Exo live - Mercredi 8 mars - 21h30

Le lien vers l'oeuvre en question:
http://cv.uoc.es/~991_04_005_01_web/fitxer/chirico.jpg

D'ailleurs Mentor, si tu pouvais coller mon lien après mon texte, ce serait tip top

tin... je me sens aaach'ment primaire après mes 2 premières lectures moi... quelle imagination tudieu! c'est pas comme ça que j'ai compris les données de l'exo et je me suis planté, donc.
Krystelle, c'est aussi une sorte d'exploit, je trouve, tout ce que tu parviens à extraire de cette toile pour en arriver à faire croire que ça figure le tonton et la tata dans leur salon... :-))))
j'en reviens encore pas, c'est trop bon!

Krystelle a écrit:D'ailleurs Mentor, si tu pouvais coller mon lien après mon texte, ce serait tip top

c'était déjà fait avant que tu le demandes... ;-)

Je vous lirai avec plaisir demain et je terminerai mon texte en même temps, je me sens moyennement le courage de terminer ça ce soir, désolée. Mais j'aime bien ce tableau que tu m'as octroyé Aegis, vraiment!

Au loin, le hurlement. Elle restât coite. Le voisin…

Laborieuse et patiente comme son aiguille, elle filait. A sa droite le sol était jonché de lambeaux d’étoffes d’Espagne et de Hollande. A sa droite, sur un fauteuil de paille, elle disposait délicatement l’ouvrage de dentelle qu’elle venait de finir.
La mère s’affairait dans la pièce, lourde du petit dernier. A la pensée de la bouche supplémentaire à nourrir, le corps d’Aline se serrait. Une petite convulsion et son aiguille reprenait son picorement.
« L’oeconomie nous constraint à ne point être avare de nos efforts. Pleust à Dieu que la comtesse continue à nous passer commande. Pleust à Dieu qu’elle te prenne en gré » répétait la mère, avec son ton cajoleur toutes fois que fille diminuait ou resvait. C’estoit plustot le fils (balourd et gentillet) que la prenait en gré. Obéissante, elle repenchait sa tête un peu lourde. Parois la mère vilipendait son inhabilité, et la fille baissait sa nuque, humble et posée.
Les broderies sur la dentelle requieraient toute son attention afin que nul motif ne soit rasté. Fleurs, brin d’herbe, étoiles se succédaient sur le fin tissu. Parfois, Aline amirait une de ces broderies qu’elle trouvait plus belle que les autres.
Sa face mal espanouie s’auréolait d’un sourire timide et un peu benest. Sous sa chevelure aux relents de camphre, ses traits apparaissaient, pâles, délicats. Sillonnés de tristesse aussy. Si des rayson ardaient sur elle, on eust pu la trouver non point charmant mais avec quelqu’air touchant et troublant les asmes sensibles.
Au bout d’une heure, elle ramassât un petit paquet. Le commis alité, elle devait porter elle-même prestement le paquet au logis des T.
D’une légère chape, elle se revestit et sortit, assoiffée d’air. Le paquet de broderies sous le bras l’encombrait un peu pour les deux lieues à franchir le long de la forest. Son pas entraîna sa penser dans les souvenirs de la dentelle. Elle se revist brodant, filant et brodant encore. Elle revist les motifs delicats, less essays gauches, les ratures et les belletées. Sous son bras, elle couvait un petit trésor. Les plus belles de ses broderies. Qu’ils pleusent à la comptesse et peut être celle-ci la prendrait à son service.

Un froissement de fourrés la tira du songe. Face à elle, des ombres menaçantes. Des caïmans sûrement : ils n’avaient pas l’air de paisibles hobereaux ou de paysans de l’endroit. Parcourue d’un frisson, Aline voulust fuir. Mais un des hommes maltalents estoit passé derrière elle, une gandille nue, à la main. Le tirou lui estait fermé.
« Nous avons rencontre avec belle damoiselle. Faisons lui quelque bénéficience » grogna l’un deux en se panadant. Les autres riotaient . Les larmes montèrent à ses yeux, le chair tendre de ses joues tremblèrent. Elle ne s’estoit oncques trouvée devant tel péril. Avec le sentiment d’être un animal bien affêté. Son palpitant tambourinait . Elle n’entendait que lui.

« Tu nous donnes ton paquet et plotte ! ou on te sciague la gourgane » reepartit l’homme avec un combre sur la teste. Et tous repartaient à esmagacer Une histoire racontait qu’une jeune fille s’en étant trouvée face à de tels brigandeaux avait rossignolé pour se sauver. Mais elle ne savait pas faire. Et les légendes ne racontent que menteries. Comment échapper à des hommes alupés par le vin ? L’un d’eux tenta de la biger . Elle le repoussa. Hurla. Une ciclée vint en toute réponse et ils la bocquèrent vers un bisson . Elle bredouilla quelques mots. Eux disaient : « Sapré, cesse de larmoyer, cesse de jaspoter »

Alors, dans un brusque élan, comme pour échapper à une étreinte, elle chantonna la complainte de la dentelleière. Begossant d’abord, puis s’assurant ensuite, elle narra les histoires des motifs. Tout disparut, pour elle et pour les hommes dans la musique de ses mots.


http://www.glyphs.com/art/vermeer/lace.jpg


Notes:
caïmans = bandits
gandille = épée
plotte = bourse
tirou = chemin
palpitant = coeur
sciague la gourgane = trancher la gorge
bocquèrent vers un bisson = poussèrent vers un buisson
begossant = bégayant

Sahkti a écrit:Je vous lirai avec plaisir demain et je terminerai mon texte en même temps, je me sens moyennement le courage de terminer ça ce soir, désolée. Mais j'aime bien ce tableau que tu m'as octroyé Aegis, vraiment!

bon rétablissement Sahkti, et d'abord : UNE BONNE NUIT !
;-)

Belle nuit à tous, je capitule pour ce soir...
A demain!

Sahkti a écrit:Belle nuit à tous, je capitule pour ce soir...
A demain!

Chaud dodo, Sahkti!

Aegis, bien rendu ce parler moyennageux. Inventé dans l'instant ou connu depuis longtemps ?? En tout cas, ça l'fait ! ;-)
Toi aussi, décidément, tu "brodes", c'est le cas de le dire, à partir de ce tableau si connu et j'aurais eu du mal à imaginer qu'il lui arriverait tous ces ennuis à la pauvre brodeuse...
Bien joué.
Et merci pour le lexique... (palpitant, je connaissais... c'est si ancien comme mot?)

Bon, on n'avait pas dit 22h45 ?? ;-)

Venus d’Urbino

— Regarde, elle est faite au nombre d’or. Observe, calcule, chaque plein se fait vide et inversement. La toile est composée au 1, 61 et des brouettes. Petites les brouettes, si petites, si belles dans leur équilibre, qu’elles en paraissent invisibles. Et cette chair Mon Dieu…
Voilà, c’est une journée ordinaire.
Ça, je le fais au quotidien, l’enseigne jour après jour…
Aussi bien je pourrais lui parler du drapé à 1,61 et de ses petites brouettes au drapé. Pourrais lui dire pourquoi cette petite fille en arrière plan cherche dans un coffre, pourquoi elle n’est qu’un soixante et unième d’une femme qui relève sa manche placée à 1,61 d’un clebs qui pionce. Pourrais lui expliquer aussi, le pourquoi de ce bouquet de roses dans la main de Venus et pourquoi une seule d’entre elles s’est échappée pour se fanée sur canapé. Je pourrais lui coller mon savoir à la con : signifiant, signifié, connoté, et puis tas de symboles qui vont avec, quantité… Plus palanqué de signes, des interprétations en veux-tu en voilà, pourrais lui dire tout ça, sauf qu’il a les yeux qui brillent ce môme et, regardant, la toile, brillent davantage.
Il dit : « Elle se masturbe Monsieur ? »
Je réponds la vérité, dis « Je ne sais pas, ne l’ai jamais su » et vrai, des années que je la regarde cette toile, que je me la divise au 1,61 et, non, je ne sais toujours pas ça. Peut être qu’elle se masturbe au 1,61eme et que ça m’échappe. Ou peut être pas du tout.
— N’empêche, elle a de sacrés jolis nibards !
C’est drôle, des fois, souvent même, j’ai l’impression qu’ils comprennent plus vite que moi les mômes auxquels j’enseigne, qu’il savent ce que moi j’ai oublié depuis longtemps. Oublié par trop de savoir découpé au 1,61.
Je le laisse partir devant, juste pour me l’observer encore la Venus, et, oui, bien obligé de constater, je constate : elle a de sacrés jolis nibards .
Et dans le fond, je me dis que c’est peut-être ça l’art : une paire de jolis seins en suspension sur le temps.
Ce serait bien.

http://site.voila.fr/lacart/peintres/titien/venusurbino.htm
.

Yali qui fait parler le prof de peinture avec un gamin, et le tableau prend vie... Chacun a son oeil, bien sûr, et celui, technique, du prof envie peut-être celui, plus subjectif, suggestif, du petit...
Joli Yali, une observation tout en finesse

Comme d'habitude, je commente demain. Merci Aegis pour la soirée et bonne nuit à tous!

Bonne nuit Krystelle. ;-)
Restera, si tout va bien, à lire Sahkti, Nothingman et Killgrieg. Espérons !
BONNE NUIT A TOUS LES VELIENS ENCORE LA, ET AUX AUTRES.
A demain

Pffff, je m'en vas composer un texte sur cette horrible femme -)

Trsè bonne idée en tous cas Aegis!

Et je poste demain bien entendu!

Mentor : un texte très descriptif, je crois qu’on aurait vraiment pu imaginer le tableau à partir de ton texte. C’est rare quand tu écris à la première personne et ça aurait été intéressant que tu profites de ce mode narratif pour faire davantage ressortir des émotions, des sensations.

Blue : Il me plait ce texte. J’aime cette relation que tu esquisses entre le modèle et son peintre, la poésie avec laquelle tu la suggères, et cette progression au fil des lignes jusqu’au massacre final… Joli texte Blue.

Kilis : Quelques belles idées et beaucoup d’esprit dans cette manière de nous parler de Miro et de cette femme assise mais c’est comme si tu dissociais les deux, l’auteur et son œuvre, comme si tu ne parvenais pas réellement à faire le lien et je le regrette. J’ai eu un peu l’impression que tu te raccrochais au peintre pour faire parler une toile que, du coup, tu ne réussis pas à nous faire ressentir pour de bon.

Aegis : J’aime l’idée de partir du tableau pour raconter une histoire, cette manière d’en sortir pour lui donner un après, un peu comme l’a fait Blue. Je m’interroge néanmoins sur le langage et ce qu’apporte l’usage de l’ancien français ? Je ne suis pas certaine que le texte y gagne vraiment même si ça aide à ancrer la toile dans le contexte d’une époque. D’autre part, il me semble que cet aspect moyenâgeux s’accentue au fil du texte, un peu comme si tu avais eu du mal à t’y mettre dès le début.

Yali : Jolie variation autour de la Venus et du nombre d’or. Une belle conception finale de l’art, juste et sensible, à l’image de ton texte.

Paris, 1822

— "Demandez, demandez, La Tribune de Paris. Tout sur le procès de la grand-mère meurtrière qui commence aujourd'hui. Tout sur cette terrible affaire…"
— Hep petit… un exemplaire s'il te plaît!
— Merci M'sieur, bonne journée M'sieur!

C'est aujourd'hui que s'ouvre, aux accises de Paris, le procès de Marguerite Fontaine, celle que le grand public a déjà surnommé "la grand-mère meurtrière". Une affaire qui, il y a un an, avait fait grand bruit et ému la France entière, lorsque les trois corps des enfants de Mr Lamarque ont été retrouvés enterrés dans le poulailler de leur propre grand-mère, Marguerite Fontaine… Ses petits-enfants qu'elle a avoué avoir préalablement empoisonnés… Une vieille femme emportée dans sa folie meurtrière… Ci-joint, vous découvrirez son portrait réalisé par le peintre Théodore Géricault….

— Horrible affaire, n'est-ce pas, monsieur.
— A qui le dites-vous!
— Vous avez vu ce visage, ces yeux torves et vitreux qui vous fixent?
— Oui, elle respire la folie.
— Brrr, oui… je n'aurais pas aimé me retrouver en face d'elle. Vous savez comment on a découvert les corps?
— Non, le journal n'en parle pas.
— Et bien, c'est le voisin qui un jour a vu une poule picorer le doigt d'un des petits corps qui dépassait… Rien que d'y penser, ça fait froid dans le dos.
— Oui mais ce que je ne comprends pas, c'est que les parents Lamarque n'ait pas été alertés plus tôt…
— Ah oui… Ben il faut savoir que les enfants passaient le week-end chez leur grand-mère. Un jour elle a signalé leur disparition. Elle a dit à la police qu'ils étaient allés se promener et qu'ils n'étaient jamais revenu…
— Et les parents ne se sont doutés de rien…
— Vous savez, elle a bien joué la comédie…J'ai un ami qui faisait partie des policiers qui ont mené l'enquête et il m'a dit que la vieille avait pleuré à chaudes larmes. Et puis vous iriez soupçonner votre propre mère, d'un âge respectable, d'une telle barbarie?
— Non…Bien entendu. Mais quels étaient les mobiles au fond?
— Paraîtrait que la vieille serait complètement toquée, envieuse et jalouse. Elle ne supportait plus l'attention que Mr Lamarque et sa femme accordaient à leurs enfants. Elles n'en pouvait plus de se sentir délaissée, à l'abandon dans sa petite maison miteuse et la folie a fait le reste.
— Brrrr dans quel monde vivons-nous? Si l'on ne peut même plus avoir confiance en ses parents…
— Je ne vous le fait pas dire Monsieur… Je crois que vous êtes arrivé à destination.


Lyon, musée des Beaux-arts, 2006

— Qu'elle est laide, Papa! On dirait une sorcière…
— Ah oui, Sophie, C'est "La monomane de l'envie" de Théodore Géricault. C'est l'une des dix toiles que Géricault a consacré aux fous.
— Aux fous?
— Oui Sophie, tu vois l'exactitude du détail. Ces yeux rongés par la folie qui te mettent mal à l'aise… Tu ne trouves pas qu'on dirait que c'est une photographie, tellement c'est bien peint
— Oui Papa, mais moi elle me fait surtout très peur cette dame. Allons ailleurs…
— Ahahah Sophie, ce n'est qu'une peinture voyons….

L'histoire n'a donc retenu que le nom de Théodore Géricault et son style réaliste. Près de deux siècles plus tard, tout le monde a oublié la terrifiante histoire de Marguerite Fontaine, que l'on appelle plus aujourd'hui qu'impersonnellement "La monomane de l'envie".
Ah si l'on savait parfois les sombres histoires qui se cachent derrière ces toiles que nous croisons …

http://www.artexpertswebsite.com/artists/images/Gericault_PortraitObsessiveEnvy_full.jpg
.

Mentor, Femmes d’Alger d’Eugène Delacroix
Tu nous décris la scène en exprimant des pensées prêtées à la servante. C’est agréable à lire quoique sans surprise. Une description au pied de la lettre… ou plutôt du pinceau ?

Bluewitch , La jeune fille à la perle de Vermeer
Très joli voyage au pays des de la peinture, Blue. J’aime ta manière d’aborder ce texte. Beaucoup de sensualité et de violence aussi. Pas tout à fait abouti à cause du temps imparti mais il mériterait d’être retravaillé ce texte.

Krystelle, La Muse inquiétante de Giorgio de Chirico
Tu as pris le parti de la dérision et je dois avouer que l’idée, au départ, ne me plaisait guère. Faut dire, j’aime beaucoup de Chirico. Et puis, contre toute attente je me suis laissée prendre par ton texte. Et finalement , j’ai trouvé une certaine cohérence au mélange que tu proposes : ta perception de l’univers étriqué de ta tante Francine avec l’atmosphère d’hermétisme et de rigidité exprimée par de Chirico. C’en est presque tragique ! ;-)

Aegis, La Dentellière de Vermeer.
Bon, soyons sincère : j’ai vraiment eu du mal à entrer dans ton texte. Le malheur c’est que je ne sais pas bien dire pourquoi. Je vais essayer quand même. Voilà : je crois que ce qui me gêne , et ceci est tout à fait personnel, c’est la manière un peu compliquée que tu as d’aborder les choses… Je ne crois pas être claire…. Tant pis.

Yali, La Venus d’Urbino de Le Titien.
Un réflexion sincère, vécue et que tu nous fais partager avec ton talent habituel.

Nothigman, La monomane de l’envie de Géricault
Tu abordes ce tableau comme un enquête. C’est bien vu. C’est plaisant à lire. La deuxième partie, la réflexion sur l’art, me semble un peu légère.

Pour répondre à Krystelle.

Miro est un auteur.
Il est donc difficile pour moi de dissocier un tableau particulier de l’œuvre entière de Miro.
Quand j’entends le nom : Joan Miro, je vois l’œuvre entière, une certaine conception du monde celui d’un auteur, cet homme appelé Joan Miro. Et sa vision, sa conception du monde m’enchante. Et qu’il ait donné nom « Femme assise » ou « Poisson chantant » à telle ou telle toile , peu me chaut.

Je n'ai pas toujours le temps de lire tous vos exploits littéraires, Vous êtes tellement prolixes (dans le sens de l'abondance), mais quand ça m'arrive je n'ai jamais de regret.
D'abord l'idée est géniale d'improviser un texte sur un tableau. J'ai particulièrement apprécié ceux de Blue, de Kris et de Yali mais ils sont tous très bon.

Mentor
Très réaliste les pensées secrètes d'un personnage ; à croire que tu as été servante noire dans une vie antérieure, après tout pourquoi pas ? Tu devais faire une très bonne servante.
Très méditatif et très beau texte.

Blue
Je m'étais toujours demandé : qu'est-ce qu'il peut bien y avoir dans la tête de cette bonne femme (la fille à la perle)! Maintenant je sais, c'est fantastique ! Quelle imagination, Blue !
Un peu inquiétant aussi ! L'auteur met toujours un peu de lui-même dans ses textes... Si un jour l'envie me prenait de te faire le portrait, je prendrais quelques précautions : par exemple je te ferais en tigresse dans une cage en fer ! ;-))

Kilis
Je ne sais pas si tu as choisi Milo, mais il te va bien.
Tu es bien du genre à apprécier Milo.
Tu nous expliques très bien : on l'aime, on ne sait pas pourquoi !

Kristelle
C'est l'imagination ! Incroyable !
Toujours aussi marrant, plein d'humour cette histoire de la Muse, du Pape, de tonton Jean et de tata Francine.
C'est marrant mais l'observation est très fine, autant pour le tableau que pour ces braves gens de Thionville et finalement c'est plein de tendresse et surtout très bien raconté.

Aegis
Très belle remise en situation de cette fileuse dans son temps !
A croire que tu as connu ce temps là ? (Sur ce site on a plus les âges). On imagine bien ce que c'était, surtout quand on regarde le tableau.

Yali
Yali en prof de peinture ! On aura tout vu !
Et pourtant un bon prof : c'est bien comme ça qu'il faut voir cette troublante Venus !
Et c'est bien vrai qu'il y a toute une théorie sur la môme, le chiot, le coffre, la rose, mais nous on s'en fout, on est venu pour la Venus...

Noth
N'oublie pas qu'il est journaliste. Un journaliste de terrain !
Et c'est bien vu : c'est bien ça la folle de Géricault ! D'ailleurs, puisque Noth l'a dit et que c'est dans le journal ! Bien vu Noth !

Encore bravo à tous !

Nothingman: C'est vrai qu'elle fait peur la mamie et l'histoire que tu nous racontes justifie parfaitement le coté effrayant du personnage. Néanmoins je regrette que tu n'aies pas joué davantage sur ce regard, que tu n'aies pas été plus loin dans l'expression qu'il inspire. Le récit ne manque pas d'intérêt, loin de là, mais j'aurais aimé qu'il soit plus incisif, plus tranchant, à l'image des yeux de cette vieille femme.

Saint Jean-Baptiste a écrit:Mentor
Très réaliste les pensées secrètes d'un personnage ; à croire que tu as été servante noire dans une vie antérieure, après tout pourquoi pas ? Tu devais faire une très bonne servante.

Ouais, y aurait-il comme un soupçon de moquerie là derrière ?! ;-) Peut-être que j'aurais fait une bonne servante, quoique j'aurais préféré être UN serviteur pour m'occuper de ces beautés... mais avec le risque d'être "eunucléé", finalement non, servante, c'était bien... ;-)

Mentor : Atmosphère tout en langueur, calme et volupté. Description très fine qui respecte la peinture, qui fait que même sans l'avoir sous les yeux, on la ressent. N'empêche qu'on sent que tu as trop voulu coller à la peinture, que tu n'as pas pu t'en dégager et aller au-delà. 9a ne retire évidemment rien à la qualité de la description.

Blue : Un texte tout en intimisme, en sensualité que j'ai aimé. Aimé le fait de s'intéresser aux pensées du modèle. Aimé encore le challenge que tu sembles vouloir t'être donné, à savoir le fait de parler des différentes autres peintures proposées lors de cet exo :la Venus d'Urbino, Les femmes d'Alger, etc… Aimé, je le répète, la sensualité des mots employés et aimé cette fin rouge sang.

Kilis : Description clinique d'une toile qui n'était pas forcément facile et je trouve que ça correspond bien à ton univers. J'ai bien aimé le dernier paragraphe qui fonctionne tout en associations.

Krystelle : Je dois te dire un truc Krys. Je me demandais où tu m'emmenais au début avec la description de ce couple beauf, Tatie Francine et tonton Jean. Et puis arrive la description de l'œuvre qui métaphoriquement rend compte du quotidien dudit couple. De manière plutôt fine d'ailleurs au final. Donc bravo!

Aegis : J'ai aimé le fait que tu partes de la description de la dentellière, tout acquise à sa tâche et que finalement tu sortes de la toile et que tu sois allé voir plus loin. La première partie descriptive est d'ailleurs splendide. Seul bémol, je ne vois pas ce que le fait d'écrire en vieux français peut apporter, sinon une perte de confort et une lassitude progressive qui s'installe où là, à mon sens, tu en fais même trop. Bizarre d'ailleurs qu'au début, tu ne le fasses pas pour ensuite ne plus écrire que comme ça. -). Tu serais resté en Français "actuel", il n'y aurait rien eu à dire.

Yali : J'ai vraiment apprécié l'opposition (pas si grande que ça finalement) entre la malice du petit élève et le guide, le spécialiste qui a perdu cette candeur, cette simplicité d'observation du fait des connaissances qu'il possède et qu'il ressasse. Le fait qu'il redécouvre la toile et puisse s'émerveiller et rire grâce à l'enfant est un joli moment de tendresse. Merci de l'avoir partagé. Et c'est vrai, il faut reconnaître qu'elle a de sacrés beaux seins la Venus d'Urbino!-))

Merci à Aegis pour l'organisation. L'idée était vraiment géniale et en plus, j'ai pris pied à le faire

Comme je m'ennuie... c'est pas permis de s'embêter comme ça!

Elle est gentille Tante Clara de venir me surveiller pendant que je suis malade, mais réciter les Evangiles les uns après les autres, c'est peut-être pas indispensable... j'en ai marre d'entendre parler d'un homme qui sait marcher sur l'eau et qui change l'eau en vin. Je peux même pas en boire du vin, alors ça m'est bien égal qu'il transforme de la flotte en grand cru millésimé!
La seule partie que j'aime bien dans ces histoires, c'est quand il démolit tout dans le Temple et qu'il chasse les marchands avec des coups de pied aux fesses; ça c'est de l'action comme j'aime! Sinon le reste, c'est beaucoup de blabla... Et y a même pas d'histoire d'amour. J'aime bien ça moi. Quand les gens ils s'aiment et qu'ils s'embrassent. Sur la bouche hein! Pas hypocritement comme dans ces récits sans queue ni tête.
Ça m'étonnerait que Tante Clara me lise un roman d'amour si je lui demande, elle va encore dire que c'est pas bon pour l'éducation d'une jeune fille. Je ne vois pas bien en quoi les Evangiles sont meilleurs mais si je lui réponds ça, elle va me coller une gifle, je le sens bien.

Je m'ennuie... Qu'est-ce que je m'ennuie!

Si au moins on avait fait venir Tante Geneviève, je suis sûre qu'on aurait bien ri toutes les deux. Elle a toujours un tas d'histoires drôles dans la manche et puis j'adore comme elle se moque gentiment des autres. Toujours un petit mot sur tout le monde et puis y a pas meilleure informatrice! Je sais pas comment elle fait, mais elle est toujours au courant avant tout le monde. Une mine d'or Tante Geneviève! C'est elle qui m'a dit que l'Oncle Eugène, le mari de Tante Clara, il était pas mort au combat comme on le fait croire dans la famille, mais il était parti avec la bonne. Pour de longues vacances! Et que depuis, Tante Clara regrettait de pas s'être mariée avec Dieu. M'est pourtant avis que l'Oncle Eugène devait être plus rigolo le soir que Dieu, mais bon, pour ce que j'en dis, moi...
Et puis ce qui est chouette avec Tante Geneviève, c'est qu'elle aime pas les Evangiles. Aucun risque qu'elle me fasse apprendre par coeur les prénoms des Pharisiens! Elle a toujours un sac à tricot rempli de pelotes de laine et une fois que la porte de la chambre est bien fermée, elle fait semblant de rien, arbore son petit sourire malicieux et hop, elle sort de tout en dessous des revues de mode. Ça, c'est le bonheur! Une fois, elle m'a même apporté une histoire d'amour! "Roméo et Juliette". Ça finit mal, mais qu'est-ce que c'est romantique! Mourir d'amour, c'est magnifique! Bien mieux que mourir pour sauver l'humanité, je trouve.

Pfffff, c'est reparti pour l'épisode de l'invalide qui se remet à marcher. Je comprends pas pourquoi on en fait tout un plat de cette histoire. Quand on va au Jardin d'Acclimatation avec Maman, j'ai déjà vu des aveugles qui subitement recouvraient la vue quand ils devaient ramasser les pièces que les passants leur lancent. Ou des boîteux qui se relèvent sans leur canne et marchent normalement. Des miracles comme ça, on en voit tous les jours, alors je ne sais pas pourquoi l'auteur des Evangiles a choisi celui-là plutôt qu'un autre. Mais bon, m'est avis que si je pose la question à Tante Clara, ça va mal se terminer...

Qu'est-ce que j'en ai marre...
C'est pas gai la lecture avec Tante Clara!

http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/morisot/reading.jpg
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AEGIS: il me semble que Kill voulait que tu lui attribues un tableau et puis Lyra a laissé entendre que peut-être elle aussi, mais bon, je suis pas sûre pour elle. Donc, n'oublie pas!

Sahkti : Je me demandais, au vu de la peinture qui t'a attribuée, si calme, si posée, comment tu allais faire pour arriver à trouver la malice et l'espièglerie qui caractérise tes textes. Et au final, ben oui tu y es arrivée. On se surprend même à rire. Mais au-delà de la rigolade, il y a aussi de la profondeur car tu arrives aussi à mettre en avant les différents caractères de cette époque XIXème : la bigote, la rebelle, la petite fille sage un brin nunuche, le mari volage,...Bien joué donc...

MENTOR: tu mélanges description de la peinture et description de l'histoire. Par moments, ça sonne un peu artificiel, mais ça offre en même temps une certaine proximité avec l'oeuvre, augmentée par le ton doux et familier de la servante. Cela donne un texte assez tendre, peut-être juste un peu trop narratif, mais on devine là-derrière ton goût pour installer les atmosphères.

BLUEWITCH: "Il tempête en Turner. Je sais, il n’existe pas encore", cette phrase me plaît un peu moins au milieu du texte. Sinon, j'aime beaucoup cet état d'âme, très posé, d'où la justesse de ton titre. On la sent déchirée, travaillée et tourmentée et en même temps, tu arrives par ton écriture à conserver le caractère figé du tableau, c'est bien vu.

KILIS: Et un détournement de tableau, un!! Et je ne t'en voudrai certainement pas, j'adore Miro! Et tu lui rends un bel hommage à travers tes mots, tu dégages des émotions et puis j'apprécie ces phrases courtes, ces mots solitaires qui correspondent bien aux puissances qui sortent du tableau. Du beau détournement de contraintes, Kilis!

KRYSTELLE: J'adore ton texte! Vraiment, une réussite. Ton écriture me surprend d'exercice en exercice, elle gagne en maturité et en qualité, c'est flagrant. Tu arrives une fois de plus à distiller humour et gravité dans ton texte, en jouant subtilement des contraintes données. Bravo pour ton imagination.

AEGIS: un peu de mal avec l'ancien français au début puis on s'y fait, d'autant plus que ça cadre assez avec l'ambiance du tableau. Un texte peut-être un peu figé mais à nouveau, ça reste en correspondance avec le tableau, donc rien à redire là-dessus. Juste que ça manque peut-être d'un petit grain d'âme ou de folie qui aurait donné de la vie à tout ça.

YALI: Evidemment, y avait une jolie femme dénudée et c'est Yali qui l'a gagnée ;)) Du coup, on le sent en terrain connu et conquis. Joli les incursions djeuns avec "masturbe" et "nibards", ça a toute sa place dans le texte, ça lui donne un côté bien vivant. Rien à redire, j'aime beaucoup ce que tu as fait là!

NOTHINGMAN: Not', on dit assises et pas accises, ça c'est pour l'alcool ;))))
Y a du journaliste là-derrière! Un texte plaisant, tu racontes une histoire qui se tient, sans trop de détails, avec ce qu'il faut de simplicité et de fluidité. J'aurais juste aimé que tu travailles un peu plus la seconde partie, celle de Lyon, que cette femme retrouve un peu de vie dans la bouche du père qui explique à sa fille qu'elle était folle.

Nothingman : j'aime bien ce genre de voyage dans le temps, un aller-retour avec les 2 points de vue des spectateurs des 2 époques.
Oui, c'est ton métier qui t'a incité à ce véritable reportage.
C'est très attractif, visuel, questionnant.
Bien rendu à partir d'un tableau qui ne m'aurait certes pas autant inspiré ! Bravo donc.

Sahkti : tu as pu laisser aller ton style humoristique à partir d'une scène apparemment insipide. Et tu as réussi à me faire sourire plus d'une fois avec cette description en monologue d'une fillette qui s'ennuie profondément à l'écoute des Evangiles.
C'est impertinent et vif, je ne regarderai plus cette peinture de la même façon dorénavant. ;-)

D'ailleurs cette dernière réflexion peut s'appliquer - pour moi - à tous vos textes, parce que vous êtes toutes et tous allés bien au-delà de l'icône, ce que je n'ai pas bien su faire. ! ;-)

Sahkti: Je sais que c'est pas tout à fait la même époque mais ton personnage m'a fait pensé à Cécile Volanges dans Les liaisons dangereuses. La même candeur, les mêmes rêves freinés par une société aux meurs étriqués... j'aime bien la manière dont tu suggères la naïveté de cette jeune fille, avec humour et en même temps il se dégage comme un parfum d'amertume. Et puis les pensées de ton personnage collent vraiment bien à l'idée que je me fais du tableau...

Kill et Lyra, je vous mets les quelques tableaux restants, et choisissez si vous voulez

- Man Ray - Le violon d'Ingres
- Gustav Klimt - Judith et Holopherne
- Frida Kahlo - My Birth
- Leonora Carrington - Autoportrait, 1936
Gustave Courbet - Les dormeuses


désolé pour le retard: j'ai eu des pbs de connexsion hier soir et je n'étais pas là aujourd'hui..

Hum c'est là que je me rends compte à quel point je suis difficile en peinture (et pourtant j'adore !)
Si je fais ce sera le violon d'Ingres, mais c'est peu probable parce que du boulot pas mal ce week-end, donc si quelqu'un qui n'a pas encore fait veut le prendre, je lui laisse la priorité :0)

Merci Aegis !

Mentor : beaucoup de descriptions, mais j’aurais préféré plutôt un dehors qu’un dedans.

Blue : c’est charmant et doux, même si le pauvre Vermeer finit si mal :-) ( Je regrette pour la rime De Caravage et le jeu de mot sur Turner qui me paraissent inutiles là, t’avais pas besoin de ça.)

Aegis : que dire, suis pas fan du vieux François même si je respecte l’exploit, suis resté au bord de la toile.

Kilis : ou l’art de déplacer le pictural aux mots. Là je comprends, comprends l’attirance pour le genre et pas qu’à moitié, sans parler des références : j’adore, je le dis donc : j’adore. Mais j’ajoute un « mais » mon amie, parce que nous savons toi et moi qu’il faut écrire pour le plus grand nombre, que nous savons que foutre le doigt dans l’universel est infiniment plus complexe que s’adresser aux érudits. Que c’est ça la vocation de la littérature.

Christelle : de Chirico c’est pas rien à gérer, réussi, oui, détournement qui sonne bien et laisse le sourire.

Noth : jolie déclinaison de la folie, c’est vrai elle a ce regard-là. Mais l’anachronisme bon dieu ! :-)

SJB : c’est un peu mon métier d’enseigner l’art à des grands enfants et, ce qui me fait vraiment plaisir c’est que pas l’un d’entre eux y croit :-) Sans doute parce que je leur cause plus souvent jolis nibards que nombre d’or :-)

Je te lis ce soir Sahkti, bon app toutes et tous :-)

Lyra will a écrit:Hum c'est là que je me rends compte à quel point je suis difficile en peinture (et pourtant j'adore !)
Si je fais ce sera le violon d'Ingres, mais c'est peu probable parce que du boulot pas mal ce week-end, donc si quelqu'un qui n'a pas encore fait veut le prendre, je lui laisse la priorité :0)

Merci Aegis !

si tu veux, tu peux aussi le faire à partir d'une peinture de ton choix....

Aegis a écrit:

Lyra will a écrit:Hum c'est là que je me rends compte à quel point je suis difficile en peinture (et pourtant j'adore !)
Si je fais ce sera le violon d'Ingres, mais c'est peu probable parce que du boulot pas mal ce week-end, donc si quelqu'un qui n'a pas encore fait veut le prendre, je lui laisse la priorité :0)
Merci Aegis !

si tu veux, tu peux aussi le faire à partir d'une peinture de ton choix....

Attends Aegis... le but d'un exo à contraintes, tout de même, c'est qu'il y ait un minimum de contraintes, non? Sois pas trop clément non plus...

Sahkti a écrit:

Aegis a écrit:

Lyra will a écrit:Hum c'est là que je me rends compte à quel point je suis difficile en peinture (et pourtant j'adore !)
Si je fais ce sera le violon d'Ingres, mais c'est peu probable parce que du boulot pas mal ce week-end, donc si quelqu'un qui n'a pas encore fait veut le prendre, je lui laisse la priorité :0)
Merci Aegis !

si tu veux, tu peux aussi le faire à partir d'une peinture de ton choix....

Attends Aegis... le but d'un exo à contraintes, tout de même, c'est qu'il y ait un minimum de contraintes, non? Sois pas trop clément non plus...

Moi clément? est-ce que j'ai l'air d'être clément??? lol

Sahkti, La lecture de Berthe Morisot
Tu as choisi de faire parler un des personnage et tu arrives bien à nous entraîner dans ses pensées. C’est bien dit et plaisant à lire. Mais je me sens un peu frustrée car en fait tu te focalises sur le sujet du tableau plutôt que sur le tableau lui-même.
Je m'aperçois qu'en fait cette remarque vaut pour la plupart d’entre nous.


Merci Aegis pour avoir mené cet exercice que, pour ma part, j’ai trouvé intéressant mais bien difficile.

merci à tous pour vous être prêtés au jeu...et bravo pour les textes, vraiment, car ce n'était pas évident.
Je suis désolé pour la qualité du mien: des perturbations m'ont empêché de bien faire.
Une précision: ce n'est pas de l'ancien français: seulement quelques termes du français de la renaissance, et pour le reste c'est de l'argot de la même époque. Je l'ai introduit par la présence des bandits, pour intégrer progressivement un "désordre" par contraste avec un style plus précieux au début et de la dernère phrase....