Larme
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Larme
Le gout salé de la pierre vient de la langue assoiffée du ventre des femmes oubliées
il faut guetter la larme
fêter la larme
car la pierre ne pleure pas
elle fend au gel
et sale seulement les silences
A gaza les pierres sont fades
et les larmes explosent sous le feu salé
que dit le ventre des femmes dans ton oreille?
il faut guetter la larme
fêter la larme
car la pierre ne pleure pas
elle fend au gel
et sale seulement les silences
A gaza les pierres sont fades
et les larmes explosent sous le feu salé
que dit le ventre des femmes dans ton oreille?
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Larme
J'ai beaucoup aimé ce poème, la puissance qu'il dégage dans sa brièveté.
Par contre je trouve cela dommage :
Par contre je trouve cela dommage :
Parce que je n'aime pas la poésie dite "engagée" et faisant référence à l'actualité, ou du moins lorsque le poème est trop expliciteA gaza les pierres sont fades
et les larmes explosent sous le feu salé
Re: Larme
Tout comme Tristan et même si ce sujet m'est personnellement très cher, j'émets une réserve sur la présence de "Gaza" qui oriente le texte et l'enferme dans quelque chose.
Sinon, j'ai aimé ces lignes, belles et fortes dans leur sobriété.
Sinon, j'ai aimé ces lignes, belles et fortes dans leur sobriété.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Larme
Touchée par ce poème qui toucherait même les pierres.
La poésie est aussi pour moi, l'expression d'une émotion et cette référence à l'actualité ne me gêne pas, bien au contraire.
Il me semble qu'on ne s'engage ni ne s'enferme pas plus en incluant un prénom ou un nom de lieu dans n'importe quel autre texte ...
Je reste un peu accrochée, en revanche, sur le mot langue (langage ? organe ?) dans
La poésie est aussi pour moi, l'expression d'une émotion et cette référence à l'actualité ne me gêne pas, bien au contraire.
Il me semble qu'on ne s'engage ni ne s'enferme pas plus en incluant un prénom ou un nom de lieu dans n'importe quel autre texte ...
Je reste un peu accrochée, en revanche, sur le mot langue (langage ? organe ?) dans
la langue assoiffée du ventre des femmes oubliées
Re: Larme
C'est beau et fort, mais pour moi la fin affadit l'ensemble (à partir de Gaza).
Invité- Invité
Re: Larme
Larme fatale, voilà ce que me murmure le ventre des femmes oubliées.
Beau, très beau poème Eddy. Fort. Un cri. Chacun se révolte à sa façon. Les mots servent aussi à dénoncer.
Beau, très beau poème Eddy. Fort. Un cri. Chacun se révolte à sa façon. Les mots servent aussi à dénoncer.
Invité- Invité
Re: Larme
Puisque telle semble être la poésie contemporaine, je ne déplore que, comme certains, la restriction " Gaza " parce que je crois que la poésie n'est pas de paire avec l'engagement, dixit Baudelaire : " la poésie engagée c'est la prostitution de la muse. "
Hesscaël C.
Hesscaël C.
hesscaël C.- Nombre de messages : 52
Age : 34
Date d'inscription : 14/01/2009
Re: Larme
Hmmm, sais pas trop là... les mots, qu'ils soient prose ou poésie, peuvent au contraire témoigner d'une force que les actes ne peuvent faire passer.hesscaël C. a écrit:je crois que la poésie n'est pas de paire avec l'engagement, dixit Baudelaire : " la poésie engagée c'est la prostitution de la muse. "
Dans le cas présent, ma réticence sur Gaza visait plutôt à la limite que cela impose au poème d'Eddy alors que son propos est universel.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Larme
Laissons donc la littérature en dehors du sang, de la mort, du feu et de la merde, surtout quand elle est loin.
Revendiquons pour la poésie contemporaine le droit à la mélancolie du nombril ou mieux à l'exercice gratuit du style quand les mots ne sont là que pour être support du sens. Le sens? Il s'est absenté madame, il fait la sieste.
Laissons la poésie faire du beau et ne pas se salir de la souffrance du monde.
C'est tellement plus propre et moins fatiguant.
Las,
je suis si las
tellement là que je ne peux être ailleurs. Vous comprenez n'est-ce pas?
Interdisons les mots engageants comme Gaza, nazi ou sarkozi.
Point de mélasse pour la poésie
laissons le poète poetpoeter
Mais il vaut mieux vous taire madame,
vous ne pouvez pas comprendre.
Revendiquons pour la poésie contemporaine le droit à la mélancolie du nombril ou mieux à l'exercice gratuit du style quand les mots ne sont là que pour être support du sens. Le sens? Il s'est absenté madame, il fait la sieste.
Laissons la poésie faire du beau et ne pas se salir de la souffrance du monde.
C'est tellement plus propre et moins fatiguant.
Las,
je suis si las
tellement là que je ne peux être ailleurs. Vous comprenez n'est-ce pas?
