MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
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MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Elle soupira en refermant le livre. Une fois de plus elle restait sur sa faim.
"Il était une fois…"
Mots-clés, mots magiques ouvrant les portes d'un monde exquis où elle s'immergeait frissonnante. Mots-clés autorisant tous les rêves, mais promesse non tenue qui s'achevait toujours sur la même déception par cette formule sibylline au moment qui l'intéressait le plus : "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" Les deux héros, main dans la main, s'évanouissant en bas de page alors qu'ils entamaient seulement leur vraie vie…
Elle posa le livre à cheval sur la branche où elle savait le retrouver plus tard et dégringola de son arbre avec l'aisance et l'agilité que donne une longue pratique. Pieds nus dans la fraîcheur de l'herbe elle tenta d'imaginer où pouvait bien se cacher Dam. Dans quel fourré, auprès de quelle mare s'activait-il aujourd'hui à répertorier ses sacrées bestioles? C'est qu'il la prenait au sérieux cette mission que lui avait confiée le père!
Le vieux, en effet, n'avait rien trouvé de mieux, pour l'occuper, que de lui demander l'inventaire détaillé des animaux peuplant ce jardin. Ce grand niais de Dam s'était mis à la tâche avec une ardeur d'abeille ouvrière comme si l'évolution des espèces dépendait des listes qui s'allongeaient dans ses petits carnets. Il semblait prendre un réel plaisir à débusquer le moindre asticot, touffe de poils ou boule de plumes, la moindre carapace griffue qui n'attendait, lui semblait-il, que son visa pour exister.
Au demeurant, il était plutôt sympathique ce grand garçon un peu rêveur qu'elle allait épouser dans quelques jours. Tendre et attentionné. Rien à voir avec la brute épaisse et mal dégrossie qu'elle aurait pu s'attendre à rencontrer dans ces lieux retirés.
On ne lui avait pas vraiment laissé le choix, évidemment, mais elle était d'un tempérament optimiste. Sa situation, somme toute inédite, le poids des responsabilités qui pèseraient bientôt sur ses rondes épaules ne l'inquiétaient pas trop… Elle en était certaine, il ferait un bon mari son naturaliste improvisé.
Si, pour le moment, leur vie ici lui paraissait un peu terne, trop paisible, leur avenir s'ouvrait comme un livre, comme Le Livre, fourmillant de péripéties nouvelles à chaque page… Main dans la main ils allaient écrire ensemble le premier chapitre d'une série d'aventures passionnantes et innombrables. Ils donneraient à leur histoire une toute autre allure que celle de ces contes pour enfants un peu mièvres dont elle se repaissait pour l'instant et dont l'épilogue la décevait toujours.
Elle venait de repérer un mouvement insolite dans les roseaux bordant l'étang. Se glissant silencieusement parmi les graminées de la prairie elle s'approcha, féline, retenant son souffle. D'un bond elle fut soudain sur les épaules de sa proie qui hurla de douleur autant que de surprise en s'enfonçant avec elle dans un limon bourbeux, vase, feuilles mortes et grenouilles mêlées dont ils se tirèrent non sans peine .
-Zut! Elle avait encore oublié sa blessure… Il se tenait les côtes en grimaçant et laissa échapper un gémissement à fendre les pierres… Il en fait trop, là, se dit-elle, ayant aperçu la petite lueur malicieuse qui brillait sous le reproche dans le regard de sa victime. Elle se pencha vers la cicatrice qui barrait d'un trait rose le flanc de son compagnon, y déposa un baiser.
-Reinette! Murmura-t-il tendrement… elle releva la tête. Dans le regard vague qui lui faisait face elle vit bien que ce n'était pas à elle que s'adressait ce doux vocable.
-Reinette! "Rana esculenta" précisa-t-il en décollant de l'ongle une brindille sur sa joue mouillée… Une petite grenouille toute verte, pas plus grande que ton nez… tu l'as fait fuir, folle!
Elle haussa les épaules, soudain rêveuse:
Ca doit être ce qu'on appelle la jalousie dans les livres, songea-t-elle, éprouvant pour la première fois ce curieux pincement.
-Tu me feras combien d'enfants, dis?
