Fenêtre

Je me souviens, c'était un matin, l'été. Yves Bonnefoy, la Maison natale

Je me souviens c’était la fin de l’été, un matin. La fenêtre était restée entrouverte, laissant passer quelque chose comme la lumière, un courant d’air, un peu de la musique du monde, simple bruit. Comme la main écarte des papiers inutiles, un peu de miettes, ou de la fumée dans l’air, je me souviens de la fenêtre, de l’ouverture du rideau, d’un presque froid sur la chaleur que la nuit avait pu garder d’elle-même, et du coin de la table vide, à l’ombre. Ou était-ce un petit jour qui filtrait au travers des branches basses sur la table vide comme sur les hautes herbes maintenant redressées. Je me souviens avoir, vainement, cherché un livre oublié, un châle, un verre au fond de glace fondue, de joie encore un peu tiède. Et de comment je reçus, soudain derrière la haie, l’éclair d’une fuite, ses bondissements roux, et cette impression triste de ne jamais pouvoir la rattraper.

Bienvenue Tom sur le forum où ce beau texte va je l'espère nous faire un peu revivre. Je suis très sensible à l'impalpable émerveillement et la discrète mélancolie qu'appellent ces mots: "Je me souviens...". Comme une éternité mêlée à l'instant présent, comme la révélation fugace, rousse, d'un messager non humain.

Bonjour, je ne sais pas si je vais apporter beaucoup de nouveauté sur ce site que je rejoins, une apostrophe en moins, après avoir changé d'ordinateur, d'adresse mail et tutti quanti qui sont venus à bout de mes identifiants. J'aimais bien cette apostrophe, dommage.

Cette fenêtre est un travail d'atelier, est-ce que je travaille encore ailleurs ?
Mais je me demande si ce que j'aime dans l'atelier n'est pas tout simplement l'improvisation.

(')toM

Oui merci 'tom. On respire mieux après ce texte. Merci pour les bondissements roux qui me revigorent.

Ah, ça y est, en tâtonnant j'ai retrouvé les codes, ça change tout, non ?