Poésie en couleurs avec du noir dedans, mais pas si noir, ou alors....après, peut-être ?

Poésie en prose:


Où le noir est ...

Il se dit qu'elle avait des yeux de biches, bien qu'il n'ait jamais vu de biche de près, yeux dans les yeux. Mais il les imaginait ainsi, avec de longs cils fins. Et des iris immenses, noisettes dorées, et fauve parfois.
Elle lisait un livre d'une main, l'autre remontait de temps en temps une mèche rebelle qui obscurcissait les pages du gros livre, lourd et jaune à la fois. Avec un liseré rouge.
Il ''torticolit'' son cou, pour lire le titre mais il était écrit dans une langue étrange, faite de courbes et de courbes, encore. Goncourt peut-être, intello surement, parce qu'elle était élégante comme les stars d'hier. Parce que celles d'aujourd'hui l'ennuyaient.
Si fades.
Elle portait un tailleur croisé corsage, pieds de poule et des lunettes de star qu’elle avait remonté sur ses cheveux noirs, avec des reflets roux. Et des bas surtout, sur ses jambes longues comme un jour sans pain. Et des chaussures noires elles aussi, avec des aiguilles aux talons, pour toucher le ciel.
Cette fille aimait le noir, comme le roman qu’elle lisait peut-être. Une pointe de rose surgit entre ses lèvres, framboises elles aussi. Humides et brillantes, gourmandes.
Appliquée, elle tournait les pages d’un index qu’elle avait porté au préalable sur ce qu’il aurait bien aimé goûter, pour voir. Sentir aussi ce que pouvait être le paradis.
La fille sur le banc du parc lit un roman noir sans savoir que l’homme aux yeux d’argent fera d’elle le sujet de son prochain roman, noir, où une fille aux cheveux noirs mourra peut-être dans le noir infini d’une nuit sans l’une, ou l’autre, c’est selon...
(Pour une fille aux cheveux noirs, qui hante les allées du Parc Montceau, un livre à la main)

...Juste un petit mot

le noir est mis

Toi, tu reviens du musée Soulages à Rodez...

Et j'adore le titre!

à la limite de trop de répétitions mais cela reste bien en équilibre

j'aime bien
amitié

yeux de biche versus yeux d'argent, nous v'là bien. le match du siècle.

j'ai un peu de mal à appréhender ce tortico-lit, cet enchevêtrement de désirances entre littérature et corps, amour des belles choses et des choses nommées. et d'ailleurs la sensualité des courbes est soulignée dans le texte (mais je ne sais plus desquelles il s'agit).
j'intuite vaguement une sorte de ratage ou de sacrifice d'une désirance pour une autre, mais peut etre j'ai rien compris.