Le Petit Chaperon voit rouge
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à tchaoum
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Arielle
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Le Petit Chaperon voit rouge
Ils étaient déjà quatre ou cinq alignés au comptoir du Bon Chasseur ce matin-là. Les cloches de la grand-messe n'avaient pas encore sonné qu'ils prenaient une avance sur l'apéro du dimanche en attendant le gros de la troupe qui les rejoindrait tout à l'heure.
-Tiens v'là le Tiennou qui va courir la gueuze!
-Finira p't-être par s'en dégotter une au fond d'un terrier par là…
Gros rires
-Alors faudra qu'elle ait des moustaches et la queue rousse pour avoir ses chances!
Tiennou, comme son grand-père et son oncle l'avaient fait avant lui, profitait de son jour de congé pour entreprendre le tour des terres de la famille. Pâtures, champs et forêts, il suivait un itinéraire qui ne variait guère même si le domaine se racornissait au fil du temps et des ventes. Tiennou tenait à ses habitudes.
C'était un grand gars d'une vingtaine d'années, costaud (ce qu'on appelle beau par ici) Ne rechignant pas à la tâche. Il était né quasiment le cul sur un tracteur, celui de son grand-père, un des trois derniers agriculteurs du village. Il aimait, comme on aime ses chiens, les machines agricoles, leurs haleines puissantes, leurs robustes appétits mais la terre, ici comme ailleurs, ne nourrissait plus son homme. Il lui avait fallu se résoudre, comme son oncle, à chercher un emploi dès que l'école avait cessé de le retenir prisonnier. La DDE, qui avait embauché l'oncle, fut un moindre mal pour cet affamé d'air et de mouvement.
Il troqua donc sans trop de chagrin la salopette bleue contre la combinaison orange. Mais, dès qu'il pouvait, il plongeait dans ses bottes, quittait la petite maison sage où il vivait avec sa mère à l'entrée du village et courait jusqu'à la vieille ferme où achevaient de pourrir les tracteurs rouillés dans les hangars à l'abandon. Il bêchait le jardin de sa grand'mère, fendait le bois pour le poêle de faïence, curait le poulailler ou coupait l'herbe pour les lapins qu'il énucléait puis dépeçait sans états d'âme pour les repas dominicaux. Il aimait la sombre cuisine aux odeurs de graillon, les pulls élimés, troués aux coudes que son grand-père superposait l'hiver et la casquette immonde qu'il ne quittait jamais. Il aimait les mains calleuses de sa grand'mère qui fourrageaient dans ses cheveux quand elle passait derrière lui à table. Il aimait cet immuable tablier bleu fleuri de terre et du sang des poulets décapités. Il aimait les ragots que son oncle ramenait du bistrot où se faisait, se défaisait la gazette de la commune et des environs.
Il n'aurait pas mis, lui-même pour tout l'or du monde, les pieds dans ce bistrot qui occupait le centre du village. Rien que d'évoquer les grosses blagues salaces qui secouaient les panses des habitués, rien que de s'imaginer devenant la cible de leurs absurdes quolibets lui donnait des sueurs froides.
Il avait eu assez de mal à oublier les persécutions des garnements qui s'étaient acharnés sur lui pendant toute son enfance! Il évitait donc soigneusement de replonger dans ce genre de cauchemar. Sa timidité maladive était connue de tous et son affolement dès qu'il se trouvait en présence d'une fille n'avait échappé à personne :
-Alors Tiennou, quand est-ce que tu nous la présentes, ta fiancée?
-Y s'rait temps de sortir un peu des jupes de ta grand'mère, mon gars!
-Tu veux pas que j' t'amène ma cousine un de ces jours, c'est une belle garce tu sais!
L'été, quand le Bon Chasseur installait deux ou trois tables autour du marronnier de sa cour, Tiennou s'imposait un grand détour par les champs derrière l'église afin de rejoindre la ferme tout en évitant les buveurs attablés sous les parasols. Surtout quand s'y mêlaient quelques buveuses en robes claires et rires pointus.
Aussi loin que sa mémoire lui permettait de remonter dire Bonjour avait toujours été un supplice pour lui. Plutôt que de serrer la main d'un étranger il préférait rester caché à l'étage ou dans une grange tout le temps que durait la visite du ou des intrus même s'il devait le regretter amèrement. Quand il s'agissait, par exemple, du vétérinaire appelé pour un vêlage difficile ou du boucher qui venait tuer le cochon. Activités passionnantes s'il en est!
L'attitude de sa mère n'était sans doute pas étrangère à cette grande méfiance que Tiennou manifestait à l'égard du monde. Combien de fois ne l'avait-il pas surprise, cachée derrière un des volets clos de leur petite maison, guettant le départ d'un voisin ou d'un parent qui était venu sonner en vain à leur porte. Quand il l'interrogeait à ce sujet elle haussait les épaules et grommelait :"Je n'ai pas de temps à perdre..."
