NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
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NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Il se tenait debout dans la galerie du cloître ouverte sur la mer. Se sentant, ce soir, comme ces futurs chevaliers au seuil de leur adoubement, il avait eu envie de contempler au soleil couchant le spectacle, qui l'apaisait toujours, de cette plage immense vouée aux vents et aux oiseaux.
Sous la surface étale, il imaginait l'enchevêtrement des eaux douces et saumâtres, le dédale des courants incertains. Dans l'éclat de ce miroir poli, à peine effleuré par la brise, il voyait le reflet de sa propre vie, si sage, si lisse en apparence, si confuse et si tourmentée au fond … Humble novice au monastère de Saint-Michel-au-péril-de-la –mer, Jehan des Grèves éprouvait un amour étrangement profane pour ces étendues de sable liquide avec lesquelles il se sentait de connivence.
Quand il vivait encore avec elle dans leur petite maison du bourg, sa mère lui avait conté souvent la très merveilleuse histoire de sa naissance. Elle avait tenté de lui montrer, au loin, l'endroit précis où il avait vu le jour et qu'elle seule était capable de repérer.
En septembre de cette année 1415, au moment des grandes marées d'équinoxe et bien qu'elle fût sur le point de le mettre au monde, elle s'était rendue avec les autres commères du Mont, à cette pêche à pieds qui promettait d'être miraculeuse.
La région jouissait alors d'une paix relative, l'Anglais ne s'étant pas encore mis en tête de réduire à merci ce fier rocher acquis au roi de France et protégé par Monsieur Saint Michel.
Ayant rempli leurs seaux de coques et de palourdes, les Montoises encore troussées jusqu'aux aisselles, s'en retournaient chez elles, devisant et riant entre les flaques, suivies de près par la marée montante. Rien n'est plus traître que le caprice des eaux mêlé à celui du sable dans les lises de la baie! Les trois rivières perfides qui viennent y mourir, surprennent parfois les plus avisés en quittant leurs lits entre deux jusants. La mère de Jehan ne l'ignorait pas mais, fatiguée par le poids de sa grossesse, elle avait pris un certain retard. Elle se vit soudain cernée par le flux. On avait vite compris, là-bas, quel sinistre piège se refermait sur la jeune femme mais aucune de ses compagnes n'était en mesure de lui porter secours. Chacune y allait de ses conseils tâchant de la guider dans le lacis des chenaux creusés par les courants. La nuit approchait, les eaux montaient. Malgré toute leur bonne volonté, ses amies reculaient, silhouettes gesticulantes s'effaçant dans les vapeurs du crépuscule. Elle entendit, lugubre, se mettre en branle la cloche de brume de l'abbaye qui guide les égarés. La langue de sable, sur laquelle elle avait trouvé refuge, fondait, de minute en minute plus étroite et plus instable. C'est alors qu'elle ressentit les premières douleurs sans doute déclenchées par la terreur qu'elle éprouvait. Elle tomba à genoux:
- Dame Marie, toi qui fus mère aussi, ne permets pas que je perde ainsi mon petit! Sauve-le! Je fais le serment d'en faire don à notre Eglise. Garçon ou fille, je l'élèverai pour la gloire de ton fils.
Les autres ont raconté qu'elles avaient vu un voile bleu recouvrir la naufragée juste avant que l'obscurité ne la dérobe à leur regard. Elles ont dit que c'était le manteau de la Vierge venue assister elle-même la jeune accouchée. Celle-ci avoua n'avoir gardé aucun souvenir de ce qui avait suivi. Ce furent les vagissements du nouveau-né et l'éclat des torches des Montois trouant la nuit qui la tirèrent de sa torpeur. La mer s'étant retirée, elle fut ramenée au bourg avec son enfant ainsi qu'une miraculée dans sa châsse, auréolée de la lumière des flambeaux, ointe des cris et des chants d'action de grâce de la foule.
Jehan sourit à l'évocation de cette histoire. La puissance divine est infinie, mais le goût des petites gens pour le merveilleux l'est tout autant. Il était suffisamment modeste pour ne pas tirer gloire de pareilles origines.
Il avait passé toute son enfance, comme n'importe quel autre petit Montois, entre la rue, les remparts et l'échoppe de ses parents. Ceux-ci vivaient de la vente des coquilles peintes par sa mère et des "plombs", ces petits archanges, médailles, clochettes ou reliquaires en étain que fondait son père pour les pèlerins. Connaissant chaque pouce de ce labyrinthe de venelles tortueuses, de volées de marches et de jardins en terrasses, Jehan servait parfois de guide aux visiteurs du Mont, ceux-ci n'ayant pas cessé de fréquenter les lieux en dépit du siège qui s'éternisait depuis une dizaine d'années et de la taxe d'entrée que les Anglais exigeaient d'eux. Toute l'activité du bourg continuait à tourner autour de ces hôtes à la ferveur souvent turbulente qui se succédaient par vagues au rythme de l'année liturgique. Les maisons de bois, agglutinées le long des ruelles jusqu'aux portes de l'abbaye, abritaient, pour la plupart, commerçants, hôteliers et restaurateurs offrant leurs services aux piétons des "chemins du Paradis".
L'image de Guillemette, dont le père tenait l'auberge jouxtant la boutique de ses parents, s'imposa soudain à Jehan. Il s'était astreint à l'oublier durant les deux ans de son noviciat… Chose ardue parfois! Guillemette ou Dieu, Dieu ou Guillemette? Pas plus que la grève ne peut échapper au rythme des marées, il ne se sentait, certains soirs, la force de refouler ses souvenirs. Mais avait-il le choix, tenu qu'il était par le vœu de sa mère ?
Bien qu'il ne l'ait plus jamais revue depuis son arrivée au monastère, la jeune fille hantait ses rêves d'une présence lancinante. Il se demanda ce qu'elle était devenue. Sans doute s'était-elle mariée, un ou deux marmots devaient se suspendre à ses jupons aujourd'hui, la suivant entre les tables de la taverne paternelle…
Dehors, la vie allait son cours.
Ici, à l'écart du temps, dans ce nid de pierre qui couvrait la ville de son ombre austère, il semblait à Jehan que tout s'était figé le jour de ses seize ans quand il avait embrassé pour la dernière fois ses parents en larmes. Il les avait quittés au pied du grand Degré cet escalier monumental qu'on n'emprunte que pour les processions à travers les rues pavoisées. Ce jour-là il s'était senti dépouillé de tout projet, de tout autre désir que celui de servir Dieu et Son église, d'obéir à Sa loi. De terribles sursauts de révolte, le laissant ensuite dans un profond désarroi, le secouaient parfois mais il croyait, bien naïvement, que ses vœux prononcés le mettraient à l'abri des doutes et des tourments. Il était résolu à faire sienne la promesse maternelle. Il consacrerait toute son énergie à y rester fidèle.
Pourtant ce soir, ses certitudes semblaient l'abandonner une fois de plus. Il suivait, sans vraiment le voir, le vol d'un goéland s'arrachant aux lises de la baie, se demandant de quoi demain allait être fait. Que pouvaient bien lui réserver ces bouleversements qu'on venait de lui annoncer? Quelle était l'intention cachée du prieur lui proposant une telle mission? Voulait-il éprouver la solidité de son engagement?
