Au rythme des saisons
4 participants
Page 1 sur 1
Au rythme des saisons
Au rythme des saisons
Au rythme des saisons, la vie se déroule
Sans jamais s’arrêter, inlassablement coule
Un parcours inconnu qui à chaque moment
Peut changer de visage et de cheminement
Un voyage tranquille ou parsemé d’obstacles
Des ennuis, des tourments et parfois des miracles
Des bonheurs, des malheurs qui ne sont attendus
Des soucis, des désirs, des plaisirs imprévus
C’est le vent, le soleil, la lune et les étoiles
Lumières dans l’esprit, la danse des sept voiles
Des sentiers parfumés, des cailloux qui font mal
Des fossés emboués, des ponts sur un canal
C’est aussi le désert, des folies, des sourires
Des chevaux au galop, des meilleurs et des pires
Des forêts de sapin et des jours merveilleux
Des nuits de cauchemar et des océans bleus
Au rythme des saisons, la vie se faufile
Des hivers au printemps, l’été qui se défile
L’enfer au paradis, des barreaux sans prison
Un ami qui s’en va, un verre de poison
Neige dans les vergers, rires des demoiselles
Un bateau échoué, promesses en dentelles
La bouteille à la mer, le reflet d’un miroir
Et tous ces pas perdus dans un si long couloir
C’est la foule et le vide avec un temps qui lasse
Un baiser dans le cou pour une ombre qui passe
Un regard au lointain vers un clair horizon
Celle qui vous déçoit à perdre la raison
C’est toujours au réveil un monde qui s’agite
Le chant du rossignol, un intrus qui s’invite
La peur du lendemain, des aveux, des souhaits
Des cris et des soupirs, des mots et des regrets
Au rythme des saisons, la vie s’effiloche
Roulements de tambour, tintement d’une cloche
Orages, désespoir et rosée du matin
Un bouquet de lilas et des draps de satin
C’est un nouveau départ, hasard d’une rencontre
Combien de temps perdu à regarder sa montre
Un train qui tourne en rond oubliant ses wagons
D’étranges voyageurs sur le quai furibonds
Un rendez-vous manqué, tant de désinvolture
Et des boulets aux pieds, la fin d’une aventure
Des revers mérités et l’envers du décor
La médaille d’honneur pour la chasse au trésor
C’est Noël au balcon quand les rideaux se tirent
Des tisons au foyer qui dans l’ennui soupirent
Un ciel devenu lourd sous le poids des flocons
Un vin trop aigrelet pour vider les flacons
Au rythme des saisons, la vie se déchire
Quelques mauvais frissons et s’écroule l’empire
Disparu le passé dans les sables mouvants
Englouti l’avenir sous le feu des volcans
Grince le violon, se taisent les trompettes
Souffle le vent du nord attisant les tempêtes
Un chemin malaisé, trop lourd est le fardeau
Les pieds n’avancent plus et se courbe le dos
L’esprit heurte les murs et se prend dans un piège
Le corps est fatigué, il recherche le siège
Les yeux se sont voilés, les mains ne s’ouvrent plus
Les bruits sont des échos aux sons sourds ou aigus
Soudain un arc-en-ciel et se tait le tapage
Un faisceau de couleurs illumine l’image
Un chant mélodieux, une voix qui vous dit
Vous êtes arrivé… et voilà… c’est fini !
