Au Lapin Agile

Marrant, je viens de lire le Chaperon rouge en version argot de Cergy, et là, je tombe sur un texte parlant d'insultes, mais exprimé dans une langue extrêment raffinée. Les mots sont ronds, savoureux, le résultat est excellent. Le seul reproche peut-être, deux fois le mot "insulte": n'y avait-il pas moyen de glisser une autre trouvaille lexicale qui colle mieux au reste ?

Une peinture très vivante dans laquelle on sent passer les ombres de Bruant et de Toulouse-Lautrec. Il a existé cet Archibald ?
Je me demande si on ne pourrait pas inverser les deux tercets. La salle bien "chauffée" qui en redemande avec des rappels, plutôt dans cet ordre ...

Bien vu, bien coloré.
Et combien vrai ! Jamais les amuseurs publics n'ont dérangé les tenants du pouvoir, au contraire.

Puis aussi je critique un seul mot : "en réel enfant de la balle". J'écrirais plutôt : véritable enfant de la balle.

J'adore cette époque où poésie rimait avec fantaisie. On pense aux grands chansonniers, à tous les artistes qui faisaient la joie du "chat noir", au mauvais tour de Boronali, à Steinlen, Mac-Nab... Tu as bien su la faire revivre cette époque.

Voici la preuve de toute la richesse de la langue française, langue vivante.
Mais sans parler du vocabulaire, de la forme déjà se dégage une poésie.

Bien mené. J'ai également pensé à Bruant ici dans un tout autre langage. J'ai très aimé "Affichant chaque soir", qui nous précipite dans une articulation auvergnate, ch'est chûr.

J'ai suivi les conseils de vincent M. : suppression de la répétition du mot insulte
d'Arielle : inversion des tercets
d'Annie : adoption de véritable à la place de en réel
et de Marvejols, en évitant la sonorité fouchtra.
Merci à tous ! :-)
Et en réponse à une question qui m'a été posée : non, à ma connaissance, Archibald n'a pas existé !

Coutumier des calembredaines,
Archibald poussait sa bedaine
Sur la scène de cabarets
Affichant tous les soirs complet.

Il fallait l’ouïr haranguer
Dans son pittoresque parler,
Bourgeois matois et gourgandines
Au teint rubicond grenadine

L'Archibald ils applaudissaient,
Qui savait chauffer une salle,
Véritable enfant de la balle.

Ils se faisaient traiter d'idiots,
D'autres insultes en rabiot,
Mais toujours en redemandaient.

Mais bien sûr que oui, il a existé Archibald, même que c'était l'oncle de tonton Georges :

Comptez plus sur l'oncle Archibald
Pour payer les violons du bal
A vos fêtes

C'est justement haranguer que je m'apprêtais à te suggérer.
Il me plaît beaucoup, beaucoup, ton poème. Retouché,il est parfait.

Un beau petit poème qui utilise avec brio les richesses de la langue française. Bravo! Et merci pour ce bon moment...

J'en ai connu des Archibald, même s'ils portaient un autre nom. Et il en existe encore, heureusement.
Le tien est réussi

Votre poème coule tranquille. J'ai particulièrement aimé : "au teint rubicond grenadine". Deux mots saugrenus qui vont très bien ensemble. Espérons que leurs progénitures seront tout aussi appréciables.

Je suis d'accord avec tarterouge, "au teint rubicond grenadine" est pas mal.

Par contre, moi, dans le vers "mais toujours en redemandaient." j'aurais mis "et toujours..." ça fait mieux, non ?

sinon c'est bien, tout simple et "festif"

Mais le titre fait fuir et ne présage rien.