Valse
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Valse
Elsa, Elsa, ton petit cul très pâle et ta petit bouche très vive, tes petits saignements de nez et des flaques un peu partout, et ce soleil qui n’est plus rond, une nuit versée dans les bocaux, aux poches trouées, aux rebords des paupières, sur la peau de fruits mûrs, dans tes mains, là on l’on vient se noyer, et des larmes soudain, comme notes de musique fânées, tombées d'ailes de corbeaux qui croissaient au dessus d’un champ immense,
Très noir,
Très grand,
Où l’on perd sa paille et ses nielles, et ses sonnailles tressées,
Ou l’on contemple l’enchevêtrement des mains fermes,
Rêches,
Où l’on danse pauvrement, pour ce soleil qui n’est plus rond, pour un homme qui ne sait plus chanter,
Et pour une voix qui ne sais plus de chansons.
Elsa, on pourra danser sur des feux indiens, et verser les appétits crépusculaires dans l’aube, où tout rougit, et te réclame, où tout a faim.
Et je ne pourrais pas dormir, parce que j’ai des nuits dissoutes dans un verre d'eau. Alors on a joué a qui tutoie le soleil naissant ;
Et les plaines sans vie, et la neige en manteau,
Ont ôté leurs prépuces à l’herbe et l'hymen aux ruisseaux.
On est retournés dans ces champs,
Ces champs immenses bercés de blés, avec les murmures de rousseur jusqu’au bout des cressons. Et je marchais, je marchais a revers de pieds ; Je te tenais à bout de bras, mes mains vidées,
moites,
Avec des souvenirs de toi placardés au front.
Mes yeux ne peuvent plus voir, Elsa, mes yeux ne peuvent plus voir mes yeux ne te voient plus, et j’ai des petits orages aux mains creusés.
On danse, on valse, on change de mesure, et on change de pied, parce qu'Elsa est morte.
Tu es morte. Et tu es M comme du sable, et tu t’évapores lentement parce qu'Elsa merde tu es morte, tu es morte, je ne te reverrais plus je ne t’embrasserais plus, et on ira plus faire l’amour dans les lauzes et tu es morte, O de rien du tout, d’un grand drap vide qui ne cache plus rien, R du coup de fusil aux épaules, T de la mitraille, et de l'orage qui ne viens pas, E de rien, de merde de rien, tu es morte bordel, tu es morte merde, il faut vite aller arracher les ailes des oiseaux, il faut vite aller éventrer les petits tonnerres, il faut vite aller briser les barrages, boucher les éviers, disperser un peu de suie dans chaque œil, un peu de plomb dans chaque pas, un peu de haine dans chaque joue.
On danse, parce qu'il faut danser.
Je déchire les mesures. Et les sels. Et les poivrières se fanent, terrifiées. Les cosses se brises, les lits se déplient, des familles entières courent vers l’avenue, le ciel noir, un glaviot d’église sur les trottoirs. Je t’aime je crois. Ton cachemire porte ton sexe ; j’ai les yeux bouclés. Alors j'irais près de la mer, les poumons ouverts aux falaises, arracher une a une les lèvres des rochers.
Très noir,
Très grand,
Où l’on perd sa paille et ses nielles, et ses sonnailles tressées,
Ou l’on contemple l’enchevêtrement des mains fermes,
Rêches,
Où l’on danse pauvrement, pour ce soleil qui n’est plus rond, pour un homme qui ne sait plus chanter,
Et pour une voix qui ne sais plus de chansons.
Elsa, on pourra danser sur des feux indiens, et verser les appétits crépusculaires dans l’aube, où tout rougit, et te réclame, où tout a faim.
Et je ne pourrais pas dormir, parce que j’ai des nuits dissoutes dans un verre d'eau. Alors on a joué a qui tutoie le soleil naissant ;
Et les plaines sans vie, et la neige en manteau,
Ont ôté leurs prépuces à l’herbe et l'hymen aux ruisseaux.
On est retournés dans ces champs,
Ces champs immenses bercés de blés, avec les murmures de rousseur jusqu’au bout des cressons. Et je marchais, je marchais a revers de pieds ; Je te tenais à bout de bras, mes mains vidées,
moites,
Avec des souvenirs de toi placardés au front.
Mes yeux ne peuvent plus voir, Elsa, mes yeux ne peuvent plus voir mes yeux ne te voient plus, et j’ai des petits orages aux mains creusés.
