La femme sans nom
3 participants
Page 1 sur 1
La femme sans nom
« Tu ne connais pas son nom ? » me demanda le postier du village.
Elle n’avait ni nom, ni prénom. Et alors ? Elle est la femme sans nom, la belle du coin, le mystère.
« Il faut bien lui donner un nom ! On l’appellera Inconnue. » reprit-il
Pourquoi aurait-elle besoin d’un nom ? Je l’admets, cela est plus simple pour appeler la personne. Mais, soyons lucide une seconde, qui aurait besoin de la nommer ? La belle vit seule sur le flanc de notre montagne enneigée de l’hiver à l’été. Je ne vois personne qui aurait besoin d’aller la voir, pas même le plus intrépide des villageois qui voudrait se perdre dans ses bras. Alors, ne l’appelons pas.
« Et toi, tu as bien un nom, mais à quoi te sers t-il puisque tout le monde t’appelle le postier ? » lui dis-je.
Il me répondit par un haussement d’épaule. J’en déduisis que la réponse était : « Pense ce que tu veux, cela m’importe peu dans le fond ». Je le vis partir sur son vélo.
Les noms m’échappent. Je les oublie dans la seconde qui s’étend sur moi. Les noms nous abusent et nous amusent. Ils ne sont rien qu’un léger vent. Ils bruissent une mélodie enivrante et se perdent. Je serais plus libre anonyme.
Mon nom est Petyo Plovdiv et qui cela intéresse t-il à part le facteur ? Et encore, je ne reçois jamais de courrier. Que je sois Pierre ou Zoravar, cela changerait-il quelque chose? Et si mon nom était Vedder plutôt que Plovdiv ? Ce ne sont que quelques lettres, une sonorité, une histoire de famille ; perdus sur un registre. Je suis prisonnier de mon identité. Et elle, la belle des montagnes, est libre. Elle peut être qui elle veut, quand elle veut, le temps qu’elle veut. Un jour elle s’appellerait Olga Pétillon et le lendemain, Tina Hollander. Elle serait les aubes qui se succèdent et ne se ressemblent en rien.
Je suis l’intrépide du village qui monta voir la femme sans nom. Elle me parla peu mais sa voix était envoûtante.
Est-elle folle ou plus intrépide que moi pour vivre là-haut, seule, au milieu d’une neige qui se renouvelle sans cesse ? Je me surprends à penser à elle, Zola, Xixili, Eva, et tous les prénoms possibles. Existe-t-il un prénom pour coller à cette femme aux cheveux blonds cendrés qui se perd dans la neige et se découvre dans les couchers de soleil ? Je ne le crois pas. Les prénoms sont cernés par le vide.
Son secret me pèse parfois. Les mystères ne sont-ils pas faits pour être découverts ? Une journée en montagne me serait-elle nécessaire ? Et si je me libérais de toutes mes idées reçues ? Si je revenais à mes premières pensées. Cette femme n’a pas besoin de nom pour exister. Elle est libre de son identité. Plus de parents, ni d’ancêtres aux secrets peu reluisants qu'il faudra cacher à la prochaine génération. Être, sans personne à qui se justifier. N’être qu’un son de voix, un souffle, une histoire qui se forme au gré des printemps.
La femme de la montagne est bien plus belle sans nom. Elle inspire et intrigue. Elle attire les curieux. Peut-être est-ce son but ? Celui d’être un peu moins seule dans l’étendue glacée.
La nuit, je l’entends murmurer depuis sa montagne des noms qui n’existent pas. Elle est dans le vent qui vient jusqu’à moi et me berce. Elle est libre de toute contrainte, erre et s’élève …
Elle n’avait ni nom, ni prénom. Et alors ? Elle est la femme sans nom, la belle du coin, le mystère.
« Il faut bien lui donner un nom ! On l’appellera Inconnue. » reprit-il
Pourquoi aurait-elle besoin d’un nom ? Je l’admets, cela est plus simple pour appeler la personne. Mais, soyons lucide une seconde, qui aurait besoin de la nommer ? La belle vit seule sur le flanc de notre montagne enneigée de l’hiver à l’été. Je ne vois personne qui aurait besoin d’aller la voir, pas même le plus intrépide des villageois qui voudrait se perdre dans ses bras. Alors, ne l’appelons pas.
« Et toi, tu as bien un nom, mais à quoi te sers t-il puisque tout le monde t’appelle le postier ? » lui dis-je.
Il me répondit par un haussement d’épaule. J’en déduisis que la réponse était : « Pense ce que tu veux, cela m’importe peu dans le fond ». Je le vis partir sur son vélo.