Les Anglais, qui cernaient le Mont, tentaient régulièrement des incursions, toujours victorieusement repoussées par la garnison. Le bourg et l'abbaye avaient appris à vivre, de trêve en trêve, à l'abri des fortes murailles, mais on gardait toujours un oeil fixé sur les bateaux de la flotte ennemie qui mouillait dans la baie autour de l'îlot de Tombelaine. On fanfaronnait parmi la populace, allant jusqu'à se gausser de cet abbé Jolivet, ce couard, passé à l'ennemi. On se voulait invulnérable sous la protection de l'Archange alors que toute la Normandie avait dû céder à la pression de ces maudits Godons.
La confiance du peuple dans l'au-delà n'est-elle pas qu'une illusion l'aidant à bon compte à lutter contre ses craintes innombrables? Les vingt-cinq religieux qu'abritait l'abbaye, abandonnés par leur abbé félon, organisaient activement leur défense avec l'aide de la soldatesque, et ce, en dépit du peu de confiance qu'ils lui accordaient. La bibliothèque du monastère était leur préoccupation essentielle. Les précieux manuscrits qu'elle contenait rassemblaient des heures et des heures de recherches dans tous les domaines de la culture. Nombre de moines s'étaient usé les yeux à copier et enluminer leurs milliers de pages. Imaginer ces merveilles tombant aux mains de soudards incultes ou, pire encore, envisager de les voir détruits irrémédiablement au cours d'un assaut remplissait d'effroi les bons frères.
Jehan, qui ne savait pas lire, avait été admis à travailler au scriptorium où les moines apprécièrent le soin qu'il mettait à poncer et ligner les cahiers de parchemin, préparer les couleurs. Ayant aidé ses parents dans la boutique de son enfance il avait le goût des besognes minutieuses. Jehan témoignait d'un profond respect pour ces livres magnifiques qu'on l'autorisait parfois à feuilleter et espérait qu'au terme de son noviciat on voudrait bien lui enseigner la science des écritures. Il aimait l'atmosphère studieuse de cet endroit. C'était la seule pièce de l'abbaye où régnait, hiver comme été, une douce chaleur, dispensée par ses deux hautes cheminées. Il s'agissait de préserver du froid et de l'humidité la fluidité des encres et des liants en même temps que la virtuosité des doigts maniant la plume ou le pinceau.
Ce soir, juste avant les vêpres, alors que Jehan était occupé à rincer une série de cupules dans lesquelles il avait broyé des pigments, le prieur de la communauté, l'ayant observé un moment avec bienveillance, s'était approché de lui et, rompant la règle du silence, lui avait demandé:
- Mon fils, aimerais-tu conclure ton noviciat en servant notre sainte mère l'Eglise par une action exceptionnelle et périlleuse? Il te faudrait, travesti en pèlerin, te rendre chez notre évêque d'Avranches afin de lui remettre en grand secret deux ou trois de nos plus précieux ouvrages.
Il avait expliqué, ensuite, avoir eu vent d'une prochaine attaque de l'ennemi, beaucoup plus sérieuse, celle-là, que les précédentes. Dieu sait si ces renseignements s'avérèrent exacts par la suite!
Jehan s'était étonné d'avoir été choisi, lui le plus jeune, parmi tous ses ainés.
- Ce n'est pas une tâche de tout repos, Jehan, ta connaissance de la région peut t'être d'un grand secours, ta jeunesse et ta célérité aussi, tu auras peut-être à t'échapper devant d'éventuels poursuivants.
Après l'office, le jeune homme avait reçu la bénédiction de chacun de ses frères, puis on lui avait remis un paquet de hardes comprenant le bourdon et la besace, viatiques de tout pèlerin, ainsi que le chapeau orné de sa coquille.
Demain, au moment de prendre la route, on lui confierait les manuscrits qu'il était chargé de porter à l'évêque. Demain, il s'autoriserait à aller saluer ses parents avant de quitter la ville puis, pour se fondre dans un groupe de pénitents sur le chemin du retour, il se rendrait à l'auberge voisine, il rencontrerait Guillemette…
Demain… L'espoir et la crainte le submergeaient! Il joignit les deux mains sur son cœur qu'il sentait s'affoler dans sa poitrine comme un oiseau prisonnier d'une cage trop étroite.
Depuis les serres de ses remparts plantées dans le roc, jusqu'au bec effilé de sa flèche tendue vers le ciel, le Mont tout entier semblait soudain à Jehan un oiseau fabuleux, né, comme lui, du mirage mouvant de ses grèves. Un oiseau dont il éprouvait dans sa chair le bleu frémissement de l'envol.
Sous la surface étale, il imaginait l'enchevêtrement des eaux douces et saumâtres, le dédale des courants incertains. Dans l'éclat de ce miroir poli, à peine effleuré par la brise, il voyait le reflet de sa propre vie, si sage, si lisse en apparence, si confuse et si tourmentée au fond … Humble novice au monastère de Saint-Michel-au-péril-de-la –mer, Jehan des Grèves éprouvait un amour étrangement profane pour ces étendues de sable liquide avec lesquelles il se sentait de connivence.
Quand il vivait encore avec elle dans leur petite maison du bourg, sa mère lui avait conté souvent la très merveilleuse histoire de sa naissance. Elle avait tenté de lui montrer, au loin, l'endroit précis où il avait vu le jour et qu'elle seule était capable de repérer.
En septembre de cette année 1415, au moment des grandes marées d'équinoxe et bien qu'elle fût sur le point de le mettre au monde, elle s'était rendue avec les autres commères du Mont, à cette pêche à pieds qui promettait d'être miraculeuse.
La région jouissait alors d'une paix relative, l'Anglais ne s'étant pas encore mis en tête de réduire à merci ce fier rocher acquis au roi de France et protégé par Monsieur Saint Michel.
Ayant rempli leurs seaux de coques et de palourdes, les Montoises encore troussées jusqu'aux aisselles, s'en retournaient chez elles, devisant et riant entre les flaques, suivies de près par la marée montante. Rien n'est plus traître que le caprice des eaux mêlé à celui du sable dans les lises de la baie! Les trois rivières perfides qui viennent y mourir, surprennent parfois les plus avisés en quittant leurs lits entre deux jusants. La mère de Jehan ne l'ignorait pas mais, fatiguée par le poids de sa grossesse, elle avait pris un certain retard. Elle se vit soudain cernée par le flux. On avait vite compris, là-bas, quel sinistre piège se refermait sur la jeune femme mais aucune de ses compagnes n'était en mesure de lui porter secours. Chacune y allait de ses conseils tâchant de la guider dans le lacis des chenaux creusés par les courants. La nuit approchait, les eaux montaient. Malgré toute leur bonne volonté, ses amies reculaient, silhouettes gesticulantes s'effaçant dans les vapeurs du crépuscule. Elle entendit, lugubre, se mettre en branle la cloche de brume de l'abbaye qui guide les égarés. La langue de sable, sur laquelle elle avait trouvé refuge, fondait, de minute en minute plus étroite et plus instable. C'est alors qu'elle ressentit les premières douleurs sans doute déclenchées par la terreur qu'elle éprouvait. Elle tomba à genoux:
- Dame Marie, toi qui fus mère aussi, ne permets pas que je perde ainsi mon petit! Sauve-le! Je fais le serment d'en faire don à notre Eglise. Garçon ou fille, je l'élèverai pour la gloire de ton fils.
Les autres ont raconté qu'elles avaient vu un voile bleu recouvrir la naufragée juste avant que l'obscurité ne la dérobe à leur regard. Elles ont dit que c'était le manteau de la Vierge venue assister elle-même la jeune accouchée. Celle-ci avoua n'avoir gardé aucun souvenir de ce qui avait suivi. Ce furent les vagissements du nouveau-né et l'éclat des torches des Montois trouant la nuit qui la tirèrent de sa torpeur. La mer s'étant retirée, elle fut ramenée au bourg avec son enfant ainsi qu'une miraculée dans sa châsse, auréolée de la lumière des flambeaux, ointe des cris et des chants d'action de grâce de la foule.
Jehan sourit à l'évocation de cette histoire. La puissance divine est infinie, mais le goût des petites gens pour le merveilleux l'est tout autant. Il était suffisamment modeste pour ne pas tirer gloire de pareilles origines.
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Il avait passé toute son enfance, comme n'importe quel autre petit Montois, entre la rue, les remparts et l'échoppe de ses parents. Ceux-ci vivaient de la vente des coquilles peintes par sa mère et des "plombs", ces petits archanges, médailles, clochettes ou reliquaires en étain que fondait son père pour les pèlerins. Connaissant chaque pouce de ce labyrinthe de venelles tortueuses, de volées de marches et de jardins en terrasses, Jehan servait parfois de guide aux visiteurs du Mont, ceux-ci n'ayant pas cessé de fréquenter les lieux en dépit du siège qui s'éternisait depuis une dizaine d'années et de la taxe d'entrée que les Anglais exigeaient d'eux. Toute l'activité du bourg continuait à tourner autour de ces hôtes à la ferveur souvent turbulente qui se succédaient par vagues au rythme de l'année liturgique. Les maisons de bois, agglutinées le long des ruelles jusqu'aux portes de l'abbaye, abritaient, pour la plupart, commerçants, hôteliers et restaurateurs offrant leurs services aux piétons des "chemins du Paradis".
L'image de Guillemette, dont le père tenait l'auberge jouxtant la boutique de ses parents, s'imposa soudain à Jehan. Il s'était astreint à l'oublier durant les deux ans de son noviciat… Chose ardue parfois! Guillemette ou Dieu, Dieu ou Guillemette? Pas plus que la grève ne peut échapper au rythme des marées, il ne se sentait, certains soirs, la force de refouler ses souvenirs. Mais avait-il le choix, tenu qu'il était par le vœu de sa mère ?
Bien qu'il ne l'ait plus jamais revue depuis son arrivée au monastère, la jeune fille hantait ses rêves d'une présence lancinante. Il se demanda ce qu'elle était devenue. Sans doute s'était-elle mariée, un ou deux marmots devaient se suspendre à ses jupons aujourd'hui, la suivant entre les tables de la taverne paternelle…
Dehors, la vie allait son cours.
Ici, à l'écart du temps, dans ce nid de pierre qui couvrait la ville de son ombre austère, il semblait à Jehan que tout s'était figé le jour de ses seize ans quand il avait embrassé pour la dernière fois ses parents en larmes. Il les avait quittés au pied du grand Degré cet escalier monumental qu'on n'emprunte que pour les processions à travers les rues pavoisées. Ce jour-là il s'était senti dépouillé de tout projet, de tout autre désir que celui de servir Dieu et Son église, d'obéir à Sa loi. De terribles sursauts de révolte, le laissant ensuite dans un profond désarroi, le secouaient parfois mais il croyait, bien naïvement, que ses vœux prononcés le mettraient à l'abri des doutes et des tourments. Il était résolu à faire sienne la promesse maternelle. Il consacrerait toute son énergie à y rester fidèle.
Pourtant ce soir, ses certitudes semblaient l'abandonner une fois de plus. Il suivait, sans vraiment le voir, le vol d'un goéland s'arrachant aux lises de la baie, se demandant de quoi demain allait être fait. Que pouvaient bien lui réserver ces bouleversements qu'on venait de lui annoncer? Quelle était l'intention cachée du prieur lui proposant une telle mission? Voulait-il éprouver la solidité de son engagement?
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Les Anglais, qui cernaient le Mont, tentaient régulièrement des incursions, toujours victorieusement repoussées par la garnison. Le bourg et l'abbaye avaient appris à vivre, de trêve en trêve, à l'abri des fortes murailles, mais on gardait toujours un oeil fixé sur les bateaux de la flotte ennemie qui mouillait dans la baie autour de l'îlot de Tombelaine. On fanfaronnait parmi la populace, allant jusqu'à se gausser de cet abbé Jolivet, ce couard, passé à l'ennemi. On se voulait invulnérable sous la protection de l'Archange alors que toute la Normandie avait dû céder à la pression de ces maudits Godons.
La confiance du peuple dans l'au-delà n'est-elle pas qu'une illusion l'aidant à bon compte à lutter contre ses craintes innombrables? Les vingt-cinq religieux qu'abritait l'abbaye, abandonnés par leur abbé félon, organisaient activement leur défense avec l'aide de la soldatesque, et ce, en dépit du peu de confiance qu'ils lui accordaient. La bibliothèque du monastère était leur préoccupation essentielle. Les précieux manuscrits qu'elle contenait rassemblaient des heures et des heures de recherches dans tous les domaines de la culture. Nombre de moines s'étaient usé les yeux à copier et enluminer leurs milliers de pages. Imaginer ces merveilles tombant aux mains de soudards incultes ou, pire encore, envisager de les voir détruits irrémédiablement au cours d'un assaut remplissait d'effroi les bons frères.
Jehan, qui ne savait pas lire, avait été admis à travailler au scriptorium où les moines apprécièrent le soin qu'il mettait à poncer et ligner les cahiers de parchemin, préparer les couleurs. Ayant aidé ses parents dans la boutique de son enfance il avait le goût des besognes minutieuses. Jehan témoignait d'un profond respect pour ces livres magnifiques qu'on l'autorisait parfois à feuilleter et espérait qu'au terme de son noviciat on voudrait bien lui enseigner la science des écritures. Il aimait l'atmosphère studieuse de cet endroit. C'était la seule pièce de l'abbaye où régnait, hiver comme été, une douce chaleur, dispensée par ses deux hautes cheminées. Il s'agissait de préserver du froid et de l'humidité la fluidité des encres et des liants en même temps que la virtuosité des doigts maniant la plume ou le pinceau.
Ce soir, juste avant les vêpres, alors que Jehan était occupé à rincer une série de cupules dans lesquelles il avait broyé des pigments, le prieur de la communauté, l'ayant observé un moment avec bienveillance, s'était approché de lui et, rompant la règle du silence, lui avait demandé:
- Mon fils, aimerais-tu conclure ton noviciat en servant notre sainte mère l'Eglise par une action exceptionnelle et périlleuse? Il te faudrait, travesti en pèlerin, te rendre chez notre évêque d'Avranches afin de lui remettre en grand secret deux ou trois de nos plus précieux ouvrages.
