Une femme
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Une femme
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Ce sont les rivières sur ses joues qui attirent le regard. La pâleur de son teint et la tristesse de ses yeux en disent long sur sa détresse. Elle est juste là, assise sur un banc dans un jardin public, regardant jouer des enfants. Des enfants qui ne sont pas les siens, c'est la raison de la douleur qui lui crispe le visage.
Huit ans qu'elle s'y emploie sans succès. Elle y a mis tant d'énergie, tant de volonté, lui en reste-t-il encore assez pour survivre à l'échec cuisant qui se profile à l'horizon? Le temps lui manque. Pire, il joue contre elle. 35 ans déjà, elle ressent au fil des jours l'assèchement progressif de ses entrailles: elle se meurt à petit feu! Une mort lente qui monte en elle accompagné d'une bouffée chaleur: le feu la consume de l'intérieur, réduisant en cendre ses graines de vie.
Le regard des autres est devenu lourd à porter. Les supputations et commentaires fusent de toute part. Elle veut rester digne, mais la douleur est si forte…
Elle erre ainsi depuis longtemps, de parc en parc pour admirer ces enfants. Elle se fait du mal, elle le sait, mais ne peut s'en empêcher. Ils ont beau lui dire qu'on peut vivre sans être mère et rester femme, mais elle ressent le manque et le besoin de materner.
Tous les soirs, c'est le pas lourd qu'elle retourne à son domicile. L'appréhension qui la gagne au fur et à mesure qu'elle s'en approche. Les palpitations de c--ur qu'elle ressent quand elle pose sa main sur la poignée. Elle entre, on la regarde, on lui dit bonsoir, lui demande si ça journée a été bonne. Mais elle suspecte tout ce qu'on ne lui dit pas.
Elle devine les réprobations, les commentaires moqueurs qui ne franchissent pas le seuil des lèvres.
Le regard que son époux porte sur elle quand elle franchit le seuil de la chambre. Il est au lit, un journal dans les mains, il lève à peine les yeux pour saluer son arrivée. Elle voudrait qu'il l'embrasse, lui déclare un amour toujours intact malgré la stérilité. Mais s'il le fait, elle se demandera s'il est sincère, s'il ne joue pas la comédie. Si en secret, il n'a pas déjà une famille hors de ces murs. Si dans le silence de son c--ur, il n'envisage pas déjà le divorce, ou la bigamie.
A cet instant le mobile de son époux sonne, il décroche et dit : maman ?
Il est toujours au téléphone avec sa mère, que lui dit-elle ? Sa belle-mère ne l'a jamais aimé. Elle n'a jamais donné son accord à ce mariage, elle doit jubiler maintenant. Que peut-elle lui dire dans son dos ? De tous les regards c'est bien celui de sa belle-mère qui est le plus difficile à accepter. Un regard froid, inexpressif ; derrière lequel on peut tout mettre. Des allusions blessantes du genre : as-tu déjà fait des avortements ? Non pas un avortement mais des avortements. Autrement dit : as-tu été une traînée dans ta jeunesse ?
Ça y est, il a raccroché. Il se lève. Il s'habille. Où va-t-il ? Chez sa mère ! Elle va encore lui remplir le crâne. Si tous les soirs elle éloigne ainsi son mari d'elle, comment veut-elle qu'il lui donne des petits-fils ?
Elle est de mauvaise foi, elle le sait. Il y'a longtemps que le désir s'est évanoui dans leur couple. Ils ont passé les cinq dernières années à faire l'amour avec une obligation de résultat. Les conséquences ne se sont pas faites attendre.
Il y'a entre eux dans ce lit un mur de glace. Elle ne ressent plus rien, il ne la désire plus.Elle erre dans la chambre vide comme un fantôme. Sous la douche, elle sent à peine l'eau ruisselée sur son corps. Elle s'essuie, mais elle ne sent même pas sa peau. Elle n'a pas faim, elle va se coucher le ventre vide. Elle n'a pas non plus sommeil, mais elle préfère rester seule dans sa chambre. Demain, elle retournera voir les enfants au parc.
Fin
Ce sont les rivières sur ses joues qui attirent le regard. La pâleur de son teint et la tristesse de ses yeux en disent long sur sa détresse. Elle est juste là, assise sur un banc dans un jardin public, regardant jouer des enfants. Des enfants qui ne sont pas les siens, c'est la raison de la douleur qui lui crispe le visage.
