La tentation d'écrire
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La tentation d'écrire
Je me suis levé de bonne heure ce matin. Je me suis levé de bonne heure ce matin. Deux fois. Comme d’habitude, devrais-je dire. Vers quatre heures, un peu avant, je crois.
Le café, les cigarettes et l’écran de windows. Les nouvelles du matin sur l’écran. Ni pires ni meilleures que celles d’hier.
Bordeaux vient de subir sa deuxième défaite en ligue 1, on évoque déjà une crise se profiler à l’horizon.
Personne d’important n’est mort, temps nuageux à maussade pour la journée. Tout va bien. Le 30 de ce mois, je toucherais ma paye, mille euros et des poussières. Des heures et des heures passées à se tordre les reins, à s’entendre dire que le rayon n’est pas rempli, que tout part de là, qu’il faut achalander, tirer un beau facing.
Marchandise à bas prix, le hard-discount tire les prix vers le bas. Les hommes aussi. Oh ! Low cost. De la matière humaine.
En attendant de tirer les palettes, je tire sur ma clope. Je parcours les forums à la recherche de commentaires sur mes textes. Parfois élogieux, parfois contradictoires, parfois rien, mais le plus souvent j’agace un peu avec mon rentre-dedans. J’ai laissé tomber mon blog depuis quelques temps. Je m’y remettrai un jour avant que le fermer définitivement. L’habitude ancrée du divertissement. Je m’intéresse, je creuse, j’approfondis puis soudain je laisse tomber. Tout commencer, ne rien finir. La cyclothymie, la paresse, le manque d’envie ? Depuis toujours, la dépression me guette, dans l’encoignure d’une porte, le regard d’autrui porté sur mes travers, mon physique, mes envies de performance sexuelle.
Freud devait penser à moi en écrivant son traité de psychanalyse.
J’ai quand même remarqué que les gens qui souffrent le plus sont ceux qui écrivent. Plus j’écris plus je souffre, plus je souffre plus j’écris, masochisme artistique. L’écrivain demande de la compassion, toujours. Il gagnera le jour où il touchera enfin les dividendes du respect de ses lecteurs, et les critiques qu’il recevra seront dénuées de compassion.
Mais je ne suis pas un écrivain. Pas encore. Enfin si. Dans ma tête. On n’écrit pas un livre comme une chanson.
Certains gugusses m’affolent par leur simplicité, qui confine tout bonnement à de la niaiserie, voire à del’hypocrisie.
« Moi, j’écris pour le plaisir… ».
Tu parles ! Si j’écrivais uniquement pour me faire plaisir, ça fait longtemps que j’aurais arrêté.
Je serais passé à autre chose, dans le genre gagner un maximum de ronds, puis m’envoler vers Ibiza me faire masser l’entrejambe par des blondes à grosses doudounes dans une décapotable anglaise, de préférence.
En ce qui me concerne, en écrivant, je rends la pareille au monde qui m’a créé. Je tente de lui survivre.
En lui crevant les yeux.
En le faisant souffrir.
En me faisant souffrir.
Alors j’écris.
J’écris des lettres d’amour entre tes reins.
Selon les jours, je suis décadent, geignard. Des fois rien. Les mots quand bien même sortiraient de ma bouche, sur le papier l’encre m’étourdit, reflue vers des dévergondages que je ne peux maîtriser.
Merde ! Pas un centime d’art sur le papier.
En infini, les sarcasmes de la vérité, la vérité.
Je regrette mes lacunes, mes paupières miaulent comme un loup blessé.
Mon regard émigre vers un ailleurs d’écrire.
Du tout-Nombril au tout-Nihil , fini les écritures…!
Et l’infini se répète, me donne mal à la tête, comme l’autre l’avait dit, je n’ai plus d’amis depuis que je suis né.
Le café, les cigarettes et l’écran de windows. Les nouvelles du matin sur l’écran. Ni pires ni meilleures que celles d’hier.
Bordeaux vient de subir sa deuxième défaite en ligue 1, on évoque déjà une crise se profiler à l’horizon.
Personne d’important n’est mort, temps nuageux à maussade pour la journée. Tout va bien. Le 30 de ce mois, je toucherais ma paye, mille euros et des poussières. Des heures et des heures passées à se tordre les reins, à s’entendre dire que le rayon n’est pas rempli, que tout part de là, qu’il faut achalander, tirer un beau facing.
Marchandise à bas prix, le hard-discount tire les prix vers le bas. Les hommes aussi. Oh ! Low cost. De la matière humaine.
En attendant de tirer les palettes, je tire sur ma clope. Je parcours les forums à la recherche de commentaires sur mes textes. Parfois élogieux, parfois contradictoires, parfois rien, mais le plus souvent j’agace un peu avec mon rentre-dedans. J’ai laissé tomber mon blog depuis quelques temps. Je m’y remettrai un jour avant que le fermer définitivement. L’habitude ancrée du divertissement. Je m’intéresse, je creuse, j’approfondis puis soudain je laisse tomber. Tout commencer, ne rien finir. La cyclothymie, la paresse, le manque d’envie ? Depuis toujours, la dépression me guette, dans l’encoignure d’une porte, le regard d’autrui porté sur mes travers, mon physique, mes envies de performance sexuelle.
Freud devait penser à moi en écrivant son traité de psychanalyse.
J’ai quand même remarqué que les gens qui souffrent le plus sont ceux qui écrivent. Plus j’écris plus je souffre, plus je souffre plus j’écris, masochisme artistique. L’écrivain demande de la compassion, toujours. Il gagnera le jour où il touchera enfin les dividendes du respect de ses lecteurs, et les critiques qu’il recevra seront dénuées de compassion.