Elle n'avait d'ailleurs de temps à perdre avec personne. Sa vie entière se consumait à entretenir leur maison, tâche à laquelle elle consacrait toutes ses journées avec une passion quasi religieuse. Quand il pensait à elle ce n'était jamais qu'avec un chiffon, une éponge ou un balai à la main. Elle avait une telle obsession de la propreté et de l'ordre que, pour ne pas la voir souffrir par sa faute, il avait évité, durant toute son enfance, de déplacer ses jouets sur les étagères de sa chambre. Elle les avait disposés , une fois pour toutes, dans un agencement si parfait qu' oser le perturber lui eût paru sacrilège. S'il voulait s'occuper en lui faisant plaisir il lui proposait de l'aider dans l'exercice de son sacerdoce. A dix ans il était ainsi passé maitre dans l'art d'épousseter les bibelots ou de faire briller les cuivres. Plus tard ils eurent, grâce à lui, la pelouse la plus soigneusement entretenue de tout le village.
Sa mère avait bien sûr toujours refusé qu'aucune sale bestiole ne vînt troubler la paix du sanctuaire. A plumes ou à poils toute vie animale était proscrite. Elle ne tolérait quelques plantes que dans la mesure où celles-ci réfrénaient leur exubérance et les cactus, par la lenteur de leur croissance, lui convenaient assez.
Quel contraste avec la ferme familiale où régnait un si chaleureux désordre!
Dés l'entrée Tiennou était accueilli par les démonstrations amicales d'un corniaud échevelé qui semblait traîner, parmi les nœuds de son pelage, le souvenir de toutes ses expéditions dans la forêt proche et le bourbier des champs. Des écuelles autour desquelles tournoyaient des essaims de mouches attendaient la visite des chats logeant par familles entières dans les greniers. Des nids d'hirondelles fleurissaient en lourdes grappes sous les gouttières. Depuis la retraite du grand-père les vaches et les cochons avaient quitté les dépendances mais il louait encore les pâtures qui jouxtaient la maison et des troupeaux continuaient d'y paître.
Tiennou respirait, se dilatait, s'épanouissait chez ses grands parents. Il n'était pas bavard mais quand il rentrait chez sa mère il laissait parfois échapper une anecdote de ce qu'il vivait là-bas. Il le regrettait toujours immédiatement, sentant sur lui le regard haineux de celle qui avait, une fois pour toutes, renié cette famille de bouseux dont elle sortait , pour sa plus grande honte. Il y avait des années qu'elle n'avait plus mis les pieds à la ferme.
Tiennou n'avait jamais eu le courage de l'interroger sur cette brouille qui s'était installée entre elle et ses parents. Pas plus qu'il n'avait jamais osé lui demander ce qu'était devenu son propre père qui s'était évanoui dans la nature et dont il n'avait gardé aucun souvenir. Il sentait bien qu'il n'obtiendrait, au mieux, qu'une réponse du genre: "Je n'ai pas de temps à perdre avec ces fadaises!" ou au pire un sec: " c'est du passé tout ça et ça ne te regarde pas!"
Quant à sa grand'mère, il suffisait qu'on fit allusion devant elle à l'existence de sa fille pour que ses yeux s'embuent et qu'elle secoue la tête d'un air si désolé que Tiennou n'avait jamais eu le cœur d'insister.
Il n'y avait peut-être d'ailleurs aucun mystère aucune explication à donner. Connaissant le caractère de sa mère il imaginait facilement que ses relations avec son mari, avec sa famille, s'étaient peu à peu délitées à coup de petites phrases assassines, d'aigres refus et de mauvaise grâce évidente. Elle était capable, par sa froideur, de décourager les meilleures intentions.
Ce soir-là, rentrant de son travail, il avait hâte de courir à la ferme où l'attendait sa grand'mère pour le premier bêchage de printemps. Mais il trouva sa mère perchée sur une chaise devant la croisée du salon, se débattant avec les doubles rideaux qu'elle essayait vainement de décrocher.
C'était sa façon à elle de fêter l'arrivée du printemps : Grand nettoyage! On commençait par les rideaux!
Quand il eut fait le tour de toutes les fenêtres et déposé les tentures dans la corbeille à linge il se dit qu'il n'aurait plus le temps de bêcher, avant la nuit, la totalité du jardin. La météo annonçant une semaine de pluie à partir du lendemain, il faudrait remettre son travail à la semaine prochaine…Les rideaux, eux, auraient pu attendre mais sa mère ne l'aurait pas entendu de cette oreille!
Quand il arriva à proximité du Bon Chasseur, il vit bien qu'un attroupement encombrait le trottoir devant le café mais il n'avait plus le temps de rebrousser chemin pour prendre par les champs et il fonça tête baissée, espérant passer inaperçu…
-Tiens! Le petit Chaperon Rouge qui va chez sa mère-grand!
-Tire pas trop fort sur la chevillette, Tiennou, elle risque de te rester dans la main!
Il rougit jusqu'aux sourcils
-Hou! Hou! C'est moi le loup…
Anaïs, la belle Anaïs dont il était secrètement amoureux depuis qu'ils avaient six ans tous les deux, se précipitait vers lui toutes griffes en avant, dix petites flammes rouges au bout des doigts! Il faillit perdre l'équilibre en faisant un écart. Elle avait déjà fait demi-tour et riait de sa maladresse et de son trouble au milieu des autres. Il n'entendit pas la suite de leurs sarcasmes, son cœur affolé bourdonnant trop fort à ses oreilles.