Huit ans qu'elle s'y emploie sans succès. Elle y a mis tant d'énergie, tant de volonté, lui en reste-t-il encore assez pour survivre à l'échec cuisant qui se profile à l'horizon? Le temps lui manque. Pire, il joue contre elle. 35 ans déjà, elle ressent au fil des jours l'assèchement progressif de ses entrailles: elle se meurt à petit feu! Une mort lente qui monte en elle accompagné d'une bouffée chaleur: le feu la consume de l'intérieur, réduisant en cendre ses graines de vie.
Le regard des autres est devenu lourd à porter. Les supputations et commentaires fusent de toute part. Elle veut rester digne, mais la douleur est si forte…
Elle erre ainsi depuis longtemps, de parc en parc pour admirer ces enfants. Elle se fait du mal, elle le sait, mais ne peut s'en empêcher. Ils ont beau lui dire qu'on peut vivre sans être mère et rester femme, mais elle ressent le manque et le besoin de materner.
Tous les soirs, c'est le pas lourd qu'elle retourne à son domicile. L'appréhension qui la gagne au fur et à mesure qu'elle s'en approche. Les palpitations de c--ur qu'elle ressent quand elle pose sa main sur la poignée. Elle entre, on la regarde, on lui dit bonsoir, lui demande si ça journée a été bonne. Mais elle suspecte tout ce qu'on ne lui dit pas.
Elle devine les réprobations, les commentaires moqueurs qui ne franchissent pas le seuil des lèvres.
Le regard que son époux porte sur elle quand elle franchit le seuil de la chambre. Il est au lit, un journal dans les mains, il lève à peine les yeux pour saluer son arrivée. Elle voudrait qu'il l'embrasse, lui déclare un amour toujours intact malgré la stérilité. Mais s'il le fait, elle se demandera s'il est sincère, s'il ne joue pas la comédie. Si en secret, il n'a pas déjà une famille hors de ces murs. Si dans le silence de son c--ur, il n'envisage pas déjà le divorce, ou la bigamie.
A cet instant le mobile de son époux sonne, il décroche et dit : maman ?
Il est toujours au téléphone avec sa mère, que lui dit-elle ? Sa belle-mère ne l'a jamais aimé. Elle n'a jamais donné son accord à ce mariage, elle doit jubiler maintenant. Que peut-elle lui dire dans son dos ? De tous les regards c'est bien celui de sa belle-mère qui est le plus difficile à accepter. Un regard froid, inexpressif ; derrière lequel on peut tout mettre. Des allusions blessantes du genre : as-tu déjà fait des avortements ? Non pas un avortement mais des avortements. Autrement dit : as-tu été une traînée dans ta jeunesse ?
Ça y est, il a raccroché. Il se lève. Il s'habille. Où va-t-il ? Chez sa mère ! Elle va encore lui remplir le crâne. Si tous les soirs elle éloigne ainsi son mari d'elle, comment veut-elle qu'il lui donne des petits-fils ?
Elle est de mauvaise foi, elle le sait. Il y'a longtemps que le désir s'est évanoui dans leur couple. Ils ont passé les cinq dernières années à faire l'amour avec une obligation de résultat. Les conséquences ne se sont pas faites attendre.
Il y'a entre eux dans ce lit un mur de glace. Elle ne ressent plus rien, il ne la désire plus.Elle erre dans la chambre vide comme un fantôme. Sous la douche, elle sent à peine l'eau ruisselée sur son corps. Elle s'essuie, mais elle ne sent même pas sa peau. Elle n'a pas faim, elle va se coucher le ventre vide. Elle n'a pas non plus sommeil, mais elle préfère rester seule dans sa chambre. Demain, elle retournera voir les enfants au parc.
Fin
Hervé Tadié- Nombre de messages : 11
Age : 45
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: Une femme
Il me coûte toujours de devoir tenir des propos désagréables ou même seulement négatifs, mais là je ne peux pas faire autrement que de dire que ce texte ne passe pas, mais alors pas du tout.
Je ne sais pas si tu essaies de relater l'expérience de quelqu'un que tu connais ou si tu as imagniné l'histoire, mais désolée, c'est très mal rendu, un raté.
