Retrouvailles

Un début intéressant, de bonne facture, sauf peut-être le monologue du copain qui, même annoncé comme emphatique, ne sonne vraiment pas parlé pour moi. D'un autre côté, on suppose qu'il l'a préparé, d'accord.

Je crois qu'il y a un problème de concordance des temps : le narrateur dit "je l'ai reconnu", au passé composé, puis il y a des verbes au plus-que-parfait qui correspondent à des actions ayant lieu juste après... Je pense qu'ils devraient eux aussi être conjugués au passé composé.

Merci pour ton commentaire. Il est vrai que le monologue du copain peut paraître incongru, mais c'est tout fait pour.
Tu as tout à fait raison en ce qui concerne la concordance des temps ; petite confusion de ma part, vous m'en excuserez.

Je poste ici un autre texte, qui n'a aucun rapport avec le premier, et duquel je vous laisse libre de toute interprétation !

« - Tu n’as pas à choisir.
- En vérité, ce n’est pas un choix, juste une conclusion évidente, se faisant toute seule, tel le caillou lancé qui retombe un jour sur terre.
- Bien que sont semées ici ou là des fins inéluctables, il apparaît que construire un barrage pour changer le cours de l’eau permet de biens meilleurs tournants.
- J’ai joué du saxophone en des terres brûlées de vide J’ai humé les conséquences de ma musique. Les hommes se sont tus et les femmes ont pleuré. Quand l’enfant m’a chuchoté que j’avais extrait la balle de son cœur, j’ai entendu ma plus belle note.
- J’ai perdu toutes les couleurs de mon New Jersey ; j’ai oublié l’âme de mes frères que Sinatra crachait.
- Toute une forêt est née de mes pertes.
- Je suis gouverné par le complément du nom d’un certain saule.
- Les larmes ne résultent pas forcément de la tristesse, et c’est peut-être le bonheur qui est en toi qui les fait couler.
- Non, je ne connais plus aucun bonheur. J’ai tué, volé, menti. J’ai l’âme rouge de sang et les mains pleines de honte. Je voudrais partir, mais je n’en ai plus la force, veux-tu m’aider ?
- Sous le Pausilippe, j’ai crié mes malheurs. Je me suis enduit de peines et de terreurs. Je me suis assis, est dormi un peu. A mon réveil à l’aube, je n’ai pas vu le soleil. Seule l’odeur m’a permis de reconnaître le matin. J’ai craché et vomi, j’ai donné de violents coups aux feuilles mortes, pour ne pas blesser les vivantes, j’ai couru. Une racine m’a pris le pied, les lauriers se sont hâtés, je fus entouré de biches, et de peu la mélancolie me manqua.
- Tu es fou – je n’en ai pas la force. »

Bien que sont semées ici ou là des fins inéluctables : bien que + subj => bien que soient
Je me suis assis, est dormi un peu. : ai dormi

Je ne vois pas grand chose à interpréter ici parce que je ne comprends pas le lien entre les répliques (?). Certaines phrases, proches de l'aphorisme, me donnent l'impression de commencer à décoller, mais perdent très vite de leur élan. Un petit plus pour le paragraphe sur le saxophone.

La Mouff' étant chère à mon coeur (mon tout premier chez moi), j'explore avec envie mais aussi appréhension ton texte. Si j'y retrouve beaucoup de justesse dans certaines ambiances décrites, je regrette toutefois que cette narration soit trop bavarde, que tu expliques autant sans réussir à faire sentir les choses en quelques mots. Cette façon de faire casse un peu le magie, à mes yeux en tout cas. Cela ne sonne pas assez vivant pour moi, désolée, mais il y a de l'idée et un potentiel, c'est sûr.