Femme
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Femme
J'étais femme. Rien que de par cela, je détenais des droits que nul ne pouvait ignorer. J'étais l'impératrice et la foudroyante, j'avais dans le regard ce mystère de hauteur qui mettait mal à l'aise les plus respectueux de mon être, et provoquait chez les profanes les plus terribles sentiments. Femme, et ce mot m'offrait des possibilités qui, si je n'avais sû en prendre conscience alors que mon règne eut pu s'étendre avec d'autant plus de facilités, s'offraient à présent à moi dans une splendeur tout à fait merveilleuse. J'étais la muse et la madone, j'étais celle qui possédait tout autant le pouvoir de séduire que celui de tuer, j'étais l'assassin de tous ceux dont le regard finirait un jour où l'autre par croiser le mien.
Je naquis de sous les jupes de la femme qui, par ma présence, avait enfin atteint ce noble but d'avoir enfanté une fille, et non plus un garçon. J'étais née benjamine d'une famille de trois frères, et si l'un d'eux ne l'était qu'à demi, je le considérais toutefois comme partageant mon sang tout entier, et non pas seulement sa moitié. Je grandis selon les préceptes d'une éducation tout à fait exemplaire. J'étais l'enfant souriante, celle dont le calme suscitait le plus profond respect. Je me savais aimée de par mes géniteurs, et toute preuve supplémentaire de leur affection à mon égard provoquait maints gazouillements, pépiements d'oiseaux adorables qui reflétaient l'infinité de mon plaisir.
Si mon enfance était divine, elle n'en fût pas moins ennuyeuse. J'étais la volupté même, et chacun de mes gestes me paraissait dépasser les limites de l'entendement: J'étais merveilleuse et certaine de cela. En réalité, quoique je me pensais surnaturelle, j'étais simplement enfant, et de par le fait, j'accordais à toute chose minime une valeur surdimensionnée. Je voyais des temples immenses là où ne se dressaient que de petites chapelles miteuses. Je me pensais exceptionnelle lorsque je n'étais qu'une gamine parmi tant d'autres, les lèvres baveuses et les doigts salis par nombre d'aliments d'origines inconnues. Je ne savais mettre de mots sur le grandiose auquel je ne cessais d'aspirer: en réalité mon idéal ne pouvait être que céleste. Mes géniteurs m'avaient élevée dans l'ignorance la plus totale quant à la religion et aux principes divins. Je me forgeai donc par moi même mon éducation chrétienne. J'accordais à la bible tous mes égards: il s'agissait là d'un secret très bien gardé, je n'osais imaginer les foudres qui se fussent déclenchées si j'avais fait part de mes lectures à ces païens qu'étaient mes géniteurs. Je lisais les évangiles avec le respect propre à ceux qui se savaient être en train de découvrir un trésor merveilleux. J'adorais ces histoires sans les croire réelles le moins du monde. Je frissonnais aux images qui emplissaient ma tête tandis que je lisais l'histoire terrible du Christ à sa passion. J'étais secouée de sanglots lorsque sa souffrance arrivait à son terme, laissant ainsi périr le héros du périple que j'avais suivi avec tant d'empressement. Mais aux nombres de pages restantes, je savais qu'il reviendrait, et cela déjà apaisait mes angoisses. Les yeux encore rougis, je me replongeais à nouveau avidement dans la lecture merveilleuse du grimoire.
Le temps passant, je ne parvins plus à garder le secret. Les palabres du Christ s'échappaient d'entre mes lèvres avant même que je n'aie eu le temps de les contrôler. Je fus finalement réduite à tenter de convertir mes semblables à cette religion en laquelle je ne croyais pas. J'avais foi en beaucoup de choses, en la bible certainement pas. Elle me servait seulement d'appui pour poser les mots convenables sur ce qui se trouvait être réellement divin. Le pain par exemple, me paraissait susceptible de se voir accorder le vocabulaire mystique que je me plaisais tant à employer. Le pain avait sur le panel des autres aliments une incontestable supériorité : je lui accordais mes pleines faveurs. Je lui portais des propriétés qui, si elles étaient à mon sens des plus évidemment divines, ne laissaient pas moins de marbre l'assemblée frigide que constituait mon entourage. Le pain était un hostie. Je le posais sur ma langue, et il devenait Dieu. Dieu avait cette chance, par le fait même d'être Dieu, de pouvoir établir sur mon corps les tous pouvoirs. Il emplissait ma personne, et venait à parler de par ma bouche. Je devenais son apôtre la plus dévouée, mes paroles n'étaient plus désormais qu'entièrement siennes et ma soumission, d'humiliante qu'elle aurait dû être, prenait des dimensions étonnamment somptueuses. Les sujets de mon empire étaient païens, je me devais d'y remédier. Je tranchais le pain durant la cène, et le lançait à la portée de chacun. "Prenez et mangez ceci, car ceci est mon corps livré pour vous". Je récoltais alors les regards étonnés des convives. Mes injonctions perdaient toute crédulité, et tout profane aux oreilles duquel mes paroles pouvaient parvenir se contentait de rire à cette bagatelle. Ma rage n'avait aucune équivoque. Je n'avais foi en rien, si ce n'était en le pain: mastiqué longuement de par mes dents, il devenait si savoureux que la présence céleste m'apparaissait comme évidente. Le Dieu d'amidon que mes mâchoires avaient constitué avait beaucoup à me dire. Je l'écoutais avec le respect sacré que je devais à un démiurge d'une telle envergure. La félicité que ces conversations suprêmes déclenchaient en mon être provoquaient les rires moqueurs des sombres hérétiques. J'étais seule à connaître les secrets ambigus de ma pieuse frénésie.