Au rythme des saisons, la vie se déroule
Sans jamais s’arrêter, inlassablement coule
Un parcours inconnu qui à chaque moment
Peut changer de visage et de cheminement
Un voyage tranquille ou parsemé d’obstacles
Des ennuis, des tourments et parfois des miracles
Des bonheurs, des malheurs qui ne sont attendus
Des soucis, des désirs, des plaisirs imprévus
C’est le vent, le soleil, la lune et les étoiles
Lumières dans l’esprit, la danse des sept voiles
Des sentiers parfumés, des cailloux qui font mal
Des fossés emboués, des ponts sur un canal
C’est aussi le désert, des folies, des sourires
Des chevaux au galop, des meilleurs et des pires
Des forêts de sapin et des jours merveilleux
Des nuits de cauchemar et des océans bleus
Au rythme des saisons, la vie se faufile
Des hivers au printemps, l’été qui se défile
L’enfer au paradis, des barreaux sans prison
Un ami qui s’en va, un verre de poison
Neige dans les vergers, rires des demoiselles
Un bateau échoué, promesses en dentelles
La bouteille à la mer, le reflet d’un miroir
Et tous ces pas perdus dans un si long couloir
C’est la foule et le vide avec un temps qui lasse
Un baiser dans le cou pour une ombre qui passe
Un regard au lointain vers un clair horizon
Celle qui vous déçoit à perdre la raison
C’est toujours au réveil un monde qui s’agite
Le chant du rossignol, un intrus qui s’invite
La peur du lendemain, des aveux, des souhaits
Des cris et des soupirs, des mots et des regrets
Au rythme des saisons, la vie s’effiloche
Roulements de tambour, tintement d’une cloche
Orages, désespoir et rosée du matin
Un bouquet de lilas et des draps de satin
C’est un nouveau départ, hasard d’une rencontre
Combien de temps perdu à regarder sa montre
Un train qui tourne en rond oubliant ses wagons
D’étranges voyageurs sur le quai furibonds
Un rendez-vous manqué, tant de désinvolture
Et des boulets aux pieds, la fin d’une aventure
Des revers mérités et l’envers du décor
La médaille d’honneur pour la chasse au trésor
C’est Noël au balcon quand les rideaux se tirent
Des tisons au foyer qui dans l’ennui soupirent
Un ciel devenu lourd sous le poids des flocons
Un vin trop aigrelet pour vider les flacons
Au rythme des saisons, la vie se déchire
Quelques mauvais frissons et s’écroule l’empire
Disparu le passé dans les sables mouvants
Englouti l’avenir sous le feu des volcans
Grince le violon, se taisent les trompettes
Souffle le vent du nord attisant les tempêtes
Un chemin malaisé, trop lourd est le fardeau
Les pieds n’avancent plus et se courbe le dos
L’esprit heurte les murs et se prend dans un piège
Le corps est fatigué, il recherche le siège
Les yeux se sont voilés, les mains ne s’ouvrent plus
Les bruits sont des échos aux sons sourds ou aigus
Soudain un arc-en-ciel et se tait le tapage
Un faisceau de couleurs illumine l’image
Un chant mélodieux, une voix qui vous dit
Vous êtes arrivé… et voilà… c’est fini !
Arkol- Nombre de messages : 16
Age : 89
Date d'inscription : 12/09/2015
Re: Au rythme des saisons
Salut,
La fin aurait presque un humour après la lecture, c'est moins long que le "bateau ivre" mais pour le comparer cruellement, celui-ci est très monotone. Il y a un peu d'ordre dans les strophes ("C’est le vent... /C’est aussi le désert... ) mais pour une bonne partie d'entre elles, leurs places dans le poèmes seraient interchangeables. Ça appuie sur la langueur, la longueur, du poème il me semble.
La fin aurait presque un humour après la lecture, c'est moins long que le "bateau ivre" mais pour le comparer cruellement, celui-ci est très monotone. Il y a un peu d'ordre dans les strophes ("C’est le vent... /C’est aussi le désert... ) mais pour une bonne partie d'entre elles, leurs places dans le poèmes seraient interchangeables. Ça appuie sur la langueur, la longueur, du poème il me semble.
Re: Au rythme des saisons
Salut David,
J'avoue que je ne comprends pas tout dans votre commentaire, c'est un peu long je le reconnais, mais ma vie est longue et j'espère qu'elle va encore durer quelques années.
J'avoue que je ne comprends pas tout dans votre commentaire, c'est un peu long je le reconnais, mais ma vie est longue et j'espère qu'elle va encore durer quelques années.