Pour la première fois de sa vie quand il arriva à la ferme il ne fut pas accueilli par les bonds désordonnés et les jappements joyeux du chien. Son grand-père était assis dans la cuisine accoudé à la table où les restes d'un repas de fortune faisaient le bonheur des mouches.
Montrant le plafond d'un geste du menton le vieux grommela d'un air malheureux:
-Elle est là-haut…la grippe…on attend le docteur.
Tiennou ne se souvenait pas avoir vu sa grand-mère dans son lit.
Minuscule sous l'énorme édredon de plume, il ne la reconnut pas. Elle avait retiré son dentier qui bâillait dans un verre. L'absence de lèvres, les joues creuses, le regard fiévreux l' effrayèrent. Le chien, couché devant l'armoire, fouetta poliment le plancher de sa queue quand il s'approcha du lit puis il s'aplatit et ne bougea plus. La vieille femme s'agita, tenta de lui dire quelque chose au sujet du jardin mais il ne comprit pas. Il n'osa même pas toucher cette joue parcheminée qui lui semblait brûlante…
-Le docteur va venir, bredouilla-t-il avant de s'enfuir.
Tiennou était si désemparé qu'il ne savait que faire pour se rendre utile mais il craignait plus que tout d'être encore là lors de la visite du médecin. Cet étranger qu'on ne consultait qu'en tout dernier ressort ne pouvait être que l'annonciateur de choses terribles. Il ne venait pas pour soigner sa grand'mère mais pour constater la gravité de son état; en quelque sorte, pour révéler à tous l'imminence de sa fin prochaine.
En rentrant chez lui il ne put cacher son désarroi à sa mère.
-On pourrait peut-être lui porter un peu de bouillon, suggéra-t-il après lui avoir décrit l'état de la vieille dame.
-Qu'elle crève!
Il sursauta. Elle avait mis tant de hargne dans ces deux mots qu'il la fixa, incrédule…
-Qu'elle crève! Répéta-t-elle, Tu crois que j'ai que ça à faire, moi, du bouillon, pour cette vieille folle?
-Mais qu'est ce que t'as donc d'autre à foutre, bon dieu?
S'entendit-il répondre d'une voix qu'il ne se connaissait pas
-Ton ménage, hein! C'est ça, ton sacré ménage…
Il l'avait saisie par les épaules. Lui qui ne la touchait jamais la trouva soudain, sous ses doigts, fragile et vulnérable. Sidérée par sa réaction elle se taisait. Il la secoua un peu et s'étonna de lui voir la mâchoire qui pendouillait au rythme qu'il lui imprimait… Il secoua plus fort, pour voir. La terreur brouillait le regard du pantin qui tressautait entre ses mains. Il pensa à la grand'mère, là-bas, si misérable dans son grand lit…
Une bouffée de chagrin lui tira un sanglot." Qu'elle crève!" Comment peut-on dire des choses pareilles ! Elle n'avait vraiment pas de cœur…
Dégoûté il la repoussa violemment, elle s'effondra en renversant une chaise. D'un bond, avant qu'elle se relève, il fut sur elle, la saisit aux cheveux et cogna, cogna, de toutes ses forces contre le carrelage ce crâne qui contenait toute la bêtise et la haine ayant étouffé son enfance sans jouets, sans amis, sans tendresse.
Quand il se releva il vit qu'un peu de sang suintait sur le carrelage immaculé. Avec le bout du pied il dessina un coeur bien rouge à côté de la tête qui le fixait de ses yeux démesurés…C'était joli. Il tira son mouchoir de sa poche et le trempant dans la flaque qui s'élargissait il maquilla les joues, le nez , dessina un sourire à la bouche qu'il fendit ainsi jusqu'aux oreilles. Elle ne lui avait jamais paru aussi gaie!
Il eut soudain une idée géniale. Il allait lui faire plaisir. Il installa le corps sur le canapé, bien calé avec des coussins, la tête droite et courut à la cave chercher le matériel de peinture.
-Je vais te repeindre toute la maison, maman, annonça-t-il
Au rouleau il commença à enduire de garance le mur en face d'elle mais il comprit rapidement qu'il ne parviendrait pas au bout de sa tâche et les incisions qu'il tentait dans les poignets, dans les chevilles tarissaient trop vite à son gré. Il décida de changer de couleur. S'armant des ciseaux dont on se servait habituellement pour éviscérer les poissons il fit une large entaille dans la jupe. Quand il atteignit la tripaille il ne put s'empêcher de penser au ventre distendu du loup qui avait dévoré la grand'mère et le petit Chaperon Rouge puis il plongea son pinceau dans cette puanteur afin de poursuivre méthodiquement son œuvre.
-Tiens v'là le Tiennou qui va courir la gueuze!
-Finira p't-être par s'en dégotter une au fond d'un terrier par là…
Gros rires
-Alors faudra qu'elle ait des moustaches et la queue rousse pour avoir ses chances!