On danse, on valse, on change de mesure, et on change de pied, parce qu'Elsa est morte.
Tu es morte. Et tu es M comme du sable, et tu t’évapores lentement parce qu'Elsa merde tu es morte, tu es morte, je ne te reverrais plus je ne t’embrasserais plus, et on ira plus faire l’amour dans les lauzes et tu es morte, O de rien du tout, d’un grand drap vide qui ne cache plus rien, R du coup de fusil aux épaules, T de la mitraille, et de l'orage qui ne viens pas, E de rien, de merde de rien, tu es morte bordel, tu es morte merde, il faut vite aller arracher les ailes des oiseaux, il faut vite aller éventrer les petits tonnerres, il faut vite aller briser les barrages, boucher les éviers, disperser un peu de suie dans chaque œil, un peu de plomb dans chaque pas, un peu de haine dans chaque joue.
On danse, parce qu'il faut danser.
Je déchire les mesures. Et les sels. Et les poivrières se fanent, terrifiées. Les cosses se brises, les lits se déplient, des familles entières courent vers l’avenue, le ciel noir, un glaviot d’église sur les trottoirs. Je t’aime je crois. Ton cachemire porte ton sexe ; j’ai les yeux bouclés. Alors j'irais près de la mer, les poumons ouverts aux falaises, arracher une a une les lèvres des rochers.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Valse
Il y a une certaine force dans ce texte, surtout à la fin je trouve mais je n'ai pas trop accroché...
De belles phrases comme par exemple:
De belles phrases comme par exemple:
Ces champs immenses bercés de blés, avec les murmures de rousseur jusqu’au bout des cressons.
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Valse
Je trouve qu'il y a du pas mal, de belles trouvailles assez poétiques mais l'impression que ça me donne surtout c'est que tu laisses trop les mots te diriger, je pense que tu gagnerais peut-être en les tenant mieux en laisse, pour dire les choses autrement j'ai un ressenti d'une sorte d'automatisme de l'écriture qui, s'il fonctionne, peut être bien utile pour un premier jet, mais pas forcément grisant en produit fini pour le lecteur, ni pour l'auteur d'ailleurs.
Invité- Invité
Re: Valse
Excellent ! De la prose poétique comme je l'adore ! C'est envahissant, on rentre dedans facilement, ça glisse bien, c'est vraiment très bon.
Quelques fautes entraperçus ;
Et pour une voix qui ne sait plus de chansons.
Alors on a joué à qui tutoie le soleil naissant ;
je marchais à revers de pieds
et de l'orage qui ne vient pas
Les cosses se brisent
arracher une à une
Quelques fautes entraperçus ;
Et pour une voix qui ne sait plus de chansons.
Alors on a joué à qui tutoie le soleil naissant ;
je marchais à revers de pieds
et de l'orage qui ne vient pas
Les cosses se brisent
arracher une à une
Nechez- Nombre de messages : 318
Age : 35
Date d'inscription : 19/12/2007
Re: Valse
Moi aussi j'aime la poésie et le rythme de ce texte, je ne trouve pas que l'effet "écriture automatique" soit gènant. En effet, les thèmes de la mort et du souvenir du défunt provoquent nécessairement une forme de chaos de l'esprit. Sans cet aspect, le message semblerait moins vrai.
alinea- Nombre de messages : 10
Age : 35
Date d'inscription : 04/06/2010
Re: Valse
Merci pour vos lecture & commentaires.
L'automatisme du texte est un parti pris, pour coller avec le fond, après je ne sais pas si c'est très crédible.
L'automatisme du texte est un parti pris, pour coller avec le fond, après je ne sais pas si c'est très crédible.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Valse
Bien sûr il y a du souffle, de jolies images, enfin, une certaine force poétique. Mais poésie un peu convenue, finalement un peu sage dans ce qu'elle a d'effréné. Je ne suis pas spécialement intéressé par ce qu'un texte contient de fiction, de réalité, ni du même coup partisan de la critique sainte-beuvienne. Mais, ici, et même s'il ne faut pas confondre les identités auteur-narrateur-personnage, c'est justement en fouillant de ce côté que le texte me paraît intéressant : sa frénésie semble sincère, cathartique, et c'est touchant, prenant. Mais d'un point de vue purement littéraire, j'ai trouvé ça assez fade, banal. J'y ai trouvé un côté rimbaldien trop présent, même.
Invité- Invité
Re: Valse
C'est normal, j'aime Rimbaud.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
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