L'adolescence eût raison de mon être. Je devins païenne à mon tour: rien ne suscitait en moi le moindre engouement, j'étais devenue frigide de par mes sens. J'eus dû me dégoûter, pourtant je n'y parvenais pas: s'il était encore une chose que je pensais être divine, c'était bel et bien moi. Les formes délectables que me conféraient l'adolescence me ravissaient au delà du possible. Mes doigts parcouraient les courbes de mon corps en s'extasiant devant chaque repli que je pouvais juger être particulièrement esthétique. Ma peau devint brûlante: j'adorais ça. Je laissais la chaleur s'agripper à mes draps jusqu'à ce que je ne puisse vraiment plus tenir: alors je les soulevais d'un seul coup, et une vague cuisante m'accrochait le visage, accompagnée d'un parfum que j'adorais, sans doute l'odeur naturelle qui s'émanait de mon être dépourvue de tous ses artifices. Je ne me parfumais jamais: ces remugles sucrés m'indisposaient terriblement. J'avais cette chance de ne pas être soumise à ces sueurs révulsantes qui suintaient parfois de par les aisselles des jeunes filles, entraînant sur leurs passages des odeurs ma foi particulièrement désagréables. Il n'était qu'une chose que je détestais sur mon corps et c'était les poils.
Les coudes saillants, je m'appliquais à me départir de toute pilosité. Cette torture régulière m'était indispensable tout autant qu'agaçante. Combien nombreuses étaient les péronnelles qui se refusaient à cet acte évident de noblesse, par simple souci de justice à l'idée que les hommes n'aient pas à s'accabler de cette douleur si facilement évitable? Si je comprenais les mâles qui riaient de ces futiles injonctions, je méprisais ces jeunes filles qui ne possédaient de toute évidence, pas le moindre sens esthétique. Que trouvaient elles de gracieux à la présence incongrue de ce pelage qui recouvrait, cachottier, la joliesse de leurs corps ? Toute femme se devait de s'épiler, car s'il avait fallu qu'elle ne le nécessite pas, elle aurait été faite homme. Si la douceur de la toison masculine avait de quoi laisser rêveuse, tout poil sur le corps d'une femme m'apparaissait aussi dur et piquant qu'un point d'exclamation rajouté à son nom: poil ! Je demeurais stupide devant les arguments de ces matrones: il me semblait deviner sous leurs tenues une fourrure des plus drues, et ces pensées révoltantes suscitaient en mon être le plus profond malaise. Je ne pouvais comprendre de quelle façon des femmes qui savaient, qui ne pouvaient ignorer la chance qu'elles avaient d'être femmes, puissent se rabaisser de la sorte au rang des cortèges de mâles velus qui se pressaient devant leurs portes. Si je n'avais plus de poils, j'avais toujours ma fierté: j'élevais en mon nom la toute-puissance de la femelle. Je prenais tout sur moi-même: j'attendais que l'on m'en remercie. Mais l'espèce humaine avait cela d'égoïste que l'on persistait à m'ignorer. J'étais l'héroïne de l'ignorance: on méprisait jusqu'à mon combat.
C'était un fait: l'adolescence eût pu être douce pour moi qui, contrairement à tant d'autres jeunettes complexées, adorait les changements qu'elle provoquait sur mon corps. Elle fut terrible. J'attendais que l'on adore la pureté de mon âme rénovée, la grâce de mon corps embelli, j'attendais qu'au moins l'on me trouve belle, et nul ne savait satisfaire mes envies. J'étais dégoûtée. Je souriais au monde sans que le monde ne me sourie. Cette indifférence me désespérait. Tout plutôt que de ne pas exister. Que l'on me crache dessus si tel était le bon désir de Dieu. Mais que l'on ne me laisse pas m'enferrer dans une solitude qui ne saurait me conduire qu'au trépas. L'apathie dont je faisais les frais me surprenait, car dépourvue de tout fondement. D'un point de vue purement esthétique, je n'étais sans doute pas l'archétype d'Aphrodite, cependant une certaine régularité dans mes traits, et un sourire agréable me conféraient le visage tendre d'une jeune femme en mal d'amour. Mais personne n'avait conscience de l'appel que mes yeux effarés lançaient aux alentours. J'étais ce genre de femme que les hommes bousculaient dans les ruelles sans jamais me lancer le moindre mot d'excuse: pourquoi faire ? Je n'existais en rien. Je n'avais jamais su lire dans les yeux de quiconque quelque affection ni quelque tendresse que ce soit. On me regardait comme l'on eut regardé une vitre particulièrement opaque, le but étant de parvenir à voir quoi que ce fut à travers le néant que je représentais. J'étais inconsistante au point de me fondre dans un décor qui m'inspirait le plus profond mépris, moi qui aspirait à de si grandes choses. L'injustice du monde me foudroyait de dépit. Ainsi c'était en aimant mon prochain que j'étais rejetée, de la façon la plus cruelle qui soit: tout un chacun niait mon existence. J'ignorais tout du but que pouvait avoir ma vie de non-existant. Peut être n'en avait elle aucune. Mes nuits étaient agitées de cauchemar où dansaient les incubes de mes fantasmes fertiles. Seuls, ils me donnaient le sentiment d'avoir une quelconque importance aux yeux du monde. Et lorsque les premiers rayons du jour me sortaient des délices de mon sommeil, l'absurdité de ma vie me sautait à la gorge et je ne pouvais alors m'empêcher d'éclater en sanglots.
Je naquis de sous les jupes de la femme qui, par ma présence, avait enfin atteint ce noble but d'avoir enfanté une fille, et non plus un garçon. J'étais née benjamine d'une famille de trois frères, et si l'un d'eux ne l'était qu'à demi, je le considérais toutefois comme partageant mon sang tout entier, et non pas seulement sa moitié. Je grandis selon les préceptes d'une éducation tout à fait exemplaire. J'étais l'enfant souriante, celle dont le calme suscitait le plus profond respect. Je me savais aimée de par mes géniteurs, et toute preuve supplémentaire de leur affection à mon égard provoquait maints gazouillements, pépiements d'oiseaux adorables qui reflétaient l'infinité de mon plaisir.
