Une misère de Jean
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Une misère de Jean
Tu dis que koaaaa ? Le problème avec Jean c'est qu'il avait de sérieux problèmes d'audition qu'il mettait un point d'honneur à nier énergiquement. En outre la phonétique avait dû lui être inculqué par quelque batracien de passage. Quand on y ajoutait le peu de maîtrise qu'il avait de la langue de Molière, communiquer avec l'individu relevait d'un parcours du combattant. Après quelques dizaines de « tu dis que koaaaaaa ? » on jetait l'éponge, résigné.
Une multitude d'individu peuplent les rues du Cameroun. Dans une vue d'ensemble on a l'impression d'une affreuse homogénéité ; mais il suffit d'en isoler un pour se rendre compte de la singularité de l'énergumène. Le propre du pauvre en Afrique est d'avoir un broyeur en lieu et place du tube digestif, vous lui serviriez une poubelle qu'il s'en régalerait sans scrupule aucun. Les diarrhées chroniques tout comme les maux d'estomac intempestifs ne lui arrache qu'une expression : « ouaiiiis ! je vais même faire comment ? » Les décennies de libéralisme communautaire imposés par une monarchie qui ne dit pas son nom ont appris au Camerounais la résignation.
Du fond de sa pauvreté et de son ignorance, il a pris pour argent comptant l'ineptie qui dit que les enfants sont une richesse, alors il en a une dizaine. Sauf qu'il est toujours aussi pauvre. C'est une sorte de tombola, chaque enfant est une chance de gagner le gros lot. En d'autres termes, plus vous avez d'enfants, plus grandes sont les chances de voir l'un d'entre eux réussir et venir vous sortir de votre misère. Du coup la tentation est forte d'en produire en quantité industrielle, multipliant à la fois épouses et progénitures.
La question de savoir comment on s'y prendra pour entretenir une si nombreuse progéniture est déplacée. Dans le ghetto, toute projection dans l'avenir est une utopie, seul compte l'instant présent et un sens aigu de la débrouillardise. C'est assis à même le sol, dans la bicoque du charlatan faisant office de guérisseur que Jean s'adonne à sa tirade préférée : tu dis que koaaaaaa ? Malam (le guérisseur) commençait à en avoir assez d'expliquer à ce drôle d'individu la façon d'utiliser la poudre qu'il venait de lui remettre. Dans le ghetto, les chemins de la pharmacie et de l'hôpital sont semblables à celles de Dieu et du paradis : impénétrables, mais surtout impraticables. Il se trouvera donc forcément un zèbre pour s'improviser guérisseur et vous fourguer plantes et écorces qui n'ont d'autres vertus curatives que celle d'un placebo. Jean de persister dans sa double surdité, intellectuelle et auditive : « donc je mets dans l'eau avant de boiiiiiiiire ? » par dépit Malam se contente de hocher la tête espérant ainsi se débarrasser de l'importun. « Mais je chauffe d'abord l'eau là, ou bien je bois ça comme ça ? »Malam de hausser ses épaules moins pour la température de l'eau que par résignation. « Si c'est amère je mets le sucreeee ? Parce que souvent ça fait que je vomis heiiiiin ! »La même poudre, quelques temps auparavant, avait servi à traiter son paludisme, les hémorragies nasales de sa fille et même l'entorse de son petit dernier. Le tout avec la même posologie et le même mode d'administration.
Finalement, Jean finit par partir, emportant avec lui la fameuse poudre en échange d'un billet de 1000Fcfa remis au guérisseur. Il était impératif de juguler sa diarrhée, une absence de plus de deux jours pouvait conduire à son licenciement. Planton dans une administration publique, il touchait un salaire de trente mille francs en échange duquel il avait le droit de tenir la porte pour les diverses entrées et sorties. Aucune assurance maladie, aucune sécurité sociale : un bonheur parfait. Toutes les fêtes nationales, c'est avec fierté qu'il arborait la tenue à l'effigie du président du parti au pouvoir et président à vie du pays ; pour rendre grâce aux bienfaits du libéralisme communautaire. A toutes les élections il votera pour reconduire l'administration en place.« N'est-ce pas que c'est mon frèèèère, je dois lui voter !!! » Sa fille aînée, 17ans à peine, est déjà une prostituée de premier ordre. Le plus âgé de ses fils, un délinquant notoire adepte des drogues dures. Quand il rentre tard le soir, jean est si épuisé qu'il renonce à faire l'appel de ses enfants. Ceux-ci passent leurs journées dans la rue, vu qu'à la maison il n'y a rien à manger. L'école est un luxe, alors ils perpétuent la tradition d'analphabétisme qui est le propre de leur famille.« C'est les enfants là qui vont me pleurer. » l'entendrez-vous souvent dire. Comprenez ce sont eux qui l'enterreront à sa mort. Peu lui importe sa qualité de vie, pourvu qu'à sa mort l'on vienne : le pleurer. Encore faudrait-il qu'ils ne meurent pas tous avant lui de faim, de maladie ou de mort violente
Mais avant de mourir, pour les prochaines élections, il ira encore introduire dans l'urne le bulletin d'un système qui depuis plus d'un quart de siècle le maintien dans une misère absolue. Ce sont ses frères, c'est-à-dire du même groupe tribal que lui. Ton frère t'affame sans que tu ne réagisses ? « ouaiiiis ! Je vais alors faire comment ? Les autres là ne nous aiment pas ! »
Fin
Une multitude d'individu peuplent les rues du Cameroun. Dans une vue d'ensemble on a l'impression d'une affreuse homogénéité ; mais il suffit d'en isoler un pour se rendre compte de la singularité de l'énergumène. Le propre du pauvre en Afrique est d'avoir un broyeur en lieu et place du tube digestif, vous lui serviriez une poubelle qu'il s'en régalerait sans scrupule aucun. Les diarrhées chroniques tout comme les maux d'estomac intempestifs ne lui arrache qu'une expression : « ouaiiiis ! je vais même faire comment ? » Les décennies de libéralisme communautaire imposés par une monarchie qui ne dit pas son nom ont appris au Camerounais la résignation.
