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PHOTO COMMUNE : Le Passage

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Message  Arielle Lun 21 Juil 2008 - 14:28

Appel à textes ICI


Voilà, la journée est finie. Comme chaque soir papa ferme à clé la boutique dont on a rentré tous les éventaires, éteint les lumières sauf celles de la vitrine.

Le Passage est presque désert à cette heure, il fait nuit et j'ai faim. Papa et maman marchent devant nous en se tenant par le bras. Moi, je serre très fort la main de Maeva. Il ne faut pas qu'elle m'échappe avant l'heure du coucher. Nous progressons en sautant sur les dalles, évitant soigneusement de poser le pied sur les joints. Je suis très forte à ce jeu mais Maeva n'est pas mal non plus, elle a tout de suite compris qu'il ne fallait pas tricher en se reposant, les deux pieds sur le même carreau, sinon il s'enfonce et on disparaît sous terre.

Quand on sort du Passage il fait très froid, le boulevard est humide et noir. Je suis sûre que Maeva, à cet instant, regrette son île et le sable tiède où s'enfoncent ses pieds nus. En ce moment, là-bas, le soleil se lève sur la mer, c'est le meilleur de la journée qui commence… Elle m'a promis que nous irions nager à l'aube dans le lagon et que je pourrais me faire un collier avec les étoiles de mer que nous aurions pêchées ensemble.
Heureusement qu'on n'habite pas très loin de la boutique parce que mon amie n'est vraiment pas habillée pour les hivers d'Europe.

En arrivant je l'installe sur le canapé avec le plaid de maman autour de ses pieds gelés, elle me regarde mettre le couvert en souriant, elle n'a pas faim et puis je ne crois pas que nos pâtes lui plairaient. On mange toujours des pâtes ou du riz, le soir, parce que maman n'a pas le temps de cuisiner pendant la semaine. Moi j'aime bien, mais Maeva préfèrerait sans doute les fruits de son île et le poisson qu'elle mange cru, m'a-t-elle dit, mariné dans du jus de citron… Bizarre!

Mon yaourt à peine avalé je file me brosser les dents et on se glisse sous la couette toutes les deux. J'ai pris une pomme qu'elle grignote du bout des dents en me racontant la légende de Punaauia. Maman est venue nous embrasser avant d'éteindre la lumière. "Faites de beaux rêves!" nous a-t-elle souhaité.

On cause souvent de mes amies, maman et moi, elle me pose plein de questions à leur sujet, elle veut connaître des détails de leur vie auxquels je ne penserais même pas sans elle. C'est embarrassant quelquefois parce que mes amies, elles-mêmes, ne savent pas lui répondre. Alors maman cherche avec moi sur internet et cela m'aide à mieux entrer dans le monde de ces petites filles qui viennent parfois de si loin et ont des habitudes qui me paraissent souvent incompréhensibles.

***


A l'école, j'ai abandonné l'idée de parler de mes amies aux élèves de ma classe. Les garçons se passionnent pour le foot et les films de kung-fu. Les filles ne rêvent que d'imiter leurs héroïnes de séries-télé qui changent de robe dix fois par jour et de mari comme de voiture. Pas moyen de les intéresser à autre chose.

Une seule fois la maîtresse m'a demandé d'inviter Ayak dans notre classe, de faire un exposé avec elle, sur le Groenland. Ayak partageait ma vie depuis quelque temps déjà et je la connaissais bien. J'avais apporté toute une série de photos d'elle et de sa famille que maman avait scannées et agrandies. Je me suis mise à bégayer dès que les filles ont commencé à ricaner en se passant les images.

On voyait Ayak et les siens poser, tout raides, devant leur maison de bois peint, avec leur grand sourire et la fente de leurs yeux minuscules au dessus de leurs grosses joues rouges… Personne ne m'écoutait, les garçons se penchaient pour apercevoir la marque des scooters des neiges qu'on distinguait à l'arrière-plan et les filles râlaient parce qu'il n'y avait pas de chiens de traîneau sur ces photos. Elles trouvaient ces gens moches, ils leur semblaient sales et stupides !

