Exercice éphémère: Photo (01)
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Charles
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Exercice éphémère: Photo (01)
Une photo, une impression...
A vous de la livrer en quelques mots, quelques lignes. C'est un exercice éphémère, le texte ne doit pas être long (max. 1500 signes par exemple)et être le reflet de ce qui vous vient à l'esprit en regardant cette image.
A vous de la livrer en quelques mots, quelques lignes. C'est un exercice éphémère, le texte ne doit pas être long (max. 1500 signes par exemple)et être le reflet de ce qui vous vient à l'esprit en regardant cette image.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
C'était un bistro carrousel
Chevaux de bois en formica
On y refaisait le monde
Celui là immobile dehors
C'était un bistro carrousel
Valse des garçons entre tables
On y maudissait le monde
Celui là immobile dehors
C'était un bistro carrousel
J'y faisais mon dernier tour
Avant de me tenir là immobile
A regarder tourner le monde
Chevaux de bois en formica
On y refaisait le monde
Celui là immobile dehors
C'était un bistro carrousel
Valse des garçons entre tables
On y maudissait le monde
Celui là immobile dehors
C'était un bistro carrousel
J'y faisais mon dernier tour
Avant de me tenir là immobile
A regarder tourner le monde
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
Les dalles de la place sont détrempées, là, vlan, un vieux petit papi glisse et se retrouve au tapis ; dans la chute, son dentier se projette trois mètres plus loin.
C'est pas tout : dans la foulée, arrive un second gugusse portant un masque de Fantomas, il regarde autour de lui et disparaît sous une plaque d'égout.
A ce moment : une fille qui ressemble étrangement à Mylène Demongeot se pointe et aide le papi à se relever.
Juste après : Le flic qui était à sa poursuite de Fantomas, le sifflet à la bouche, trébuche sur le dentier du papi, et tombe la tête la première dans la bouche d'égout.
Et puis : Pendant que la voirie remet la plaque d'égoût en place, parce que faut pas déconner, c'est drôlement dangereux, le papi emballe la fille avec le coup du "baiser de l'hôtel de Ville".
Et voilà.
J'ai juste sorti mon appareil photo un peu trop tard.
Si j'avais eu un meilleur zoom, on aurait vu le dentier.
C'est pas tout : dans la foulée, arrive un second gugusse portant un masque de Fantomas, il regarde autour de lui et disparaît sous une plaque d'égout.
A ce moment : une fille qui ressemble étrangement à Mylène Demongeot se pointe et aide le papi à se relever.
Juste après : Le flic qui était à sa poursuite de Fantomas, le sifflet à la bouche, trébuche sur le dentier du papi, et tombe la tête la première dans la bouche d'égout.
Et puis : Pendant que la voirie remet la plaque d'égoût en place, parce que faut pas déconner, c'est drôlement dangereux, le papi emballe la fille avec le coup du "baiser de l'hôtel de Ville".
Et voilà.
J'ai juste sorti mon appareil photo un peu trop tard.
Si j'avais eu un meilleur zoom, on aurait vu le dentier.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
Je connaissais pas Paris le matin et son automne bitume trempé. Je suis là, emmitouflé, j’attends que les bleus viennent me chercher. Ainsi assis sur une terrasse tardive, un coin de toit, seule protection, sans me retourner, je peux voir le bistrotier les appeler. Ca devrait leur plaire, une proie facile. Le teint halé, la langue d’Afrique, un sans papier, bonus chiffré. Ici, c’est sûr, je n’aurais pas dû venir. Dans les guerres, les maladies, j’ai lu Voltaire, j’ai lu Gary, dans les misères et les famines, j’ai lu Flaubert et Lamartine. Tremblant de peur et d’inconnu, j’ai pourtant pris le premier train venu. J’ai tout donné, j’ai tout soldé pour le bateau, eldorado. Traqué là bas, traqué ici, sans aucun doute, j’ai mal compris. Ils avaient raison, les vieux survivants : « laisse ces livres, il n’y a rien dedans, plus rien n’est vrai, le papier ment. ». La terre d’accueil, je l’ai rêvé, juste un détour en vérité. La liberté, l’égalité n’aiment pas beaucoup ma peau foncée. Et ses blancs frères usurpateurs décidément ont peu de cœur.
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 48
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
- J'ai soif
- Tu viens de boire une bière
- J'ai encore soif
- Quelle éponge...
- Mais j'ai plus de sous sur moi
- Soiffard et fauché
- T'as pas dix francs?
- Non
- Allez!
- Non, je te dis
- J'ai soif...
- Ça va, on sait
- Alors les papys, qu'est-ce qu'on reprend?
- Rien
- Rien?