Du fond de sa pauvreté et de son ignorance, il a pris pour argent comptant l'ineptie qui dit que les enfants sont une richesse, alors il en a une dizaine. Sauf qu'il est toujours aussi pauvre. C'est une sorte de tombola, chaque enfant est une chance de gagner le gros lot. En d'autres termes, plus vous avez d'enfants, plus grandes sont les chances de voir l'un d'entre eux réussir et venir vous sortir de votre misère. Du coup la tentation est forte d'en produire en quantité industrielle, multipliant à la fois épouses et progénitures.
La question de savoir comment on s'y prendra pour entretenir une si nombreuse progéniture est déplacée. Dans le ghetto, toute projection dans l'avenir est une utopie, seul compte l'instant présent et un sens aigu de la débrouillardise. C'est assis à même le sol, dans la bicoque du charlatan faisant office de guérisseur que Jean s'adonne à sa tirade préférée : tu dis que koaaaaaa ? Malam (le guérisseur) commençait à en avoir assez d'expliquer à ce drôle d'individu la façon d'utiliser la poudre qu'il venait de lui remettre. Dans le ghetto, les chemins de la pharmacie et de l'hôpital sont semblables à celles de Dieu et du paradis : impénétrables, mais surtout impraticables. Il se trouvera donc forcément un zèbre pour s'improviser guérisseur et vous fourguer plantes et écorces qui n'ont d'autres vertus curatives que celle d'un placebo. Jean de persister dans sa double surdité, intellectuelle et auditive : « donc je mets dans l'eau avant de boiiiiiiiire ? » par dépit Malam se contente de hocher la tête espérant ainsi se débarrasser de l'importun. « Mais je chauffe d'abord l'eau là, ou bien je bois ça comme ça ? »Malam de hausser ses épaules moins pour la température de l'eau que par résignation. « Si c'est amère je mets le sucreeee ? Parce que souvent ça fait que je vomis heiiiiin ! »La même poudre, quelques temps auparavant, avait servi à traiter son paludisme, les hémorragies nasales de sa fille et même l'entorse de son petit dernier. Le tout avec la même posologie et le même mode d'administration.
Finalement, Jean finit par partir, emportant avec lui la fameuse poudre en échange d'un billet de 1000Fcfa remis au guérisseur. Il était impératif de juguler sa diarrhée, une absence de plus de deux jours pouvait conduire à son licenciement. Planton dans une administration publique, il touchait un salaire de trente mille francs en échange duquel il avait le droit de tenir la porte pour les diverses entrées et sorties. Aucune assurance maladie, aucune sécurité sociale : un bonheur parfait. Toutes les fêtes nationales, c'est avec fierté qu'il arborait la tenue à l'effigie du président du parti au pouvoir et président à vie du pays ; pour rendre grâce aux bienfaits du libéralisme communautaire. A toutes les élections il votera pour reconduire l'administration en place.« N'est-ce pas que c'est mon frèèèère, je dois lui voter !!! » Sa fille aînée, 17ans à peine, est déjà une prostituée de premier ordre. Le plus âgé de ses fils, un délinquant notoire adepte des drogues dures. Quand il rentre tard le soir, jean est si épuisé qu'il renonce à faire l'appel de ses enfants. Ceux-ci passent leurs journées dans la rue, vu qu'à la maison il n'y a rien à manger. L'école est un luxe, alors ils perpétuent la tradition d'analphabétisme qui est le propre de leur famille.« C'est les enfants là qui vont me pleurer. » l'entendrez-vous souvent dire. Comprenez ce sont eux qui l'enterreront à sa mort. Peu lui importe sa qualité de vie, pourvu qu'à sa mort l'on vienne : le pleurer. Encore faudrait-il qu'ils ne meurent pas tous avant lui de faim, de maladie ou de mort violente
Mais avant de mourir, pour les prochaines élections, il ira encore introduire dans l'urne le bulletin d'un système qui depuis plus d'un quart de siècle le maintien dans une misère absolue. Ce sont ses frères, c'est-à-dire du même groupe tribal que lui. Ton frère t'affame sans que tu ne réagisses ? « ouaiiiis ! Je vais alors faire comment ? Les autres là ne nous aiment pas ! »
Fin
Hervé Tadié- Nombre de messages : 11
Age : 45
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: Une misère de Jean
Suffoquant de réalisme social ! Je ne connais pas le Cameroun, mais un tout petit peu la Gambie, le Sénégal, le Maroc, et pas mal la misère ... Très juste la réflexion sur "seul le présent compte" !
J'aimerai bien savoir écrire comme çà, dire les choses telles qu'elles sont.
Merci !
J'aimerai bien savoir écrire comme çà, dire les choses telles qu'elles sont.
Merci !
méthylène- Nombre de messages : 25
Age : 63
Date d'inscription : 21/03/2008
Re: Une misère de Jean
Etonnante lecture qui me laisse perplexe... parce que je me demande à quoi on a affaire ici. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui m'interpelle (dérange ?) dans la forme ou le fond, d'ailleurs. C'est fort bien écrit, informatif, presque drôle de réalisme. "Ça" oscille entre anedocte et dénonciation, entre compte-rendu désabusé et prise de position, j'ai du mal à saisir la place du narrateur. Ce qui est sûr, c'est que "ça" ne laisse pas indifférent !!
J'ai hâte de lire les réactions d'autres lecteurs plus éclairés que moi pour comprendre ce que je sais ne pas avoir compris sans pouvoir cerner la nature de l'incompréhension...
J'ai hâte de lire les réactions d'autres lecteurs plus éclairés que moi pour comprendre ce que je sais ne pas avoir compris sans pouvoir cerner la nature de l'incompréhension...
Invité- Invité
Re: Une misère de Jean
Ben... moi aussi... Je lis ce texte ainsi qu'un article d'information, un reportage en mots. Très loin de toute fiction.
La lecture d'un article dans un journal. Une chronique plutôt, par le ton... moins figé...
Le contenu est bien traîté, ne laisse pas indifférent, mais l'approche(littéraire) du lecteur, n'est pas la même que pour un texte de "fiction".
Ce qui n'enlève rien aux qualités du texte.
La lecture d'un article dans un journal. Une chronique plutôt, par le ton... moins figé...
Le contenu est bien traîté, ne laisse pas indifférent, mais l'approche(littéraire) du lecteur, n'est pas la même que pour un texte de "fiction".
Ce qui n'enlève rien aux qualités du texte.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Une misère de Jean
.
J'ai l'impression, Island, que tu voudrais que ce texte soit catalogué correctement, que le problème du genre se pose à toi, alors que, de mon avis, il faut profiter en premier lieu du texte lui-même, bien écrit, et sur son sens, sorte de critique politique bien tournée au travers d'un dur de la feuille fragilisé par l'histoire, la grande ou la petite. A ce sujet, je trouve que la critique prend le pas sur l'histoire (l'alourdit ?) et que, sur un texte court, il paraît difficile de combiner les deux avec brio.
Après, on peut penser, Hervé, que tu charges beaucoup la mule, mais il est clair que cette situation dramatique peut se rencontrer dans son intégralité . Seulement, elle me rappelle un peu le discours ambiant sur l'Afrique, que rien ne peut plus sauver, qui est dans la panade jusqu'au cou, et qui ne raconte pas souvent comment des hommes et des femmes, un peu partout sur le continent, luttent pour la démocratie, pour le droit des femmes, etc. Alors, on pourrait avoir envie, au milieu de ces destins en impasses, de rencontrer un griot, un peintre sur verre, par exemple. Mais c'est peut-être pour une prochaine histoire.
J'ai l'impression, Island, que tu voudrais que ce texte soit catalogué correctement, que le problème du genre se pose à toi, alors que, de mon avis, il faut profiter en premier lieu du texte lui-même, bien écrit, et sur son sens, sorte de critique politique bien tournée au travers d'un dur de la feuille fragilisé par l'histoire, la grande ou la petite. A ce sujet, je trouve que la critique prend le pas sur l'histoire (l'alourdit ?) et que, sur un texte court, il paraît difficile de combiner les deux avec brio.
Après, on peut penser, Hervé, que tu charges beaucoup la mule, mais il est clair que cette situation dramatique peut se rencontrer dans son intégralité . Seulement, elle me rappelle un peu le discours ambiant sur l'Afrique, que rien ne peut plus sauver, qui est dans la panade jusqu'au cou, et qui ne raconte pas souvent comment des hommes et des femmes, un peu partout sur le continent, luttent pour la démocratie, pour le droit des femmes, etc. Alors, on pourrait avoir envie, au milieu de ces destins en impasses, de rencontrer un griot, un peintre sur verre, par exemple. Mais c'est peut-être pour une prochaine histoire.