La maîtresse tentait d'obtenir de moi des réponses à leurs questions qu'elle me traduisait :

- Tu peux nous dire, Céline, pourquoi les parents d'Ayak n'utilisent plus de chiens de traîneau ?

Évidemment que je pouvais le dire! C'est quand même plus simple de se rendre au supermarché en scooter des neiges, non! Les chiens c'était bon au temps des chasseurs de phoques…

Mais les mots ne voulaient pas sortir, ils restaient coincés dans ma gorge, derrière une grosse boule de glace que je ne parvenais pas à avaler!
Je voyais si bien que tout cela n'intéressait personne! Je n'avais qu'une hâte, ramasser toutes mes photos, faire disparaître Ayak qui restait plantée là avec son bon sourire, pas du tout consciente du drame que je vivais.

Quand maman est venue nous chercher après l'école je lui ai dit que tout s'était très bien passé. Qu'Ayak avait fait rire toute la classe en décrivant les pirouettes de son chiot husky lorsqu'elle l'avait attelé pour la première fois à son mini-traîneau. J'ai dit que la maîtresse avait voulu garder les photos pour les afficher au CDI alors qu'en vérité, je les avais déchirées et jetées dans les toilettes en sortant.

Maman dit qu'elle était très contente pour moi et moi, j'étais contente pour elle, parce qu'elle m'avait beaucoup aidée à rédiger cet exposé et qu'elle méritait bien d'être félicitée pour son travail!


***

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Message  Arielle Lun 21 Juil 2008 - 14:33

J'avais cinq ans lorsque mes parents s'étaient installés dans la boutique du Passage. J'étais au cours préparatoire. Comme maman m'avait appris à lire avant la rentrée, cet endroit m'a semblé tout de suite l'antichambre du paradis.

Dès que je pousse les portes de la galerie, le soir après l'école, je pénètre dans un monde enchanté. Je flotte dans le ventre d'un merveilleux navire qui m'emporte sur toutes les mers du monde à la fois, s'enfonce jusqu'au fond des jungles en remontant des fleuves gigantesques. Mes pas résonnent délicieusement sur les grandes dalles usées par les milliers de passagers qui se sont embarqués là avant moi.

L'équipage de ce navire m'a tout de suite adoptée comme la mascotte du bord. Tous ces vieux loups de mer affairés parmi leurs étagères ou souriant sur leur pas-de-porte, me laissent fouiner à fond de cale, m'aidant parfois dans mes recherches…

Monsieur Percepied est le spécialiste des expéditions polaires et de l'Extrême Orient. Chez lui j'ai rencontré Fleur de Pommier qui nous a donné le goût du thé vert à maman et à moi.

Parmi les trésors de Madame Hérote j'ai découvert Fatia, la gazelle du désert, dont on a peint les mains de dentelles au henné, le jour de son mariage.

J'aime surtout la minuscule cabine du vieux Diogène.

Son stock est essentiellement réservé à une clientèle enfantine, qu'il s'évertue à installer le plus confortablement possible, sur des coussins multicolores autour d'une petite table débordant de rêves en images. Cela lui laisse si peu de place qu'il a dû installer sa caisse-enregistreuse sur un tonneau dressé dans un coin, derrière lequel il doit se tenir debout. Dans la panse de celui-ci, il cache un carafon de liqueur dorée. De temps en temps, il en porte le goulot à ses lèvres en me faisant un clin d'œil : " À ta santé, moussaillon!"
Seul, mon papa est admis à trinquer avec lui, quelquefois.

Au début, c'était le plus souvent dans l'échoppe de monsieur Diogène que je rencontrais mes amis. Le premier qu'il m'a présenté s'appelait Mangazou et venait de la forêt vierge. Il était tout petit mais m'impressionnait beaucoup. Il avait tant de choses à me dire que maman a dû m'aider à traduire certaines de ses phrases.

Nous sommes vite devenus inséparables Mangazou et moi.
Nous avions pris l'habitude de nous asseoir sur le seuil du magasin pour regarder défiler les pirogues, sur le fleuve au bord duquel était né mon ami. D'entre nos doigts s'envolaient de merveilleux aras jaunes et bleus qui allaient se percher d'un coup d'aile sur les enseignes au dessus des vitrines.

Les touristes souriaient en nous voyant tellement absorbés par notre rêve, ils demandaient parfois à mes parents la permission de nous photographier.

Mangazou prenait des risques énormes quand nous rentrions le soir, en jouant au jeu des dalles. Il franchissait parfois trois ou quatre carreaux d'un seul bond et ses pieds nus frôlaient de plus en plus dangereusement les joints de ciment. Il riait de ma frayeur…

Un soir il s'envola dans un dernier saut plus impressionnant que tous les autres. Il perdit l'équilibre et s'affala sur le carrelage, mordant les joints de tous côtés. C'était fini! J'avais perdu mon ami, il disparut instantanément, avalé par le Passage.

Cette nuit-là, j'eus bien du mal à trouver le sommeil sans mon compagnon et je décidai de ne plus choisir que des filles comme amies, elles sont quand-même moins casse-cou que les garçons et notre séparation est, en général, moins brutale!


***



Maeva s'est endormie. Elle avait des larmes dans la voix en achevant l'histoire de la pauvre tortue que le méchant Puna a mutilée, pour la retenir, après qu'elle l‘eût aidé à retrouver son île.

Je sens qu'elle commence à en avoir assez de notre pays, qu'elle rêve de retourner dans son île, elle aussi. Je devrai bientôt la laisser partir.

Les yeux grands ouverts dans le noir, j'essaye de faire le compte de tous ces enfants qui ont partagé ma vie durant quelques jours ou quelques semaines. Il y en a tant que je suis sûre d'en oublier quelques-uns.

Demain matin en me réveillant j'entreprendrai l'inventaire de ma bibliothèque. Je noterai dans un cahier tous les noms de mes amis et celui de leur pays d'origine. Maeva ira les rejoindre et reprendra tranquillement le cours de sa vie entre les pages d'où je l'ai tirée.

Après l'école, demain soir, j'irai fouiller dans l'arsenal des bouquinistes du Passage.
Me voyant passer devant sa porte, monsieur Diogène lèvera discrètement son carafon dans ma direction "A la santé de ta nouvelle amie, moussaillon!" Ce n'est probablement pas sur ses étagères que je trouverai la perle rare: Les albums du Père Castor, il y a longtemps que je les ai tous lus!

En grandissant, j'ai été attirée par d'autres stands du Passage, j'ai acquis un appétit féroce que chacun encourage autour de moi. Papa m'appelle sa dévoreuse. Les marchands me dirigent d'un rayon à l'autre, me conseillant les collections d'un tel ou de son vis-à-vis.

Maintenant, ce que je cherche ce sont de bons gros livres qui racontent des histoires vraies.

Papa dit que plus tard je ne reprendrai certainement pas la boutique familiale. Je serai ethnologue et j'irai rencontrer dans la réalité de leur monde tous ces enfants et leurs familles que j'ai imaginés au fil de mes lectures dans le Passage.

Je crois que c'est ce qu'il aurait, lui-même, rêvé de faire. En tout cas, c'est ce que racontent ses doigts quand il les laisse glisser, caressants, sur les reliures des vieux récits de voyages qui peuplent ses rayonnages.
Je ne le détrompe jamais au sujet de mon avenir… Il faut bien que les grands rêvent un peu, eux aussi!

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Message  kazar Lun 21 Juil 2008 - 15:37

Arielle,

J'ai bien aimé la rêverie qui baigne ton texte ; elle est agréable et renvoie à toutes les histoires que l'on peut s'inventer, gamins. Il y a là une certaine résignation à l'innocence, comme si ton héroïne, passée dans le monde adulte, acceptait de critiquer ses songes.
Et puis, tu as choisi le passage comme celui d'une époque à l'autre, d'une personne à l'autre ; on se regarde à travers lui et le chemin de nos vies est là, sous les pavés.

Pour ce qui est de l'écriture, elle est voulue enfantine (dans la construction, la simplicité des tournures et des descriptions sentimentales) mais quelques mots sont inadéquats. Je pense notamment aux aras, à l'antichambre...

Il me manque quelque chose pour tomber sous le charme sans conditions. Peut-être justement à cause de cette écriture en demi-teinte.

Bravo et merci
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Message  mentor Lun 21 Juil 2008 - 19:32

Il est vrai que la narratrice pourrait avoir un vocabulaire et des tournures un peu plus enfantines, là c'est un peu trop parfaitement littéraire pour imaginer entendre une gamine parler et penser comme ça
mais cela n'enlève rien à la qualité du texte, du fond, de la construction, du propos
cette photo t'a très joliment inspirée, je trouve, c'est touchant, prenant, je m'identifiais car, comme tous je suppose, j'ai rêvé avec les personnages de mes premières lectures, il m'est aussi arrivé de "jouer" en plein jour, comme si mes amis de lecture étaient à mes côtés, invisibles aux autres, et on en faisait des bêtises !
très bon texte, Arielle

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Message  Invité Mar 22 Juil 2008 - 15:46

Je ne fais pas grève du commentaire. C'est que je laisse reposer le soufflé.
Demain je lis et commente. :-)

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Message  bertrand-môgendre Mer 23 Juil 2008 - 5:08

C'est étonnant, au début de la recherche de mon sujet, j'ai frôlé l'idée de ce type d'histoire, souvenir d'enfance.
Je n'aurai certes, jamais égalé ta prestation.
. . . ses pieds nus frôlaient de plus en plus dangereusement les joints de ciment. . .
ici le mot est un peu fort tout comme la scène trop dramatisée à mon goût.
Tu as su prendre possession du lieu, le rendre vivant, d'une manière classique, donc sécurisante.
Beau texte.
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Message  Arielle Mer 23 Juil 2008 - 8:53

Bertrand avoue:
C'est étonnant, au début de la recherche de mon sujet, j'ai frôlé l'idée de ce type d'histoire, souvenir d'enfance.

Sauf que, pour moi, il ne peut s'agir d'un souvenir d'enfance Les ordinateurs, les photos scannées...on était encore bien loin de tout ça ;-)
Une enfance rêvée, peut-être, voyageant dans une mer de livres...Oui, je crois que j'aurais adoré!
J'ai tâché de me mettre dans la peau d'une petite fille dont l'imaginaire prend le pas sur le réel et donc, oui, il ya du drame et du danger dans l'air de la galerie, à ses yeux.

Quant aux aras, kasar, n'oublions pas qu'il s'agit d'une lectrice férue d'exotisme depuis ses toutes premières lectures, elle a donc certainement acquis un vocabulaire assez précis dans ce domaine. L'antichambre, je te concède qu'elle est un peu hors sujet ;-)

Mentor, je me demande si je ne joue pas encore de la même manière avec les personnages que je crée (Jehan des Grèves, par exemple, ne me lâche pas d'une semelle...)

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Message  kazar Mer 23 Juil 2008 - 13:02

Je t'accorde les aras. ;-)
Je me le suis dit au moment où je l'ai écrit !
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Message  Charles Jeu 24 Juil 2008 - 9:36

pour ma part, pas vu de souci particulier pour le vocabulaire de la narratrice ...

bien aimé l'ambiance d'enfance, un peu naïve du texte, bien aimé l'idée originale mais il y a quelque chose qui m'a géné qui m'a empêché d'être véritablement emporté ... mais je n'arrive pas à cerner quoi ... m'en vais essayer de le relire plus tard pour essayer de trouver ...
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Message  Invité Ven 25 Juil 2008 - 16:48

Et celui-ci, hop.

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Message  Invité Ven 25 Juil 2008 - 19:59

Une chose qui me frappe à la lecture de tes textes, que ce soit celui-ci ou Jéhan, c'est combien tu fais corps avec tes personnages, combien tu les vis, combien tu es eux. Enfin, c'est comme ça que je le ressens.