Il avait expliqué, ensuite, avoir eu vent d'une prochaine attaque de l'ennemi, beaucoup plus sérieuse, celle-là, que les précédentes. Dieu sait si ces renseignements s'avérèrent exacts par la suite!
Jehan s'était étonné d'avoir été choisi, lui le plus jeune, parmi tous ses ainés.
- Ce n'est pas une tâche de tout repos, Jehan, ta connaissance de la région peut t'être d'un grand secours, ta jeunesse et ta célérité aussi, tu auras peut-être à t'échapper devant d'éventuels poursuivants.
Après l'office, le jeune homme avait reçu la bénédiction de chacun de ses frères, puis on lui avait remis un paquet de hardes comprenant le bourdon et la besace, viatiques de tout pèlerin, ainsi que le chapeau orné de sa coquille.
Demain, au moment de prendre la route, on lui confierait les manuscrits qu'il était chargé de porter à l'évêque. Demain, il s'autoriserait à aller saluer ses parents avant de quitter la ville puis, pour se fondre dans un groupe de pénitents sur le chemin du retour, il se rendrait à l'auberge voisine, il rencontrerait Guillemette…
Demain… L'espoir et la crainte le submergeaient! Il joignit les deux mains sur son cœur qu'il sentait s'affoler dans sa poitrine comme un oiseau prisonnier d'une cage trop étroite.
Depuis les serres de ses remparts plantées dans le roc, jusqu'au bec effilé de sa flèche tendue vers le ciel, le Mont tout entier semblait soudain à Jehan un oiseau fabuleux, né, comme lui, du mirage mouvant de ses grèves. Un oiseau dont il éprouvait dans sa chair le bleu frémissement de l'envol.
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Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
La nuit était noire quand il s'éveilla. La chandelle qui brûlait dans un angle du dortoir jouait avec les ombres des moines qui, dressés sur leur couche, écoutaient:
Le tocsin de l'église paroissiale!
Le Feu, ce fléau tant redouté!
Son haleine immonde s'insinuait déjà sous les portes.
Le bourg, avec ses maisons de poutres et de torchis était sans doute, une fois encore, la proie de l'Ennemi.
Les clercs ayant l'habitude de s'unir aux vilains pour le combattre, la plupart des moines s'était déjà précipitée vers le cellier où étaient remisés les seaux. Jehan, avisant le costume de pèlerin au pied de son lit, se débarrassa de sa coule et enfila sur ses braies la courte tunique de chanvre. Enfonçant sur sa tête le chapeau à larges bords, il courut rejoindre ses frères.
Une épaisse fumée âcre le prit à la gorge dès qu'il déboucha dans la Grand Rue. Le cœur du brasier se trouvait dans une ruelle adjacente débouchant sur le parvis de l'église et longeant ensuite le mur du cimetière. Jehan ne put s'empêcher de se sentir soulagé: l'échoppe de ses parents donnait dans la partie basse de la Grand Rue qui semblait épargnée pour le moment. Une chaîne s'était formée, les religieux s'y joignirent avec leurs seaux. Des femmes entraînant avec elles des grappes d'enfants affolés se hâtaient dans la direction de l'abbaye où elles savaient trouver refuge. Jehan pensa à Guillemette et c'est à cet instant qu'il la vit. Elle courait avec deux autres femmes dont l'une, âgée, s'agrippait à elle.
Elle semblait émerger d'un rêve.
Egarée, elle posa sur lui un regard incrédule quand il s'élança vers elle en l'appelant par son nom.
La première volée de flèches s'abattit à cet instant sur la ville comme une pluie d'orage…
Les Anglais!
Avaient-ils profité de l'incendie pour précipiter une attaque imminente ou l'avaient-ils provoqué eux-mêmes pour occuper les défenseurs de la cité ailleurs qu'aux créneaux? Jehan et Guillemette, se passant les seaux dans la chaîne qui s'était reformée, ne se posaient pas la question. Ils s'accrochaient à ces gestes les unissant dans un même but, leur laissant croire que leurs deux vies n'avaient jamais été irrémédiablement coupées l'une de l'autre. Ils en étaient à souhaiter que dure cet enfer où ils étaient plongés ensemble, bénissant la fournaise, le danger, la tâche dérisoire qui les occupait, craignant qu'elle ne s'achève, les renvoyant à leur quotidien respectif!
Soudain, un craquement funeste retentit, et, dans une gerbe d'étincelles, un pan de mur s'effondra à quelques mètres d'eux, suivi d'une avalanche de tuiles et de gravats. Des tourbillons de fumée noire et de poussière roulaient dans leur direction. La chaîne s'était définitivement rompue. Lâchant leurs seaux, les gens s'enfuyaient, vaincus par le brasier.
Au déluge de flèches qui s'abattait en sifflant sans répit sur la ville, s'étaient ajoutés le grondement sourd et les ébranlements des bouches à feu qui pilonnaient la muraille.
Un moine s'écroula à leur côté, un trait planté dans la cuisse. Ils unirent leurs forces pour le transporter jusqu'à l'entrée de l'église où gémissaient déjà d'autres blessés auxquels des matrones prodiguaient les premiers soins. Inquiets pour leurs familles, les deux jeunes gens dévalèrent la Grand Rue. Croisant des silhouettes armées d'ustensiles les plus divers, ils apprirent qu'une brèche avait été ouverte par l'ennemi dans les remparts et que tous les hommes valides étaient requis pour seconder la garnison. Jehan hésita. En qualité de religieux, il était, bien entendu, dispensé de porter les armes, mais il se sentait si peu moine en cet instant! Guillemette trancha pour lui. Le saisissant par la main elle l'entraîna:
- Viens! Rendons-nous d'abord chez tes parents. S'ils n'ont pas besoin de toi, tu pourras toujours te diriger vers les remparts.
Apprenant que son père était aux créneaux avec les autres, Jehan trouva sa mère alitée sous la garde d'une vieille voisine. Elle ne voulut rien lui dire du mal qui la rongeait, parla d'une mauvaise grippe, mais elle s'extasia sur sa prestance, se souvenant du petit garçon qu'elle avait conduit deux années plus tôt aux portes de l'abbaye. Plantant dans son regard les mêmes yeux bleus que les siens, elle l'interrogea soudain:
- Es-tu heureux Jehan?
Il ne sut que répondre. S'était-il jamais posé cette étrange question?
- Il y a bien des manières d'œuvrer à la gloire de Notre Seigneur, reprit-elle devant son silence. Je me suis souvent demandée, depuis ton départ, si nous avions fait le bon choix en ce qui te concerne. Ce serment par lequel tu te sens lié n'est que le mien, Jehan. S'il te pèse, Dieu te montrera la voie te permettant de t'en délier tout en continuant à Le servir…
Elle semblait épuisée par son effort. Elle ferma les yeux.
- Je me souviendrai de vos paroles, mère. Je crois… Je crois oui… ce soir, que je suis heureux!
Il n'était pas sûr de ne pas lui mentir! Tant de choses combattaient en lui à cet instant!
Il s'approcha de la fenêtre et leva les yeux vers le ciel rougeoyant où tourbillonnaient des nuages de fumée crevant en grêles de flèches et de carreaux d'arbalètes, illuminés régulièrement par l'éclair des bombardes.
