sans titre
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sans titre
Dans ce territoire qui ne regarde personne
entouré de murets de pierre
tournent deux chevaux –
ou bien ils se tiennent dressés
immobiles.
J’ai en tête le bruit du galop
et les parcelles de terre
qu’il projette alentour
pourtant dans ce pays sans vis-à-vis
règne un silence de film muet.
C’est ce qui donne tant de force
aux pas que je fais pour y retourner
deux chevaux m’ignorent
le soleil est coulant et doux
la menthe pousse
au pied d’un des murs.
Quand je marche dos au crépuscule
je vois mon ombre sortir de mes pieds
et marcher avec moi
je suis comme un propriétaire
qui fait le tour de ses possessions.
Il y a longtemps que j’ai pris l’habitude
de venir ici avec mon ombre en diagonale
ondulant sur le vert des bas-côtés
j’ai oublié même le rêve
qui différait un peu.
Je suis comme un propriétaire
négligent, détaché
qui a hérité depuis quelques années
d’un souvenir d’enfance
et regarde ses possessions
sans les aimer vraiment
Sans leur appartenir. Pourtant sans les explorer
ni les maintenir
mais je regarde les arbres
de chaque côté.
Souvent, j’ai l’impression de percevoir le temps
qui les a élevés au dessus de la terre
depuis la première pousse la petite racine
qui a trouvé où s’enfoncer,
où boire.
C’est comme si j’étais revenue chaque jour
sentir l’infime poussée
ce désir vertical, constant
qui a fait d’eux des arbres adultes
en trente ans.
entouré de murets de pierre
tournent deux chevaux –
ou bien ils se tiennent dressés
immobiles.
J’ai en tête le bruit du galop
et les parcelles de terre
qu’il projette alentour
pourtant dans ce pays sans vis-à-vis
règne un silence de film muet.
C’est ce qui donne tant de force
aux pas que je fais pour y retourner
deux chevaux m’ignorent
le soleil est coulant et doux
la menthe pousse
au pied d’un des murs.
Quand je marche dos au crépuscule
je vois mon ombre sortir de mes pieds
et marcher avec moi
je suis comme un propriétaire
qui fait le tour de ses possessions.
Il y a longtemps que j’ai pris l’habitude
de venir ici avec mon ombre en diagonale
ondulant sur le vert des bas-côtés
j’ai oublié même le rêve
qui différait un peu.
Je suis comme un propriétaire
négligent, détaché
qui a hérité depuis quelques années
d’un souvenir d’enfance
et regarde ses possessions
sans les aimer vraiment
Sans leur appartenir. Pourtant sans les explorer
ni les maintenir
mais je regarde les arbres
de chaque côté.
Souvent, j’ai l’impression de percevoir le temps
qui les a élevés au dessus de la terre
depuis la première pousse la petite racine
qui a trouvé où s’enfoncer,
où boire.
C’est comme si j’étais revenue chaque jour
sentir l’infime poussée
ce désir vertical, constant
qui a fait d’eux des arbres adultes
en trente ans.
Re: sans titre
Souvent, j’ai l’impression de percevoir le temps
qui les a élevés au dessus de la terre
depuis la première pousse la petite racine
qui a trouvé où s’enfoncer,
où boire.
C’est comme si j’étais revenue chaque jour
sentir l’infime poussée
ce désir vertical, constant
qui a fait d’eux des arbres adultes
en trente ans.
Cette sensation m'est familière, je me retrouve complètement dans ton poème.
Ce qui est intéressant, c'est que l'idée elle-même est plus "poétique" que son traitement.
Ce texte ouvre sur l'infini/universel de l'intime, sur la fibre de l'être.
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: sans titre
Un beau texte seyne, la première strophe me séduit tout particulièrement. Dès les premiers mots, les mots ont pris forme pour esquisser un tableau mélancolique, proche parfois d'un désespoir qui se cherche sans réellement se trouver. C'est peut-être là que - simple avis perso - le poème me paraît un brin trop long, léger le brin mais suffisant pour être ressenti, comme quelque chose qui s'étire sans qu'il en soit forcément besoin. Cela mis à part, je me suis plongée avec plaisir dans tes lignes.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: sans titre
C'est un bon sujet, un un sujet spécial.
Qui résonne, et il en émane quelque chose de globalement profond qui retient l'attention.
Pourquoi ce titre "Sans titre" ?
Beaucoup de répétitions, et trop de "pourtant", de "regarde", de "propriétaire", qui noient un essentiel.
On a l'impression que vous tournez autour d'un sentiment à exprimer, qui serait mieux servi par moins d'effusions, de maladresse.
J'aime bien "qui ne regarde personne" pour l'absence de vis à vis.
Et "je vois mon ombre sortir de mes pieds et marcher avec moi", une formulation enfantine.
Les deux dernières strophes sont belles, mais j'ôterais le second "où".
Pas assez abouti tel quel, et redondant, mais le thème parle.
Qu'il reste suggéré, un peu abstrait, polymorphe, ça c'est bien aussi.
Qui résonne, et il en émane quelque chose de globalement profond qui retient l'attention.
Pourquoi ce titre "Sans titre" ?
Beaucoup de répétitions, et trop de "pourtant", de "regarde", de "propriétaire", qui noient un essentiel.
On a l'impression que vous tournez autour d'un sentiment à exprimer, qui serait mieux servi par moins d'effusions, de maladresse.
J'aime bien "qui ne regarde personne" pour l'absence de vis à vis.
Et "je vois mon ombre sortir de mes pieds et marcher avec moi", une formulation enfantine.
Les deux dernières strophes sont belles, mais j'ôterais le second "où".
Pas assez abouti tel quel, et redondant, mais le thème parle.
Qu'il reste suggéré, un peu abstrait, polymorphe, ça c'est bien aussi.
minuit- Nombre de messages : 420
Age : 66
Date d'inscription : 24/05/2014
Re: sans titre
merci à vous tous.
j'ai corrigé certaines choses, je vais donner la nouvelle version plus bas.
Ce poème s'appelle "sans titre" en référence aux "titres de propriétés", mais aussi parce que je ne savais pas comment le nommer..
en l'écrivant, j'ai eu l'impression troublante de décrire le territoire le plus personnel, le plus intérieur, le plus libre, celui où peut apparaître un sentiment de perte d'identité...de dissolution plutôt.
j'ai corrigé certaines choses, je vais donner la nouvelle version plus bas.
Ce poème s'appelle "sans titre" en référence aux "titres de propriétés", mais aussi parce que je ne savais pas comment le nommer..
en l'écrivant, j'ai eu l'impression troublante de décrire le territoire le plus personnel, le plus intérieur, le plus libre, celui où peut apparaître un sentiment de perte d'identité...de dissolution plutôt.
sans titre
Dans ce territoire qui ne regarde personne
entouré de murets de pierre
tournent deux chevaux –
ou bien ils se tiennent dressés, immobiles.
J’ai en tête le bruit du galop
et les parcelles de terre qu’il projette alentour
pourtant, dans ce pays sans vis-à-vis
règne un silence de film muet.
C’est ce qui donne tant de force
aux pas que je fais pour y retourner
deux chevaux m’ignorent
le soleil est coulant et doux
la menthe pousse au pied
d’un des murs.
Quand je marche dos au crépuscule
je vois mon ombre sortir de mes pieds
et marcher avec moi
je suis comme un propriétaire
qui fait le tour de ses possessions.
Il y a longtemps que j’ai pris l’habitude
de venir ici avec mon ombre en diagonale
ondulant sur le vert des talus
j’ai oublié même le rêve
qui différait un peu.
Je suis comme un propriétaire
négligent, détaché
qui a hérité depuis quelques années
d’un souvenir d’enfance
et visite ses possessions
sans les aimer vraiment
sans leur appartenir. Pourtant sans les explorer
ni les maintenir
mais je regarde les arbres
de chaque côté.
Je vois le temps.
Ils se sont élevés au dessus de la terre
depuis la première pousse la petite racine
qui a trouvé où s’enfoncer,
où boire
et c’est comme si j’étais revenue chaque jour
– tout le temps – pour sentir en moi la poussée
de ce désir vertical, et constant
qui en a fait des arbres adultes.
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