Arkol- Nombre de messages : 16
Age : 89
Date d'inscription : 12/09/2015
Re: Au rythme des saisons
Je ne viens quasiment jamais sur les pages de poésies mais comme je voulais voir ce qu’écrivait celui qui m’a lu un petit peu, je me suis invité.
J’ai bien aimé car ça ressemble à plein de textes que j’écris. J’utilise souvent les alexandrins, mais pas pour faire des poesies, juste pour dire des choses avec une musique qui me plaît.
Ici, ce n’est pas non plus vraiment de la poésie puisque je comprends tous les mots. Je comprends toutes les phrases aussi. Les choses sont assez claires.
Je ne crois pas comme David que les strophes soient interchangeables. Il y a un sens, celui de la vie, ou plutôt celui de ta vie car j’imagine que c’est la tienne.
J’ai bien aimé car ça ressemble à plein de textes que j’écris. J’utilise souvent les alexandrins, mais pas pour faire des poesies, juste pour dire des choses avec une musique qui me plaît.
Ici, ce n’est pas non plus vraiment de la poésie puisque je comprends tous les mots. Je comprends toutes les phrases aussi. Les choses sont assez claires.
Je ne crois pas comme David que les strophes soient interchangeables. Il y a un sens, celui de la vie, ou plutôt celui de ta vie car j’imagine que c’est la tienne.
jeanloup- Nombre de messages : 112
Age : 109
Localisation : choisy le roi
Date d'inscription : 23/03/2015
Re: Au rythme des saisons
Pareil
Venu, lu. Il y a un sens et un rythme, pas de doute.
Quand à la question qu'est ce que la poésie, pour moi (et beaucoup d'autres)
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit.
c'est de la très grande poésie et pourtant on comprend tous les mots
Question de rythme, de sens, de profondeur, de musique, de détails, d'atmosphère
Venu, lu. Il y a un sens et un rythme, pas de doute.
Quand à la question qu'est ce que la poésie, pour moi (et beaucoup d'autres)
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit.
c'est de la très grande poésie et pourtant on comprend tous les mots
Question de rythme, de sens, de profondeur, de musique, de détails, d'atmosphère
Invité- Invité
Re: Au rythme des saisons
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit.
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes,
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit.
Vers les buissons errent les lucioles ;
Droits et serrés, leur spectres incertains ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Par les joncs verts où circule un frisson ;
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Dans un brouillard qui danse, la prairie ;
La lune est rouge au brumeux horizon.
L'heure du berger
Paul "le poète qui ponctue la fin de ses vers" VERLAINE (1844-1896)
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes,
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit.
Vers les buissons errent les lucioles ;
Droits et serrés, leur spectres incertains ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Par les joncs verts où circule un frisson ;
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Dans un brouillard qui danse, la prairie ;
La lune est rouge au brumeux horizon.
L'heure du berger
Paul "le poète qui ponctue la fin de ses vers" VERLAINE (1844-1896)
Re: Au rythme des saisons
David a écrit:Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit.
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes,
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit ;
Vers les buissons errent les lucioles ;
Droits et serrés, leur spectres incertains ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Par les joncs verts où circule un frisson ;
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Dans un brouillard qui danse, la prairie ;
La lune est rouge au brumeux horizon.
L'heure du berger
Paul "le poète qui ponctue la fin de ses vers" VERLAINE (1844-1896)
Excusez-moi pour le doublon, c'est pour une petite modif' absolument capitale.
Re: Au rythme des saisons
Pourquoi ces vers de Verlaine, pour prouver quoi ?
D'autant plus que ce n'est pas son meilleur poème, incohérent à mon goût.
Pour moi la poésie ne doit pas être un assemblage de mots savants sans rapport entre eux, le poème doit est un tableau expressif, comme l'albatros ou le dormeur du val. Allez lire les poèmes de Théophile Gautier, pour moi l'un des plus grands et pourtant peu connu pour sa poésie.