Interdisons les mots engageants comme Gaza, nazi ou sarkozi.
Point de mélasse pour la poésie
laissons le poète poetpoeter
Mais il vaut mieux vous taire madame,
vous ne pouvez pas comprendre.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Larme
Magnifique poème... Je suis épatée.
J'ai tendance à avoir beaucoup de mal avec la poésie engagée, pas parce que ça ne va pas ensemble mais parce que c'est horriblement difficile et souvent mal réussi.
Mais là rien à dire. Un coup de temps en temps, comme ça, je me dit que ça vaudrait peut-être le coup de lire tout ce que je peux de poèmes engagés histoire de dénicher les quelques perles. (sauf que je renonce après une dizaine de blablas insipides pseudo poético)
J'allais dire que la précision du mot "Gaza" était dommage... Mais en fait je ne suis pas sûre que tu aurais pu faire autrement. A moins de trouver l'implicite-explicite parfait...
Sur le coup j'ai eu l'impression de louper une marche, mais après réflexion c'est peut-être pas si mal (pour ne pas dire excellent) de provoquer ça en plus de tout ce que provoque ton poème (qui a déjà été dit et que je ne saurais pas dire aussi bien que d'autres).
Je réflexionne.
Et merci pour ce poème.
J'ai tendance à avoir beaucoup de mal avec la poésie engagée, pas parce que ça ne va pas ensemble mais parce que c'est horriblement difficile et souvent mal réussi.
Mais là rien à dire. Un coup de temps en temps, comme ça, je me dit que ça vaudrait peut-être le coup de lire tout ce que je peux de poèmes engagés histoire de dénicher les quelques perles. (sauf que je renonce après une dizaine de blablas insipides pseudo poético)
J'allais dire que la précision du mot "Gaza" était dommage... Mais en fait je ne suis pas sûre que tu aurais pu faire autrement. A moins de trouver l'implicite-explicite parfait...
Sur le coup j'ai eu l'impression de louper une marche, mais après réflexion c'est peut-être pas si mal (pour ne pas dire excellent) de provoquer ça en plus de tout ce que provoque ton poème (qui a déjà été dit et que je ne saurais pas dire aussi bien que d'autres).
Je réflexionne.
Et merci pour ce poème.
Re: Larme
c'est pas le début d'un poème gluant et adolescent, c'est de la poésie engagée, et pas de la moindre. A bon entendeur...Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
Invité- Invité
Re: Larme
Je revendique une poésie qui ne sert à rien.Eddy a écrit:Laissons donc la littérature en dehors du sang, de la mort, du feu et de la merde, surtout quand elle est loin.
Revendiquons pour la poésie contemporaine le droit à la mélancolie du nombril ou mieux à l'exercice gratuit du style quand les mots ne sont là que pour être support du sens. Le sens? Il s'est absenté madame, il fait la sieste.
Laissons la poésie faire du beau et ne pas se salir de la souffrance du monde.
C'est tellement plus propre et moins fatiguant.
Las,
je suis si las
tellement là que je ne peux être ailleurs. Vous comprenez n'est-ce pas?
Interdisons les mots engageants comme Gaza, nazi ou sarkozi.
Point de mélasse pour la poésie
laissons le poète poetpoeter
Mais il vaut mieux vous taire madame,
vous ne pouvez pas comprendre.
Je ne supporte pas l'idée de l'art comme quelque chose d'utile.
Je ne supporte pas les conceptions gauchistes de la littérature.
Une poésie qui sent la merde et le sang, oui ;
Une poésie qui pue les vraies valeurs, les premières. Mais, putain ! arrêtons d'enfoncer des portes ouvertes ! Oui : le nazisme c'est mal, la guerre c'est mal, Sarkozi est un con, la liberté c'est bien.
Et après ?
Contre le mal, on agit, on n'écrit pas
Re: Larme
Dans mille ans, Gaza ne sera plus d'actualité et s'intégrera alors parfaitement dans le poème.
Très bel écrit Eddy j'adore.
Très bel écrit Eddy j'adore.
M.Point- Nombre de messages : 10
Age : 35
Localisation : Québec
Date d'inscription : 10/01/2009
Re: Larme
Personnellemnt, je trouve ce poème très surfait ; il fait de l'effet mais est quand même assez facile...Easter(Island) a écrit:c'est pas le début d'un poème gluant et adolescent, c'est de la poésie engagée, et pas de la moindre. A bon entendeur...Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
Invité- Invité
Re: Larme
Réponse à Tristan
Césaire est un poète
Kieneg est un poète
Utile, engagée leur poésie? on s'en moque. Le débat du philistin est un peu dépassé. Aujourd'hui on fait de l'art avec du lard et de la poésie avec les cochons : merci Kieneg.
Et c'est de l'art
Et c'est de la poésie. (haut de gamme, même)
Parce que la qualité d'un poème n'est pas dans ce qu'il sert ou pas, elle est dans ce qu'il peut avoir d'universel, quand son passeur est le sens (dans tous les sens)
Sa richesse est sa variété
son ennemi l'idéologie.
