focale (10)

focale (10)
par claire le 8 avril, 2018

Tu te souviens d’un de ces jours où on échoue dans un café. Ciel blanc, les feuilles sur le trottoirs humides, un de ces jours où on est si secrètement vivant parce qu’on est malheureux, plus vivant que d’habitude, un peu comme un dimanche où souffle le vide.
Il y a là un vieil homme avec sa canne, rond, vêtu de noir. Sur son visage flou, le regard perdu dans la rue presque déserte, il n’y a ni malheur ni bonheur.
Le fait est là : il est seul ici, comme toi.
Ni l’un ni l’autre ne cherchera la conversation, n’en a envie. Pourtant tu t’aperçois que sa présence immobile, son visage lourd que tu regardes de temps en temps en levant les yeux de ton livre, le simple fait que le café ne soit pas vide, qu’il n’y ait pas que des serveurs, fait de ce dimanche quelque chose de spécial. Un moment qu’on n’oublie pas, diffusant sa nostalgie signifiante, perçante. Le temps semble s’en échapper.

sachant que ton texte est le visu d'une photo, je me permets de te signaler

Il y a là un vieil homme avec sa canne, rond, vêtu de noir.
il est rond ( ivre ) ou gros

ensuite tu décris une scène ordinaire dans la vie , c'est un ressenti, une perception, un peu comme ce que j'écris finalement
ceci dit ton texte traduit bien ce que tu en à perçu

Je commente rarement mais je lis souvent !

Mais là, très sincèrement, ce petit texte est magnifique. Il diffuse cette même "nostalgie signifiante" et porte, à mon sens, une grande puissance poétique. Je me permets de relever :

- "un de ces jours où on est si secrètement vivant parce qu’on est malheureux, plus vivant que d’habitude, un peu comme un dimanche où souffle le vide"

- "Un moment qu’on n’oublie pas, diffusant sa nostalgie signifiante, perçante. Le temps semble s’en échapper."


Félicitations !

Merci à vous deux !
@ So-back, j’espère que le style du texte évite l’ambiguïté, « rond » n’est pas pris dans son sens argotique, c’est un homme un peu gros.
Et @Jand, je te remercie car je m’interrogeais sur l’ « autonomie » de ce court texte, inspiré d’une photo de Cartier Bresson,  tu me rassures.



Je t’inviterais bien à participer aussi à un autre lieu, où je parle un peu trop ces temps-ci : delivre

C'est ici qu'il faut parler !

je te taquine
délivre moi du mal

midnightrambler a écrit:C'est ici qu'il faut parler !

mais je le fais bien plus que toi...
je crois qu'on peut parler dans plusieurs endroits. A l'époque de l'âge d'or des forums d'écriture j'en connaissais tout un archipel, chacun avec sa culture, ses habitants, son style et et ses mœurs, c'était très intéressant à visiter, cher midnightrambler.

J'ai beaucoup parlé, j'ai commenté pas mal de textes et j'en ai présenté un certain nombre sur ce site qui était encore très vivant il y a cinq ou six ans. Malheureusement VE a subi une espèce de cataclysme dont je n'ai guère compris les raisons ainsi que la fin de cet âge d'or des sites d'écriture ... J'en ai bien sûr essayé d'autres sans jamais retrouver ce que j'avais connu sur VE ... Je dois dire que, comme beaucoup, j'ai abandonné pour ne plus passer que très épisodiquement pour m'étonner encore et encore que toute cette structure puisse perdurer avec aussi peu de trafic ... dans ce contexte mes remarques n'ont plus que la légèreté d'un vol de pétales de cerisiers dans la brise matinale !

J'en oublie la courtoisie la plus élémentaire !

Très cordialement donc, chère Seyne.

J'aime bien cette délicatesse ! J'essayerai de faire un commentaire plus constructif en y revenant.