Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
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Charles
mentor
antoine surin
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Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Voici donc ma contribution aux aventures de Victor Sès
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Victor tentait de reprendre son souffle. Qu’est-ce que je fous ici bordel ? Sa respiration restait haletante et il était en nage. Accroupi et caché derrière de gros barils, il ne pouvait pas voir ses assaillants. Etaient-ils encore là ? A leur seul souvenir, aussi mince soit il car il n’avait fait que les entrevoir, il frissonna d’horreur.
Deux jours plus tôt, un train venant de Boston l’avait déposé à la gare d’Arkham, une petite ville de la baie du Massachusetts. La soirée étant déjà bien avancée, il s’empressa de trouver un hôtel où passer la nuit. Un sentiment d’étrangeté imprégnait toute la ville et c’est, sans conviction aucune, qu’il porta son choix sur une pension familiale qu’il jugea moins austère que les autres. Il fut accueilli, si l’on peut dire, par un vieil homme au visage malade, qui veillait derrière son comptoir, affairé qu’il était à la lecture d’un livre énorme. Le tenancier ne lui demanda même pas son nom et, levant à peine la tête de sa lecture, prit une clef au hasard et la tendit à Victor. Numéro 11. Ramassant son sac, Victor empruntat l’escalier menant à l’étage. Trouver sa chambre dans cette veille bâtisse mal pensée lui prit dix bonnes minutes. Il tourna l’interrupteur et fut forcé de constater que le confort du lieu était à la hauteur de l’hospitalité de son hôte, c'est-à-dire nul. Un lit étroit, une simple armoire où ranger ses affaires et une lampe nue posée sur une commode. Il posa son sac et s’approcha de la fenêtre. Elle donnait sur la rue, il l’ouvrit et s’y pencha. Il fut assailli par une forte odeur de poisson provenant sûrement d’un quelconque entrepôt. Si ses souvenirs étaient bons, les notes remises par Sarah mentionnaient une rivière qui bordait la ville : la Miskatonic, laquelle avait donné son nom à l’université d’Arkham. Epuisé, Il laissa là sa réflexion et alla se coucher.
Au matin, après un chiche déjeuner pris dans un bar, il traversa la ville en direction de l’université et fut étonné de l’oppression générale qui s’en dégageait. Les rues étaient étroites et sombres malgré le mince soleil qui perçait les nuages. Les gens semblaient maussades et plongés dans une rêverie pénible. Il gagna toutefois rapidement le campus où il trouva facilement la bibliothèque. Le bibliothécaire le renseigna sur les ouvrages qu’il voulait consulter et le laissa ensuite tranquillement errer entre les rayonnages à la recherche des différents emplacements. Il alla bientôt s’assoir à un bureau dans un coin de la salle de lecture. Il n’avait pris qu’une certaine partie de la longue liste qu’avait dressée Sarah mais déjà ses bras ployaient sous le poids des livres. Victor passa toute la matinée puis une bonne partie de l’après-midi à compulser tous les titres, en vain.
Il sortit alors, alla dîner et finit par déambuler dans la ville, au bord de la Miskatonic. Il détestait réellement cette ville, ses maisons aux toits pointus, ses ruelles étroites, ses bâtiments d’un autre âge. Néanmoins, Sarah lui avait affirmé qu’il pourrait trouver ici nombre de renseignements sur l’objet de sa quête, mais, franchement, il en doutait. La nuit tomba, il prit le chemin du retour. Il traversa une venelle couverte qui séparait deux vieilles manufactures. A la sortie, il aperçut un petit troquet qui retint son attention. Le bar était tout en hauteur, écrasé par deux obscures masures. Victor s’approcha de la vitre, y vit du monde et poussa la porte. L’intérieur était plongé dans l’obscurité, seules brillaient deux veilles lampes à huile, une posée sur le bar, l’autre sur une table au fond de la pièce. Derrière le comptoir, seul se tenait le néant. Lui faisant face, un homme d’une petite quarantaine d’années, à l’allure chic mais à la stature de guingois. Il leva la tête de son verre.
« Entrez mon ami, à cette heure, rares sont encore les endroits où un gentleman peut tenir audience sans craindre d’entacher sa dignité. Asseyez-vous donc et prenez un peu de cette excellente mixture ». Merci dit Victor qui accéda à l’invitation. Tenant lieu de « mixture », une absinthe de qualité lui réchauffa le corps et ne tarda pas à en faire de même de son âme. La nuit avançait… Le lendemain, il chercha les derniers ouvrages de la liste et passa la journée à les lire. Il s’apprêtait à rentrer, dépité et bien décidé à reprendre le train dès que possible, lorsque, rangeant ses affaires, il vit, alors qu’il allait la jeter, griffonné rapidement au dos de la liste, le titre d’un dernier livre.
Ne le trouvant nulle part, il se renseigna auprès du bibliothécaire qui lui répondit que l’ouvrage n’était pas accessible au public. Quand Victor demanda pourquoi, l’autre bredouilla une vague réponse et se perdit en excuses. Intrigué, Victor se retira et revint à son bureau. A son insu, il teint le bibliothécaire à l’œil. A l’heure de la fermeture, il fit mine de sortir mais alla se cacher dans un débarras et attendit une petite heure. Il sortit alors de sa cachette. Discrètement, il gagna l’office et fouilla dans les fiches du bibliothécaire sans rien découvrir. Il examina les tiroirs, mettant les souvenirs des ses veilles expériences en pratique pour en forcer certains sans laisser de trace, et y trouva un registre de cuir brun. Rapidement il tomba sur le titre en question et son emplacement. Salle 03.
