Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
+7
Reginelle
claire
Alfosaure
bertrand-môgendre
Gobu
Zou
Sahkti
11 participants
Page 4 sur 4
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
MERCI Sahkti
;-)))
;-)))
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
EXO 120308: Cette année-là, Pont-Neuf, E
Cette année-là (1976)
Cette année-là, Anaïs, t’en souviens-tu ? c’était celle de l’Eté de la canicule. Cette année là, c’était 1976, et c’est en juillet de cette année-là, justement en plein dans l’Eté de la canicule, que Cloclo a repris december (Oh what a nigth) des Four Seasons, les quatre saisons en bon français, mais je ne me souviens de cette année-là que du printemps et de l’Eté, les autres seasons je ne veux plus en entendre parler, never.
Cette année-là, Anaïs, c’était celle de l’Eté de la canicule, et elle nous était tombée sur le poil bien avant le 21 juin, pour nous emmitoufler d’une camisole de fournaise dont on ne pouvait s’échapper qu’en dansant. Nos semelles s’engluaient dans le bitume, mais il suffisait de s’échapper de ses chaussures pour s’envoler, porté par l’air chaud comme une montgolfière sans amarres et nous étions nombreux sans doute à papillonner comme cela bien au-dessus du travail, du souci et du lendemain, libres et dilatés sous un ciel si bleu qu’on aurait dit la mer vue d’en dessous.
Cette année-là, Anaïs, je ne l’oublierai jamais, c’était l’année de nos amours, et elle a eu beau s’arrêter net, toupie en bout de course, quand la grisaille eut repris ses droits, elle restera pour moi notre année, même si elle n’a duré pour moi que six mois. Un Eté de six mois, c’est toujours bon à prendre. Tu avais quatre ans de plus que moi, un mari, une petite fille et ton travail d’institutrice, autant dire qu’un monde te séparait de moi qui n’avait rien d’autre à faire qu’étudier quand ça me chantait et chanter quand ça me prenait et ça me prenait tout le temps surtout depuis que je t’avais rencontrée et que la canicule nous avait mis le grappin dessus, sous cette jolie mansarde dont ton connard – ou ton cornard – d’époux était si souvent absent, l’abruti qui ne savait pas ce qu’il perdait et quand il l’a su c’était trop tard, et j’avais pris sa place toute chaude dans ce grand lit bas baignant dans la lumière psychédélique d’une ces lampes à filaments qui se vendent si cher aujourd’hui chez les dealers de nostalgie seventies.
Cette année-là, Anaïs, rappelle-toi, c’était celle où nous avons passé une heure sur le Pont-Neuf dans ta Coccinelle bouillante, figés dans un embouteillage qui n’en finissait pas de s’amalgamer, comme si tous les amoureux de la terre – ou de Paris et sa banlieue tout au moins – s’étaient donné rendez-vous pour aller souper en adultères dans un petit restau chinois de la rue du Dragon – naturellement. Et comme tu avait ri lorsque qu’après que le patron au visage creusé comme un vieux jade, nous voyant hésiter entre lychees ou arbouses pour le dessert, nous avait proposé un panaché des deux fruits, je t’ai glissé avec un grotesque accent pseudo asiatique « vieille sagesse populaire chinoise » et le patron qui avait entendu s’était esclaffé lui aussi, pour ne pas perdre la face, parce qu’il avait de l’humour et parce que la gaieté des amoureux est contagieuse, même pour les vieux jades.
Cette année-là, Anaïs, tu le sais, mes longues errances dans les petites rues de Saint-Germain-en-Laye écrasées de béatitude n’avaient d’autre pôle d’attraction que la jolie maison blanche à trois étages, au coin de la rue Alexandre Dumas, sous le toit de laquelle me conduisait ma petite boussole à l’aiguille frétillante, et je passais et repassais devant le portail en fer forgé du jardin jusqu’à ce que je voie ta Coccinelle mauve, et le mauve sied si bien aux coccinelles, surtout quand c’est toi qu’elles amènent, et je savais que cela voulait dire que tu avais largué tes petits monstres qui tant tellement te bouffaient le tempérament et que tu n’attendais plus que moi. Oh Anaïs tu était si menue que tu ne m’arrivais pas seulement jusqu’au menton, si petite que jamais tu n’a voulu me révéler ta taille, et si légère que d’une main j’aurais pu te faire tournoyer au dessus de moi allongé sur le dos, si je ne t’avais tenue si serrée que le Diable lui-même n’aurait pu nous séparer. Tant que durerait l’Eté…
Cette année-là, Anaïs, nous n’écoutions pas Cloclo, mais Peter Frampton qui nous montrait la route, et aussi Angie des Stones que tu avais été voir sans moi, et tu m’avais raconté qu’un des videurs du service de sécurité, te voyant écrasée contre les barrières, t’avait arraché d’un coup à la foule prédatrice, pour te hisser derrière les barrières et t’ouvrir les portes des coulisses, autant dire du Paradis, et je revois encore le vert de grands yeux s’éclaircir de joie à l’évocation de ce plaisir que je partageais avec toi, tandis que ta petite Aurélia riait sur la moquette de toutes ses petites quenottes, je t’ai déjà dit que le bonheur des amoureux était contagieux, et cela ni Dieu ni Diable ne pourront jamais me l’enlever.
Cette année-là, Anaïs, oh malheur, elle s’est arrêtée fin août, lorsque je suis revenu tout rôti d’Italie, elle s’est arrêtée lorsque le bal eut brutalement pris fin et que la canicule se fut dissipée, au grand soulagement des agriculteurs, des salariés et des marchands de parapluie, elle s’est arrêtée lorsque la pluie eut délavé jusqu’au souvenir de nos baisers, elle s’est arrêtée lorsque les montgolfières se furent dégonflées, les semelles désengluées du macadam et les embouteillages d’amoureux dépliés comme un accordéon qu’on étire, elle s’est arrêtée, Anaïs, cette année-là, lorsque l’Eté est mort et qu’il n’a jamais ressucité car tu n’as plus voulu me revoir.
Cette année-là.
Gobu
Cette année-là (1976)
Cette année-là, Anaïs, t’en souviens-tu ? c’était celle de l’Eté de la canicule. Cette année là, c’était 1976, et c’est en juillet de cette année-là, justement en plein dans l’Eté de la canicule, que Cloclo a repris december (Oh what a nigth) des Four Seasons, les quatre saisons en bon français, mais je ne me souviens de cette année-là que du printemps et de l’Eté, les autres seasons je ne veux plus en entendre parler, never.
Cette année-là, Anaïs, c’était celle de l’Eté de la canicule, et elle nous était tombée sur le poil bien avant le 21 juin, pour nous emmitoufler d’une camisole de fournaise dont on ne pouvait s’échapper qu’en dansant. Nos semelles s’engluaient dans le bitume, mais il suffisait de s’échapper de ses chaussures pour s’envoler, porté par l’air chaud comme une montgolfière sans amarres et nous étions nombreux sans doute à papillonner comme cela bien au-dessus du travail, du souci et du lendemain, libres et dilatés sous un ciel si bleu qu’on aurait dit la mer vue d’en dessous.
Cette année-là, Anaïs, je ne l’oublierai jamais, c’était l’année de nos amours, et elle a eu beau s’arrêter net, toupie en bout de course, quand la grisaille eut repris ses droits, elle restera pour moi notre année, même si elle n’a duré pour moi que six mois. Un Eté de six mois, c’est toujours bon à prendre. Tu avais quatre ans de plus que moi, un mari, une petite fille et ton travail d’institutrice, autant dire qu’un monde te séparait de moi qui n’avait rien d’autre à faire qu’étudier quand ça me chantait et chanter quand ça me prenait et ça me prenait tout le temps surtout depuis que je t’avais rencontrée et que la canicule nous avait mis le grappin dessus, sous cette jolie mansarde dont ton connard – ou ton cornard – d’époux était si souvent absent, l’abruti qui ne savait pas ce qu’il perdait et quand il l’a su c’était trop tard, et j’avais pris sa place toute chaude dans ce grand lit bas baignant dans la lumière psychédélique d’une ces lampes à filaments qui se vendent si cher aujourd’hui chez les dealers de nostalgie seventies.
