A ma femme

J’ai chié ma colère elle m’encombrait les os, elle était comme un tique occupant ma maison, du cellier jusqu’au faîte. Elle tapissait les murs gardant mon abandon, une baraque jocrisse sous la suie des charpentes.
Débarquent les matins que ton ventre délaisse, le frolis de tes pieds que le plancher caresse, l’indicible chemin du soleil sur la chaux au flanc de notre chambre.
L’harmonie concertée de nuitées Lubéronnes, les pinèdes de Rome, les ruelles d’Ostie, le jais de tes cheveux aux murs de Burano.
Mon ire est embaumée plombée en sarcophage sous l’égide des voûtes qui remblayent ma vie, désormais je n’ai plus ces tristes habitudes de préférer haïr.

Je me lève aujourd’hui au sentier d’une Hégire parcourant sous le ciel des canyons repeints d’ocre
S’y ébrouent des enfants aux rires scintillants.

La valse de tes fesses, cheminant belvédères de villages lavande, parsemés d’escaliers

Tous là bas sur la plaine, une armée de guenilles erre sous les mirages alors que les fontaines susurrent à nos oreilles la clameur des ruisseaux

A ma femme

Je n'aime pas les mots grossiers (partout, pas seulement en poésie), ça démarre mal. Il me semble manquer une virgule après "ma colère" et "tique" s'il s'agit comme j'ai compris, de l'arachnide acarien ectoparasite (dixit le net) est du genre féminin, aïe !
J'ai cherché "frolis", google ne connaît pas.
Ça m'a un peu découragé et la suite avec tant de vocabulaire soutenu ou d'allusion à l'histoire et/ou la mythologie m'ont gâché le plaisir de lecture. J'ai remarqué que les thèmes qui te sont chers sont là aussi, entre ta femme et toi.

et puis au début on peut lire ainsi :
J’ai chié ma colère
elle m’encombrait les os,
elle était comme (un) tique
occupant ma maison,
du cellier jusqu’au faîte.
Elle tapissait les murs
gardant mon abandon,
une baraque jocrisse
sous la suie des charpentes.
etc.

Du coup, j'en ai complètement oublié ta femme !

Loïc et ses évocations géographiques, son vocabulaire si riche... je retrouve tout cela ici, avec un plaisir certain, mais le format du texte fait que par moments, je trouve cela un brin condensé, presque excessif. Je ne dis pas qu'il aurait fallu faire plus long mais peut-être décharger le récit de quelques précisions l'alourdissant au gré de la balade au risque d'en faire oublier le propos central du poème. Ce qui est dommage car il y a du bon dans tout ceci, c'est indéniable.