Re: Une misère de Jean
Petits détails sans importance :
...la phonétique avait dû lui être inculqué(é)...
Une multitude d'individu(s)...
Les diarrhées chroniques tout comme les maux d'estomac intempestifs ne lui arrache(nt)...
Les décennies de libéralisme communautaire imposés ...
« Si c'est amère
...quelques temps auparavant...
maintien(t)..
Une idée m'ennuie
Concernant la vie familiale des Camerounais, tu m'as l'air bien documenté. Y as-tu séjourné ?
...la phonétique avait dû lui être inculqué(é)...
Une multitude d'individu(s)...
Les diarrhées chroniques tout comme les maux d'estomac intempestifs ne lui arrache(nt)...
Les décennies de libéralisme communautaire imposé
« Si c'est amèr
...quelque
maintien(t)..
Une idée m'ennuie
De par leurs vertus thérapeutiques indéniables, certaines plantes ont cette capacité d'être utilisées par n'importe quel individu sérieux ou non.... Il se trouvera donc forcément un zèbre pour s'improviser guérisseur et vous fourguer plantes et écorces qui n'ont d'autres vertus curatives que celle d'un placebo...
Concernant la vie familiale des Camerounais, tu m'as l'air bien documenté. Y as-tu séjourné ?
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Une misère de Jean
apoutsiak a écrit:.
J'ai l'impression, Island, que tu voudrais que ce texte soit catalogué correctement, que le problème du genre se pose à toi.
Peut-être, je ne sais pas. J'ai été vraiment désorientée, je n'arrivais pas à comprendre ce qui avait motivé ce texte, ce qu'il y avait derrière les mots. J'aime, et c'est un tort parfois, aller au-delà des mots, me révéler la personne derrière un texte, comprendre ce qui se passe à ce moment dans sa tête... Et là, en plus, je n'arrivais pas à me faire une opinion ou même à réagir sur quelque chose de bien écrit au demeurant (!), comme une espèce d'insensibilité émotionnelle inhabituelle (pffffff)
Invité- Invité
Re: Une misère de Jean
Je n''ai pas réussi à dépasser les 4 premières phrases. Désolée.
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: Une misère de Jean
Comme Island je ne saisis pas la position du narrateur qui me semble osciller entre compassion et mépris, entre compréhension et rejet. Du coup je ne parviens pas entrer dans ce texte sans une sorte de méfiance envers l'humour qui me parait grinçant...une impression désagréable et c'est dommage, le texte me semblant mériter beaucoup mieux
Re: Une misère de Jean
J'ai plusieurs fois relu ce texte et longtemps hésité avant de le commenter. Le ton vériste des expressions populaires, le réalisme outrancier de la description sociale, ainsi que la précision des détails historiques et politiques me conduisent à penser, soit que l'auteur vit sur place, soit qu'il s'est très sérieusement documenté.
A la première lecture, je me suis demandé si ce texte n'était pas une provocation délibérée - habilement rédigée, au demeurant - destinée à faire réagir violemment les commentateurs (ce qui est pour le moment raté) ou même un récit au second degré, purement satirique, à la manière de Mongo Beti, par exemple.
Il me semble que ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Dans ce cas, considérant qu'il reflète l'opinion de l'auteur, je ne peux pas ne pas m'insurger contre une manière aussi partisane, voire injurieuse de décrire la réalité de la société camerounaise, et les individus qui la composent.
L'auteur parle d'une "affreuse homogénéité " de la foule camerounaise. En quoi est-elle affreuse ? Pour un non-occidental, une foule de blancs sur les trottoirs de Paris ou à la sortie d'une salle de spectacle présenterait sans doute le même caractère d'homogénéité, sans qu'il se sente obligé de la qualifier d'affreuse.
Il nous apprend aussi que le "pauvre africain" se "régalerait d'une poubelle". Il y de par le monde beaucoup de miséreux, et pas seulement en Afrique, qui sont contraints, faut de mieux, de se nourrir des poubelles des autres, sans que pour cela ils aillent jusqu'à s'en régaler. Il me semble aussi que pas mal d'occidentaux pas nécessairement des plus pauvres ingurgitent tellement de saloperies industrielles et hautement toxiques que c'est plutôt le tube digestif de ceux-là qui pourrait être comparé à une poubelle. Entre parenthèses, j'ai au contraire pu constater par expérience que la plupart de ces pauvres se débrouillaient, avec trois fois rien, pour cuisiner des plats délicieux, qu'ils n'hésitent pas à partager avec leurs voisins ou leurs hôtes étrangers.
