Les pérégrinations de Thisloverte
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Les pérégrinations de Thisloverte
Les pérégrinations de Thisloverte
L'actrice était mauvaise. Bonne physiquement, mais son jeu absent.
Des cordes tombaient dehors. L'ambiance était grise et poétique. Le réalisateur, qui s’était rebaptisé lui même,Thisloverte, voulait se la taper, c’était pour ça qu'il était là, qu'il perdait son temps. Le texte était simple, le scénario basique. C’était lui qui l'avait écrit. Il le trouvait bon.
L'actrice était grimée pour la scène, installée sur le canapé, ses yeux pétillaient, rivés droit sur Thisloverte qui faisait semblant d'ajuster son objectif. Il se demandait comment faire. Il ne supportait pas de filmer pour rien. Ça lui faisait mal au cœur de voir des acteurs bidons qui se croyaient bons. Il fallait les appeler des acteurs tout de même, car c’était grâce à eux qu'on reconnaissait les bons. Un comédien médiocre, lui faisait le même effet que de croiser le Roumain qui fouille ses poubelles tous les soirs, apprêté, peigné, habité par une soif intense de vivre comme tout le monde. Y avait rien à faire. ça passait pas.
Elle était d'origine hispanique, une chevelure charbon, un regard de feu. Il l'avait pêchée sur Book.fr. Sa gestuelle n’était pas mauvaise, mais dès qu'elle se mettait à jouer ; dès que Thisloverte disait : « action », son âme la quittait tout bonnement et il n'en restait qu'une jolie carcasse vide de toute vie.
— On fait une pose, dit-il.
— OK, tu veux boire quelque chose ?
— Un truc corsé si tu as...
L'actrice revint avec un plateau. Rhum coca, et cocaïne.
— Fais comme chez toi, fit-elle.
Thisloverte , sortit de son portefeuille un billet de dix euros, qu'il enroula jusqu'à en faire une paille. Il se baissa sur le plateau et sniffa d'un coup sec. L'actrice le regardait d'un air satisfait. Elle se contenta de plonger son doigt dans la poudre et d' en imprégner ses gencives, puis elle fit passer le tout avec son verre.
— Qu'est-ce que t'en pense franchement ? Tu crois que j'aurai le rôle ?
— Il est trop tôt pour le dire...
— Tu sais, je me suis fais refaire le nez, il y a un an. Et là je viens de me refaire les seins. J'ai encore mal, c'est tout bleu autour. J'ai encore la brassière...
Elle sortit de sous son chemisier une bretelle épaisse et la fit claquer.
— Il était comment ton nez avant ?
— Il avait du caractère... c'est ce que ma mère me disait pour me consoler, quand je rentrais de l’école en pleurs.
Thisloverte imagina à quoi pouvait ressembler un nez avec du caractère ? En vain. Son esprit suspicieux essayait de décoder le message caché derrière l’aveu de ses opérations esthétiques. La coke le faisait gamberger très vite. C'était un maigre sacrifice qu'elle offrait là. Elle n’était pas au courant. Certains donnaient leur cul, toute leur vie pour être sous la lumière, et tous les jours et plusieurs fois par jour. Et si elle savait à qui il faisait allusion... les plus hautes têtes d'affiche, les plus primés, les plus du plus...
Quand Thisloverte , parlait de cul c’était pour lui l'équivalent de parler d'âme. Il ne voyait pas de différence. Il planta sa paille à dix euros et sniffa de nouveau. Dis-moi comment va ta rondelle, je te dirai qui tu es. Un truc comme ça. Il en était arrivé à cette philosophie en arpentant les labyrinthes du métier.
Pour être plus précis et plus correct avec le monde entier, disons que cette vision des choses concernait exclusivement les âmes qui s’étaient enrôlées dans le cinéma. L'amalgame était facile et Thisloverte n'y échappait pas. On est tous des acteurs après tout. À un niveau ou à un autre. Il y a forcément un auteur, un scénariste, caché sous chaque cervelle inconsciente de cette planète. Certains pensent que c'est le même auteur pour tous. Le réalisateur lui ne pensait pas comme ça. Il s'y était pris à plusieurs reprises, à tenter de capter la source de sa pensée, mais très vite il trouva cela débile au plus haut point. Était-ce l'auteur de sa vie qu'il avait amené à s’interroger sur lui, par un truchement de pensées préparées à cet effet ? Cela ne servait strictement à rien.