Cette année-là, Anaïs, rappelle-toi, c’était celle où nous avons passé une heure sur le Pont-Neuf dans ta Coccinelle bouillante, figés dans un embouteillage qui n’en finissait pas de s’amalgamer, comme si tous les amoureux de la terre – ou de Paris et sa banlieue tout au moins – s’étaient donné rendez-vous pour aller souper en adultères dans un petit restau chinois de la rue du Dragon – naturellement. Et comme tu avait ri lorsque qu’après que le patron au visage creusé comme un vieux jade, nous voyant hésiter entre lychees ou arbouses pour le dessert, nous avait proposé un panaché des deux fruits, je t’ai glissé avec un grotesque accent pseudo asiatique « vieille sagesse populaire chinoise » et le patron qui avait entendu s’était esclaffé lui aussi, pour ne pas perdre la face, parce qu’il avait de l’humour et parce que la gaieté des amoureux est contagieuse, même pour les vieux jades.
Cette année-là, Anaïs, tu le sais, mes longues errances dans les petites rues de Saint-Germain-en-Laye écrasées de béatitude n’avaient d’autre pôle d’attraction que la jolie maison blanche à trois étages, au coin de la rue Alexandre Dumas, sous le toit de laquelle me conduisait ma petite boussole à l’aiguille frétillante, et je passais et repassais devant le portail en fer forgé du jardin jusqu’à ce que je voie ta Coccinelle mauve, et le mauve sied si bien aux coccinelles, surtout quand c’est toi qu’elles amènent, et je savais que cela voulait dire que tu avais largué tes petits monstres qui tant tellement te bouffaient le tempérament et que tu n’attendais plus que moi. Oh Anaïs tu était si menue que tu ne m’arrivais pas seulement jusqu’au menton, si petite que jamais tu n’a voulu me révéler ta taille, et si légère que d’une main j’aurais pu te faire tournoyer au dessus de moi allongé sur le dos, si je ne t’avais tenue si serrée que le Diable lui-même n’aurait pu nous séparer. Tant que durerait l’Eté…
Cette année-là, Anaïs, nous n’écoutions pas Cloclo, mais Peter Frampton qui nous montrait la route, et aussi Angie des Stones que tu avais été voir sans moi, et tu m’avais raconté qu’un des videurs du service de sécurité, te voyant écrasée contre les barrières, t’avait arraché d’un coup à la foule prédatrice, pour te hisser derrière les barrières et t’ouvrir les portes des coulisses, autant dire du Paradis, et je revois encore le vert de grands yeux s’éclaircir de joie à l’évocation de ce plaisir que je partageais avec toi, tandis que ta petite Aurélia riait sur la moquette de toutes ses petites quenottes, je t’ai déjà dit que le bonheur des amoureux était contagieux, et cela ni Dieu ni Diable ne pourront jamais me l’enlever.
Cette année-là, Anaïs, oh malheur, elle s’est arrêtée fin août, lorsque je suis revenu tout rôti d’Italie, elle s’est arrêtée lorsque le bal eut brutalement pris fin et que la canicule se fut dissipée, au grand soulagement des agriculteurs, des salariés et des marchands de parapluie, elle s’est arrêtée lorsque la pluie eut délavé jusqu’au souvenir de nos baisers, elle s’est arrêtée lorsque les montgolfières se furent dégonflées, les semelles désengluées du macadam et les embouteillages d’amoureux dépliés comme un accordéon qu’on étire, elle s’est arrêtée, Anaïs, cette année-là, lorsque l’Eté est mort et qu’il n’a jamais ressucité car tu n’as plus voulu me revoir.
Cette année-là.
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
B... de M...
j'ai oublié de marquer mes contraintes. Si ça serait un effet de ta grande bonté, Sahkti... (Cette année-là, Pont-Neuf, E)
Merci pour tout, ô grande MC.
j'ai oublié de marquer mes contraintes. Si ça serait un effet de ta grande bonté, Sahkti... (Cette année-là, Pont-Neuf, E)
Merci pour tout, ô grande MC.
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
:-)Gobu a écrit:B... de M...
j'ai oublié de marquer mes contraintes. Si ça serait un effet de ta grande bonté, Sahkti... (Cette année-là, Pont-Neuf, E)
Merci pour tout, ô grande MC.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Tout lu ! et relu ! -))))
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
ALF:Hé hé hé j'imagine bien le type qui s'entraîne dans sa chambre :-) J'ai souri en te laisant, c'est triste et drôle à la fois, surtout drôle, une tranche de vie sympathique!
NINA:Ha dis donc, c'est du visuel bien trempé ton dialogue. Parfois eu l'impression de me perdre mais en même temps, c'est tellement vivant que ça défile tout seul! Aussi speedé que le Nabout Twist, moins joyeux peut-être :-) Bien aimé!
BERTRAND:J'ai bien aimé la présence de "j'oublierai de monter là-haut", joli clin d'oeil musical. Et y en d'autres des références au Cloclo, bien vu! Puis la fin, rhaaa :-)
REGINELLE: J'aime bien ce que tu as réussi à créer à partir de ce titre cucul :-) Parce que dans le genre niaiserie, on ne fait pas mieux que cette phrase et tu as bien rebondi là-dessus pour écrire un truc plus grave, plus dramatique, qui sonne très réel et vrai.
GOBU: Hmm, ça t'a joliment inspiré dis donc! J'aime bien la répétition de "Cette année-là" et le ton mi-nostalgique mi-désabusé de ton texte.
NINA:Ha dis donc, c'est du visuel bien trempé ton dialogue. Parfois eu l'impression de me perdre mais en même temps, c'est tellement vivant que ça défile tout seul! Aussi speedé que le Nabout Twist, moins joyeux peut-être :-) Bien aimé!
BERTRAND:J'ai bien aimé la présence de "j'oublierai de monter là-haut", joli clin d'oeil musical. Et y en d'autres des références au Cloclo, bien vu! Puis la fin, rhaaa :-)
REGINELLE: J'aime bien ce que tu as réussi à créer à partir de ce titre cucul :-) Parce que dans le genre niaiserie, on ne fait pas mieux que cette phrase et tu as bien rebondi là-dessus pour écrire un truc plus grave, plus dramatique, qui sonne très réel et vrai.
GOBU: Hmm, ça t'a joliment inspiré dis donc! J'aime bien la répétition de "Cette année-là" et le ton mi-nostalgique mi-désabusé de ton texte.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Zou, t'es perdue dans Word Pad? :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
La bergerie
C'était une bergerie abandonnée de longue date. Le pignon ouest était complètement écroulé et le lierre avait recouvert les autres.
De temps en temps le silence blanc et plane était strié du cri d'un oiseau noir. Sans autre précision, me dis je, n'ayant jamais pu reconnaître le chant du merle de celui de la corneille, si tant est qu'une corneille chante....
-Vous êtes à l'avance....
Je ne m'attendais évidemment pas à recontrer quelqu'un en ces lieux déserts et oubliés de tous. Et qui plus est quelqu'un qui si je comprenais bien me reprochait en quelque sorte une trop grande exactitude, alors que je pensais avoir pris du retard sur le planning que j'avais conçu au départ de cette excursion. Cependant personne ne savait que j'avais décidé de faire cette promenade. Ni même que je me trouvais dans ce pays. Encore moins que j'avais quitté Lübeck.