Larmoyant, mièvre, lourd, maladroit, alors que tu voulais sûrement faire sensible, compatissant. Tu forces trop le trait, tout est cliché et sonne faux, on n'y croit pas du tout, de la pauvre femme qui rêve en regardant les enfants des autres au mari indifférent et dominé par maman castratrice. Pire encore, cette femme irrite au lieu de susciter la symapthie.
Je ne dirai rien sur le désir violent de maternité du personnage
Je ne sais pas si tu essaies de relater l'expérience de quelqu'un que tu connais ou si tu as imagniné l'histoire, mais désolée, c'est très mal rendu, un raté.
Larmoyant, mièvre, lourd, maladroit, alors que tu voulais sûrement faire sensible, compatissant. Tu forces trop le trait, tout est cliché et sonne faux, on n'y croit pas du tout, de la pauvre femme qui rêve en regardant les enfants des autres au mari indifférent et dominé par maman castratrice. Pire encore, cette femme irrite au lieu de susciter la symapthie.
Je ne dirai rien sur le désir violent de maternité du personnage
, je risquerais de me fâcher toute rouge. Et puis sache qu'aujourd'hui de plus en plus de femmes deviennent mères à 35 ans ou plus tard, elles ne sont pas encore desséchées de l'intérieur (ni de l'extérieur d'ailleurs !). Et les bouffées c'est pour bien plus tard !!!Ils ont beau lui dire qu'on peut vivre sans être mère et rester femme, mais elle ressent le manque et le besoin de materner
Invité- Invité
Re: Une femme
Un passage que je ne comprends pas :
qui est "on" ? J'ai cru qu'il s'agissait d'une manière de désigner le "conjoint" à l'affût... mais du moment qu'il est dans la chambre, couché ... je ne vois plus très bien qui est (ou sont) ce "on"...
Et puis... l'explication de ce désespoir, dès les premières lignes... qui réduit beaucoup l'intérêt. Je pense que le fait de l'apprendre ainsi, renvoie à une perception toute personnelle, à ce que chacun ressentirait (ou ressent), lui, dans une même situation. La description du ressenti du personnage s'en trouve forcément altérée. Paraissant fade ou excessif ou caricatural...
"Elle entre, on la regarde, on lui dit bonsoir, lui demande si ça journée a été bonne. Mais elle suspecte tout ce qu'on ne lui dit pas.
Elle devine les réprobations, les commentaires moqueurs qui ne franchissent pas le seuil des lèvres.
Le regard que son époux porte sur elle quand elle franchit le seuil de la chambre. Il est au lit, un journal dans les mains, il lève à peine les yeux pour saluer son arrivée.
qui est "on" ? J'ai cru qu'il s'agissait d'une manière de désigner le "conjoint" à l'affût... mais du moment qu'il est dans la chambre, couché ... je ne vois plus très bien qui est (ou sont) ce "on"...
Et puis... l'explication de ce désespoir, dès les premières lignes... qui réduit beaucoup l'intérêt. Je pense que le fait de l'apprendre ainsi, renvoie à une perception toute personnelle, à ce que chacun ressentirait (ou ressent), lui, dans une même situation. La description du ressenti du personnage s'en trouve forcément altérée. Paraissant fade ou excessif ou caricatural...
Ici, pour moi, une belle occasion ratée de souligner le vide désespérant de ce ventre... Vide de nourriture mais surtout de vie.elle n'a pas faim, elle va se coucher le ventre vide...
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Une femme
J’aime bien les rivières sur ses joues. D’habitude, je n’aime pas les images trop recherchées. J’aime bien qu’on appelle un chat un chat. Pas ici.
Mais je verrais bien un texte plus court. Un peu comme un poème. Juste ça :
Ce sont les rivières sur ses joues qui attirent le regard. Elle est juste là, assise sur un banc, dans un jardin public, regardant jouer des enfants. Des enfants qui ne sont pas les siens.
Je trouve ça très touchant comme image. Vraiment.
Sinon, je ne veux pas chipoter avec les erreurs en orthographe, mais il y en a une qui rend la lecture ambiguë. « Sa belle-mère ne l'a jamais aimé ». Qui ? Son mari ? Je pense que c’est plutôt d’elle qu’il s’agit. Alors il faut écrire « aimée ».
Mais je verrais bien un texte plus court. Un peu comme un poème. Juste ça :
Ce sont les rivières sur ses joues qui attirent le regard. Elle est juste là, assise sur un banc, dans un jardin public, regardant jouer des enfants. Des enfants qui ne sont pas les siens.
Je trouve ça très touchant comme image. Vraiment.
Sinon, je ne veux pas chipoter avec les erreurs en orthographe, mais il y en a une qui rend la lecture ambiguë. « Sa belle-mère ne l'a jamais aimé ». Qui ? Son mari ? Je pense que c’est plutôt d’elle qu’il s’agit. Alors il faut écrire « aimée ».
Re: Une femme
J’ai laissé un message hier, et puis je me suis rendue compte qu’il pouvait être mal interprété. Tu as écrit un texte long et je voulais le réduire à quelques lignes…
En fait, je voulais juste dire que le début de ton texte m’a beaucoup touchée et le reste moins. (Et puis, j’aime de toute façon ce qui est court.)
Tu es un homme. Tu es jeune. Peut-être est-ce difficile de se mettre dans la peau d’une femme (et de parler de maternité et de temps qui presse) ? Je sais bien que des écrivains hommes l’ont fait, mais ce n’est pas quelque chose d’évident.
Je ne pense pas être capable d’écrire sur les ressentiments d’un homme.
As-tu été inspiré par une femme que tu as rencontrée ?
Peut-être peux-tu reprendre ce texte en changeant de point de vue. Tu pourrais être un narrateur masculin qui observe cette femme. Tu pourrais la rencontrer dans le parc, en train de pleurer. Ou ailleurs. Tu pourrais être un proche ou une rencontre de passage.
En fait, je voulais juste dire que le début de ton texte m’a beaucoup touchée et le reste moins. (Et puis, j’aime de toute façon ce qui est court.)
Tu es un homme. Tu es jeune. Peut-être est-ce difficile de se mettre dans la peau d’une femme (et de parler de maternité et de temps qui presse) ? Je sais bien que des écrivains hommes l’ont fait, mais ce n’est pas quelque chose d’évident.
Je ne pense pas être capable d’écrire sur les ressentiments d’un homme.
As-tu été inspiré par une femme que tu as rencontrée ?
Peut-être peux-tu reprendre ce texte en changeant de point de vue. Tu pourrais être un narrateur masculin qui observe cette femme. Tu pourrais la rencontrer dans le parc, en train de pleurer. Ou ailleurs. Tu pourrais être un proche ou une rencontre de passage.
Re: Une femme
Petits détails sans importance :
...c'est la raison de la douleur qui lui crispe le visage...cette formulation est maladroite (aucune proposition) ;
...Tous les soirs, c'est le pas lourd qu'elle retourne à son domicile.une autre tournure de phrase pourrait simplifier cette phrase (aucune proposition) ;
...A cet instant le mobile de son époux sonne...attention à ce mot à double connotation (aucune proposition) ;
...elle éloigne ainsi son mari d'elle...confusion possible entre les femmes dissimulées derrière le même pronom « elle » ;
Tu as un bon sujet en main.
L'idée de tirer les portraits de personnages, est toujours plaisante à développer. Encore faut-il aller à l'essentiel.
Garde le fond, travaille à bras le corps, et offre-nous une autre version.
...c'est la raison de la douleur qui lui crispe le visage...cette formulation est maladroite (aucune proposition) ;
...Tous les soirs, c'est le pas lourd qu'elle retourne à son domicile.une autre tournure de phrase pourrait simplifier cette phrase (aucune proposition) ;
...A cet instant le mobile de son époux sonne...attention à ce mot à double connotation (aucune proposition) ;
...elle éloigne ainsi son mari d'elle...confusion possible entre les femmes dissimulées derrière le même pronom « elle » ;
Tu as un bon sujet en main.
L'idée de tirer les portraits de personnages, est toujours plaisante à développer. Encore faut-il aller à l'essentiel.
Garde le fond, travaille à bras le corps, et offre-nous une autre version.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Une femme
Anne Veillac a écrit:
Tu es un homme. Tu es jeune. Peut-être est-ce difficile de se mettre dans la peau d’une femme (et de parler de maternité et de temps qui presse) ? Je sais bien que des écrivains hommes l’ont fait, mais ce n’est pas quelque chose d’évident.