-Un tas!
-C'est beaucoup, admit-elle
-Si nous commencions par le premier?
- Mais… et le mariage, la fête, tout ça…?
Le père avait promis de les marier sitôt la blessure du garçon refermée et quand ils auraient eu le temps de faire un peu connaissance. Elle tenait, plus qu'elle ne voulait se l'avouer, à la jolie cérémonie, orgues angéliques, gorge nouée et poignées de riz lancées aux nouveaux époux.
Mais quand il la prit par la main elle sourit. L'Histoire allait commencer …
- Je vais te faire un beau bébé qui sera vif et gracieux comme une petite grenouille, affirma-t-il, on l'appellera Mowgli
- Non, protesta-t-elle, celui-là sera tendre et doux comme un agneau, ce sera un poète et je l'appellerai Virgile!
Ils se trompaient tous les deux. Ils étaient jeunes et sans expérience. Ils ignoraient que le premier soin des enfants, quand ils grandissent, est d'arracher l'étiquette collée sur leur front par leurs géniteurs. Ils ont bien raison de le faire… Eux-mêmes étaient d'ailleurs sur la bonne voie!
Elle l'avait entraîné vers son arbre. Malgré l'absence du concert céleste et de la robe elle tenait à agrémenter leurs épousailles d'une petite cérémonie intime … Elle voulait quelque chose dont ils se souviendraient toute leur vie et qu'on évoquerait encore longtemps après eux.
Elle grimpa jusqu'à sa branche préférée, redescendit avec le livre duquel elle tira une feuille un peu froissée qui lui avait servi de marque-page. Elle lut d'une voix claire :
-C'est de moi, conclut-elle en se laissant glisser dans l'herbe aux pieds de son compagnon.
Dam l'avait écoutée, ravi, suspendu à ses jolies lèvres pour un motif qui n'avait peut-être rien de littéraire, mais quand elle tendit la main vers le fruit le plus proche qui s'offrait à elle, se balançant doucement sur sa branche, il frémit et protesta faiblement :
-Tu sais bien que nous n'avons pas le droit de goûter aux fruits de cet arbre-là…
- Justement, insista-t-elle avec enthousiasme, je veux faire quelque chose de neuf, que jamais encore nous n'avons osé, qui marquera ce jour d'une lumière particulière…
Elle n'eut pas trop de mal à le convaincre, il ferma les yeux et savoura les sensations nouvelles offertes par cette chair qu'un poète trouverait triste un jour… Il trouva, quant à lui, la chose délicieuse. Il était loin aussi d'avoir lu tous les livres!*
Fracassant soudain le silence une cloche ébranlée par un vigoureux coup de poignet résonna à leurs oreilles, s'accompagnant d'une voix qui n'avait rien d'angélique: " On ferme! On ferme!"
C'était bien un ange pourtant, qui parcourait à grand pas les allées du jardin, secouant sa cloche de bronze qui lançait des éclairs dans le soleil couchant. Les ailes repliées sous la veste, l'auréole ondulant gracieusement au dessus de sa casquette à visière:
-On ferme!
Il poussa devant lui les amoureux un peu déconfits qui virent avec stupeur s'ouvrir, pour la première fois, les grilles du jardin dont ils étaient chassés sans plus de ménagements.
Le soir tombait, ils eurent froid tout à coup étant bien peu vêtus.
Adam et Eve vacillèrent un instant au bord du trottoir, se retournant vers le portail grinçant qui achevait de se clore ils lurent ensemble sur une plaque de métal étincelant:
La ville, ses grondements, ses lumières, son haleine inconnue écrivait pour eux son second chapitre.
* "La chair est triste, hélas! Et j'ai lu tous les livres"
Stéphane Mallarmé
"Il était une fois…"
Mots-clés, mots magiques ouvrant les portes d'un monde exquis où elle s'immergeait frissonnante. Mots-clés autorisant tous les rêves, mais promesse non tenue qui s'achevait toujours sur la même déception par cette formule sibylline au moment qui l'intéressait le plus : "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" Les deux héros, main dans la main, s'évanouissant en bas de page alors qu'ils entamaient seulement leur vraie vie…
Elle posa le livre à cheval sur la branche où elle savait le retrouver plus tard et dégringola de son arbre avec l'aisance et l'agilité que donne une longue pratique. Pieds nus dans la fraîcheur de l'herbe elle tenta d'imaginer où pouvait bien se cacher Dam. Dans quel fourré, auprès de quelle mare s'activait-il aujourd'hui à répertorier ses sacrées bestioles? C'est qu'il la prenait au sérieux cette mission que lui avait confiée le père!