Si mon enfance était divine, elle n'en fût pas moins ennuyeuse. J'étais la volupté même, et chacun de mes gestes me paraissait dépasser les limites de l'entendement: J'étais merveilleuse et certaine de cela. En réalité, quoique je me pensais surnaturelle, j'étais simplement enfant, et de par le fait, j'accordais à toute chose minime une valeur surdimensionnée. Je voyais des temples immenses là où ne se dressaient que de petites chapelles miteuses. Je me pensais exceptionnelle lorsque je n'étais qu'une gamine parmi tant d'autres, les lèvres baveuses et les doigts salis par nombre d'aliments d'origines inconnues. Je ne savais mettre de mots sur le grandiose auquel je ne cessais d'aspirer: en réalité mon idéal ne pouvait être que céleste. Mes géniteurs m'avaient élevée dans l'ignorance la plus totale quant à la religion et aux principes divins. Je me forgeai donc par moi même mon éducation chrétienne. J'accordais à la bible tous mes égards: il s'agissait là d'un secret très bien gardé, je n'osais imaginer les foudres qui se fussent déclenchées si j'avais fait part de mes lectures à ces païens qu'étaient mes géniteurs. Je lisais les évangiles avec le respect propre à ceux qui se savaient être en train de découvrir un trésor merveilleux. J'adorais ces histoires sans les croire réelles le moins du monde. Je frissonnais aux images qui emplissaient ma tête tandis que je lisais l'histoire terrible du Christ à sa passion. J'étais secouée de sanglots lorsque sa souffrance arrivait à son terme, laissant ainsi périr le héros du périple que j'avais suivi avec tant d'empressement. Mais aux nombres de pages restantes, je savais qu'il reviendrait, et cela déjà apaisait mes angoisses. Les yeux encore rougis, je me replongeais à nouveau avidement dans la lecture merveilleuse du grimoire.
Le temps passant, je ne parvins plus à garder le secret. Les palabres du Christ s'échappaient d'entre mes lèvres avant même que je n'aie eu le temps de les contrôler. Je fus finalement réduite à tenter de convertir mes semblables à cette religion en laquelle je ne croyais pas. J'avais foi en beaucoup de choses, en la bible certainement pas. Elle me servait seulement d'appui pour poser les mots convenables sur ce qui se trouvait être réellement divin. Le pain par exemple, me paraissait susceptible de se voir accorder le vocabulaire mystique que je me plaisais tant à employer. Le pain avait sur le panel des autres aliments une incontestable supériorité : je lui accordais mes pleines faveurs. Je lui portais des propriétés qui, si elles étaient à mon sens des plus évidemment divines, ne laissaient pas moins de marbre l'assemblée frigide que constituait mon entourage. Le pain était un hostie. Je le posais sur ma langue, et il devenait Dieu. Dieu avait cette chance, par le fait même d'être Dieu, de pouvoir établir sur mon corps les tous pouvoirs. Il emplissait ma personne, et venait à parler de par ma bouche. Je devenais son apôtre la plus dévouée, mes paroles n'étaient plus désormais qu'entièrement siennes et ma soumission, d'humiliante qu'elle aurait dû être, prenait des dimensions étonnamment somptueuses. Les sujets de mon empire étaient païens, je me devais d'y remédier. Je tranchais le pain durant la cène, et le lançait à la portée de chacun. "Prenez et mangez ceci, car ceci est mon corps livré pour vous". Je récoltais alors les regards étonnés des convives. Mes injonctions perdaient toute crédulité, et tout profane aux oreilles duquel mes paroles pouvaient parvenir se contentait de rire à cette bagatelle. Ma rage n'avait aucune équivoque. Je n'avais foi en rien, si ce n'était en le pain: mastiqué longuement de par mes dents, il devenait si savoureux que la présence céleste m'apparaissait comme évidente. Le Dieu d'amidon que mes mâchoires avaient constitué avait beaucoup à me dire. Je l'écoutais avec le respect sacré que je devais à un démiurge d'une telle envergure. La félicité que ces conversations suprêmes déclenchaient en mon être provoquaient les rires moqueurs des sombres hérétiques. J'étais seule à connaître les secrets ambigus de ma pieuse frénésie.
L'adolescence eût raison de mon être. Je devins païenne à mon tour: rien ne suscitait en moi le moindre engouement, j'étais devenue frigide de par mes sens. J'eus dû me dégoûter, pourtant je n'y parvenais pas: s'il était encore une chose que je pensais être divine, c'était bel et bien moi. Les formes délectables que me conféraient l'adolescence me ravissaient au delà du possible. Mes doigts parcouraient les courbes de mon corps en s'extasiant devant chaque repli que je pouvais juger être particulièrement esthétique. Ma peau devint brûlante: j'adorais ça. Je laissais la chaleur s'agripper à mes draps jusqu'à ce que je ne puisse vraiment plus tenir: alors je les soulevais d'un seul coup, et une vague cuisante m'accrochait le visage, accompagnée d'un parfum que j'adorais, sans doute l'odeur naturelle qui s'émanait de mon être dépourvue de tous ses artifices. Je ne me parfumais jamais: ces remugles sucrés m'indisposaient terriblement. J'avais cette chance de ne pas être soumise à ces sueurs révulsantes qui suintaient parfois de par les aisselles des jeunes filles, entraînant sur leurs passages des odeurs ma foi particulièrement désagréables. Il n'était qu'une chose que je détestais sur mon corps et c'était les poils.