— Je peux te poser une question indiscrète ?
— Vas-y, tu sniffes dans mon bol, on est intimes maintenant.
— Pourquoi tu veux devenir actrice ?
— Bon sang, si je le savais, je ne le voudrais plus.
— T'as bien une petite idée, non ?
— Oui, une vague impression. Mais elle me fait flipper. Comme un tas de saletés qui fait une bosse sous un beau tapis. Quand je m'interroge sur mon désir...
Elle s'interrompit, plongea son doigt dans le bol, se brossa les gencives et reprit :
— Quand j'essaie de comprendre pourquoi je veux être actrice, j'aperçois une main qui s'avance vers un coin du tapis pour le soulever... et je veux pas voir ce qu'il y en dessous.
Thisloverte voyait très bien de quoi elle parlait. Elle n’était pas si bête. Juste assez intelligente pour ne pas s 'annihiler totalement.
Lui était allé au bout. Il avait trempé sa main dans l'eau croupie d'une baignoire et avait tiré la bonde. Il savait ce qui se cachait en dessous. Une vieille tristesse, toqua à la porte de son esprit. Une amie. Il ne la laissa pas entrer. Il ne fallait pas, sinon, elle dénaturerait son objectivité, son efficacité.
Puis il se dit, pourquoi de l'objectivité, de l'efficacité, pourquoi ? Le but était atteint. Deux humains partageaient un moment ensemble. Avec un peu de chance il la baiserait. Une douce et lancinante émotion, prix à payer pour regarder sous le tapis. Parce qu'il connaissait ce qui rongeait le cœur de chacun. Il s'y était confronté. Sous les couches, de bonnes raisons, de puissants désirs, de saints besoins, d' importantes actions, il était allé voir. Et il ne pouvait rien y faire. Lui-même assujetti à ce vice de construction, il avait beaucoup réfléchi. Où se cachait la misère humaine ? Où les gens quémandaient l'amour ? Il fallait se trouver en première ligne afin de se goinfrer un maximum.
En passant devant un théâtre où un casting pour une télé réalité se déroulait, il eut la révélation. Des centaines d'êtres faisant la queue dans le froid, traités comme du bétail, se trémoussaient, riaient, pétillaient, dans l'attente d'aller montrer leur cul à un groupe de personnes qui allaient décider de leur sort, de leur sourire et de leurs larmes...
— On reprend la scène.
— OK dit l'actrice.
Thisloverte faisait semblant de filmer, donnant des directives inutiles. Et l'actrice y croyait et se donnait à fond. Il tenait sa vie entre ses doigts. Il était comme le pape au balcon se régalant de la foi des hommes. Il était le Père Noël des enfants oubliés. Il était la seconde chance. Le vivier était infini. Il avait cassé sa tirelire et avait acheté du matos de professionnel. Pas besoin de talent, la technologie faisait tout. Localiser les sites. Déposer des annonces. Pas un jour il n’était seul. Son téléphone sonnait. Ses nuits étaient courtes. Puis le rendu de ce qu'il filmait n’était pas mauvais. Mais c’était du bonus, il s'en foutait.
— Coupez !
— C’était comment ?
— Pas mal.
— Tu es sûr ? Tu n'as pas l'air satisfait. Sois franc n’hésite pas. Dis-moi ce qui ne va pas.
Thisloverte adorait quand les acteurs invoquaient la franchise, alors que c’était ce qu'ils ne voulaient surtout pas entendre. Il avait joué la carte de la franchise une fois ou deux, et cela avait failli finir en suicide. Le petite comédien, fils à papa, l'avait appelé au milieu de la nuit, en le menaçant de se jeter par la fenêtre, s'il ne le prenait pas pour son film. Film fantôme bien entendu. C’était toujours la même scène qui était en jeu.