Le vieux, en effet, n'avait rien trouvé de mieux, pour l'occuper, que de lui demander l'inventaire détaillé des animaux peuplant ce jardin. Ce grand niais de Dam s'était mis à la tâche avec une ardeur d'abeille ouvrière comme si l'évolution des espèces dépendait des listes qui s'allongeaient dans ses petits carnets. Il semblait prendre un réel plaisir à débusquer le moindre asticot, touffe de poils ou boule de plumes, la moindre carapace griffue qui n'attendait, lui semblait-il, que son visa pour exister.
Au demeurant, il était plutôt sympathique ce grand garçon un peu rêveur qu'elle allait épouser dans quelques jours. Tendre et attentionné. Rien à voir avec la brute épaisse et mal dégrossie qu'elle aurait pu s'attendre à rencontrer dans ces lieux retirés.
On ne lui avait pas vraiment laissé le choix, évidemment, mais elle était d'un tempérament optimiste. Sa situation, somme toute inédite, le poids des responsabilités qui pèseraient bientôt sur ses rondes épaules ne l'inquiétaient pas trop… Elle en était certaine, il ferait un bon mari son naturaliste improvisé.
Si, pour le moment, leur vie ici lui paraissait un peu terne, trop paisible, leur avenir s'ouvrait comme un livre, comme Le Livre, fourmillant de péripéties nouvelles à chaque page… Main dans la main ils allaient écrire ensemble le premier chapitre d'une série d'aventures passionnantes et innombrables. Ils donneraient à leur histoire une toute autre allure que celle de ces contes pour enfants un peu mièvres dont elle se repaissait pour l'instant et dont l'épilogue la décevait toujours.
Elle venait de repérer un mouvement insolite dans les roseaux bordant l'étang. Se glissant silencieusement parmi les graminées de la prairie elle s'approcha, féline, retenant son souffle. D'un bond elle fut soudain sur les épaules de sa proie qui hurla de douleur autant que de surprise en s'enfonçant avec elle dans un limon bourbeux, vase, feuilles mortes et grenouilles mêlées dont ils se tirèrent non sans peine .
-Zut! Elle avait encore oublié sa blessure… Il se tenait les côtes en grimaçant et laissa échapper un gémissement à fendre les pierres… Il en fait trop, là, se dit-elle, ayant aperçu la petite lueur malicieuse qui brillait sous le reproche dans le regard de sa victime. Elle se pencha vers la cicatrice qui barrait d'un trait rose le flanc de son compagnon, y déposa un baiser.
-Reinette! Murmura-t-il tendrement… elle releva la tête. Dans le regard vague qui lui faisait face elle vit bien que ce n'était pas à elle que s'adressait ce doux vocable.
-Reinette! "Rana esculenta" précisa-t-il en décollant de l'ongle une brindille sur sa joue mouillée… Une petite grenouille toute verte, pas plus grande que ton nez… tu l'as fait fuir, folle!
Elle haussa les épaules, soudain rêveuse:
Ca doit être ce qu'on appelle la jalousie dans les livres, songea-t-elle, éprouvant pour la première fois ce curieux pincement.
-Tu me feras combien d'enfants, dis?
-Un tas!
-C'est beaucoup, admit-elle
-Si nous commencions par le premier?
- Mais… et le mariage, la fête, tout ça…?
Le père avait promis de les marier sitôt la blessure du garçon refermée et quand ils auraient eu le temps de faire un peu connaissance. Elle tenait, plus qu'elle ne voulait se l'avouer, à la jolie cérémonie, orgues angéliques, gorge nouée et poignées de riz lancées aux nouveaux époux.