-...mais ce n'est pas grave
Je n'avais pas pu encore entrevoir qui s'adressait à moi. Et puis s'adressait-on vraiment à moi ? La voix provenait de l'intérieur de la bergerie ou du moins de ce qu'il en restait. Il me semblait s'agir d'une voix de femme ou alors de celle d'un très jeune homme. J'avais du mal à me faire une conviction et je décidai de m'approcher. Des cailloux roulèrent sous mes chaussures. Le bruit m'apparu étrangement assourdissant. J'en fus comme agacé craignant que cela ne fasse fuir mon interlocuteur ou trice. Triste, oui, cette voix m'apparaissait triste, sans timbre, lasse. Les cailloux s'étaient tus mais dans le lointain de la vallée des cloches prirent le relai. Je n'avais pourtant pas remarqué d'église au village en arrivant hier soir. Sans doute avais je marché plus que je ne me l'étais imaginé et donc plus loin, hors carte, hors temps même peut-être. Je pénétrai avec précaution dans la bergerie effondrée. Le sol était jonché de détritus divers. Une bouillote de caoutchouc vert était à peine dissimulée par un vieil oreiller éventré. Partout des papiers déchiquetés, souillés. Parmi eux, je reconnu même la pochette jaunie d'un 45 T de Claude François. Je me mis à fredonner "Si j'avais un ...quant j'aperçus une sandale de cuir brun qui se balançait dans le vide ensuite sa jumelle, toute deux habitées de jolis pieds diaphanes surmontés d'interminables jambes.
- C'est même mieux finalement, il fait encore jour.
La voix venait bien du dessus des jambes, j'en étais sur maintenant. Je jurerais aussi, qu'avant de m'effondrer sous la violence du coup qui ne fut porté à la tête, avoir vu des ailes mais je n'ai jamais pu distinguer entre un aigle et un ange si tant est que les aigles existent.
C'était une bergerie abandonnée de longue date. Le pignon ouest était complètement écroulé et le lierre avait recouvert les autres.
De temps en temps le silence blanc et plane était strié du cri d'un oiseau noir. Sans autre précision, me dis je, n'ayant jamais pu reconnaître le chant du merle de celui de la corneille, si tant est qu'une corneille chante....
-Vous êtes à l'avance....
Je ne m'attendais évidemment pas à recontrer quelqu'un en ces lieux déserts et oubliés de tous. Et qui plus est quelqu'un qui si je comprenais bien me reprochait en quelque sorte une trop grande exactitude, alors que je pensais avoir pris du retard sur le planning que j'avais conçu au départ de cette excursion. Cependant personne ne savait que j'avais décidé de faire cette promenade. Ni même que je me trouvais dans ce pays. Encore moins que j'avais quitté Lübeck.
-...mais ce n'est pas grave
Je n'avais pas pu encore entrevoir qui s'adressait à moi. Et puis s'adressait-on vraiment à moi ? La voix provenait de l'intérieur de la bergerie ou du moins de ce qu'il en restait. Il me semblait s'agir d'une voix de femme ou alors de celle d'un très jeune homme. J'avais du mal à me faire une conviction et je décidai de m'approcher. Des cailloux roulèrent sous mes chaussures. Le bruit m'apparu étrangement assourdissant. J'en fus comme agacé craignant que cela ne fasse fuir mon interlocuteur ou trice. Triste, oui, cette voix m'apparaissait triste, sans timbre, lasse. Les cailloux s'étaient tus mais dans le lointain de la vallée des cloches prirent le relai. Je n'avais pourtant pas remarqué d'église au village en arrivant hier soir. Sans doute avais je marché plus que je ne me l'étais imaginé et donc plus loin, hors carte, hors temps même peut-être. Je pénétrai avec précaution dans la bergerie effondrée. Le sol était jonché de détritus divers. Une bouillote de caoutchouc vert était à peine dissimulée par un vieil oreiller éventré. Partout des papiers déchiquetés, souillés. Parmi eux, je reconnu même la pochette jaunie d'un 45 T de Claude François. Je me mis à fredonner "Si j'avais un ...quant j'aperçus une sandale de cuir brun qui se balançait dans le vide ensuite sa jumelle, toute deux habitées de jolis pieds diaphanes surmontés d'interminables jambes.
- C'est même mieux finalement, il fait encore jour.
La voix venait bien du dessus des jambes, j'en étais sur maintenant. Je jurerais aussi, qu'avant de m'effondrer sous la violence du coup qui ne fut porté à la tête, avoir vu des ailes mais je n'ai jamais pu distinguer entre un aigle et un ange si tant est que les aigles existent.
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
ZOU:Brrr ton texte! J'aime beaucoup cette ambiance mystérieuse et ce lent déroulement, et puis tout ce décor, je le trouve réussi et tu t'es bien débrouillée avec ce titre auquel tu ne pigeais rien ;-))
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Merci d'avoir participé et passez une belle nuit!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Merci à toi, Sahktitette lol
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Bonne nuit à tous...
Pour la bonne soirée... Merci !
Pour la bonne soirée... Merci !
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Sahkti a écrit:
Pour plus tard:
PANDA : Magnolias for ever/ L'arrêt de bus "Place du Marché", ligne 28 / K
CLAIRE : Belles, belles, belles / Los Angeles / O
Et si jamais, d'autres... :-)
Merci de m'en avoir gardé un morceau, j'arrive un peu après la bataille, désolée, pas pu faire autrement je m'y mettrai dans les jours à venir ou la semaine proche! bonne soirée à tous.
claire- Nombre de messages : 590
Age : 56
Date d'inscription : 07/05/2007
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
PANDA : Magnolias for ever/ L'arrêt de bus "Place du Marché", ligne 28 / K
Phillip K contre Agnès B.
Je ne sais plus comment faire avec toi, et c'est pas la peine de pleurer toute la nuit, tu vas finir par mouiller la lune. De mon coté je suis sûr que tu avais tort, mais au point où nous en sommes, c'est toi qui te rend ridicule, pleine de larmes de crocodile, ta visage brille plus que quand tu fait un masque. T'as la bouille d'une cocotte-minute émaillée de chez Braun. Si, les nouvelles.
Dis toi bien que je suis comme toi, je suis prêt a accepter beaucoup de choses, des tourne-disques, des bouquins en peau humaine, des paquets de nids d'hirondelles dans le lit: Mais là, une ligne de 28 Koalas empaillés sur l'étagère face au lit, je ne peux plus être d'accord.
Alors, oui , tu me dis que comme ça, cela te rappelle ta copine Aglaë, qui est morte tragiquement en fin de sa sixième. Vous alliez au Zoo ensemble, oui, je sais. Mais bon, elle n'aurait jamais du arroser ses magnolias avec le Ipod sur secteur. Et oui, cocotte, Celine Dion tue. Le combat contre les dangers domestiques font du bruit , mais il y en a toujours autant.
Bon, regarde-les quand même, tes Koalas: le taxidermiste n'était pas très doué , si?
La peau de nombre d'entre-eux est presque brisée, elle qui était si forte. Elle est soumise à une trop forte pression de la paille. Elle éclate et c'est vraiment hideux. Tes bestioles, elles ont l'air de s'être cassé la figure du haut d'un eucalyptus qui à plié de rire.
Ah bah oui, tu peux gémir autant que tu voudras, comme ça en pleurs tu leur ressembles un peu, d'ailleurs. Sauf qu'eux ne tremblent plus depuis longtemps, si j'en juge à l'odeur, qui ne rappelle pas les fleurs.
En plus j'en ai à moitié la trouille de tes nouveaux amis crevés, ne seraient-ils pas mieux à la cave, place du marché, dans le désert glacé d'un placard du grenier?
Si ça ne tenait qu'a moi, avec ton mon respect, je les balancerais dans la première rafale de tempête venue. Mais bon, on va trouver une solution, même si je ne sais vraiment plus quoi faire. T'es une fille, donc j'aime pas quand tu pleures.
Pour reprendre tout depuis le début, tu vas m'expliquer pourquoi tu les appelles des Gremlins, je n'ai jamais entendu ce nom auparavant.
Je ne suis plus à la page de vos trucs maintenant. J'aime les chansons d'amour comme autrefois. Tu piges?
.
.
.
Phillip K contre Agnès B.
Je ne sais plus comment faire avec toi, et c'est pas la peine de pleurer toute la nuit, tu vas finir par mouiller la lune. De mon coté je suis sûr que tu avais tort, mais au point où nous en sommes, c'est toi qui te rend ridicule, pleine de larmes de crocodile, ta visage brille plus que quand tu fait un masque. T'as la bouille d'une cocotte-minute émaillée de chez Braun. Si, les nouvelles.
