Patrizio
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Patrizio
ceci est le tout début de l'histoire...
....................... Si le Royaume, à cette époque, n’avait pas encore subi le raz-de-marée révolutionnaire qui avait, il y a quelque temps déjà, décapité la France, les gazettes informaient que les émeutes n’épargnaient plus aucun pays d’Europe. La lecture de ces nouvelles était suivie comme un feuilleton d'aventures et les désordres contestataires propageaient le désir de liberté et de changement pratiquement en temps réel.
De plus en plus souvent, on entendait commenter quelques faits divers, comme la tragique histoire de ce paysan qui n'avait su contenir sa nature violente et colérique, après qu'un baron insouciant lui ait piétiné ses champs. Le tranchant d’un sabre avait été nécessaire pour protéger son entourage de sa folie furieuse.
Patrizio fut témoin et acteur indirect d'un de ces petits désordres qui augmentaient l'impression d'insécurité du pays. Un ami à lui, favori de la Cour, à qui la fortune permettait tous les excès, l'avait invité à une journée de chasse.
L’été finissait et les plaines moissonnées appelaient à d’immenses chevauchées, sans préjudice pour la survie des cultures. En fin d’après-midi, on avait fait halte dans une auberge renommée pour son vin et la rondeur de ses servantes.
- Mes amis, il est temps de boire, de manger et de s’amuser ! Arrêtons-nous ici, je vous invite.
On ne pouvait rien refuser au chevalier de la Part-Dieu, et tout le monde l’avait suivi dans cette escapade festive. Son influence auprès du Roi était considérable. Même si Patrizio avait assez de notoriété pour affirmer une complète indépendance, puisqu’il était un Maître de musique réputé, il savait que les relations avaient autant d’importance que le génie, et se montrer était primordial dans une carrière d’artiste moderne. De toute façon, ce qu’organisait le chevalier était toujours exceptionnel. La vie de cet homme était à l’image de sa morphologie d'ogre, et l'âge ne l'avait pas encore totalement transformé en notable obèse et bedonnant. Ses extravagances débordaient de fantaisie et il n’avait qu’un seul défaut, la vanité de croire que son argent et son rang rendaient tout possible. Il ne supportait aucun refus à ses caprices.
On décida donc de diner à l’auberge. Le repas fut excellent, les rires montraient à tous que la fête était joyeuse. Le chevalier décida même vers la fin des agapes que le besoin urgent d'uriner était plus fort que toutes les bienséances.
- Le temps presse ! le déluge est à ma porte ! Et je n’ai plus le temps d’aller me cacher au fond d’un bosquet ! Alors… Qu’on m’apporte ici un paysage !
Il n'avait effectivement pas pris le temps de descendre au jardin. Les murs de la salle à manger, couverts d’un papier peint panoramique au décor champêtre et bucolique, firent tout aussi bien fait l'affaire. La compagnie décida que c'était une excellente idée, il ne pouvait pas en être autrement et on applaudit l’auteur de cet extraordinaire et superbe manifeste poétique.
La vue du bâillement entraîne l'irrépressible besoin de bâiller et l'exemple de cet épanchement urinaire fut le point de départ d'une belle fraternité d'action collective. L’aubergiste se montra tout d’abord mécontent, mais il fut vite amadoué par un dédommagement conséquent. Le pouvoir de dépenser, quand on s'appelle de la Part-Dieu, est un plaisir qui ne doit connaître aucune limite. Toute la soirée fut de même nature, enivrante et fabuleuse.
En sortant de l'auberge, alors qu'on préparait leurs montures, le chevalier et ses amis avisèrent quelques miséreux qui avaient allumé un feu entre les bâtiments et le chemin. L'ambiance, pour eux aussi, était joyeuse.
Une femme dansait, accompagnée par le chant d’un de ses compagnons. C’était une sorte de récitatif mélodique à la fois lancinant et tragique qu’elle traduisait en de lentes arabesques et qu’elle transformait par moment en un déchaînement de rythmes saccadés, d’une brusque sauvagerie, libre et sans entrave. L’ensemble était surprenant.
Le chevalier, attiré par la sensualité animale que dégageait cette danse, s'approcha, suivi de Patrizio et des amis qui se trouvaient encore avec lui.
Se retournant vers Patrizio, il lui dit :
- Ecoute ! Ecoute-moi ce chant ! Et regarde cette danse ! C'est de la pure magie ! Ces bohémiens ne savent sans aucun doute rien des arts, rien de la poésie, ni rien de tout ce qui devrait, normalement, être nécessaire pour créer un si parfait ensemble. Et simplement de quelques claquements de mains, de quelques grognements que l'on peut à peine appeler musique, la danse prend corps et devient la partie évidente et compréhensible de cette mélopée.
Ce chant semblait formé d'un ensemble de codes vraiment trop éloigné de la culture musicale de Patrizio et il était absorbé par la difficulté des tournures mélodiques, complètement inédites à son oreille.
Le chevalier essaya de mimer quelques pas de danse. Il voulait ainsi démontrer qu'il comprenait d'instinct ce que les autres devaient longuement travailler. Il jouait le mâle amoureux, le séducteur de la belle, mais ses mouvements restaient grossiers et malhabiles. Les étrangers s'interrogeaient du regard. La fixité de leurs yeux était à la fois une question et une affirmation. Ils étaient prêts à tous dangers …
Petit à petit, le chant doucement ralentit, de plus en plus apaisé. La bohémienne s'approcha de son accompagnateur et lui passa tendrement les mains sur les épaules. Elle se glissa derrière et tout contre lui, accompagnant la fin de sa mélodie par de petits mouvements de tête.