Enfin je crois
Césaire est un poète
Kieneg est un poète
Utile, engagée leur poésie? on s'en moque. Le débat du philistin est un peu dépassé. Aujourd'hui on fait de l'art avec du lard et de la poésie avec les cochons : merci Kieneg.
Et c'est de l'art
Et c'est de la poésie. (haut de gamme, même)
Parce que la qualité d'un poème n'est pas dans ce qu'il sert ou pas, elle est dans ce qu'il peut avoir d'universel, quand son passeur est le sens (dans tous les sens)
Sa richesse est sa variété
son ennemi l'idéologie.
Enfin je crois
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Larme
ce n'est pas un coup de sang, c'est ce que je pense.
et Eddy : l'universel dans la souffrance, la guerre, la douleur, d'accord. Mais je ne supporte pas les dérives avec la politique et l'actualité (du moins, je la supporte plus dans le roman qu'en poésie). Simplement, je trouve qu'un poème qui fait référence à un moment n de l'actualité est toujours voué à s'autodétruire.
Quant au poème d'Eluard, je l'ai toujours trouvé mièvre, et ce, depuis la première fois que je l'ai lu : à 9 ans
et Eddy : l'universel dans la souffrance, la guerre, la douleur, d'accord. Mais je ne supporte pas les dérives avec la politique et l'actualité (du moins, je la supporte plus dans le roman qu'en poésie). Simplement, je trouve qu'un poème qui fait référence à un moment n de l'actualité est toujours voué à s'autodétruire.
Quant au poème d'Eluard, je l'ai toujours trouvé mièvre, et ce, depuis la première fois que je l'ai lu : à 9 ans
Re: Larme
Je ne parlais pas de la qualité du poème, je parlais de sa portée, un exemple de poésie engagée....
Quant à suggérer que Gaza n'est qu'un moment d'actualité, il n'y a rien de plus faux.
Pour finir, si l'écriture n'est pas aussi une façon d'agir, de réagir, alors je me demande bien ce qu'ont signifié les écrits passés sous le manteau en réaction à la censure d'un régime ou un autre à un moment ou un autre de l'Histoire.
Quant à suggérer que Gaza n'est qu'un moment d'actualité, il n'y a rien de plus faux.
Pour finir, si l'écriture n'est pas aussi une façon d'agir, de réagir, alors je me demande bien ce qu'ont signifié les écrits passés sous le manteau en réaction à la censure d'un régime ou un autre à un moment ou un autre de l'Histoire.
Invité- Invité
Re: Larme
Le ventre des femmes me dit qu'il accouche la minute sur les oreillers.
Il me dit que c'est un texte remarquable.
Efficace, déterminé.
L'engagement dans l'art.
Bon débat. J'espère que vous suivez...
Quant à la citation de Baudelaire, il est comme comme moi, il n'a pas écrit que de bonnes choses.
Tiens, voilà une anecdote. Mes parents avaient sous-loué à l'époque leur grand garage de leur résidence secondaire qu'ils venaient d'acheter et qu'ils n'habitaient pas, à une ancienne inspectrice d'académie à la retraite.
Dans ce garage, se reposait une tonne de livre.
Je les ais pratiquement tous ouverts, tous lu. Les malles étaient remplies. A gaver.
C'était assez horrifiant.
J'ai tout dévoré ou presque.
Dans les cartons, de tout , beaucoup de religion, ouvrages de curés, histoire de l'art africain etc..
Claudel, bernanos, Gide, Sartre, Brasillach, Jules Roy, Drieu La Rochelle...
même des éditions en anglais de Faulkner, mais le plus intriguant, c'est que Prévert dormait à côté de Celine, Aragon, Vian-sullivan etc---de la littérature, toute la littérature, aussi variée qu'elle puisse l'être.
Longtemps après réflexion, j'ai compris qu'il y avait des relents de Vichysme dans cette bibliothèque.
Cependant, j'ai voulu tout lire. Encore aujourd'hui, je me demande si le hasard ne l'avait pas fait exprès.
L'art n'est qu'un engagement, sinon ça servirait à quoi d'être lu ?
Si vous avez des réponses, n'hésitez pas.
Peut-être lancer lancer un fil sur l'engagement dans l'art ?
Il me dit que c'est un texte remarquable.
Efficace, déterminé.
L'engagement dans l'art.
Bon débat. J'espère que vous suivez...
Quant à la citation de Baudelaire, il est comme comme moi, il n'a pas écrit que de bonnes choses.
Tiens, voilà une anecdote. Mes parents avaient sous-loué à l'époque leur grand garage de leur résidence secondaire qu'ils venaient d'acheter et qu'ils n'habitaient pas, à une ancienne inspectrice d'académie à la retraite.
Dans ce garage, se reposait une tonne de livre.
Je les ais pratiquement tous ouverts, tous lu. Les malles étaient remplies. A gaver.
C'était assez horrifiant.