Dis toi bien que je suis comme toi, je suis prêt a accepter beaucoup de choses, des tourne-disques, des bouquins en peau humaine, des paquets de nids d'hirondelles dans le lit: Mais là, une ligne de 28 Koalas empaillés sur l'étagère face au lit, je ne peux plus être d'accord.
Alors, oui , tu me dis que comme ça, cela te rappelle ta copine Aglaë, qui est morte tragiquement en fin de sa sixième. Vous alliez au Zoo ensemble, oui, je sais. Mais bon, elle n'aurait jamais du arroser ses magnolias avec le Ipod sur secteur. Et oui, cocotte, Celine Dion tue. Le combat contre les dangers domestiques font du bruit , mais il y en a toujours autant.
Bon, regarde-les quand même, tes Koalas: le taxidermiste n'était pas très doué , si?
La peau de nombre d'entre-eux est presque brisée, elle qui était si forte. Elle est soumise à une trop forte pression de la paille. Elle éclate et c'est vraiment hideux. Tes bestioles, elles ont l'air de s'être cassé la figure du haut d'un eucalyptus qui à plié de rire.
Ah bah oui, tu peux gémir autant que tu voudras, comme ça en pleurs tu leur ressembles un peu, d'ailleurs. Sauf qu'eux ne tremblent plus depuis longtemps, si j'en juge à l'odeur, qui ne rappelle pas les fleurs.
En plus j'en ai à moitié la trouille de tes nouveaux amis crevés, ne seraient-ils pas mieux à la cave, place du marché, dans le désert glacé d'un placard du grenier?
Si ça ne tenait qu'a moi, avec ton mon respect, je les balancerais dans la première rafale de tempête venue. Mais bon, on va trouver une solution, même si je ne sais vraiment plus quoi faire. T'es une fille, donc j'aime pas quand tu pleures.
Pour reprendre tout depuis le début, tu vas m'expliquer pourquoi tu les appelles des Gremlins, je n'ai jamais entendu ce nom auparavant.
Je ne suis plus à la page de vos trucs maintenant. J'aime les chansons d'amour comme autrefois. Tu piges?
.
.
.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Merci Sahkti, et merci aux participants.
Je vais travailler, parton pour les quelques fautes frappées.
Je vais travailler, parton pour les quelques fautes frappées.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
PANDA: Hé hé! J'aime bien des morceaux tels "T'as la bouille d'une cocotte-minute émaillée de chez Braun. Si, les nouvelles." à cause du "Si. Les nouvelles". Ton texte regorge de petites trouvailles du genre et ça lui donne pas mal de charme, sans compter l'humour. Super!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Je m'y mets cet après-midi, sans faute et je vous lis après.
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Sahkti : le lundi au soleil. L'amour maternel donne aux mères, ce fol élan indispensable à leur progéniture pour s'envoler hors du cocon familial avec toute la gloire du à leurs fabuleux dons artistiques. J'ai réellement cru que tu brossais le tableau du jeune chanteur François Claude. Il aurait pu entrer dans ce schéma, puisque d'exceptionnel, il n'a que le mérite d'exister encore. Tu transmettras à Josie et Colette, que métropolis, maestro et tracks peuvent être des émissions sur Arte, valables, si le petit protégé a de véritables dispositions musicales.
Ma petite explication, importante, pour comprendre la mévente de leur « héros » : de Tasmanie je n'en connais que les chèvres angoras que j'ai importées. J'ai peur qu'il ne chante comme l'une d'entre elles.
Alfosaure :
J'aime ce genre d'expression.
Le texte est bien construit. Il y a une réelle volonté de donner à la formule finale toute son ampleur, et c'est réussi.
Ninananère : Je n'imaginais pas que les personnes, atteintes par la maladie d'Alzheimer, (bientôt subventionnées par le gouvernement), allaient faire une entrée en force dans la littérature, et qui plus est dans le théâtre moderne.
Le dialogue est excellent.
Reginelle : Ah femme infâme qu'aucun scrupule ne retient à remplir sans parcimonie, le verre de son mari !
Image forte de l'union des êtres bouffis dans la vie facile. Écoutons ce qui transpire de sous leur chapeau, car d'en regarder leurs photos, ne nous révélera rien de beau.
Proposition, juste pour le « fun »(comme ils disent) : j'aurai trouvé un féminin à la fin du récit pour rimer avec la vie. L'homme boit de la bière (une Orval pour changer de la Guiness, très populaire en ce moment), « sa chope est vide, vide comme ma vie ».
D'où la réplique de cette femme :
laissant présager sa future détermination prochaine qui risque, incessamment sous peu, « d' avoir une tête de plus que son désespoir » (merci alfosaure). Vous l'aurez compris, j'aime l'interactivité entre les textes.
Gobu le rêveur, le mélancolique, imagine encore tourner la tête des femmes mariées par son seul regard d'enjoliveur chromé-brillant-piqué-rouillé. Mais non mon vieux, tu n'es plus comme avant. Tes dents sont tombées, tout comme tes conquêtes. Inutile de ressasser ces souvenirs qui te font mal au coeur et au corps, sur l'air du « j'en veux encore ». (Bon, là c'est de l'humour, je ne voudrai pas que tu le prennes mal).
Là, je n'ai pas compris. Il me semblait qu'à Paris, les bons plans étaient précis.
Mince tu m'as encore trompé : ce ne sont que des histoires que tu racontes.
Arrête de le faire si bien, à tes côtés je détonne.
Zou : en bon défenseur actif, agissant pour la sauvegarde des anciennes bergeries abandonnées, je tiens à préciser qu'au vu des éléments décris par zou, je peux d'ores et déjà avancer, qu'il s'agit d'une bonne vieille vacherie.
Tu pourras ainsi, plus facilement, retrouver le chemin de ton imaginaire repéré par nos satellites géostationnaires indétectables (même pour les plus rusés munis de boussoles à aiguille frétillante).
Ambiance bucolique, atmosphère sardonique, écriture unique.
Pandaworks :
Pas très flatteur tout ça, pour Dion, mon bon : son son fond ton magnolia ?
Sourire M .U. même un peu A.J.T.
Ma petite explication, importante, pour comprendre la mévente de leur « héros » : de Tasmanie je n'en connais que les chèvres angoras que j'ai importées. J'ai peur qu'il ne chante comme l'une d'entre elles.
Alfosaure :
« Cependant, ma détermination avait une tête de plus que mon désespoir, »
et .« Leurs bouches qui se rencontrèrent aspirèrent mon oxygène »
J'aime ce genre d'expression.
Le texte est bien construit. Il y a une réelle volonté de donner à la formule finale toute son ampleur, et c'est réussi.
Ninananère : Je n'imaginais pas que les personnes, atteintes par la maladie d'Alzheimer, (bientôt subventionnées par le gouvernement), allaient faire une entrée en force dans la littérature, et qui plus est dans le théâtre moderne.
Le dialogue est excellent.
Reginelle : Ah femme infâme qu'aucun scrupule ne retient à remplir sans parcimonie, le verre de son mari !
Image forte de l'union des êtres bouffis dans la vie facile. Écoutons ce qui transpire de sous leur chapeau, car d'en regarder leurs photos, ne nous révélera rien de beau.
Proposition, juste pour le « fun »(comme ils disent) : j'aurai trouvé un féminin à la fin du récit pour rimer avec la vie. L'homme boit de la bière (une Orval pour changer de la Guiness, très populaire en ce moment), « sa chope est vide, vide comme ma vie ».
D'où la réplique de cette femme :
« T'en veux une autre ? »
laissant présager sa future détermination prochaine qui risque, incessamment sous peu, « d' avoir une tête de plus que son désespoir » (merci alfosaure). Vous l'aurez compris, j'aime l'interactivité entre les textes.