Le chevalier avait suivi le ralenti du mouvement, et sans vraiment y prêter attention, il acceptait la fin de cet instant comme s’il en était rassasié. Il était ivre, son corps avait atteint ses limites. Mais il était heureux, heureux de ce moment d'expression sauvage et imprévu.
Pour les remercier, il sortit d'une bourse quelques énormes pièces d'or et les lança à terre, en direction du couple. Malgré l'évidente valeur de ces pièces, ceux-ci ne bougeaient pas et ils le regardaient fixement. Le chevalier fût tout d'abord surpris, car habituellement, quand il forçait démesurément le trait d'une aumône, il observait l’effet de sa générosité dans le regard de ceux qui le remerciaient. Ces deux là n’avaient pas l’air de comprendre que le prix d’une danse n'avait rien à voir, en principe, avec celui d'un cheval.
L'action s’était figée, tout le monde attendait et s'observait. Le Chevalier se retourna vers ses amis et leur dit :
- Allons ! Laissons ces étrangers à leur destin et à leur fierté, c'est tout à leur honneur. Je ne peux que les comprendre, nous avons sûrement ce même dédain des choses matérielles. Il est tard et comme vous le savez, je pars demain en mission d’ambassade dans un des pays du nouveau monde. Pour gagner quelque temps de sommeil, je regagnerai mon domaine de Château-rouge en traversant par le bois, qui m’accompagne ?
En écoutant ces mots, Patrizio reconnaissait bien là son ami, toujours en manque d’aventure. Bien que le royaume posséda déjà sa toute nouvelle gendarmerie nationale, voyager de nuit restait un périple hasardeux. Le danger, à cette époque, se trouvait plus à la campagne qu’en ville.
Ce soir, la nuit était claire. S’il ne se divisait pas, le groupe était assez important pour voyager en toute tranquillité. Ils connaissaient la route dans ses moindres détails. Ils étaient chez eux et leur nombre était une garantie suffisante pour minimiser le risque.
Accompagné seulement par les deux amis avec qui il partait le lendemain, le chevalier venait de prendre le pari inutile de traverser la forêt qui sépare l'auberge des plaines de son château. Mais personne ne trouvait l'idée dangereuse. La force du vin augmente l'impression naturelle qu'ont les hommes à se croire les maîtres de l'univers.
Il prit le visage de Patrizio entre ses mains et lui dit :
- Je pars pour un hiver entier. Prends garde à toi, je t’en conjure. Je trinquerai à ta santé et je te dédierai chacune de mes conquêtes américaines. Alors, en retour, je veux que tu salues à ma gloire toutes les garces que tu combleras. Et qu’elles prennent soin de tes boucles brunes et de ton sourire enjôleur. Je te promets une fête gigantesque au printemps prochain, quand nous nous retrouverons, une fête comme jamais nous avons osé encore en inventer.
Le groupe se sépara enfin, après d’interminables embrassades. Patrizio partit avec le gros de la troupe en longeant la rivière, empruntant une route qui permettait de mieux anticiper le danger. De leur côté, les trois hommes commencèrent à traverser la forêt. Afin d’écarter d’éventuels loups qui pourraient marauder dans le secteur, ils bavardaient bruyamment à la lueur des falots, malgré la fatigue et les effets du banquet arrosé.
....................... Si le Royaume, à cette époque, n’avait pas encore subi le raz-de-marée révolutionnaire qui avait, il y a quelque temps déjà, décapité la France, les gazettes informaient que les émeutes n’épargnaient plus aucun pays d’Europe. La lecture de ces nouvelles était suivie comme un feuilleton d'aventures et les désordres contestataires propageaient le désir de liberté et de changement pratiquement en temps réel.
De plus en plus souvent, on entendait commenter quelques faits divers, comme la tragique histoire de ce paysan qui n'avait su contenir sa nature violente et colérique, après qu'un baron insouciant lui ait piétiné ses champs. Le tranchant d’un sabre avait été nécessaire pour protéger son entourage de sa folie furieuse.
Patrizio fut témoin et acteur indirect d'un de ces petits désordres qui augmentaient l'impression d'insécurité du pays. Un ami à lui, favori de la Cour, à qui la fortune permettait tous les excès, l'avait invité à une journée de chasse.
L’été finissait et les plaines moissonnées appelaient à d’immenses chevauchées, sans préjudice pour la survie des cultures. En fin d’après-midi, on avait fait halte dans une auberge renommée pour son vin et la rondeur de ses servantes.
- Mes amis, il est temps de boire, de manger et de s’amuser ! Arrêtons-nous ici, je vous invite.
On ne pouvait rien refuser au chevalier de la Part-Dieu, et tout le monde l’avait suivi dans cette escapade festive. Son influence auprès du Roi était considérable. Même si Patrizio avait assez de notoriété pour affirmer une complète indépendance, puisqu’il était un Maître de musique réputé, il savait que les relations avaient autant d’importance que le génie, et se montrer était primordial dans une carrière d’artiste moderne. De toute façon, ce qu’organisait le chevalier était toujours exceptionnel. La vie de cet homme était à l’image de sa morphologie d'ogre, et l'âge ne l'avait pas encore totalement transformé en notable obèse et bedonnant. Ses extravagances débordaient de fantaisie et il n’avait qu’un seul défaut, la vanité de croire que son argent et son rang rendaient tout possible. Il ne supportait aucun refus à ses caprices.
