Le temps d'un bal...

Voici sans plus attendre le premier texte, un peu courteau, que je soumet à vos critiques. En fait c'est le seul texte que j'ai eu le courage de taper à l'ordinateur :'(

Je pense que le contexte est nécessaire: un vieil homme coupé du monde revient à l'occasion d'un bal où il prend conscience des effets du temps.

Le temps d’une soirée, j’aurais croisé plus de beau monde qu’en l’espace de plusieurs années. Cependant, la plus agréable surprise vint assez tard ce soir là. En effet, tandis que je me promenais parmi les convives, le reflet des lustres de cristaux se posèrent sur une femme vieillissante éclairant ainsi les restes des traits fins qui avaient dû composer autrefois un visage épanoui et chaleureux.

C’est à ce moment, je crois, que j’ai reconnu la duchesse de Vercors. Après toutes ces années, je n’aurai jamais imaginé la revoir de façon si inattendue, mais je n’aurais encore moins pensé éprouver pour elle une aussi vive affection et attirance. Et pour cause, à la lumière blanche des lustres, il me semblais que rides et tâches disgracieuses s’effaçaient pour laisser réapparaître les joues pâles et rebondies de ses vingt ans. Les fins cheveux, aujourd’hui blancs, retenus en chignon, retombaient sur ses épaules avec leurs blonds d’antan.
Elle me faisais, à cet instant, l’impression d’un élégant buste de déesse antique quelque peu effrité mais qui conserve les vestiges de sa beauté, de sa gloire et de sa grandeur passée.

Puis elle se déplaça. Elle avait perdu sa démarche souple et altière qui m’avait tant de fois fait songer à un félin, cependant, elle conservait sa façon de porter haut sa tête bien que son maintien ai tendance au manque de rigueur.
Elle était comparable à un roseau autrefois élancé et fort que le temps avait courbé et qui tentait de ne pas rompre sous le vent qui se faisait de plus en plus pressant et violent.

Elle s’arrêta dans un coin plus sombre où l’on avait allumé des bougies soutenues par des chandeliers en fer forgé et richement décorés.
Les flammes qui oscillaient entre l’or et l’orange se reflétaient dans ses yeux. Elles semblaient vouloir percer et déchirer le voile nuageux qui s’était glissé vicieusement devant ses magnifiques iris bleus dont je m’étais si éperdument entiché dans notre lointaine jeunesse. Ils n’étaient plus que le pâle reflet de cet azur pétillant dans lequel j’avais tant aimé me noyer.

En fait, ce soir là, après tant d’années passé loin d’elle, j’aurais pu de nouveau ressentir cet étrange mélange de peur, de joie et d’excitation qui caractérisent les premières fois. Mais le temps est un ennemi redoutable qui vient à bout des sentiments les plus purs et des individus les plus beaux. C’est un sort qui avait sévi chez la duchesse de Vercors, sans doute chez moi aussi et à long terme, chez les hommes en général.

Le renversement au cours du texte est intéressant, assez bien amené. Le thème est rebattu, je trouve, mais plutôt élégamment décliné, quoique de manière peut-être un peu trop classique. Bref, mon avis est mitigé ; l'ensemble me paraît de bonne tenue, avec des efforts à faire sur l'orthographe.

Une remarque sur "bien que son maintien ait tendance au manque de rigueur", la formule me semble maladroite.

Bienvenue sur Vos Ecrits !

Très classique, oui, pas mal baché et rabaché ; une description bien menée mais qui, toute seule, semble un peu plate - dans le genre accidenté de la route après un frontal avec un camion ^^

Je trouve que ton texte serait mieux au milieu d'une nouvelle ou un roman.

Et l'orthographe... T_T

Socque, j'ai un doute sur les temps dans la première phrase. Vous n'avez pas relevé alors... je dois me tromper.
Y'a que moi que cette phrase gêne ?

J'ai trouvé ce texte assez intéressant, mais peut-être trop descriptif, avec de nombreux adjectifs qui donnent à la fin une impression de répétition...peut-être est-ce voulu?
En tout cas, traiter de ce sujet à 17ans et de cette façon, avec un certaine finesse, c'est joli.
J'ai le même doute qu'Eva sur le temps, mais c'est peut-être juste parce que j'aurais tourné cela différemment...
En revanche ça:

mais je n’aurais encore moins pensé éprouver pour elle une aussi vive affection et attirance.

c'est pas français et j'en suis sûre! => "j'aurais encore moins pensé", c'est déjà mieux, mais l'accumulation "encore", "moins", "aussi" c'est lourd quand même...

Bienvenue sur VE!

A bientôt,
Ruin.

Suis pas socque mais peux répondre quand même : il y a bien erreur dans la première phrase, il s'agit d'un futur antérieur et non pas d'un conditionnel passé, en d'autres mots pas de "s". A ce propos dans le 2e paragraphe, on a des conditionnels, il faudrait donc bien un "s" aux deux "aurais".

Pléthore d'adjectifs mais aussi d'adverbes je trouve, qui alourdissent le style. Et puis peut-être une tendance à vouloir expliquer, à décliner trop clairement plutôt qu'en utilisant l'allusion, l'évocation... Mais le texte est plaisant oui, il possède un certain charme.

Merci Island :-)

Loreena Ruin a écrit:c'est pas français et j'en suis sûre! => "j'aurais encore moins pensé", c'est déjà mieux, mais l'accumulation "encore", "moins", "aussi" c'est lourd quand même...

je savais bien que c'était pas français... J'ai cherché pour cette phrase, mais j'ai complètement séché ce qui as donné ce résultat... En tout cas merci pour pour cette rectification, dorénavant je saurais comment tourner une phrase de ce genre, parce qu'à chaque fois j'hésite...

Easter(Island) a écrit:Pléthore d'adjectifs mais aussi d'adverbes je trouve, qui alourdissent le style. Et puis peut-être une tendance à vouloir expliquer, à décliner trop clairement plutôt qu'en utilisant l'allusion, l'évocation...

C'est vrai qu'il y a beaucoup d'adjectif et d'adverbe, mais c'était voulu. Je voulais vraiment décrire en détail toutes les transformations (ou du moins une partie de toutes les transformations) qu'engendre la vieillesse, en commençant par le plus visible, l'apparence générale, puis la démarche et l'allure et enfin le regard.
Toutefois je comprend que ça peut être assez lourd, il faudrait que j'arrive à faire ça avec plus de subtilité...

Je viens seulement de remarquer ce que tu avais mis comme origine (entre la Terre du Milieu et les Six Duchés). Nous avons les mêmes maîtres, mon cher! Te rends-tu aux Imaginales à Epinal? Je te conseille d'y aller. Tu n'as pas posté beaucoup de textes! J'attend de te lire, moi!

A bientôt sous tes lignes,
Ruin.

Avis mitigé. De bonnes choses qui installent un décor soigneusement décrit et puis des changements de style comme cette fin qui commence par "en fait" et qui casse un peu l'ambiance.
A vous relire

Loreena Ruin a écrit:Je viens seulement de remarquer ce que tu avais mis comme origine (entre la Terre du Milieu et les Six Duchés). Nous avons les mêmes maîtres, mon cher! Te rends-tu aux Imaginales à Epinal?
Ruin.

En effet, J.R.R. Tolkien et R. Hobb sont mes maîtres, mes idoles et mes mentors. Jamais je ne pourrais leurs arriver à la cheville, mais atteindre leurs petits orteils me suffirait!
Je ne sais pas ce que sont les Imaginales, Epinal se trouve loin de chez moi par conséquent je ne pense pas y être.... Dommage

P.s.: "Ma chère" ^^

Pardon, ma chère! Moi j'espère qu'un jour on trouvera mon livre dans le rayon heroic-fantasy de la fnac, ce serait déjà pas mal! Non, en fait, ce serait déjà bien si j'arrive à publier, et encore mieux: que j'arrive à finir mon livre (je sais, je dois revoir l'ordre de mes priorités^^)...mais on a le droit de rêver, non? D'ailleurs c'est plus qu'un rêve, c'est un but. Le seul que j'ai - alors je m'y accroche.

A quand un autre texte de toi?

A bientôt!
Ruin.

Et la fin ? Est-ce que ce passage fait partie d'une plus longue histoire ? Sans doute. Désolée de faire le jeu des questions-réponses ! ^^

L'orthographe... je n'y reviens pas. Je dirai, seulement, que j'ai grincé des dents.

J'ai aimé l'idée de cet amour perdu, du côté un peu suranné de l'histoire qui m'a évoqué des écrits du XIXème lus il y a longtemps. Du bon et du moins bon, mais je dois dire que je me suis laissée embarquer.

Il me manque un gros quelque chose dans ce texte. Tu utilises quantité de détails et d'adjectifs pour poser ton décor, ton ambiance, c'est très bien. Tu tentes aussi de dépeindre les effets du temps qui passe sur une femme jadis belle et là, ça commence à coincer, parce que tu te contentes de simples descriptions physiques un peu bateaux sans réellement te pencher sur la psychologie de cette femme. Or ça pourrait être utile dans la mesure où tu retournes quelque peu son statut vers la fin en lui redonnant un certain luste, celui de la crainte qu'elle faisait peser sur autrui. Le personnage manquant d'envergure parce que pas assez approfondi (ou pas de la meilleure manière), je n'arrive pas vraiment à accrocher à tout cela.