J'ai tout dévoré ou presque.
Dans les cartons, de tout , beaucoup de religion, ouvrages de curés, histoire de l'art africain etc..
Claudel, bernanos, Gide, Sartre, Brasillach, Jules Roy, Drieu La Rochelle...
même des éditions en anglais de Faulkner, mais le plus intriguant, c'est que Prévert dormait à côté de Celine, Aragon, Vian-sullivan etc---de la littérature, toute la littérature, aussi variée qu'elle puisse l'être.
Longtemps après réflexion, j'ai compris qu'il y avait des relents de Vichysme dans cette bibliothèque.
Cependant, j'ai voulu tout lire. Encore aujourd'hui, je me demande si le hasard ne l'avait pas fait exprès.
L'art n'est qu'un engagement, sinon ça servirait à quoi d'être lu ?
Si vous avez des réponses, n'hésitez pas.
Peut-être lancer lancer un fil sur l'engagement dans l'art ?
Re: Larme
Répondre quoi ? Que j'ai aimé le Feu follet comme personne, que le Casse-pipe me laisse encore en mémoire quelques lignes, que Aragon me fascinait surtout lorsqu'il se trouvait mis en bouche par Ferré :
Pour la première fois ta bouche
Pour la première fois ta voix
D'une aile à la cime des bois
L'arbre frémit jusqu'à la souche
C'est toujours la première fois
Quand ta robe en passant me touche
J'avais dix-sept ans, avec ça je dévorais du Sartre, du Gide, du Camus, du Genet, je m’interrogeais pas beaucoup sur le rôle de l’art, à dire vrai je m’en tapais de l’engagement.
Quelque années plus loin, vingt-cinq exactement, un journaliste officiant dans un quotidien national écrivait à propos d’un bouquin, le mien : « …un texte anti-américain par excellence », mélangeait mon aversion pour la politique de Bush en Irak et mes intentions, ramassait tout en une seule phrase pour la mettre à portée ou s’imaginait la mettre à portée des lecteurs. L’art est-il engagé ? Oui, sans aucun doute, mais la traduction de son engagement est souvent fausse. Aujourd’hui, il est commun d’entendre que Drieu la Rochelle était un fils de pute parce qu’il flirtait avec l'extrême. Mais quoi ? Y a t-il dans Feu follet autre chose qu’une révolte ? autre chose que la colère ? autre chose qu’un homme paumé en un temps qu’il redoute, que viscéralement il rejette ? Non, il y a dans Feu follet que la furie de n’être qu’un homme impuissant devant le choix des autres. Si l’art est engagé, c’est souvent par d’autres, rarement par les artistes. On raconte qu’un officier Allemand, visant Guernica de Picasso aurait dit :
— C’est vous qui avait fait ça ?
Et le peintre de répondre :
— Non, c’est vous !
Mais Picasso, n’a jamais confirmé cette version, pas faute pourtant que les journalistes lui aient posé la question, mais la rumeur…
Si l’art est engagé, il l’est rarement par les artistes, si on épluche l’histoire de l’art on épluche surtout la critique, les toiles, elles sont muettes, les récits ne vont pas plus loin que ce qu’ils disent et les sculptures se figent d’indifférence devant le temps qu’il fait. Tiens, j’ai lu il y a quelques jour un papier à propos de la mince pellicule de neige reposant sur les tranches de Clara Clara de Serra. Le critique d’art comparait l'éphémère de la chose avec le durable de la sculpture et pensait que Serra y avait pensé.
J’ai souri.
De l’engagement de la critique, de cette façon qu’elle a de prêter des intentions à l’artiste.
Je crois pas un instant que concevant Clara Clara, Serra ait pensé au temps qu’il ferait, pas d’une manière particulière en tous cas.
Mais la critique se nourrit de l’artiste. Et c’est même pas une symbiose, non, c’est du vampirisme, parce que si l’un peut exister sans l’autre, l’inverse est impossible.
Mouise, pas le temps de développer, faut que je file. Ouvrir un fil pour ça, dédié au sujet, pourquoi pas. En tous cas, j’en serais.
Pour la première fois ta bouche
Pour la première fois ta voix
D'une aile à la cime des bois
L'arbre frémit jusqu'à la souche
C'est toujours la première fois
Quand ta robe en passant me touche
J'avais dix-sept ans, avec ça je dévorais du Sartre, du Gide, du Camus, du Genet, je m’interrogeais pas beaucoup sur le rôle de l’art, à dire vrai je m’en tapais de l’engagement.
Quelque années plus loin, vingt-cinq exactement, un journaliste officiant dans un quotidien national écrivait à propos d’un bouquin, le mien : « …un texte anti-américain par excellence », mélangeait mon aversion pour la politique de Bush en Irak et mes intentions, ramassait tout en une seule phrase pour la mettre à portée ou s’imaginait la mettre à portée des lecteurs. L’art est-il engagé ? Oui, sans aucun doute, mais la traduction de son engagement est souvent fausse. Aujourd’hui, il est commun d’entendre que Drieu la Rochelle était un fils de pute parce qu’il flirtait avec l'extrême. Mais quoi ? Y a t-il dans Feu follet autre chose qu’une révolte ? autre chose que la colère ? autre chose qu’un homme paumé en un temps qu’il redoute, que viscéralement il rejette ? Non, il y a dans Feu follet que la furie de n’être qu’un homme impuissant devant le choix des autres. Si l’art est engagé, c’est souvent par d’autres, rarement par les artistes. On raconte qu’un officier Allemand, visant Guernica de Picasso aurait dit :
— C’est vous qui avait fait ça ?
Et le peintre de répondre :
— Non, c’est vous !
Mais Picasso, n’a jamais confirmé cette version, pas faute pourtant que les journalistes lui aient posé la question, mais la rumeur…
Si l’art est engagé, il l’est rarement par les artistes, si on épluche l’histoire de l’art on épluche surtout la critique, les toiles, elles sont muettes, les récits ne vont pas plus loin que ce qu’ils disent et les sculptures se figent d’indifférence devant le temps qu’il fait. Tiens, j’ai lu il y a quelques jour un papier à propos de la mince pellicule de neige reposant sur les tranches de Clara Clara de Serra. Le critique d’art comparait l'éphémère de la chose avec le durable de la sculpture et pensait que Serra y avait pensé.
J’ai souri.
De l’engagement de la critique, de cette façon qu’elle a de prêter des intentions à l’artiste.
Je crois pas un instant que concevant Clara Clara, Serra ait pensé au temps qu’il ferait, pas d’une manière particulière en tous cas.
Mais la critique se nourrit de l’artiste. Et c’est même pas une symbiose, non, c’est du vampirisme, parce que si l’un peut exister sans l’autre, l’inverse est impossible.
Mouise, pas le temps de développer, faut que je file. Ouvrir un fil pour ça, dédié au sujet, pourquoi pas. En tous cas, j’en serais.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Larme
Loin de l'avalanche de "je" que l'on trouve dans certaines réponses, Tristan a posé une question de fond sur la poésie. J'avoue que je me sens assez proche de sa position.
Limiter l'engagement à dire Gaza, Tchernobile-Mézières, à proférer quelques mots consensuels, déjà, c'est risible.
Engagé ? Comme Brecht ?
Engagé ? Comme une pomme de Picasso ? Plutôt, oui.
J'ai bien aimé ton poème, jusqu'à Gaza, moi aussi.
J'aime bien ton engagement, mais pas ce que tu en fais "poétiquement".
Bon, je n'ai pas le temps, là... mais je suis sur le coup, et je vous écoute, et je vous bise et je pense au coeur des femmes- à Gaza, notamment.
Limiter l'engagement à dire Gaza, Tchernobile-Mézières, à proférer quelques mots consensuels, déjà, c'est risible.
Engagé ? Comme Brecht ?
Engagé ? Comme une pomme de Picasso ? Plutôt, oui.
J'ai bien aimé ton poème, jusqu'à Gaza, moi aussi.
J'aime bien ton engagement, mais pas ce que tu en fais "poétiquement".
Bon, je n'ai pas le temps, là... mais je suis sur le coup, et je vous écoute, et je vous bise et je pense au coeur des femmes- à Gaza, notamment.
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: Larme
C'est intéressant ce que tu dis, Yali. Moi, un petit-fils de Radical-Socialiste, oui, un des bouquins qui m'a marqué le plus, c'est celui de Drieu.
Encore mieux, moi qui suis anti-communiste, j'ai lu tous les bouquins de Roger Vailland, staliniste, fumant le cigare, jouant au poker, échangiste et libertin avant l'heure.
Je ne sais pas où je vais mais j'y vais.
Tant pis ou tant mieux. Le mieux, c'est qu'on discute.
Il n'y a pas de mémoire plus stupide que celle qui ne se souvient pas.
Encore mieux, moi qui suis anti-communiste, j'ai lu tous les bouquins de Roger Vailland, staliniste, fumant le cigare, jouant au poker, échangiste et libertin avant l'heure.
Je ne sais pas où je vais mais j'y vais.
Tant pis ou tant mieux. Le mieux, c'est qu'on discute.
Il n'y a pas de mémoire plus stupide que celle qui ne se souvient pas.
Re: Larme
Un beau poème, Eddy.
Je ne sais que penser de la notion d'engagement, en poésie...
Il me semble que le travail que la poésie effectue ne se joue qu'individuellement et de façon profondément souterraine : modifier l'être, le dépouiller de la passion de maîtriser...
Je ne sais que penser de la notion d'engagement, en poésie...
Il me semble que le travail que la poésie effectue ne se joue qu'individuellement et de façon profondément souterraine : modifier l'être, le dépouiller de la passion de maîtriser...
Invité- Invité
Re: Larme
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
à si c'est un homme de PRIMO LEVI.
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
à si c'est un homme de PRIMO LEVI.