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Message  Lucy Ven 25 Juil 2008 - 21:35

J'avais pas vu ce texte... Désolée !
Je me fais un café, et je m'y colle.
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Message  Lucy Ven 25 Juil 2008 - 21:56

Erreur réparée.
C'est un texte agréable, Arielle.
Le vocabulaire employé ne m'a pas gênée. Elle vit dans un autre univers, un peu moins superficiel que celui de ses autres petits camarades, alors, il faut bien que cela se remarque d'une certaine façon. Beaucoup de sensibilité dans ton écriture. Bien vu de transporter la photo dans un Passage... voulais le faire, mais je vais me débrouiller autrement.
Allez, je vais régler mes p'tits problèmes en cours et je m'y colle à mon tour. Ce sera moins bon que tout ce que j'ai pu lire, mais ça sera.
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Message  Chako Noir Sam 26 Juil 2008 - 0:53

La bibliothécaire de Gudule, lue en 6ème ou peut-être l'année suivante. En tout cas c'est ce que ça me rappelle. Je n'ai pas tout aimé, c'est curieux. Autant l'histoire d'Ayak m'a beaucoup touché, où l'on voit le rêve de ta narratrice piétiné avec la plus grande indifférence par ses jeunes camarades de classes qui ne pensent qu'à ce que la société veut leur faire penser (ça y est je me barre dans le domaine sociologique. bon je reprends) Autant celle de Mangazou m'a moins séduite, peut-être parce que le fossé avec le réel est trop grand. Ayak s'introduit dans un cadre réel, l'école, les autres enfants, tout ça. Tandis que Mangazou semble presque surnaturel, il semble prendre de lui-même l'initiative de se dérober au monde de la narratrice en s'évanouissant dans le passage. D'une certaine façon ça me gène, qu'un personnage disparaisse sous les yeux de la fillette, sans son intervention.
Après au niveau de l'écriture, rien à dire, tu es campée dans ton personnage que je trouve très vrai (à part lors de la disparition de Mangazou, où elle passe bien vite à autre chose, ce qui provoque une certaine distanciation part rapport au personnage qui ne sied pas à l'ambiance du texte).
Cela étant, malgré ces détails que je ne trouve pas très cohérents, j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, et merci pour cette jolie histoire.
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Message  Arielle Sam 26 Juil 2008 - 8:48

Merci pour ta lecture attentive Chako.
Je ne crois pas que Céline, la narratrice regarde disparaître, sans intervenir, l'un ou l'autre de ses personnages. A mon avis, comme dans toute création littéraire (dont son aventure est une allégorie) c'est elle qui tient les ficelles de leurs vies et décide ou non de les éliminer quand elle estime en avoir fait le tour, même si elle semble leur donner une certaine forme d'indépendance. Ainsi va-t-elle abandonner Maéva sans regret, en lui attribuant la nostalgie de son île. Ce qui fait son drame avec Ayak c'est qu'elle n'est pas encore prête à l'abandonner quand la réalité cruelle semble vouloir le lui imposer.
Enfin, c'est comme ça que je me suis racontée la chose…

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Message  Invité Sam 26 Juil 2008 - 8:52

J'ai aimé ce frisson fantastique qui traîne et ne disparait pas entre les jointures. J'arrête là mon commentaire. Je vais tomber dedans.
Merci pour ta participation.

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Message  Sahkti Mar 5 Aoû 2008 - 8:07

Il y a dans ce texte un côté enfantin et naïf plaisant par moments mais sur du long, pas tout le temps léger, parce qu'il y a des inégalités et une hésitation entre ton enfantin et langage adulte.
Cela ne met pas vraiment en valeur cette idée intéressante qui étouffe un peu sous ce style pas tout à fait abouti, c'est dommage.
La rupture entre réalité et imagination est également très ténue, au risque de parfois créer un sentiment de confusion. Cela tient peut-être au fait que le lecteur n'a pas réellement le temps et l'occasion d'habiter les personnages cités.
Sinon, j'ai aimé cet univers qui nous fait voyager et la sensibilité de ton héroïne.
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