Les coudes saillants, je m'appliquais à me départir de toute pilosité. Cette torture régulière m'était indispensable tout autant qu'agaçante. Combien nombreuses étaient les péronnelles qui se refusaient à cet acte évident de noblesse, par simple souci de justice à l'idée que les hommes n'aient pas à s'accabler de cette douleur si facilement évitable? Si je comprenais les mâles qui riaient de ces futiles injonctions, je méprisais ces jeunes filles qui ne possédaient de toute évidence, pas le moindre sens esthétique. Que trouvaient elles de gracieux à la présence incongrue de ce pelage qui recouvrait, cachottier, la joliesse de leurs corps ? Toute femme se devait de s'épiler, car s'il avait fallu qu'elle ne le nécessite pas, elle aurait été faite homme. Si la douceur de la toison masculine avait de quoi laisser rêveuse, tout poil sur le corps d'une femme m'apparaissait aussi dur et piquant qu'un point d'exclamation rajouté à son nom: poil ! Je demeurais stupide devant les arguments de ces matrones: il me semblait deviner sous leurs tenues une fourrure des plus drues, et ces pensées révoltantes suscitaient en mon être le plus profond malaise. Je ne pouvais comprendre de quelle façon des femmes qui savaient, qui ne pouvaient ignorer la chance qu'elles avaient d'être femmes, puissent se rabaisser de la sorte au rang des cortèges de mâles velus qui se pressaient devant leurs portes. Si je n'avais plus de poils, j'avais toujours ma fierté: j'élevais en mon nom la toute-puissance de la femelle. Je prenais tout sur moi-même: j'attendais que l'on m'en remercie. Mais l'espèce humaine avait cela d'égoïste que l'on persistait à m'ignorer. J'étais l'héroïne de l'ignorance: on méprisait jusqu'à mon combat.
C'était un fait: l'adolescence eût pu être douce pour moi qui, contrairement à tant d'autres jeunettes complexées, adorait les changements qu'elle provoquait sur mon corps. Elle fut terrible. J'attendais que l'on adore la pureté de mon âme rénovée, la grâce de mon corps embelli, j'attendais qu'au moins l'on me trouve belle, et nul ne savait satisfaire mes envies. J'étais dégoûtée. Je souriais au monde sans que le monde ne me sourie. Cette indifférence me désespérait. Tout plutôt que de ne pas exister. Que l'on me crache dessus si tel était le bon désir de Dieu. Mais que l'on ne me laisse pas m'enferrer dans une solitude qui ne saurait me conduire qu'au trépas. L'apathie dont je faisais les frais me surprenait, car dépourvue de tout fondement. D'un point de vue purement esthétique, je n'étais sans doute pas l'archétype d'Aphrodite, cependant une certaine régularité dans mes traits, et un sourire agréable me conféraient le visage tendre d'une jeune femme en mal d'amour. Mais personne n'avait conscience de l'appel que mes yeux effarés lançaient aux alentours. J'étais ce genre de femme que les hommes bousculaient dans les ruelles sans jamais me lancer le moindre mot d'excuse: pourquoi faire ? Je n'existais en rien. Je n'avais jamais su lire dans les yeux de quiconque quelque affection ni quelque tendresse que ce soit. On me regardait comme l'on eut regardé une vitre particulièrement opaque, le but étant de parvenir à voir quoi que ce fut à travers le néant que je représentais. J'étais inconsistante au point de me fondre dans un décor qui m'inspirait le plus profond mépris, moi qui aspirait à de si grandes choses. L'injustice du monde me foudroyait de dépit. Ainsi c'était en aimant mon prochain que j'étais rejetée, de la façon la plus cruelle qui soit: tout un chacun niait mon existence. J'ignorais tout du but que pouvait avoir ma vie de non-existant. Peut être n'en avait elle aucune. Mes nuits étaient agitées de cauchemar où dansaient les incubes de mes fantasmes fertiles. Seuls, ils me donnaient le sentiment d'avoir une quelconque importance aux yeux du monde. Et lorsque les premiers rayons du jour me sortaient des délices de mon sommeil, l'absurdité de ma vie me sautait à la gorge et je ne pouvais alors m'empêcher d'éclater en sanglots.
Re: Femme
L'adolescence ne fut pas éternelle, bien heureusement, et j'eus tôt fait de devenir adulte. Le mot même m'effrayait considérablement, pourtant je reprenais à l'enfance certains de ses mérites les plus louangeurs. Je retrouvais la foi que l'adolescence m'avait fait perdre. Je me consacrai alors corps et âme à la musique: j'en découvris les charmes les plus extatiques.
C'était une phase. Mon violon était une voiture: il fallait relâcher l'embrayage petit à petit jusqu'à ce qu'un point précis soit atteint et que je puisse démarrer, enfin. Je commençais par des mélodies simples, des études et des exercices rythmiques qui me déliaient les doigts et assouplissaient mon archet. J'enchaînais les concertos, les symphonies, je traversais Vivaldi, Corelli, Bartok, Mozart, Bach. Je m'émerveillais devant tel ou tel procédé rythmique qui me flattait l'oreille: mon son était de plus en plus pur, mes coups d'archet de plus en plus déliés. Je me pâmais de tendresse devant l'aménité de mes notes. La chanterelle tressaillait sous mes doigts, et je me surprenais à admirer leur souplesse: j'adorais leur longueur. J'eusse aimé qu'ils s'allongent davantage: je me serais alors absorbée dans la contemplation de mes mains, et ce pour l'éternité. Mais l'éternité ne m'était pas acquise, et c'était bien dommage. Je la goûtais néanmoins dans les rares moments où mes aigus sonnaient comme du cristal, et où mes démanchés laissaient entendre l'extrême délicatesse dont je savais faire preuve. La phase était atteinte: j'abandonnais Leclair, Severn et autres valses de Strauss. Il n'y avait plus désormais que moi-même. Je laissais à mes doigts la liberté de courir sur la touche sans me soucier de ce qu'ils respectent les temps où les tonalités. La musique que je produisais alors m'embuait les yeux de larmes de félicité. Si tout ce qui était beau devait être Dieu, alors l'ensemble constitué du violon et de mon être ne pouvait être que divin. J'exultais du statut de démiurge qui m'avait été accordé: et quand un autre dieu se mêlait à ma grâce, les sons conjugués de nos instruments m'emplissaient de béatitude. Je n'étais plus humaine ; cette phase n'était plus désormais qu'archaïque.