Depuis deux heures déjà, ils s’entretenaient de choses et d’autres. « Qu’est-ce qui vous amène à Arkham, si loin de là où vous avez vos habitudes », demanda l’homme accoudé au bar, portant son verre de liqueur verte à sa bouche. Victor laissa passer un instant puis répondit « les indications d’une jeune femme charmante à la vertu si parfaite que la belle en est inaccessible. Et aussi une envie, l’envie de découvrir une espèce encore peu étudiée ». Victor but. L’amour de la science, de la connaissance sans doute.
« De quelle espèce s’agit-il, si ce n’est pas là trop nous en révéler de vos travaux ».
« Ho, dit Victor, vous me prendriez pour un original ou bien même pour un fou. »
« Allons, allons, voyez donc notre ami que vous n’aviez pas encore remarqué ». L’homme indiqua une zone d’ombre derrière la lampe à huile posée au fond du bar. Une main, ou quelque chose de semblable s’agita dans les ténèbres, la flamme brilla plus fort, révélant une étrange créature, tenant à la fois de l’insecte et du cône, cône auquel on aurait greffé des appendices tronquées parodie de membres. « Il vient de loin et ne me parle jamais, il ne boit pas, bête qu’il est, et passe son temps à m’écouter discourir. Donc, au vu de son existence, votre soi disant bizarrerie ne sera que toute relative, n’oubliez pas où vous vous trouvez ».
« Et où donc, s’inquiéta Victor. A Arkham ? »
« Peut-être ou bien plus loin ou plus près, ou… plus tard ou encore, il ya longtemps, qu’importe en fait. Reprenez un peu d’absinthe et détendez vous ».
La salle de rangement était verrouillée mais la serrure ne résista pas longtemps. Etaient entreposés là, les uns sur les autres dans des étagères branlantes, un nombre incroyable de manuscrits et de livres anciens. Des ouvrages à la belle reliure côtoyant de simples carnets de notes. Il trouva le livre et l’ouvrit. Il n’eut le temps de n’en lire qu’un bref passage qui l’intrigua énormément lorsqu’un bruit dans son dos attira son attention. Dans l’embrasure de la porte se tenait un jeune homme en complet noir, au visage froid. Il lui demanda ce qu’il faisait là et menaça d’appeler la police. Victor voulut sortir sans rien ajouter d’autre qu’une excuse idiote mais le visiteur, voyant l’ouvrage qu’il avait déposé nonchalamment sur un rayonnage, se jeta sur lui, les yeux fous. Ils luttèrent un instant puis Victor parvint à se dégager. Il courut vers la sortie mais ne put pousser la porte. Il se rua alors dans l’office, ouvrit une fenêtre et se faufila à l’extérieur. Il s’enfonça dans les rues, en direction, du moins l’espérait-il, de la pension.
Lorsqu’il arriva, essoufflé, il aperçut de la lumière à la fenêtre de sa chambre. Il se demandait comment son poursuivant avait pu arriver là avant lui, et surtout comment il avait pu savoir où il résidait. Puis, Victor se souvint avoir échangé quelques mots à ce sujet avec le bibliothécaire durant le déjeuner qu’ils avaient pris ensemble. Il se demanda si les deux hommes pouvaient être de connivence. A cet instant, lui revint à la mémoire l’air curieux du bibliothécaire lorsqu’il lui avait donné le titre du dernier livre. L’homme avait alors paru embêté de sa requête et soupçonneux.
Une silhouette apparut à la fenêtre puis disparut rapidement. Victor n’y réfléchit pas à deux fois et, serrant contre lui son sac, se remit à courir sans prendre garde à la direction. Il tourna à gauche, à droite, puis longea une église derrière laquelle il s’engouffra dans une ruelle. Il déboucha alors sur les bords de la Miskatonic. Il courut vers un pont, décidé à s’y cacher. Il entendait toujours la course des hommes derrière lui mais les bruits ne semblaient pas correspondre à ceux qu’auraient dû produire une démarche humaine. Il fit alors ce qu’il n’aurait jamais dû faire, il se retourna. Il fut rempli par une vision d’horreur et allait tomber là, paralysé d’effroi, mais parvint à continuer sa fuite. Il passa le pont et poussa encore plus loin jusqu’à ce qu’il vit la porte entrebâillée d’un entrepôt. Une criée sans aucun doute ou quelque chose de semblable, partout des filets, des cadavres de poisson, des bacs, des barils.
« Je crois que je vais vous laissez à présent, s’excusa Victor ».
« Quoi ? Déjà ? Le matin n’est pas encore là et de toute façon que feriez vous, de jour, dans pareille cité ? Ah oui, vos recherches. Allez donc en paix, si possible, Mr… ? »
« Sès, Victor Sès. Et vous êtes ? »
« Peu importe. »
« Bien », Victor sortit chancelant dans la rue pavée d’onyx.