Tiennou, comme son grand-père et son oncle l'avaient fait avant lui, profitait de son jour de congé pour entreprendre le tour des terres de la famille. Pâtures, champs et forêts, il suivait un itinéraire qui ne variait guère même si le domaine se racornissait au fil du temps et des ventes. Tiennou tenait à ses habitudes.
C'était un grand gars d'une vingtaine d'années, costaud (ce qu'on appelle beau par ici) Ne rechignant pas à la tâche. Il était né quasiment le cul sur un tracteur, celui de son grand-père, un des trois derniers agriculteurs du village. Il aimait, comme on aime ses chiens, les machines agricoles, leurs haleines puissantes, leurs robustes appétits mais la terre, ici comme ailleurs, ne nourrissait plus son homme. Il lui avait fallu se résoudre, comme son oncle, à chercher un emploi dès que l'école avait cessé de le retenir prisonnier. La DDE, qui avait embauché l'oncle, fut un moindre mal pour cet affamé d'air et de mouvement.
Il troqua donc sans trop de chagrin la salopette bleue contre la combinaison orange. Mais, dès qu'il pouvait, il plongeait dans ses bottes, quittait la petite maison sage où il vivait avec sa mère à l'entrée du village et courait jusqu'à la vieille ferme où achevaient de pourrir les tracteurs rouillés dans les hangars à l'abandon. Il bêchait le jardin de sa grand'mère, fendait le bois pour le poêle de faïence, curait le poulailler ou coupait l'herbe pour les lapins qu'il énucléait puis dépeçait sans états d'âme pour les repas dominicaux. Il aimait la sombre cuisine aux odeurs de graillon, les pulls élimés, troués aux coudes que son grand-père superposait l'hiver et la casquette immonde qu'il ne quittait jamais. Il aimait les mains calleuses de sa grand'mère qui fourrageaient dans ses cheveux quand elle passait derrière lui à table. Il aimait cet immuable tablier bleu fleuri de terre et du sang des poulets décapités. Il aimait les ragots que son oncle ramenait du bistrot où se faisait, se défaisait la gazette de la commune et des environs.
Il n'aurait pas mis, lui-même pour tout l'or du monde, les pieds dans ce bistrot qui occupait le centre du village. Rien que d'évoquer les grosses blagues salaces qui secouaient les panses des habitués, rien que de s'imaginer devenant la cible de leurs absurdes quolibets lui donnait des sueurs froides.
Il avait eu assez de mal à oublier les persécutions des garnements qui s'étaient acharnés sur lui pendant toute son enfance! Il évitait donc soigneusement de replonger dans ce genre de cauchemar. Sa timidité maladive était connue de tous et son affolement dès qu'il se trouvait en présence d'une fille n'avait échappé à personne :
-Alors Tiennou, quand est-ce que tu nous la présentes, ta fiancée?
-Y s'rait temps de sortir un peu des jupes de ta grand'mère, mon gars!
-Tu veux pas que j' t'amène ma cousine un de ces jours, c'est une belle garce tu sais!
L'été, quand le Bon Chasseur installait deux ou trois tables autour du marronnier de sa cour, Tiennou s'imposait un grand détour par les champs derrière l'église afin de rejoindre la ferme tout en évitant les buveurs attablés sous les parasols. Surtout quand s'y mêlaient quelques buveuses en robes claires et rires pointus.
Aussi loin que sa mémoire lui permettait de remonter dire Bonjour avait toujours été un supplice pour lui. Plutôt que de serrer la main d'un étranger il préférait rester caché à l'étage ou dans une grange tout le temps que durait la visite du ou des intrus même s'il devait le regretter amèrement. Quand il s'agissait, par exemple, du vétérinaire appelé pour un vêlage difficile ou du boucher qui venait tuer le cochon. Activités passionnantes s'il en est!
L'attitude de sa mère n'était sans doute pas étrangère à cette grande méfiance que Tiennou manifestait à l'égard du monde. Combien de fois ne l'avait-il pas surprise, cachée derrière un des volets clos de leur petite maison, guettant le départ d'un voisin ou d'un parent qui était venu sonner en vain à leur porte. Quand il l'interrogeait à ce sujet elle haussait les épaules et grommelait :"Je n'ai pas de temps à perdre..."
Elle n'avait d'ailleurs de temps à perdre avec personne. Sa vie entière se consumait à entretenir leur maison, tâche à laquelle elle consacrait toutes ses journées avec une passion quasi religieuse. Quand il pensait à elle ce n'était jamais qu'avec un chiffon, une éponge ou un balai à la main. Elle avait une telle obsession de la propreté et de l'ordre que, pour ne pas la voir souffrir par sa faute, il avait évité, durant toute son enfance, de déplacer ses jouets sur les étagères de sa chambre. Elle les avait disposés , une fois pour toutes, dans un agencement si parfait qu' oser le perturber lui eût paru sacrilège. S'il voulait s'occuper en lui faisant plaisir il lui proposait de l'aider dans l'exercice de son sacerdoce. A dix ans il était ainsi passé maitre dans l'art d'épousseter les bibelots ou de faire briller les cuivres. Plus tard ils eurent, grâce à lui, la pelouse la plus soigneusement entretenue de tout le village.
