Laetitia (Lettre 1)

HELLION Mar 3 Juil 2018 - 17:04

Voici l'argument : un photographe réputé reçoit un jour un étrange courrier. Le mari d'une de ses conquêtes de jadis, lui apprend le décès de cette dernière. Le photographe, d'âge mûr, revoir les moments forts de cette liaison avec celle qui fut également son modèle.
Le sujet a donné lieu au tournage d'un court-métrage dont le montage est en cours d'achèvement et qui devrait être diffusé sur France 2 au troisième au quatrième trimestre de cette année 2018. En parallèle, avec le réalisateur qui est un ami, nous avons décidé de constituer et de publier ce que l'on appelle un beau livre qui comporterait les échanges épistolaires entre les deux amants ainsi que les photos prises par le photographe de sa bien-aimée. L'ouvrage devrait paraître dans le même temps que la sortie du court-métrage. Il s'avère, en effet, que le réalisateur est également photographe reconnu, ayant tiré le portrait de nombre de stars contemporaines..Les photos seront donc de lui et les lettres seront de ma main.
Je vous propose ici, au compte-gouttes, lettre par lettre, d'avoir la primeur des « meilleures missives » que contiendra l'ouvrage.

Paris, le 23 juin 2010

Monsieur,

J'aurais, pour mille raisons, préféré ne pas vous adresser ce courrier. La première est générée par votre existence même qui fut durant toutes ces années comme une ombre portée sur la mienne. Depuis que par notre mariage je suis entré dans la vie de Laetitia, et même, devrais-je dire, depuis nos premiers échanges, j'ai su que quelque chose en elle ne cesserait de m'échapper. Je saisis aujourd'hui qu'il s'agit de cette part d'elle-même que vous lui avez dérobée et qu'elle n'a cessé de vous réclamer. La seconde est plus atroce encore : Laetitia est morte, lundi dernier. Elle est morte, le corps flétri, que dis-je, ruinée par la maladie, celle-là qui la minait déjà lors de son escapade à Venise où je ne veux imaginer que vous la retrouvâtes .
Elle est partie dans la souffrance , sans pour autant que lui échappe cette grâce innée que vous n'avez arrêtée de piller au rythme vorace de vos crépitements photographiques. Jusqu'à ses derniers instants, j'ai lu sur son visage le reproche muet de n'avoir su jamais porter sur elle la vision dont vous avez su la célébrer.. Je sais qu'elle s'est donnée à vous au mépris de ses engagements, mais de cela peut m'importe. Ce n'est pas tant l'abandon de son sexe à vos désirs qui aujourd'hui me blesse que l'indicible fusion de son corps avec votre regard comme me l'ont révélé les clichés que j'ai découverts mêler à votre correspondance dans le tiroir cadenassé de son secrétaire.
Je vous retourne vos lettres comme elle l'eût désirer, mais je garde les photos qui chantent cette mélodie d'elle que je n'ai jamais su fredonner. Pour cela, je vous remercie autant que je vous abhorre
Veuillez croire, Monsieur à ma considération réservée..

PS : la mise en terre du corps de Laetitia aura lieu mardi prochain. S'il vous advenait d'enc connaître le lieu, mon fils autant que moi-même vous saurions gré de ne pas vous y présenter

Louis DUCHARTRE

midnightrambler Lun 16 Juil 2018 - 23:18

Si je peux me permettre ... dans la lettre :

ligne 4 : celle-là même qui la minait déjà ...
ligne 6 : que vous n'avez arrêté de piller ...
ligne 8 : peu m'importe.
ligne 9 : que j'ai découverts mêlés à votre correspondance ...
ligne 10 : comme elle l'eût désiré ...
dans le PS : d'en connaître le lieu ...

La ponctuation est aussi parfois ... aléatoire ... Mais je sais que ces imperfections ne te sont pas faciles à détecter.

La lettre est intéressante. C'est un bon départ pour une correspondance riche et fertile ... un quelque chose d'Hamiltonnien ?

Très cordialement,
midnight

Laetitia (Lettre 1)

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