Victor fouilla un tas d’outils non loin de sa cache en tentant de faire le moins de bruit possible. Son pouls s’accélérait encore, il essayait de penser mais n’y parvenait pas, son instinct avait pris le dessus. Il dégota un pique, une espèce de crochet dont les poissonniers devaient se servir pour saisir les thons. Bordel, j’vais crever. Victor serra l’arme de toutes ses forces et tendit l’oreille. Mais ce fut son odora qui l’alerta ; l’odeur de poisson, toute banale en ce lieu, s’était transformée en quelque chose de putride, méphitique, un relent de panse béante, de tombe ouverte, de charnier. Un coup de pelleteuse dans une fosse commune. Victor ne retint pas un haut-le-cœur et vomit tout son suc sur le sol. C’est la bave aux lèvres et à moitié fou qu’il se releva pour faire face, les yeux hagards, tremblant de toute sa misérable humanité. Elles étaient là, il courut. Il avança alors vers une porte et y passa la tête, la sortie était libre. Il gagna la berge et courut vers la gare. Il courait toujours, perdu, la ville semblait se jouer de lui. Il s’arrêta devant un lieu qui lui semblait familier, un bar répugnant. Bar, absinthe, homme étrange, créature. Bordel. Sa perception se modifia, la ville s’était transformée. Plus de murs de brique, ni de ruelles pavées, mais de hautes constructions faites d’une pierre noirâtre et des rues immenses couvertes d’onyx. A bout de force, il ne put que constater la présence des deux créatures aux silhouettes imprécises se détachant sur un ciel de sang. Il lâcha la pique ainsi que tout le contenu de son corps et il hurla comme un enfant lorsque, dans un bruit de succions, des tentacules se saisirent de lui pour le mettre en pièces.
Victor se réveilla, il était toujours dans l’aérogare, assis sur un banc, attendant sont prochain vol. Sur ses genoux, un livre était ouvert, il avait dû s’assoupir durant la lecture. Il s’en saisit, le referma et allait le remettre dans son sac lorsqu’il s’arrêta sur la couverture, puis sur le titre : « Contes et nouvelles d’H.P. Lovecraft ». « Quelle connerie » se dit-il. Il laissa là le livre et s’en alla prendre un café.
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Victor tentait de reprendre son souffle. Qu’est-ce que je fous ici bordel ? Sa respiration restait haletante et il était en nage. Accroupi et caché derrière de gros barils, il ne pouvait pas voir ses assaillants. Etaient-ils encore là ? A leur seul souvenir, aussi mince soit il car il n’avait fait que les entrevoir, il frissonna d’horreur.
Deux jours plus tôt, un train venant de Boston l’avait déposé à la gare d’Arkham, une petite ville de la baie du Massachusetts. La soirée étant déjà bien avancée, il s’empressa de trouver un hôtel où passer la nuit. Un sentiment d’étrangeté imprégnait toute la ville et c’est, sans conviction aucune, qu’il porta son choix sur une pension familiale qu’il jugea moins austère que les autres. Il fut accueilli, si l’on peut dire, par un vieil homme au visage malade, qui veillait derrière son comptoir, affairé qu’il était à la lecture d’un livre énorme. Le tenancier ne lui demanda même pas son nom et, levant à peine la tête de sa lecture, prit une clef au hasard et la tendit à Victor. Numéro 11. Ramassant son sac, Victor empruntat l’escalier menant à l’étage. Trouver sa chambre dans cette veille bâtisse mal pensée lui prit dix bonnes minutes. Il tourna l’interrupteur et fut forcé de constater que le confort du lieu était à la hauteur de l’hospitalité de son hôte, c'est-à-dire nul. Un lit étroit, une simple armoire où ranger ses affaires et une lampe nue posée sur une commode. Il posa son sac et s’approcha de la fenêtre. Elle donnait sur la rue, il l’ouvrit et s’y pencha. Il fut assailli par une forte odeur de poisson provenant sûrement d’un quelconque entrepôt. Si ses souvenirs étaient bons, les notes remises par Sarah mentionnaient une rivière qui bordait la ville : la Miskatonic, laquelle avait donné son nom à l’université d’Arkham. Epuisé, Il laissa là sa réflexion et alla se coucher.
Au matin, après un chiche déjeuner pris dans un bar, il traversa la ville en direction de l’université et fut étonné de l’oppression générale qui s’en dégageait. Les rues étaient étroites et sombres malgré le mince soleil qui perçait les nuages. Les gens semblaient maussades et plongés dans une rêverie pénible. Il gagna toutefois rapidement le campus où il trouva facilement la bibliothèque. Le bibliothécaire le renseigna sur les ouvrages qu’il voulait consulter et le laissa ensuite tranquillement errer entre les rayonnages à la recherche des différents emplacements. Il alla bientôt s’assoir à un bureau dans un coin de la salle de lecture. Il n’avait pris qu’une certaine partie de la longue liste qu’avait dressée Sarah mais déjà ses bras ployaient sous le poids des livres. Victor passa toute la matinée puis une bonne partie de l’après-midi à compulser tous les titres, en vain.
