Quatrains, fragments, petites choses

C'est la même vague
le même malaise
qui toujours s'obstinent à ressasser
la lente agonie des galets sucés
ossuaire malmené chaussant les falaises

rats lucides des trous anciens
moutonnant sur la limite
peuple-pensée des ports éteints
sillonnez de vos pattes fines
l'eau où macère notre amour.

Zoé, douce Zanzibarienne au parfum camélia,
Zéphyr plus qu’aquilon fut le vent qui nous lia.
Yolande aux yezux lavende, à l’allure un peu snob,
Yéménite dardant ses yeux gris sur mon zob !
Xavière l’impudique- ô reine du X chic-
Xiphoïde, j’étais, pour toi, en vain, aspic !,
Wallonne au sein dodu, au gentil fessier rond,
Walkyrie du plumard, plus chaude que tison.
Vulgaire, Valérie voulait que je la viole,
Virtuose, elle agaçait, alors, des doigts, sa viole !
Une à une, elles vont. Chacune a son grief.
Une leçon de vie, chacune était un fief.
Timide tout d’abord, Théa me sert un grog,
Terrassé, je m’écroule aux pieds de ce Magog.
Sofia qui me sourit dans les rues du Mellah,
Se retourne, s’enfuit- me voici son fellah,
Raide comme il se doit, tout dressé comme un « i »,
Ressassant et rêvant ces bonheurs qui ont fui…
Quels vent m’ont-ils poussé de France vers le Bordj,
Queue en avant, mêlant les sangs, bordeaux, tokaj.
Pénélope est partie, faute de coke en stock
Pénélope, salope ! Oh ! quel triste paddock.
On s’accorche à un rien, un battement de cil,
Obsédé par le vie… qui ne tient qu’à un fil.
Numide Noémia, ton humide rectum
Narguait de son œil noir ton humble factotum.
Maintes femmes aimées le temps d’une chanson,
Menues, rondes, je me perdais dans leur toison,
Lové dans leurs bras doux, dans ce tendre lasso,
Lligoté mais docile, objet de leur halo.
Koala, ventre rond, nos deux cœurs au galop,
Karina, toi et moi, il nous en fallait trop.
J’ai bien tenté pour toi de jouer les Vidocq,
j’a buté sur ton cœur, minable petit coq.
Ile à jamais lointaine, Ithaque au goût amer,
Infinis plus profonds encore que la mer.
Hortense, Capucine à l’iris miosotis,
Héliotrope, je suis la rose ou bien le lys.
Géhenne du plaisir, enfer qui m’asservit,
Gardiennes du flambeau, gêolières de mon vit !
Faudra-t-il touijours fuir, ne pas se mettre à nu,
fauché sans être mûr, mort et non advenu.
Emoustillés tous deux, dans des vécés de Kiev,
Erotique Eléna, hôtesse ès Tupolev.
Dansez, douces divinités, un dernier slow,
dansez ! Et laissez-moi pleurer comme une squaw…
Carla, vingt ans, qui plonge ses yeux dans mes yeux,
câline, susurrant : mais non, t’es pas trop vieux.
[ ou : courtiser, cavaler, confondre cul et cieux/ crucifier ses envioes etc.]
Béa qui m’ordonnait, me prenait pour son boy,
balbutiant tout d’un coup : mais je te croyais goy !
Alba qui répétait doucement « Avoriaz,
ah ce mot ! qu’il est beau ! fun, racé, presque jazz.
Assez d’hypocrisie, d’hypocrisie, assez !
Assez d’hypocrisie, d’hypocrisie, assez !

Virtuose cet exercice. Bravo.

ça j'aime,
excellent !
emballée je suis...

Obsédé par le vie… qui ne tient qu’à un fil. "le vie" ? la vie, le vit ?
Lligoté ligoté

... et grand plaisir de lecture...

merci joe-joe

Pas moins de six coquilles ! Merci aux lecteurs et correcteurs.
Ci-dessous, version propre (enfin, j'espère...).