On décida donc de diner à l’auberge. Le repas fut excellent, les rires montraient à tous que la fête était joyeuse. Le chevalier décida même vers la fin des agapes que le besoin urgent d'uriner était plus fort que toutes les bienséances.
- Le temps presse ! le déluge est à ma porte ! Et je n’ai plus le temps d’aller me cacher au fond d’un bosquet ! Alors… Qu’on m’apporte ici un paysage !
Il n'avait effectivement pas pris le temps de descendre au jardin. Les murs de la salle à manger, couverts d’un papier peint panoramique au décor champêtre et bucolique, firent tout aussi bien fait l'affaire. La compagnie décida que c'était une excellente idée, il ne pouvait pas en être autrement et on applaudit l’auteur de cet extraordinaire et superbe manifeste poétique.
La vue du bâillement entraîne l'irrépressible besoin de bâiller et l'exemple de cet épanchement urinaire fut le point de départ d'une belle fraternité d'action collective. L’aubergiste se montra tout d’abord mécontent, mais il fut vite amadoué par un dédommagement conséquent. Le pouvoir de dépenser, quand on s'appelle de la Part-Dieu, est un plaisir qui ne doit connaître aucune limite. Toute la soirée fut de même nature, enivrante et fabuleuse.
En sortant de l'auberge, alors qu'on préparait leurs montures, le chevalier et ses amis avisèrent quelques miséreux qui avaient allumé un feu entre les bâtiments et le chemin. L'ambiance, pour eux aussi, était joyeuse.
Une femme dansait, accompagnée par le chant d’un de ses compagnons. C’était une sorte de récitatif mélodique à la fois lancinant et tragique qu’elle traduisait en de lentes arabesques et qu’elle transformait par moment en un déchaînement de rythmes saccadés, d’une brusque sauvagerie, libre et sans entrave. L’ensemble était surprenant.
Le chevalier, attiré par la sensualité animale que dégageait cette danse, s'approcha, suivi de Patrizio et des amis qui se trouvaient encore avec lui.
Se retournant vers Patrizio, il lui dit :
- Ecoute ! Ecoute-moi ce chant ! Et regarde cette danse ! C'est de la pure magie ! Ces bohémiens ne savent sans aucun doute rien des arts, rien de la poésie, ni rien de tout ce qui devrait, normalement, être nécessaire pour créer un si parfait ensemble. Et simplement de quelques claquements de mains, de quelques grognements que l'on peut à peine appeler musique, la danse prend corps et devient la partie évidente et compréhensible de cette mélopée.
Ce chant semblait formé d'un ensemble de codes vraiment trop éloigné de la culture musicale de Patrizio et il était absorbé par la difficulté des tournures mélodiques, complètement inédites à son oreille.
Le chevalier essaya de mimer quelques pas de danse. Il voulait ainsi démontrer qu'il comprenait d'instinct ce que les autres devaient longuement travailler. Il jouait le mâle amoureux, le séducteur de la belle, mais ses mouvements restaient grossiers et malhabiles. Les étrangers s'interrogeaient du regard. La fixité de leurs yeux était à la fois une question et une affirmation. Ils étaient prêts à tous dangers …
Petit à petit, le chant doucement ralentit, de plus en plus apaisé. La bohémienne s'approcha de son accompagnateur et lui passa tendrement les mains sur les épaules. Elle se glissa derrière et tout contre lui, accompagnant la fin de sa mélodie par de petits mouvements de tête.
Le chevalier avait suivi le ralenti du mouvement, et sans vraiment y prêter attention, il acceptait la fin de cet instant comme s’il en était rassasié. Il était ivre, son corps avait atteint ses limites. Mais il était heureux, heureux de ce moment d'expression sauvage et imprévu.
Pour les remercier, il sortit d'une bourse quelques énormes pièces d'or et les lança à terre, en direction du couple. Malgré l'évidente valeur de ces pièces, ceux-ci ne bougeaient pas et ils le regardaient fixement. Le chevalier fût tout d'abord surpris, car habituellement, quand il forçait démesurément le trait d'une aumône, il observait l’effet de sa générosité dans le regard de ceux qui le remerciaient. Ces deux là n’avaient pas l’air de comprendre que le prix d’une danse n'avait rien à voir, en principe, avec celui d'un cheval.
L'action s’était figée, tout le monde attendait et s'observait. Le Chevalier se retourna vers ses amis et leur dit :
- Allons ! Laissons ces étrangers à leur destin et à leur fierté, c'est tout à leur honneur. Je ne peux que les comprendre, nous avons sûrement ce même dédain des choses matérielles. Il est tard et comme vous le savez, je pars demain en mission d’ambassade dans un des pays du nouveau monde. Pour gagner quelque temps de sommeil, je regagnerai mon domaine de Château-rouge en traversant par le bois, qui m’accompagne ?
En écoutant ces mots, Patrizio reconnaissait bien là son ami, toujours en manque d’aventure. Bien que le royaume posséda déjà sa toute nouvelle gendarmerie nationale, voyager de nuit restait un périple hasardeux. Le danger, à cette époque, se trouvait plus à la campagne qu’en ville.