Sa mère avait bien sûr toujours refusé qu'aucune sale bestiole ne vînt troubler la paix du sanctuaire. A plumes ou à poils toute vie animale était proscrite. Elle ne tolérait quelques plantes que dans la mesure où celles-ci réfrénaient leur exubérance et les cactus, par la lenteur de leur croissance, lui convenaient assez.
Quel contraste avec la ferme familiale où régnait un si chaleureux désordre!
Dés l'entrée Tiennou était accueilli par les démonstrations amicales d'un corniaud échevelé qui semblait traîner, parmi les nœuds de son pelage, le souvenir de toutes ses expéditions dans la forêt proche et le bourbier des champs. Des écuelles autour desquelles tournoyaient des essaims de mouches attendaient la visite des chats logeant par familles entières dans les greniers. Des nids d'hirondelles fleurissaient en lourdes grappes sous les gouttières. Depuis la retraite du grand-père les vaches et les cochons avaient quitté les dépendances mais il louait encore les pâtures qui jouxtaient la maison et des troupeaux continuaient d'y paître.
Tiennou respirait, se dilatait, s'épanouissait chez ses grands parents. Il n'était pas bavard mais quand il rentrait chez sa mère il laissait parfois échapper une anecdote de ce qu'il vivait là-bas. Il le regrettait toujours immédiatement, sentant sur lui le regard haineux de celle qui avait, une fois pour toutes, renié cette famille de bouseux dont elle sortait , pour sa plus grande honte. Il y avait des années qu'elle n'avait plus mis les pieds à la ferme.
Tiennou n'avait jamais eu le courage de l'interroger sur cette brouille qui s'était installée entre elle et ses parents. Pas plus qu'il n'avait jamais osé lui demander ce qu'était devenu son propre père qui s'était évanoui dans la nature et dont il n'avait gardé aucun souvenir. Il sentait bien qu'il n'obtiendrait, au mieux, qu'une réponse du genre: "Je n'ai pas de temps à perdre avec ces fadaises!" ou au pire un sec: " c'est du passé tout ça et ça ne te regarde pas!"
Quant à sa grand'mère, il suffisait qu'on fit allusion devant elle à l'existence de sa fille pour que ses yeux s'embuent et qu'elle secoue la tête d'un air si désolé que Tiennou n'avait jamais eu le cœur d'insister.
Il n'y avait peut-être d'ailleurs aucun mystère aucune explication à donner. Connaissant le caractère de sa mère il imaginait facilement que ses relations avec son mari, avec sa famille, s'étaient peu à peu délitées à coup de petites phrases assassines, d'aigres refus et de mauvaise grâce évidente. Elle était capable, par sa froideur, de décourager les meilleures intentions.
Ce soir-là, rentrant de son travail, il avait hâte de courir à la ferme où l'attendait sa grand'mère pour le premier bêchage de printemps. Mais il trouva sa mère perchée sur une chaise devant la croisée du salon, se débattant avec les doubles rideaux qu'elle essayait vainement de décrocher.
C'était sa façon à elle de fêter l'arrivée du printemps : Grand nettoyage! On commençait par les rideaux!
Quand il eut fait le tour de toutes les fenêtres et déposé les tentures dans la corbeille à linge il se dit qu'il n'aurait plus le temps de bêcher, avant la nuit, la totalité du jardin. La météo annonçant une semaine de pluie à partir du lendemain, il faudrait remettre son travail à la semaine prochaine…Les rideaux, eux, auraient pu attendre mais sa mère ne l'aurait pas entendu de cette oreille!
Quand il arriva à proximité du Bon Chasseur, il vit bien qu'un attroupement encombrait le trottoir devant le café mais il n'avait plus le temps de rebrousser chemin pour prendre par les champs et il fonça tête baissée, espérant passer inaperçu…
-Tiens! Le petit Chaperon Rouge qui va chez sa mère-grand!
-Tire pas trop fort sur la chevillette, Tiennou, elle risque de te rester dans la main!
Il rougit jusqu'aux sourcils
-Hou! Hou! C'est moi le loup…
Anaïs, la belle Anaïs dont il était secrètement amoureux depuis qu'ils avaient six ans tous les deux, se précipitait vers lui toutes griffes en avant, dix petites flammes rouges au bout des doigts! Il faillit perdre l'équilibre en faisant un écart. Elle avait déjà fait demi-tour et riait de sa maladresse et de son trouble au milieu des autres. Il n'entendit pas la suite de leurs sarcasmes, son cœur affolé bourdonnant trop fort à ses oreilles.
Pour la première fois de sa vie quand il arriva à la ferme il ne fut pas accueilli par les bonds désordonnés et les jappements joyeux du chien. Son grand-père était assis dans la cuisine accoudé à la table où les restes d'un repas de fortune faisaient le bonheur des mouches.
Montrant le plafond d'un geste du menton le vieux grommela d'un air malheureux:
-Elle est là-haut…la grippe…on attend le docteur.
Tiennou ne se souvenait pas avoir vu sa grand-mère dans son lit.