Gobu le rêveur, le mélancolique, imagine encore tourner la tête des femmes mariées par son seul regard d'enjoliveur chromé-brillant-piqué-rouillé. Mais non mon vieux, tu n'es plus comme avant. Tes dents sont tombées, tout comme tes conquêtes. Inutile de ressasser ces souvenirs qui te font mal au coeur et au corps, sur l'air du « j'en veux encore ». (Bon, là c'est de l'humour, je ne voudrai pas que tu le prennes mal).
..me conduisait ma petite boussole à l’aiguille frétillante ...
Là, je n'ai pas compris. Il me semblait qu'à Paris, les bons plans étaient précis.
Mince tu m'as encore trompé : ce ne sont que des histoires que tu racontes.
Arrête de le faire si bien, à tes côtés je détonne.
Zou : en bon défenseur actif, agissant pour la sauvegarde des anciennes bergeries abandonnées, je tiens à préciser qu'au vu des éléments décris par zou, je peux d'ores et déjà avancer, qu'il s'agit d'une bonne vieille vacherie.
Mais ce n'est pas grave...c'est même mieux finalement, il fait encore jour.
Tu pourras ainsi, plus facilement, retrouver le chemin de ton imaginaire repéré par nos satellites géostationnaires indétectables (même pour les plus rusés munis de boussoles à aiguille frétillante).
Ambiance bucolique, atmosphère sardonique, écriture unique.
Pandaworks :
...si, les nouvelles
. Pas très flatteur tout ça, pour Dion, mon bon : son son fond ton magnolia ?
Sourire M .U. même un peu A.J.T.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
contraintes: C'est la même chanson/ La place Rouge/ A
La place rouge était grise. Un brouillard à couper tous les ponts entre les touristes et leur guide! D'ailleurs, si elle avait cherché à me semer, celle-là, elle ne s'y serait pas prise autrement. Elle avançait dans cette purée de pois à grandes enjambées de moujik, sa silhouette de fort des halles s'estompant peu à peu devant moi.
Décidément ce voyage avait bien mal commencé. J'avais déjà perdu un temps fou à chercher ce café Pouchkine où, m'avait-on dit, se retrouvent tous les Français en visite à Moscou. J'avais fini par comprendre qu'il s'agit d'une grosse blague envers nos compatriotes et qu'il n'existe tout simplement pas ce fameux café célébré par la chanson! Alors je m'étais décidé à faire appel à un guide patenté pour m'éviter d'autres déconvenues de ce type. On m'avait donc envoyé cette ambassadrice de la culture russe qui devait me faire découvrir un Moscou authentique, celui qui reste hors de portée des pèlerins non accompagnés. J'avais commencé par la saluer d'un désastreux "Bonjour monsieur" avant qu'elle ne se présente dans un français si rocailleux que les vitres de l'hôtel en tremblent encore. Elle m'avait donné, mais je l'ai déjà oublié, son prénom, russe à souhait, tout en A …quelque chose comme Natasha, Nastasia. Puis nous étions partis, l'un suivant l'autre, à travers la ville énorme et endormie dans ses vapeurs. Pauvre de moi, Pour faire le malin je lui avais dit que j'étais un bon marcheur et que la visite, à pied, ne me faisait pas peur!
Cela faisait maintenant bientôt trois heures que je m'exténuais à trotter sur les traces de ma géante qui s'arrêtait de temps en temps pour lever la tête vers les cimes noyées dans le crachin de tel ou tel monument dont j'apercevais à peine les fondations. Au début j'avais tenté de suivre ses explications dans cette langue étonnante qui devait être du français juste avant de passer la barrière de ses lèvres. Mais il y avait belle lurette que j'y avais renoncé, préférant dorénavant, consacrer tout mon énergie à récupérer à chaque station de mon calvaire.
Amèrement, je me remémorais les images chatoyantes des guides touristiques raflés dans les agences avant mon départ. Les coupoles dorées scintillant sous un gai soleil d'hiver. Les cafés joyeux où on déguste des chocolats mousseux en regardant tourbillonner des matriochkas pétillantes au son des orchestres tsiganes… C'est toujours la même chanson bougonnais-je, entre le rêve et la réalité y a pas photo! Je serais si bien chez moi devant un bon documentaire à la télé! Ah, mon fauteuil contre toutes les troïkas de la grande Russie!
C'est alors que Nathalie, se retournant vers moi, m'offrant son premier sourire de la journée en me désignant la façade rouge et blanche d'une maison cossue :" Voulez- vous déguster un chocolat au café Pouchkine, monsieur?" Il brillait dans ses yeux clairs une lueur compatissante, un brin moqueuse peut-être… mais j'eus soudain envie de l'embrasser.
La place rouge était grise. Un brouillard à couper tous les ponts entre les touristes et leur guide! D'ailleurs, si elle avait cherché à me semer, celle-là, elle ne s'y serait pas prise autrement. Elle avançait dans cette purée de pois à grandes enjambées de moujik, sa silhouette de fort des halles s'estompant peu à peu devant moi.
Décidément ce voyage avait bien mal commencé. J'avais déjà perdu un temps fou à chercher ce café Pouchkine où, m'avait-on dit, se retrouvent tous les Français en visite à Moscou. J'avais fini par comprendre qu'il s'agit d'une grosse blague envers nos compatriotes et qu'il n'existe tout simplement pas ce fameux café célébré par la chanson! Alors je m'étais décidé à faire appel à un guide patenté pour m'éviter d'autres déconvenues de ce type. On m'avait donc envoyé cette ambassadrice de la culture russe qui devait me faire découvrir un Moscou authentique, celui qui reste hors de portée des pèlerins non accompagnés. J'avais commencé par la saluer d'un désastreux "Bonjour monsieur" avant qu'elle ne se présente dans un français si rocailleux que les vitres de l'hôtel en tremblent encore. Elle m'avait donné, mais je l'ai déjà oublié, son prénom, russe à souhait, tout en A …quelque chose comme Natasha, Nastasia. Puis nous étions partis, l'un suivant l'autre, à travers la ville énorme et endormie dans ses vapeurs. Pauvre de moi, Pour faire le malin je lui avais dit que j'étais un bon marcheur et que la visite, à pied, ne me faisait pas peur!
Cela faisait maintenant bientôt trois heures que je m'exténuais à trotter sur les traces de ma géante qui s'arrêtait de temps en temps pour lever la tête vers les cimes noyées dans le crachin de tel ou tel monument dont j'apercevais à peine les fondations. Au début j'avais tenté de suivre ses explications dans cette langue étonnante qui devait être du français juste avant de passer la barrière de ses lèvres. Mais il y avait belle lurette que j'y avais renoncé, préférant dorénavant, consacrer tout mon énergie à récupérer à chaque station de mon calvaire.
Amèrement, je me remémorais les images chatoyantes des guides touristiques raflés dans les agences avant mon départ. Les coupoles dorées scintillant sous un gai soleil d'hiver. Les cafés joyeux où on déguste des chocolats mousseux en regardant tourbillonner des matriochkas pétillantes au son des orchestres tsiganes… C'est toujours la même chanson bougonnais-je, entre le rêve et la réalité y a pas photo! Je serais si bien chez moi devant un bon documentaire à la télé! Ah, mon fauteuil contre toutes les troïkas de la grande Russie!
C'est alors que Nathalie, se retournant vers moi, m'offrant son premier sourire de la journée en me désignant la façade rouge et blanche d'une maison cossue :" Voulez- vous déguster un chocolat au café Pouchkine, monsieur?" Il brillait dans ses yeux clairs une lueur compatissante, un brin moqueuse peut-être… mais j'eus soudain envie de l'embrasser.
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
A TOUS:Je n'ai pas écrit à chaque fois : J'aime... je me suis dit que, à la longue, ces mots risquaient de virer rengaine ! Mais j'ai aimé chacun des textes. Chacun pour des raisons différentes… la forme, le fond, une émotion ici, un rire là, un frisson… etc. Et tous pour leur qualité.
Et je suis ravie… comme à chaque fois que je découvre des univers, des imaginaires différents. Et j'aime cette richesse de la "différence", cette diversité (ou pluralité) de l'expression.
Voilà… alors encore merci à vous tous pour partager ça.