D'autant plus que ce n'est pas son meilleur poème, incohérent à mon goût.
Pour moi la poésie ne doit pas être un assemblage de mots savants sans rapport entre eux, le poème doit est un tableau expressif, comme l'albatros ou le dormeur du val. Allez lire les poèmes de Théophile Gautier, pour moi l'un des plus grands et pourtant peu connu pour sa poésie.
Arkol- Nombre de messages : 16
Age : 89
Date d'inscription : 12/09/2015
Re: Au rythme des saisons
C'est de la sérendipité : un poème, un commentaire, un autre et encore, puis viens un vers, je cherche le poème et je le rapporte, en inversant le sens des vers - ça, ça m'est venu rapport aux propos tenus sur la poésie - et en modifiant la ponctuation aussi, qui fait partie intégrante du truc, comme des genoux et des coudes, ça m'a beaucoup plu de pouvoir le faire sur un poème illustre.
donc, le poème original de Verlaine dont Condremon citait un vers est bien celui-là :
"L'heure du berger
La lune est rouge au brumeux horizon ;
Dans un brouillard qui danse, la prairie
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson ;
Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Droits et serrés, leur spectres incertains ;
Vers les buissons errent les lucioles ;
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes.
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit."
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/paul_verlaine/l_heure_du_berger.html
ça ne prouve pas midi à quatorze heures, et je ne vais pas lire "les poèmes de Théophile Gautier", j'attends de tomber sur un de ses vers par hasard, d'être pris par le charme d'une petite évasion qu'il pourrait me permettre, quel intérêt de chercher un auteur dans l'ensemble de son œuvre, pourquoi aller donner du temps de lecture à prendre sur le reste de ma vie sans savoir même de quoi il parle, ce qu'il procure, je peux comprendre les images ou les concepts mais le simple fétichisme, ça ne marche plus trop, je voudrais du texte quoi.
J'ai tendance à bien aimer l'arrière goût, celui qui se révèle après une première lecture un peu froide, parce que quelque chose reste en suspend, un peu pareil mais à l'inverse de ces rengaines à la radio qui restent en tête par devers soi parfois, et qui font fredonner un air qu'on juge par ailleurs horripilant. Il y a quelque chose de ça dans un bon poème. Sauf que ce n'est pas horripilant, c'est la petite magie de la chose, c'est du merveilleux.
Le poème de tête, il a des fins de vers nus, nus de ponctuation je veux dire, alors qu'elle est bien présente : il y a des phrases qui impliquent des points et des groupes d'expression qui impliquent des virgules, il y a des choix à faire qui sont important je trouve ; le poème de Verlaine exprime quelque chose avec ces deux phrases, c'est un tout.
Je ne sais pas ce que ça prouve mais ce n'est pas une raison pour ne pas le faire :
"Vous êtes arrivé… et voilà… c’est fini !