Mais je ne suis pas un écrivain. Pas encore. Enfin si. Dans ma tête. On n’écrit pas un livre comme une chanson.
Certains gugusses m’affolent par leur simplicité, qui confine tout bonnement à de la niaiserie, voire à del’hypocrisie.
« Moi, j’écris pour le plaisir… ».
Tu parles ! Si j’écrivais uniquement pour me faire plaisir, ça fait longtemps que j’aurais arrêté.
Je serais passé à autre chose, dans le genre gagner un maximum de ronds, puis m’envoler vers Ibiza me faire masser l’entrejambe par des blondes à grosses doudounes dans une décapotable anglaise, de préférence.
En ce qui me concerne, en écrivant, je rends la pareille au monde qui m’a créé. Je tente de lui survivre.
En lui crevant les yeux.
En le faisant souffrir.
En me faisant souffrir.
Alors j’écris.
J’écris des lettres d’amour entre tes reins.
Selon les jours, je suis décadent, geignard. Des fois rien. Les mots quand bien même sortiraient de ma bouche, sur le papier l’encre m’étourdit, reflue vers des dévergondages que je ne peux maîtriser.
Merde ! Pas un centime d’art sur le papier.
En infini, les sarcasmes de la vérité, la vérité.
Je regrette mes lacunes, mes paupières miaulent comme un loup blessé.
Mon regard émigre vers un ailleurs d’écrire.
Du tout-Nombril au tout-Nihil , fini les écritures…!
Et l’infini se répète, me donne mal à la tête, comme l’autre l’avait dit, je n’ai plus d’amis depuis que je suis né.
Re: La tentation d'écrire
Un texte d'humeur, avec les qualités et les défauts du genre, il me semble.
Les qualités :- sincérité ( ou alors t'es un faussaire de génie)
-bien posé : la balance entre le ressenti et les détails prosaïques est parfaite
Les défauts : du premier jet ( peut-être du premier et demi !), ce qui garde la spontanéité mais au détriment de l'approfondissement.
Je n'aime pas le premier paragraphe ( pourquoi les deux "levers" ?)
Je trouve en revanche le dernier très réussi. La preuve qu'il faut écrire plus, plus longtemps, pour trouver tes mots et ton souffle ?
Il y a une force expressive très grande dans " mon regard émigre vers un ailleurs d'écrire" et la suite. On ressent toute la fatigue accumulée dans une vie insatisfaite, il y a une poésie désespérée là-dedans...
Les qualités :- sincérité ( ou alors t'es un faussaire de génie)
-bien posé : la balance entre le ressenti et les détails prosaïques est parfaite
Les défauts : du premier jet ( peut-être du premier et demi !), ce qui garde la spontanéité mais au détriment de l'approfondissement.
Je n'aime pas le premier paragraphe ( pourquoi les deux "levers" ?)
Je trouve en revanche le dernier très réussi. La preuve qu'il faut écrire plus, plus longtemps, pour trouver tes mots et ton souffle ?
Il y a une force expressive très grande dans " mon regard émigre vers un ailleurs d'écrire" et la suite. On ressent toute la fatigue accumulée dans une vie insatisfaite, il y a une poésie désespérée là-dedans...
Invité- Invité
Re: La tentation d'écrire
Tu vas dire qu'on n'est jamais content, mais je dois avouer une certaine perplexité au départ de ce texte retenu Heureusement, le naturel revient au galop, et le texte évolue vers une écriture moins contrainte - l'ombre d'anciennes chevauchées échevelées - en 2e partie de texte. En résumé, je préfère tes dévergondages à tes assagissements, même parfaitement écrits.
Invité- Invité
Re: La tentation d'écrire
Premier de tes textes où le fond prend le pas sur la forme d'une manière conventionnelle. Je ne sais pas si ça te fait plaisir ou enrager: je ne suis pas toi. J'ai bien aimé le double crochet avant. Normal, je suis Panda.
Invité- Invité
Re: La tentation d'écrire
Il y a alternance entre suggéré, non-dit, et langage plus direct, à défaut d'être cru comme tu peux le faire ailleurs. Une balance qui apporte un ton inégal au texte mais lui fournit en même temps un rythme qui lui permet de quitter une certaine forme de linéarité (voilà qui me fait penser à Claire tiens, si loin...).
Je suis donc partagée entre regrets et sentiments positifs, ayant l'impression de quelque chose de pas tout à fait abouti, d'encore à écrire et pourtant, déjà si riche, de tout ce que tu as pu y glisser.
Je suis donc partagée entre regrets et sentiments positifs, ayant l'impression de quelque chose de pas tout à fait abouti, d'encore à écrire et pourtant, déjà si riche, de tout ce que tu as pu y glisser.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La tentation d'écrire
Pour une fois, je l'aime moins celui-là.
Je le verrais plus sur un site plus personnel, tout simplement. Je retrouve ton style avec plaisir, pourtant, et cela me va.
Je le verrais plus sur un site plus personnel, tout simplement. Je retrouve ton style avec plaisir, pourtant, et cela me va.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: La tentation d'écrire
J'aime ton écriture et ta sensibilité. Comme toujours, parce qu'elle fait écho à des choses similaires en moi. Je suis fasciné par tes délires incohérents, que tu arrives à tenir à l'âge que tu revendiques: je me suis tellement astabulé, embâté, découillu, que je ne pourrais plus écrire avec ce jaillissement. Comme tu vois, ça n'a rien à voir avec ton texte.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: La tentation d'écrire
C'est très bon...
encore plus épuré...ce serait sensas
encore plus épuré...ce serait sensas
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
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