L'auteur fustige ensuite des "décennies de libéralisme communautaire" responsables de la veule résignation du peuple camerounais. C'est une vision réductrice, sinon mensongère. Le peuple camerounais est loin d'être résigné, et la fréquence des manifestations d'opposition ainsi que la dureté de leur répression depuis l'indépendance, attestent si besoin était d'un potentiel de révolte toujours intact. Si le peuple camerounais continue d'être maintenu dans un état scandaleux de sujétion politique et économique, c'est bien moins à ce prétendu libéralisme communautaire qu'il le doit, qu'au despotisme assez sournois d'un pouvoir qui sait se donner les apparences de la démocratie, avant tout soutenu et maintenu en place par l'ex-colonisateur pour servir ses intérêts économiques et géostratégiques. L'influence délétère de la diplomatie française et des agents de notre grande compagnie nationale d'hydrocarbures dans le Golfe de Guinée est de notoriété publique et cela ne changera pas de sitôt en dépit des hypocrites déclarations d'intention de notre nouveau chef de l'Etat et de son gouvernement.
"Toute projection dans l'avenir est (pour le pauvre camerounais) une utopie", nous révèle l'auteur, sans se soucier apparemment de la nature pléonastique de cette pompeuse maxime. En effet, l'avenir étant par définition ce qui n'est pas encore, il ne peut avoir qu'un caractère utopique, n'en déplaise aux oracles et aux futurologues, surtout spécialistes de la prédiction après coup. Il est clair que pour des gens principalement préoccupés de survivre au quotidien, l'avenir est avant tout une vue de l'esprit, et surtout quand trente années de grandes envolées lyriques et de promesses non tenues les ont vaccinés durablement contre la langue de bois de leurs dirigeants. Ce qui ne les empêche pas, au quotidien justement, de se battre pour améliorer leur vie et créer les conditions d'un avenir meilleur, comme le faisait fort justement remarquer un autre commentaire.
Car c'est là que ce texte, selon moi, est le plus injuste. Il me semble que c'est plutôt son auteur qui souffre de cette "double surdité, intellectuelle et auditive" qu'il attribue à son personnage. Le Cameroun, en dépit de la condition difficile, voire misérable d'une grande partie de sa population, n'est pas l'un des pays les plus pauvres ni les plus sanglants de l'Afrique, loin s'en faut. Il est surtout le pays du saxophoniste Manu Dibango, de l'immense auteur Mongo Beti, du génial cinéaste Basek Ba Kobio et du brillant poète Francis Bebey, pour ne citer que ces illustres représentants de la culture camerounaise. Et, en dépit des conditions difficiles d'existence de beaucoup, le Cameroun est souvent aussi le pays du sourire, de la danse et de la joie de vivre.
A la première lecture, je me suis demandé si ce texte n'était pas une provocation délibérée - habilement rédigée, au demeurant - destinée à faire réagir violemment les commentateurs (ce qui est pour le moment raté) ou même un récit au second degré, purement satirique, à la manière de Mongo Beti, par exemple.
Il me semble que ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Dans ce cas, considérant qu'il reflète l'opinion de l'auteur, je ne peux pas ne pas m'insurger contre une manière aussi partisane, voire injurieuse de décrire la réalité de la société camerounaise, et les individus qui la composent.
L'auteur parle d'une "affreuse homogénéité " de la foule camerounaise. En quoi est-elle affreuse ? Pour un non-occidental, une foule de blancs sur les trottoirs de Paris ou à la sortie d'une salle de spectacle présenterait sans doute le même caractère d'homogénéité, sans qu'il se sente obligé de la qualifier d'affreuse.
Il nous apprend aussi que le "pauvre africain" se "régalerait d'une poubelle". Il y de par le monde beaucoup de miséreux, et pas seulement en Afrique, qui sont contraints, faut de mieux, de se nourrir des poubelles des autres, sans que pour cela ils aillent jusqu'à s'en régaler. Il me semble aussi que pas mal d'occidentaux pas nécessairement des plus pauvres ingurgitent tellement de saloperies industrielles et hautement toxiques que c'est plutôt le tube digestif de ceux-là qui pourrait être comparé à une poubelle. Entre parenthèses, j'ai au contraire pu constater par expérience que la plupart de ces pauvres se débrouillaient, avec trois fois rien, pour cuisiner des plats délicieux, qu'ils n'hésitent pas à partager avec leurs voisins ou leurs hôtes étrangers.
L'auteur fustige ensuite des "décennies de libéralisme communautaire" responsables de la veule résignation du peuple camerounais. C'est une vision réductrice, sinon mensongère. Le peuple camerounais est loin d'être résigné, et la fréquence des manifestations d'opposition ainsi que la dureté de leur répression depuis l'indépendance, attestent si besoin était d'un potentiel de révolte toujours intact. Si le peuple camerounais continue d'être maintenu dans un état scandaleux de sujétion politique et économique, c'est bien moins à ce prétendu libéralisme communautaire qu'il le doit, qu'au despotisme assez sournois d'un pouvoir qui sait se donner les apparences de la démocratie, avant tout soutenu et maintenu en place par l'ex-colonisateur pour servir ses intérêts économiques et géostratégiques. L'influence délétère de la diplomatie française et des agents de notre grande compagnie nationale d'hydrocarbures dans le Golfe de Guinée est de notoriété publique et cela ne changera pas de sitôt en dépit des hypocrites déclarations d'intention de notre nouveau chef de l'Etat et de son gouvernement.
"Toute projection dans l'avenir est (pour le pauvre camerounais) une utopie", nous révèle l'auteur, sans se soucier apparemment de la nature pléonastique de cette pompeuse maxime. En effet, l'avenir étant par définition ce qui n'est pas encore, il ne peut avoir qu'un caractère utopique, n'en déplaise aux oracles et aux futurologues, surtout spécialistes de la prédiction après coup. Il est clair que pour des gens principalement préoccupés de survivre au quotidien, l'avenir est avant tout une vue de l'esprit, et surtout quand trente années de grandes envolées lyriques et de promesses non tenues les ont vaccinés durablement contre la langue de bois de leurs dirigeants. Ce qui ne les empêche pas, au quotidien justement, de se battre pour améliorer leur vie et créer les conditions d'un avenir meilleur, comme le faisait fort justement remarquer un autre commentaire.
Car c'est là que ce texte, selon moi, est le plus injuste. Il me semble que c'est plutôt son auteur qui souffre de cette "double surdité, intellectuelle et auditive" qu'il attribue à son personnage. Le Cameroun, en dépit de la condition difficile, voire misérable d'une grande partie de sa population, n'est pas l'un des pays les plus pauvres ni les plus sanglants de l'Afrique, loin s'en faut. Il est surtout le pays du saxophoniste Manu Dibango, de l'immense auteur Mongo Beti, du génial cinéaste Basek Ba Kobio et du brillant poète Francis Bebey, pour ne citer que ces illustres représentants de la culture camerounaise. Et, en dépit des conditions difficiles d'existence de beaucoup, le Cameroun est souvent aussi le pays du sourire, de la danse et de la joie de vivre.
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Une misère de Jean
pas plus éclairé qu'Island, j'ai lu ce texte avec résignation. Mais comme Gobu, j'ai tiqué sur plusieurs mots (les mêmes) qui relèvent de la suffisance ou du mépris, même si ça n'est pas volontaire et si l'ensemble peut faire plutôt penser à un regard plein de commisération sous des dehors "ne nous voilons pas la face"...
Je reste perplexe.
Bien écrit, oui.
L'assimilation guérisseur/charlatan est une facilité, une coquetterie.
Je reste perplexe.
Bien écrit, oui.
L'assimilation guérisseur/charlatan est une facilité, une coquetterie.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Une misère de Jean
Je suis dans le même cas que tout le monde.
Forcer le trait pourquoi? Que diraient les Camerounais eux-mêmes de ce texte. C'est la question qui me vient à l'esprit.
Forcer le trait pourquoi? Que diraient les Camerounais eux-mêmes de ce texte. C'est la question qui me vient à l'esprit.
Invité- Invité
présentation
Tout d'abord j'aimerais tous vous remercier de vos différents commentaires. je les ai lu et tous pris en compte.
Je suis moi même Camerounais, sinon jamais je ne me serais permis de parler ainsi du Cameroun, sans rsiquer de me faire traiter de raciste ou pire...
Oui c'est de un peu de provocation délibéré, tout ne va pas si mal au Cameroun. Mais je préfère fustiger aussi violement que possible ce qui me semble être la principale facteur limitant des sociétés Africaines, c'est à dire que des gens votent non pour des idées ou des convictions, mais pour l'appartenance à une ethnie.
La grande difficulté est de construire une nation, en dépassant l'égoïsme ethnique ou tribale. c'est le sens même de cet écrit que de s'attaquer à cet état de fait. Et croyez moi, de tels personnages existent au Cameroun, profondément englués dans des considérations ethniques.
Autre chose, la question du genre de ce récit, franchement je ne l'ai pas jugé importante.
Merci
Je suis moi même Camerounais, sinon jamais je ne me serais permis de parler ainsi du Cameroun, sans rsiquer de me faire traiter de raciste ou pire...
Oui c'est de un peu de provocation délibéré, tout ne va pas si mal au Cameroun. Mais je préfère fustiger aussi violement que possible ce qui me semble être la principale facteur limitant des sociétés Africaines, c'est à dire que des gens votent non pour des idées ou des convictions, mais pour l'appartenance à une ethnie.
La grande difficulté est de construire une nation, en dépassant l'égoïsme ethnique ou tribale. c'est le sens même de cet écrit que de s'attaquer à cet état de fait. Et croyez moi, de tels personnages existent au Cameroun, profondément englués dans des considérations ethniques.
Autre chose, la question du genre de ce récit, franchement je ne l'ai pas jugé importante.