Il sortit alors, alla dîner et finit par déambuler dans la ville, au bord de la Miskatonic. Il détestait réellement cette ville, ses maisons aux toits pointus, ses ruelles étroites, ses bâtiments d’un autre âge. Néanmoins, Sarah lui avait affirmé qu’il pourrait trouver ici nombre de renseignements sur l’objet de sa quête, mais, franchement, il en doutait. La nuit tomba, il prit le chemin du retour. Il traversa une venelle couverte qui séparait deux vieilles manufactures. A la sortie, il aperçut un petit troquet qui retint son attention. Le bar était tout en hauteur, écrasé par deux obscures masures. Victor s’approcha de la vitre, y vit du monde et poussa la porte. L’intérieur était plongé dans l’obscurité, seules brillaient deux veilles lampes à huile, une posée sur le bar, l’autre sur une table au fond de la pièce. Derrière le comptoir, seul se tenait le néant. Lui faisant face, un homme d’une petite quarantaine d’années, à l’allure chic mais à la stature de guingois. Il leva la tête de son verre.
« Entrez mon ami, à cette heure, rares sont encore les endroits où un gentleman peut tenir audience sans craindre d’entacher sa dignité. Asseyez-vous donc et prenez un peu de cette excellente mixture ». Merci dit Victor qui accéda à l’invitation. Tenant lieu de « mixture », une absinthe de qualité lui réchauffa le corps et ne tarda pas à en faire de même de son âme. La nuit avançait… Le lendemain, il chercha les derniers ouvrages de la liste et passa la journée à les lire. Il s’apprêtait à rentrer, dépité et bien décidé à reprendre le train dès que possible, lorsque, rangeant ses affaires, il vit, alors qu’il allait la jeter, griffonné rapidement au dos de la liste, le titre d’un dernier livre.
Ne le trouvant nulle part, il se renseigna auprès du bibliothécaire qui lui répondit que l’ouvrage n’était pas accessible au public. Quand Victor demanda pourquoi, l’autre bredouilla une vague réponse et se perdit en excuses. Intrigué, Victor se retira et revint à son bureau. A son insu, il teint le bibliothécaire à l’œil. A l’heure de la fermeture, il fit mine de sortir mais alla se cacher dans un débarras et attendit une petite heure. Il sortit alors de sa cachette. Discrètement, il gagna l’office et fouilla dans les fiches du bibliothécaire sans rien découvrir. Il examina les tiroirs, mettant les souvenirs des ses veilles expériences en pratique pour en forcer certains sans laisser de trace, et y trouva un registre de cuir brun. Rapidement il tomba sur le titre en question et son emplacement. Salle 03.
Depuis deux heures déjà, ils s’entretenaient de choses et d’autres. « Qu’est-ce qui vous amène à Arkham, si loin de là où vous avez vos habitudes », demanda l’homme accoudé au bar, portant son verre de liqueur verte à sa bouche. Victor laissa passer un instant puis répondit « les indications d’une jeune femme charmante à la vertu si parfaite que la belle en est inaccessible. Et aussi une envie, l’envie de découvrir une espèce encore peu étudiée ». Victor but. L’amour de la science, de la connaissance sans doute.
« De quelle espèce s’agit-il, si ce n’est pas là trop nous en révéler de vos travaux ».
« Ho, dit Victor, vous me prendriez pour un original ou bien même pour un fou. »
« Allons, allons, voyez donc notre ami que vous n’aviez pas encore remarqué ». L’homme indiqua une zone d’ombre derrière la lampe à huile posée au fond du bar. Une main, ou quelque chose de semblable s’agita dans les ténèbres, la flamme brilla plus fort, révélant une étrange créature, tenant à la fois de l’insecte et du cône, cône auquel on aurait greffé des appendices tronquées parodie de membres. « Il vient de loin et ne me parle jamais, il ne boit pas, bête qu’il est, et passe son temps à m’écouter discourir. Donc, au vu de son existence, votre soi disant bizarrerie ne sera que toute relative, n’oubliez pas où vous vous trouvez ».
« Et où donc, s’inquiéta Victor. A Arkham ? »
« Peut-être ou bien plus loin ou plus près, ou… plus tard ou encore, il ya longtemps, qu’importe en fait. Reprenez un peu d’absinthe et détendez vous ».
La salle de rangement était verrouillée mais la serrure ne résista pas longtemps. Etaient entreposés là, les uns sur les autres dans des étagères branlantes, un nombre incroyable de manuscrits et de livres anciens. Des ouvrages à la belle reliure côtoyant de simples carnets de notes. Il trouva le livre et l’ouvrit. Il n’eut le temps de n’en lire qu’un bref passage qui l’intrigua énormément lorsqu’un bruit dans son dos attira son attention. Dans l’embrasure de la porte se tenait un jeune homme en complet noir, au visage froid. Il lui demanda ce qu’il faisait là et menaça d’appeler la police. Victor voulut sortir sans rien ajouter d’autre qu’une excuse idiote mais le visiteur, voyant l’ouvrage qu’il avait déposé nonchalamment sur un rayonnage, se jeta sur lui, les yeux fous. Ils luttèrent un instant puis Victor parvint à se dégager. Il courut vers la sortie mais ne put pousser la porte. Il se rua alors dans l’office, ouvrit une fenêtre et se faufila à l’extérieur. Il s’enfonça dans les rues, en direction, du moins l’espérait-il, de la pension.
