Sur une valse de Chopin
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Sur une valse de Chopin
Je m'éveille en flagrant délit de quotidienneté, au volant de la vieille machine. La chaleur du jour m'enveloppe comme un cocon troué, y file par instants la fraîcheur oraculaire de la nuit. Des champs gonflés de hautes herbes déshabillent l'autoroute. Je suis las et fasciné. L'atmosphère où vibre jaunâtre la gaze du ciel semble glisser, le monde est suspendu, frappé d'irréalité, et sous ses plis obscurs, aux odeurs de goudron frais, les Sylphides valsent, la douceur du piano coule dans les gerbes sveltes, les Sylphides valsent, le vent pleut dans la voiture. J'écoute la beauté m'envahir – c'est ample et sans heurt – secret qu'on ne surprend jamais en cette vie de lèpre, de vanité, de labeur. La voici qui éclate, et de joie, et de langueur, j'aimerais pleurer des larmes de cristal, revêtir la chair immortelle d'un rêve de pierre. Je reste sans voix. Une évidence me saisit : jamais plus je ne parlerai. Que dire ? Qu'oser ? Ce que j'entends – ces marées bleues de violons, éternité modulée, oxygène féerique, sensation omnisciente – me donne, viscéralement, à éprouver à quel point la pensée n'est que palabre, jaunisse et parasite. Rien n'existe que cette certitude – celle-ci vaincue que restera-t-il ? La sale odeur du devenir, le quotidien braillard, la famille criarde, l'encens d'asphyxie – l'être qui flétrit, la merde qui s'assèche.
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Sur une valse de Chopin
Une virgule semblerait judicieuse ici...
« celle-ci vaincue, que restera-t-il ? »
Funambule sur son fil, l'être humain est cette créature fragile dont le balancier oscille, au gré des vents, entre le sublime...
- métaphores : « le fraîcheur oraculaire de la nuit », « les gerbes sveltes », « larmes de cristal », « rêve de pierre »
- comparaison : « comme un cocon troué »
- paradoxe : « chair immortelle »
- gradations : « et de joie, et de langueur », « sans heurt », « sans voix », « Que dire ? Qu'oser ? »
- gradation hyperbolique : « suspendu, frappé d'irréalité », « ces marées bleues de violons, éternité modulée, oxygène féerique, sensation omnisciente »
- présentatif : « La voici »
- anaphore : « les sylphides valsent »
- verbes mélioratifs instituant la douceur d'un mouvement principalement descendant : « m'enveloppe », « y file », « Des champs... déshabillent », « la gaze du ciel semble glisser », « la douceur du piano coule », « le vent pleut »
- négation catégorique au futur : « jamais plus je ne parlerai »
… et le trivial...
- champ lexical : « flétrit », « merde », « s'assèche »
- métaphores : « flagrant délit de quotidienneté », « odeurs de goudron »
- énumérations à visée dépréciative : « cette vie de lèpre, de vanité, de labeur », « La sale odeur du devenir, le quotidien braillard, la famille criarde, l'encens d'asphyxie »
- conditionnel présent : « j'aimerais pleurer »
Le langage se présente comme le seul dépositaire de la grâce de certains moments. Encore apparaît-il dans son insatisfaction chronique, comme une vaine et pâle ornementation...
- proposition subordonnée exclamative indirecte : « à quel point la pensée »
- négations catégoriques : « n'est que », « rien n'existe que »
- adjectif démonstratif avalisant le constat : « cette certitude »
- énumération péjorative : « palabre, jaunisse et parasite »
- question ouverte : « que restera-t-il ? »
Merci pour ce partage !
« celle-ci vaincue, que restera-t-il ? »
Funambule sur son fil, l'être humain est cette créature fragile dont le balancier oscille, au gré des vents, entre le sublime...
- métaphores : « le fraîcheur oraculaire de la nuit », « les gerbes sveltes », « larmes de cristal », « rêve de pierre »
- comparaison : « comme un cocon troué »
- paradoxe : « chair immortelle »
- gradations : « et de joie, et de langueur », « sans heurt », « sans voix », « Que dire ? Qu'oser ? »
- gradation hyperbolique : « suspendu, frappé d'irréalité », « ces marées bleues de violons, éternité modulée, oxygène féerique, sensation omnisciente »
- présentatif : « La voici »
- anaphore : « les sylphides valsent »
- verbes mélioratifs instituant la douceur d'un mouvement principalement descendant : « m'enveloppe », « y file », « Des champs... déshabillent », « la gaze du ciel semble glisser », « la douceur du piano coule », « le vent pleut »
- négation catégorique au futur : « jamais plus je ne parlerai »
… et le trivial...
- champ lexical : « flétrit », « merde », « s'assèche »
- métaphores : « flagrant délit de quotidienneté », « odeurs de goudron »
- énumérations à visée dépréciative : « cette vie de lèpre, de vanité, de labeur », « La sale odeur du devenir, le quotidien braillard, la famille criarde, l'encens d'asphyxie »
- conditionnel présent : « j'aimerais pleurer »
Le langage se présente comme le seul dépositaire de la grâce de certains moments. Encore apparaît-il dans son insatisfaction chronique, comme une vaine et pâle ornementation...
- proposition subordonnée exclamative indirecte : « à quel point la pensée »
- négations catégoriques : « n'est que », « rien n'existe que »
- adjectif démonstratif avalisant le constat : « cette certitude »
- énumération péjorative : « palabre, jaunisse et parasite »
- question ouverte : « que restera-t-il ? »
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 59
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Sur une valse de Chopin
Deux-trois poncifs à déplorer ("larmes de cristal"! toi!...rêves de pierre -sight-...^^), depuis quand mets-tu des mouches dans mon absinthe?
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
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