Ce soir, la nuit était claire. S’il ne se divisait pas, le groupe était assez important pour voyager en toute tranquillité. Ils connaissaient la route dans ses moindres détails. Ils étaient chez eux et leur nombre était une garantie suffisante pour minimiser le risque.
Accompagné seulement par les deux amis avec qui il partait le lendemain, le chevalier venait de prendre le pari inutile de traverser la forêt qui sépare l'auberge des plaines de son château. Mais personne ne trouvait l'idée dangereuse. La force du vin augmente l'impression naturelle qu'ont les hommes à se croire les maîtres de l'univers.
Il prit le visage de Patrizio entre ses mains et lui dit :
- Je pars pour un hiver entier. Prends garde à toi, je t’en conjure. Je trinquerai à ta santé et je te dédierai chacune de mes conquêtes américaines. Alors, en retour, je veux que tu salues à ma gloire toutes les garces que tu combleras. Et qu’elles prennent soin de tes boucles brunes et de ton sourire enjôleur. Je te promets une fête gigantesque au printemps prochain, quand nous nous retrouverons, une fête comme jamais nous avons osé encore en inventer.
Le groupe se sépara enfin, après d’interminables embrassades. Patrizio partit avec le gros de la troupe en longeant la rivière, empruntant une route qui permettait de mieux anticiper le danger. De leur côté, les trois hommes commencèrent à traverser la forêt. Afin d’écarter d’éventuels loups qui pourraient marauder dans le secteur, ils bavardaient bruyamment à la lueur des falots, malgré la fatigue et les effets du banquet arrosé.
patrizio
Quelle suite sera donnée à ce récit d 'allure picaresque , entre DON QUIJOTE et la Chartreuse pour la naiveté du héros P/ Fabrizio ? A suivre de près, on a peur des loups !! HOU ....houûooû...... du E. POE ?
soussan- Nombre de messages : 119
Age : 76
Date d'inscription : 31/10/2012
Re: Patrizio
Contente de retrouver Patrizio et ses compères, dommage que la chronologie soit un peu bouleversée, je ne comprends pas pourquoi ne pas avoir commencé par le début...
Cela dit, maintenant que je suis (un peu) familiarisée avec le ton et le contexte, je continue à apprécier le côté intemporel - ou plus précisément, sans vrai marqueur temporel - de l'histoire, et ses personnages bien campés.
Quelques remarques de langue :
après qu'un baron insouciant luiait eut piétiné ses champs. (indicatif après "après que", et non le subjonctif)
ils étaient prêts à tous dangers … ("à tous les dangers" ?)
Le chevalier fût fut tout d'abord surpris, (passé simple et non pas sujonctif imparfait :-))
Ces deux là n’avaient pas l’air de comprendre ("Ces deux-là")
Bien que le royaume posséda ("possédât", subjonctif imparfait)
Pour soussan, voici le lien vers un extrait précédemment posté du travail en cours : http://www.vosecrits.com/t12551-quand-patrizio-se-reveilla
Cela dit, maintenant que je suis (un peu) familiarisée avec le ton et le contexte, je continue à apprécier le côté intemporel - ou plus précisément, sans vrai marqueur temporel - de l'histoire, et ses personnages bien campés.
Quelques remarques de langue :
après qu'un baron insouciant lui
ils étaient prêts à tous dangers … ("à tous les dangers" ?)
Le chevalier f
Ces deux là n’avaient pas l’air de comprendre ("Ces deux-là")
Bien que le royaume posséda ("possédât", subjonctif imparfait)
Pour soussan, voici le lien vers un extrait précédemment posté du travail en cours : http://www.vosecrits.com/t12551-quand-patrizio-se-reveilla
Invité- Invité
Re: Patrizio
PS : "qu’elle transformait par moment en" ("par moments", même si le CNRTL admet que "par moment" soit correct, mais plus rare)
Invité- Invité
Re: Patrizio
Pourquoi d'aventures ? (un feuilleton d'aventures). Un feuilleton me semble suffidant.
Idem pour un ami (à lui) : un ami.
Nouveau Monde.
deux-là.
Écoute.
C'est plaisant à lire.
Idem pour un ami (à lui) : un ami.
Nouveau Monde.
deux-là.
Écoute.
C'est plaisant à lire.
Invité- Invité
suite et fin du premier chapitre
ci-dessous la fin du premier chapitre de cette histoire
que je sais un peu hors mode, sujet, façon, etc,etc...
la suite viendra plus tard, sur un autre fil
merci de vos lectures
n'hésitez pas avec les commentaires lapidaires, ça me motive...! hahaha !!!
.....
Il ne leur restait plus qu'une faible distance à parcourir sous les arbres quand ils se retrouvèrent encerclés par une dizaine de silhouettes, toutes habillées du grand chapeau noir des paysans et d’un manteau grisâtre porté en cape. Elles paraissaient solidement armées, soit de pistolets, soit de fusils.
- Gardez bien vos mains à vos lanternes et vous pourrez raconter plus tard votre aventure.
L'homme qui parlait avait, comme ses comparses, le visage masqué par un tissu qui transformait le timbre de la voix. Il s'exprimait avec peut-être un accent étranger. On ne pouvait en être certain. Il s'approcha tout près du chevalier :
- Vous qui paraissez le seigneur des autres seigneurs, vous allez descendre tout doucement de votre cheval. Ensuite, ce sera le tour de chacun de vos amis. Tous les trois, vous poserez doucement vos lanternes à terre et vous lèverez bien haut les bras, bien en l’air. Nous n'en voulons qu'à votre or, pas à vos vies, mais si nous devons choisir, ce sera la vôtre d'abord.