La ville, sa ville, se révélait une fois de plus à son image: tourmentée, blessée, indécise quant à l'issue de la bataille qui se livrait entre ses murs… Pouvait-on imaginer un bonheur quelconque en ce moment? Où le chercher? Dans l'action ou dans la paix du renoncement? Sa mère semblait lui suggérer que le choix était encore possible, mais que souhaitait-il vraiment, lui, Jehan? On avait toujours choisi pour lui jusqu'à présent… Aurait-il la force de prendre une décision?
Il revint auprès de sa mère qui semblait apaisée et s'était endormie. Il se pencha, lui baisa la main et sortit sans bruit.
S'arrêtant sur le seuil, il tourna les yeux vers la maison mitoyenne : La lueur d'une bougie dansait derrière la vitre à l'étage, au dessus de l'enseigne de la taverne. Il sourit et se dirigea résolument vers le rempart où l'assaut lui paraissait le plus rude. Il ne vit pas, se dissimulant dans l'ombre, d'encoignure en pas de porte, une mince silhouette féminine qui le suivait.
Extrait de l'Histoire du Mont Saint Michel http://www.le-mont-saint-michel.org/
[Le 17 juin 1434, les Anglais se ruent sur le Mont Saint-Michel, une bataille sanglante s'en suit. Les Anglais parviennent à faire une brèche dans le rempart et pénètrent dans la ville en criant déjà victoire. Heureusement, le capitaine du Mont réorganise ses troupes et contre-attaque si puissamment que les Anglais prennent la fuite en abandonnant deux bombardes. La victoire des troupes Montoises redonne confiance aux armées Françaises et, sur tout le territoire, les Anglais reculent. La bataille de Formigny, en 1450 apportera finalement la paix à la Normandie.]
Et un grand merci à Sahkti, Pierre-Henri et Loupbleu pour leur relecture et leur aide précieuse
Le tocsin de l'église paroissiale!
Le Feu, ce fléau tant redouté!
Son haleine immonde s'insinuait déjà sous les portes.
Le bourg, avec ses maisons de poutres et de torchis était sans doute, une fois encore, la proie de l'Ennemi.
Les clercs ayant l'habitude de s'unir aux vilains pour le combattre, la plupart des moines s'était déjà précipitée vers le cellier où étaient remisés les seaux. Jehan, avisant le costume de pèlerin au pied de son lit, se débarrassa de sa coule et enfila sur ses braies la courte tunique de chanvre. Enfonçant sur sa tête le chapeau à larges bords, il courut rejoindre ses frères.
Une épaisse fumée âcre le prit à la gorge dès qu'il déboucha dans la Grand Rue. Le cœur du brasier se trouvait dans une ruelle adjacente débouchant sur le parvis de l'église et longeant ensuite le mur du cimetière. Jehan ne put s'empêcher de se sentir soulagé: l'échoppe de ses parents donnait dans la partie basse de la Grand Rue qui semblait épargnée pour le moment. Une chaîne s'était formée, les religieux s'y joignirent avec leurs seaux. Des femmes entraînant avec elles des grappes d'enfants affolés se hâtaient dans la direction de l'abbaye où elles savaient trouver refuge. Jehan pensa à Guillemette et c'est à cet instant qu'il la vit. Elle courait avec deux autres femmes dont l'une, âgée, s'agrippait à elle.
Elle semblait émerger d'un rêve.
Egarée, elle posa sur lui un regard incrédule quand il s'élança vers elle en l'appelant par son nom.
La première volée de flèches s'abattit à cet instant sur la ville comme une pluie d'orage…
Les Anglais!
Avaient-ils profité de l'incendie pour précipiter une attaque imminente ou l'avaient-ils provoqué eux-mêmes pour occuper les défenseurs de la cité ailleurs qu'aux créneaux? Jehan et Guillemette, se passant les seaux dans la chaîne qui s'était reformée, ne se posaient pas la question. Ils s'accrochaient à ces gestes les unissant dans un même but, leur laissant croire que leurs deux vies n'avaient jamais été irrémédiablement coupées l'une de l'autre. Ils en étaient à souhaiter que dure cet enfer où ils étaient plongés ensemble, bénissant la fournaise, le danger, la tâche dérisoire qui les occupait, craignant qu'elle ne s'achève, les renvoyant à leur quotidien respectif!
Soudain, un craquement funeste retentit, et, dans une gerbe d'étincelles, un pan de mur s'effondra à quelques mètres d'eux, suivi d'une avalanche de tuiles et de gravats. Des tourbillons de fumée noire et de poussière roulaient dans leur direction. La chaîne s'était définitivement rompue. Lâchant leurs seaux, les gens s'enfuyaient, vaincus par le brasier.
Au déluge de flèches qui s'abattait en sifflant sans répit sur la ville, s'étaient ajoutés le grondement sourd et les ébranlements des bouches à feu qui pilonnaient la muraille.
Un moine s'écroula à leur côté, un trait planté dans la cuisse. Ils unirent leurs forces pour le transporter jusqu'à l'entrée de l'église où gémissaient déjà d'autres blessés auxquels des matrones prodiguaient les premiers soins. Inquiets pour leurs familles, les deux jeunes gens dévalèrent la Grand Rue. Croisant des silhouettes armées d'ustensiles les plus divers, ils apprirent qu'une brèche avait été ouverte par l'ennemi dans les remparts et que tous les hommes valides étaient requis pour seconder la garnison. Jehan hésita. En qualité de religieux, il était, bien entendu, dispensé de porter les armes, mais il se sentait si peu moine en cet instant! Guillemette trancha pour lui. Le saisissant par la main elle l'entraîna:
- Viens! Rendons-nous d'abord chez tes parents. S'ils n'ont pas besoin de toi, tu pourras toujours te diriger vers les remparts.
Apprenant que son père était aux créneaux avec les autres, Jehan trouva sa mère alitée sous la garde d'une vieille voisine. Elle ne voulut rien lui dire du mal qui la rongeait, parla d'une mauvaise grippe, mais elle s'extasia sur sa prestance, se souvenant du petit garçon qu'elle avait conduit deux années plus tôt aux portes de l'abbaye. Plantant dans son regard les mêmes yeux bleus que les siens, elle l'interrogea soudain:
- Es-tu heureux Jehan?
Il ne sut que répondre. S'était-il jamais posé cette étrange question?
- Il y a bien des manières d'œuvrer à la gloire de Notre Seigneur, reprit-elle devant son silence. Je me suis souvent demandée, depuis ton départ, si nous avions fait le bon choix en ce qui te concerne. Ce serment par lequel tu te sens lié n'est que le mien, Jehan. S'il te pèse, Dieu te montrera la voie te permettant de t'en délier tout en continuant à Le servir…
Elle semblait épuisée par son effort. Elle ferma les yeux.
- Je me souviendrai de vos paroles, mère. Je crois… Je crois oui… ce soir, que je suis heureux!
Il n'était pas sûr de ne pas lui mentir! Tant de choses combattaient en lui à cet instant!
Il s'approcha de la fenêtre et leva les yeux vers le ciel rougeoyant où tourbillonnaient des nuages de fumée crevant en grêles de flèches et de carreaux d'arbalètes, illuminés régulièrement par l'éclair des bombardes.