Un chant mélodieux, une voix qui vous dit
Un faisceau de couleurs illumine l’image
Soudain un arc-en-ciel et se tait le tapage
Les bruits sont des échos aux sons sourds ou aigus
Les yeux se sont voilés, les mains ne s’ouvrent plus
Le corps est fatigué, il recherche le siège
L’esprit heurte les murs et se prend dans un piège
Les pieds n’avancent plus et se courbe le dos
Un chemin malaisé, trop lourd est le fardeau
Souffle le vent du nord attisant les tempêtes
Grince le violon, se taisent les trompettes
Englouti l’avenir sous le feu des volcans
Disparu le passé dans les sables mouvants
Quelques mauvais frissons et s’écroule l’empire
Au rythme des saisons, la vie se déchire
Un vin trop aigrelet pour vider les flacons
Un ciel devenu lourd sous le poids des flocons
Des tisons au foyer qui dans l’ennui soupirent
C’est Noël au balcon quand les rideaux se tirent
La médaille d’honneur pour la chasse au trésor
Des revers mérités et l’envers du décor
Et des boulets aux pieds, la fin d’une aventure
Un rendez-vous manqué, tant de désinvolture
D’étranges voyageurs sur le quai furibonds
Un train qui tourne en rond oubliant ses wagons
Combien de temps perdu à regarder sa montre
C’est un nouveau départ, hasard d’une rencontre
Un bouquet de lilas et des draps de satin
Orages, désespoir et rosée du matin
Roulements de tambour, tintement d’une cloche
Au rythme des saisons, la vie s’effiloche
Des cris et des soupirs, des mots et des regrets
La peur du lendemain, des aveux, des souhaits
Le chant du rossignol, un intrus qui s’invite
C’est toujours au réveil un monde qui s’agite
Celle qui vous déçoit à perdre la raison
Un regard au lointain vers un clair horizon
Un baiser dans le cou pour une ombre qui passe
C’est la foule et le vide avec un temps qui lasse
Et tous ces pas perdus dans un si long couloir
La bouteille à la mer, le reflet d’un miroir
Un bateau échoué, promesses en dentelles
Neige dans les vergers, rires des demoiselles
Un ami qui s’en va, un verre de poison
L’enfer au paradis, des barreaux sans prison
Des hivers au printemps, l’été qui se défile
Au rythme des saisons, la vie se faufile
Des nuits de cauchemar et des océans bleus
Des forêts de sapin et des jours merveilleux
Des chevaux au galop, des meilleurs et des pires
C’est aussi le désert, des folies, des sourires
Des fossés emboués, des ponts sur un canal
Des sentiers parfumés, des cailloux qui font mal
Lumières dans l’esprit, la danse des sept voiles
C’est le vent, le soleil, la lune et les étoiles
Des soucis, des désirs, des plaisirs imprévus
Des bonheurs, des malheurs qui ne sont attendus
Des ennuis, des tourments et parfois des miracles
Un voyage tranquille ou parsemé d’obstacles
Peut changer de visage et de cheminement
Un parcours inconnu qui à chaque moment
Sans jamais s’arrêter, inlassablement coule
Au rythme des saisons, la vie se déroule"
Je le trouve mieux comme cela personnellement, ne serait-ce qu'en faisant du dernier vers le premier, ôtant du même coup cette impression que j'étais peut-être le seul à avoir que le narrateur me remerciait pour mon courage d'avoir lu son poème jusqu'au bout.
Sinon, ce qu'on appelle communément la compréhensibilité de la poésie reposerait peut-être sur des poèmes qui ne disent rien de trop précis mais sont conçus de telle façon, archétypale, qu'ils sont réversibles, mélangeables, touillables à merci.
Ce qu'on ne comprend pas en poésie, c'est un poème qui dit quelque chose et rien d'autre.
donc, le poème original de Verlaine dont Condremon citait un vers est bien celui-là :
"L'heure du berger
La lune est rouge au brumeux horizon ;
Dans un brouillard qui danse, la prairie
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson ;
Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Droits et serrés, leur spectres incertains ;
Vers les buissons errent les lucioles ;
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes.
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit."
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/paul_verlaine/l_heure_du_berger.html
ça ne prouve pas midi à quatorze heures, et je ne vais pas lire "les poèmes de Théophile Gautier", j'attends de tomber sur un de ses vers par hasard, d'être pris par le charme d'une petite évasion qu'il pourrait me permettre, quel intérêt de chercher un auteur dans l'ensemble de son œuvre, pourquoi aller donner du temps de lecture à prendre sur le reste de ma vie sans savoir même de quoi il parle, ce qu'il procure, je peux comprendre les images ou les concepts mais le simple fétichisme, ça ne marche plus trop, je voudrais du texte quoi.
J'ai tendance à bien aimer l'arrière goût, celui qui se révèle après une première lecture un peu froide, parce que quelque chose reste en suspend, un peu pareil mais à l'inverse de ces rengaines à la radio qui restent en tête par devers soi parfois, et qui font fredonner un air qu'on juge par ailleurs horripilant. Il y a quelque chose de ça dans un bon poème. Sauf que ce n'est pas horripilant, c'est la petite magie de la chose, c'est du merveilleux.