J'eus souhaité faire partager l'immensité qui s'étalait en moi: cela m'était impossible, je n'avais d'influence sur personne. Où presque. Les enfants avaient cela de merveilleux qu'ils n'allaient jamais à l'encontre de ce qui leur avait été appris. Ma métamorphose pouvait dès lors opérer: je prenais conscience de l'infini pouvoir qui s'offrait à mon être. Ma soumission m'avait toujours débectée de par la honte qui l'accompagnait en permanence: je laissais mes semblables piétiner point par point les rares lopins de fierté qui m'habitaient encore. Il en avait toujours été ainsi, et j'ignorais jusqu'au fait qu'il puisse un jour en être autrement. Il n'était qu'un seul peuple sur lequel mes discours devenaient apophtegmes, et c'était les enfants. Je leur inculquais mille préceptes, dans le secret le plus total vis à vis de leurs géniteurs. Je récoltais alors des regards bouleversants d'admiration, une écoute des plus attentives, et ces balbutiements anodins m'emplissaient d'une joie qu'il me serait bien impossible de décrire. Mon trône me démontrait cependant chaque jour avoir des limites bien définies, et cela m'enrageait: ces mômes n'étaient en rien ma propriété, et de par ce futile détail, mon enseignement avait tôt fait d'être oublié, obscurci par les paroles rassurantes des auteurs de leurs jours. Je désirais des enfants comme un roi eût désiré des sujets: je n'étais ni mère, ni monarque et ce constat me désespérait. Les deux termes étaient synonymes: une femme régnait sur sa progéniture de par sa maternité, une reine régnait sur ses vassaux de par son statut. Moi qui avait des années durant méprisés mes détracteurs, je me surprenais à rêver d'en devenir une à mon tour. Mon illogisme eût du me perturber, il ne le fît en rien: je devins un monstre dès lors que mon premier enfant vit le jour.
L'enfant n'eut pas de père, et c'était tant mieux. Je détestais les hommes pour tout ce qu'ils m'avaient fait souffrir. Je ne ressentis pas le moindre amour pour le petit corps rougeâtre qui m'arracha les entrailles, seulement un impérieux désir de la soumettre à moi même. Je la baptisais Népomucène, nom qui m'était tout à fait étranger et que je choisis uniquement en raison de sa sonorité qui plaisait à mon oreille. Népomucène était mon exact contraire: elle pleurait perpétuellement, elle n'était pas jolie, elle ne voulait pas lire, et elle était extérieure à toute forme de religion. Je la détestai sur le champ: elle n'avait pas les qualités que j'avais attendue d'elle. J'eus tôt fait de me désintéresser. J'étais déjà à ce point monstrueuse que je ne la supportai rapidement plus du tout. Je la confiai à mon frère, qui afficha sur son visage tout le dégoût du monde à mon égard. Cela ne me touchait plus. J'étais la mère de Moïse qui devait se séparer de son enfant. Népomucène serait bien plus heureuse entre ses mains qu'entre les miennes. J'avais au moins conscience de cela: je ne lui souhaitais pas de souffrance. Je me flattai de cette idée: j'étais foncièrement bonne, et c'était merveilleux.
J'esquissai quelques pas de danses à la pensée de cette personne merveilleuse que je me devinais être: je me savais humaine de par ma nature délectable. J'envoyais balader les préjugés que l'on nourrissait sur mon être: le peuple aurait toujours tort. Moi seule savait ce qu'il me convenait de faire. J'embrassais du regard l'infinité du ciel au dessus de moi, et attendais qu'enfin quelqu'un vienne me serrer la main, en me remerciant de ce que j'avais su faire de bon. La vie n'était plus désormais que cette attente. Je passai tous les stades, les uns après les autres, de jeune adulte je devins une vieillarde, et j'attendais toujours cette main salvatrice qui saurait tirer profit de mes incertitudes.
J'étais une poupée. J'étais ce cadavre qu'il lui faudrait relever.
C'était une phase. Mon violon était une voiture: il fallait relâcher l'embrayage petit à petit jusqu'à ce qu'un point précis soit atteint et que je puisse démarrer, enfin. Je commençais par des mélodies simples, des études et des exercices rythmiques qui me déliaient les doigts et assouplissaient mon archet. J'enchaînais les concertos, les symphonies, je traversais Vivaldi, Corelli, Bartok, Mozart, Bach. Je m'émerveillais devant tel ou tel procédé rythmique qui me flattait l'oreille: mon son était de plus en plus pur, mes coups d'archet de plus en plus déliés. Je me pâmais de tendresse devant l'aménité de mes notes. La chanterelle tressaillait sous mes doigts, et je me surprenais à admirer leur souplesse: j'adorais leur longueur. J'eusse aimé qu'ils s'allongent davantage: je me serais alors absorbée dans la contemplation de mes mains, et ce pour l'éternité. Mais l'éternité ne m'était pas acquise, et c'était bien dommage. Je la goûtais néanmoins dans les rares moments où mes aigus sonnaient comme du cristal, et où mes démanchés laissaient entendre l'extrême délicatesse dont je savais faire preuve. La phase était atteinte: j'abandonnais Leclair, Severn et autres valses de Strauss. Il n'y avait plus désormais que moi-même. Je laissais à mes doigts la liberté de courir sur la touche sans me soucier de ce qu'ils respectent les temps où les tonalités. La musique que je produisais alors m'embuait les yeux de larmes de félicité. Si tout ce qui était beau devait être Dieu, alors l'ensemble constitué du violon et de mon être ne pouvait être que divin. J'exultais du statut de démiurge qui m'avait été accordé: et quand un autre dieu se mêlait à ma grâce, les sons conjugués de nos instruments m'emplissaient de béatitude. Je n'étais plus humaine ; cette phase n'était plus désormais qu'archaïque.