abécédaire double et bégue


Zoé, douce Zanzibarienne au parfum camélia,
Zéphyr plus qu’aquilon fut le vent qui nous lia.
Yolande aux yeux lavende, à l’allure un peu snob,
Yéménite dardant ses yeux gris sur mon zob !
Xavière l’impudique- ô reine du X chic-
Xiphoïde, j’étais, pour toi, en vain, aspic !,
Wallonne au sein dodu, au gentil fessier rond,
Walkyrie du plumard, plus chaude que tison.
Vulgaire, Valérie voulait que je la viole,
Virtuose, elle agaçait, alors, des doigts, sa viole !
Une à une, elles vont. Chacune a son grief.
Une leçon de vie, chacune était un fief.
Timide tout d’abord, Théa me sert un grog,
Terrassé, je m’écroule aux pieds de ce Magog.
Sofia qui me sourit dans les rues du Mellah,
Se retourne, s’enfuit- me voici son fellah,
Raide comme il se doit, tout dressé comme un « i »,
Ressassant et rêvant ces bonheurs qui ont fui…
Quels vent m’ont-ils poussé de France vers le Bordj,
Queue en avant, mêlant les sangs, bordeaux, tokaj.
Pénélope est partie, faute de coke en stock
Pénélope, salope ! Oh ! quel triste paddock.
On s’accroche à un rien, un battement de cil,
Obsédé par la vie… qui ne tient qu’à un fil.
Numide Noémia, ton humide rectum
Narguait de son œil noir ton humble factotum.
Maintes femmes aimées le temps d’une chanson,
Menues, rondes, je me perdais dans leur toison,
Lové dans leurs bras doux, dans ce tendre lasso,
Ligoté mais docile, objet de leur halo.
Koala, ventre rond, nos deux cœurs au galop,
Karina, toi et moi, il nous en fallait trop.
J’ai bien tenté pour toi de jouer les Vidocq,
j’a buté sur ton cœur, minable petit coq.
Ile à jamais lointaine, Ithaque au goût amer,
Infinis plus profonds encore que la mer.
Hortense, Capucine à l’iris miosotis,
Héliotrope, je suis la rose ou bien le lys.
Géhenne du plaisir, enfer qui m’asservit,
Gardiennes du flambeau, gêolières de mon vit !
Faudra-t-il touijours fuir, ne pas se mettre à nu,
fauché sans être mûr, mort et non advenu.
Emoustillés tous deux, dans des vécés de Kiev,
Erotique Eléna, hôtesse ès Tupolev.
Dansez, douces divinités, un dernier slow,
dansez ! Et laissez-moi pleurer comme une squaw…
Carla, vintg ans, qui plonge ses yeux dans mes yeux,
câline, susurrant : mais non, t’es pas trop vieux.
[ ou : courtiser, cavaler, confondre cul et cieux/ crucifier ses envioes etc.]
Béa qui m’ordonnait, me prenait pour son boy,
balbutiant tout d’un coup : mais je te croyais goy !
Alba qui répétait doucement « Avoriaz,
ah ce mot ! qu’il est beau ! fun, racé, presque jazz.
Assez d’hypocrisie, d’hypocrisie, assez !
Assez d’hypocrisie, d’hypocrisie, assez !

le ciel est tombé dans la mer
le saviez-vous
vous marchiez la tête à l'envers sur un chemin moussé d'oursins
l'écume aux pieds
pressant demain
aveuglé vos lèvres
vos pieds
quand un baiser inattendu
un matin
le ciel est tombé dans la mer...

je t'aime tant
tant que le temps n'as pas pris le temps
je t'aime tant
tant que le temps m'est compté
je t'aime tant
tant que le temps perd la boussole
je t'aime temps

donne-moi le temps
et je t'écrirai je te dirai
donne-moi le temps
et le temps sera mien

j'ai
un chat dans la gorge
il rigole sans cesse

j'aime la vie j'aime la mort
peu importe on vit jusqu'à l'infini

j'aime la vie j'aime la mort
peu importe on vit jusqu'à l'infini

j'aime la vie parce qu'on vit
j'aime la mort parce qu'on vit

j'ai
un chat dans la gorge
il rigole sans cesse

la nuit est capricieuse
elle ne se donne pas à qui veut
elle s'en va dévorer les petits récalcitrants

sous une porte cochère
un homme fait des pieds et des mains
suspendu la tête à l'envers
droit dans ses pantalons bien fier
la planche en bois posée en biais
retiens l'homme la tête à l'envers
contre le mur le mur de pierres
le mur de la porte cochère

sur la foi d’une apostille
on le traita d’apostat
fallait-il que la pastille
poliment il l’avalât

(Un débris de coquille est tombé dans ton massif : yeux lavande et iris myosotis . Quant à ce "touijours"... "toujouir" eût été sinon approprié, disons assorti au propos!)

Bel abbé, c'est d'Aire !

visages qu’on embrasse sentiments sans durée
nos souvenirs s’effacent
au vent calendrier
silhouettes sans contours
ombres sans traces
tu m’as trompé mémoire la douleur est mortelle
nos souvenirs s’effacent
au vent-calendrier

l’écho fêlé de ton sourire
où bleuissaient mes meurtrissures
finira par s’anéantir
n’en restera qu’on goût de sur
terre féconde pour partir
vers d’autres yeux vers d’autres sciures

Y'a pas d'rime innocente !
Y'a qu'des rimes qui s'ignorent.

J’ai tout mon temps encor pour mon dernier repas (autoportraits déportés 2, ajout)

l’horloge chaque jour étrécit mon compas
plus de basket de squash de descentes en luge
Koumac ou Babouillat ne verront plus mes pas
ni Meknès ni Vila j’irai peut-être à Bruges

J’adhère dit la moule – et la vague l’emporte.
Je tiens bon dit la bitte- et l’amarre la quitte.
De l’amarre à l’amant la ficelle est bien forte
Mais le vers est aimant pour le vent qui l’habite.

Hike ! Où ?
Aïe ! coup !
Ail, cou.

Les images naissent
fugaces comme ces oiseaux
dans le bleu mouillé.
Tout est à recomposer
à dénouer à renouer
brin par brin.
Dans la patience.

Tout est à oublier à effacer
mot après mot.

" les déçus, sans dessus dessous
les dessous des arcanes, pauvre Marianne
ainsi va des ambitions politiques
le pouvoir se joue dans la boue"

"Sens dessus dessous" plutôt, non ?

Pas vraiment de la poésie mais une dénonciation assez commune en ces temps qui courent. Je ne suis pas friand de ce genre d'analyse simpliste qui sert d'abord les partis extrémistes, du genre "tous pourris alors votez Marine !"

J'ai été cette petite fille
Partie de là, partie de ça
J'ai été cette petite fille
J'ai été

Ciel mutilé
Identité réduite à sa plus simple expression
Je suis une femme sans identité
Je...
Sexe féminin sous ciel mutilé
L'autre regarde dans le vide
Regarde dans le vide
Regarde
L'individu sous ciel mutilé

La musique
Détruite
Et l'identité
Et l'individu
Ne reste qu'une ombre à la chair sèche comme le cuir
Au sang absent
Aux os-poussière
Il ne reste

Ne reste

elle avait trouvé sa voie
dans un contre allée accueillante
et avec des trémolos dans la voix
invitait le chasseur a se mettre sur la voie

elle avait trouvé sa moiteur
dans un contre alto semi accordé
treize molosses au watt-heure
sonnaient son pti coeur anicroché

il avait trouvé sa moitié
sous une pleine lune blanche
dans le noir hanche contre hanche
ils ont griffonné la portée

les rimes innocentes
elles font la fermeture
elles renvoient à la ligne
les marins égarés
les pêcheurs les paumés qui se gâchent l'armature sur le zinc des vieux loups ouverts très tard la nuit
et puis
elles meurent doucement
comme le jour se couche

un cheval dans le val
un cheveu dans le vent
un cheval dans le vent
un cheveu dans le val
une valche se lave
.........................les dents
......................................dans le pré

Joli Pussicat !

elle avait trouvé un job a mie-temps
chez un bout-langé , excité
elle se retrouva dans le pétrin
avec les miches enfarinées

Les noces de nos sangs seront peintes en noir
Un gondolier, macabre, indiquera le nord
Quelque pâle fanal sourira à la mort

un main
une maine
un main
une maine

et deux duos. des nonnes.

"l'artificier, le feu aux fesses
un Quatorze Juillet pluvieux
un spectacle rocambolesque
d'une soirée à qui mieux mieux

sans nul doute, l'autochtone en son sol laboure
sans bémol. Sous la protection de la madone
chaque jour. il s'époumone avec le secours,
du soc qui aiguillonne l'amour, de belladones.

"elle s'acclimate, elle mate les fesses du voisin
c'est un automate, il s'autocritique enfin
elle lorgne alors, un lord perspicace, de race
c'est un borgne, il fait volte-face a Saint Pancras"

« Les femen ont dans leur ADN, l’absence de haine
Et à dessein des seins pour un blanc-seing
Ce qui fait dire, la gent féminine ne fait jamais mine
Et rien que pour cela, ça vaut la peine »

Je me souviens
dessous les mailles dessous les mots
de nos étreintes
Il ne m’en reste que la limaille
Sous la fournaise enfin éteinte

De nos amours reste l’émail
Reste l’écorce restent les feintes
Saveur de pomme ou goût de paille
Parfum des saisons défuntes

De nos serments reste l’écaille
La chair à jamais hors d’atteinte

J’ai mis en vente, mes souvenirs
Je n’ai pas trouvé preneur
Les gens sont tournés vers leur avenir
Alors j’ai vu l’antiquaire
Il m’a assuré faire le nécessaire
Les souvenirs se patinent avec une cire
Qui lisse les rides
C’est de cette façon que les lustres se lustrent