Ce n’était pas, sans nul doute, leur premier mauvais coup. Ils opéraient méthodiquement, chacun à son rôle, sans aucune fébrilité. Le chevalier descendit de cheval. Il ressemblait à un comédien du théâtre comique, de ceux qui tremblent quand la menace devient soudain réelle. Pour son excuse, il faut souligner que les gens de noblesse ne s’exerçaient plus vraiment au maniement des armes et qu’ils n’étaient que rarement confrontés au véritable danger.
Un des bandits s'approcha des trois hommes. D'une rapidité digne d'un tour de magie, il visita leurs habits et s'empara de leurs bourses et de leurs armes. Un des amis du chevalier voulut réagir. Il avait à peine esquissé un geste qu’il reçut un coup de crosse de fusil en pleine figure. Il s’écroula en gémissant. Son nez pissait le sang, apparemment fracassé. Le cercle s’était immédiatement resserré et les canons étaient tous pointés nerveusement vers les trois malheureux.
Le butin fut enfourné dans un sac de toile et on ligota les poignets dans le dos du chevalier et de ses amis. Celui qui avait le nez cassé pleurait de douleur, toujours à terre.
- Voilà Messieurs. Rien n'est plus simple, tout est une question de chance et de hasard… Nous sommes obligés de prendre l'argent dans votre poche, puisque c'est vous qui le possédez.
Et, s’adressant au compagnon du chevalier toujours à terre, il continua :
- Je suis désolé pour cette blessure, mais soyez heureux que je n'aime pas vraiment la vue du sang. Sinon, je vous aurai massacré. Puisque vous avez maintenant les mains sagement attachées dans le dos, cela vous retardera un peu. Par plus de sécurité, nous garderons vos chevaux.
Le truand prenait un ton moqueur et théâtral, ce qui rendit le chevalier fou de rage :
- Vous … Vous … vous et votre bande de racaille … Si on pouvait inventer un moyen de nettoyer le pays d’un seul coup d’un seul de toutes les vermines de votre espèce, croyez bien que je serais prêt à dépenser toute ma fortune pour aider ce bienfaiteur. C’est à grande eau qu’il faudrait vous lessiver et vous faire disparaître !!!
L'homme masqué répondit avec autant de calme qu’il venait d’entendre de colère:
- Votre cheval m'appartient et j'espère qu'il est puissant. J'aime la vitesse et je compte aller loin …
La bande disparut aussi vite qu’elle était apparue. Les trois hommes se retrouvèrent dans le silence de la forêt, complètement abasourdis et dessaoulés. Le blessé saignait énormément mais ils étaient conscients qu'ils venaient d'éviter le pire. Ils étaient surtout profondément piqués dans leur orgueil. Ils rejoignirent à pied le village le plus proche, à quelques lieues de là.
Le lendemain fut un jour d'extraordinaire effervescence. Tout le monde battait la campagne, gendarmes, garnison militaire, personnel au service du chevalier et de ses amis. On arrêtait les vagabonds, les voyageurs, Tout ce qui était inconnu était sévèrement contrôlé. Le Chevalier était hors de lui, d'abord parce qu'il s'était laissé dépouiller, mais surtout parce qu'il n'avait pu se défendre, complètement tétanisé face au canon d’un pistolet. Il criait à qui voulait l'entendre que ces brigands étaient les bohémiens qu’il avait payés généreusement pour le spectacle d’une danse médiocre, et que cette bande, en fin de compte, était des plus dangereuses.
Quelques jours plus tard, grâce à ses descriptions et à ses ordres, on retrouva un couple de gitans correspondant trait pour trait à nos voyageurs. Ils dansaient et chantaient sur la grande place d'une ville voisine. Il furent arrêtés immédiatement, et bien que l'on ne retrouva pas de traces du butin, on les enferma dans l'attente d'un procès.
Un courrier avait prévenu Patrizio de l'affaire. Juste avant d’embarquer et de quitter le royaume, son ami lui racontait les détails de sa mésaventure. Plus il se remémorait la scène, plus il était certain d'avoir reconnu le chanteur de l’auberge.
Au nom de leur amitié, il avait besoin de son aide pour témoigner et le représenter quand ces criminels seraient retrouvés. Pour cela, il lui faisait parvenir, en même temps que ce courrier, une importante somme d’argent pour le dédommager du temps qu'il devrait consacrer à ses intérêts.
« Lavez-moi de cette humiliation, écrivait-il, notre époque est au bord du gouffre. On ne respecte plus ni les biens ni les personnes, l’insécurité règne et s’infiltre partout. Des bandes de voleurs profitent du marasme politique en Europe pour jouer les faux révolutionnaires dans notre pays, qui pourtant accepte tout autant les immigrés Français que la main-d’œuvre venant du bout du monde. Nous ne devons pas laisser ce vol impuni, ce serait ouvrir la porte à d’autres désordres de bien plus grande conséquence ! »
De toute façon, Patrizio ne refuserait rien à son ami. Il avait tant de fois profité de ses largesses et de son carnet d’adresses. C’était grâce à lui qu’il était devenu un compositeur reconnu et apprécié de toute la région. Il était même prévu qu’à son retour, celui-ci le présente au Roi et la cour. Il ne pouvait qu’accepter de bonne grâce. A ce moment-là, Il pensa même à tous les faux amis qui gravitaient autour du chevalier, tous ces courtisans jaloux de sa fortune, ceux qui ne retenaient que les effusions grossières et provocatrices de cette force de la nature, alors qu’au fond, c’était un homme si généreux.