Lorsqu’il arriva, essoufflé, il aperçut de la lumière à la fenêtre de sa chambre. Il se demandait comment son poursuivant avait pu arriver là avant lui, et surtout comment il avait pu savoir où il résidait. Puis, Victor se souvint avoir échangé quelques mots à ce sujet avec le bibliothécaire durant le déjeuner qu’ils avaient pris ensemble. Il se demanda si les deux hommes pouvaient être de connivence. A cet instant, lui revint à la mémoire l’air curieux du bibliothécaire lorsqu’il lui avait donné le titre du dernier livre. L’homme avait alors paru embêté de sa requête et soupçonneux.
Une silhouette apparut à la fenêtre puis disparut rapidement. Victor n’y réfléchit pas à deux fois et, serrant contre lui son sac, se remit à courir sans prendre garde à la direction. Il tourna à gauche, à droite, puis longea une église derrière laquelle il s’engouffra dans une ruelle. Il déboucha alors sur les bords de la Miskatonic. Il courut vers un pont, décidé à s’y cacher. Il entendait toujours la course des hommes derrière lui mais les bruits ne semblaient pas correspondre à ceux qu’auraient dû produire une démarche humaine. Il fit alors ce qu’il n’aurait jamais dû faire, il se retourna. Il fut rempli par une vision d’horreur et allait tomber là, paralysé d’effroi, mais parvint à continuer sa fuite. Il passa le pont et poussa encore plus loin jusqu’à ce qu’il vit la porte entrebâillée d’un entrepôt. Une criée sans aucun doute ou quelque chose de semblable, partout des filets, des cadavres de poisson, des bacs, des barils.
« Je crois que je vais vous laissez à présent, s’excusa Victor ».
« Quoi ? Déjà ? Le matin n’est pas encore là et de toute façon que feriez vous, de jour, dans pareille cité ? Ah oui, vos recherches. Allez donc en paix, si possible, Mr… ? »
« Sès, Victor Sès. Et vous êtes ? »
« Peu importe. »
« Bien », Victor sortit chancelant dans la rue pavée d’onyx.
Victor fouilla un tas d’outils non loin de sa cache en tentant de faire le moins de bruit possible. Son pouls s’accélérait encore, il essayait de penser mais n’y parvenait pas, son instinct avait pris le dessus. Il dégota un pique, une espèce de crochet dont les poissonniers devaient se servir pour saisir les thons. Bordel, j’vais crever. Victor serra l’arme de toutes ses forces et tendit l’oreille. Mais ce fut son odora qui l’alerta ; l’odeur de poisson, toute banale en ce lieu, s’était transformée en quelque chose de putride, méphitique, un relent de panse béante, de tombe ouverte, de charnier. Un coup de pelleteuse dans une fosse commune. Victor ne retint pas un haut-le-cœur et vomit tout son suc sur le sol. C’est la bave aux lèvres et à moitié fou qu’il se releva pour faire face, les yeux hagards, tremblant de toute sa misérable humanité. Elles étaient là, il courut. Il avança alors vers une porte et y passa la tête, la sortie était libre. Il gagna la berge et courut vers la gare. Il courait toujours, perdu, la ville semblait se jouer de lui. Il s’arrêta devant un lieu qui lui semblait familier, un bar répugnant. Bar, absinthe, homme étrange, créature. Bordel. Sa perception se modifia, la ville s’était transformée. Plus de murs de brique, ni de ruelles pavées, mais de hautes constructions faites d’une pierre noirâtre et des rues immenses couvertes d’onyx. A bout de force, il ne put que constater la présence des deux créatures aux silhouettes imprécises se détachant sur un ciel de sang. Il lâcha la pique ainsi que tout le contenu de son corps et il hurla comme un enfant lorsque, dans un bruit de succions, des tentacules se saisirent de lui pour le mettre en pièces.
Victor se réveilla, il était toujours dans l’aérogare, assis sur un banc, attendant sont prochain vol. Sur ses genoux, un livre était ouvert, il avait dû s’assoupir durant la lecture. Il s’en saisit, le referma et allait le remettre dans son sac lorsqu’il s’arrêta sur la couverture, puis sur le titre : « Contes et nouvelles d’H.P. Lovecraft ». « Quelle connerie » se dit-il. Il laissa là le livre et s’en alla prendre un café.
antoine surin- Nombre de messages : 69
Age : 39
Date d'inscription : 10/04/2008
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
J'ai pas tout compris dans les italiques, Surin, tu vérifies svp pour voir s'il y a une modif à faire ? Profite tant que je suis là :-))
Au fait, je me suis permis de très légères modifs dans le titre et la phrase de présentation (question de catalogage (guage ?) à venir, mais Sahkti jugera)
Au fait, je me suis permis de très légères modifs dans le titre et la phrase de présentation (question de catalogage (guage ?) à venir, mais Sahkti jugera)
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Alors, un peu en vrac :
attention à l'enchainement un peu trop rapide d'actions, ça casse un peu la montée de l'ambiance notamment dans tout le début du texte.
Le lendemain, il chercha les derniers ouvrages de la liste et passa la journée à les lire. Il s’apprêtait à rentrer, dépité et bien décidé à reprendre le train dès que possible, lorsque, rangeant ses affaires, il vit, alors qu’il allait la jeter, griffonné rapidement au dos de la liste, le titre d’un dernier livre.
on comprend en relisant que le "la" fait référence à la liste mais ça ne tombe pas sous le sens.
on sent un peu venir la pirouette finale du rêve ... mais ça permet de tricher un peu avec les règles de la série sans pour autant la trahir et ma foi, même si je suis pas trop fan des pirouettes, j'avoue que celle-ci me semble bien fonctionner. J'ai bien retrouvé l'ambiance des nouvelles de Lovecraft que j'ai pu lire, tous les ingrédients habituels sont là : la petite ville, la nuit, la fuite, les créatures inquiétantes, le bouquin maudit ...