Mais quand il la prit par la main elle sourit. L'Histoire allait commencer …
- Je vais te faire un beau bébé qui sera vif et gracieux comme une petite grenouille, affirma-t-il, on l'appellera Mowgli
- Non, protesta-t-elle, celui-là sera tendre et doux comme un agneau, ce sera un poète et je l'appellerai Virgile!
Ils se trompaient tous les deux. Ils étaient jeunes et sans expérience. Ils ignoraient que le premier soin des enfants, quand ils grandissent, est d'arracher l'étiquette collée sur leur front par leurs géniteurs. Ils ont bien raison de le faire… Eux-mêmes étaient d'ailleurs sur la bonne voie!
Elle l'avait entraîné vers son arbre. Malgré l'absence du concert céleste et de la robe elle tenait à agrémenter leurs épousailles d'une petite cérémonie intime … Elle voulait quelque chose dont ils se souviendraient toute leur vie et qu'on évoquerait encore longtemps après eux.
Elle grimpa jusqu'à sa branche préférée, redescendit avec le livre duquel elle tira une feuille un peu froissée qui lui avait servi de marque-page. Elle lut d'une voix claire :
Solitaire
Endormi
Un mystère
A surgi
De ton flanc
Nouons nos noms ensemble
Comme un gant
A ta main
Comme à ton bras
Un lien
Pour la gerbe des ans
Marions hier à demain
Viens!
Ouvrons le chemin
A l'amble de ton pas
Mon pas sera le tien.
Endormi
Un mystère
A surgi
De ton flanc
Nouons nos noms ensemble
Comme un gant
A ta main
Comme à ton bras
Un lien
Pour la gerbe des ans
Marions hier à demain
Viens!
Ouvrons le chemin
A l'amble de ton pas
Mon pas sera le tien.
-C'est de moi, conclut-elle en se laissant glisser dans l'herbe aux pieds de son compagnon.
Dam l'avait écoutée, ravi, suspendu à ses jolies lèvres pour un motif qui n'avait peut-être rien de littéraire, mais quand elle tendit la main vers le fruit le plus proche qui s'offrait à elle, se balançant doucement sur sa branche, il frémit et protesta faiblement :
-Tu sais bien que nous n'avons pas le droit de goûter aux fruits de cet arbre-là…
- Justement, insista-t-elle avec enthousiasme, je veux faire quelque chose de neuf, que jamais encore nous n'avons osé, qui marquera ce jour d'une lumière particulière…
Elle n'eut pas trop de mal à le convaincre, il ferma les yeux et savoura les sensations nouvelles offertes par cette chair qu'un poète trouverait triste un jour… Il trouva, quant à lui, la chose délicieuse. Il était loin aussi d'avoir lu tous les livres!*
Fracassant soudain le silence une cloche ébranlée par un vigoureux coup de poignet résonna à leurs oreilles, s'accompagnant d'une voix qui n'avait rien d'angélique: " On ferme! On ferme!"
C'était bien un ange pourtant, qui parcourait à grand pas les allées du jardin, secouant sa cloche de bronze qui lançait des éclairs dans le soleil couchant. Les ailes repliées sous la veste, l'auréole ondulant gracieusement au dessus de sa casquette à visière:
-On ferme!
Il poussa devant lui les amoureux un peu déconfits qui virent avec stupeur s'ouvrir, pour la première fois, les grilles du jardin dont ils étaient chassés sans plus de ménagements.
Le soir tombait, ils eurent froid tout à coup étant bien peu vêtus.
Adam et Eve vacillèrent un instant au bord du trottoir, se retournant vers le portail grinçant qui achevait de se clore ils lurent ensemble sur une plaque de métal étincelant:
"Jardin d'Eden"
Respecter les pelouses
Tenir les animaux en laisse
Respecter les pelouses
Tenir les animaux en laisse
La ville, ses grondements, ses lumières, son haleine inconnue écrivait pour eux son second chapitre.
FIN
* "La chair est triste, hélas! Et j'ai lu tous les livres"
Stéphane Mallarmé
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Un texte très agréable, doux-amer ! Le ton de la chute est excellent...
