Yeux noirs

Brillant comme une larme

Sur un cil affaissé,
L’espoir, aux cieux noirs, s’arme
De paupières abaissées,
De pierres et poussières.

Coule l’entaille et pleure
Le cristallin.
Sel fier
Qui creuse comme beurre
La joue rose d’hier.

Séchés sur les fossettes,
Les chagrins
Et leurs cris
Engorgent les pommettes

Et la gorge élargie
Déglutine les peines.

La survie ressurgit
Comme fleur dans les plaines

Quand les sillons déversent
De leurs plaies et chemins,
Frêles perles averses,
Une tige et demain.

La pupille à l’ouate
Pétale clôt le sombre
Pistil, iris-stigmate
Où coule un songe, une ombre

Brillant comme une larme.

Goutte résilience

Brillant comme une larme

Sur un cil affaissé,
L’espoir, aux cieux noirs, s’arme
De paupières abaissées,
De pierres et poussières.

Coule l’entaille et pleure
Le cristallin.
Sel fier
Qui creuse comme beurre
La joue rose d’hier.

Séchés sur les fossettes,
Les chagrins
Et leurs cris
Engorgent les pommettes

Et la gorge élargie
Déglutine les peines.

La survie ressurgit
Comme fleur dans les plaines

Quand les sillons déversent
De leurs plaies et chemins,
Frêles perles averses,
Une tige et demain.

La pupille à l’ouate
Pétale clôt le sombre
Pistil, iris-stigmate
Où coule un songe, une ombre

Brillant comme une larme.

L’espoir, aux cieux noirs, s’arme Pas simple à prononcer ça, peut-être un peu trop rugueux à l'oreille.
De manière générale d'ailleurs, je trouve qu'il y a un peu trop de sonorités qui "accrochent" mais peut-être est-ce volontaire, l'auteur nous le dira.
Cet aspect sonore mis à part, j'aime le thème, son évocation, cette manière ample de raconter la tristesse avec de belles images, telles cette joue qui se creuse ou la survie qui ressurgit. L'émotion propre au sujet me paraît bien traduite à travers ces lignes poétiques.

Les allitérations en (R) et (K) sont volontaires car j'essaie de rendre sonore cette larme abrasive. Larme ingérée douloureusement. Elle est digérée mais son parcours a laissé une trace, une ombre. Histoire d'une résilience, d'une claque, d'une éraflure, d'une griffe, d'une cacophonie et d'un recommencement ...
Voilà, la volonté initiale de l'écriture.
Fidèle au fond, la forme connut des ratures !

Après retouches :


Cicatrice

Brillant comme une larme

Sur un cil affaissé,
L’espoir aux yeux noirs, s’arme
De paupières abaissées
Et de pierres poussières.

Coule l’entaille et pleure
La pupille,
Sel fier
Qui creuse comme beurre
La joue rose d’hier.

Séchés sur les fossettes,
Les chagrins
Cristallins
Engorgent les pommettes

Et la gorge élargie
Déglutine sa haine.

La survie ressurgit
Comme fleur dans les plaines

Quand les sillons déversent
De leurs plaies et chemins,
Frêles perles averses,
Une tige et demain.

L’iris à l’ouate
Pétale clôt le sombre
Pistil. Le creux stigmate
Roule la peine, l’ombre

Brillant comme une larme.

Oups pardon, parti trop vite, désolée.

Merci pour l'explication qui m'offre une nouvelle lecture de ce texte, beaucoup plus réceptive si besoin en était et qui confirme ma bonne impression, merci pour ces mots.