Le poème de tête, il a des fins de vers nus, nus de ponctuation je veux dire, alors qu'elle est bien présente : il y a des phrases qui impliquent des points et des groupes d'expression qui impliquent des virgules, il y a des choix à faire qui sont important je trouve ; le poème de Verlaine exprime quelque chose avec ces deux phrases, c'est un tout.
Je ne sais pas ce que ça prouve mais ce n'est pas une raison pour ne pas le faire :
"Vous êtes arrivé… et voilà… c’est fini !
Un chant mélodieux, une voix qui vous dit
Un faisceau de couleurs illumine l’image
Soudain un arc-en-ciel et se tait le tapage
Les bruits sont des échos aux sons sourds ou aigus
Les yeux se sont voilés, les mains ne s’ouvrent plus
Le corps est fatigué, il recherche le siège
L’esprit heurte les murs et se prend dans un piège
Les pieds n’avancent plus et se courbe le dos
Un chemin malaisé, trop lourd est le fardeau
Souffle le vent du nord attisant les tempêtes
Grince le violon, se taisent les trompettes
Englouti l’avenir sous le feu des volcans
Disparu le passé dans les sables mouvants
Quelques mauvais frissons et s’écroule l’empire
Au rythme des saisons, la vie se déchire
Un vin trop aigrelet pour vider les flacons
Un ciel devenu lourd sous le poids des flocons
Des tisons au foyer qui dans l’ennui soupirent
C’est Noël au balcon quand les rideaux se tirent
La médaille d’honneur pour la chasse au trésor
Des revers mérités et l’envers du décor
Et des boulets aux pieds, la fin d’une aventure
Un rendez-vous manqué, tant de désinvolture
D’étranges voyageurs sur le quai furibonds
Un train qui tourne en rond oubliant ses wagons
Combien de temps perdu à regarder sa montre
C’est un nouveau départ, hasard d’une rencontre
Un bouquet de lilas et des draps de satin
Orages, désespoir et rosée du matin
Roulements de tambour, tintement d’une cloche
Au rythme des saisons, la vie s’effiloche
Des cris et des soupirs, des mots et des regrets
La peur du lendemain, des aveux, des souhaits
Le chant du rossignol, un intrus qui s’invite
C’est toujours au réveil un monde qui s’agite
Celle qui vous déçoit à perdre la raison
Un regard au lointain vers un clair horizon
Un baiser dans le cou pour une ombre qui passe
C’est la foule et le vide avec un temps qui lasse
Et tous ces pas perdus dans un si long couloir
La bouteille à la mer, le reflet d’un miroir
Un bateau échoué, promesses en dentelles
Neige dans les vergers, rires des demoiselles
Un ami qui s’en va, un verre de poison
L’enfer au paradis, des barreaux sans prison
Des hivers au printemps, l’été qui se défile
Au rythme des saisons, la vie se faufile
Des nuits de cauchemar et des océans bleus
Des forêts de sapin et des jours merveilleux
Des chevaux au galop, des meilleurs et des pires
C’est aussi le désert, des folies, des sourires
Des fossés emboués, des ponts sur un canal
Des sentiers parfumés, des cailloux qui font mal
Lumières dans l’esprit, la danse des sept voiles
C’est le vent, le soleil, la lune et les étoiles
Des soucis, des désirs, des plaisirs imprévus
Des bonheurs, des malheurs qui ne sont attendus
Des ennuis, des tourments et parfois des miracles
Un voyage tranquille ou parsemé d’obstacles
Peut changer de visage et de cheminement
Un parcours inconnu qui à chaque moment
Sans jamais s’arrêter, inlassablement coule
Au rythme des saisons, la vie se déroule"
Je le trouve mieux comme cela personnellement, ne serait-ce qu'en faisant du dernier vers le premier, ôtant du même coup cette impression que j'étais peut-être le seul à avoir que le narrateur me remerciait pour mon courage d'avoir lu son poème jusqu'au bout.