Invité- Invité
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
[quote="Arielle"]Elle n'eut pas trop de mal à le convaincre, il ferma les yeux et savoura les sensations nouvelles offertes par cette chair qu'un poète trouverait triste un jour…
Il trouva, quant à lui, la chose délicieuse. Il était loin aussi d'avoir lu tous les livres!*
L'ensemble est paradisiaque tout à fait, mais c'est à mon sens entre ces lignes là précisément que tout se passe. Ce paradis là, on a bien fait de pas y rester
Il trouva, quant à lui, la chose délicieuse. Il était loin aussi d'avoir lu tous les livres!*
L'ensemble est paradisiaque tout à fait, mais c'est à mon sens entre ces lignes là précisément que tout se passe. Ce paradis là, on a bien fait de pas y rester
outretemps- Nombre de messages : 615
Age : 77
Date d'inscription : 19/01/2008
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
C'est mignon, la chute est originale, mais je me suis un peu ennuyé au pays des reinettes, où je m'attendais à rencontrer plus Shrek qu'Adam.
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Quoi ?!Arielle a écrit: Au demeurant, il était plutôt sympathique ce grand garçon un peu rêveur qu'elle allait épouser dans quelques jours.
Tu veux dire que tout ça nous vient d'avoir un jour consommé avant le mariage ?!
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Moi j'aime bien ton Paradis. Il est celui de la fraîcheur. Et j'aime bien le jeu avec le parc de centre ville. Frais et drôle, ce texte, sans tomber dans la mièvrerie. Pas facile.
Louise Germain- Nombre de messages : 25
Age : 114
Localisation : Je m'en vais, sale ambiance sur ce forum.
Date d'inscription : 02/02/2008
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
j'aime beaucoup cette petite relecture du paradis. Bravo
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
à tchaoum a écrit:
Quoi ?!
Tu veux dire que tout ça nous vient d'avoir un jour consommé avant le mariage ?!
Tu pensais peut-être que le péché originel avec tous les tracas qu'il nous a engendrés c'était juste une histoire de pépins tirés du coeur d'une pomme?
Ah! Malheureux...
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Très réussi, fluide, très bien raconté. original, sensuel... beaucoup aimé
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
J'aime bien.
Je relève un détail:
...la petite lueur malicieuse qui brillait sous le reproche dans le regard de sa victime...
l'association rapprochée de sous et dans crée une confusion .
Propositions :
...la petite lueur malicieuse qui brillait sous le regard reproche de sa victime.
...la petite lueur malicieuse qui brillait dans le regard reproche de sa victime.
La poésie de ta Eve liseuse est bien tournée.
Je relève un détail:
...la petite lueur malicieuse qui brillait sous le reproche dans le regard de sa victime...
l'association rapprochée de sous et dans crée une confusion .
Propositions :
...la petite lueur malicieuse qui brillait sous le regard reproche de sa victime.
...la petite lueur malicieuse qui brillait dans le regard reproche de sa victime.
La poésie de ta Eve liseuse est bien tournée.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Un texte très agréable, une idée originale. L'écriture est belle, le récit bien mené. Tu aurais pu suggérer le serpent. Mais tel quel j'aime beaucoup.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Apprécié aussi. J'aurais préféré une mise en page plus compacte.
Invité- Invité
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
J'ai cru, va savoir pourquoi, au début que c'était une petite fille qui était évoquée puis la remarque sur l'homme qu'elle allait épouser quelques jours plus tard a modifié ma vision du texte, mais je n'ai pas réussi à complètement me débarraser de cette idée.
Un paradis joliment revisité, avec quelques pointes d'humour et de poésie. Un texte tendre et touchant.
Un paradis joliment revisité, avec quelques pointes d'humour et de poésie. Un texte tendre et touchant.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Sahkti a écrit:J'ai cru, va savoir pourquoi, au début que c'était une petite fille... je n'ai pas réussi à complètement me débarraser de cette idée.
C'est bien l'impression que je voulais donner d'Eve et de son compagnon : deux enfants dans un jardin "dans le premier matin du monde" qui découvrent la sexualité en toute innocence Je suis contente que tu l'aies ressenti de cette manière.
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Une des choses que j'aime dans ce texte, c'est la façon dont tu fais ressentir une sorte de latence, de doute, de fragilité aussi qui donne lieu à des passages émotifs. Cela donne une véritable couleur.