- On n'a plus d'argent
- Pas d'argent, pas de bibine. Et faudrait voir à pas rester là, c'est que j'ai un commerce à faire tourner moi
- Mais... Monsieur... nous avons consommé, nous avons le droit de..
- Dehors j'ai dit! Hop! C'est pas un hospice ici et puis vous gênez le passage avec votre canne
- Monsieur, je ne vous permets pas de...
- Ho, il va pas me courir le vieux, là
- Allez viens Gaston, on s'en va
- D'accord...
- On avait déjà pas le droit d'être fauché, maintenant on peut plus être vieux... tu parles d'une vie...
- Tu viens de boire une bière
- J'ai encore soif
- Quelle éponge...
- Mais j'ai plus de sous sur moi
- Soiffard et fauché
- T'as pas dix francs?
- Non
- Allez!
- Non, je te dis
- J'ai soif...
- Ça va, on sait
- Alors les papys, qu'est-ce qu'on reprend?
- Rien
- Rien?
- On n'a plus d'argent
- Pas d'argent, pas de bibine. Et faudrait voir à pas rester là, c'est que j'ai un commerce à faire tourner moi
- Mais... Monsieur... nous avons consommé, nous avons le droit de..
- Dehors j'ai dit! Hop! C'est pas un hospice ici et puis vous gênez le passage avec votre canne
- Monsieur, je ne vous permets pas de...
- Ho, il va pas me courir le vieux, là
- Allez viens Gaston, on s'en va
- D'accord...
- On avait déjà pas le droit d'être fauché, maintenant on peut plus être vieux... tu parles d'une vie...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
Gris pluie d'à travers ciel
gris pluie d'à travers arbres
gris pluie d'à travers objectif
chaises d'équerre, table rondes
bières, balais, chevaliers , à ma zone
du balais.
J'ai cru te reconnaitre en noir:
de travers
de ciel de pluie
je n'ai pas bougé mais toi si
je suis resté sur le gris trottoir,
tant pis.
Torp tard
trépané
trépassé.
gris pluie d'à travers arbres
gris pluie d'à travers objectif
chaises d'équerre, table rondes
bières, balais, chevaliers , à ma zone
du balais.
J'ai cru te reconnaitre en noir:
de travers
de ciel de pluie
je n'ai pas bougé mais toi si
je suis resté sur le gris trottoir,
tant pis.
Torp tard
trépané
trépassé.
Invité- Invité
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
la seule fois de ma vie où j'ai passé plus d'une journée à Paris, je me suis retrouvé place Saint-Michel. Il pleuvait des cordes froides. C'était à pleurer.
Et j'avais quasiment sous les yeux la même image que celle-ci. Je vous jure ! Et même qu'elle n'était pas non plus en couleurs...
c'est mon texte, il n'ira pas plus loin, c'est trop triste
Et j'avais quasiment sous les yeux la même image que celle-ci. Je vous jure ! Et même qu'elle n'était pas non plus en couleurs...
c'est mon texte, il n'ira pas plus loin, c'est trop triste
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
Hop! Y en a plein qui n'ont rien écrit! :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
Et souviens-toi la première fois qu'on s'aperçût
Et quand nos yeux s'allumèrent quand on s'est vus
Tu étais assise dans ce bar, moi dans la rue
Donc je rentrais dans ce bar pas du tout déçu
On a commandé à boire sans connaître l'un l'autre
On ne parlait pas, on laissait agir nos yeux
Sache que ma vie a changé depuis cette rencontre
Nos mains bougeaient, se touchaient, ça jusqu'à être vieux
Quel bonheur que ce bar aie toujours existé
Il nous a permis de nous réunir, muets.
Et quand nos yeux s'allumèrent quand on s'est vus
Tu étais assise dans ce bar, moi dans la rue
Donc je rentrais dans ce bar pas du tout déçu
On a commandé à boire sans connaître l'un l'autre
On ne parlait pas, on laissait agir nos yeux
Sache que ma vie a changé depuis cette rencontre
Nos mains bougeaient, se touchaient, ça jusqu'à être vieux
Quel bonheur que ce bar aie toujours existé
Il nous a permis de nous réunir, muets.
Lunatiic- Nombre de messages : 422
Age : 33
Localisation : Champigny (94), Banlieue Sud de Paris
Date d'inscription : 06/07/2007
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
DE PIERRE-HENRI (Lun 18 Fév - 7:33)
Il pleuvait, depuis le matin, sans discontinuer. Une pluie grasse et froide. Une pluie moche.
La terrasse était vide. Au bar, s’accrochaient quelques rescapés. Pauvres hères. Dehors, je fixais sans les voir des passants imbéciles, le parapluie pour auréole.