— Tu pourrais y mettre plus de ferveur ? Plus de chaleur ?
Les pupilles de l'actrice roulèrent le temps de décoder.
— Mais la fille se fait plaquer, comment faire pour y mettre de la chaleur ? Je pensais à de la froideur plutôt. En plus son mari la quitte pour sa mère. C'est atroce.
— Justement, si elle est chaude, ça fera un contre-pied. Les spectateurs ne s'y attendent pas ! Effet garanti.
— Je vois...
— Imaginons que le mari vienne dire à sa femme qu'il la quitte alors qu'elle est toute nue, sur le point de se masturber, parce que, justement, il ne la touche plus. Tu saisis le coté dramaturgique du personnage ? Elle est ouverte, nue, vulnérable en somme. Elle va se donner du plaisir pour garder vivant l'amour de son mari en elle et lui, justement, vient pour la quitter... c'est poignant !
L'actrice écouta attentivement. Au centre de son cœur, telle un métronome, une aiguille allait de gauche à droite. Thisloverte l'entendait... Passant du « oui » au « non ». C’était son moment préféré.
Le tonnerre grondait dehors. Thisloverte aurait voulu filmer ça. L'esprit de l'actrice, à l'âge de six ans, dans un salon immense et sans bruit marchait vers le tapis, la morve au nez. Elle attrapa un coin, et dévisagea le regard qui l'observait faire, comme si elle attendait des instructions. La bosse au centre du tapis, bouillonnait, grognait comme une bête des sables mouvants, effrayée par la menace de l'enfant.
— Alors?
L'enfant lâcha le bout de tapis, se torcha à l'aide du revers de sa manche, et comme à la recherche d'une voix qui l'appelait, elle quitta le champ de la caméra.
— Je vais me déshabiller dans la salle de bain. Je reviens.
L'actrice était mauvaise. Bonne physiquement, mais son jeu absent.
Des cordes tombaient dehors. L'ambiance était grise et poétique. Le réalisateur, qui s’était rebaptisé lui même,Thisloverte, voulait se la taper, c’était pour ça qu'il était là, qu'il perdait son temps. Le texte était simple, le scénario basique. C’était lui qui l'avait écrit. Il le trouvait bon.
L'actrice était grimée pour la scène, installée sur le canapé, ses yeux pétillaient, rivés droit sur Thisloverte qui faisait semblant d'ajuster son objectif. Il se demandait comment faire. Il ne supportait pas de filmer pour rien. Ça lui faisait mal au cœur de voir des acteurs bidons qui se croyaient bons. Il fallait les appeler des acteurs tout de même, car c’était grâce à eux qu'on reconnaissait les bons. Un comédien médiocre, lui faisait le même effet que de croiser le Roumain qui fouille ses poubelles tous les soirs, apprêté, peigné, habité par une soif intense de vivre comme tout le monde. Y avait rien à faire. ça passait pas.
Elle était d'origine hispanique, une chevelure charbon, un regard de feu. Il l'avait pêchée sur Book.fr. Sa gestuelle n’était pas mauvaise, mais dès qu'elle se mettait à jouer ; dès que Thisloverte disait : « action », son âme la quittait tout bonnement et il n'en restait qu'une jolie carcasse vide de toute vie.
— On fait une pose, dit-il.
— OK, tu veux boire quelque chose ?
— Un truc corsé si tu as...
L'actrice revint avec un plateau. Rhum coca, et cocaïne.
— Fais comme chez toi, fit-elle.
Thisloverte , sortit de son portefeuille un billet de dix euros, qu'il enroula jusqu'à en faire une paille. Il se baissa sur le plateau et sniffa d'un coup sec. L'actrice le regardait d'un air satisfait. Elle se contenta de plonger son doigt dans la poudre et d' en imprégner ses gencives, puis elle fit passer le tout avec son verre.
— Qu'est-ce que t'en pense franchement ? Tu crois que j'aurai le rôle ?
— Il est trop tôt pour le dire...