SAHKTI :Un texte qui a, sous une ironie légère, toute la saveur douce-amère des illusions désespérément entretenues. Ah ! qu'elles sont acharnées, ces mères, à rêver ferme sur les dons de leur progéniture ! Beau portrait d'une naïveté, d'un entêtement, d'une incompréhension… ben oui, quoi ! Ce gamin, il a quand même gagné le concours de chant de l'école maternelle, non ? Alors !!!!!
ALFOSAURE :"Heureusement qu'il lui reste encore une semaine de vacances pour s'en remettre !!!" C'est ce qui m'est venu à l'esprit au bout de la lecture ! Mais je ne me fais aucun souci pour lui, visiblement : il a de l'humour ! Généralement, ça aide !
NINANANERE : Soufflée… J'aime particulièrement les "dialogues", et là, j'y ai trouvé mon compte ! (de plaisir !) Et en si peu de temps : Bravo !
BERTRAND :Sans rien dire (je ne parle ni portugais, ni américain)"… Et voilà que j'ai vu ce bonhomme muet pour toute la durée de son séjour ! Bertrand : une p'tite question : "Le trou noir"… tu n'y as pas envoyé l'avion tout entier, hein ? T'as pas fait ça !!! Si ?
GOBU: Des répétitions qui donnent une forme quasi obsessionnelle aux souvenirs d'un amour perdu et une nostalgie qui sublime le moindre détail. Beau texte que je me suis surprise à "lire" à voix basse et monocorde, un ton… lancinant ?… ce ton qui capte, qui force à l'écoute et qui captive.
ZOU :A l'avenir, je regarderai à deux fois avant de m'aventurer à explorer une de ces vieilles ruines que j'aime tant. Merci de m'avoir si bellement rappelé que certaines peuvent renfermer quelques pièges déplaisants. Un petit conte "noir" pile poil comme je les aime !
PANDAWORKS :Confondre Koalas et Gremlins ! ffffffffff !!! ça, faut le faire. Et puis, faire pleurer quelqu'un en leur présence !!! Il faut être inconscient. Une goutte d'eau sur le pelage, une seule ! et c'est la cata assurée. Tout le monde sait ça, non ?? Un conseil quand même : COURS !!!!
ARIELLE :Là… suis restée rêveuse après avoir baladé ainsi, sur la Place Rouge, entre Bécaud et Cloclo… et ça m'a plu. Deux univers musicaux… deux univers culturels… deux pays aux âmes différentes et si proches en même temps, du moins pour moi, qui aime tant la littérature russe. Merci pour l'escapade.
Et je suis ravie… comme à chaque fois que je découvre des univers, des imaginaires différents. Et j'aime cette richesse de la "différence", cette diversité (ou pluralité) de l'expression.
Voilà… alors encore merci à vous tous pour partager ça.
SAHKTI :Un texte qui a, sous une ironie légère, toute la saveur douce-amère des illusions désespérément entretenues. Ah ! qu'elles sont acharnées, ces mères, à rêver ferme sur les dons de leur progéniture ! Beau portrait d'une naïveté, d'un entêtement, d'une incompréhension… ben oui, quoi ! Ce gamin, il a quand même gagné le concours de chant de l'école maternelle, non ? Alors !!!!!
ALFOSAURE :"Heureusement qu'il lui reste encore une semaine de vacances pour s'en remettre !!!" C'est ce qui m'est venu à l'esprit au bout de la lecture ! Mais je ne me fais aucun souci pour lui, visiblement : il a de l'humour ! Généralement, ça aide !
NINANANERE : Soufflée… J'aime particulièrement les "dialogues", et là, j'y ai trouvé mon compte ! (de plaisir !) Et en si peu de temps : Bravo !
BERTRAND :Sans rien dire (je ne parle ni portugais, ni américain)"… Et voilà que j'ai vu ce bonhomme muet pour toute la durée de son séjour ! Bertrand : une p'tite question : "Le trou noir"… tu n'y as pas envoyé l'avion tout entier, hein ? T'as pas fait ça !!! Si ?
GOBU: Des répétitions qui donnent une forme quasi obsessionnelle aux souvenirs d'un amour perdu et une nostalgie qui sublime le moindre détail. Beau texte que je me suis surprise à "lire" à voix basse et monocorde, un ton… lancinant ?… ce ton qui capte, qui force à l'écoute et qui captive.
ZOU :A l'avenir, je regarderai à deux fois avant de m'aventurer à explorer une de ces vieilles ruines que j'aime tant. Merci de m'avoir si bellement rappelé que certaines peuvent renfermer quelques pièges déplaisants. Un petit conte "noir" pile poil comme je les aime !
PANDAWORKS :Confondre Koalas et Gremlins ! ffffffffff !!! ça, faut le faire. Et puis, faire pleurer quelqu'un en leur présence !!! Il faut être inconscient. Une goutte d'eau sur le pelage, une seule ! et c'est la cata assurée. Tout le monde sait ça, non ?? Un conseil quand même : COURS !!!!
ARIELLE :Là… suis restée rêveuse après avoir baladé ainsi, sur la Place Rouge, entre Bécaud et Cloclo… et ça m'a plu. Deux univers musicaux… deux univers culturels… deux pays aux âmes différentes et si proches en même temps, du moins pour moi, qui aime tant la littérature russe. Merci pour l'escapade.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
grrrrrr je n'ai pas prévisualisé avant... c'est pô bô !!!!! ffffffffff tant pis ! snifffffff
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
:-))))))Zou:Encore moins que j'avais quitté Lübeck.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
si si, ça va :-))Reginelle a écrit:grrrrrr je n'ai pas prévisualisé avant... c'est pô bô !!!!! ffffffffff tant pis ! snifffffff
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Sahkti a écrit:si si, ça va :-))Reginelle a écrit:grrrrrr je n'ai pas prévisualisé avant... c'est pô bô !!!!! ffffffffff tant pis ! snifffffff
M'ci ! c'est plus joli comme ça ....
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
SAHKTI : Tu as beau me tirer du côté de Palavas ou de Tasmanie, je reste à Pantin ou je ressens bien cette grisaille, succès hypothétique. Un diable de texte.
ALFOSAURE: Hmm...sympa ton looser courageux. Lu d'une traite et triste pour notre bonhomme. Bravo, concis, et finalement, drôle aussi.
NINANANERE : Nina et le théâtre: un duo qui a la tremblote de la passion.
BERTRAND : Parler "américain" , Beurk, félicitation de ne pas le parler.
Sinon j'ai été stressé par le sujet de la dengue, qui sous ses formes bénignes (fièvre et coltar inimaginable) ou mortelles, n'est pas si sympa que cela.
GOBU: toupie en bout de course, c'est très joli. Pas comme tapir en bas de bourse. C'est un chouette texte, mais j'ai ressenti un stress inhabituel, j'imagine que tu as collé à la chanson, ce que je n'ai pas le temps de vérifier.
ZOU : Noir à souhait mais je me suis marré à Lübeck. Du coup être surpris en se marrant: pas possible.J'ai donc évité le coup de marteau.
REGINELLE: oui, j'aurais souhaité que tout cela n'existe pas, que tu n'ai pas à l'écrire, encore. Mais on ne peut pas être aveugle tout le temps.
Bien condensé.
ARIELLE : Original et bien construit. Bravo. Un peu amer facilement ton homme, mais il veut toujours aimer, ce n'est donc pas si grave que cela. :-)
ALFOSAURE: Hmm...sympa ton looser courageux. Lu d'une traite et triste pour notre bonhomme. Bravo, concis, et finalement, drôle aussi.
NINANANERE : Nina et le théâtre: un duo qui a la tremblote de la passion.
BERTRAND : Parler "américain" , Beurk, félicitation de ne pas le parler.
Sinon j'ai été stressé par le sujet de la dengue, qui sous ses formes bénignes (fièvre et coltar inimaginable) ou mortelles, n'est pas si sympa que cela.
GOBU: toupie en bout de course, c'est très joli. Pas comme tapir en bas de bourse. C'est un chouette texte, mais j'ai ressenti un stress inhabituel, j'imagine que tu as collé à la chanson, ce que je n'ai pas le temps de vérifier.
ZOU : Noir à souhait mais je me suis marré à Lübeck. Du coup être surpris en se marrant: pas possible.J'ai donc évité le coup de marteau.
REGINELLE: oui, j'aurais souhaité que tout cela n'existe pas, que tu n'ai pas à l'écrire, encore. Mais on ne peut pas être aveugle tout le temps.
Bien condensé.
ARIELLE : Original et bien construit. Bravo. Un peu amer facilement ton homme, mais il veut toujours aimer, ce n'est donc pas si grave que cela. :-)
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Corrigé Exo 120308
SAHKTI :
Toutes les mamans voudraient que leur fiston brille au firmament de la Star Ac’. Ou au moins du radio-crochet du Auchan de Pantin. Quand ce n’est pas Montauban ou Romorentin. Hélas, jamais ne veut pas toujours dire marché à prendre. Les chevaux à trois pattes sont très rares, ce n’est pas pour cela qu’ils valent très cher. Plaisant et grinçant, même si je te trouve sur ce coup-là un ton en dessous de ta verve habituelle. Disons un demi-ton. :0)
ALFOSAURE :
Ha ha ! Ton chanteur malheureux est à crever de rire. Très maligne utilisation des contraintes en particulier ton « L » qui prend des ailes, foison de formules vachardes et qui font mouche, sans parler de l’ambiance club-médisante que tu parviens à installer en quelques jokes. Et c’est tellement vrai ! Bravo.
NINANANERE :
Alors, là, chapeau, d’autant plus qu’à la première lecture, ça me paraissait totalement hermétique…et…qu’est-ce que je disais déjà…ah oui, ton dialogue de sourdingues chez les alzheimiques, sur fond de Nabout Twist à la sauce Katalabuki…euh Kawazabuki…enfin ce truc japonais…mais où j’en suis, moi ?…enfin bref c’était très bien. Euh…qu’est-ce qui était très bien ? Docteur, au secours !
BERTRAND-MÔGENDRE :
T’as raison, à Rio, vaut mieux plus monter là-haut, ou alors sous bonne escorte : plus tu t’élèves sur le flanc des montagnes, plus ça favelise à tout va. Comme dans les immeubles cossus du temps jadis où les bourges créchaient dans les étages nobles et le petit personnel sous les combles. Et en plus, là-bas, ils stockent de l’eau croupie dans des pneus crevés à l’air libre. Salauds de pauvres. Quand à la fin tragico-cloclomique de ton touriste de l’humanitaire, bien fait pour sa hure. La charité me fait gerber. Pire que l’avion.
REGINELLE :
Vrai que tu jouais pas sur du velours, avec un titre aussi ringard ! C’était pas gagné d’avance de bâtir une histoire qui tienne debout sur des fondations aussi vaseuses. Tu t’en tires avec élégance et émotion. Non sans cruauté. A propos…fait un peu soif…t’aurais pas une p’tite goutte de reviens-y bien tassé ?
ZOU :
J’ai pas vraiment bien compris qui était cet ange aux pieds diaphanes qui fracasse le crâne des voyageurs égarés à coup de marteau. Je suppose que le narrateur non plus, ou alors trop tard. Sinon, c’est vrai qu’il y a une ambiance et un luxe de détails insolites qui rendent cette histoire prenante en dépit de son caractère énigmatique.
P.S. : les corneilles croassent, comme tous les corvidés, je croâ :o)
PANDA :
Eh oui, t’as raison coco, Céline Dion pue. Comme les koamlins un peu faisandés qui agrémentent cette petite fable un tantinouille gore. Comme d’hab’ tout plein de chouettes télescopages de mots et ce ton inimitable que je reconnaîtrais les yeux fermés, les oreilles repliées, le nez pincé et le rectum obstrué. Par contre j’attends toujours le bus. Z’étaient en grève ou quoi ?
P.S. : Dis voir, Chef, tu cuisines beaucoup d’escargot, dans ton boui-boui ? Pasqu’y a de la coquille, hein…Smile, hein…
ARIELLE :
Comme quoi ça sert d’être en retard dans mes commentaires : comme ça je peux aussi intégrer le tien. C’est la même chanson…que celle de ce bon vieux Gilbert. Très bien vu, l’ambiance Moscou des années de plomb brejnéviennes. Ton guide bodybuldé est plus vrai que nature, et c’est vrai que Moscou à pied, surtout par moins vingt degrés, c’est pas de la tarte. Pardon du vatrouchka. Et c’est vrai aussi que le café Pouchkine existe. En tous cas il existait. On y buvait du chocolat chaud…à condition qu’ils aient été livrés et d’avoir des devise. Mais bon ils avaient toujours vodka. Na zdrovié !
SAHKTI :
Toutes les mamans voudraient que leur fiston brille au firmament de la Star Ac’. Ou au moins du radio-crochet du Auchan de Pantin. Quand ce n’est pas Montauban ou Romorentin. Hélas, jamais ne veut pas toujours dire marché à prendre. Les chevaux à trois pattes sont très rares, ce n’est pas pour cela qu’ils valent très cher. Plaisant et grinçant, même si je te trouve sur ce coup-là un ton en dessous de ta verve habituelle. Disons un demi-ton. :0)
ALFOSAURE :
Ha ha ! Ton chanteur malheureux est à crever de rire. Très maligne utilisation des contraintes en particulier ton « L » qui prend des ailes, foison de formules vachardes et qui font mouche, sans parler de l’ambiance club-médisante que tu parviens à installer en quelques jokes. Et c’est tellement vrai ! Bravo.
NINANANERE :
Alors, là, chapeau, d’autant plus qu’à la première lecture, ça me paraissait totalement hermétique…et…qu’est-ce que je disais déjà…ah oui, ton dialogue de sourdingues chez les alzheimiques, sur fond de Nabout Twist à la sauce Katalabuki…euh Kawazabuki…enfin ce truc japonais…mais où j’en suis, moi ?…enfin bref c’était très bien. Euh…qu’est-ce qui était très bien ? Docteur, au secours !
BERTRAND-MÔGENDRE :
T’as raison, à Rio, vaut mieux plus monter là-haut, ou alors sous bonne escorte : plus tu t’élèves sur le flanc des montagnes, plus ça favelise à tout va. Comme dans les immeubles cossus du temps jadis où les bourges créchaient dans les étages nobles et le petit personnel sous les combles. Et en plus, là-bas, ils stockent de l’eau croupie dans des pneus crevés à l’air libre. Salauds de pauvres. Quand à la fin tragico-cloclomique de ton touriste de l’humanitaire, bien fait pour sa hure. La charité me fait gerber. Pire que l’avion.
REGINELLE :
Vrai que tu jouais pas sur du velours, avec un titre aussi ringard ! C’était pas gagné d’avance de bâtir une histoire qui tienne debout sur des fondations aussi vaseuses. Tu t’en tires avec élégance et émotion. Non sans cruauté. A propos…fait un peu soif…t’aurais pas une p’tite goutte de reviens-y bien tassé ?
ZOU :
J’ai pas vraiment bien compris qui était cet ange aux pieds diaphanes qui fracasse le crâne des voyageurs égarés à coup de marteau. Je suppose que le narrateur non plus, ou alors trop tard. Sinon, c’est vrai qu’il y a une ambiance et un luxe de détails insolites qui rendent cette histoire prenante en dépit de son caractère énigmatique.
P.S. : les corneilles croassent, comme tous les corvidés, je croâ :o)
PANDA :
Eh oui, t’as raison coco, Céline Dion pue. Comme les koamlins un peu faisandés qui agrémentent cette petite fable un tantinouille gore. Comme d’hab’ tout plein de chouettes télescopages de mots et ce ton inimitable que je reconnaîtrais les yeux fermés, les oreilles repliées, le nez pincé et le rectum obstrué. Par contre j’attends toujours le bus. Z’étaient en grève ou quoi ?