La ville, sa ville, se révélait une fois de plus à son image: tourmentée, blessée, indécise quant à l'issue de la bataille qui se livrait entre ses murs… Pouvait-on imaginer un bonheur quelconque en ce moment? Où le chercher? Dans l'action ou dans la paix du renoncement? Sa mère semblait lui suggérer que le choix était encore possible, mais que souhaitait-il vraiment, lui, Jehan? On avait toujours choisi pour lui jusqu'à présent… Aurait-il la force de prendre une décision?
Il revint auprès de sa mère qui semblait apaisée et s'était endormie. Il se pencha, lui baisa la main et sortit sans bruit.
S'arrêtant sur le seuil, il tourna les yeux vers la maison mitoyenne : La lueur d'une bougie dansait derrière la vitre à l'étage, au dessus de l'enseigne de la taverne. Il sourit et se dirigea résolument vers le rempart où l'assaut lui paraissait le plus rude. Il ne vit pas, se dissimulant dans l'ombre, d'encoignure en pas de porte, une mince silhouette féminine qui le suivait.
***
Extrait de l'Histoire du Mont Saint Michel http://www.le-mont-saint-michel.org/
[Le 17 juin 1434, les Anglais se ruent sur le Mont Saint-Michel, une bataille sanglante s'en suit. Les Anglais parviennent à faire une brèche dans le rempart et pénètrent dans la ville en criant déjà victoire. Heureusement, le capitaine du Mont réorganise ses troupes et contre-attaque si puissamment que les Anglais prennent la fuite en abandonnant deux bombardes. La victoire des troupes Montoises redonne confiance aux armées Françaises et, sur tout le territoire, les Anglais reculent. La bataille de Formigny, en 1450 apportera finalement la paix à la Normandie.]
Et un grand merci à Sahkti, Pierre-Henri et Loupbleu pour leur relecture et leur aide précieuse
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
.
Une atmosphère moyenâgeuse à souhait, une bonne documentation, c'est agréable de lire une histoire dans un genre très différent des autres Nouvelles Vagues.
Une atmosphère moyenâgeuse à souhait, une bonne documentation, c'est agréable de lire une histoire dans un genre très différent des autres Nouvelles Vagues.
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Déjà fini, me suis je dite arrivant à la fin.
Cela signifie que le texte m'a tenue en haleine mais aussi que je trouve la fin trop abrupte.
A part ça rien à redire, même si le récit historique ne constitue pas ma tasse de thé, je dois dire que ton texte semble magnifiquement
documenté à ce niveau (faits de guerre, us et coutumes, ...). Et puis ton style est fluide sans compter ta jolie manière de raconter notamment le début du récit relatant la naissance de Jehan est très prenant.
Cela signifie que le texte m'a tenue en haleine mais aussi que je trouve la fin trop abrupte.
A part ça rien à redire, même si le récit historique ne constitue pas ma tasse de thé, je dois dire que ton texte semble magnifiquement
documenté à ce niveau (faits de guerre, us et coutumes, ...). Et puis ton style est fluide sans compter ta jolie manière de raconter notamment le début du récit relatant la naissance de Jehan est très prenant.
Zou- Nombre de messages : 5470
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Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Zou a écrit :
Le Mont, cet été, c'est décidé, je l'inscris dans mon tour de France !
Tu parles de Normandie et j'ai le coeur qui bat un peu plus fort : plus que deux mois avant de retourner... Cette histoire, forcément, me parle.
Beau travail de recherches historiques ( quand on met le nez dedans, on n'en sort plus, pas vrai ? ) pour un nom moins beau travail d'écriture ! Merci pour ce texte !
Idem... ne serait-il pas possible de le prolonger, ce récit ? Vraiment, quel dommage qu'il ne s'agisse, ici, que d'une nouvelle. Un petit roman dans ce goût-là me botterait bien !Déjà fini, me suis je dite arrivant à la fin.
Le Mont, cet été, c'est décidé, je l'inscris dans mon tour de France !
Tu parles de Normandie et j'ai le coeur qui bat un peu plus fort : plus que deux mois avant de retourner... Cette histoire, forcément, me parle.
Beau travail de recherches historiques ( quand on met le nez dedans, on n'en sort plus, pas vrai ? ) pour un nom moins beau travail d'écriture ! Merci pour ce texte !
Lucy- Nombre de messages : 3411
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Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Un style élégant sans être précieux. C'est agréable à lire bien que pour ma part non plus, je ne sois pas amateur du genre historique. La fin fait penser à celle d'un chapitre (plutôt d'un épisode) et non celle d'une nouvelle, mais dans le fond, qu'importe les contraintes…
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Arielle, comme déjà dit lors de la relecture, j'aime beaucoup cette ambiance médiévale que tu crées sans lourdeurs, cet endroit que tu décris avec justesse, la fluidité de l'ensemble qui se lit avec plaisir. Tu as évité l'écueil de certains textes historiques qui croulent sous le poids des détails; rien de tout cela ici, au contraire et c'est sans doute ce qui crée ce manque à la fin, lorsque le texte s'arrête sur une suite peut-être à venir, un jour, même si il vit déjà très bien tout seul.
Les quelques précisions que tu as apportées ici et là permettent à l'histoire d'évoluer sans heurts sous les yeux du lecteur, avec une parfaite clarté. Extra!
Les quelques précisions que tu as apportées ici et là permettent à l'histoire d'évoluer sans heurts sous les yeux du lecteur, avec une parfaite clarté. Extra!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Ce n'est sans doute pas un hasard si ton personnage est né en 1415, date de la sévère déculotée de Charles VI à Azincourt. Vu son âge, l'histoire doit se situer vers 1430, c'est-à-dire juste au moment où finit l'épopée de Jeanne d'Arc. La France - ou plutôt le parti des Armagnacs - redresse la tête, et bien que le godon soit encore présent sur le sol du royaume, il n'en a plus pour très longtemps. On sent cette revanche en filigrane.
J'aime beaucoup le récit historique, et ta plume alerte convient à merveille à ce type de narration. La couleur locale y fait rage, et il n'y manque ni péripéties romanesques ni souffle lyrique. Bref une réussite dans le genre, on se croirait dans la tapisserie de Bayeux...quelques siècles plus tard. Un seul regret : la fin un peu abrupte. Si cela fait partie d'une fresque plus vaste, je suis preneur...
J'aime beaucoup le récit historique, et ta plume alerte convient à merveille à ce type de narration. La couleur locale y fait rage, et il n'y manque ni péripéties romanesques ni souffle lyrique. Bref une réussite dans le genre, on se croirait dans la tapisserie de Bayeux...quelques siècles plus tard. Un seul regret : la fin un peu abrupte. Si cela fait partie d'une fresque plus vaste, je suis preneur...
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
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Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Gobu a écrit:Ce n'est sans doute pas un hasard si ton personnage est né en 1415, date de la sévère déculotée de Charles VI à Azincourt. Vu son âge, l'histoire doit se situer vers 1430
Trè précisément le 17 juin 1434, Gobu, ainsi que l'indique la petite note que j'ai laissée en bas du texte...Juste un peu trop tard pour que Jehan rencontre la Pucelle dans un prochain épisode. Elle est, hélas déjà partie en fumée!