J'eus souhaité faire partager l'immensité qui s'étalait en moi: cela m'était impossible, je n'avais d'influence sur personne. Où presque. Les enfants avaient cela de merveilleux qu'ils n'allaient jamais à l'encontre de ce qui leur avait été appris. Ma métamorphose pouvait dès lors opérer: je prenais conscience de l'infini pouvoir qui s'offrait à mon être. Ma soumission m'avait toujours débectée de par la honte qui l'accompagnait en permanence: je laissais mes semblables piétiner point par point les rares lopins de fierté qui m'habitaient encore. Il en avait toujours été ainsi, et j'ignorais jusqu'au fait qu'il puisse un jour en être autrement. Il n'était qu'un seul peuple sur lequel mes discours devenaient apophtegmes, et c'était les enfants. Je leur inculquais mille préceptes, dans le secret le plus total vis à vis de leurs géniteurs. Je récoltais alors des regards bouleversants d'admiration, une écoute des plus attentives, et ces balbutiements anodins m'emplissaient d'une joie qu'il me serait bien impossible de décrire. Mon trône me démontrait cependant chaque jour avoir des limites bien définies, et cela m'enrageait: ces mômes n'étaient en rien ma propriété, et de par ce futile détail, mon enseignement avait tôt fait d'être oublié, obscurci par les paroles rassurantes des auteurs de leurs jours. Je désirais des enfants comme un roi eût désiré des sujets: je n'étais ni mère, ni monarque et ce constat me désespérait. Les deux termes étaient synonymes: une femme régnait sur sa progéniture de par sa maternité, une reine régnait sur ses vassaux de par son statut. Moi qui avait des années durant méprisés mes détracteurs, je me surprenais à rêver d'en devenir une à mon tour. Mon illogisme eût du me perturber, il ne le fît en rien: je devins un monstre dès lors que mon premier enfant vit le jour.
L'enfant n'eut pas de père, et c'était tant mieux. Je détestais les hommes pour tout ce qu'ils m'avaient fait souffrir. Je ne ressentis pas le moindre amour pour le petit corps rougeâtre qui m'arracha les entrailles, seulement un impérieux désir de la soumettre à moi même. Je la baptisais Népomucène, nom qui m'était tout à fait étranger et que je choisis uniquement en raison de sa sonorité qui plaisait à mon oreille. Népomucène était mon exact contraire: elle pleurait perpétuellement, elle n'était pas jolie, elle ne voulait pas lire, et elle était extérieure à toute forme de religion. Je la détestai sur le champ: elle n'avait pas les qualités que j'avais attendue d'elle. J'eus tôt fait de me désintéresser. J'étais déjà à ce point monstrueuse que je ne la supportai rapidement plus du tout. Je la confiai à mon frère, qui afficha sur son visage tout le dégoût du monde à mon égard. Cela ne me touchait plus. J'étais la mère de Moïse qui devait se séparer de son enfant. Népomucène serait bien plus heureuse entre ses mains qu'entre les miennes. J'avais au moins conscience de cela: je ne lui souhaitais pas de souffrance. Je me flattai de cette idée: j'étais foncièrement bonne, et c'était merveilleux.
J'esquissai quelques pas de danses à la pensée de cette personne merveilleuse que je me devinais être: je me savais humaine de par ma nature délectable. J'envoyais balader les préjugés que l'on nourrissait sur mon être: le peuple aurait toujours tort. Moi seule savait ce qu'il me convenait de faire. J'embrassais du regard l'infinité du ciel au dessus de moi, et attendais qu'enfin quelqu'un vienne me serrer la main, en me remerciant de ce que j'avais su faire de bon. La vie n'était plus désormais que cette attente. Je passai tous les stades, les uns après les autres, de jeune adulte je devins une vieillarde, et j'attendais toujours cette main salvatrice qui saurait tirer profit de mes incertitudes.
J'étais une poupée. J'étais ce cadavre qu'il lui faudrait relever.
Re: Femme
Elle était hermaphrodite, Népomucène?
Sinon, ma foi...avec un peu plus de second degré et de dérision, ce pourrait être piquant. Pour l'instant, à mon sens, il y a un déséquilibre sémantique constant, une impression d'écriture qui veut faire croire que. Le fond n'est pas en cause, qui se défend aussi bien que n'importe quoi. C'est la forme qui me gêne: j'ai l'impression que votre expression manque de netteté. Mais c'est peut-être voulu.
Sinon, ma foi...avec un peu plus de second degré et de dérision, ce pourrait être piquant. Pour l'instant, à mon sens, il y a un déséquilibre sémantique constant, une impression d'écriture qui veut faire croire que. Le fond n'est pas en cause, qui se défend aussi bien que n'importe quoi. C'est la forme qui me gêne: j'ai l'impression que votre expression manque de netteté. Mais c'est peut-être voulu.
silene82- Nombre de messages : 3553
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Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Femme
J'ai décroché très tôt, en partie parce que le sujet ne m'intéressait pas et que je trouvais le style du texte terriblement affecté, en partie à cause des erreurs déplaisantes sur les formes verbales, que je trouve fort de café dans un texte qui, manifestement, se veut travaillé.
Quelques exemples :
"Femme, et ce mot m'offrait des possibilités qui, si je n'avais su (et non "sû") en prendre conscience alors que mon règne eût pu (conditionnel passé deuxième forme, un temps en voie de disparition, qui donne tout de suite une impression de surcorrection ; il vaut mieux, alors, savoir l'utiliser) s'étendre avec d'autant plus de facilités, s'offraient à présent à moi dans une splendeur tout à fait merveilleuse.