Je ne pense pas être capable d’écrire sur les ressentiments d’un homme.
As-tu été inspiré par une femme que tu as rencontrée ?
Peut-être peux-tu reprendre ce texte en changeant de point de vue. Tu pourrais être un narrateur masculin qui observe cette femme. Tu pourrais la rencontrer dans le parc, en train de pleurer. Ou ailleurs. Tu pourrais être un proche ou une rencontre de passage.
Voilà. En des termes moins durs et injustes que mon premier message (mais le texte m'avait fait réagir, et comment !) ce que je voulais dire, ce qu'il fallait dire. Merci Anne !
Invité- Invité
Re: Une femme
Hervé, Hervé, il ne te reste plus qu'à nous dire que tu es une femme !-)
Naaaan, j'déconne, mais les réactions prouvent à quel point il peut être difficile d'écrire à la place de l'autre. Je t'ai lu avec intérêt, tu brossais une détresse à laquelle je croyais presque, tu forçais bien un peu le trait, mais pourquoi pas, et les premiers commentaires m'ont fait l'effet d'une douche froide, comme un rappel à une réalité que nous ne serions pas équipé pour percevoir... un drame que nous ne saurions dire. Peut-être que tu te trompes, sans doute, même, si elles le disent, mais alors je dois avouer que tu m'as presque trompé aussi.
Je trouve que tu ne mérites pas de telles foudres.
Naaaan, j'déconne, mais les réactions prouvent à quel point il peut être difficile d'écrire à la place de l'autre. Je t'ai lu avec intérêt, tu brossais une détresse à laquelle je croyais presque, tu forçais bien un peu le trait, mais pourquoi pas, et les premiers commentaires m'ont fait l'effet d'une douche froide, comme un rappel à une réalité que nous ne serions pas équipé pour percevoir... un drame que nous ne saurions dire. Peut-être que tu te trompes, sans doute, même, si elles le disent, mais alors je dois avouer que tu m'as presque trompé aussi.
Je trouve que tu ne mérites pas de telles foudres.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Une femme
Bjr à tchaoum
je te rassure de suite, je ne suis pas une femme.
C'est mon genre de forcer les traits, j'exagère toujours et il n'est pas prudent de me prendre pour argent comptant.
Moi aussi j'ai été surpris de la virulence des réactions à ce texte: Une femme. surtout venant de la part d'une autre femme. Sans compter que publier sur d'autre forum comme outre rêve ou sur un site comme inlibroveritas, j'ai reçu des commentaires plutôt positif.
ça prouve simplement qu'en matière de goût il y'a débat.
et quand on se permet d'éxagérer comme je le fais il faut s'attendre à tout.
Au fait j'ai apprécié l'idée que tu as eu de faire parler Dieu, j'apprécie toujours les textes qui ont ce type d'approche. très sobre je jalouse presque. mais moi Dieu si je l'attrape...
je te rassure de suite, je ne suis pas une femme.
C'est mon genre de forcer les traits, j'exagère toujours et il n'est pas prudent de me prendre pour argent comptant.
Moi aussi j'ai été surpris de la virulence des réactions à ce texte: Une femme. surtout venant de la part d'une autre femme. Sans compter que publier sur d'autre forum comme outre rêve ou sur un site comme inlibroveritas, j'ai reçu des commentaires plutôt positif.
ça prouve simplement qu'en matière de goût il y'a débat.
et quand on se permet d'éxagérer comme je le fais il faut s'attendre à tout.
Au fait j'ai apprécié l'idée que tu as eu de faire parler Dieu, j'apprécie toujours les textes qui ont ce type d'approche. très sobre je jalouse presque. mais moi Dieu si je l'attrape...
Hervé Tadié- Nombre de messages : 11
Age : 45
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: Une femme
.
Et puis sache qu'aujourd'hui de plus en plus de femmes deviennent mères à 35 ans ou plus tard, elles ne sont pas encore desséchées de l'intérieur (ni de l'extérieur d'ailleurs !). Et les bouffées c'est pour bien plus tard !!!