Je plaisante mais je suis assez tentée de poursuivre l'aventure surtout si j'ai, au moins, un lecteur qui s'intéresse au récit historique ;-)
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Arielle a écrit:Gobu a écrit:Ce n'est sans doute pas un hasard si ton personnage est né en 1415, date de la sévère déculotée de Charles VI à Azincourt. Vu son âge, l'histoire doit se situer vers 1430
Trè précisément le 17 juin 1434, Gobu, ainsi que l'indique la petite note que j'ai laissée en bas du texte...Juste un peu trop tard pour que Jehan rencontre la Pucelle dans un prochain épisode. Elle est, hélas déjà partie en fumée!
Je plaisante mais je suis assez tentée de poursuivre l'aventure surtout si j'ai, au moins, un lecteur qui s'intéresse au récit historique ;-)
Oups...j'avais lu la petite note en première lecture, mais je l'avais oubliée au moment de commenter. Le personnage est donc un peu plus âgé que je l'avais pensé. Cela n'enlève rien à la qualité de l'histoire.
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Ah ces Anglais !
Bon je ne tourne pas autour du pot pour me joindre au concert de louanges amplement méritées. Je ne suis pas fan d'histoire en général, et encore moins moyenâgeuse, mais là je me suis laissée porter par ce récit vif sous une plume fluide et assurée. Dommage que la fin arrive si vite.
Bon je ne tourne pas autour du pot pour me joindre au concert de louanges amplement méritées. Je ne suis pas fan d'histoire en général, et encore moins moyenâgeuse, mais là je me suis laissée porter par ce récit vif sous une plume fluide et assurée. Dommage que la fin arrive si vite.
Invité- Invité
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
La puissance divine est infinie, mais le goût des petites gens pour le merveilleux l'est tout autant.
Mignon ce truc tout seul dans son coin. Et en plus cela dit plein de chose.
Tu vois qu'tu proses bien.
Mignon ce truc tout seul dans son coin. Et en plus cela dit plein de chose.
Tu vois qu'tu proses bien.
Invité- Invité
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
pas encore lu... j'imprime pour ce soir...
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Arielle a écrit :
T'en as un deuxième, de lecteur ! Puis, il doit bien s'en trouver d'autres qui aiment ça sur VE. Non ?!Je plaisante mais je suis assez tentée de poursuivre l'aventure surtout si j'ai, au moins, un lecteur qui s'intéresse au récit historique ;-)
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Sous la surface étale, il imaginait l'enchevêtrement des eaux douces et saumâtres, le dédale des courants incertains.
C'est écrit très juste. Les véliens prenez-en exemple.
Au début il y a une double redondance que j'ai noté:
sable/sable et courants/courants. je n'aurais pas remarqué la deuxième sans la première.
ointe des cris et des chants d'action de grâce de la foule.
à l'oral j'ai cafouillé.
C'est écrit très juste. Les véliens prenez-en exemple.
Au début il y a une double redondance que j'ai noté:
sable/sable et courants/courants. je n'aurais pas remarqué la deuxième sans la première.
ointe des cris et des chants d'action de grâce de la foule.
à l'oral j'ai cafouillé.
Invité- Invité
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Au final, une écriture agréable. Ma culture littéraire dans l'historique n'est pas assez étoffée pour que je te fasse part d'un ressenti ou d'une juste analyse.
Je n'ai pas trouvé dans ton texte, de l'humour, du sang et des larmes. Tout est comme introverti.
Bravo pour cette pièce que j'ai lu avec plaisir.
Si il y en qa d'autres , je suis preneur aussi.
Je n'ai pas trouvé dans ton texte, de l'humour, du sang et des larmes. Tout est comme introverti.
Bravo pour cette pièce que j'ai lu avec plaisir.
Si il y en qa d'autres , je suis preneur aussi.
Invité- Invité
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
pandaworks a écrit:
Je n'ai pas trouvé dans ton texte, de l'humour, du sang et des larmes. Tout est comme introverti.
Tu as sans doute raison Panda, le sujet se prêtait bien à un peu plus d'exubérence et ce moinillon est peut-être un peu trop froid, trop sage, trop introverti comme tu dis mais je voulais insister sur le poids des traditions, celui de la fidélité à la parole donnée qui pèsent si fort sur ses frêles épaules. Si je donne une suite à cette histoire, je me souviendrai de ta remarque et ferai évoluer les choses dans ce sens.
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Arielle a écrit:. Si je donne une suite à cette histoire...
Pas de "si"... Il en faut une...
Je reste sur un goût d'inachevé... ou plus exactement avec l'impression d'avoir tourné la page sur la fin d'un premier chapitre. J'ai assisté à la mise en place des personnages, des lieux, de l'époque, à leur ébauche (qui n'a rien ici de restrictif)... et reste dans l'attente de voir l'ensemble se préciser, s'animer, prendre du "corps" dans l'action.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec "ce moinillon est peut-être un peu trop froid, trop sage, trop introverti"... Ceci relève d'un choix de personnalité ! Comment dire ? Tous les "héros" ne se ressemblent pas ! Pour moi, ton moinillon est ce qu'il est... point barre ! Je ressens très bien ce poids des traditions, cette fidélité que tu évoques, je ressens aussi ses incertitudes, ses questionnements. Et si ton moinillon réagit autrement qu'un fougueux d'Artagnan, ben... c'est qu'il est différent d'un d'Artagnan ! Et c'est tout aussi bien. On peut lire avec autant de plaisir "Au nom de la Rose" que "Le capitaine Fracasse"...
Te redire ici que tu as un vrai talent, pour nous peindre des situations, installer une atmosphère. Et nous emporter dans une histoire.
Et à propos d'histoire... tu peux me compter parmi les lecteurs intéressés par le récit historique.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Arielle a écrit:ce moinillon est peut-être un peu trop froid, trop sage, trop introverti
Et moi je crois que ce moinillon est plein de promesses et de potentiel. Je m'explique : tu poses ici un personnage qui effectivement n'a pas, a priori, le charisme d'un héros et pourtant, on sent que cette sagesse dont tu parles se heurte déjà à une forme de révolte qui mériterait d'être développée et que je verrai bien évoluer sur la longueur d'un roman.
En bref, j'aime bien la manière dont tu poses ton personnage, il n'est ni héros, ni anti-héros, il est humain et on voudrait le suivre encore pour un petit bout de chemin.
Je trouve ta plume à la fois sûre et douce dans ce texte, ce qui rend la lecture vraiment très agréable.
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Juste un petit mot pour le texte d'une grande dame qui sème ici les germes d'un roman, épique peut-être, d'époque de fait : géant !
claude- Nombre de messages : 142
Age : 64
Localisation : Drôme
Date d'inscription : 06/05/2008
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Touché par l'insistance avec laquelle on l'incite à prolonger sa promenade, Jehan s'est jeté cet après-midi à l'assaut des remparts pour défendre sa ville. Les Godons n'ont plus qu'à bien se tenir et Panda qui voulait du sang et des larmes risque d'être servi!
Merci à tous pour vos encouragements. C'est un vrai bonheur d'écrire sous votre dictée ;-)
Merci à tous pour vos encouragements. C'est un vrai bonheur d'écrire sous votre dictée ;-)
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
- Deux !Je plaisante mais je suis assez tentée de poursuivre l'aventure surtout si j'ai, au moins, un lecteur qui s'intéresse au récit historique
Et le vôtre est enjoué.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Tranche de vie, d'époque, d'histoire, c'est rudement bien mené. Et comme les autres, j'espère que cette nouvelle sera le déclencheur d'un vrai gros bouquin.