Minuscule sous l'énorme édredon de plume, il ne la reconnut pas. Elle avait retiré son dentier qui bâillait dans un verre. L'absence de lèvres, les joues creuses, le regard fiévreux l' effrayèrent. Le chien, couché devant l'armoire, fouetta poliment le plancher de sa queue quand il s'approcha du lit puis il s'aplatit et ne bougea plus. La vieille femme s'agita, tenta de lui dire quelque chose au sujet du jardin mais il ne comprit pas. Il n'osa même pas toucher cette joue parcheminée qui lui semblait brûlante…
-Le docteur va venir, bredouilla-t-il avant de s'enfuir.
Tiennou était si désemparé qu'il ne savait que faire pour se rendre utile mais il craignait plus que tout d'être encore là lors de la visite du médecin. Cet étranger qu'on ne consultait qu'en tout dernier ressort ne pouvait être que l'annonciateur de choses terribles. Il ne venait pas pour soigner sa grand'mère mais pour constater la gravité de son état; en quelque sorte, pour révéler à tous l'imminence de sa fin prochaine.
En rentrant chez lui il ne put cacher son désarroi à sa mère.
-On pourrait peut-être lui porter un peu de bouillon, suggéra-t-il après lui avoir décrit l'état de la vieille dame.
-Qu'elle crève!
Il sursauta. Elle avait mis tant de hargne dans ces deux mots qu'il la fixa, incrédule…
-Qu'elle crève! Répéta-t-elle, Tu crois que j'ai que ça à faire, moi, du bouillon, pour cette vieille folle?
-Mais qu'est ce que t'as donc d'autre à foutre, bon dieu?
S'entendit-il répondre d'une voix qu'il ne se connaissait pas
-Ton ménage, hein! C'est ça, ton sacré ménage…
Il l'avait saisie par les épaules. Lui qui ne la touchait jamais la trouva soudain, sous ses doigts, fragile et vulnérable. Sidérée par sa réaction elle se taisait. Il la secoua un peu et s'étonna de lui voir la mâchoire qui pendouillait au rythme qu'il lui imprimait… Il secoua plus fort, pour voir. La terreur brouillait le regard du pantin qui tressautait entre ses mains. Il pensa à la grand'mère, là-bas, si misérable dans son grand lit…
Une bouffée de chagrin lui tira un sanglot." Qu'elle crève!" Comment peut-on dire des choses pareilles ! Elle n'avait vraiment pas de cœur…
Dégoûté il la repoussa violemment, elle s'effondra en renversant une chaise. D'un bond, avant qu'elle se relève, il fut sur elle, la saisit aux cheveux et cogna, cogna, de toutes ses forces contre le carrelage ce crâne qui contenait toute la bêtise et la haine ayant étouffé son enfance sans jouets, sans amis, sans tendresse.
Quand il se releva il vit qu'un peu de sang suintait sur le carrelage immaculé. Avec le bout du pied il dessina un coeur bien rouge à côté de la tête qui le fixait de ses yeux démesurés…C'était joli. Il tira son mouchoir de sa poche et le trempant dans la flaque qui s'élargissait il maquilla les joues, le nez , dessina un sourire à la bouche qu'il fendit ainsi jusqu'aux oreilles. Elle ne lui avait jamais paru aussi gaie!
Il eut soudain une idée géniale. Il allait lui faire plaisir. Il installa le corps sur le canapé, bien calé avec des coussins, la tête droite et courut à la cave chercher le matériel de peinture.
-Je vais te repeindre toute la maison, maman, annonça-t-il
Au rouleau il commença à enduire de garance le mur en face d'elle mais il comprit rapidement qu'il ne parviendrait pas au bout de sa tâche et les incisions qu'il tentait dans les poignets, dans les chevilles tarissaient trop vite à son gré. Il décida de changer de couleur. S'armant des ciseaux dont on se servait habituellement pour éviscérer les poissons il fit une large entaille dans la jupe. Quand il atteignit la tripaille il ne put s'empêcher de penser au ventre distendu du loup qui avait dévoré la grand'mère et le petit Chaperon Rouge puis il plongea son pinceau dans cette puanteur afin de poursuivre méthodiquement son œuvre.
Punaise
Bravo, le Tinou je crois bien l'avoir connu. Tu nous a entraîné de la naissance de la psychose infantille (le non dit famillial etc...la mère obsessionnelle) jusqu'à son expression la plus dure (le passage à l'acte, la mise en scène, le déni de la mort). Entre chronique d'une campagne endormie et horreur, fallait vraiment oser, j'adore. Et puis, quelle montée en puissance.
le pilou- Nombre de messages : 82
Age : 48
Date d'inscription : 08/02/2008
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Ben... Ça demande réflexion...
C'est très bien, ça laisse perplexe... Le ton affectueux et le titre comique (mais ô combien pertinent) ne laissent pas présager l'engrenage paroxystique. Et question perception du réel, Tiennou a certainement vu s'éloigner dans le matin noir le feu arrière du vélo d'un tonton Ficelle...
C'est très bien, ça laisse perplexe... Le ton affectueux et le titre comique (mais ô combien pertinent) ne laissent pas présager l'engrenage paroxystique. Et question perception du réel, Tiennou a certainement vu s'éloigner dans le matin noir le feu arrière du vélo d'un tonton Ficelle...
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Une fin superbe, un basculement prodigieux et ô combien crédible ! Personnellement j'aurais préféré une exposition moins longue des personnages et de la situation...
Invité- Invité
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
ô combien crédible
crédible, oui, pour le ô combien je ne suis pas très convaincu. Je n'ai pas senti cette tension, ces petites étincelles qui allument les incendies. Le fils semble découvrir tout d'un coup la noirceur de sa mère :
Elle avait mis tant de hargne dans ces deux mots qu'il la fixa, incrédule… alors que celle-ci s'exerce depuis son enfance (jouets sur l'étagère, etc.) Mais j'aurais pu commencer par dire que tout ce qui précède le drame baigne dans une atmosphère rustique très réaliste, on a le sang des bêtes dans le nez, la texture rêche des pulls et des peaux.
crédible, oui, pour le ô combien je ne suis pas très convaincu. Je n'ai pas senti cette tension, ces petites étincelles qui allument les incendies. Le fils semble découvrir tout d'un coup la noirceur de sa mère :
Elle avait mis tant de hargne dans ces deux mots qu'il la fixa, incrédule… alors que celle-ci s'exerce depuis son enfance (jouets sur l'étagère, etc.) Mais j'aurais pu commencer par dire que tout ce qui précède le drame baigne dans une atmosphère rustique très réaliste, on a le sang des bêtes dans le nez, la texture rêche des pulls et des peaux.
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Apoutsiak: Le fils semble découvrir tout d'un coup la noirceur de sa mère :
Elle avait mis tant de hargne dans ces deux mots qu'il la fixa, incrédule
Comme disait l'ami Brel: "chez ces gens-là on cause pas, m'sieur, on cause pas..." et la première fois qu'elle s'exprime en dehors de ses perpétuels "j'ai pas de temps à perdre" sa mère lui envoie en pleine figure ce pavé de haine brute "qu'elle crève!" Il y a, je trouve, de quoi mettre le feu aux poudres dans une cervelle qu'elle avait détruite, à petit feu auparavant et qui venait d'être passablement secouée par son passage devant le Bon Chasseur et la vision de sa grand'mère (mourante, selon Tiennou)
Elle avait mis tant de hargne dans ces deux mots qu'il la fixa, incrédule
Comme disait l'ami Brel: "chez ces gens-là on cause pas, m'sieur, on cause pas..." et la première fois qu'elle s'exprime en dehors de ses perpétuels "j'ai pas de temps à perdre" sa mère lui envoie en pleine figure ce pavé de haine brute "qu'elle crève!" Il y a, je trouve, de quoi mettre le feu aux poudres dans une cervelle qu'elle avait détruite, à petit feu auparavant et qui venait d'être passablement secouée par son passage devant le Bon Chasseur et la vision de sa grand'mère (mourante, selon Tiennou)
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Il y a comme un "ventre mou" dans ton texte que j'ai évité en fonçant vers la chute. Belle idée, belle réalisation. Où couper? Je ne saurais te le dire.
Invité- Invité
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Pour moi, pas un mot de trop. l'accumulation des frustrations, vue l'"obssessionalité "destructrice de la mère, est nécessaire pour comprendre génèse de la folie du fils et elle doit être décrite (et qui l'est fort bien) pour rendre crédible l'"acte fou" du fils.
Quant à la scène du passage à l'acte qui s'inscrit dans la "logique" psychotique elle est très forte dans la mesure où le barbouillage avec le sang de la mère peut être interprêté soit comme une remise à neuf, soit comme un acte libérateur de "salissement" de ce qui par le désir de la mère devait rester "impécable.
C'est un texte complet et sur un plan psychologique d'un concentré où pas un mot n'est de trop.
Quant à la scène du passage à l'acte qui s'inscrit dans la "logique" psychotique elle est très forte dans la mesure où le barbouillage avec le sang de la mère peut être interprêté soit comme une remise à neuf, soit comme un acte libérateur de "salissement" de ce qui par le désir de la mère devait rester "impécable.
C'est un texte complet et sur un plan psychologique d'un concentré où pas un mot n'est de trop.
outretemps- Nombre de messages : 615
Age : 77
Date d'inscription : 19/01/2008
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Merci Outretemps d'avoir si bien compris ce pauvre Tiennou et ce que j'ai voulu faire passer d'irépressible dans la montée de sa folie.
J'avais peur de n'être pas crédible en faisant plus court même si je prenais le risque de lasser le lecteur.
Panda, il y a des clins d'oeil qui en disent plus long qu'ils n'en ont l'air ;-)
J'avais peur de n'être pas crédible en faisant plus court même si je prenais le risque de lasser le lecteur.
Panda, il y a des clins d'oeil qui en disent plus long qu'ils n'en ont l'air ;-)
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Je suis partagée face à divers éléments.
D'abord par le fait que le Tiennou découvre seulement au moment où sa mère crie sa hargne contre la grand-mère le véritable caractère de sa mère alors qu'il a tout de même vécu pas mal d'années reclus avec elle.
