La morte

Parmi tous les aimés que la vie exila
une défunte m'est plus que tout autre chère
une qui me chérit plus que mes père et mère
qui chaque jour me manque et chaque jour est là.

Par les bonnets de laine à la saint Nicolas
des bocaux de rollmops et des pommes de terre
mémère, je te dois d'être un peu prolétaire.
De mes peines de cœur tu serais chocolat.

Touchante évocation d'un être cher qui vous accompagne depuis l'enfance.

Par les bonnets de laine à la saint Nicolas
des bocaux de rollmops et des pommes de terre
mémère, je te dois d'être un peu prolétaire.

Trois vers qui donnent toute leur saveur au poème, toute sa vérité. J'aime particulièrement ce terme de "mémère" tombé de nos jours en désuétude mais qui éclairait aussi ma propre enfance de sa rondeur sans prétention.

Je suis plus réservée concernant le dernier vers qui me semble un peu trop ambivalent à cause de l'expression "être chocolat" : être dupe, avoir été trompé, mais c'est peut-être ce que tu as souhaité exprimer ...

Annie j'aime bien votre texte, particulièrement la seconde strophe, même si le cher/chérit lui porte sans doute quelque tort. Peut-être devriez-vous "poétiser" le titre que je trouve plutôt direct et brutal (il me fait un effet prose ou nouvelle).

Belle évocation sensible, j'ai été touchée comme Arielle, par les trois mêmes vers qui donnent chair à cette morte. Et j'apprécie que tu donnes dans sa crudité le mot : je déteste les édulcorations ou néologismes comme "disparue", qui affadissant l'expression affadissent à la longue les sentiments.

Les quatre derniers vers sont très beaux de familiarité et de tendresse, ils disent tant en quelques mots, c'est un bel hommage.

(j'aime bien cette idée d'être chocolat)

ah c'est bien qu'il remonte, je voulais le commenter

j'ai aimé parce que c'est court, musical, touchant
le titre n'est pas engageant pourtant.
car Mémère, semble être encore si vivante

(je le trouve dur, ce titre du coup)

Vous êtes toutes très gentilles...

J'ai écrit ce poème dans un certain état d'exaspération à cause des niaiseries sentimentales qu'on peut lire ici ou là.
D'où cette forme qui commence très littéraire, presque pompeuse, et finit en grinçant.

Mais vous l'avez parfaitement compris, merci.

ah, Marvejols il est gentille ?
:-)

j'aime le second quatrain... de toute beauté... et De mes peines de cœur tu serais chocolat. ça c'est la classe !
le titre moinsse... un peu trop rentre-dedans,
voila !
j'aime +++

plus je les lis et plus j'aime ces lignes si tendres et musicales, qui tirent des lignes droit au but.
cette Mémère, je ne sais pas pourquoi du coup m'inspire de la tendresse aussi.
c'est pour ça que comme elle reste "là" chaque jour, je n'arrive pas à la voir en "morte"
Mémère palpite encore, alors
j'y ai pensé sans oser le dire, parce que je n'aime pas ça: l'auteur sait ce qu'il doit faire: comme il sent.
bon.
mais en fait en titre, j'aurais bien vu "Mémère",
et après, tout est parfait...

C'est drôle j'avais bien vu la concordance des rimes des 2 strophes mais pas l'opposition radicale entre les styles.
Sinon la morte est l'anagramme de l'omerta, la loi du silence, ce qu'on ne peut pas dire justement, comme la morte.
Peut etre un hasard.
Et puis le jeu de mots entre père, mère, taire, terre. Nanterre ?
Et d'autres choses encore ...
On ne sait jamais ce qui est du voulu, du subconscient, ou du hasard.

Oui, c'est un beau poème que vous avez écrit. Je trouve, en revanche, que le titre est un peu direct comme le disent certains ! A bientôt pour de nouvelles lectures.

Pas mal mais un peu trop "d'emprunts" à Verlaine :
"Comme ceux des aimés que la Vie exila."
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Pas mal mais un peu trop "d'emprunts" à Verlaine :
"Comme ceux des aimés que la Vie exila."

Faute de frappe ! Envoyé avant la fin du com !

"Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
"Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend."

Très réussi tu dis beaucoup en peu de mots !

J'aime bien le tout, sauf le titre. Je suggérerais “chocolat“ comme titre.