Hervé n'a jamais dit que son personnage représentait toutes les femmes. Le problème serait là s'il n'était pas possible d'en trouver une seule au monde qui corresponde au signalement, mais j'en connais déjà une. Il faut plus de distance, à mon avis, pour commenter un texte. Ce texte, justement, j'en dirai tout autre chose. Je ne le trouve pas bien écrit, il se déroule avec lourdeur, comme dans un roman de gare :
Ils ont beau lui dire qu'on peut vivre sans être mère et rester femme, mais elle ressent le manque et le besoin de materner...
Mais s'il le fait, elle se demandera s'il est sincère, s'il ne joue pas la comédie... etc.
Et puis il y a :
Elle s'essuie, mais elle ne sent même pas sa peau... Demain, elle retournera voir les enfants au parc.
L'émotion est palpable, je relis le texte, je continue de ne pas aimer la forme, mais j'entends bien la souffrance de cette femme.
Et puis sache qu'aujourd'hui de plus en plus de femmes deviennent mères à 35 ans ou plus tard, elles ne sont pas encore desséchées de l'intérieur (ni de l'extérieur d'ailleurs !). Et les bouffées c'est pour bien plus tard !!!
Hervé n'a jamais dit que son personnage représentait toutes les femmes. Le problème serait là s'il n'était pas possible d'en trouver une seule au monde qui corresponde au signalement, mais j'en connais déjà une. Il faut plus de distance, à mon avis, pour commenter un texte. Ce texte, justement, j'en dirai tout autre chose. Je ne le trouve pas bien écrit, il se déroule avec lourdeur, comme dans un roman de gare :
Ils ont beau lui dire qu'on peut vivre sans être mère et rester femme, mais elle ressent le manque et le besoin de materner...
Mais s'il le fait, elle se demandera s'il est sincère, s'il ne joue pas la comédie... etc.
Et puis il y a :
Elle s'essuie, mais elle ne sent même pas sa peau... Demain, elle retournera voir les enfants au parc.
L'émotion est palpable, je relis le texte, je continue de ne pas aimer la forme, mais j'entends bien la souffrance de cette femme.
Re: Une femme
Je suis désolée si j’ai pu paraître négative par rapport à ce texte. Ce n’était pas mon propos. Si je ne l’avais pas apprécié du tout je n’aurais rien écrit, je me serais abstenue.
En fait, j’ai écrit un premier message que j’ai trouvé maladroit et que j’ai essayé de rattraper… mais peut-être en m’enfonçant encore plus.
Il reste que j’ai beaucoup aimé le début du texte et moins la suite. Mais ça n’engage que moi. Et puis après tout, je ne sais pas ce que ressent une femme qui n’arrive pas à avoir d’enfant. J’en ai rencontrées et je n’ai pas l’impression de les retrouver dans ce texte. Mais entre ce que les gens montrent, ce qu’ils disent et ce qu’ils ressentent vraiment, il y a une différence.
De plus, tu as écrit : « C'est mon genre de forcer les traits ». Et il est vrai que j’aime bien les textes sobres. Là encore, c’est une question de goût personnel.
En espérant te relire bientôt.
En fait, j’ai écrit un premier message que j’ai trouvé maladroit et que j’ai essayé de rattraper… mais peut-être en m’enfonçant encore plus.
Il reste que j’ai beaucoup aimé le début du texte et moins la suite. Mais ça n’engage que moi. Et puis après tout, je ne sais pas ce que ressent une femme qui n’arrive pas à avoir d’enfant. J’en ai rencontrées et je n’ai pas l’impression de les retrouver dans ce texte. Mais entre ce que les gens montrent, ce qu’ils disent et ce qu’ils ressentent vraiment, il y a une différence.
De plus, tu as écrit : « C'est mon genre de forcer les traits ». Et il est vrai que j’aime bien les textes sobres. Là encore, c’est une question de goût personnel.
En espérant te relire bientôt.
Re: Une femme
Je n'ai pas du tout ressenti le fait que Hervé soit à côté de la plaque. Bien sûr qu'il est difficile de se glisser dans la peau de l'autre mais rien n'interdit qu'un homme parle à la place d'une femme et dans le cas présent, certaines des émotions décrites par Hervé sont tout à fait justes et bien senties. Il ne faut pas oublier les origines d'Hervé qui jouent certainement dans ce concept de "à 35 ans, si pas d'enfant, bonne à rien". La vision africaine de la maternité n'est pas la même que celle, plus vieillissante, de l'Occident où avoir son premier enfant à 35 ans est devenu chose courante.