Il se rendit à la prison. On lui avait demandé d’y venir pour s’assurer qu’il s'agissait bien des étrangers de l'auberge. Il n'y avait aucun doute. Comme l’homme n'était pas capable de construire une phrase correcte et complète dans le langage du royaume, on avait trouvé un interprète en la personne de l’abbé Rivière, un des prieurs capucins qui venait de temps en temps visiter les condamnés. En passant près de la cellule de l’étranger, il l’avait entendu chanter et il avait immédiatement reconnu un vieux chant populaire arabe. Même s’il mélangeait allègrement son dialecte maternel avec certaines expressions du royaume, l’abbé arrivait à comprendre l’essentiel de ce qu’il baragouinait. Il était présent quand Patrizio entra dans la cellule et il lui résuma ce qu'il connaissait maintenant de cet homme et de son histoire.
- Il est né dans le royaume, mais il ne connaît pratiquement rien de notre culture. C’est le fils d'une esclave au service d'un prince qui vit ici en résidence d'ambassade. Sa mère l'a forcé à s'enfuir de chez son maître parce qu'il approchait de la puberté.
C’était bien cet homme à la peau si brune et au regard si dur qui avait intrigué Patrizio par son chant insolite, et d’apprendre son passé d’esclave renforçait encore un peu plus cette image d’un orient exotique que sa mémoire avait imprimé.
- On oublie toujours ce qu’un maître irrespectueux peut faire endurer comme horreur à son esclave.
L’abbé eut un regard compatissent vers l’étranger, tout en continuant son résumé.
- Une famille de bohémiens l'a recueilli et il partagea pendant quelques années leurs vies et leurs voyages. Il est devenu le compagnon de Yasmina, celle qui sait si bien danser et ils vivent maintenant tous les deux grâce au spectacle de leur danse orientale.
Depuis qu’ils avaient été arrêtés, les deux étrangers niaient farouchement toute implication dans l’agression du chevalier et de ses amis. Ils affirmaient qu’ils n’avaient jamais rien volé d’autre que du pain, et juste pour survivre. Patrizio posa quelques questions anodines et l’abbé lui servit d’interprète. De toute façon, l’étranger semblait répéter toujours les mêmes réponses. Il était innocent et il ne comprenait pas pourquoi on le gardait en prison.
Les juges avaient reçu une déposition écrite et détaillée du chevalier, il affirmait que malgré son visage en parti dissimulé, il avait reconnu son agresseur. C’était bien ce bohémien, celui à qui il avait donné ces regrettables pièces d'or. Il se rappelait les détails du visage de cet homme orgueilleux et ses yeux fixés sur lui et sa bourse. Il était évident que ce bandit avait déjà, à ce moment précis, prémédité son mauvais coup.
Il demandait à la justice qu’elle recueille en son nom le témoignage de son ami, Patrizio Bruelli, car il était avec lui, à l’auberge. L’instruction du dossier avançait à grands pas et quelques dates d’audiences furent d’ores et déjà réservées.
que je sais un peu hors mode, sujet, façon, etc,etc...
la suite viendra plus tard, sur un autre fil
merci de vos lectures
n'hésitez pas avec les commentaires lapidaires, ça me motive...! hahaha !!!
.....
Il ne leur restait plus qu'une faible distance à parcourir sous les arbres quand ils se retrouvèrent encerclés par une dizaine de silhouettes, toutes habillées du grand chapeau noir des paysans et d’un manteau grisâtre porté en cape. Elles paraissaient solidement armées, soit de pistolets, soit de fusils.
- Gardez bien vos mains à vos lanternes et vous pourrez raconter plus tard votre aventure.
L'homme qui parlait avait, comme ses comparses, le visage masqué par un tissu qui transformait le timbre de la voix. Il s'exprimait avec peut-être un accent étranger. On ne pouvait en être certain. Il s'approcha tout près du chevalier :
- Vous qui paraissez le seigneur des autres seigneurs, vous allez descendre tout doucement de votre cheval. Ensuite, ce sera le tour de chacun de vos amis. Tous les trois, vous poserez doucement vos lanternes à terre et vous lèverez bien haut les bras, bien en l’air. Nous n'en voulons qu'à votre or, pas à vos vies, mais si nous devons choisir, ce sera la vôtre d'abord.
Ce n’était pas, sans nul doute, leur premier mauvais coup. Ils opéraient méthodiquement, chacun à son rôle, sans aucune fébrilité. Le chevalier descendit de cheval. Il ressemblait à un comédien du théâtre comique, de ceux qui tremblent quand la menace devient soudain réelle. Pour son excuse, il faut souligner que les gens de noblesse ne s’exerçaient plus vraiment au maniement des armes et qu’ils n’étaient que rarement confrontés au véritable danger.
Un des bandits s'approcha des trois hommes. D'une rapidité digne d'un tour de magie, il visita leurs habits et s'empara de leurs bourses et de leurs armes. Un des amis du chevalier voulut réagir. Il avait à peine esquissé un geste qu’il reçut un coup de crosse de fusil en pleine figure. Il s’écroula en gémissant. Son nez pissait le sang, apparemment fracassé. Le cercle s’était immédiatement resserré et les canons étaient tous pointés nerveusement vers les trois malheureux.
Le butin fut enfourné dans un sac de toile et on ligota les poignets dans le dos du chevalier et de ses amis. Celui qui avait le nez cassé pleurait de douleur, toujours à terre.
- Voilà Messieurs. Rien n'est plus simple, tout est une question de chance et de hasard… Nous sommes obligés de prendre l'argent dans votre poche, puisque c'est vous qui le possédez.
Et, s’adressant au compagnon du chevalier toujours à terre, il continua :
- Je suis désolé pour cette blessure, mais soyez heureux que je n'aime pas vraiment la vue du sang. Sinon, je vous aurai massacré. Puisque vous avez maintenant les mains sagement attachées dans le dos, cela vous retardera un peu. Par plus de sécurité, nous garderons vos chevaux.
Le truand prenait un ton moqueur et théâtral, ce qui rendit le chevalier fou de rage :
- Vous … Vous … vous et votre bande de racaille … Si on pouvait inventer un moyen de nettoyer le pays d’un seul coup d’un seul de toutes les vermines de votre espèce, croyez bien que je serais prêt à dépenser toute ma fortune pour aider ce bienfaiteur. C’est à grande eau qu’il faudrait vous lessiver et vous faire disparaître !!!
L'homme masqué répondit avec autant de calme qu’il venait d’entendre de colère:
- Votre cheval m'appartient et j'espère qu'il est puissant. J'aime la vitesse et je compte aller loin …
La bande disparut aussi vite qu’elle était apparue. Les trois hommes se retrouvèrent dans le silence de la forêt, complètement abasourdis et dessaoulés. Le blessé saignait énormément mais ils étaient conscients qu'ils venaient d'éviter le pire. Ils étaient surtout profondément piqués dans leur orgueil. Ils rejoignirent à pied le village le plus proche, à quelques lieues de là.
Le lendemain fut un jour d'extraordinaire effervescence. Tout le monde battait la campagne, gendarmes, garnison militaire, personnel au service du chevalier et de ses amis. On arrêtait les vagabonds, les voyageurs, Tout ce qui était inconnu était sévèrement contrôlé. Le Chevalier était hors de lui, d'abord parce qu'il s'était laissé dépouiller, mais surtout parce qu'il n'avait pu se défendre, complètement tétanisé face au canon d’un pistolet. Il criait à qui voulait l'entendre que ces brigands étaient les bohémiens qu’il avait payés généreusement pour le spectacle d’une danse médiocre, et que cette bande, en fin de compte, était des plus dangereuses.
Quelques jours plus tard, grâce à ses descriptions et à ses ordres, on retrouva un couple de gitans correspondant trait pour trait à nos voyageurs. Ils dansaient et chantaient sur la grande place d'une ville voisine. Il furent arrêtés immédiatement, et bien que l'on ne retrouva pas de traces du butin, on les enferma dans l'attente d'un procès.
Un courrier avait prévenu Patrizio de l'affaire. Juste avant d’embarquer et de quitter le royaume, son ami lui racontait les détails de sa mésaventure. Plus il se remémorait la scène, plus il était certain d'avoir reconnu le chanteur de l’auberge.
Au nom de leur amitié, il avait besoin de son aide pour témoigner et le représenter quand ces criminels seraient retrouvés. Pour cela, il lui faisait parvenir, en même temps que ce courrier, une importante somme d’argent pour le dédommager du temps qu'il devrait consacrer à ses intérêts.
« Lavez-moi de cette humiliation, écrivait-il, notre époque est au bord du gouffre. On ne respecte plus ni les biens ni les personnes, l’insécurité règne et s’infiltre partout. Des bandes de voleurs profitent du marasme politique en Europe pour jouer les faux révolutionnaires dans notre pays, qui pourtant accepte tout autant les immigrés Français que la main-d’œuvre venant du bout du monde. Nous ne devons pas laisser ce vol impuni, ce serait ouvrir la porte à d’autres désordres de bien plus grande conséquence ! »
De toute façon, Patrizio ne refuserait rien à son ami. Il avait tant de fois profité de ses largesses et de son carnet d’adresses. C’était grâce à lui qu’il était devenu un compositeur reconnu et apprécié de toute la région. Il était même prévu qu’à son retour, celui-ci le présente au Roi et la cour. Il ne pouvait qu’accepter de bonne grâce. A ce moment-là, Il pensa même à tous les faux amis qui gravitaient autour du chevalier, tous ces courtisans jaloux de sa fortune, ceux qui ne retenaient que les effusions grossières et provocatrices de cette force de la nature, alors qu’au fond, c’était un homme si généreux.
Il se rendit à la prison. On lui avait demandé d’y venir pour s’assurer qu’il s'agissait bien des étrangers de l'auberge. Il n'y avait aucun doute. Comme l’homme n'était pas capable de construire une phrase correcte et complète dans le langage du royaume, on avait trouvé un interprète en la personne de l’abbé Rivière, un des prieurs capucins qui venait de temps en temps visiter les condamnés. En passant près de la cellule de l’étranger, il l’avait entendu chanter et il avait immédiatement reconnu un vieux chant populaire arabe. Même s’il mélangeait allègrement son dialecte maternel avec certaines expressions du royaume, l’abbé arrivait à comprendre l’essentiel de ce qu’il baragouinait. Il était présent quand Patrizio entra dans la cellule et il lui résuma ce qu'il connaissait maintenant de cet homme et de son histoire.
- Il est né dans le royaume, mais il ne connaît pratiquement rien de notre culture. C’est le fils d'une esclave au service d'un prince qui vit ici en résidence d'ambassade. Sa mère l'a forcé à s'enfuir de chez son maître parce qu'il approchait de la puberté.
C’était bien cet homme à la peau si brune et au regard si dur qui avait intrigué Patrizio par son chant insolite, et d’apprendre son passé d’esclave renforçait encore un peu plus cette image d’un orient exotique que sa mémoire avait imprimé.
- On oublie toujours ce qu’un maître irrespectueux peut faire endurer comme horreur à son esclave.
L’abbé eut un regard compatissent vers l’étranger, tout en continuant son résumé.
- Une famille de bohémiens l'a recueilli et il partagea pendant quelques années leurs vies et leurs voyages. Il est devenu le compagnon de Yasmina, celle qui sait si bien danser et ils vivent maintenant tous les deux grâce au spectacle de leur danse orientale.
Depuis qu’ils avaient été arrêtés, les deux étrangers niaient farouchement toute implication dans l’agression du chevalier et de ses amis. Ils affirmaient qu’ils n’avaient jamais rien volé d’autre que du pain, et juste pour survivre. Patrizio posa quelques questions anodines et l’abbé lui servit d’interprète. De toute façon, l’étranger semblait répéter toujours les mêmes réponses. Il était innocent et il ne comprenait pas pourquoi on le gardait en prison.
Les juges avaient reçu une déposition écrite et détaillée du chevalier, il affirmait que malgré son visage en parti dissimulé, il avait reconnu son agresseur. C’était bien ce bohémien, celui à qui il avait donné ces regrettables pièces d'or. Il se rappelait les détails du visage de cet homme orgueilleux et ses yeux fixés sur lui et sa bourse. Il était évident que ce bandit avait déjà, à ce moment précis, prémédité son mauvais coup.
Il demandait à la justice qu’elle recueille en son nom le témoignage de son ami, Patrizio Bruelli, car il était avec lui, à l’auberge. L’instruction du dossier avançait à grands pas et quelques dates d’audiences furent d’ores et déjà réservées.
Re: Patrizio
Je m'amuse à lire ces aventures qui, si elles tiennent de Mandrin, Zorro ou encore Robin des bois sonnent pourtant toujours d'actualité, avec un seigneur qui rêve d'un kärcher pour nettoyer l'ingrate vermine coupable de voler les riches, lesquels ont plus que tout à coeur de rétablir l'ordre, sinon encore la potence.
Bref.
A suivre.
Avec plaisir.
Sinon, je vous aurai massacré. ("aurais", conditionnel passé)
qui pourtant accepte tout autant les immigrés Français ("immigrés français", sans majuscule parce que adjectif)
renforçait encore un peu plus cette image d’un orient exotique que sa mémoire avait imprimé. ("imprimée" = l'image)
Une famille de bohémiens l'a recueilli et il partagea pendant quelques années leurs vies et leurs voyages. (pourquoi le passé simple tout d'un coup ? ("il partagea") ; "il a partagé")
il affirmait que malgré son visage en parti dissimulé, ("en partie")
quelques dates d’audiences ("d'audience" : des dates pour une audience)
Bref.
A suivre.
Avec plaisir.
Sinon, je vous aurai massacré. ("aurais", conditionnel passé)
qui pourtant accepte tout autant les immigrés Français ("immigrés français", sans majuscule parce que adjectif)
renforçait encore un peu plus cette image d’un orient exotique que sa mémoire avait imprimé. ("imprimée" = l'image)
Une famille de bohémiens l'a recueilli et il partagea pendant quelques années leurs vies et leurs voyages. (pourquoi le passé simple tout d'un coup ? ("il partagea") ; "il a partagé")
il affirmait que malgré son visage en parti dissimulé, ("en partie")
quelques dates d’audiences ("d'audience" : des dates pour une audience)
Invité- Invité
Re: Patrizio
Je ne connaissais pas ta prose au long court, je suis revenue en arrière lire "Quand Patrizio se réveilla..." et j'en suis restée baba... pas grand chose à dire d'autre. Une belle découverte.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
patrizio
Pour l 'élément modificateur, j 'ai perdu ! On attendait le menaçant cercle des loups et voilà pas la caillera qu 'arrive !
Ah oui, bien saisi l 'intertexte du karcher pour "la lessive" de la vermine que ce chevalier désire !
C q f d : notre monde pas plus viable qu 'au temps des rapines ou/et ne discriminons pas l 'orientalisme ? Ma foi, ça prend un petit tour engagé...à lire la suite !
Ah oui, bien saisi l 'intertexte du karcher pour "la lessive" de la vermine que ce chevalier désire !
C q f d : notre monde pas plus viable qu 'au temps des rapines ou/et ne discriminons pas l 'orientalisme ? Ma foi, ça prend un petit tour engagé...à lire la suite !
soussan- Nombre de messages : 119
Age : 76
Date d'inscription : 31/10/2012
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