J'ai pris du plaisir à lire ta contribution et elle apporte une touche supplémentaire d'originalité à la série et ça, j'aime aussi alors merci ;-)
attention à l'enchainement un peu trop rapide d'actions, ça casse un peu la montée de l'ambiance notamment dans tout le début du texte.
Le lendemain, il chercha les derniers ouvrages de la liste et passa la journée à les lire. Il s’apprêtait à rentrer, dépité et bien décidé à reprendre le train dès que possible, lorsque, rangeant ses affaires, il vit, alors qu’il allait la jeter, griffonné rapidement au dos de la liste, le titre d’un dernier livre.
on comprend en relisant que le "la" fait référence à la liste mais ça ne tombe pas sous le sens.
on sent un peu venir la pirouette finale du rêve ... mais ça permet de tricher un peu avec les règles de la série sans pour autant la trahir et ma foi, même si je suis pas trop fan des pirouettes, j'avoue que celle-ci me semble bien fonctionner. J'ai bien retrouvé l'ambiance des nouvelles de Lovecraft que j'ai pu lire, tous les ingrédients habituels sont là : la petite ville, la nuit, la fuite, les créatures inquiétantes, le bouquin maudit ...
J'ai pris du plaisir à lire ta contribution et elle apporte une touche supplémentaire d'originalité à la série et ça, j'aime aussi alors merci ;-)
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Belle idée que je salue.
j'ai un peu décroché lors des dialogues.
une belle réplication de style et une chute souriante.
Un mélange inédit en tout cas.
j'ai un peu décroché lors des dialogues.
une belle réplication de style et une chute souriante.
Un mélange inédit en tout cas.
Invité- Invité
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Surin ? Toujours pas là ? C'est quand tu veux ;-)mentor a écrit:J'ai pas tout compris dans les italiques, Surin, tu vérifies svp pour voir s'il y a une modif à faire ?
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Sauf si j'ai encore des fautes d'ortho, je n'ai envie de rien changer. Si j'ai écris qqchose d'incoherent, je ne m'en rend pas compte (éclaire moi). Si ce que tu ne comprend pas dans les dialogues a rapport avec : "Peut-être ou bien plus loin ou plus près, ou… plus tard ou encore, il ya longtemps, qu’importe en fait. " C'est du à ceci (mentionné de nombreuses fois dans les nouvelles de Lovecraft) Par dela l'espace et le temps. ou alors serai-ce l'enchainement entre la poursuite et les rappels du bar, là c'est juste pour illustrer l'écoulement bizzare d'un rêve. Si c'est sur autre chose que tu coinces, je ne peux rien faire pour toi.
antoine surin- Nombre de messages : 69
Age : 39
Date d'inscription : 10/04/2008
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Intéressante plongée dans l'univers onirique et noir de HP. L'ambiance est suffisamment oppressante et le personnage central assez improbable pour qu'on retrouve là quelques traits caractéristiques de la patte du Maître.
Cependant, en dehors de la référence explicite à Arkham et la Miskatonic River, j'ai été un peu déçu de n'y pas retrouver plus d'éléments constitutifs de sa mythologie. Cet ouvrage mystérieux que compulse Victor, se pourrait-il que ce soit le Nécronomicon, de l'Arabe dément Abdul-Al-Rhazed ? S'agit-il plutôt du maléfique Culte des Goules, du Comte d'Erlette ? Ou bien encore de l'innommable Unausschprechlichen Kulten ? On aimerait être informé !
De même, HP construisait chacun de ses textes fantastiques comme un véritable roman policier, parsemant l'intrigue d'indices, multipliant les fausses pistes, dévoilant petit à petit les sombres machinations que dissimulait un environnement déjà inquiétant en soi, et amenant une chute qui finissait par révéler la nature des entités monstrueuses auxquelles le héros avait affaire. Ici, ça se termine un peu de queue de poisson, si je puis dire.
Lovecraft s'est assez bien expliqué dans plusieurs textes sur sa conception de l'écriture fantastique, et sur les ressorts romanesques qui la sous-tendent. Si tu ne l'as déjà fait, je ne saurais trop te recommander la lecture d'Epouvante et Surnaturel en Littérature. Il y rend hommage à ses maîtres, entre autres Poe pour lequel il éprouve une grande admiration, et définit ce qu'on peut appeler une esthétique du récit fantastique et d'horreur.
Bonne continuation en tous cas...
Cependant, en dehors de la référence explicite à Arkham et la Miskatonic River, j'ai été un peu déçu de n'y pas retrouver plus d'éléments constitutifs de sa mythologie. Cet ouvrage mystérieux que compulse Victor, se pourrait-il que ce soit le Nécronomicon, de l'Arabe dément Abdul-Al-Rhazed ? S'agit-il plutôt du maléfique Culte des Goules, du Comte d'Erlette ? Ou bien encore de l'innommable Unausschprechlichen Kulten ? On aimerait être informé !
De même, HP construisait chacun de ses textes fantastiques comme un véritable roman policier, parsemant l'intrigue d'indices, multipliant les fausses pistes, dévoilant petit à petit les sombres machinations que dissimulait un environnement déjà inquiétant en soi, et amenant une chute qui finissait par révéler la nature des entités monstrueuses auxquelles le héros avait affaire. Ici, ça se termine un peu de queue de poisson, si je puis dire.
Lovecraft s'est assez bien expliqué dans plusieurs textes sur sa conception de l'écriture fantastique, et sur les ressorts romanesques qui la sous-tendent. Si tu ne l'as déjà fait, je ne saurais trop te recommander la lecture d'Epouvante et Surnaturel en Littérature. Il y rend hommage à ses maîtres, entre autres Poe pour lequel il éprouve une grande admiration, et définit ce qu'on peut appeler une esthétique du récit fantastique et d'horreur.
Bonne continuation en tous cas...
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
non, c'est moi ! j'ai rien compris à tes italiques : leur pourquoi, leur emplacement, et je n'ai jamais lu ce Lovecraft, donc je manque de repères, tu n'y es donc pour rien, et c'est bien volontiers que je ne toucherai à rien ! :-)))antoine surin a écrit:Sauf si j'ai encore des fautes d'ortho, je n'ai envie de rien changer. Si j'ai écris qqchose d'incoherent, je ne m'en rend pas compte (éclaire moi). Si ce que tu ne comprend pas dans les dialogues a rapport avec : "Peut-être ou bien plus loin ou plus près, ou… plus tard ou encore, il ya longtemps, qu’importe en fait. " C'est du à ceci (mentionné de nombreuses fois dans les nouvelles de Lovecraft) Par dela l'espace et le temps. ou alors serai-ce l'enchainement entre la poursuite et les rappels du bar, là c'est juste pour illustrer l'écoulement bizzare d'un rêve. Si c'est sur autre chose que tu coinces, je ne peux rien faire pour toi.
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
a gobu,
je pensais que donner le nom du livre aurait fait trop cliché (ce que l'on m'a reproché dans mon texte précédent), voila pourquoi, il n'a pas de nom et de toute manière, je pensais plutôt à un manuscrit anonyme, que l"'adversaire" de Victor connaitrait bien. Pour l'essai sur le fantastique de hpl, je l'ai lu il y a un certain temps. Mais je ne me souviens plus de tout. Puis je n'ai pas cherché à faire du Lovecraft mais simplement à emmener Victor, de la même manière que les autres participants mais dans un lieu qui me plait.
J'ai beaucoup de mal à trouver un interêt à la littérature autre que de genre, c'est pourquoi j'écris des trucs grandiloquents, execessifs sans doute et j'essaie de le faire dans un langage qui me plait. (Ce que je n'ai pas fait dans ce texte vu le peu d'acceuil que cela a eu lors de mon premier essai "la maraichère"). Je pense réellement détester l'ecriture normale, avec des phrases simples, je déteste aussi les prises de tête dans les textes, j'aime bien quand il y a un héros fou et torturé, des chateaux, des démons des filles à sauver et des grosses épées. J'aime bien les persos bizzares comme ceux de mes jeux de rôle. Tous les archétypes en fait me font triper. Les maison hantées, les îles perdues, les vaissaux dans l'espace. Mais il faut que ce soit bien fait avec un beau langage. J'aime Lovecraft, Herbert, Fritz leiber, Moorcock, T. Gauthier, J. Ray des trucs comme ça. Je sais que ce que j'écris là n'a pas grand chose à voir avec mon texte mais j'avais envie de le dire.
je pensais que donner le nom du livre aurait fait trop cliché (ce que l'on m'a reproché dans mon texte précédent), voila pourquoi, il n'a pas de nom et de toute manière, je pensais plutôt à un manuscrit anonyme, que l"'adversaire" de Victor connaitrait bien. Pour l'essai sur le fantastique de hpl, je l'ai lu il y a un certain temps. Mais je ne me souviens plus de tout. Puis je n'ai pas cherché à faire du Lovecraft mais simplement à emmener Victor, de la même manière que les autres participants mais dans un lieu qui me plait.
J'ai beaucoup de mal à trouver un interêt à la littérature autre que de genre, c'est pourquoi j'écris des trucs grandiloquents, execessifs sans doute et j'essaie de le faire dans un langage qui me plait. (Ce que je n'ai pas fait dans ce texte vu le peu d'acceuil que cela a eu lors de mon premier essai "la maraichère"). Je pense réellement détester l'ecriture normale, avec des phrases simples, je déteste aussi les prises de tête dans les textes, j'aime bien quand il y a un héros fou et torturé, des chateaux, des démons des filles à sauver et des grosses épées. J'aime bien les persos bizzares comme ceux de mes jeux de rôle. Tous les archétypes en fait me font triper. Les maison hantées, les îles perdues, les vaissaux dans l'espace. Mais il faut que ce soit bien fait avec un beau langage. J'aime Lovecraft, Herbert, Fritz leiber, Moorcock, T. Gauthier, J. Ray des trucs comme ça. Je sais que ce que j'écris là n'a pas grand chose à voir avec mon texte mais j'avais envie de le dire.
antoine surin- Nombre de messages : 69
Age : 39
Date d'inscription : 10/04/2008
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
antoine surin a écrit: J'aime Lovecraft, Herbert, Fritz leiber, Moorcock, T. Gauthier, J. Ray des trucs comme ça.
Excellentes références, mon ami.
Mais justement...des gens comme Jean Ray et Théophile Gauthier écrivent dans une langue très claire et avec des mots très simples. Tout est dans l'ambiance...et dans le style.
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Bel exercice de style, rondement mené. L'esprit y est.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas arrivée à rentrer dans l'histoire. Je veux dire que j'ai eu davantage l'impression de "l'entendre" racontée que de la "vivre" avec le personnage.
J'ai relu plusieurs fois, et je n'arrive pas à définir le pourquoi je reste sur le "seuil"... Il me semblait qu'il y avait beaucoup de "quand"... de "alors" de "et puis"... sauf que... non ... j'ai lu une fois de plus pour m'en assurer et ce n'est pas ça. Mais c'est comme si, dans le rythme, je les "sentais"... puisque c'est l'impression que j'en garde...
J'ai relu plusieurs fois, et je n'arrive pas à définir le pourquoi je reste sur le "seuil"... Il me semblait qu'il y avait beaucoup de "quand"... de "alors" de "et puis"... sauf que... non ... j'ai lu une fois de plus pour m'en assurer et ce n'est pas ça. Mais c'est comme si, dans le rythme, je les "sentais"... puisque c'est l'impression que j'en garde...
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Contente de retrouver Victor Sès.
Ton écriture est par moments confuse mais par moments très agréable à lire et j'ai aimé le temps pris pour peaufiner certains détails et créer cette atmosphère propre à la ville ou à la bibliothèque.
Des bémols, toutefois:
- les italiques, je suis comme Mentor, je nage. Je ne vois pas ce qu'ils apportent, à part créer la confusion, mais j'ai dû louper une subitilité à ce sujet :-)
- je trouve qu'il y a décalage entre le côté trépidant des actions et puis cette torpeur qui se dégage de l'observation de la ville ou le calme feutré de la bibliothèque. Ça va trop vite dans certains passages, j'aurais aimé que ça soit développé un peu plus.
Mais dans l'ensemble, j'ai aimé ce texte et cette manière de raconter une nouvelle étape de la quête de Victor.
Ton écriture est par moments confuse mais par moments très agréable à lire et j'ai aimé le temps pris pour peaufiner certains détails et créer cette atmosphère propre à la ville ou à la bibliothèque.
Des bémols, toutefois:
- les italiques, je suis comme Mentor, je nage. Je ne vois pas ce qu'ils apportent, à part créer la confusion, mais j'ai dû louper une subitilité à ce sujet :-)
- je trouve qu'il y a décalage entre le côté trépidant des actions et puis cette torpeur qui se dégage de l'observation de la ville ou le calme feutré de la bibliothèque. Ça va trop vite dans certains passages, j'aurais aimé que ça soit développé un peu plus.
Mais dans l'ensemble, j'ai aimé ce texte et cette manière de raconter une nouvelle étape de la quête de Victor.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Sahkti a écrit: Ça va trop vite dans certains passages, j'aurais aimé que ça soit développé un peu plus.
tu peux m'expliquer un peu plus ?
antoine surin- Nombre de messages : 69
Age : 39
Date d'inscription : 10/04/2008
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
Par exemple quand il se cache dans la bibliothèque à la fermeture et qu'il e met à fouiller, j'aurais voulu que tu prennes plus de temps dans cette partie pour te plonger dans les pensées de Victor et les développer au fur et à mesure qu'il effectuait ses recherches. Ceci afin d'entrer dans son âme, dans son état d'esprit du moment, bref de vivre l'enquête en même temps que lui, pas simplement en spectateur.
Idem quand il prend la fuite, lorsqu'il remarque quelqu'un chez lui, dans la pesnion. L'action est bien menée mais là encore, pas de place pour ce qu'il y a dans la tête de Victor; j'aurais aimé des pensées, même à 100 à l'heure.
Il me semble que ça aurait rendu la chute encore plus percutante, parce qu'on se serait vraiment imprégné du personnage, de l'atmosphère, des lieux, de tout ce qui lui arrive et paf! planté le lecteur, tout ça n'était que rêve. Haaa... râlant mais bien fichu, me serais-je alors dit! (sais pas si je suis claire, désolée :-)
Idem quand il prend la fuite, lorsqu'il remarque quelqu'un chez lui, dans la pesnion. L'action est bien menée mais là encore, pas de place pour ce qu'il y a dans la tête de Victor; j'aurais aimé des pensées, même à 100 à l'heure.
Il me semble que ça aurait rendu la chute encore plus percutante, parce qu'on se serait vraiment imprégné du personnage, de l'atmosphère, des lieux, de tout ce qui lui arrive et paf! planté le lecteur, tout ça n'était que rêve. Haaa... râlant mais bien fichu, me serais-je alors dit! (sais pas si je suis claire, désolée :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Les voyages de Victor Sès - 5 : Déambulations à Arkham
merci, je ferai attention à ça pour ma prochaine histoire.
antoine surin- Nombre de messages : 69
Age : 39
Date d'inscription : 10/04/2008
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