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Mallarmé, mon préféré

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Mallarmé, mon préféré Empty Mallarmé, mon préféré

Message  gypoete barbu Ven 26 Aoû 2022 - 14:06

Mal armées

Surgi de la bouche et du mont
D’une Callipyge isomère
Sans tarir la vallée amère
Le bol altéré se corrompt.

Je crois bien que deux lèvres n’ont
Bu, ni mainte amante éphémère
Ni elle, à la pointe mammaire,
Jamais de si tendre façon !

Le doux fleuve de nul rivage
Dont l’imprévisible ravage
Eternise mais ne consent,

Furtif pisé de durs rougeâtres !
A rien exaucer annonçant
Une aurore des plus douceâtres.

DÉSARMÉ

Surgi de la souche et du front
D’un très vieux Victor tutélaire
Sans honnir l’effort solitaire
Le fol intérêt s’interrompt.

Je crois bien que deux bourses n’ont
Chu, ni maint amant littéraire
Ni lui, de l’exploit titulaire,
Jamais à si tristes tréfonds !

Le mol épieu sans nul orage
Dont l’inexhaustible givrage
Agonise mais ne consent,

Tardif blasé d’impurs emplâtres !
A rien exprimer prononçant
Un remords des plus opiniâtres.


SURARMÉS

Surgi de la croupe et du tronc
D’un Apollon de belvédère
Sans trahir le bosquet grégaire
Le col déterré fleure étron.

Je crois bien que deux globes n’ont
Vu, ni maint amant militaire
Ni lui, à la lutte orbitaire,
Jamais de si turgide affront !

Le gai combat sans nul otage
Dont l’irrésistible abordage
Electrise mais ne consent,

Massif frisé d’obscurs saumâtres !
A rien exhaler dénonçant
Une flore des plus brunâtres !

BIEN  ARMÉS

Surgi de la troupe et du bond
De joyeux Amours impubères
Sans rougir des joufflus à l’air
Le vol éthéré erre en rond.

Je crois bien que deux ailes n’ont
Mû, ni maints amants adultères
Ni eux, à ces jeux dits pervers
Jamais de péchés si mignons !

Le vif congrès non sans tapage
Dont l’inextinguible ramage
Paillardise mais ne consent,

Naïfs baisers de purs folâtres !
A rien expliquer énonçant
Un accord des plus grand-théâtres.



                                                      D’après Stéphane MALLARMÉ
                                                      Et en hommage au contrepoint bachique
                                                     (J.S. BACH, 1685 -1750)
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Mallarmé, mon préféré Empty Mallarmé mon préféré 2 : Je - Tu - Il - Nous - Vous - Elles

Message  gypoete barbu Sam 27 Aoû 2022 - 8:29

JE  TU  IL  NOUS  VOUS  ELLES

Avalanche

A la vue mugissante je              
Passe de ressaut en glissade  
A même le tracé torsade
Trompé du pardessus neigeux

Quel carcéral ramassis (je
Le sais, assume, mais maussade)
Extrême un me sort la façade
Eboulis d’un têtu hors-jeu  

Ou cela que moribond faute
De quelque souffle obsédé saute
Tout l’abîme vain déployé

Dans le si blanc névé qui draine
Prodigalement employé
Le chant enfant d’une sirène.


(Naufrage – original, Stéphane Mallarmé)

A la nue accablante tu
Basse de basalte et de laves
A même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu

Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
Suprême une entre les épaves
Abolit le mât dévêtu

Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
Tout l’abîme vain éployé

Dans le si blanc cheveu qui traîne
Avarement aura noyé
Le flanc enfant d’une sirène.


Désirs 1

A la nue fascinante qu’il
Nasse de voiles sans entraves
A même les gémeaux suaves
Ne trompe à se tenir tranquille

Quel virginal plumage (qu’il
Sait tout volumes, mais en bave)
Supprime une à une et esclave
S’anoblit le mât en presqu’île

Ou cela que pudibond faute
De quelque surrection haute
Tout le piège vain déployé

Pour un si grand festin de reine
Piteusement verra broyé
Le chant moqueur d’une sirène.


Emeute

A la rue déferlante nous
Base de pavage et d’asphalte
A même rodéo et halte
Arqués à rompre les genoux

Quel infernal ravage (nous
Savons, enfume, on y exalte)
Supprime au glutineux basalte
Amolli le drap des burnous

Ou cela que vagabond faute
De quelque punition ôte
Tout le crime vain déployé

Dans le si noir haineux que mène
Furieusement dévoyé
Le hurlement d’une sirène.


Débordements

A la crue descendante vous
Vase d’encombres et de larmes
A même les chaos vacarmes
Par un afflux sans rendez-vous

Quel diluvial saccage (vous
Savez, exhumezl mais sans charmes)
Problème, une entre les alarmes
Ahurit là au garde-à-vous

Cela qui nauséabond flotte
Ceci qui fangeux caillebotte
Tout ce limon fin déployé

Dans l’onde si noire de haine
Absurdement aura noyé
Le rêve enfant d’une sirène.


Désirs 2

A la vue foudroyante qu’elles
Brasses de muscles grands massifs
A même les héros lascifs
Par des escrimes sans séquelles

Quel bacchanal tangage (qu’elles
Savent allumes, mais captifs)
Sublime un entre les actifs
Aboutit les fureurs nickelles

Ou cela que sans rebond faute
De quelque combustion haute
Tout l’intime vain déployé

Dans le si tendre aveu qui traîne
Tristement aura fourvoyé
Le chant brûlant d’une sirène.

Gypoete barbu (sauf Naufrage)
gypoete barbu
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