P.S. : Dis voir, Chef, tu cuisines beaucoup d’escargot, dans ton boui-boui ? Pasqu’y a de la coquille, hein…Smile, hein…
ARIELLE :
Comme quoi ça sert d’être en retard dans mes commentaires : comme ça je peux aussi intégrer le tien. C’est la même chanson…que celle de ce bon vieux Gilbert. Très bien vu, l’ambiance Moscou des années de plomb brejnéviennes. Ton guide bodybuldé est plus vrai que nature, et c’est vrai que Moscou à pied, surtout par moins vingt degrés, c’est pas de la tarte. Pardon du vatrouchka. Et c’est vrai aussi que le café Pouchkine existe. En tous cas il existait. On y buvait du chocolat chaud…à condition qu’ils aient été livrés et d’avoir des devise. Mais bon ils avaient toujours vodka. Na zdrovié !
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Sahkti : Un grand sourire à la lecture de ce texte. J’aime ton parti pris de te placer du point de vue de Colette, et de montrer son aveuglement « de l’intérieur ».
Nina : Un texte qui partage au Kabuki la théâtralité et le mystère. J’aime beaucoup tes non-dits que l’on doit interpréter à notre idée.
Bertrand : Tu parles subtilement du courage (mort dans l’œuf, certes) dans ton texte. J’aime cette façon d’en faire le thème sans jamais l’évoquer directement.
Reginelle : Tu as su rendre très bien des émotions à la fois violentes et contenues. Bravo !
Gobu : Douceur, nostalgie et poésie. J’adore tes images, comme « pour nous emmitoufler d’une camisole de fournaise dont on ne pouvait s’échapper qu’en dansant ». Tes longues phrases donnent le tournis mais restent toujours digestes. C’est un effet très intéressant.
Zou : Fantastique ! Dans les deux sens du terme ! Le seul texte que j’ai relu, et j’y ai compris des choses que je n’avais pas saisies la première fois (avant la chute du texte et de de la narratrice)
Panda : Toujours cette touche de surréalisme que j’aime tant dans tes écrits. J’ai aimé tout le texte, mais j’ai un penchant pour le premier paragraphe.
Arielle : « cette langue étonnante qui devait être du français juste avant de passer la barrière de ses lèvres » : excellent ! Pas mal d’autres trouvailles amusantes d’ailleurs.
Et on ressent bien l’amertume, justifiée, de notre pauvre touriste.
PS : merci Sahkti d’avoir ajouté les contraintes au début de mon post. Une maladie contagieuse pour cet exo-ci j’ai l’impression…
Nina : Un texte qui partage au Kabuki la théâtralité et le mystère. J’aime beaucoup tes non-dits que l’on doit interpréter à notre idée.
Bertrand : Tu parles subtilement du courage (mort dans l’œuf, certes) dans ton texte. J’aime cette façon d’en faire le thème sans jamais l’évoquer directement.
Reginelle : Tu as su rendre très bien des émotions à la fois violentes et contenues. Bravo !
Gobu : Douceur, nostalgie et poésie. J’adore tes images, comme « pour nous emmitoufler d’une camisole de fournaise dont on ne pouvait s’échapper qu’en dansant ». Tes longues phrases donnent le tournis mais restent toujours digestes. C’est un effet très intéressant.
Zou : Fantastique ! Dans les deux sens du terme ! Le seul texte que j’ai relu, et j’y ai compris des choses que je n’avais pas saisies la première fois (avant la chute du texte et de de la narratrice)
Panda : Toujours cette touche de surréalisme que j’aime tant dans tes écrits. J’ai aimé tout le texte, mais j’ai un penchant pour le premier paragraphe.
Arielle : « cette langue étonnante qui devait être du français juste avant de passer la barrière de ses lèvres » : excellent ! Pas mal d’autres trouvailles amusantes d’ailleurs.
Et on ressent bien l’amertume, justifiée, de notre pauvre touriste.
PS : merci Sahkti d’avoir ajouté les contraintes au début de mon post. Une maladie contagieuse pour cet exo-ci j’ai l’impression…
Alfosaure- Nombre de messages : 151
Age : 47
Localisation : Mons - Belgique
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
En fait, j'avais d'abord l'intention de dire qu'il avait passé la seconde semaine à déprimer, toujours cloîtré dans sa chambre! Mais je me suis abstenu, il en a déjà assez vu le pauvre !!Reginelle a écrit:ALFOSAURE :"Heureusement qu'il lui reste encore une semaine de vacances pour s'en remettre !!!" C'est ce qui m'est venu à l'esprit au bout de la lecture ! Mais je ne me fais aucun souci pour lui, visiblement : il a de l'humour ! Généralement, ça aide !
Alfosaure- Nombre de messages : 151
Age : 47
Localisation : Mons - Belgique
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Oui Gobu, il y a plein de coquilles dans mon texte du dernier éxo, simplement parce que je l'ai fait au petit matin au réveil, en course absolue contre 30 minutes. Il est, que, justement, les travaux collectifs de Ve sont ceux qui nous fédèrent. Il m'a semblé que sur ce coup-là , un petit effort live dans le coltar était autrement plus positif qu'une absence de participation. D'autant plus que je n'écris que rarement au réveil, le nez dansant au dessus d'une marée noire. Je teste par la même occasion l'écriture sans correcteurs, sans saisie semi-automatique, ce qui me fait une sorte de baromètre de qualité.
A mon avis, faire raté est plus louable que ne rien faire du tout.
A mon avis, faire raté est plus louable que ne rien faire du tout.
Invité- Invité
Re: Exercice en direct mercredi 12 mars 2008
Sahkti : Un texte très dans l'actualité française visuel à laquelle j'échappe un peu (je n'ai pas la T.V.) Une maman très affective, un texte ironique. Pas mal, mais je préfère d'autres textes de toi.
ALfo : Des vacances en club... avec la désillusion du célibataire. Avec ce petit refrain : C. François qui tranche la gorge, belle trouvaille...
Bertrand Mô : Un texte très désabusé sur fond de "Claudette". J'adore, bravo !
Reginelle : Terrible et tellement beau et vrai. Bravo
Gobu : Belle histoire, bel amour, quelle époque ! Moi j'avais 8 mois... Comme toujours Gobu, chapeau bas, mille mercis pour ce voyage.
Zou : Bien mystérieux... Mais me suis un peu perdue...
Panda : Je lui trouve quelque chose de glauque à ton texte. Mais il me plaît.
Arielle : très ironique sur fond de Bécaud. Place rouge et Nathalie, en partant de C. Francois, belle ballade.
Encore merci à toi, Sahkti MC, belle idée de départ.
Merci à vous tous, beau boulot !
Et merci pour les commentaires.
ALfo : Des vacances en club... avec la désillusion du célibataire. Avec ce petit refrain : C. François qui tranche la gorge, belle trouvaille...
Bertrand Mô : Un texte très désabusé sur fond de "Claudette". J'adore, bravo !
Reginelle : Terrible et tellement beau et vrai. Bravo
Gobu : Belle histoire, bel amour, quelle époque ! Moi j'avais 8 mois... Comme toujours Gobu, chapeau bas, mille mercis pour ce voyage.
Zou : Bien mystérieux... Mais me suis un peu perdue...
Panda : Je lui trouve quelque chose de glauque à ton texte. Mais il me plaît.
Arielle : très ironique sur fond de Bécaud. Place rouge et Nathalie, en partant de C. Francois, belle ballade.
Encore merci à toi, Sahkti MC, belle idée de départ.
Merci à vous tous, beau boulot !
Et merci pour les commentaires.
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Sujets similaires
» Exercice en direct mercredi 4 juin 2008 - 21.00
» Exercice en direct mercredi 13 août 2008
» Exercice en direct Mercredi 2 avril 2008 - 21.00
» Exercice en direct : ce soir mercredi 7 mars à 21h30
» Exercice en direct 05/07/2008
» Exercice en direct mercredi 13 août 2008
» Exercice en direct Mercredi 2 avril 2008 - 21.00
» Exercice en direct : ce soir mercredi 7 mars à 21h30
» Exercice en direct 05/07/2008
Page 4 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum