Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
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Lucy
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Chako Noir
Arielle
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Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Le Louis n'avait jamais été marié. Ce n'est pas qu'il ait eu le moins du monde un physique repoussant. Bien au contraire. A soixante- dix ans passés il était resté souple et mince comme un jonc. La joue lisse et fraîche, un vrai teint de jeune fille et, pour ainsi dire, pas une ride.
Affable, souriant, toujours disponible pour donner un coup de main ou simplement papoter au bord du trottoir. Il s'enorgueillissait de son demi -siècle dans "la boîte", une grande usine de la région où il avait été magasinier mais c'est désormais entre les bras de sa brouette qu'on le voyait le plus souvent déambuler dans les rues du village. Cela lui avait valu le surnom de Louis la Brouette, pour le distinguer de L'œil-de-Linx l'autre Louis qui était revenu borgne de la guerre.
Il eut pu faire un époux très appréciable pour n'importe laquelle des filles à marier de son temps. Comme il était bon danseur, celles-ci se l'arrachaient dans les kermesses où l'entraînaient parfois ses copains du village. Il est peu probable qu'il ait jamais raccompagné une de ses cavalières le long des petits chemins argentés de lune. Ou bien ce fut sans lendemain, une plus délurée que les autres, ayant le goût de la danse pour ce qu'elle est et ne cherchant pas plus loin qu'un bon moment à passer.
S'il avait été amoureux, le Louis, c'était de tout autre chose que de la peau tendre des filles. L'écorce rugueuse d'un vieux pommier, l'élan rose et gracieux d'un pêcher, la sereine docilité des poiriers s'appuyant au mur de sa maison l'émouvaient bien plus que n'importe quelles rondeurs entrevues sous l'ourlet d'une robe à fleurs.
Il était admis qu'il n'y avait pas de plus fin sécateur que le sien dans la région pour redonner une nouvelle jeunesse à un verger chenu ou à l'abandon. Il greffait, bouturait, marcottait comme personne Quiconque avait un arpent de terre à cultiver d'une manière ou d'une autre venait lui demander conseil et c'est avec ses recommandations que notre baronne, elle-même, oeuvrait dans ses bois et ses jardins.
Ce titre de baronne était, bien entendu, tout à fait fantaisiste. Béatrice Dupuits de son vrai nom s'en était vue affubler quand, il y a une bonne vingtaine d'années, elle et son époux étaient devenus propriétaires du Château, cette grande bâtisse assez laide, dominant notre village.
Béatrice s'était entichée du Louis dès qu'elle l'avait rencontré. Sur ses talons elle avait arpenté, jusqu'aux moindres fourrés, son domaine qui était de dimensions respectables. Le Louis, comme régisseur, aurait pu s'y occuper à plein temps. Mais il aimait sa liberté et se contenta du rôle de conseiller occasionnel qui était déjà bien assez prenant à son goût.
Je crois qu'à cette époque Lady Béatrice se serait bien transformée en Lady Chatterley dans les bras du beau jardinier et nous comprîmes assez vite qu'on ne pouvait guère la blâmer de se laisser bercer par des fantasmes de ce genre.
Dès le début de leur union le baron l'avait très honnêtement éclairée sur son penchant pour les jolis damoiseaux. Naïve et amoureuse, la jeune femme s'était d'abord sentie de taille à guider son futur époux vers des sentiers plus orthodoxes. Elle espérait bien être pourvue des arguments nécessaires pour le "convertir". Au fil des ans, elle avait dû déchanter. Elle s'était résignée et leur complicité était devenue telle qu'elle recevait au Château, le plus naturellement du monde, les petits amis du baron. Il lui en avait une infinie reconnaissance et leur tendresse mutuelle était bien réelle et inébranlable.
Cependant, sa quarantaine épanouie réveilla chez la baronne des désirs on ne peut plus légitimes quand elle rencontra notre fringant Louis. Hélas! Certaines femmes semblent se vouer à l'échec dans leur recherche amoureuse et notre Béatrice était sans doute de celles-là… Louis, lui fit rapidement comprendre qu'il n'était pas plus sensible à ses charmes que ne l'avait été son mari. Bonne pâte, elle ne lui en voulut pas et le suivit, dorénavant sans arrière-pensée, du chevet d'un rosier malade au plus épais des halliers pour décider des coupes de l'hiver suivant.
***
Le cœur tranquille, Louis la Brouette menait son train de vieux garçon en compagnie d'un chat sans âge à qui, le soir en préparant sa soupe, il faisait la conversation:
- Le petit pêcher près de la remise est déjà tout en fleurs…Trop tôt, beaucoup trop tôt, mon vieux Roméo! Mais je pourrais déjà essayer de repiquer quelques laitues contre le mur, au sud… Qu'est-ce que tu en penses, toi? Tu t'en fous, hein, les pêches et les salades c'est pas ton rayon!
L'œil mi-clos, Roméo, sur sa chaise, attendait patiemment l'heure des infos à la télé, qui était celle des gratouilles derrière l'oreille.
- La vieille Amélie m'a demandé quelques boutures de mon géranium rose, j'irai lui porter demain… J'ai encore vu le Christian, assis, comme un vieux dans son jardin à prendre le soleil avec son chien… Si c'est pas malheureux de voir un gars comme lui se laisser aller à ce point! J'ai envie de lui proposer de m'accompagner chez la baronne pour lui retourner son potager… ça lui changerait les idées, pauvre garçon! Des remords, des remords… C'est pas toi qu'en aurais à sa place, hein! Moi non plus d'ailleurs, qu'est-ce qu'il pouvait faire pour éviter ça…
Quand la baronne avait appris l'état de prostration dans lequel se morfondait le Christian elle avait souscrit immédiatement à la proposition du Louis. Celui-ci présenta la chose à l'ancien maire comme un service qu'il lui demandait, son âge ne lui permettant plus de suffire à la tâche.
Deux fois par semaine Christian se rendait donc au Château après son travail. Il bêcha, ensemença le potager, traita les rosiers et tondit les pelouses. Un soir, tout en sirotant une bière il écoutait la baronne évoquer ses projets d'aménagements. Quand Béatrice parla de remettre en état le petit pavillon derrière les écuries il lui proposa de s'en charger.
Ce pavillon avait abrité pendant un an ou deux les amours du baron et d'un jeune" jardinier" qu'il avait installé là avec la bénédiction de son épouse. Le jeune homme avait disparu un beau jour et depuis une quinzaine d'années personne n'avait remis les pieds dans la maisonnette.
Christian se souvenait très bien du beau Pietro qui descendait de temps en temps au Bon Chasseur, le soir, sa guitare sur l'épaule. Avec son teint mat et ses yeux clairs, la grâce du jeune manouche penché sur son instrument affolait les filles du village qui bourdonnaient autour comme des guêpes. Les mâles avaient sur lui un autre regard! Le Jeannot, qu'on surnommait alors "la Brute", semblait particulièrement jaloux de ses succès auprès de la gent féminine :
- Regarde-moi ces chiennes en chaleurs, sifflait-il entre ses dents, Y serait bien emmerdé, le petit pédé, s'il lui en arrivait une dans son pieu un de ces soirs!
A sa table on ricanait sans trop savoir. Il paraissait bien renseigné celui-là sur ce qui se passait dans les alcôves du Château! A cette époque, on aurait plutôt parié, au village, sur une amourette entre la baronne et le guitariste, mais on laissait dire le Jeannot, il devait avoir ses raisons …
***
En arrivant au pavillon ce jour-là, le Louis trouva Christian plongé dans la lecture de vieux journaux locaux.
- C'est bizarre, ça, s'étonnait-il en montrant à la Brouette un exemplaire du Régional, on a découpé l'article sur la mort du Jeannot. On n'en avait pas beaucoup parlé à l'époque, tu te souviens mais il y avait quand même eu deux, trois articles avant que les gendarmes décident que c'était un suicide.
- J'y ai jamais trop cru, moi, à cette histoire de suicide…
Le Louis s'était mis à fouiller à son tour parmi les vieux journaux. Il brandit soudain un autre quotidien orné de la même petite fenêtre soigneusement évidée dans la colonne où auraient dû figurer les conclusions de l'enquête.
- Je me demande bien pourquoi le Pietro a découpé ces articles. En quoi ça le regardait cette histoire?
- Attends, j'ai autre chose à te montrer, tu vas voir…
Christian se retourna, balayant des yeux l'ensemble de la pièce. Parmi les cartons et sacs-poubelles qu'il s'apprêtait à emmener à la déchèterie il avisa une boîte à chaussures qu'il ouvrit sous le nez du Louis ébahi:
- Ben ça alors!
Quatre petits cercueils de bois blanc reposaient côte à côte…
- Comme dans les films, hein! s'exclama le Christian heureux de son effet.
Il y avait bien longtemps que le Louis n'avait pas vu son copain exprimer un tel intérêt pour quelque chose. Il en fut secrètement ravi. Il prit en main l'un des petits cercueils et le tournant entre ses doigts:
- Regarde, là … Il y a des initiales…
Grossièrement peintes en noir, on lisait effectivement, sur un des flancs du petit coffret les deux lettres P et D. Ils vérifièrent que les quatre cercueils portaient bien la même inscription.
- Tu crois que ça a un rapport tout ça avec la mort du Jeannot? Emit le Louis un peu sceptique quand même.
- Ecoute, moi non plus j'ai jamais cru qu'il s'était tué, c'était pas son genre au Jeannot mais quand j'ai trouvé tout ça au fond de l'armoire sous un tas de vieux chiffons… Maintenant, je vois pas bien ce que vient faire le beau Pietro là-dedans. Ils s'aimaient pas beaucoup ces deux-là mais au point de se trucider…! N'empêche, les flics se sont pas trop cassé la tête à l'époque et c'est un peu facile de suicider les gens comme ça! J'ai envie d'aller faire un tour au bois des Tannières où on avait retrouvé le corps…
- Tu sais, quinze ans après, il doit pas rester beaucoup de traces… Mais Louis n'insista pas. Trop heureux de voir ressusciter son Christian, il l'aurait suivi au bout du monde!
***
Affable, souriant, toujours disponible pour donner un coup de main ou simplement papoter au bord du trottoir. Il s'enorgueillissait de son demi -siècle dans "la boîte", une grande usine de la région où il avait été magasinier mais c'est désormais entre les bras de sa brouette qu'on le voyait le plus souvent déambuler dans les rues du village. Cela lui avait valu le surnom de Louis la Brouette, pour le distinguer de L'œil-de-Linx l'autre Louis qui était revenu borgne de la guerre.
Il eut pu faire un époux très appréciable pour n'importe laquelle des filles à marier de son temps. Comme il était bon danseur, celles-ci se l'arrachaient dans les kermesses où l'entraînaient parfois ses copains du village. Il est peu probable qu'il ait jamais raccompagné une de ses cavalières le long des petits chemins argentés de lune. Ou bien ce fut sans lendemain, une plus délurée que les autres, ayant le goût de la danse pour ce qu'elle est et ne cherchant pas plus loin qu'un bon moment à passer.
S'il avait été amoureux, le Louis, c'était de tout autre chose que de la peau tendre des filles. L'écorce rugueuse d'un vieux pommier, l'élan rose et gracieux d'un pêcher, la sereine docilité des poiriers s'appuyant au mur de sa maison l'émouvaient bien plus que n'importe quelles rondeurs entrevues sous l'ourlet d'une robe à fleurs.
Il était admis qu'il n'y avait pas de plus fin sécateur que le sien dans la région pour redonner une nouvelle jeunesse à un verger chenu ou à l'abandon. Il greffait, bouturait, marcottait comme personne Quiconque avait un arpent de terre à cultiver d'une manière ou d'une autre venait lui demander conseil et c'est avec ses recommandations que notre baronne, elle-même, oeuvrait dans ses bois et ses jardins.
Ce titre de baronne était, bien entendu, tout à fait fantaisiste. Béatrice Dupuits de son vrai nom s'en était vue affubler quand, il y a une bonne vingtaine d'années, elle et son époux étaient devenus propriétaires du Château, cette grande bâtisse assez laide, dominant notre village.
Béatrice s'était entichée du Louis dès qu'elle l'avait rencontré. Sur ses talons elle avait arpenté, jusqu'aux moindres fourrés, son domaine qui était de dimensions respectables. Le Louis, comme régisseur, aurait pu s'y occuper à plein temps. Mais il aimait sa liberté et se contenta du rôle de conseiller occasionnel qui était déjà bien assez prenant à son goût.
Je crois qu'à cette époque Lady Béatrice se serait bien transformée en Lady Chatterley dans les bras du beau jardinier et nous comprîmes assez vite qu'on ne pouvait guère la blâmer de se laisser bercer par des fantasmes de ce genre.
Dès le début de leur union le baron l'avait très honnêtement éclairée sur son penchant pour les jolis damoiseaux. Naïve et amoureuse, la jeune femme s'était d'abord sentie de taille à guider son futur époux vers des sentiers plus orthodoxes. Elle espérait bien être pourvue des arguments nécessaires pour le "convertir". Au fil des ans, elle avait dû déchanter. Elle s'était résignée et leur complicité était devenue telle qu'elle recevait au Château, le plus naturellement du monde, les petits amis du baron. Il lui en avait une infinie reconnaissance et leur tendresse mutuelle était bien réelle et inébranlable.
Cependant, sa quarantaine épanouie réveilla chez la baronne des désirs on ne peut plus légitimes quand elle rencontra notre fringant Louis. Hélas! Certaines femmes semblent se vouer à l'échec dans leur recherche amoureuse et notre Béatrice était sans doute de celles-là… Louis, lui fit rapidement comprendre qu'il n'était pas plus sensible à ses charmes que ne l'avait été son mari. Bonne pâte, elle ne lui en voulut pas et le suivit, dorénavant sans arrière-pensée, du chevet d'un rosier malade au plus épais des halliers pour décider des coupes de l'hiver suivant.
***
Le cœur tranquille, Louis la Brouette menait son train de vieux garçon en compagnie d'un chat sans âge à qui, le soir en préparant sa soupe, il faisait la conversation:
- Le petit pêcher près de la remise est déjà tout en fleurs…Trop tôt, beaucoup trop tôt, mon vieux Roméo! Mais je pourrais déjà essayer de repiquer quelques laitues contre le mur, au sud… Qu'est-ce que tu en penses, toi? Tu t'en fous, hein, les pêches et les salades c'est pas ton rayon!
L'œil mi-clos, Roméo, sur sa chaise, attendait patiemment l'heure des infos à la télé, qui était celle des gratouilles derrière l'oreille.
- La vieille Amélie m'a demandé quelques boutures de mon géranium rose, j'irai lui porter demain… J'ai encore vu le Christian, assis, comme un vieux dans son jardin à prendre le soleil avec son chien… Si c'est pas malheureux de voir un gars comme lui se laisser aller à ce point! J'ai envie de lui proposer de m'accompagner chez la baronne pour lui retourner son potager… ça lui changerait les idées, pauvre garçon! Des remords, des remords… C'est pas toi qu'en aurais à sa place, hein! Moi non plus d'ailleurs, qu'est-ce qu'il pouvait faire pour éviter ça…
Quand la baronne avait appris l'état de prostration dans lequel se morfondait le Christian elle avait souscrit immédiatement à la proposition du Louis. Celui-ci présenta la chose à l'ancien maire comme un service qu'il lui demandait, son âge ne lui permettant plus de suffire à la tâche.
Deux fois par semaine Christian se rendait donc au Château après son travail. Il bêcha, ensemença le potager, traita les rosiers et tondit les pelouses. Un soir, tout en sirotant une bière il écoutait la baronne évoquer ses projets d'aménagements. Quand Béatrice parla de remettre en état le petit pavillon derrière les écuries il lui proposa de s'en charger.
Ce pavillon avait abrité pendant un an ou deux les amours du baron et d'un jeune" jardinier" qu'il avait installé là avec la bénédiction de son épouse. Le jeune homme avait disparu un beau jour et depuis une quinzaine d'années personne n'avait remis les pieds dans la maisonnette.
Christian se souvenait très bien du beau Pietro qui descendait de temps en temps au Bon Chasseur, le soir, sa guitare sur l'épaule. Avec son teint mat et ses yeux clairs, la grâce du jeune manouche penché sur son instrument affolait les filles du village qui bourdonnaient autour comme des guêpes. Les mâles avaient sur lui un autre regard! Le Jeannot, qu'on surnommait alors "la Brute", semblait particulièrement jaloux de ses succès auprès de la gent féminine :
- Regarde-moi ces chiennes en chaleurs, sifflait-il entre ses dents, Y serait bien emmerdé, le petit pédé, s'il lui en arrivait une dans son pieu un de ces soirs!
A sa table on ricanait sans trop savoir. Il paraissait bien renseigné celui-là sur ce qui se passait dans les alcôves du Château! A cette époque, on aurait plutôt parié, au village, sur une amourette entre la baronne et le guitariste, mais on laissait dire le Jeannot, il devait avoir ses raisons …
***
En arrivant au pavillon ce jour-là, le Louis trouva Christian plongé dans la lecture de vieux journaux locaux.
- C'est bizarre, ça, s'étonnait-il en montrant à la Brouette un exemplaire du Régional, on a découpé l'article sur la mort du Jeannot. On n'en avait pas beaucoup parlé à l'époque, tu te souviens mais il y avait quand même eu deux, trois articles avant que les gendarmes décident que c'était un suicide.
- J'y ai jamais trop cru, moi, à cette histoire de suicide…
Le Louis s'était mis à fouiller à son tour parmi les vieux journaux. Il brandit soudain un autre quotidien orné de la même petite fenêtre soigneusement évidée dans la colonne où auraient dû figurer les conclusions de l'enquête.
- Je me demande bien pourquoi le Pietro a découpé ces articles. En quoi ça le regardait cette histoire?
- Attends, j'ai autre chose à te montrer, tu vas voir…
Christian se retourna, balayant des yeux l'ensemble de la pièce. Parmi les cartons et sacs-poubelles qu'il s'apprêtait à emmener à la déchèterie il avisa une boîte à chaussures qu'il ouvrit sous le nez du Louis ébahi:
- Ben ça alors!
Quatre petits cercueils de bois blanc reposaient côte à côte…
- Comme dans les films, hein! s'exclama le Christian heureux de son effet.
Il y avait bien longtemps que le Louis n'avait pas vu son copain exprimer un tel intérêt pour quelque chose. Il en fut secrètement ravi. Il prit en main l'un des petits cercueils et le tournant entre ses doigts:
- Regarde, là … Il y a des initiales…
Grossièrement peintes en noir, on lisait effectivement, sur un des flancs du petit coffret les deux lettres P et D. Ils vérifièrent que les quatre cercueils portaient bien la même inscription.
- Tu crois que ça a un rapport tout ça avec la mort du Jeannot? Emit le Louis un peu sceptique quand même.
- Ecoute, moi non plus j'ai jamais cru qu'il s'était tué, c'était pas son genre au Jeannot mais quand j'ai trouvé tout ça au fond de l'armoire sous un tas de vieux chiffons… Maintenant, je vois pas bien ce que vient faire le beau Pietro là-dedans. Ils s'aimaient pas beaucoup ces deux-là mais au point de se trucider…! N'empêche, les flics se sont pas trop cassé la tête à l'époque et c'est un peu facile de suicider les gens comme ça! J'ai envie d'aller faire un tour au bois des Tannières où on avait retrouvé le corps…
- Tu sais, quinze ans après, il doit pas rester beaucoup de traces… Mais Louis n'insista pas. Trop heureux de voir ressusciter son Christian, il l'aurait suivi au bout du monde!
***
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Ils eurent beau gratter parmi les ronces et les broussailles, l'ancienne clairière du bois des Tannières ne leur révéla aucun secret. Sous les planches pourries de la vieille cabane incendiée ils ne trouvèrent…que des clous!
En retournant à la voiture le Christian réfléchissait à voix haute.
- La mort du Jeannot, ça remonte à peu près à l'époque où le baron s'était présenté au Conseil Général, hein…
- Ouais, je me souviens que quand le Pietro arrivait à l'Annexe, le Jeannot se gondolait en saluant la secrétaire du futur Conseiller. On venait juste de l'enterrer quand le baron a été battu aux élections.
- Ca doit être deux ou trois mois après qu'il s'est envolé le Pietro. Je me demande ce qu'il est devenu.
- Il a dû retourner dans sa tribu. Tu sais, ces gars-là ne se fixent jamais très longtemps au même endroit, même dans un château ils se sentent vite à l'étroit!
Après le drame, quand la Nicole était partie pour la Normandie avec ses poulinières elle n'avait pas vendu la petite maison où ils avaient vécu, le Jeannot et elle. Christian, alors maire du village, avait reçu la garde des clés de la propriété. Il s'y rendait de temps en temps pour constater que tout était en ordre. Il persuada la Brouette de l'accompagner sur les lieux lors de sa prochaine visite "pour voir" proposa-t-il …
Ils eurent du mal à débloquer les fenêtres et à pousser les volets que le lierre retenait dans ses griffes.
- Quinze ans sans être habitée, c'est mauvais pour une maison, constata le Louis. Pourquoi elle vend pas son bien la Nicole?
Il regardait autour de lui gêné d'être là et attristé par l'état du logis. Christian après un instant d'hésitation avait entrepris une fouille systématique des placards.
Dans la cave Louis avait moins l'impression d'entrer par effraction dans une intimité qui ne le regardait pas; Il ouvrait les tiroirs de l'établi, déplaçait les boites de clous et de vis, caressant au passage quelques vieux outils poussiéreux. Il alla jusqu'à donner quelques coups de pelle dans le tas de charbon; Il avait vu faire ça dans un film…
- Si encore on savait ce qu'on cherche! grommelait-il.
Il allait remonter, bredouille, quand il avisa une série de boîtes métalliques comme celles dont on décorait autrefois le manteau des cheminées : Farine, sucre, épices… Il renversa la première sur l'établi. Une pluie de vieux boutons roula sur le bois rugueux…quelque chose restait accroché au fond, une enveloppe serrée par un élastique qui lui claqua entre les doigts. A l'intérieur il trouva les six photos prises au polaroïd.
***
Ils sont assis devant deux bières bien fraîches dans la cuisine du Louis. Les photos étalées sur la table témoignent d'une histoire assez sordide dont le Christian raconte l'épilogue pour la troisième fois au moins en affinant chaque fois les détails.
- Toi qui disais qu'un manouche ça reste jamais longtemps au même endroit … Quand j'ai appris par la concierge que ça faisait neuf ans qu'il avait pas quitté cette adresse, je me suis dit que je m'étais trompé, que c'était pas mon bonhomme. Et puis ce nom que j'avais trouvé dans les registres de la mairie : Reinhardt, qui collait pas avec les initiales sur les cercueils… Alors j'ai attendu qu'il sorte de chez lui, pour voir… Et là, mon vieux, ben, j'ai eu du mal à le reconnaître le beau Pietro! Il avait avalé une partie de sa belle crinière d'autrefois et ça lui faisait un petit coussin tout rond sur l'estomac! Mais c'était bien toujours la même démarche, une manière qu'il avait de danser sur des nuages, tu te rappelles?
J'avais les photos dans la poche mais je ne savais pas comment l'aborder. Je me suis mis à le suivre. Quand il s'est arrêté devant l'école ça m'a fait tout drôle mais quand les deux gamins se sont jetés dans ses jambes en gueulant "papa!" j'ai pas pu m'empêcher de faire trois pas en arrière et de faire celui qui comptait les tulipes dans la vitrine du fleuriste… Je les ai regardés s'en aller tous les trois, ils avaient l'air d'avoir un tas de trucs à se dire. La journée d'un môme à cet âge-là c'est plein d'aventures à raconter le soir, quand y a quelqu'un pour écouter et il écoutait le Pietro, il prenait part … Je me sentais vraiment de trop sur ce trottoir.
Le Louis hoche la tête et approuve sans sourire.
Cette sale histoire qu'aurait mise en branle le Jeannot après avoir surpris le baron et son prétendu jardinier. Ces photos compromettantes qu'il aurait prises pour faire chanter le candidat au Conseil Général ; les petits cercueils qu'il envoyait au Pietro pour l'impressionner et le faire déguerpir; tout ça pour arriver à cette "explication" qui aurait mal tourné dans la cabane au fond des Tannières; le crime maquillé en suicide; le peu d'enthousiasme des gendarmes pour une véritable enquête…
Ils se disent en sirotant leurs bières qu'ils n'ont certainement pas rêvé tout ça mais que, de toutes manières ils ne ressusciteraient personne en allant raconter leurs salades à la justice et que la paix, le bonheur de toute une famille vaut bien qu'on laisse, pour une fois, la vérité au fond de son puits.
Christian ramasse la poignée de photos et sort son briquet :
- Y a quand même un truc que je comprends pas . Pourquoi le Jeannot il avait mis les initiales PD sur les cercueils? Le Pietro s'appelle Reinhardt avec un R, ça colle pas…
Le Louis réfléchit un moment et glousse soudain levant le nez de son verre:
- Tu sais, il avait pas fait les grandes écoles ce con-là ! Pour lui, pédé, ça s'écrivait au plus simple: un P et un D, faut pas chercher plus loin!
En retournant à la voiture le Christian réfléchissait à voix haute.
- La mort du Jeannot, ça remonte à peu près à l'époque où le baron s'était présenté au Conseil Général, hein…
- Ouais, je me souviens que quand le Pietro arrivait à l'Annexe, le Jeannot se gondolait en saluant la secrétaire du futur Conseiller. On venait juste de l'enterrer quand le baron a été battu aux élections.
- Ca doit être deux ou trois mois après qu'il s'est envolé le Pietro. Je me demande ce qu'il est devenu.
- Il a dû retourner dans sa tribu. Tu sais, ces gars-là ne se fixent jamais très longtemps au même endroit, même dans un château ils se sentent vite à l'étroit!
Après le drame, quand la Nicole était partie pour la Normandie avec ses poulinières elle n'avait pas vendu la petite maison où ils avaient vécu, le Jeannot et elle. Christian, alors maire du village, avait reçu la garde des clés de la propriété. Il s'y rendait de temps en temps pour constater que tout était en ordre. Il persuada la Brouette de l'accompagner sur les lieux lors de sa prochaine visite "pour voir" proposa-t-il …
Ils eurent du mal à débloquer les fenêtres et à pousser les volets que le lierre retenait dans ses griffes.
- Quinze ans sans être habitée, c'est mauvais pour une maison, constata le Louis. Pourquoi elle vend pas son bien la Nicole?
Il regardait autour de lui gêné d'être là et attristé par l'état du logis. Christian après un instant d'hésitation avait entrepris une fouille systématique des placards.
Dans la cave Louis avait moins l'impression d'entrer par effraction dans une intimité qui ne le regardait pas; Il ouvrait les tiroirs de l'établi, déplaçait les boites de clous et de vis, caressant au passage quelques vieux outils poussiéreux. Il alla jusqu'à donner quelques coups de pelle dans le tas de charbon; Il avait vu faire ça dans un film…
- Si encore on savait ce qu'on cherche! grommelait-il.
Il allait remonter, bredouille, quand il avisa une série de boîtes métalliques comme celles dont on décorait autrefois le manteau des cheminées : Farine, sucre, épices… Il renversa la première sur l'établi. Une pluie de vieux boutons roula sur le bois rugueux…quelque chose restait accroché au fond, une enveloppe serrée par un élastique qui lui claqua entre les doigts. A l'intérieur il trouva les six photos prises au polaroïd.
***
Ils sont assis devant deux bières bien fraîches dans la cuisine du Louis. Les photos étalées sur la table témoignent d'une histoire assez sordide dont le Christian raconte l'épilogue pour la troisième fois au moins en affinant chaque fois les détails.
- Toi qui disais qu'un manouche ça reste jamais longtemps au même endroit … Quand j'ai appris par la concierge que ça faisait neuf ans qu'il avait pas quitté cette adresse, je me suis dit que je m'étais trompé, que c'était pas mon bonhomme. Et puis ce nom que j'avais trouvé dans les registres de la mairie : Reinhardt, qui collait pas avec les initiales sur les cercueils… Alors j'ai attendu qu'il sorte de chez lui, pour voir… Et là, mon vieux, ben, j'ai eu du mal à le reconnaître le beau Pietro! Il avait avalé une partie de sa belle crinière d'autrefois et ça lui faisait un petit coussin tout rond sur l'estomac! Mais c'était bien toujours la même démarche, une manière qu'il avait de danser sur des nuages, tu te rappelles?
J'avais les photos dans la poche mais je ne savais pas comment l'aborder. Je me suis mis à le suivre. Quand il s'est arrêté devant l'école ça m'a fait tout drôle mais quand les deux gamins se sont jetés dans ses jambes en gueulant "papa!" j'ai pas pu m'empêcher de faire trois pas en arrière et de faire celui qui comptait les tulipes dans la vitrine du fleuriste… Je les ai regardés s'en aller tous les trois, ils avaient l'air d'avoir un tas de trucs à se dire. La journée d'un môme à cet âge-là c'est plein d'aventures à raconter le soir, quand y a quelqu'un pour écouter et il écoutait le Pietro, il prenait part … Je me sentais vraiment de trop sur ce trottoir.
Le Louis hoche la tête et approuve sans sourire.
Cette sale histoire qu'aurait mise en branle le Jeannot après avoir surpris le baron et son prétendu jardinier. Ces photos compromettantes qu'il aurait prises pour faire chanter le candidat au Conseil Général ; les petits cercueils qu'il envoyait au Pietro pour l'impressionner et le faire déguerpir; tout ça pour arriver à cette "explication" qui aurait mal tourné dans la cabane au fond des Tannières; le crime maquillé en suicide; le peu d'enthousiasme des gendarmes pour une véritable enquête…
Ils se disent en sirotant leurs bières qu'ils n'ont certainement pas rêvé tout ça mais que, de toutes manières ils ne ressusciteraient personne en allant raconter leurs salades à la justice et que la paix, le bonheur de toute une famille vaut bien qu'on laisse, pour une fois, la vérité au fond de son puits.
Christian ramasse la poignée de photos et sort son briquet :
- Y a quand même un truc que je comprends pas . Pourquoi le Jeannot il avait mis les initiales PD sur les cercueils? Le Pietro s'appelle Reinhardt avec un R, ça colle pas…
Le Louis réfléchit un moment et glousse soudain levant le nez de son verre:
- Tu sais, il avait pas fait les grandes écoles ce con-là ! Pour lui, pédé, ça s'écrivait au plus simple: un P et un D, faut pas chercher plus loin!
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
une nouvelle croustillante ^^ eh ben si ces deux gaillards là atteignent l'âge d'or, ils en ont pas le profil avachi (du moins après le réveil du Christian)
quelques phrases qui m'ont donné un peu de mal, du type
en deux mots: bien sympathique =)
quelques phrases qui m'ont donné un peu de mal, du type
au début ça semble un peu antithétique mais on comprend par la suite que Louis est totalement désintéressé (2 phrases plus loin donc bon c'est pas un drame et puis je sais pas pourquoi je viens faire ch.. avec ça. peut-être est-ce tout simplement parce que je ne trouve rien à y redire ^^ un peu longue comme parenthèse mais on va chipoter)Arielle a écrit:celles-ci se l'arrachaient dans les kermesses (...) Il est peu probable qu'il ait jamais raccompagné une de ses cavalières le long des petits chemins argentés de lune. Ou bien ce fut sans lendemain, une plus délurée que les autres, ayant le goût de la danse pour ce qu'elle est et ne cherchant pas plus loin qu'un bon moment à passer.
en deux mots: bien sympathique =)
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
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Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Un histoire plaisante, fort bien racontée, dans un style bien maîtrisé.
Juste un petit détail qui m’apparaît curieux, au sujet des personnages dans lesquels je me suis un petit peu perdue, vers le milieu … Au début de l’histoire, tu mets l’accent sur un personnage assez cocasse, « Louis la Brouette », que tu décris longuement avec une certaine verve. On s’attend donc que cet homme peu ordinaire, qui fait étonnamment l'impasse sur sa vie affective au profit de l’amour des plantes et du jardinage, soit au cœur du récit. Or, il devient ensuite le simple vecteur d’une histoire qui se passe presque totalement en dehors de lui.
Mais peut-être que je vais chercher midi à quatorze heures, qu’il n’est là que précisément pour les besoins du récit ?
Juste un petit détail qui m’apparaît curieux, au sujet des personnages dans lesquels je me suis un petit peu perdue, vers le milieu … Au début de l’histoire, tu mets l’accent sur un personnage assez cocasse, « Louis la Brouette », que tu décris longuement avec une certaine verve. On s’attend donc que cet homme peu ordinaire, qui fait étonnamment l'impasse sur sa vie affective au profit de l’amour des plantes et du jardinage, soit au cœur du récit. Or, il devient ensuite le simple vecteur d’une histoire qui se passe presque totalement en dehors de lui.
Mais peut-être que je vais chercher midi à quatorze heures, qu’il n’est là que précisément pour les besoins du récit ?
annallissée- Nombre de messages : 83
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Date d'inscription : 07/04/2008
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
annallissée a écrit: Au début de l’histoire, tu mets l’accent sur un personnage assez cocasse, « Louis la Brouette », que tu décris longuement avec une certaine verve. On s’attend donc que cet homme peu ordinaire, qui fait étonnamment l'impasse sur sa vie affective au profit de l’amour des plantes et du jardinage, soit au cœur du récit. Or, il devient ensuite le simple vecteur d’une histoire qui se passe presque totalement en dehors de lui.
Très juste ta remarque annallissée. Dans le contexte de ces chroniques le rôle de Louis est de remettre Christian sur les rails après le traumatisme qu'il vient de subir. Il s'efface ensuite pour laisser agir son copain. Je me suis peut-être laissée trop longuement aller au plaisir de sa description...Le titre, également serait à revoir mais, là, je n'étais pas très inspirée ;-)
Merci pour ta lecture attentive
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Je comprends mieux
:-)))
:-)))
annallissée- Nombre de messages : 83
Age : 74
Localisation : région parisienne
Date d'inscription : 07/04/2008
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Lecture aussi agréable que pour ta "Chroniques... III" !
Il faut vraiment que j'aille lire les autres mais les petites aiguilles de mon horloge me pointent, l'air sévère, alors ce sera pour une autre fois.
Il faut vraiment que j'aille lire les autres mais les petites aiguilles de mon horloge me pointent, l'air sévère, alors ce sera pour une autre fois.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Ils me plaisent ces deux-là... leurs vies, si bien brossées... l'essentiel. Pas seulement eux, tous les personnages utiles à "l'histoire"...
Ce parfum de terroir, tu nous le rends bien, Arielle.
Jamais innocente, il y a toujours un "quelque chose" dans chacune de tes chroniques... de l'humanité, un regard... et tu nous les fais partager. Je les attends désormais avec plaisir... un rendez-vous...
Continue...
Ce parfum de terroir, tu nous le rends bien, Arielle.
Jamais innocente, il y a toujours un "quelque chose" dans chacune de tes chroniques... de l'humanité, un regard... et tu nous les fais partager. Je les attends désormais avec plaisir... un rendez-vous...
Continue...
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Chronique bien sympathique et le Louis est un personnage qui pourrait revenir au premier plan dans d'autres textes il me semble, il a l'air intéressant.
Le binôme Louis-Christian fonctionne plutôt bien, même si il y a décalage entre l'importance accordée à Louis au début et le traitement qui lui est ensuite réservé (mais tu t'en es expliquée plus loin).
La fluidité de l'écriture et de l'histoire permettent au récit de se lire facilement et de donner envie de découvrir une éventuelle suite.
Pour ce qui est de l'intrigue, j'aurais aimé un développement un peu plus travaillé, avec un soupçon supplémentaire de mystère, mais c'est déjà bien agréable comme ça.
Le binôme Louis-Christian fonctionne plutôt bien, même si il y a décalage entre l'importance accordée à Louis au début et le traitement qui lui est ensuite réservé (mais tu t'en es expliquée plus loin).
La fluidité de l'écriture et de l'histoire permettent au récit de se lire facilement et de donner envie de découvrir une éventuelle suite.
Pour ce qui est de l'intrigue, j'aurais aimé un développement un peu plus travaillé, avec un soupçon supplémentaire de mystère, mais c'est déjà bien agréable comme ça.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Le passage de l'imparfait au passé simple me gêne ici. J'aurais préféré lire (entendre) : Christian commença donc à se rendre deux fois par semaines au Château après son travail. Il bêcha, ensemença.. ou alors : Christian se rendait au château après son travail. Il bêchait, ensemençait le potager, traitait les rosiers et tondait les pelouses. ou quelque chose du genre...Deux fois par semaine Christian se rendait donc au Château après son travail. Il bêcha, ensemença le potager, traita les rosiers et tondit les pelouses.
Dans le même ordre d'idées, je ne sais pas si déchèterie est accepté, je ne connais que déchetterie.
Autrement, du tout bon bien sûr. La présentation successive des personnages me fait penser à un jeu de poupées russes ; on ouvre et on en trouve une autre et ainsi de suite jusqu'à ce que finalement tout ce petit monde soit réuni pour la mise en place de l'intrigue. D'ailleurs à ce propos, il est possible que la chaleureuse description des personnages prenne un peu le pas sur l'intrigue que tu devrais étoffer un peu.
Le tout est savoureux et malicieux.
Invité- Invité
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Savoureux, ton texte. tout à fait en harmonie avec les trois premiers. le PD est peut-être un peu téléphoné, mais c'est bien vu. A quand le prochain crime? Avec impatience.
outretemps- Nombre de messages : 615
Age : 77
Date d'inscription : 19/01/2008
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
Attentive et pointilleuse comme j'aime ;-)
Je me suis posé plus d'une fois la question l'ayant vu orthographié des deux manières sur deux panneaux côte-à-côte près de chez moi.
Wikipédia a tranché pour moi:
"Orthographe choisie par l'Académie Française, le suffixe -terie (déchetterie) n'existant pas, on lui préférera le suffixe -erie (déchèterie)".
Island a écrit:
Dans le même ordre d'idées, je ne sais pas si déchèterie est accepté, je ne connais que déchetterie.
Je me suis posé plus d'une fois la question l'ayant vu orthographié des deux manières sur deux panneaux côte-à-côte près de chez moi.
Wikipédia a tranché pour moi:
"Orthographe choisie par l'Académie Française, le suffixe -terie (déchetterie) n'existant pas, on lui préférera le suffixe -erie (déchèterie)".
Re: Chroniques rustiques IV - Louis la Brouette
.
Pour info : Déchetterie, dans le Petit Robert 2006. La dernière chose que je ferais, en la matière, ce serait de trancher avec Wikipedia. J'ai souvent constaté qu'il s'y trouve des informations bien parcellaires.
Pour info : Déchetterie, dans le Petit Robert 2006. La dernière chose que je ferais, en la matière, ce serait de trancher avec Wikipedia. J'ai souvent constaté qu'il s'y trouve des informations bien parcellaires.
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