Les noms m’échappent. Je les oublie dans la seconde qui s’étend sur moi. Les noms nous abusent et nous amusent. Ils ne sont rien qu’un léger vent. Ils bruissent une mélodie enivrante et se perdent. Je serais plus libre anonyme.
Mon nom est Petyo Plovdiv et qui cela intéresse t-il à part le facteur ? Et encore, je ne reçois jamais de courrier. Que je sois Pierre ou Zoravar, cela changerait-il quelque chose? Et si mon nom était Vedder plutôt que Plovdiv ? Ce ne sont que quelques lettres, une sonorité, une histoire de famille ; perdus sur un registre. Je suis prisonnier de mon identité. Et elle, la belle des montagnes, est libre. Elle peut être qui elle veut, quand elle veut, le temps qu’elle veut. Un jour elle s’appellerait Olga Pétillon et le lendemain, Tina Hollander. Elle serait les aubes qui se succèdent et ne se ressemblent en rien.
Je suis l’intrépide du village qui monta voir la femme sans nom. Elle me parla peu mais sa voix était envoûtante.
Est-elle folle ou plus intrépide que moi pour vivre là-haut, seule, au milieu d’une neige qui se renouvelle sans cesse ? Je me surprends à penser à elle, Zola, Xixili, Eva, et tous les prénoms possibles. Existe-t-il un prénom pour coller à cette femme aux cheveux blonds cendrés qui se perd dans la neige et se découvre dans les couchers de soleil ? Je ne le crois pas. Les prénoms sont cernés par le vide.
Son secret me pèse parfois. Les mystères ne sont-ils pas faits pour être découverts ? Une journée en montagne me serait-elle nécessaire ? Et si je me libérais de toutes mes idées reçues ? Si je revenais à mes premières pensées. Cette femme n’a pas besoin de nom pour exister. Elle est libre de son identité. Plus de parents, ni d’ancêtres aux secrets peu reluisants qu'il faudra cacher à la prochaine génération. Être, sans personne à qui se justifier. N’être qu’un son de voix, un souffle, une histoire qui se forme au gré des printemps.
La femme de la montagne est bien plus belle sans nom. Elle inspire et intrigue. Elle attire les curieux. Peut-être est-ce son but ? Celui d’être un peu moins seule dans l’étendue glacée.
La nuit, je l’entends murmurer depuis sa montagne des noms qui n’existent pas. Elle est dans le vent qui vient jusqu’à moi et me berce. Elle est libre de toute contrainte, erre et s’élève …
Kali Lorca- Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 29/11/2008
Re: La femme sans nom
Une histoire agréable mais qui me laisse une impression d'inabouti...
Invité- Invité
Re: La femme sans nom
Vous avez sans doute raison. Je pars à l'hôpital aujourd'hui, et je voulais laisser un petit quelque chose avant. J'aurais dû le travailler plus ...
Merci Socque, et à bientôt
Merci Socque, et à bientôt
Kali Lorca- Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 29/11/2008
Re: La femme sans nom
Kali, depuis tes premiers textes ici, j'ai le sentiment que ton écriture progresse, que tu prends davantage le temps de poser les choses et de structurer tes récits. Ils s'en trouvent améliorés, bien sûr, et c'est tout de même bien agréable.
Dans le cas présent, j'ai aimé te lire, apprécié cette torpeur qui s'esquisse au fil des lignes.
Toutefois, je sens encore de l'hésitation, comme si tu ne savais pas tout le temps où tu allais ou comme si tu n'arrivais pas vraiment exprimer ce que tu avais en tête. Tout comme socque, il me vient des impressions d'inabouti; il ne manque pas grand-chose à mon avis pour faire repartir le récit autrement.
Dans le cas présent, j'ai aimé te lire, apprécié cette torpeur qui s'esquisse au fil des lignes.
Toutefois, je sens encore de l'hésitation, comme si tu ne savais pas tout le temps où tu allais ou comme si tu n'arrivais pas vraiment exprimer ce que tu avais en tête. Tout comme socque, il me vient des impressions d'inabouti; il ne manque pas grand-chose à mon avis pour faire repartir le récit autrement.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La femme sans nom
Un texte fluide, intéressant, agréable à lire mais...oui, c'est comme s'il manquait un bout de conclusion, le lecteur reste un peu "sur sa faim". (En tout cas à bientôt !)
Sujets similaires
» Sans excuse, sans drame, sans amour
» Narbah poussière
» Phrase sans fin et sans faim (à qui veut la poursuivre)
» Exo: Phrase sans fin et sans faim (à qui veut la poursuivre)
» Trois rails de coca sans un pli (sans « e »)
» Narbah poussière
» Phrase sans fin et sans faim (à qui veut la poursuivre)
» Exo: Phrase sans fin et sans faim (à qui veut la poursuivre)
» Trois rails de coca sans un pli (sans « e »)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum