poésie
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Chako Noir
Apsaraan
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poésie
Je suis émue de vous présenter ce 1°poème. J'attends vos critiques avec impatience !
SOIR D’ETE
Passées les heures blanches, leur brûlure acérée,
La chaleur orangée baigne toutes les plantes.
Un ruban de soleil coulant sous le prunier
Sort de l’ombre la table et les chaises pliantes ;
La théière de verre en est illuminée,
Glaçons d’or sur thé blond et buée scintillante…
Et la lumière décroît, les couleurs s’évanouissent.
Sur la buée, une goutte trace un souple chemin.
Temps suspendu. Silence. Un aboi au lointain…
Imperceptiblement à mes lèvres se glissent,
Mélodies suscitées par la montée des ombres ,
Des chansons de Guerschwin ; rêveries où je sombre
Sous les phares sans nombre flottant aux noires abysses
Est-ce au mage qui passe , souffle d’air impalpable,
Que les plantes offrent ce long frisson parfumé ?
Note de tête ?Fraîcheur. Et de cœur ? Ineffable…
Sur la note de fond de la terre échauffée .
C’est l’heure du parfum unique, insaisissable,
Ephémère et chaque soir recommencé,
Infiniment profond, puissant , inégalable,
Mais infiniment doux : l’odeur des soirs d’été…
SOIR D’ETE
Passées les heures blanches, leur brûlure acérée,
La chaleur orangée baigne toutes les plantes.
Un ruban de soleil coulant sous le prunier
Sort de l’ombre la table et les chaises pliantes ;
La théière de verre en est illuminée,
Glaçons d’or sur thé blond et buée scintillante…
Et la lumière décroît, les couleurs s’évanouissent.
Sur la buée, une goutte trace un souple chemin.
Temps suspendu. Silence. Un aboi au lointain…
Imperceptiblement à mes lèvres se glissent,
Mélodies suscitées par la montée des ombres ,
Des chansons de Guerschwin ; rêveries où je sombre
Sous les phares sans nombre flottant aux noires abysses
Est-ce au mage qui passe , souffle d’air impalpable,
Que les plantes offrent ce long frisson parfumé ?
Note de tête ?Fraîcheur. Et de cœur ? Ineffable…
Sur la note de fond de la terre échauffée .
C’est l’heure du parfum unique, insaisissable,
Ephémère et chaque soir recommencé,
Infiniment profond, puissant , inégalable,
Mais infiniment doux : l’odeur des soirs d’été…
Apsaraan- Nombre de messages : 27
Age : 75
Localisation : Entre mes deux oreilles...
Date d'inscription : 15/11/2008
Re: poésie
Je trouve ce poème intéressant ans sa forme classique, il parvient à faire passer un sentiment apaisant. Ainsi j'ai aimé
"La théière de verre en est illuminée,
Glaçons d’or sur thé blond et buée scintillante"
Les rimes manquent parfois de recherche, je pense aux rimes en "é" du début et de la fin (les rimes en "é" donnent souvent une impression de pauvreté), et du fait que vous avez choisi quatre adjectifs en "able" pour la rime : cela donne aussi une impression de facilité, il est préférable, je crois, de varier la nature des mots que vous faites rimer (les adjectifs en "able" sont fréquents, comme les adverbes en "ment", et il apparaît maladroit d'y recourir exclusivement pour la rime).
Par ailleurs, si vous souhaitez écrire, comme j'en ai eu l'impression, en alexandrins classiques, votre métrique est incertaine. En prosodie française, toutes les syllabes comptent sauf les syllabes muettes de fin de vers et, dans le corps du vers, la dernière syllabe d'un mot se terminant par la lettre "e" si le mot suivant débute par une voyelle ou un "h" muet.
En appliquant ces principes, je vous signale les vers fautifs de ce point de vue dans votre poème :
"Pa-ssées-les-heu-res-blan-ches-leur-brû-lure a-cé-rée" (13 syllabes)
"Et-la-lu-miè-re-dé-croît-les-cou-leurs-s’é-va-nouissent" (13)
"Sur-la-buée-une-gou-tte-tra-ce un-sou-ple-che-min" (13)
"Sous-les-pha-res-sans-nom-bre-flo-ttant-aux-noirs-a-bysses" (13 - "abysse" est masculin)
"Est-ce au-ma-ge-qui-pa-sse-sou-ffle-d’air-im-pal-pable" (13)
"Que-les-plan-tes-o-ffrent-ce-long-fri-sson-par-fu-mé" (13)
"No-te-de-tê-te-Fraî-cheur-Et-de-cœur-I-ne-ffable" (13)
"E-phé-mè-re et-cha-que-soir-re-co-mmen-cé" (11)
Voilà, en espérant que je ne vous ai pas découragée d'explorer l'écriture en vers classique français, une forme que pour ma part j'affectionne, je vous souhaite la bienvenue sur Vos Ecrits !
"La théière de verre en est illuminée,
Glaçons d’or sur thé blond et buée scintillante"
Les rimes manquent parfois de recherche, je pense aux rimes en "é" du début et de la fin (les rimes en "é" donnent souvent une impression de pauvreté), et du fait que vous avez choisi quatre adjectifs en "able" pour la rime : cela donne aussi une impression de facilité, il est préférable, je crois, de varier la nature des mots que vous faites rimer (les adjectifs en "able" sont fréquents, comme les adverbes en "ment", et il apparaît maladroit d'y recourir exclusivement pour la rime).
Par ailleurs, si vous souhaitez écrire, comme j'en ai eu l'impression, en alexandrins classiques, votre métrique est incertaine. En prosodie française, toutes les syllabes comptent sauf les syllabes muettes de fin de vers et, dans le corps du vers, la dernière syllabe d'un mot se terminant par la lettre "e" si le mot suivant débute par une voyelle ou un "h" muet.
En appliquant ces principes, je vous signale les vers fautifs de ce point de vue dans votre poème :
"Pa-ssées-les-heu-res-blan-ches-leur-brû-lure a-cé-rée" (13 syllabes)
"Et-la-lu-miè-re-dé-croît-les-cou-leurs-s’é-va-nouissent" (13)
"Sur-la-buée-une-gou-tte-tra-ce un-sou-ple-che-min" (13)
"Sous-les-pha-res-sans-nom-bre-flo-ttant-aux-noirs-a-bysses" (13 - "abysse" est masculin)
"Est-ce au-ma-ge-qui-pa-sse-sou-ffle-d’air-im-pal-pable" (13)
"Que-les-plan-tes-o-ffrent-ce-long-fri-sson-par-fu-mé" (13)
"No-te-de-tê-te-Fraî-cheur-Et-de-cœur-I-ne-ffable" (13)
"E-phé-mè-re et-cha-que-soir-re-co-mmen-cé" (11)
Voilà, en espérant que je ne vous ai pas découragée d'explorer l'écriture en vers classique français, une forme que pour ma part j'affectionne, je vous souhaite la bienvenue sur Vos Ecrits !
Invité- Invité
Re: poésie
Merci, socque : je remets mon ouvrage sur le métier !
Apsaraan- Nombre de messages : 27
Age : 75
Localisation : Entre mes deux oreilles...
Date d'inscription : 15/11/2008
Re: poésie
Aaaah l'alexandrin, le difficile alexandrin!
En effet quelques petites erreurs, comme l'a souligné socques (d'ailleurs pour le premier vers je défend les douze pieds: la virgule à l'hémistiche supprime le "e" muet. Par contre pour "la buée", j'y vois même 14 pieds. Enfin on n'est pas à ça près) ;p
A part ça, bon la forme et le thème sont assez classiques, déjà vues et revues. Aussi dans ce genre de poème, l'intérêt se fait dans la nouveauté: j'aime bien les "glaçons d'or sur thé blond", le tracé de la petite goutte, et si aux abysses "noir" est de trop, du Gershwin ça fait toujours chaud au coeur!
Et bienvenue sur VE!
En effet quelques petites erreurs, comme l'a souligné socques (d'ailleurs pour le premier vers je défend les douze pieds: la virgule à l'hémistiche supprime le "e" muet. Par contre pour "la buée", j'y vois même 14 pieds. Enfin on n'est pas à ça près) ;p
A part ça, bon la forme et le thème sont assez classiques, déjà vues et revues. Aussi dans ce genre de poème, l'intérêt se fait dans la nouveauté: j'aime bien les "glaçons d'or sur thé blond", le tracé de la petite goutte, et si aux abysses "noir" est de trop, du Gershwin ça fait toujours chaud au coeur!
Et bienvenue sur VE!
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: poésie
Pour l'histoire de la césure à l'hémistiche qui permettrait d'escamoter une syllabe surnuméraire, cela est possible, dit Wikipédia, pour l'alexandrin médiéval et non pour l'alexandrin classique :
"Comme l'alexandrin classique, ce vers médiéval est organisé en deux hémistiches mais, contrairement à lui, il tolère une syllabe féminine surnuméraire à la césure (césure « épique »)."
Lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dod%C3%A9casyllabe
L'alexandrin classique, en gros, je crois, a trouvé sa forme la plus accomplie au XVIIème siècle. A partir de Hugo, les choses s'assouplissent, mais à ma connaissance les poètes du dix-neuvième siècle n'ont pas rétabli la "césure épique" ; évidemment je ne connais pas tout le corpus ! Si vous avez des exemples d'alexandrins classiques employant la césure épique, je suis preneuse.
"Comme l'alexandrin classique, ce vers médiéval est organisé en deux hémistiches mais, contrairement à lui, il tolère une syllabe féminine surnuméraire à la césure (césure « épique »)."
Lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dod%C3%A9casyllabe
L'alexandrin classique, en gros, je crois, a trouvé sa forme la plus accomplie au XVIIème siècle. A partir de Hugo, les choses s'assouplissent, mais à ma connaissance les poètes du dix-neuvième siècle n'ont pas rétabli la "césure épique" ; évidemment je ne connais pas tout le corpus ! Si vous avez des exemples d'alexandrins classiques employant la césure épique, je suis preneuse.
Invité- Invité
Re: poésie
Personnellement, je trouve que des descriptions trop descriptives (!) font obstacle à l'émotion sauf ici :
qui est justement suscité plutôt qu'énoncé. A trop vouloir dire on passe à côté du ressentir. Mais le poème est agréable, reposant, avec un petit air qui rappelle Colette lorsqu'elle se laissait aller à être bucolique.Imperceptiblement à mes lèvres se glissent,
Mélodies suscitées par la montée des ombres ,
Des chansons de Guerschwin ;
Invité- Invité
Re: poésie
voire: 14 bu/éesocque a écrit:
"Sur-la-buée-une-gou-tte-tra-ce un-sou-ple-che-min" (13),
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: poésie
Mélodies suscitées par la montée des ombres
De jolis vers, aussi, comme celui-ci.
Bienvenue.
De jolis vers, aussi, comme celui-ci.
Bienvenue.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: poésie
(je mets "soir d'été" comme titre au catalogue, pour info)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: poésie
Je ne comprends pas grand chose à ces subtilités de poésie classique, neo-classique, d'alexandrin médiéval du 16 eme siecle, ces diéreses zémistiches, ces mystiques ... s'il y a des pieds de trop, on baptise ça poésie moderne et voilà ! L'essentiel étant qu'il y ait du rythme et que ce soit évocateur. Suis-je trop simpliste ?
Invité- Invité
Re: poésie
Ce poème , même s'il a des défauts, a une vertu, à mes yeux essentielle : il en émane une douceur, il évoque du bonheur, il joue d'images paisibles aux couleurs tendres, il me fait l'effet d'une belle aquarelle de Monet...
Invité- Invité
Re: poésie
colline dé je te rejoins ...
les mots sont devenus rapidement des images, j'ai particulièrement aimé le trajet courbe de la goutte sur la carafe
la lecture de ce texte demande un effort à l'envol , puis je vois la scène et me nourris des détails, c'est ce que pour une part et personnelement je recherche dans les écrits poétiques
bienvenue
les mots sont devenus rapidement des images, j'ai particulièrement aimé le trajet courbe de la goutte sur la carafe
la lecture de ce texte demande un effort à l'envol , puis je vois la scène et me nourris des détails, c'est ce que pour une part et personnelement je recherche dans les écrits poétiques
bienvenue
Re: poésie
Bienvenue Apsaraan!
Un ruban de soleil coulant sous le prunier
Sort de l’ombre la table et les chaises pliantes
... sur lesquelles prennent place Monet, Colette, Guerschwin ... Nous sommes vraiment en bonne compagnie! Merci pour ce joli soir d'été dont les couleurs, la musique et le parfum nous illuminent en ce grincheux automne
Un ruban de soleil coulant sous le prunier
Sort de l’ombre la table et les chaises pliantes
... sur lesquelles prennent place Monet, Colette, Guerschwin ... Nous sommes vraiment en bonne compagnie! Merci pour ce joli soir d'été dont les couleurs, la musique et le parfum nous illuminent en ce grincheux automne
Re: poésie
coline Dé a écrit:Je ne comprends pas grand chose à ces subtilités de poésie classique, neo-classique, d'alexandrin médiéval du 16 eme siecle, ces diéreses zémistiches, ces mystiques ... s'il y a des pieds de trop, on baptise ça poésie moderne et voilà ! L'essentiel étant qu'il y ait du rythme et que ce soit évocateur. Suis-je trop simpliste ?
1) Des syllabes, pas des pieds. Il n'y a pas de pieds en poésie française.
2) Ensuite, une question de rythme. On peut choisir une versification moderne, avec caducité du e en 6 pour l'alexandrin, par exemple, bien sûr.
La question, pour la réception, est de savoir, de comprendre comment fonctionne le vers proposé- s'il n'est pas porté part la voix de l'auteur.
3) Bien sûr, en tous cas pour moi: "de la musique avant toute chose" !
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: poésie
Arielle a écrit:Bienvenue Apsaraan!
Un ruban de soleil coulant sous le prunier
Sort de l’ombre la table et les chaises pliantes
... sur lesquelles prennent place Monet, Colette, Guerschwin ... Nous sommes vraiment en bonne compagnie! Merci pour ce joli soir d'été dont les couleurs, la musique et le parfum nous illuminent en ce grincheux automne
Grincheux, grincheux... superbe, oui !
Quelle idée, aussi, d'avoir choisi la Bretagne...
Aujourd'hui, "faisant" du bois, les jaunes me gazouillaient dans les yeux. La semaine dernière, c'étaient les rouges.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 66
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: poésie
Tout d'abord, merci à tous pour vos critiques ...encourageantes.
Une précision : étant de formation scientifique voici que je découvre, grâce à socque, les subtilités de l'alexandrin classique .
Je n'ai pas la prétention d'écrire sous cette forme : pour moi, comme le dit Pierre-Henri
"Et-la-lu-miè-re-dé-croît -les-cou-leurs-s’é-va-nouissent" (13)
"Sur-la-buée -une-gou-tte-tra-ce un-sou-ple-che-min" (13)
et pour (Pierre-Henri, de nouveau )
Si vous voulez bien imaginer être
"Et-la-lu-mièr'-dé-croît, -les-cou-leurs-s’é-va-nouissent"
"Sur-la-buée -u-ne-goutt'-tra-ceun-sou-ple-che-min"
" Temps-sus-pen-du (-),(-), un-a-boi-au-loin-tain..."
Votre avis?
Un grand merci à Easter ( j'aime beaucoup les descriptions de Colette) ainsi qu'à Loïc et Arielle !
Sahkti , y a-t-il un endroit où les poèmes sont regroupés, tant pour les envoyer au bon endroit que pour aller lire ceux de tous.? Merci !
Une précision : étant de formation scientifique voici que je découvre, grâce à socque, les subtilités de l'alexandrin classique .
Je n'ai pas la prétention d'écrire sous cette forme : pour moi, comme le dit Pierre-Henri
et jamais je n'aurais osé proposer l'horreur qui suit :"de la musique avant toute chose" !
"Et-la-lu-miè-re-dé-croît -les-cou-leurs-s’é-va-nouissent" (13)
"Sur-la-buée -une-gou-tte-tra-ce un-sou-ple-che-min" (13)
et pour (Pierre-Henri, de nouveau )
sachez que je dois avoir "l'accent pointu" et escamoter volontiers les "e" finals !comprendre comment fonctionne le vers proposé-
Si vous voulez bien imaginer être
je vous propose donc la lecture suivante avec même une petite audace : à la place du mot "silence" faites silence dans votre tête le temps de deux syllabes, comme un silence en musique :porté part la voix de l'auteur.
"Et-la-lu-mièr'-dé-croît, -les-cou-leurs-s’é-va-nouissent"
"Sur-la-buée -u-ne-goutt'-tra-ceun-sou-ple-che-min"
" Temps-sus-pen-du (-),(-), un-a-boi-au-loin-tain..."
Votre avis?
Un grand merci à Easter ( j'aime beaucoup les descriptions de Colette) ainsi qu'à Loïc et Arielle !
Sahkti , y a-t-il un endroit où les poèmes sont regroupés, tant pour les envoyer au bon endroit que pour aller lire ceux de tous.? Merci !
Apsaraan- Nombre de messages : 27
Age : 75
Localisation : Entre mes deux oreilles...
Date d'inscription : 15/11/2008
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