Sinon, ce qu'on appelle communément la compréhensibilité de la poésie reposerait peut-être sur des poèmes qui ne disent rien de trop précis mais sont conçus de telle façon, archétypale, qu'ils sont réversibles, mélangeables, touillables à merci.
Ce qu'on ne comprend pas en poésie, c'est un poème qui dit quelque chose et rien d'autre.
Re: Au rythme des saisons
Chacun ses goûts, à l'endroit, à l'envers, qu'importe le sens pourvu que ça plaise !
Arkol- Nombre de messages : 16
Age : 89
Date d'inscription : 12/09/2015
Re: Au rythme des saisons
Houlà, bataille, bataille... ?Arkol a écrit:Pourquoi ces vers de Verlaine, pour prouver quoi ?
D'autant plus que ce n'est pas son meilleur poème, incohérent à mon goût.
Pour moi la poésie ne doit pas être un assemblage de mots savants sans rapport entre eux, le poème doit est un tableau expressif, comme l'albatros ou le dormeur du val. Allez lire les poèmes de Théophile Gautier, pour moi l'un des plus grands et pourtant peu connu pour sa poésie.
"Pour moi la poésie ne doit pas être un assemblage de mots savants sans rapport entre eux, le poème doit est un tableau expressif,"
"Théophile Gautier, pour moi l'un des plus grands"
Houlà, houlà... Pouce !
Peut-être pour vous, mais que faites-vous de Mallarmé, Valéry et Char, que j'ai très bien connu, en 43, dans le maquis
Houlà, ça va pas là, mais pas du tout...
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Au rythme des saisons
[
Houlà, bataille, bataille... ?
"Pour moi la poésie ne doit pas être un assemblage de mots savants sans rapport entre eux, le poème doit est un tableau expressif,"
"Théophile Gautier, pour moi l'un des plus grands"
Houlà, houlà... Pouce !
Peut-être pour vous, mais que faites-vous de Mallarmé, Valéry et Char, que j'ai très bien connu, en 43, dans le maquis
Houlà, ça va pas là, mais pas du tout...[/quote]
Je n'ai pas écrit que c'était le plus grand, j'aime bien Mallarmé, un peu moins les autres. Je me répète, chacun ses goûts et les moutons pourront bêler.
Houlà, bataille, bataille... ?
"Pour moi la poésie ne doit pas être un assemblage de mots savants sans rapport entre eux, le poème doit est un tableau expressif,"
"Théophile Gautier, pour moi l'un des plus grands"
Houlà, houlà... Pouce !
Peut-être pour vous, mais que faites-vous de Mallarmé, Valéry et Char, que j'ai très bien connu, en 43, dans le maquis
Houlà, ça va pas là, mais pas du tout...[/quote]
Je n'ai pas écrit que c'était le plus grand, j'aime bien Mallarmé, un peu moins les autres. Je me répète, chacun ses goûts et les moutons pourront bêler.
Arkol- Nombre de messages : 16
Age : 89
Date d'inscription : 12/09/2015
Re: Au rythme des saisons
c'était de la taquinerie... quand vous me lirez, vous apprendrez à me connaître... je respecte tt le monde et leurs goûts sont les leurs... on partage, parfois oui, parfois non...Arkol a écrit:Je n'ai pas écrit que c'était le plus grand, j'aime bien Mallarmé, un peu moins les autres. Je me répète, chacun ses goûts et les moutons pourront bêler.
je vous embrasse
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Sujets similaires
» Rythme
» Les 4 saisons
» Réorganisation du forum : vos avis et idées d'amélioration
» Les saisons
» Saisons
» Les 4 saisons
» Réorganisation du forum : vos avis et idées d'amélioration
» Les saisons
» Saisons
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum