Deux textes, à votre critique

Jusqu’à la lie


Le sang cogne les tempes. Sueurs froides. Il est midi, mais avec cette horloge il y avait toujours un faible décalage avec la réalité. Il était plus tard parfois, il était plus tôt d’autres fois. Mais allez savoir quelles références a le temps, allez savoir la valeur d’une seconde quand il n’en reste que six, allez savoir la valeur d’une année quand on est prisonnier. Diablerie d’horloge interne qui n’arrive jamais à se décider ! Entre le désir que ça cesse et la volonté que ça tarde, je n’ai jamais su réellement faire le choix. Mais peu vous importe à présent : midi avait sonné et ces histoires ne seront bientôt que des contes. C’est l’heure du repas, et vous allez vous régaler. Empiffrez-vous, le spectacle est offert ! Je suis sûr que l’audimat n’aurait pas souffert. Le cannibalisme n’est pas fréquent par chez nous. Mais allons-y, à chacun sa part, et n’hésitez pas à applaudir. Le son du contact entre vos paumes donne de l’allant aux perforateurs de chaire. Moi qui croyais vous connaître par cœur, me voilà en plein trou noir, dans les aspirations du pire, absorbé par ce que la pensée du plus fou des hommes pouvait faire germer ; depuis que vous m’avez fermé les yeux. Sueurs froides dans cette chaleur infernale. Le sang éclate de l’intérieur et menace de sortir en convulsions. Mais je m’imagine… tant de choses, une passerelle au ciel… Mais enfin je vais savoir…
Mais enfin… « En joue ! ».



Vestiges


Patron. Oui, patron. Les directions formatées, tout est privatisé à présent. Et ta tête… Tu nous avais bien dit que tu allais les scier, ces concurrents, leurs adversaires, que tu ne connais même pas. On était loin d’imaginer qu’un jour tu ailles jusqu’au bout. Toi qui aurais pu être l’un des leurs mais toi qui te retrouves en un seul morceau, de l’autre côté du manche. Et eux la tête basse, et toi la tête haute. Avoue, tu l’as saisie l’ironie. Alors pourquoi ?
Ta commande était simple. De là haut on te voie comme tout petit, alors on ne te laisse pas grand-chose. On se dit que ça suffira. Que ça suffira pour faire taire ta grande gueule. Faire taire ton honneur. Mais dis-moi, est-ce qu’ils ont eu raison ? Est-ce que le poing que l’on t’a donné va se serrer à nouveau ? Et ta rage ? Et ta raison ? C’est cinglant, c’est luisant comme du métal en plein soleil. Tu étais monté jusqu’au zénith et tu commençais à attaquer le piqué. Tu chutes à présent. Et tu les vois. Ce sont quelques points dispersés, tu les vois comme tout petits… et on t’a dit, tu vas les saigner. Mais pourquoi ?
L’heure n’était plus à la poésie. Plus aucunes ombres ne pouvaient gêner ta vision. Et dans tes yeux se reflètent les flammes de la ville nouvelle. Il n’aura pourtant jamais autant plu sur Dresde. 1945. L’explosion d’une fureur de cinq ans laissant sur les débris d’innocents une néfaste odeur de vengeance. Et pourquoi ?

L’homme est un pendule suivant les oscillations du temps.

j'aime bien tes textes.

juste quelques petites choses :

Entre le désir que ça cesse et la volonté que ça tarde, je n’ai jamais su réellement faire le choix.

un 'je' qui est le seul dans ce texte, qui me dérange un peu. (l'autre ne me dérange pas, il n'a pas la même fonction)

Mais enfin je vais savoir…
Mais enfin… « En joue ! ».

Deux 'mais enfin'. Sans doute volontaires, mais ça me gène. Peut-être juste 'enfin' pour la dernière phrase ?

Sinon c'est un peu lourd, mais ce n'est pas une critique. j'aime cette manière d'écrire.

Salut Shadox. A l'occasion ce serait sympa de laisser un petit mot dans le fil de présentation (après avoir éventuellement jeté un œil aux recommandations à l'attention des nouveaux inscrits).
Sinon, juste pour info, les textes courts sont généralement regroupés ici, mais pas de souci pour ces deux là, t'en fais pas.
Et sinon : bienvenue ici !

Je n'ai pas vraiment été convaincue... Les textes m'ont paru plutôt confus, tentant d'atteindre un souffle poétique sans y parvenir.

Evidemment il s'agit seulement de mon avis.

Ces deux textes révèlent une certaine maitrise de la narration, une volonté de garder dans l'ombre une image crue de magazine qu'on aurait tôt fait d'oublier en tournant la page.
Tu prépares le terrain sur lequel tu veux conduire ton lecteur. Inconvénient : toi tu sais où tu es, où tu vas. De notre côté c'est le flou total. Quelques précisions seraient les bienvenues, permettraient d'aérer le récit.
Et bienvenue sur cet espace d'écriture.

Merci de votre accueil!

bertrand tu as tout compris pour ce qui est des inconvénients, mais je les assume parfaitement.

socque, le souffle poétique dépend de ta sensibilité. Mais ces textes n'ont pas de but précis, ni souffle ni poésie. Il est ce qu'il veut pour qui veut. J'ai juste fait de mon mieux, je crois.

Evanescent, heureux que tu apprécies. Toi tu t'attaques directement aux petites choses qui vont pas et je le respecte. Je vais donc essayer de te répondre.
Le seul "je" que tu vois ça prouve que t'as lu à fond le texte. Il est là, un peu discret, parce qu'il correspond à un évènement que moi seul connait et dont je me suis servi pour écrire ce texte. Une sorte de parallélisme entre cet évènement et ce qui est narré. Mais vous ne pouvez pas le savoir et je ne voulais pas le confier.
Pour les "enfin", oui on pourrait n'en mettre qu'un mais j'espérais insister sur un aboutissement qui est souhaité fortement.

Et puis Krystelle la petite présentation est faite! Merci de l'accueil!

J'ai aimé le premier, pas le second. Il y a une belle phrase sur ce qu'on veut et ce qu'on souhaite lorsqu'en réalité on n'a plus le choix, qui a quelque chose de poignant. L'amertume et l'ironie ( cannibalisme et audimat) sont très présents et c'est en accord avec le thème.La répétition de la fin ne me gêne pas.
Mais ce qui m'interroge, c'est ta volonté de présenter tes textes à la critique, alors même que tu opposes d'emblée des objections à toute crtitique : vous saurez rien, je vous expliquerai pas, si vous n'aimez pas ça vous regarde.... en tous cas, c'est ce que j'ai compris!
Qu'est-ce que tu attends, en fait ?

Le seul "je" que tu vois ça prouve que t'as lu à fond le texte. Il est là, un peu discret, parce qu'il correspond à un évènement que moi seul connait et dont je me suis servi pour écrire ce texte. Une sorte de parallélisme entre cet évènement et ce qui est narré. Mais vous ne pouvez pas le savoir et je ne voulais pas le confier.

Dans ce cas je le prends à l'envers. Ce 'je' est trop discret, le contraste pourrait être plus évident de manière à ce que l'on comprenne que c'est volontaire, et non une erreur de narration.

Pour les "enfin", oui on pourrait n'en mettre qu'un mais j'espérais insister sur un aboutissement qui est souhaité fortement.

Peut-être un synonyme afin d'eviter la répétition ?

Pas vraiment dedans, mais pas vraiment en dehors. Disons que je suis restée sur le seuil et ai jeté un regard curieux sur tes mots. Je me laisse un peu de temps - et à toi par la même occasion - pour nous en donner d'autres et, qui sait, pour basculer dans ton univers.
En attendant, bienvenue sur VE !

Je n'ai lu que ça :

Le sang cogne les tempes. Sueurs froides. Il est midi, mais avec cette horloge il y avait toujours un faible décalage avec la réalité. Mais allez savoir quelles références a le temps, allez savoir la valeur d’une seconde quand il n’en reste que six, allez savoir la valeur d’une année quand on est prisonnier.

déjà le titre... c'est du pince mi et pince-moi ! et je n'aime pas trop qu'on plaisante avec la lie.
la première phrase : faut faire un effort pour introduire et ne pas mettre que du sang dans les tempes...
la 2e phrase : un titre de film...
il aurait fallu commencer à la 3e phrase.
mais dès la 4e tu poses une fausse question en forme d'exclamation et tu mets un point.
tu devrais un peu retravailler tout ça avant de faire une 5e phrase.

ouah! toi le dernier, mister claude, t'es un vrai méchant! Un pur dur!
Non mais c'est vrai t'as absolument raison on se demande ce que font les amateurs à écrire? Après tout, il y a plein de gens comme toi qui ont inventé la seule et la véritable écriture, celle qui est "travaillée", bien comme il faut, sans ratures et sans bavures. Mais encore, t'es qui pour juger aussi violemment?
Excuse moi, mais j'aime pas trop qu'on vienne me massacrer sur mon écriture alors qu'on a lu que les deux premières lignes du premier texte. On juge pas un livre par sa couverture je me trompe?
Bon allez Claude je te laisse, sauvegarde bien la littérature avec tes mains bien propres! Et au risque de te décevoir, il y aura d'autres cinquièmes phrases en ce qui me concerne.

Pour les autres merci d'avoir pris du temps à essayer de comprendre ces textes, mais en fait je viens de me rendre compte que ça me ferait rentrer dans un débat sans fin. Je retourne à ma plume, il n'y a que ça qui me rende heureux, pas vos discours portés sur quelques mots ou virgules, malgré tout le respect sincère que je leur porte, croyez-le.

Excuse-moi, j’ai peut-être été un peu brutal. Mais quand je lis lie je vois rouge.
Et puis dans mon commentaire je suis plutôt positif sur ta 3e phrase. Je ne voulais pas te braquer, mais te donner un avis, l’avis de quelqu’un qui ne vaut pour personne, l’avis d’un lecteur lambda auquel tu proposes la lecture d’un texte. Chacun écrit ce qu’il veut et comme il le veut, et je ne suis dépositaire d’aucun savoir particulier, seulement d’une opinion que j’essaie le plus souvent d’exprimer avec tact. Ce soir, c’est loupé !

Avoir besoin des autres ou pas, c'est toute la question, qu'on se pose chaque fois que ça coince ou que ça fait mal... et on n'écrit guère sur autre chose...
Ecris, si ça te rend heureux. Et le jour où tu voudras un avis, ne te trompe pas : c'est pas parce qu'on critique un texte qu'on rejette celui qui l'a écrit. Et on ne lui demande pas " qui tu es pour écrire", il est qui il veut, mais celui qui commente aussi

Tu ne sembles pas avoir besoin des autres lorsqu'ils n'adhèrent pas à ton propos, mais tu occupes pourtant une partie de cet espace en proposant des textes à la critique. A condition que celle-ci ne soit que positive et flatteuse? J'imagine (et espère) que non et ton caractère en apprence fort doit te pousser à aimer la franchise. Prends donc les commentaires comme ils viennent sans jouer les auteurs présomptueux, il y a en a déjà tellement dans l'univers de l'écriture :-)

Ce qui me dérange dans ton texte, c'est que tu tentes d'interpeller l'interlocuteur du narrateur, via le lecteur quelque part, sans réellement y parvenir. Ce "vous" récurrent ne dispose pas d'assez de puissance que pour totalement déclencher quelque chose, un appel, une réaction, que sais-je encore. Dès lors, le lecteur peut rester extérieur à ce qui se trame dans l'histoire, d'autant plus que tu expliques qu'il y a une zone d'ombre là-dedans connue de toi seul et qui a donné naissance à ces lignes. Difficile dans ce cas d'entrer dans le sujet, de manière à mieux en apprécier la forme. Qui ne me paraît pas mauvaise ceci dit.