Quant aux réticences face au "genre historique" plusieurs fois évoquées dans les commentaires, ton texte les balaye de l'aveu même de tes lecteurs...
D'ailleurs, j'aimerais savoir s'ils considèrent "Le Nom de la Rose" comme un roman historique :-)
En tout cas, tu sais drôlement mettre en appétit !
À ce propos, dis voir, c'est Guillemette Poulard, qu'elle s'appelle ?
et comme ville d'eau, difficile de faire mieux, à part peut-être une cité lacustre, comme dans Saki & Zunie (pour ceux qui ont au moins mon âge)
Quant aux réticences face au "genre historique" plusieurs fois évoquées dans les commentaires, ton texte les balaye de l'aveu même de tes lecteurs...
D'ailleurs, j'aimerais savoir s'ils considèrent "Le Nom de la Rose" comme un roman historique :-)
En tout cas, tu sais drôlement mettre en appétit !
À ce propos, dis voir, c'est Guillemette Poulard, qu'elle s'appelle ?
et comme ville d'eau, difficile de faire mieux, à part peut-être une cité lacustre, comme dans Saki & Zunie (pour ceux qui ont au moins mon âge)
à tchaoum- Nombre de messages : 612
Age : 75
Date d'inscription : 06/05/2007
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Ben quand même... fffffff... (rires !)
L'action de "Au nom de la Rose", même si c'est un policier, se situe bien au Moyen âge.
Historique dans le sens relater un fait passé et bien réel, bien sûr que non. Historique dans le sens où l'auteur s'est efforcé de restituer l'ambiance médiévale au mieux pour y conter un fait imaginaire, je pense que oui.
Et c'est ce que j'entends quand je dis que j'aime les récits historiques. Pas forcément l'Histoire avec un grand H (pour ça, je me plonge dans des bouquins comme les Saint Simon, je suis servie !!!... quoique c'est plutôt "la petite histoire" dans l'Histoire avec Saint Simon, mais bon... cela reste du domaine du réel et pas celui de l'imaginaire).
Historique dans le sens où décor, ambiance et caractère sont construits en fonction des particularités d'une époque bien précise.
Parce que je crois sincèrement que parler d'Histoire c'est aussi parler décor, ambiance et mentalité... pas seulement d'un évènement.
L'action de "Au nom de la Rose", même si c'est un policier, se situe bien au Moyen âge.
Historique dans le sens relater un fait passé et bien réel, bien sûr que non. Historique dans le sens où l'auteur s'est efforcé de restituer l'ambiance médiévale au mieux pour y conter un fait imaginaire, je pense que oui.
Et c'est ce que j'entends quand je dis que j'aime les récits historiques. Pas forcément l'Histoire avec un grand H (pour ça, je me plonge dans des bouquins comme les Saint Simon, je suis servie !!!... quoique c'est plutôt "la petite histoire" dans l'Histoire avec Saint Simon, mais bon... cela reste du domaine du réel et pas celui de l'imaginaire).
Historique dans le sens où décor, ambiance et caractère sont construits en fonction des particularités d'une époque bien précise.
Parce que je crois sincèrement que parler d'Histoire c'est aussi parler décor, ambiance et mentalité... pas seulement d'un évènement.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
A propos du Nom de la Rose que j'ai adoré, bien sûr, et de son auteur, quelqu'un a-t-il lu de lui "Baudolino" que j'ai trouvé dans un vide-grenier dimanche? Les critiques semblent mitigées à son sujet...
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Non... pas lu et je note dans "à lire"... mais avec Eco, je ne crois pas qu'on puisse être vraiment, vraiment déçu.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 74
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
et un autre amateur de récit historique !
enfin, ça dépend quel récit historique ... je n'aime pas les récits du style : la vie Louis XIV, Richelieu ... j'aime les romans d'aventure qui me racontent un personnage, un destin, une intrigue et que cela s'ancre dans une réalité historique ...
Ici, je suis servi et bien servi ! Je ne fais que redire ce qui a déjà été dit : grand plaisir de lecture, on sent que tu t'es documenté, ça sonne vrai, le tout est très visuel, prenant et intéressant. Le même seul regret que d'autres, que ce ne soit qu'une "nouvelle". D'ailleurs, comme le dit Yali, je crois, ce n'en est pas vraiment une, ça ressemble plutôt fortement à un début de roman.
Si tu vas plus loin dans ce récit, je serai un de tes premiers lecteurs. J'imagine déjà Jehan quittant le Mont, perdu dans d'innombrables intrigues pour finallement retrouver cette Guillemette ...
enfin, ça dépend quel récit historique ... je n'aime pas les récits du style : la vie Louis XIV, Richelieu ... j'aime les romans d'aventure qui me racontent un personnage, un destin, une intrigue et que cela s'ancre dans une réalité historique ...
Ici, je suis servi et bien servi ! Je ne fais que redire ce qui a déjà été dit : grand plaisir de lecture, on sent que tu t'es documenté, ça sonne vrai, le tout est très visuel, prenant et intéressant. Le même seul regret que d'autres, que ce ne soit qu'une "nouvelle". D'ailleurs, comme le dit Yali, je crois, ce n'en est pas vraiment une, ça ressemble plutôt fortement à un début de roman.
Si tu vas plus loin dans ce récit, je serai un de tes premiers lecteurs. J'imagine déjà Jehan quittant le Mont, perdu dans d'innombrables intrigues pour finallement retrouver cette Guillemette ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Une épopée comme je les aime, une époque qui me va, rustre mais chevaleresque, un décor superbe, superbement dépeint, une aventure trépidante avec un héros attachant, pas matamore pour 2 sous, et une jolie histoire d'amour sous-jacente, il y avait tous les ingrédients pour réussir la sauce et ma foi, elle a du goût. Un goût de reviens-y car ce n'est à l'évidence que le prologue d'une aventure plus longue, n'est-ce pas ? ;-)
Je ne parle pas de l'écriture qui est parfaite, et du ton qui sied comme un heaume à l'époque du sujet.
Encore un bon texte réussi en tous points.
Mais... une suite svp !
Je ne parle pas de l'écriture qui est parfaite, et du ton qui sied comme un heaume à l'époque du sujet.
Encore un bon texte réussi en tous points.
Mais... une suite svp !
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Que dire. d'autre, ma petite Arielle. Le regret de ne pas y trouver, quelques jolis mots de notre chère bonne vieille langue Française ? Non, que du plaisir à lire.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: NOUVELLE VAGUE: Jehan des Grèves
Au fait, après épluchage et comparaison de texte: bravo !
Un seul regret, "flux" a remplacé "eaux" qui jouait sur le double-sens.
PS, dans le II, j'abonde dans le sens de la critique: "mussés", tellement normand!, me ravit. "il(s) ont été core se musser dans la paille !" me béatifie encore l'oreille. Bien vu, pour une horsaine !
Un seul regret, "flux" a remplacé "eaux" qui jouait sur le double-sens.
PS, dans le II, j'abonde dans le sens de la critique: "mussés", tellement normand!, me ravit. "il(
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
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