— Tu sais, je me suis fais refaire le nez, il y a un an. Et là je viens de me refaire les seins. J'ai encore mal, c'est tout bleu autour. J'ai encore la brassière...
Elle sortit de sous son chemisier une bretelle épaisse et la fit claquer.
— Il était comment ton nez avant ?
— Il avait du caractère... c'est ce que ma mère me disait pour me consoler, quand je rentrais de l’école en pleurs.
Thisloverte imagina à quoi pouvait ressembler un nez avec du caractère ? En vain. Son esprit suspicieux essayait de décoder le message caché derrière l’aveu de ses opérations esthétiques. La coke le faisait gamberger très vite. C'était un maigre sacrifice qu'elle offrait là. Elle n’était pas au courant. Certains donnaient leur cul, toute leur vie pour être sous la lumière, et tous les jours et plusieurs fois par jour. Et si elle savait à qui il faisait allusion... les plus hautes têtes d'affiche, les plus primés, les plus du plus...
Quand Thisloverte , parlait de cul c’était pour lui l'équivalent de parler d'âme. Il ne voyait pas de différence. Il planta sa paille à dix euros et sniffa de nouveau. Dis-moi comment va ta rondelle, je te dirai qui tu es. Un truc comme ça. Il en était arrivé à cette philosophie en arpentant les labyrinthes du métier.
Pour être plus précis et plus correct avec le monde entier, disons que cette vision des choses concernait exclusivement les âmes qui s’étaient enrôlées dans le cinéma. L'amalgame était facile et Thisloverte n'y échappait pas. On est tous des acteurs après tout. À un niveau ou à un autre. Il y a forcément un auteur, un scénariste, caché sous chaque cervelle inconsciente de cette planète. Certains pensent que c'est le même auteur pour tous. Le réalisateur lui ne pensait pas comme ça. Il s'y était pris à plusieurs reprises, à tenter de capter la source de sa pensée, mais très vite il trouva cela débile au plus haut point. Était-ce l'auteur de sa vie qu'il avait amené à s’interroger sur lui, par un truchement de pensées préparées à cet effet ? Cela ne servait strictement à rien.
— Je peux te poser une question indiscrète ?
— Vas-y, tu sniffes dans mon bol, on est intimes maintenant.
— Pourquoi tu veux devenir actrice ?
— Bon sang, si je le savais, je ne le voudrais plus.
— T'as bien une petite idée, non ?
— Oui, une vague impression. Mais elle me fait flipper. Comme un tas de saletés qui fait une bosse sous un beau tapis. Quand je m'interroge sur mon désir...
Elle s'interrompit, plongea son doigt dans le bol, se brossa les gencives et reprit :
— Quand j'essaie de comprendre pourquoi je veux être actrice, j'aperçois une main qui s'avance vers un coin du tapis pour le soulever... et je veux pas voir ce qu'il y en dessous.
Thisloverte voyait très bien de quoi elle parlait. Elle n’était pas si bête. Juste assez intelligente pour ne pas s 'annihiler totalement.
Lui était allé au bout. Il avait trempé sa main dans l'eau croupie d'une baignoire et avait tiré la bonde. Il savait ce qui se cachait en dessous. Une vieille tristesse, toqua à la porte de son esprit. Une amie. Il ne la laissa pas entrer. Il ne fallait pas, sinon, elle dénaturerait son objectivité, son efficacité.
Puis il se dit, pourquoi de l'objectivité, de l'efficacité, pourquoi ? Le but était atteint. Deux humains partageaient un moment ensemble. Avec un peu de chance il la baiserait. Une douce et lancinante émotion, prix à payer pour regarder sous le tapis. Parce qu'il connaissait ce qui rongeait le cœur de chacun. Il s'y était confronté. Sous les couches, de bonnes raisons, de puissants désirs, de saints besoins, d' importantes actions, il était allé voir. Et il ne pouvait rien y faire. Lui-même assujetti à ce vice de construction, il avait beaucoup réfléchi. Où se cachait la misère humaine ? Où les gens quémandaient l'amour ? Il fallait se trouver en première ligne afin de se goinfrer un maximum.