Tu parlais encore, sans doute, oui tu parlais. Je me souviens aussi de l’odeur du café. Et du son de ta voix, que je n’écoutais plus. Ma cigarette s’était éteinte depuis longtemps. Tu fumais seule. Je m’étais mis de profil. Quand mes larmes ont commencé à couler, je me suis levé. J’ai traversé le café et je suis sorti, seul, sous la pluie, pour ne jamais revenir, mon amour.
Il pleuvait, depuis le matin, sans discontinuer. Une pluie grasse et froide. Une pluie moche.
La terrasse était vide. Au bar, s’accrochaient quelques rescapés. Pauvres hères. Dehors, je fixais sans les voir des passants imbéciles, le parapluie pour auréole.
Tu parlais encore, sans doute, oui tu parlais. Je me souviens aussi de l’odeur du café. Et du son de ta voix, que je n’écoutais plus. Ma cigarette s’était éteinte depuis longtemps. Tu fumais seule. Je m’étais mis de profil. Quand mes larmes ont commencé à couler, je me suis levé. J’ai traversé le café et je suis sorti, seul, sous la pluie, pour ne jamais revenir, mon amour.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
- Qui a eu l’idée de sortir les tables sur la terrasse avec un temps pareil ?
- C’est moi, patron, c’est pour attirer le client.
- Tu n’as pas l’impression qu’il pleut là ?
- Heu…si, mais je pensais bien faire patron. Il y a quand même du monde dans les rues.
- Quoi du monde ! à part un unijambiste qui ne craint pas la pluie, un cantonnier avec un parapluie et Rosalie qui va prendre son service dans sa camionnette, je ne vois pas grand monde.
- On fait quoi alors patron ?
- Tu restes là et tu prends une photo.
- Ah bon !
- Mais NON IDIOT va servir les clients à l’intérieur.
- Mais y a personnes patron.
- C’est moi, patron, c’est pour attirer le client.
- Tu n’as pas l’impression qu’il pleut là ?
- Heu…si, mais je pensais bien faire patron. Il y a quand même du monde dans les rues.
- Quoi du monde ! à part un unijambiste qui ne craint pas la pluie, un cantonnier avec un parapluie et Rosalie qui va prendre son service dans sa camionnette, je ne vois pas grand monde.
- On fait quoi alors patron ?
- Tu restes là et tu prends une photo.
- Ah bon !
- Mais NON IDIOT va servir les clients à l’intérieur.
- Mais y a personnes patron.
Numériplume- Nombre de messages : 543
Age : 53
Localisation : Au-delà des dunes
Date d'inscription : 31/10/2007
Re: Exercice éphémère: Photo (01)
Moi et lui
Vertige d'un instant vers l'espoir tendu
assise à cette table regardant vers la rue
vers cette silhouette mille fois survenue
Dans un souffle, éphémère, aussitôt disparue
La chaleur peu à peu s'échappant de mon corps
Sur mes joues, le fard et le sel , coulant encore
La haine s'insinuant doucement sans effort
Le soleil ou la pluie peu importe mon sort
Je glisse et je m'échappe, vers d'autres impressions
Quelques mondes glacés et surtout sans passion
Je ferme enfin les teux abandonnant la raison
Muette hurlant ma douleur, vivant mon abandon.
Je crois qu'à cet instant je rêve de mourir
Emportée par le froid d'une vie sans soupirs
Mais ma peau sent en moi la tiédeur revenir
Puis la chaleur, la joie, de son souffle sentir.
Il est tout près de moi, m'a saisie sans un bruit
Le battement de mon coeur à présent m'envahit
Un baiser apposé et s'est toute ma vie
Mon sang, mes joies, mes peines tout est là moi et lui
Vertige d'un instant vers l'espoir tendu
assise à cette table regardant vers la rue
vers cette silhouette mille fois survenue
Dans un souffle, éphémère, aussitôt disparue
La chaleur peu à peu s'échappant de mon corps
Sur mes joues, le fard et le sel , coulant encore
La haine s'insinuant doucement sans effort
Le soleil ou la pluie peu importe mon sort
Je glisse et je m'échappe, vers d'autres impressions
Quelques mondes glacés et surtout sans passion
Je ferme enfin les teux abandonnant la raison
Muette hurlant ma douleur, vivant mon abandon.
Je crois qu'à cet instant je rêve de mourir
Emportée par le froid d'une vie sans soupirs
Mais ma peau sent en moi la tiédeur revenir
Puis la chaleur, la joie, de son souffle sentir.
Il est tout près de moi, m'a saisie sans un bruit
Le battement de mon coeur à présent m'envahit
Un baiser apposé et s'est toute ma vie
Mon sang, mes joies, mes peines tout est là moi et lui
pestebec'o- Nombre de messages : 38
Age : 53
Date d'inscription : 04/02/2008
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