Ensuite par le fait que la mère lui crie son-ras-le-bol de faire son ménage (au Tiennou) alors que plus tôt, elle est présentée comme une maniaque de la propreté qui nettoie plutôt par "envie" (ou maladie si on veut) que contrainte et forcée pour son fils.
Le personnage me paraît donc un peu volatile, surtout en comparaison avec celui du Tiennou dont tu nous dresses un portrait bien linéaire, presque prévisible.
Le retournement de situation me laisse également dubitative. Pas de tension, rien qui laisse présager ce coup de folie d'un fils envers sa mère. Il est idiot, certes, mais pas à ce point me semble-il. Il a des notions de ce qui est bien et pas bien et donc ça m'étonne qu'il agisse de la sorte.
Voilà pour le fond, qui me séduit moyennement pour les raisons citées plus haut. Sinon, écriture agréable et plaisante, fluide et tout, un beau travail.
D'abord par le fait que le Tiennou découvre seulement au moment où sa mère crie sa hargne contre la grand-mère le véritable caractère de sa mère alors qu'il a tout de même vécu pas mal d'années reclus avec elle.
Ensuite par le fait que la mère lui crie son-ras-le-bol de faire son ménage (au Tiennou) alors que plus tôt, elle est présentée comme une maniaque de la propreté qui nettoie plutôt par "envie" (ou maladie si on veut) que contrainte et forcée pour son fils.
Le personnage me paraît donc un peu volatile, surtout en comparaison avec celui du Tiennou dont tu nous dresses un portrait bien linéaire, presque prévisible.
Le retournement de situation me laisse également dubitative. Pas de tension, rien qui laisse présager ce coup de folie d'un fils envers sa mère. Il est idiot, certes, mais pas à ce point me semble-il. Il a des notions de ce qui est bien et pas bien et donc ça m'étonne qu'il agisse de la sorte.
Voilà pour le fond, qui me séduit moyennement pour les raisons citées plus haut. Sinon, écriture agréable et plaisante, fluide et tout, un beau travail.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
comme d'autres à qui il suffit de ne pas se tromper dans la masochiste énumération de leurs médiocrités, qu'ils se répètent/représentent en boucle, auteur/seul-spectateur...Sahkti a écrit:D'abord par le fait que le Tiennou découvre seulement au moment où sa mère
tu les connais bien mal, ceux qui veulent à tout prix faire porter à d'autres le poids de leur handicap, c'est un de leur grand classique/justification.comme une maniaque de la propreté qui nettoie plutôt par "envie" (ou maladie si on veut) que contrainte et forcée pour son fils.
Rhâââ, faut qu'j'arrête de commenter les commentaires !
Mais Arielle ne me semble pas si tellement dans le faux.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
une des règles de VE :-))à tchaoum a écrit:arrête de commenter les commentaires !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Si si! :-) en effet, vu comme ça, ça me paraît déjà plus clair, voire plus logique. Il effectue donc un choix volontaire, même si inconscient, peut-être.Dans son pauvre cerveau fêlé je me demande même si en tuant sa mère il ne sauve pas sa grand'mère ou simplement met-il en pratique avec une génération d'écart le vœu que semble exprimer sa propre mère au sujet de la sienne…
Euh…ça me semble un peu tordu tout ça et je ne suis pas sûre d'être très claire ;-))
ha ok, je pensais que c'était la mère qui répondait "ton ménage", sorry, j'avais mal compris et ça change les choses, c'est sûr. Et non, je ne connais pas de tel site, désolée.Ces deux répliques sont celles du Tiennou contrairement à ce qu'on peut penser…Connais-tu un site sur le net qui me rafraîchirait la mémoire au sujet de l'utilisation des tirets et des guillemets dans une conversation?
C'est clair :-)) et je ne t'en veux pas du tout, aucune raison! J'apprécie d'ailleurs tes explications qui me font relire ton texte autrement, je l'apprécie davantage comme ça!ne m'en veux pas de défendre si longuement mon Tiennou. J'ai eu tant de plaisir à l'amener jusqu'à son meurtre que j'aimerais beaucoup te convaincre que nous ne pouvions pas y échapper, ni lui, ni moi! Je suis sûre que tu me comprendras ;-))
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
Mince, Arielle, en voulant te répondre, j'ai cliqué sur EDITER et non pas sur CITER. Du coup, mes réponses apparaissent dans ton message dont une partie à disparu, je suis désolée :-((
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
L'essentiel étant qu'on se soit comprises je ne vais pas faire un copié-coller de ma réponse que j'ai encore sur Word.
Re: Le Petit Chaperon voit rouge
ouch ! je ne m'attendais pas à ce retournement ! j'étais parti sur une superbe peinture d'un microcosme paysan parfaitement observé, je m'étais attaché à ce jeune homme introverti mais sympathique jusqu'à ce que clac, il pète un câble
quelle horreur !
la transition entre les deux tableaux est si brutale que ça va me demander une deuxième lecture, avec d'autres yeux
en tout cas, très belle écriture !
quelle horreur !
la transition entre les deux tableaux est si brutale que ça va me demander une deuxième lecture, avec d'autres yeux
en tout cas, très belle écriture !
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