En passant devant un théâtre où un casting pour une télé réalité se déroulait, il eut la révélation. Des centaines d'êtres faisant la queue dans le froid, traités comme du bétail, se trémoussaient, riaient, pétillaient, dans l'attente d'aller montrer leur cul à un groupe de personnes qui allaient décider de leur sort, de leur sourire et de leurs larmes...
— On reprend la scène.
— OK dit l'actrice.
Thisloverte faisait semblant de filmer, donnant des directives inutiles. Et l'actrice y croyait et se donnait à fond. Il tenait sa vie entre ses doigts. Il était comme le pape au balcon se régalant de la foi des hommes. Il était le Père Noël des enfants oubliés. Il était la seconde chance. Le vivier était infini. Il avait cassé sa tirelire et avait acheté du matos de professionnel. Pas besoin de talent, la technologie faisait tout. Localiser les sites. Déposer des annonces. Pas un jour il n’était seul. Son téléphone sonnait. Ses nuits étaient courtes. Puis le rendu de ce qu'il filmait n’était pas mauvais. Mais c’était du bonus, il s'en foutait.
— Coupez !
— C’était comment ?
— Pas mal.
— Tu es sûr ? Tu n'as pas l'air satisfait. Sois franc n’hésite pas. Dis-moi ce qui ne va pas.
Thisloverte adorait quand les acteurs invoquaient la franchise, alors que c’était ce qu'ils ne voulaient surtout pas entendre. Il avait joué la carte de la franchise une fois ou deux, et cela avait failli finir en suicide. Le petite comédien, fils à papa, l'avait appelé au milieu de la nuit, en le menaçant de se jeter par la fenêtre, s'il ne le prenait pas pour son film. Film fantôme bien entendu. C’était toujours la même scène qui était en jeu.
— Tu pourrais y mettre plus de ferveur ? Plus de chaleur ?
Les pupilles de l'actrice roulèrent le temps de décoder.
— Mais la fille se fait plaquer, comment faire pour y mettre de la chaleur ? Je pensais à de la froideur plutôt. En plus son mari la quitte pour sa mère. C'est atroce.
— Justement, si elle est chaude, ça fera un contre-pied. Les spectateurs ne s'y attendent pas ! Effet garanti.
— Je vois...
— Imaginons que le mari vienne dire à sa femme qu'il la quitte alors qu'elle est toute nue, sur le point de se masturber, parce que, justement, il ne la touche plus. Tu saisis le coté dramaturgique du personnage ? Elle est ouverte, nue, vulnérable en somme. Elle va se donner du plaisir pour garder vivant l'amour de son mari en elle et lui, justement, vient pour la quitter... c'est poignant !
L'actrice écouta attentivement. Au centre de son cœur, telle un métronome, une aiguille allait de gauche à droite. Thisloverte l'entendait... Passant du « oui » au « non ». C’était son moment préféré.
Le tonnerre grondait dehors. Thisloverte aurait voulu filmer ça. L'esprit de l'actrice, à l'âge de six ans, dans un salon immense et sans bruit marchait vers le tapis, la morve au nez. Elle attrapa un coin, et dévisagea le regard qui l'observait faire, comme si elle attendait des instructions. La bosse au centre du tapis, bouillonnait, grognait comme une bête des sables mouvants, effrayée par la menace de l'enfant.
— Alors?
L'enfant lâcha le bout de tapis, se torcha à l'aide du revers de sa manche, et comme à la recherche d'une voix qui l'appelait, elle quitta le champ de la caméra.
— Je vais me déshabiller dans la salle de bain. Je reviens.
Rezkallah- Nombre de messages : 54
Age : 42
Date d'inscription : 21/03/2015
Re: Les pérégrinations de Thisloverte
extrait sympa
un côté chaud, un côté froid voire méchant
ma lecture se déroule sans accroc
il y a une suite ??
un côté chaud, un côté froid voire méchant
ma lecture se déroule sans accroc
il y a une suite ??
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