Re: Larme
Pour le texte : Gaza résonne forcément différemment aujourd'hui que demain. Je ne trouve pas ça si gênant au fond. C'est pas une poésie "à message"...
Je suis plus réservé sur le côté "larme", qui – on peut le déplorer – fleurte presque toujours, qu'on le veuille ou non avec le cliché poétique.
Pour le reste l'expression est originale, et j'ai apprécié.
Pour apporter mon petit avis sur le sujet :
Je pense pas que le problème soit qu'un texte soit ou non engagé.
D'ailleurs, je vous ferais presque le coup de dire que tout est engagé (même un Walt Disney, et peut-être SURTOUT un Walt Disney). Il y a quand même plus d'idéologie dans Walt Disney que dans Sartre :-)
Il me semble que le problème, c'est quand un texte se prend pour un essai, qu'il devient démonstratif : qu'il démontre au lieu de montrer.
Je suis plus réservé sur le côté "larme", qui – on peut le déplorer – fleurte presque toujours, qu'on le veuille ou non avec le cliché poétique.
Pour le reste l'expression est originale, et j'ai apprécié.
Pour apporter mon petit avis sur le sujet :
Je pense pas que le problème soit qu'un texte soit ou non engagé.
D'ailleurs, je vous ferais presque le coup de dire que tout est engagé (même un Walt Disney, et peut-être SURTOUT un Walt Disney). Il y a quand même plus d'idéologie dans Walt Disney que dans Sartre :-)
Il me semble que le problème, c'est quand un texte se prend pour un essai, qu'il devient démonstratif : qu'il démontre au lieu de montrer.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Larme
J'aime particulierement la tournure que prend ce débat. Les arguments, les opinions et maintenant les idées qui se lisent. Nous ne sommes pas tous d'accord? encore une chance, c'est le moindre du débat.
Impossible de commenter toutes les réponses mais merci à tous et peut-être pour commencer à Tristan pour la passion qu'il met dans ses réponses : nous ne sommes pas d'accord Tristan, que ça nous empeche pas de causer.
Ensuite juste une remarque sur le poème d'Eluard traité de mièvre et de je ne sais plus quoi : comment se fait-il qu'il reste dans toutes les bouches?
Et puis vous dire que je n'avais pas écrit un poème engagé mais que la première partie de ce texte était le dit d'une douleur de femme somme toute banale et si fréquente alors que l'accroche sur l'actualité n'était là que pour donner la mesure, un peu comme une valeur étalon en quelque sorte. forcément l'actualité si horrible et si prégnante ces jours ci ne pouvait qu'éclater et occulter le reste. Si erreur il y a, elle est là. Mais relisez-le maintenant avec ces informations. toujours de trop, forcément.
Et pour finir je vais bosser avec ceci dans l'oreille :
Et si débat sur l'art il y a, croyez moi que j'en serais!
bonne journée à tous
Impossible de commenter toutes les réponses mais merci à tous et peut-être pour commencer à Tristan pour la passion qu'il met dans ses réponses : nous ne sommes pas d'accord Tristan, que ça nous empeche pas de causer.
Ensuite juste une remarque sur le poème d'Eluard traité de mièvre et de je ne sais plus quoi : comment se fait-il qu'il reste dans toutes les bouches?
Et puis vous dire que je n'avais pas écrit un poème engagé mais que la première partie de ce texte était le dit d'une douleur de femme somme toute banale et si fréquente alors que l'accroche sur l'actualité n'était là que pour donner la mesure, un peu comme une valeur étalon en quelque sorte. forcément l'actualité si horrible et si prégnante ces jours ci ne pouvait qu'éclater et occulter le reste. Si erreur il y a, elle est là. Mais relisez-le maintenant avec ces informations. toujours de trop, forcément.
Et pour finir je vais bosser avec ceci dans l'oreille :
Le ventre des femmes me dit qu'il accouche la minute sur les oreillers.
Et si débat sur l'art il y a, croyez moi que j'en serais!
bonne journée à tous
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Larme
Précision : que je n'avais pas écrit seulement un poème engagé.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Larme
Je n'ai pas dit que le poème d'Eddy prônait une idéologie, loin de moi cette idée.
Je pense que lorsque l'on met en vers "guerre", "shoah", "résistance" ou, comme ici "Gaza", on choisit la facilité, on force la profondeur et la puissance de résonance du texte.
Et on limite le champ d'action du texte.
Mais encore une fois, je trouve que ce texte est bon.
En ce qui concerne Sartre, je me suis senti proche de ses concepts existence/essence, mais je n'adhère pas à ses idées "d'action", surtout quand elle part dans la direction du maoisme.
Ce que je ne supporte pas, et c'est un extrême, ce sont les lectures communistes de l'oeuvre d'art : un objet d'éducation des masses, qui a nécessairement une utilité, et doit faire passer un "message".
L'art, au sens large, n'a aucune visée utilitaire, ni sur le plan idéologique, ni sur le plan économique, ni sur le plan politique, etc. Il faut l'assumer, c'est tout. Comme on assume notre propre vide.
Aujourd'hui la poésie et le poète, ne sont plus d'aucune utilité à la société, c'est pour ça qu'on les dénie.
Ghérasim Luca en est mort.
Et là, je vais faire dresser les cheveux de tout le monde, mais quand la liberté est menacée, j'ai plus d'estime pour un type qui prend un Famas que pour un autre qui prend la plume. Ou alors il faut faire les deux, là oui.
Car l'écriture engagée, et là je parle de la plus classique possible, c'est bien souvent, à mon sens, un acte de dénonciation pour se donner bonne conscience face à sa propre inertie.
Sinon, pour en revenir au poème d'Eluard, s'il est encore sur toutes les bouches aujourd'hui, je pense que c'est "grâce' à des relents républicains de notre cher enseignement (encore quelque chose qui m'énerve). c'est pour ça qu'on étudiait aussi Victor Hugo : la littérature est souvent abordée, en collège et en lycée, dans le but de former de bons citoyens, et non pas une conscience artistique.
Il n'y a qu'à voir le poids écrasant du mouvement des lumières dans les programmes.
Si j'ai été brusque dans mes réponses, je m'en excuse, ce n'était dirigé contre personne, plutôt contre un mouvement d'idées ; mais c'est un sujet qui me tient très, très à coeur.
Fait étrange : l'engagement, s'il est modéré, me gène moins dans le roman. Allez savoir pourquoi, peut-être parce que l'on peut plus développer le lien entre une subjectivité et l'Histoire avec sa grande hache.
Je pense que lorsque l'on met en vers "guerre", "shoah", "résistance" ou, comme ici "Gaza", on choisit la facilité, on force la profondeur et la puissance de résonance du texte.
Et on limite le champ d'action du texte.
Mais encore une fois, je trouve que ce texte est bon.
En ce qui concerne Sartre, je me suis senti proche de ses concepts existence/essence, mais je n'adhère pas à ses idées "d'action", surtout quand elle part dans la direction du maoisme.
Ce que je ne supporte pas, et c'est un extrême, ce sont les lectures communistes de l'oeuvre d'art : un objet d'éducation des masses, qui a nécessairement une utilité, et doit faire passer un "message".
L'art, au sens large, n'a aucune visée utilitaire, ni sur le plan idéologique, ni sur le plan économique, ni sur le plan politique, etc. Il faut l'assumer, c'est tout. Comme on assume notre propre vide.
Aujourd'hui la poésie et le poète, ne sont plus d'aucune utilité à la société, c'est pour ça qu'on les dénie.
Ghérasim Luca en est mort.
Et là, je vais faire dresser les cheveux de tout le monde, mais quand la liberté est menacée, j'ai plus d'estime pour un type qui prend un Famas que pour un autre qui prend la plume. Ou alors il faut faire les deux, là oui.
Car l'écriture engagée, et là je parle de la plus classique possible, c'est bien souvent, à mon sens, un acte de dénonciation pour se donner bonne conscience face à sa propre inertie.
Sinon, pour en revenir au poème d'Eluard, s'il est encore sur toutes les bouches aujourd'hui, je pense que c'est "grâce' à des relents républicains de notre cher enseignement (encore quelque chose qui m'énerve). c'est pour ça qu'on étudiait aussi Victor Hugo : la littérature est souvent abordée, en collège et en lycée, dans le but de former de bons citoyens, et non pas une conscience artistique.
Il n'y a qu'à voir le poids écrasant du mouvement des lumières dans les programmes.
Si j'ai été brusque dans mes réponses, je m'en excuse, ce n'était dirigé contre personne, plutôt contre un mouvement d'idées ; mais c'est un sujet qui me tient très, très à coeur.
Fait étrange : l'engagement, s'il est modéré, me gène moins dans le roman. Allez savoir pourquoi, peut-être parce que l'on peut plus développer le lien entre une subjectivité et l'Histoire avec sa grande hache.
Re: Larme
Salut Tristan, pas le temps de répondre mais ce soir ou demain.
Quant au mot " Famas ", ne m'évoque que de mauvais souvenirs.
La langue est une arme pour les forts, le fusil, une arme pour les faibles.
Merci d'être passé sur le débat toi aussi.
Quant au mot " Famas ", ne m'évoque que de mauvais souvenirs.
La langue est une arme pour les forts, le fusil, une arme pour les faibles.
Merci d'être passé sur le débat toi aussi.
Re: Larme
Quand les mots ne disent plus rien et qu'on ne les écoute plus, il ne reste parfois (souvent?) pas d'autre choix...lol47 a écrit:La langue est une arme pour les forts, le fusil, une arme pour les faibles
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Larme
on n'a jamais vu un poème arrêter des balles, ni déjouer des attentats-suicide.lol47 a écrit:Salut Tristan, pas le temps de répondre mais ce soir ou demain.
Quant au mot " Famas ", ne m'évoque que de mauvais souvenirs.
La langue est une arme pour les forts, le fusil, une arme pour les faibles.
Merci d'être passé sur le débat toi aussi.
Quand tout le monde s'affrontera par la langue, là oui. Mais pour l'instant, pas le choix.
Et je ne dis pas non plus que le Famas est la solution à tous les maux, loin de moi cette idée. Il y a juste des moments où l'on ne peut s'abriter que derrière cela.
Re: Larme
J'ai retenu une belle phrase:
Un peu court comme argument mais c'est le mien.
Ma plume pourrie n'est qu'engagement, sinon je ferais ping-pong.car la pierre ne pleure pas
elle fend au gel
Un peu court comme argument mais c'est le mien.
Invité- Invité
Re: Larme
Pour l'essentiel.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Larme
ça part en peu en vrille, j'en revient au poème un instant.
dotant que "et la fêter" ne romps pas le rythme.
J'aime ces images, ses sonorités, toute ces choses non dite...
Et ce Gaza là, posé et mis en valeur... Ce gaza qui d'un point de vus sonore sors du registre tout en restant doux, qui d'un point de vu du sens nous fait entrée dans une guerre (peur importe ou quand qu'est-ce tu aurait mis Bagdad, tu aurait mis Auschwitz, tu aurai mis n'importe qu'elle lieu de mort que le sens en eu était le même).
Le premier vers est fait de violence puis la douce larme ce fend sur la pierre... on tombe à Gaza... pour avoir un échos en douceur du premier vers... Pour moi, cette structure est tout simplement belle, elle se tiens, elle est forte, elle emmène loin et fait plaisir à dire et à relire...
Quand au débat : on ne demande pas à l'art de s'engager, mais il peu le faire... Guernica de Picasso... Victor Hugo... et en musique les Têtes Raides, Juliette... On aime ou pas, au moins, ça fait parler, et donc ils ont gagner ! Car le but de l'engagement c'est le débat et non la fermeture et l'absolut vérité... Dans ce poème, Gaza est nommé, évoqué, il est vide de lui même, on le sent, on le lis mais se qui résonne c'est le rallebole des infos ou le grondement de l'eau sur la gréve ? C'est uniquement l'image que l'on veut en avoir, mais Gaza c'est un symbole, juste un symbole tout comme le cheval tordus de douleur de Guernica n'est que le symbole d'une souffrance...
Pour moi, si l'art c'est être engager c'est merveilleux surtout si elle ne tombe pas dans la propagande... ce qui est parfois limite, mais je n'est rien vu de tel dans pareil effleurage...
Premier point : c'est d'une douceur aigre qui coule seul en bouche... c'est tout simplement un régale sonore et rythmique. Un tout petit peu... (je cherche un mot plus doux qu'agacé, piquer peu être, surprise un peu, ah voilà : ) dubitative quand a la répétition "larme/larme" des 2 et 3 vers...Roz-gingembre a écrit:Le gout salé de la pierre vient de la langue assoiffée du ventre des femmes oubliées
il faut guetter la larme
fêter la larme
car la pierre ne pleure pas
elle fend au gel
et sale seulement les silences
A gaza les pierres sont fades
et les larmes explosent sous le feu salé
que dit le ventre des femmes dans ton oreille?
dotant que "et la fêter" ne romps pas le rythme.
J'aime ces images, ses sonorités, toute ces choses non dite...
Et ce Gaza là, posé et mis en valeur... Ce gaza qui d'un point de vus sonore sors du registre tout en restant doux, qui d'un point de vu du sens nous fait entrée dans une guerre (peur importe ou quand qu'est-ce tu aurait mis Bagdad, tu aurait mis Auschwitz, tu aurai mis n'importe qu'elle lieu de mort que le sens en eu était le même).
Le premier vers est fait de violence puis la douce larme ce fend sur la pierre... on tombe à Gaza... pour avoir un échos en douceur du premier vers... Pour moi, cette structure est tout simplement belle, elle se tiens, elle est forte, elle emmène loin et fait plaisir à dire et à relire...
Quand au débat : on ne demande pas à l'art de s'engager, mais il peu le faire... Guernica de Picasso... Victor Hugo... et en musique les Têtes Raides, Juliette... On aime ou pas, au moins, ça fait parler, et donc ils ont gagner ! Car le but de l'engagement c'est le débat et non la fermeture et l'absolut vérité... Dans ce poème, Gaza est nommé, évoqué, il est vide de lui même, on le sent, on le lis mais se qui résonne c'est le rallebole des infos ou le grondement de l'eau sur la gréve ? C'est uniquement l'image que l'on veut en avoir, mais Gaza c'est un symbole, juste un symbole tout comme le cheval tordus de douleur de Guernica n'est que le symbole d'une souffrance...
Pour moi, si l'art c'est être engager c'est merveilleux surtout si elle ne tombe pas dans la propagande... ce qui est parfois limite, mais je n'est rien vu de tel dans pareil effleurage...
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