"tous ceux dont le regard finirait un jour ou (et non "où" ; pour savoir si vous écrivez la conjonction de coordination "ou" ou le pronom relatif "où", essayez de remplacer par "ou bien" : si c'est possible, vous écrivez "ou") l'autre par croiser le mien."
"Si mon enfance était divine, elle n'en fut (et non "fût", la forme du subjonctif imparfait, qui n'a rien à faire ici) pas moins ennuyeuse. J'étais la volupté même, et chacun de mes gestes me paraissait dépasser les limites de l'entendement: J'étais merveilleuse et certaine de cela. En réalité, quoique je me pense (ou "pensasse", si vous voulez faire genre ; en tout cas, "quoique" demande le subjonctif) surnaturelle,"
Quelques exemples :
"Femme, et ce mot m'offrait des possibilités qui, si je n'avais su (et non "sû") en prendre conscience alors que mon règne eût pu (conditionnel passé deuxième forme, un temps en voie de disparition, qui donne tout de suite une impression de surcorrection ; il vaut mieux, alors, savoir l'utiliser) s'étendre avec d'autant plus de facilités, s'offraient à présent à moi dans une splendeur tout à fait merveilleuse.
"tous ceux dont le regard finirait un jour ou (et non "où" ; pour savoir si vous écrivez la conjonction de coordination "ou" ou le pronom relatif "où", essayez de remplacer par "ou bien" : si c'est possible, vous écrivez "ou") l'autre par croiser le mien."
"Si mon enfance était divine, elle n'en fut (et non "fût", la forme du subjonctif imparfait, qui n'a rien à faire ici) pas moins ennuyeuse. J'étais la volupté même, et chacun de mes gestes me paraissait dépasser les limites de l'entendement: J'étais merveilleuse et certaine de cela. En réalité, quoique je me pense (ou "pensasse", si vous voulez faire genre ; en tout cas, "quoique" demande le subjonctif) surnaturelle,"
Invité- Invité
Re: Femme
Je ne peux résister au plaisir de renchérir sur madame socque: vous pensez bien que si son oeil implacable laisse passer quelque impropriété, je ne vais pas me priver de la signaler. Je plaisante, rassurez-vous, je me tamponne éperdument de ça. Toutefois, en survolant, ce petit
J'eus souhaité faire partager l'immensité
m'a tiré l'oeil. Est-ce votre dernier mot, mère de Népomucène? Ou saouhaitez vous utiliser un joker?
J'eus souhaité faire partager l'immensité
m'a tiré l'oeil. Est-ce votre dernier mot, mère de Népomucène? Ou saouhaitez vous utiliser un joker?
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Femme
....
J'eusse ?
Il faut me pardonner. Je trouve ces temps tellement rares que leur emploi m'apparaît comme magnifique. Je ne dispose malheureusement pas de toutes leurs solutions.
Et je sais que Népomucène est au départ un nom masculin. Mais je pense qu'il convient bien à la petite fille trop vite abandonnée. Ce n'est pas un nom qui a une sonorité sexuée bien définie.
J'eusse ?
Il faut me pardonner. Je trouve ces temps tellement rares que leur emploi m'apparaît comme magnifique. Je ne dispose malheureusement pas de toutes leurs solutions.
Et je sais que Népomucène est au départ un nom masculin. Mais je pense qu'il convient bien à la petite fille trop vite abandonnée. Ce n'est pas un nom qui a une sonorité sexuée bien définie.
Re: Femme
Il est très simple de vérifier sur Internet la conjugaison des verbes : vous tapez simplement sur Google l'infinitif + conjugaison. Pour le conditionnel passé deuxième forme, qui n'est plus signalé tellement il est devenu rare, j'ai cherché "pouvoir conditionnel passé deuxième forme", et j'ai pu accéder à ça :
http://conjugaison.ptidico.com/pouvoir.html
Ainsi, vous pourrez éviter de maltraiter ces temps de verbes que vous affectionnez !
A vous relire bientôt.
http://conjugaison.ptidico.com/pouvoir.html
Ainsi, vous pourrez éviter de maltraiter ces temps de verbes que vous affectionnez !
A vous relire bientôt.
Invité- Invité
Re: Femme
Sincèrement, socque et Silène, si je voue le plus grand respect à vos interventions sur VE, toujours utiles aux auteurs désireux de recevoir un avis sincère qui leur permettra de progresser, je me sens parfois le devoir-comme ici-, de passer derrière vous pour être le bisounours sincère et éperdu d'admiration sur lequel un jeune auteur pourra sans honte se consoler.
Marjolaine…
Du haut de vos 16 ans (oui c’est écrit à gauche…mais je tenais à le rappeler) et en dépit des quelques fautes de français qui l’encombrent encore, vous avez réussi à écrire une histoire dont le propos est terriblement ambitieux : le résumé d’une vie de femme…et d’une femme convaincue d’être une déesse qui plus est…
Pour ce qu’il en était de l’enfance, de l’adolescence, vous vous en tirez très bien…
Et au tournant de l’âge mûr (là où je vous attendais en embuscade…), ma foi le tableau de la femme ultra narcissique jusqu’à s’avérer incapable d’élever celle qui devait-être son objet d’auto-contemplation est étonnamment bien rendu…
Je trouve que pour un premier jet, c’est un bon premier jet…
Les remarques de socque et de silène sont toutefois tout à fait pertinentes, il convient d’en tenir compte pour le faire évoluer…
Marjolaine…
Du haut de vos 16 ans (oui c’est écrit à gauche…mais je tenais à le rappeler) et en dépit des quelques fautes de français qui l’encombrent encore, vous avez réussi à écrire une histoire dont le propos est terriblement ambitieux : le résumé d’une vie de femme…et d’une femme convaincue d’être une déesse qui plus est…
Pour ce qu’il en était de l’enfance, de l’adolescence, vous vous en tirez très bien…
Et au tournant de l’âge mûr (là où je vous attendais en embuscade…), ma foi le tableau de la femme ultra narcissique jusqu’à s’avérer incapable d’élever celle qui devait-être son objet d’auto-contemplation est étonnamment bien rendu…
Je trouve que pour un premier jet, c’est un bon premier jet…
Les remarques de socque et de silène sont toutefois tout à fait pertinentes, il convient d’en tenir compte pour le faire évoluer…
boc21fr- Nombre de messages : 4770
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Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: Femme
J'ai A-DO-RÉ !