Bref, un peu de recul svp :-)
Bref, un peu de recul svp :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une femme
Oui, un texte à replacer sans doute dans son contexte géographique.
Je l'ai lu une première fois sans connaître l'origine africaine de l'auteur et je peux comprendre les réactions d'Island et de Anne Veillac car j'ai eu la même.
Sinon, sans aucun doute, une agréable lecture.
Et bienvenue sur VE à Hervé Tadié.
Je l'ai lu une première fois sans connaître l'origine africaine de l'auteur et je peux comprendre les réactions d'Island et de Anne Veillac car j'ai eu la même.
Sinon, sans aucun doute, une agréable lecture.
Et bienvenue sur VE à Hervé Tadié.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une femme
Un petit mot pour Hervé :
Nous avons pris le parti sur ce site d'avoir une approche plus critiue des textes dans les commentaires. Ceci, d'ailleurs, un peu indépendament de la qualité intrinsèque du texte : c'est histoire de donner un retour franc à l'auteur, dont il nous semble qu'il pourra tirer profit...
* * *
Sur le texte, j'ai trouvé aussi qu'il y avait sans doute trop de pathos.
Je pense qu'il manque probablement le fait de savoir "d'où tu parles" (pur poser la question soixante-huitarde), c'est à dire que tu replaces l'ensemble dans un contexte (historique, géographique, de moeurs, etc.). Je te suggèrerais aussi de ne pas hésiter à parler de plus de "détails" des personnages comme ils sont, agissent, parlent, des objets, etc.
Tout ceci plante la décor, done plus de respiration au lecteur, il s'imagine mieux, probablement "ressent" mieux (enfin c'est ma théorie, c'est à tester !).
Je crois qu'en "recontextualisant", tu peux prendre un peu plus de recul, sans doute faire naître une émotion aussi (voire plus) forte.
Voilà la suggestion que je te propose d'étudier, mais à toi de voir si elle te plait...
Nous avons pris le parti sur ce site d'avoir une approche plus critiue des textes dans les commentaires. Ceci, d'ailleurs, un peu indépendament de la qualité intrinsèque du texte : c'est histoire de donner un retour franc à l'auteur, dont il nous semble qu'il pourra tirer profit...
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Sur le texte, j'ai trouvé aussi qu'il y avait sans doute trop de pathos.
Je pense qu'il manque probablement le fait de savoir "d'où tu parles" (pur poser la question soixante-huitarde), c'est à dire que tu replaces l'ensemble dans un contexte (historique, géographique, de moeurs, etc.). Je te suggèrerais aussi de ne pas hésiter à parler de plus de "détails" des personnages comme ils sont, agissent, parlent, des objets, etc.
Tout ceci plante la décor, done plus de respiration au lecteur, il s'imagine mieux, probablement "ressent" mieux (enfin c'est ma théorie, c'est à tester !).
Je crois qu'en "recontextualisant", tu peux prendre un peu plus de recul, sans doute faire naître une émotion aussi (voire plus) forte.
Voilà la suggestion que je te propose d'étudier, mais à toi de voir si elle te plait...
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une femme
Hervé,
Je suis allée voir un autre de tes textes, et j’y ai mis un commentaire.
J’espère que tu as bien pris mes commentaires sur ce texte là, « Une femme ». Encore une fois, ce n’était pas dans l’idée d’être négative. Je sais à quel point écrire un texte et le donner à lire aux autres est quelque chose de délicat. Souvent, on a mis toute sa personne dans l’écriture du texte et on voudrait qu’il soit entendu, lu et compris comme on l’a écrit.
Je suis allée voir un autre de tes textes, et j’y ai mis un commentaire.
J’espère que tu as bien pris mes commentaires sur ce texte là, « Une femme ». Encore une fois, ce n’était pas dans l’idée d’être négative. Je sais à quel point écrire un texte et le donner à lire aux autres est quelque chose de délicat. Souvent, on a mis toute sa personne dans l’écriture du texte et on voudrait qu’il soit entendu, lu et compris comme on l’a écrit.
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