirs qu'on les entendait se battre, se battre sans relâche pour que leurs éclats s'aiment, s'embrassent et se figent mais tout s'écroulait à chaque instant parce qu'ils n'arrivaient pas à s'entendre et leur cris acharnés ressemblaient à des chants, on entendait l'hiver, l'été et toutes les saisons et toutes les étoiles qui grondaient en même temps. On aurait dit un orchestre, un orchestre sans chef d'orchestre où tout tournoyait, mouvait à l'infini.
C'est comme ça qu'on l'aimait la vie. Nue. Brulante. Sans rien d'autre sur le corps que ses étoiles gravées. Lorsqu'elle était comme ça, toute offerte à nos yeux, rien n'aurait pu nous faire trembler et même lorsqu'elle disparaissait de nos mains, on y croyait toujours qu'elle allait revenir.
< VOS ECRITS dispose ICI d'un catalogue complet de tous les textes de tous les membres ayant posté.
Comment voulez-vous que ce catalogue existe sous une forme correcte si vous ne donnez pas de titre à vos oeuvres ?
Prière d'en proposer un, ci-après, dès que possible, merci.
La Modération >
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Ils étaient deux ou trois et ils nous regardaient de leur trône de pierre, ils nous regardaient avec amour et nous aussi on les aimait. Ils viellaient sur nous et leurs visages ressemblaient aux rochers sur lesquelles la mer s'allonge. C'est la mer qui les avait ridé je crois , leurs joues de vieillard. Leurs voix étaient belles et graves, toutes tailladées d'étoiles et leur gorges brulantes d'avoir mille fois bu la tasse étaient recouvertes de poèmes. Ils avaient le visage des astres et rendait la nuit chaude comme une couverture de braise. Tout était beau et si déchirant que tout le temps nos peaux s'ouvraient mais nos plaies ne mouraient pas. Toujours nos corps brillaient de larmes et de sang. Nos rires jaillissaient comme des couteaux et on se poignardait comme ça, en hurlant la joie, la joie d’être ensemble et d'entendre nos souffles enfler à l'unisson, comme les violons des anges.
Il n'y avait pas autant de couleurs qu'ici, seulement le rouge et l'or, et des ténèbres si noirs qu'on les entendait se battre, se battre sans relâche pour que leurs éclats s'aiment, s'embrassent et se figent mais tout s'écroulait à chaque instant parce qu'ils n'arrivaient pas à s'entendre et leur cris acharnés ressemblaient à des chants, on entendait l'hiver, l'été et toutes les saisons et toutes les étoiles qui grondaient en même temps. On aurait dit un orchestre, un orchestre sans chef d'orchestre où tout tournoyait, mouvait à l'infini.
C'est comme ça qu'on l'aimait la vie. Nue. Brulante. Sans rien d'autre sur le corps que ses étoiles gravées. Lorsqu'elle était comme ça, toute offerte à nos yeux, rien n'aurait pu nous faire trembler et même lorsqu'elle disparaissait de nos mains, on y croyait toujours qu'elle allait revenir.
< VOS ECRITS dispose ICI d'un catalogue complet de tous les textes de tous les membres ayant posté.
Comment voulez-vous que ce catalogue existe sous une forme correcte si vous ne donnez pas de titre à vos oeuvres ?
Prière d'en proposer un, ci-après, dès que possible, merci.
La Modération >
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Re: C'était comme une grande maison
la solution du titre
peut-être les premiers mots du texte
ici
c'était comme une grande maison
après après
le romantisme d'un auteur
a souvent l'envie le désir
d'être reconnu même dans l'anonymat le plus complet
j'ai vécu ce complexe de dicte (proche d'oedipe au niveau de la prononciation)
l'auteur, le texte, la reconnaissance du texte, l'argent dans la poche de l'auteur
haaa que la vie et cruelle
et la modération ponctuelle
bonne nuit les petits
peut-être les premiers mots du texte
ici
c'était comme une grande maison
après après
le romantisme d'un auteur
a souvent l'envie le désir
d'être reconnu même dans l'anonymat le plus complet
j'ai vécu ce complexe de dicte (proche d'oedipe au niveau de la prononciation)
l'auteur, le texte, la reconnaissance du texte, l'argent dans la poche de l'auteur
haaa que la vie et cruelle
et la modération ponctuelle
bonne nuit les petits
Re: C'était comme une grande maison
Une belle écriture, vraiment ! Pleine, personnelle, sans emphase mais avec des arrières-plans, des ombres et des lumières... j'aime !
Quelques broutilles :
brûlants
Ils veillaient sur nous
Voilà à peu près tout ce que je vois à corriger... Juste un détail : n'abuse pas des étoiles si tu ne veux pas faire trop " ado".
Mais tu devrais poster plus souvent, ton écriture mérite de s'affiner et de s'affirmer !
Quelques broutilles :
brûlants
Ils veillaient sur nous
là j'ai un doute car je ne sais pas où tu places l'objet : les ou leurs joues ?C'est la mer qui les avait ridé je crois , leurs joues de vieillards
perle !Nos rires jaillissaient comme des couteaux et on se poignardait comme ça, en hurlant la joie,
je supprimeraisOn aurait dit un orchestre, un orchestre sans chefd'orchestre
si tu omets la virgule, tu fais une faute de français !on y croyait toujours, qu'elle allait revenir.
Voilà à peu près tout ce que je vois à corriger... Juste un détail : n'abuse pas des étoiles si tu ne veux pas faire trop " ado".
Mais tu devrais poster plus souvent, ton écriture mérite de s'affiner et de s'affirmer !
Invité- Invité
Re: C'était comme une grande maison
Beau texte vraiment, j'ai pris plaisir à te lire... à bientôt, j'ai hâte, déjà...
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: C'était comme une grande maison
Oui, c'est pas mal du tout, empreint de poésie, riche d'images vivantes et colorées, cela laisse une impression d'abondance, de plénitude.
Il y a des des choses que j'aime, beaucoup pour certaines, le premier paragraphe en particulier, et très précisément : "Ils étaient deux ou trois et ils nous regardaient de leur trône de pierre, ils nous regardaient avec amour et nous aussi on les aimait. Ils viellaient sur nous et leurs visages ressemblaient aux rochers sur lesquelles la mer s'allonge. C'est la mer qui les avait ridé je crois , leurs joues de vieillard. Leurs voix étaient belles et graves, toutes tailladées d'étoiles et leur gorges brulantes d'avoir mille fois bu la tasse étaient recouvertes de poèmes"
Il y a des des choses que j'aime, beaucoup pour certaines, le premier paragraphe en particulier, et très précisément : "Ils étaient deux ou trois et ils nous regardaient de leur trône de pierre, ils nous regardaient avec amour et nous aussi on les aimait. Ils viellaient sur nous et leurs visages ressemblaient aux rochers sur lesquelles la mer s'allonge. C'est la mer qui les avait ridé je crois , leurs joues de vieillard. Leurs voix étaient belles et graves, toutes tailladées d'étoiles et leur gorges brulantes d'avoir mille fois bu la tasse étaient recouvertes de poèmes"
Invité- Invité
Re: C'était comme une grande maison
On a bien les mêmes goûts, Easter !
herve.lyne, j'espère qu'il y aura une suite ?....
herve.lyne, j'espère qu'il y aura une suite ?....
Invité- Invité
Re: C'était comme une grande maison
Je trouve ça bien écrit
Nicolah- Nombre de messages : 120
Age : 32
Date d'inscription : 26/09/2012
Re: C'était comme une grande maison
pas de soucis, j'improvise toujours d'une manière ou d'une autre :-)herve.lyne@live.fr a écrit:Comment voulez-vous que ce catalogue existe sous une forme correcte si vous ne donnez pas de titre à vos oeuvres ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: C'était comme une grande maison
Ah toi ! C'est ça qui t'a rendue célèbre d'ailleurs !Sahkti a écrit:pas de soucis, j'improvise toujours d'une manière ou d'une autre :-)herve.lyne@live.fr a écrit:Comment voulez-vous que ce catalogue existe sous une forme correcte si vous ne donnez pas de titre à vos oeuvres ?
:-)))
Hello !
Re: C'était comme une grande maison
Allez, comme l'a suggéré Fredo, et en l'absence d'intervention de l'auteur qui a l'air de s'en fiche en peu, on va dire :
"C'était comme une grande maison"
D'ac ?
Re: C'était comme une grande maison
d'ac.
Chouette texte, en tout cas. Ambiance "Corniche Kennedy" (un livre de Maylis de Kerangal), je crois. On attend le drame.
Chouette texte, en tout cas. Ambiance "Corniche Kennedy" (un livre de Maylis de Kerangal), je crois. On attend le drame.
Lizzie- Nombre de messages : 1162
Age : 57
Localisation : Face à vous, quelle question !
Date d'inscription : 30/01/2011
Re: C'était comme une grande maison
Ah ! Je l'ai lu, bien aimé.Lizzie a écrit:Ambiance "Corniche Kennedy"
Pardon pour le HS.
;-)
Re: C'était comme une grande maison
Merci pour vos commentaires. Pour le titre ça me va, j'ai juste oublié de répondre.
Re: C'était comme une grande maison
Merci, on complète.herve.lyne@live.fr a écrit:Merci pour vos commentaires. Pour le titre ça me va, j'ai juste oublié de répondre.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: C'était comme une grande maison
J'ai failli oublier de dire que j'aime beaucoup
c'est tout
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: C'était comme une grande maison
De jolies choses dans cette grande maison. Un ton un peu exalté certes mais pas rédhibitoire. Et quelques fulgurances agréablement ciselées. Maintenant ça ressemble à un prologue. Y a-t-il une suite ?
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: C'était comme une grande maison
Ô ma toute petite Hervelyne, c'est très joli ce que tu dis, ce que tu fais, comme depuis toujours.
Je suis tout ému de ce texte, de toute la nostalgie de toi qu'il fait refluer en moi. C'est très beau, tu es très belle.
Je suis tout ému de ce texte, de toute la nostalgie de toi qu'il fait refluer en moi. C'est très beau, tu es très belle.
Re: C'était comme une grande maison
je reprends les commentaires précédents, c'est un très joli début, empli d'une langueur des plus agréables. mais, en effet, une suite semble s'imposer, cet incipit laisse la place à de jolis écrits à venir.
polgara- Nombre de messages : 1440
Age : 48
Localisation : Tournefeuille, et virevolte aussi
Date d'inscription : 27/02/2012
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