Techniquement, j'ai trouvé que tu utilisais beaucoup d'adjectifs, et ça m'a semblé être un peu trop. Je me suis demandé pourquoi. En regardant de plus près, j'ai vu qu'il ne s'agissait pas forcément d'une "débauche descriptive", maisau contraire, beaucoup de tes adjectifs sont porteurs de sens. Dans plusieurs de tes phrases, c'est l'adjectif qui est le mot le plus important.
Je n'ai rien finalement contre cette méthode, mais elle est peut-être utilisée un peu trop systématiquement. Je te propose deux autres possibilités : suggérer l'adjectif par une action (pour "féline" par exemple, ça peut le faire). L'autre voie, c'est simplement de se passer de l'adjectif tout simplement, parce que ton texte a par ailleurs des qualités suffisantes pour nous mettre "dans l'ambiance".
C'est une réflexion sur le détail que je soumets à ta réflexion, j'ai apprécié la qualité de l'ensemble et comme je disais, l'atmosphère que tu as créée.
NB : Il y a fort longtemps, nous avions joué aussi à ré-écrire l'épisode de la génèse (disons d'une façon parodique assumée), ton texte m'a rappelé ces bons moments !
Techniquement, j'ai trouvé que tu utilisais beaucoup d'adjectifs, et ça m'a semblé être un peu trop. Je me suis demandé pourquoi. En regardant de plus près, j'ai vu qu'il ne s'agissait pas forcément d'une "débauche descriptive", maisau contraire, beaucoup de tes adjectifs sont porteurs de sens. Dans plusieurs de tes phrases, c'est l'adjectif qui est le mot le plus important.
Je n'ai rien finalement contre cette méthode, mais elle est peut-être utilisée un peu trop systématiquement. Je te propose deux autres possibilités : suggérer l'adjectif par une action (pour "féline" par exemple, ça peut le faire). L'autre voie, c'est simplement de se passer de l'adjectif tout simplement, parce que ton texte a par ailleurs des qualités suffisantes pour nous mettre "dans l'ambiance".
C'est une réflexion sur le détail que je soumets à ta réflexion, j'ai apprécié la qualité de l'ensemble et comme je disais, l'atmosphère que tu as créée.
NB : Il y a fort longtemps, nous avions joué aussi à ré-écrire l'épisode de la génèse (disons d'une façon parodique assumée), ton texte m'a rappelé ces bons moments !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Ah, moi j'adore, le contexte, le sous texte, tout. Les 2 personnages (la légèreté et la malice de l'une, l'entêtement et l'ignorance de l'un et surtout la naiveté des 2) et l'image de ce père imposant. Cet arbre et ce poème dont on devine l'importance. Et cette réf à Mallarmé, j'adore ce vers, je le cite souvent. Le tout pour finir sur un trottoir. Un brin d'humour, oui, bravo !
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: MARIAGE: "Ils se marièrent et eurent..."
Merci pour tes conseils Loup. Les adjectifs sont des sortes de béquilles pour les débutants en écriture( ce que je suis en prose), c'est bien connu! Je vais les traquer dans mes textes avec encore plus de vigilance que jamais!
Merci pour ton enthousiasme Nina il me fait chaud au coeur! Faut dire qu'il s'agit d'un quasimment premier essai. Jusque là je me contentais d'exprimer dans les quelques lignes d'un poème des émotions très personnelles qui ne laissaient pas beaucoup de place à l'imagination et à l'humour. Des critiques comme la tienne et l'ensemble de celles des autres intervenants sont, pour moi, un merveilleux encouragement à persévérer dans cette nouvelle voie.
Merci pour ton enthousiasme Nina il me fait chaud au coeur! Faut dire qu'il s'agit d'un quasimment premier essai. Jusque là je me contentais d'exprimer dans les quelques lignes d'un poème des émotions très personnelles qui ne laissaient pas beaucoup de place à l'imagination et à l'humour. Des critiques comme la tienne et l'ensemble de celles des autres intervenants sont, pour moi, un merveilleux encouragement à persévérer dans cette nouvelle voie.
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