Merci
Hervé Tadié- Nombre de messages : 11
Age : 45
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: Une misère de Jean
Et paf ! Tout le monde retour à la case départ !-)Hervé Tadié a écrit:Je suis moi même Camerounais,
Ou "reculez jusqu'à les arbres". D'ailleurs, Pierre-Henri, d'où tu l'tiens ? je l'cite tout l'temps mais je ne me rappelle plus d'où ça vient.
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: Une misère de Jean
Ce texte sonne faux. Il a beau certes évoquer les problèmes endémiques d'une afrique qui apprend au jour le jour à dépasser l'héritage forcé d'un colonialisme paternaliste et vulgaire, il ne passe d'un panflet malhabile et à resonnances racistes d'une situation peu certes peu reluisante mais dont l'avenir sera forcément meilleur tant bien même cet avenir se ferait à pas de fourmie.
Il sonne faux car il utilise un lexique qui n'est pas celui de l'afrique mais celui du regard rieur à l'aise derrière son petit confort neo colonial. Qui parle ainsi de ghetto au Cameroun ne devrait évoquer, là comme dans d'autres pays à moins d'évoquer certaisn état du sud de l'Afrique, que les seuls zones réservées aux blancs et aux coopérants puisque comble de l'ironie c'est ainsi que les bons riches se préservent de l'exubérance et du péril des "quartiers".
Il sonne faux parce qu'il manie dangereusement l'humour, avec une pointe de discours raciste à mon goût, mais je peux me tromper, lorsque l'africain, le noir, le nègre sait si bien rire de lui même, avec tellement de causticité mais jamais de haine même pour décrire les pires injustices.
Il sonne faux et il me dérange car de plus il n'est pas si bien écrit. Oui ce texte est facile et triste!
Il sonne faux car il utilise un lexique qui n'est pas celui de l'afrique mais celui du regard rieur à l'aise derrière son petit confort neo colonial. Qui parle ainsi de ghetto au Cameroun ne devrait évoquer, là comme dans d'autres pays à moins d'évoquer certaisn état du sud de l'Afrique, que les seuls zones réservées aux blancs et aux coopérants puisque comble de l'ironie c'est ainsi que les bons riches se préservent de l'exubérance et du péril des "quartiers".
Il sonne faux parce qu'il manie dangereusement l'humour, avec une pointe de discours raciste à mon goût, mais je peux me tromper, lorsque l'africain, le noir, le nègre sait si bien rire de lui même, avec tellement de causticité mais jamais de haine même pour décrire les pires injustices.
Il sonne faux et il me dérange car de plus il n'est pas si bien écrit. Oui ce texte est facile et triste!
Re: Une misère de Jean
Je me sens partagée Hervé...
Non pas à cause de relents racistes, prétendus ou réels, qui pourraient figurer dans ce texte ou être interprétés comme tels. Ils sont finalement trop gros, trop peu subtils pour être une véritable pensée raciste (ou alors, c'est vraiment grave).
Mon malaise vient plutôt de l'utilisation que tu fais de cette connaissance camerounaise que tu revendiques. Il me semble que tu ne l'utilises pas à bon escient. Ta moquerie un brin acerbe n'est pas constructive, juste un peu idiote par moments. Idem pour cette réalité économique et sociale que tu dépeins avec légèreté. Je ne dis pas qu'il faut tomber dans une description misérabiliste de l'Afrique et qu'il faut éliminer l'humour pour évoquer des situations parfois caricaturales, mais il faudrait que de tels procédés conduisent à quelque chose (voir par exemple les romans de Leonora Miano ou Clémentine Faïk-Njuzi).
Ceci dit, si je fais abstraction du sujet évoqué ci-dessus, j'ai apprécié la fluidité de ton écriture, également sa vivacité.
Non pas à cause de relents racistes, prétendus ou réels, qui pourraient figurer dans ce texte ou être interprétés comme tels. Ils sont finalement trop gros, trop peu subtils pour être une véritable pensée raciste (ou alors, c'est vraiment grave).
Mon malaise vient plutôt de l'utilisation que tu fais de cette connaissance camerounaise que tu revendiques. Il me semble que tu ne l'utilises pas à bon escient. Ta moquerie un brin acerbe n'est pas constructive, juste un peu idiote par moments. Idem pour cette réalité économique et sociale que tu dépeins avec légèreté. Je ne dis pas qu'il faut tomber dans une description misérabiliste de l'Afrique et qu'il faut éliminer l'humour pour évoquer des situations parfois caricaturales, mais il faudrait que de tels procédés conduisent à quelque chose (voir par exemple les romans de Leonora Miano ou Clémentine Faïk-Njuzi).
Ceci dit, si je fais abstraction du sujet évoqué ci-dessus, j'ai apprécié la fluidité de ton écriture, également sa vivacité.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une misère de Jean
Cher Sahkti
tu as tout compris, trop gros pour être vrai. l'exagération et la provocation sont faites exprés. et encore une fois, si je me permets de pousser si loin, c'est d'abord parce que ce faisant, ça perd en crédibilité, et parce qu'ensuite il est difficile de m'accuser de racisme vu que je le redis, je suis moi même Camerounais en chair et en sang.
Je ne prétend pas apporter de solution, je suis un caricaturiste, je force volontiers le trait, mais ce n'est pas malintentionné ni méchant. On le sait bien, il ne trouve jamais personne pour dire plus de mal du Cameroun que les Camerounais...
tu as tout compris, trop gros pour être vrai. l'exagération et la provocation sont faites exprés. et encore une fois, si je me permets de pousser si loin, c'est d'abord parce que ce faisant, ça perd en crédibilité, et parce qu'ensuite il est difficile de m'accuser de racisme vu que je le redis, je suis moi même Camerounais en chair et en sang.
Je ne prétend pas apporter de solution, je suis un caricaturiste, je force volontiers le trait, mais ce n'est pas malintentionné ni méchant. On le sait bien, il ne trouve jamais personne pour dire plus de mal du Cameroun que les Camerounais...
Hervé Tadié- Nombre de messages : 11
Age : 45
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: Une misère de Jean
Lecture sans grand plaisir pour moi. Tu choisis des expressions trop recherchées afin de dire des choses qui, pour atteindre leur but, nécessitent des tournures de phrases et un vocabulaire dépouillés de flaflas et de minauderies. Tu testes la patience du lecteur et tu risques, avec des propos comme les tiens, et une plume comme la tienne, dans son état actuel, de choquer certes, mais bien plus souvent de décourager.
Quelques vétilles aussi à surveiller sur les plans orthographique et grammatical. Rien de trop sérieux.
Quelques vétilles aussi à surveiller sur les plans orthographique et grammatical. Rien de trop sérieux.
Jonjon- Nombre de messages : 2908
Age : 40
Date d'inscription : 21/12/2005
Re: Une misère de Jean
je l'avoue : j'ai lu le texte et tous les commentaires dans la foulée
je ne suis donc pas sûr que j'aurais deviné que Hervé était Camerounais, en revanche ce qui est sûr c'est que j'aurais senti la "supercherie" tant tout est excessif, caricatural, même s'il y a un fond, une trame de vérité
donc je prends ce texte pour ce qu'il est et ce qu'en a dit Hervé dans ses propres réponses à certains commentaires
et bravo Gobu pour ton analyse
je ne suis donc pas sûr que j'aurais deviné que Hervé était Camerounais, en revanche ce qui est sûr c'est que j'aurais senti la "supercherie" tant tout est excessif, caricatural, même s'il y a un fond, une trame de vérité
donc je prends ce texte pour ce qu'il est et ce qu'en a dit Hervé dans ses propres réponses à certains commentaires
et bravo Gobu pour ton analyse
Re: Une misère de Jean
J’ai vraiment bien aimé ce texte. J’avais compris qu’il était écrit de l’intérieur c'est-à-dire qu’il était écrit par un camerounais. Quel que soit le pays, on ne peut en parler comme cela que lorsqu’on en fait partie.
Mais bon, en même temps, je savais déjà que tu étais Africain (en lisant d’autres commentaires sur ton texte « une femme »).
J’ai lu ce texte d’une traite, j’étais prise par l’histoire.
Je trouve ton style d’écriture très riche.
En particulier, j’ai bien aimé cette phrase : « Dans le ghetto, les chemins de la pharmacie et de l'hôpital sont semblables à celles de Dieu et du paradis : impénétrables, mais surtout impraticables ». Ça m’a fait pensé à un sujet d’examen que j’ai eu en Anglais, quand j’étais en Côte d’Ivoire : « Si tu étais malade, préfèrerais-tu aller à l’hôpital ou être soignée par la médecine traditionnelle ? » En tant qu’occidentale, j’ai eu un petit peu de mal à adopter les deux points de vue…
En tout cas, dans ton style, dans tes mots, dans l’ambiance que tu installes, j’ai retrouvé l’Afrique.
Mais bon, en même temps, je savais déjà que tu étais Africain (en lisant d’autres commentaires sur ton texte « une femme »).
J’ai lu ce texte d’une traite, j’étais prise par l’histoire.
Je trouve ton style d’écriture très riche.
En particulier, j’ai bien aimé cette phrase : « Dans le ghetto, les chemins de la pharmacie et de l'hôpital sont semblables à celles de Dieu et du paradis : impénétrables, mais surtout impraticables ». Ça m’a fait pensé à un sujet d’examen que j’ai eu en Anglais, quand j’étais en Côte d’Ivoire : « Si tu étais malade, préfèrerais-tu aller à l’hôpital ou être soignée par la médecine traditionnelle ? » En tant qu’occidentale, j’ai eu un petit peu de mal à adopter les deux points de vue…
En tout cas, dans ton style, dans tes mots, dans l’ambiance que tu installes, j’ai retrouvé l’Afrique.
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