A tel point que les mots me manquent pour décrire mon sentiment !
C'est comme la définition d'une pathologie mais, romancée -erf ! je ne sais pas si ce sera bienvenu mais, je le laisse-
J'ai été plus que surprise, parce que je vous le dis, au début, je me disais :
"Mais quelle prétentieuse ! On va s'ennuyer jusqu'à la fin !"
Et non !
Dites, entre nous, serait-ce quelqu'un de votre entourage proche voir très proche? :p
Sinon, quelques formules qui alourdissent un peu le texte, surtout dans la première partie : "de par" que j'ai noté bien souvent et "géniteurs" qui auraient trouvé quelques synonymes plus heureux. ;-)
Merci à vous,
Mure.
A tel point que les mots me manquent pour décrire mon sentiment !
C'est comme la définition d'une pathologie mais, romancée -erf ! je ne sais pas si ce sera bienvenu mais, je le laisse-
J'ai été plus que surprise, parce que je vous le dis, au début, je me disais :
"Mais quelle prétentieuse ! On va s'ennuyer jusqu'à la fin !"
Et non !
Dites, entre nous, serait-ce quelqu'un de votre entourage proche voir très proche? :p
Sinon, quelques formules qui alourdissent un peu le texte, surtout dans la première partie : "de par" que j'ai noté bien souvent et "géniteurs" qui auraient trouvé quelques synonymes plus heureux. ;-)
Merci à vous,
Mure.
Mure- Nombre de messages : 1478
Age : 47
Localisation : Dans vos pensées burlesques.
Date d'inscription : 12/06/2009
Re: Femme
Pas vraiment quelqu'un de mon entourage.
C'est plutôt comme si l'on pouvait classer chaque être humain sur une échelle, qui irait de l'égocentrisme à la codépendance, en passant par un milieu tout à fait sain. Le personnage que je décris penche totalement vers l'égocentrisme: il est l'inverse de l'auteur. J'ai décrit le contraire de ce que je suis dans l'idée que sans atteindre de tels extrêmes, j'aurai bien besoin d'un peu plus d'égocentrisme. Il est à ce point autobiographique qu'il rejette totalement ma propre personnalité; c'est l'histoire de l'anti-moi. De celle qui me diffère à tous points de vue.
Je retiens la redondance de "géniteurs". Il n'est en fait que bien peu de termes qui ne soient ni parents, ni auteurs de nos jours. Je tenterai d'en chercher d'autres, en vue d'une amélioration :).
Merci beaucoup :).
C'est plutôt comme si l'on pouvait classer chaque être humain sur une échelle, qui irait de l'égocentrisme à la codépendance, en passant par un milieu tout à fait sain. Le personnage que je décris penche totalement vers l'égocentrisme: il est l'inverse de l'auteur. J'ai décrit le contraire de ce que je suis dans l'idée que sans atteindre de tels extrêmes, j'aurai bien besoin d'un peu plus d'égocentrisme. Il est à ce point autobiographique qu'il rejette totalement ma propre personnalité; c'est l'histoire de l'anti-moi. De celle qui me diffère à tous points de vue.
Je retiens la redondance de "géniteurs". Il n'est en fait que bien peu de termes qui ne soient ni parents, ni auteurs de nos jours. Je tenterai d'en chercher d'autres, en vue d'une amélioration :).
Merci beaucoup :).
Re: Femme
Ce n'est pas moi, toujours en manque d'inspiration qui critiquerai le sujet du texte, il en vaut un autre.
Sur la forme toutefois, j'ai eu l'impression d'une écriture "poudre aux yeux".
Une lecture rapide et consensuelle étonne, séduit.
Une lecture détaillée et critique trouve maintes faiblesses dans l'expression et l'orthographe.
Peut-être qu'une plus grande simplicité aiderait à plus de rigueur ?
N'empêche que je te trouve une plume plus qu'intéressante, prometteuse je dirais.
A propos de la conjugaison des verbes, on est facilement renseigné sur la plupart des formes dans la partie "Morphologie" du CNRTL : www.cnrtl.fr
Sur la forme toutefois, j'ai eu l'impression d'une écriture "poudre aux yeux".
Une lecture rapide et consensuelle étonne, séduit.
Une lecture détaillée et critique trouve maintes faiblesses dans l'expression et l'orthographe.
Peut-être qu'une plus grande simplicité aiderait à plus de rigueur ?
N'empêche que je te trouve une plume plus qu'intéressante, prometteuse je dirais.
A propos de la conjugaison des verbes, on est facilement renseigné sur la plupart des formes dans la partie "Morphologie" du CNRTL : www.cnrtl.fr
Invité- Invité
Re: Femme
Le sujet m'a moyennement intéressée mais je sais que c'est très subjectif, ça, et pas forcément en rapport avec l'écriture. Toutefois, je me dis qu'avec une écriture un peu plus grinçante, j'aurais, qui sait, accroché davantage, repéré de ci de là des éclats qui auraient retenu mon attention d'une autre manière. Pourtant, le style est soigné, c'est fluide et travaillé mais un brin trop lisse à mon goût.
Je reconnais en tout cas le travail accompli, il y a là volonté de donner quelque chose de soigné, sans doute un peu trop.
Je reconnais en tout cas le travail accompli, il y a là volonté de donner quelque chose de soigné, sans doute un peu trop.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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